
» Tu as le feu vert ». Cette phrase de Jean-Pierre Vigneau, je m’en suis rappelé quelques heures plus tard, hier soir (ce mardi 24 novembre 2020).
Dans l’article Arts Martiaux : un article inspiré par Maitre Jean-Pierre Vignau
j’évoquais cette interview filmée de Maitre Jean-Pierre Vignau. C’était ce samedi 21 novembre 2020.
Hier ( mardi 24 novembre) j’ai tenté de joindre Jean-Pierre avant de publier mon article. Pour le prévenir. Mais aussi pour voir avec lui s’il préférait lire l’article auparavant. Répondeur. Finalement, j’ai publié l’article. Puis, quelques heures plus tard, je lui ai envoyé le lien de l’article par sms. Jean-Pierre m’a alors appelé.
» J’ai raté l’appel tout à l’heure » m’a-t’il dit. Je lui ai alors expliqué où j’en étais et lui ai demandé comment il voulait que l’on s’y prenne. Et, là, la phrase de Jean-Pierre est arrivée simplement.
Le Feu vert.
Dans cette simple phrase, toute la confiance de Jean-Pierre. Nous nous sommes rencontrés une seule fois. Il n’a jamais rien lu de moi. Et, je devine qu’il ne lira peut-être pas l’article tout de suite s’il le fait. Il a mieux à faire ailleurs. Comme, par exemple, écouter dans quelques heures (ce mardi 24 novembre au soir) ce que va dire « Le Président » concernant le maintien ou l’assouplissement des mesures concernant le confinement à propos de la pandémie du Covid.
» Le président ?! ». Je pense alors au Président de la Fédération de Karaté ou des Arts Martiaux même si je ne sais pas de qui il s’agit.
Non ! Le Président Macron, me répond Jean-Pierre. Je me suis tellement « moulé » dans un certain mode de vie depuis la pandémie et les mesures de confinement. J’ai été si convaincu qu’il allait nous falloir faire montre de patience, que, depuis le tout premier discours – Mi-mars- du Président de la République, Emmanuel Macron, « notre » Président, je n’écoute plus ses discours.
Ou, peut-être, que je n’ai toujours pas digéré cette ambiance de fin du monde de son premier discours Mi-Mars. Je n’ai jamais cru non plus à mon statut « de héros de la nation ». Je n’ai jamais compté sur la production expresse et miraculeuse du vaccin « magique ». Alors que je m’étais inquiété quant à la perte de certaines de nos libertés. Même si je me suis rapidement « fait » à cette nécessité des gestes barrières. Et à un petit peu de discernement quand c’est possible.
Mon « indifférence » actuelle envers le Président Emmanuel Macron vient peut-être aussi du fait que, même s’il prend la parole et essaie de paraître comme celui qui reste le chef d’orchestre, j’ai fini par considérer que la pandémie est depuis quelques mois devenue notre véritable présidente installée.
Une « Présidente » Covid autour de laquelle sont très vite venus graviter quelques parasites, dont « notre » Président, alors qu’elle ne devait être que passagère. A la suite de cela, j’ai en quelque sorte « flouté » l’image de « notre » Président actuel, persuadé de sa propre impuissance.
Mais j’ai sûrement tort de banaliser Emmanuel Macron et celles et ceux qui gouvernent avec lui et les autres. Mon manque de clairvoyance à leur sujet vient certainement du fait que je n’ai aucune compétence politique. Que je vis un peu au jour le jour et avec une perspective assez limitée. Ce confinement et cette distanciation sociale ont des effets abortifs sur notre imaginaire. Sauf pour certains qui continuent d’agir, d’entreprendre et de décider. L’épreuve du Vendée Globe est là pour nous le rappeler. Si certains concurrents en tête peinent, à certains moments, à récupérer le vent qui les fera avancer de nouveau, ils sont néanmoins toujours en mer, en avance sur d’autres. Et, lorsque le vent « rejaillit », ils sont, à nouveau, bien plus avancés que d’autres qui traînent derrière.
Lorsque la pandémie du covid régressera pour de bon, et que l’horizon se dégagera, on devrait voir apparaître, installées à des fonctions clé, pour notre époque et notre société, certaines personnes que l’on avait jusque là ignorées ou sous-estimées. Ces personnes auront su profiter du contexte du Covid pour entreprendre ou bien se placer.
De mon côté, c’est parce-que, depuis Mi-Mars, j’ai toujours respecté les gestes barrières que je me suis autorisé à aller rencontrer Jean-Pierre chez lui ce samedi 21 novembre. Cela a été mon Vendée Globe. Pour cela, il m’a suffi de dépasser la distance kilométrique « autorisée » de un kilomètre autour de chez soi. J’en avais besoin et j’étais inspiré. Parce-que je me suis dit qu’en temps ordinaire, il aurait été plus été difficile d’obtenir aussi rapidement une telle rencontre avec Jean-Pierre, à son domicile.
Dans ce « feu vert » qu’il m’a donné, je mesure à la fois la responsabilité, pour moi, de faire au mieux. Mais je me demande aussi, si moi-même, il m’arrive de donner mon feu vert aussi facilement et aussi rapidement autour de moi. J’ai du mal à le croire.
Mais ce feu vert, où cette autorisation, correspond aussi très bien à Jean-Pierre. Car, comme on pourra le voir et l’entendre dans ces images, il est particulièrement vert. J’ai donné comme titre à cette interview A Toute épreuve. Je crois qu’il sera facile de comprendre la ou les raisons de ce titre.
Ps : je rappelle qu’une fois chez Jean-Pierre et Tina, après avoir obtenu leur accord pour l’interview, j’ai posé mon caméscope de poche sur la table et l’ai laissé filmer tant qu’il pouvait (un peu plus d’une heure). L’interview n’était pas prévue. Elle était seulement véhiculée par ma tête dès que Jean-Pierre m’avait proposé de venir chez lui pour acheter son livre Construire sa Légende. Mais encore fallait-il, une fois sur place, que lui et Tina acceptent l’interview.
Lors de l’interview, Tina reste hors champ. J’estime que cela préserve sa tranquillité. Et, que, d’autre part, ses interventions- hors champ, donc- ajoutent une plus value à l’interview.
Franck Unimon, ce mercredi 25 novembre 2020. ( Pour regarder l’interview, cliquer sur le lien vimeo ci-dessous).
2 réponses sur « ( Arts Martiaux) A Toute épreuve : une interview de Maitre Jean-Pierre Vignau »
C’est une belle interview, agréablement éloignée des fausses interviews intéressées qui ciblent ce qui reste du karaté traditionnel avec les outils du marketing pour vendre des vidéos ou du papier glacé (genre Yashima). Ces gens là maltraitent les maîtres avec leurs appareils photos et leurs cameras qui sont des outils d’une grande violence intrusive. En comparaison, vous faites preuve d’une grande discrétion.
Bonjour Seb,
Merci pour vos compliments à propos de mon article. Vos compliments sont en effet très encourageants et me confirment qu’un article a peu près réussi peut toucher un lecteur ou une lectrice plusieurs années après sa publication. Et, cela, même si nos stratégies pour mieux ou plus nous faire « connaître » sont loin d’être des plus abouties.
Concernant votre impression à propos de Yashima : je me permets de vous dire qu’il m’est arrivé et qu’il m’arrive de côtoyer certaines des personnes qui réalisent les interviews pour Yashima ainsi qu’un des photographes. Je devrais peut-être me satisfaire de vos compliments pour mon article. Cependant, je me dois de vous dire que je suis plutôt marqué par la très forte implication personnelle mais aussi la sincérité des personnes que je « connais » et qui s’expriment au travers de Yashima. Savez-vous par exemple que la majorité de leurs rédacteurs est bénévole ? Pour avoir moi-même été journaliste bénévole dans le cinéma pendant plusieurs années, je sais ce qu’il faut d’engagement personnel pour écrire dans de telles conditions de manière continue et durable. Et ce que vous voyez comme des outils du marketing sont à mon avis le résultat de leurs préférences esthétiques et, sans doute, aussi, un moyen ( qui reste limité) pour attirer le lecteur. Mais n’oubliez pas que pour durer un média ( qui plus est un média papier) a besoin d’être viable économiquement. Et il vaut peut-être mieux un magazine papier comme Yashima ( même s’il existe une version numérique) que des contenus que l’on trouve sur certains réseaux sociaux type FB qui en profitent, comme vous le savez, pour pomper un certain nombre de nos préférence personnelles tantôt pour ensuite vous adresser des pubs ciblées tantôt pour vous « verser » des contenus que vous n’avez pas demandé.
J’espère que la contradiction que j’apporte un peu à votre avis sur Yashima ne vous contrarie pas trop. Et merci encore pour votre avis sur mon article. Puis-je vous demander comment vous êtes tombé dessus ? Merci.