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Survival Expo Juin 2023 premiĂšre partie

Bunker Ă  vendre Ă  la Survival Expo en juin 2023. FacilitĂ©s de paiement proposĂ©es. Aucune l’aide de l’Etat fournie pour l’instant. Photo©Franck.Unimon

 

 

Survival Expo juin 2023-PremiĂšre partie

 

Coming out survivaliste

« Ohhh, le survivaliste ! » s’est marrĂ© A… au tĂ©lĂ©phone, un de mes amis, alors que je venais de lui apprendre que j’avais prĂ©vu de me rendre Ă  la Survival Expo 2023. EvĂ©nement qui, cette annĂ©e, pour la premiĂšre fois, allait se dĂ©rouler dans le parc floral de Vincennes. Non loin de son chĂąteau, de son bois, de sa caserne militaire aussi mais Ă©galement de la cartoucherie de Vincennes oĂč se trouve, entre-autres, la compagnie du thĂ©Ăątre du Soleil dirigĂ©e par Ariane Mnouchkine. Mais bien-sĂ»r, tout cela, en plus du fait que jusqu’alors j’avais connu le parc floral principalement pour ses trĂšs bons concerts estivaux (dont un du Cubain Chucho ValdĂšs) n’entraient pas en ligne de compte. Comme l’anecdote qui veut quand mĂȘme que cet ami et moi nous Ă©tions rencontrĂ©s pour la premiĂšre fois, plusieurs annĂ©es auparavant, lors de notre service militaire Ă  l’hĂŽpital inter-armĂ©es BĂ©gin qui se trouve assez proche, Ă  Saint-MandĂ©.

D’ailleurs, il avait pu arriver Ă  cet ami et moi de passer par la caserne de Vincennes au dĂ©but de notre service militaire.

Si on a suivi jusqu’alors ce que j’ai Ă©crit, un rapide calcul mental trĂšs simple nous apprend que j’ai pris plusieurs mois pour me dĂ©cider, aujourd’hui, Ă  parler dans mon blog de la Survival Expo 2023. Nous sommes en octobre, en automne. Et cette manifestation a eu lieu quelques semaines avant le dĂ©but de l’étĂ© le 9 et le 10 juin dernier….

Cela donne une idĂ©e des prĂ©cautions que j’ai prĂ©fĂ©rĂ© prendre avant de me lancer. ( J’en parle ou je n’en parle pas ?).

Le Programme des confĂ©rences de la Survival Expo de juin 2023, laquelle se dĂ©roulait en mĂȘme temps que l’Ă©vĂ©nement consacrĂ© Ă  la maison autonome, juste Ă  cĂŽtĂ©. Photo©Franck.Unimon

Mais en complĂ©tant ce calcul mental « trĂšs simple », on peut aussi dĂ©duire que je suis au bord de l’ñge, presque vieillard. Peut-ĂȘtre suis-je une personne presque sĂ©nile aprĂšs tout ? Pour l’instant, je ne peux pas encore le savoir. Cependant, ce qui est certain, c’est que la personne qualifiĂ©e de survivaliste est une bĂȘte curieuse.

 

On peut mettre de tout dans une personne survivaliste.

 

Comme dans une dent creuse. On peut dĂ©cider qu’il s’agit d’une personne complotiste, raciste, misogyne, esclavagiste, despotique, timbrĂ©e, paranoĂŻaque, dangereuse. On peut la voir comme une personne complĂštement Ă  cĂŽtĂ© de la plaque. Ou comme son opposĂ©, la super aventuriĂšre ou l’hĂ©roĂŻne sexy et indĂ©pendante, sosie de Lara Croft, Gamora ou Bear Grylls, Mike Horn des vrais hommes robustes, aptes Ă  tout, comme ils devraient tous l’ĂȘtre au lieu de ceux que l’on a, des fĂ©tichistes de la bandelette et du bandana. 

Oui, je connais un petit peu quelques classiques.  Je suis donc d’abord trĂšs suspect avant d’ĂȘtre prĂ©-sĂ©nile.

Mais j’ai nĂ©anmoins- j’y tenais- rĂ©pondu Ă  mon ami :

« Ă§a fait du crossfit – entre trois Ă  cinq fois par semaine– ça, se laisse pousser une barbe de plusieurs mois (qu’il prend soin d’aller se faire tailler chez son barbier attitrĂ© rĂ©guliĂšrement) et ça me traite de survivaliste!».

Mon ami a commencĂ© Ă  rigoler. Je devrais peut-ĂȘtre ajouter aussi que mon ami a plutĂŽt le crĂąne rasĂ©. Alors que quand je l’avais connu, il avait des cheveux, fumait et avait emmagasinĂ© quelques kilos en trop. Et, le sport, pour lui, Ă©tait une destination touristique Ă  haut risque ou un programme que l’on regardait Ă  la tĂ©lĂ©.

Petite ambiance Hunger Games lors de la Survival Expo de juin 2023 au parc floral de Vincennes. Photo©Franck.Unimon

Cependant, mon ami m’avait exprimĂ© spontanĂ©ment ce qui peut se profiler dans la tĂȘte de beaucoup lorsqu’on leur parle de survivalisme. Si pour certains, le survivalisme est une nĂ©cessitĂ© ou une Ă©vidence, pour d’autres, c’est une dĂ©marche louche.

Cet article, mon article, ne pourra ni combattre ni Ă©puiser ce qui peut ĂȘtre reprochĂ© au survivalisme par beaucoup. Car cet article, mon article, raconte surtout ma perception du survivalisme. Perception qui peut Ă©voluer selon mes expĂ©riences et certains Ă©vĂ©nements.

Pour tout « arranger » ou pour rajouter un peu de trouble et de mystĂšre, j’ai profitĂ© d’une Ă©tonnante et plutĂŽt rare insomnie pour commencer, cette nuit, Ă  rĂ©diger cet article alors qu’il Ă©tait quatre heures du matin. Alors que je suis en vacances depuis plusieurs jours et encore pour une bonne semaine. Je suis donc, en principe, tout ce qu’il y a de plus dĂ©tendu d’autant que personne chez moi n’a de problĂšme de santĂ© particulier ou dĂ©clarĂ©.

J’ai bien attrapĂ© le Covid pour la premiĂšre fois – Ă  ma grande surprise- dĂ©but septembre, mais c’était une forme minorĂ©e qui m’a permis en plus d’avancer de quelques jours mes vacances. Et, je sais avoir participĂ© auparavant Ă  un dĂ©mĂ©nagement par plus de trente degrĂ©s. Ce qui a sĂ»rement contribuĂ© Ă  rajouter de l’épuisement Ă  un Ă©tat de fatigue prĂ©Ă©tabli par une alternance de travail  de jour et de nuit ainsi que quelques heures sup travaillĂ©es durant cet Ă©tĂ©.

Pierre “1911” en pleine confĂ©rence. A la fin de celle-ci, celui-ci m’a rĂ©pondu qu’il s’Ă©tait surnommĂ© ” 1911″ en mĂ©moire de son grand-pĂšre nĂ© cette annĂ©e-lĂ . Photo©Franck.Unimon

Professionnellement, je sais aussi qu’un poste attractif m’attend dĂ©but janvier et mon banquier me laisse tranquille. Je n’ai donc pas de raison particuliĂšre, pas plus que d’habitude, pour ĂȘtre angoissĂ© ou me rĂ©veiller en sueurs en pleine nuit comme on peut le voir dans certains films. Je n’ai pas les inquiĂ©tudes de l’acteur Michael Shannon dans le film Take Shelter de Jeff Nichols. Ni celles des protagonistes de The Creator de Gareth Edwards. Un film ( The Creator) qui m’a assez ennuyĂ©, exceptions faites du regard ( et de la rĂ©flexion) qu’il porte sur l’intelligence artificielle, les relations multiculturelles et multiraciales mais aussi sur le handicap, j’ai vu dans ce film une nouvelle Ă©norme machinerie cinĂ©matographique dans laquelle les AmĂ©ricains refont Ă  nouveau leur guerre du Vietnam. Je ne vois pas trop non plus ce que l’on trouve Ă  l’acteur David John Washington si j’ai son pĂšre ( Denzel) en tĂȘte.  J’ai donc prĂ©fĂ©rĂ© nettement Anatomie d’un couple de Justine Triet et encore plus L’Ă©tĂ© dernier de Catherine Breillat. Pourtant, ces deux films n’ont rien Ă  voir avec The Creator et Breillat est une personnalitĂ© aussi insupportable que remarquable. Et, j’attends avec impatience la deuxiĂšme partie de Dune par Denis Villeneuve, un rĂ©alisateur, dont les films, pour l’instant, m’ont tous plu. Contrairement Ă  Christopher Nolan dont j’ai trouvĂ© le Oppenheimer beaucoup trop clinquant. 

Le dimanche

Selon l’ouvrage La Peur et la Haine de Mathieu Burgalassi, paru en 2021, « anthropologue français spĂ©cialiste de la pensĂ©e politique, des questions sĂ©curitaires et de la violence Â», les principales motivations des personnes survivalistes radicales seraient le racisme et la peur de l’autre.

J’ai aimĂ© lire son ouvrage il  y a plusieurs mois maintenant. Jusqu’à maintenant, je n’avais pas pris le temps d’en parler dans mon blog.

J’avais lu son La Peur et la Haine bien avant de connaütre les dates du Survival Expo de ce mois de juin.

C’est un livre qui m’a Ă©tonnĂ© car pendant plusieurs jours, alors que je continuais de le parcourir, je me demandais s’il s’agissait d’un roman noir Ă©tant donnĂ© la façon dont c’était Ă©crit, dans un style trĂšs entraĂźnant ou s’il s’agissait vĂ©ritablement d’une enquĂȘte anthropologique.

 Je me suis mĂȘme demandĂ© si Burgalassi avait inventĂ© ce qu’il racontait. Car je ne m’attendais pas Ă  cette façon de prĂ©senter ses expĂ©riences.

Dans son livre, Burgalassi nous explique avoir poussĂ© particuliĂšrement loin l’expĂ©rience du survivalisme. Il nous dit d’abord ce qui l’a amenĂ© Ă  entrer dans cet univers. Une agression physique dont lui et un de ses amis auraient Ă©tĂ© victimes une nuit en revenant d’une soirĂ©e ratĂ©e. Ainsi que le fait d’avoir grandi dans une certaine insĂ©curitĂ© Ă©conomique et sociale. Burgalassi, d’origine immigrĂ©e, est issu d’un milieu social trĂšs moyen. A le lire, les fins de mois ont Ă©tĂ© rĂ©guliĂšrement assez difficiles autant pour manger que pour se divertir. Certaines personnes sont habituĂ©es Ă  des soirĂ©es feutrĂ©es ou tout va bien, Burgalassi a plutĂŽt dĂ» se rabattre sur certaines soirĂ©es craignos. Ce genre de soirĂ©e oĂč l’on peut pronostiquer dĂšs le dĂ©part, avant mĂȘme de s’y rendre, qu’il va y avoir une embrouille car celle-ci est incluse dans le contrat.

Selon Burgalassi, il a commencĂ© Ă  se sortir de ça en dĂ©veloppant ses compĂ©tences dans le survivalisme. En dĂ©butant par les sports de combat et la Self DĂ©fense de type Krav Maga. En s’y montrant assidu. Et, tout porte Ă  devenir assidu si l’on craint pour sa peau.

Puis, avec le temps et devenu anthropologue, il a voulu en savoir plus sur le survivalisme et, pour cela, a rencontrĂ© des gens qui sont vĂ©ritablement dedans. En France mais aussi Ă  l’étranger, aux Etats-Unis. Dans certaines conditions limites ou trĂšs dangereuses par moments.

J’avais entendu parler de Burgalassi par un article lu dans TĂ©lĂ©rama. Il y Ă©tait fait rĂ©fĂ©rence Ă  un podcast dans lequel on pouvait entendre Burgalassi parler aussi de son livre. J’ai Ă©coutĂ© le podcast d’une vingtaine de minutes, je crois. Et, si ce que disait Burgalassi dans ses conclusions m’intriguait mais ne me dĂ©rangeait pas, car fondĂ© a priori sur son enquĂȘte, j’avais par contre Ă©tĂ© agacĂ© par les rĂ©actions des journalistes- quel(le)s cruches !- qui l’interviewaient ( je me souviens de femmes et d’hommes) trop contents de dĂ©peindre les survivalistes comme des abrutis chevronnĂ©s et dangereux. Tout allait au mieux dans le monde, il y avait juste quelques crĂ©tins, lĂ , des survivalistes, qui s’imaginaient qu’il fallait flinguer les autres Ă  bout portant et dont il fallait Ă©viter de s’approcher. Pour cela, il convenait de les laisser dans leur coin, lĂ  oĂč ils se terraient de toute façon, Ă  l’abri de la civilisation et, surtout, de la raison. Ils finiraient bien par crever en attrapant le tĂ©tanos aprĂšs s’ĂȘtre blessĂ©s avec une de leurs boites de conserves qu’ils auraient essayĂ© de perforer avec leurs dents ou en dĂ©veloppant un cancer aprĂšs avoir  bu l’eau de leur puits bourrĂ©e de phosphates pendant plusieurs annĂ©es.

Assez rĂ©guliĂšrement, durant la Survival Expo, se sont tenues Ă  cet endroit des interventions ( trĂšs) pratiques portant sur divers sujets, autant sur la maniĂšre de faire du feu assez simplement avec du matĂ©riel accessible, que sur des conseils pour faire de meilleures photos avec son tĂ©lĂ©phone portable ou un appareil photo… Photo©Franck.Unimon

Je suis un survivaliste du dimanche. Comme il existe des sportifs du dimanche. Ce que je « sais Â», je l’ai beaucoup lu ou regardĂ©.

Cela signifie que, comme beaucoup de personnes peuvent le faire avec le sport ou lorsqu’elles prennent certaines rĂ©solutions, en matiĂšre de survivalisme, je suis un faible. Mais je vais un peu mieux m’expliquer avant de repartir me planquer.

Je suis nĂ© en ville et ai toujours vĂ©cu en ville. Lorsque je me trouve en prĂ©sence de plantes ou d’arbres, je suis incapable de retenir le nom des plantes ou des arbres que je vois, lorsque j’en vois, comme de les dĂ©crire. Cela peut ĂȘtre pareil pour certains oiseaux. A part reconnaĂźtre les pigeons, peut-ĂȘtre parce-que je me reconnais en eux, je ne sais pas trĂšs bien reconnaĂźtre tel ou tel type d’oiseau que je croise. Je ne sais pas faire un feu. Je ne sais pas construire une cabane en bois avec quelques branches. Si on me parle de tarp, je suis capable de faire la diffĂ©rence avec un pĂ©tard. Je vois trĂšs bien de quoi il s’agit  parce-que j’ai lu et regardĂ© des images, j’en ai peut-ĂȘtre mĂȘme achetĂ© un, car-on-ne-sait-jamais, mais je ne m’en suis jamais servi.

Je sais casser des Ɠufs, je peux rĂ©ussir Ă  planter un clou dans un mur, je sais lacer mes chaussures tout seul, je peux porter un seau rempli d’eau, mais je ne suis pas trĂšs manuel. Au fond, et par bien des aspects, je suis un assistĂ©. Je m’en remets Ă  des personnes plus compĂ©tentes que moi, Ă  des artisans, Ă  des commerçants, Ă  des animateurs, aux services publics, Ă  l’Etat, aux autres, Ă  ma fainĂ©antise, Ă  ma patience mais aussi Ă  mes soumissions.

J’ai quand mĂȘme quelques capacitĂ©s. Je ne suis pas un incapable majeur ou complet. Autrement, je ne serais mĂȘme pas lĂ  Ă  Ă©crire cet article.

Mais si je peux encore m’émerveiller devant celles et ceux qui font du scoutisme dĂšs leur enfance ou en repensant au fait que mon grand pĂšre paternel, maçon lorsqu’il travaillait, avait construit sa maison pratiquement tout seul, durant ses congĂ©s, je me sens incapable de  faire de mĂȘme. De construire l’équivalent de cette maison oĂč, Ă  Morne Bourg, j’ai passĂ© mes premiĂšres vacances en Guadeloupe alors que j’allais avoir 7 ans. Pourtant, mon grand pĂšre paternel savait Ă  peine lire. Et il ne savait pas Ă©crire. J’ai donc une culture gĂ©nĂ©rale et une situation Ă©conomique et sociale qui lui sont, officiellement, trĂšs nettement supĂ©rieures, et, sans doute ai-je pu ĂȘtre une de ses fiertĂ©s et, pourtant, il est pratiquement Ă©vident que le survivaliste le plus accompli entre lui et moi, c’était lui, de trĂšs loin. Et, je ne parle pas d’un homme qui vous guettait dans la pĂ©nombre avec un fusil de chasse. Mais de quelqu’un que j’ai connu retraitĂ©, qui menait sa vie tranquille avec ses voisins, sa famille, qui se rendait rĂ©guliĂšrement sur sa mobylette- sans porter de casque- jusqu’à son jardin oĂč il avait Ă©tabli une petite cabane en tĂŽle et bois dans laquelle il se posait. Et oĂč se trouvaient les ananas ou les lĂ©gumes qu’il avait pu cultiver ainsi que ses « poules » qu’il appelait en sifflotant pour les nourrir de grains de maĂŻs tandis que ses coqs de combat, eux, Ă©taient dans leur cage. Je parle d’un homme de la campagne, qui, de temps Ă  autre, partait faire un tour Ă  Marie-Galante, et avait plus de soixante ans, lorsque, pour la premiĂšre fois, il a pris l’avion pour venir en France, en Ăźle de France, oĂč plusieurs de ses enfants- dont mon pĂšre- Ă©taient partis vivre.

On est ici trÚs loin du portrait de forcenés qui aspirent à vous «déflagrer » ou à vous délocaliser les vertÚbres cervicales.

Nos besoins

Les journalistes qui ont « entourĂ© Â» Burgalassi m’avaient agacĂ© car je les imaginais, relativement jeunes (la trentaine), citadins calfeutrĂ©s (ça existe), privilĂ©giĂ©s, trĂšs sĂ»rs d’eux mais en fait trĂšs ignorants et peuplĂ©s de prĂ©jugĂ©s. S’ils Ă©taient a priori dĂ©pourvus de toute intention de se servir d’une arme Ă  feu contre autrui, leur immaturitĂ© (je crois que l’on peut dire ça) lĂ©gitimĂ©e gratuitement et avec facilitĂ© au travers d’un mĂ©dium capable de toucher une grande audience m’est apparue assez irresponsable.

Dans d’autres circonstances, je me rappelle encore avoir entendu une jeune femme dire un jour fiĂšrement :

« Ce n’est pas parce-que je porte une jupe que je ne sais pas changer une batterie de voiture ! Â».

Pour moi, cette jeune femme avait un Ă©tat d’esprit survivaliste. Je suis persuadĂ© que ces journalistes qui ont reçu Burgalassi ne savaient pas changer une batterie ou une roue de voiture. Par contre, beaucoup de personnes survivalistes, Ă  mon avis, armĂ©es ou non, s’appliqueront Ă  apprendre Ă  le faire ou Ă  penser Ă  une solution alternative en cas de besoin.

Le terme « besoin » devrait ĂȘtre plus souvent employĂ© lorsque l’on parle de survivalisme  Ă  mon avis. De quoi avons-nous vraiment besoin ? Comment satisfaisons nous nos besoins ? Avec quels moyens? A quelles conditions ? A quel prix ?

Sortie de la Survival Expo de juin 2023. Photo©Franck.Unimon

Je me mĂ©fie des « c’était mieux avant Â». Cependant, lorsque je nous vois pratiquement tous, la tĂȘte penchĂ©e et rivĂ©s, quasi cramponnĂ©s Ă  nos tĂ©lĂ©phones portables dans les transports en commun oĂč dĂšs qu’il nous faut attendre cinq minutes ou plus, je me dis que nous nous sommes faits capturer.

Je ne crois pas que la satisfaction de nos besoins nĂ©cessite que nous soyons autant, aussi souvent et Ă  une telle frĂ©quence, en train de regarder nos tĂ©lĂ©phones portables. Je l’ai mĂȘme vu chez des couples dans les transports en commun. Un malaise s’installe au sein du couple, hop, baguette magique, je sors mon tĂ©lĂ©phone portable et je pianote dessus ou regarde quelque chose. Il vaut mieux ça que de se prendre le malaise- ou le problĂšme- de face.

Le silence, l’observation, la patience et la contemplation sont les ennemis de nos  Ă©crans mais aussi de nos « navigations Â» compulsives sur internet.

Je crois qu’ils font partie de nos besoins mais nous passons outre. Des cascades d’images et de stimulations Ă  volontĂ© se chargent de faire barrage entre eux et nous. Il ne faut surtout pas penser. Il ne faut surtout pas y penser. Il faut vibrer.

J’en suis dĂ©jĂ  Ă  cinq pages pour cet article. Et, je me dis que cela fait dĂ©jĂ  suffisamment. Il est certain que je vais retrouver plus facilement le sommeil cette fois. Mais je crois aussi que plus de pages, pour cet article, cela fera trop d’un seul coup. Il vaut mieux que je passe par une premiĂšre partie que je termine maintenant.

Fin de la premiĂšre partie. A bientĂŽt. Avant la fin du monde, bien-sĂ»r. Sourire. En attendant la deuxiĂšme partie, on peut lire quelles avaient Ă©tĂ© mes impressions lorsque, l’annĂ©e derniĂšre, je me rendais pour la premiĂšre fois au Survival Expo Paris, alors situĂ© du cĂŽtĂ© de la Villette Survival Expo Paris 2022 .

Franck Unimon, ce mercredi 4 octobre 2023.

 

 

 

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self-défense/ Arts Martiaux Survie

Le Dojo de Jean-Pierre Vignau

Jean-Pierre Vignau, Ă  l’entrĂ©e du Fair Play Sport, ce 5 juillet 2022. Photo©Franck.Unimon

Le Dojo de Jean-Pierre Vignau

 

Jean-Pierre Vignau, 77 ans, Maitre d’Arts Martiaux, et en particulier de KaratĂ©, est une des personnes les plus libres que je connaisse. Mais pour cela, il lui faut un dojo.

 

Le dojo est un jardin. On y cultive celles et ceux qui sont volontaires pour venir y prendre racine en tant qu’élĂšves auprĂšs d’un Maitre. Lorsque l’on a la possibilitĂ© et la chance d’avoir un Maitre disponible et qui nous accepte.

 

Dans un commerce, on « trouve Â» et on achĂšte des outils, des produits ou des objets. Certains sont utiles et indispensables. D’autres pas.  Il est des outils dont il faut aussi apprendre Ă  se servir et d’autres qui se rĂ©vĂšlent dĂ©fectueux.

 

Un Maitre est le contraire d’un commerce : Dans un commerce, tout est fait pour nous donner envie de tout acheter ou de vouloir « toujours Â» plus. Un Maitre, lorsqu’on le rencontre, a dĂ©ja commencĂ© Ă  faire une grosse partie du tri. Et, il rĂ©serve ce qui est utile ou selon lui indispensable Ă  ses Ă©lĂšves selon ce qu’il a compris d’eux afin qu’ils vivent au mieux dans le monde qui les entoure.

Couverture du journal “Le Parisien” du lundi 4 juillet 2022.

 

Je crois aussi que l’on choisit son Maitre. On choisit le commerce, le bling-bling, la carriĂšre, la carotide, la vitrine ou le souffle. On peut rĂ©ussir plus ou moins Ă  concilier le tout mais, selon moi, un Maitre, c’est au minimum un souffle. Un souffle qui perdure et qui sert de socle alors que d’autres s’évaporent ou disparaissent.

 

Il y a des Maitres de l’abĂźme. Il ne faut pas hĂ©siter Ă  le penser ou Ă  le dire. Puisque, de toutes façons, ils et elles existent. Ces Maitres de l’abĂźme, ainsi que leurs intermĂ©diaires, ont leurs attraits et peuvent ĂȘtre irrĂ©sistibles. Qu’ils nous sĂ©duisent ou qu’ils soient fort prĂ©sents en nous. Car l’ĂȘtre humain est multiple.

 

Dans le journal “Le Parisien” de ce 4 juillet 2022.

J’ai choisi Jean-Pierre Vignau pour ses vies. Pour son Ăąge. Pour sa personnalitĂ©. ( Sensei Jean-Pierre Vignau : ” Mon but, c’est de dĂ©courager !” ) Pour son souhait de donner  Ă  ses Ă©lĂšves de quoi se dĂ©fendre sans s’illusionner. Pour ses cours du matin. Pour aller Ă  Paris, moi qui n’ai Ă©tĂ© qu’un banlieusard de passage Ă  Paris depuis ma naissance.

 

Cela fait soixante ans que Jean-Pierre Vignau est dans les Arts Martiaux. Et plus de vingt ans qu’il a ce dojo, le Fair Play, Ă  CitĂ© Champagne, dans le 20Ăšme arrondissement de Paris. Auparavant, il avait eu un autre dojo, plus grand,  dans Paris. Plusieurs de ses Ă©lĂšves, prĂ©sents avec lui depuis plus de dix ans, m’en ont parlĂ©.

 

La pandĂ©mie du Covid nous a beaucoup fait parler depuis plus de deux ans. Et mĂȘme lorsque l’on se tait Ă  son sujet, elle rĂ©apparait. Elle, aussi, est un Maitre Ă  sa façon et fait le tri ou nous oblige Ă  le faire. Ces deux annĂ©es de pandĂ©mie, nous a expliquĂ© Jean-Pierre, ont fait chuter le nombre de pratiquants et d’adhĂ©rents. A 4500 euros le loyer, multipliĂ© par deux ans, Jean-Pierre a Ă  s’acquitter d’une somme proche de 100 000 euros. Il ne les a pas.

Annonce immobiliĂšre vue dans Paris ce 27 juin 2022. Photo©Franck.Unimon

 

 

Jean-Pierre a donc dĂ» annoncer il y a quelques semaines aux enfants Ă  qui il enseigne que le dojo allait devoir fermer. Certains de ces enfants en ont parlĂ© Ă  leurs parents. Les mĂšres de ces enfants ont entrepris des dĂ©marches pour empĂȘcher cette fermeture.

 

Photo©Franck.Unimon

 

Jean-Pierre n’est pas le seul Maitre d’Arts Martiaux concernĂ© par ce risque Ă©conomique. Avant lui, Maitre LĂ©o Tamaki, avait dĂ» trouver un autre lieu pour continuer d’enseigner ses cours d’AĂŻkido. Et, j’étais allĂ© le voir enseigner l’annĂ©e derniĂšre, lors d’un stage d’étĂ© l’annĂ©e derniĂšre dans ce nouveau lieu d’enseignement : le Dojo 5. ( Dojo 5 ).

Les consĂ©quences Ă©conomiques de la pandĂ©mie du Covid (et, depuis six mois, de la guerre en Ukraine) ont aussi fait augmenter le prix d’un certain nombre de matiĂšres premiĂšres telles que le blĂ©, la farine, le  pĂ©trole,  mais aussi le papier…

 

Avant hier, Jean-Pierre m’a appelĂ© pour me prĂ©venir que son dojo, le Fair Play, serait fermĂ© demain matin. Pour dĂ©pĂŽt de bilan.  Et qu’il m’informerait dĂšs qu’un autre endroit aurait pu ĂȘtre trouvĂ© pour pratiquer de nouveau.

 

Un dojo est un endroit qui ne parle pas ou qui ne parle plus Ă  beaucoup de gens. Le mot est aussi Ă©tranger donc extĂ©rieur Ă  l’expĂ©rience de la vie courante de beaucoup de personnes. J’imagine donc que parmi les personnes qui ont pu passer devant ces banderoles ou qui ont lu cet article du journal Le Parisien, que cette « histoire Â» de dojo qui ferme Ă©voque au mieux quelques souvenirs de judo ou de karatĂ© dans l’enfance ou l’adolescence (« j’ai fait du judo Â») ou qu’il est estimĂ© qu’il y a des sujets plus prioritaires. Tels que le manque de personnel dans les hĂŽpitaux ou dans les Ă©coles publiques.

 

Si c’est le cas, en tant qu’infirmier en soins psychiatriques et en tant que pĂšre d’une enfant encore scolarisĂ©e dans une Ă©cole publique, je peux tĂ©moigner du fait que pratiquer un Art martial auprĂšs d’un Maitre contribue Ă  la salubritĂ© publique. C’est sans doute ignorĂ© ou oubliĂ© mais pratiquer un Art Martial auprĂšs d’un Maitre ne se rĂ©sume pas Ă  faire des gestes ou Ă  rĂ©pĂ©ter des formules comme on peut faire machinalement un certain nombre d’actions dans sa vie courante.

 

Finalement, si nous nous sentons de plus en plus oppressĂ©s et opprimĂ©s, c’est aussi parce-que ferment des endroits oĂč une certaine libertĂ© est accessible. Et que nous sont de plus en plus accessibles des endroits et des moyens oĂč nos libertĂ©s sont supprimĂ©es.

 

Selon les circonstances et les Ă©tapes de notre vie, un dojo a des vertus complĂ©mentaires avec une mĂ©diathĂšque, une Ă©cole publique, un lieu de soins ou d’action sociale et culturelle, un club de sport, une salle de danse, un cours de musique ou de dessin…

 

Soit des endroits oĂč l’on apprend, oĂč l’on se remet, oĂč l’on s’éduque, oĂč l’on se rencontre et oĂč l’on vit.  

Photo©Franck.Unimon

 

Franck Unimon, ce jeudi 21 juillet 2022.

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Corona Circus Survie

Survival Expo Paris 2022

Survival  Expo Paris 2022 et Vivre Autonome

 

Le Contexte

 

 

 

 

Sans la lecture, deux heures plus tĂŽt, de quelques articles du magazine Yashima (trĂšs bonne interview de Didier Beddar par LĂ©o Tamaki) puis du magazine Survivre, j’aurais ratĂ© cette Ă©dition de Survival Expo Paris 2022 et de Vivre Autonome.

 

Paris, Porte de la Villette, ce samedi 21 Mai 2022. ©Franck.Unimon

 

 

Deux Ă  trois semaines plus tĂŽt, en commençant la lecture du magazine Survivre,  j’avais appris- puis, finalement, oubliĂ©- le « retour Â» de cette exposition, disparue pendant deux ans, pour cause de
.pandĂ©mie du Covid et de confinement.

 

En France, en Mars 2020, la dĂ©claration de la pandĂ©mie du Covid par le PrĂ©sident Emmanuel Macron -et de son gouvernement-  avait marquĂ©. Car cette dĂ©claration avait Ă©tĂ© suivie de mesures qui avaient alors transformĂ© radicalement notre mode de vie :

 

Le premier confinement ; les gestes et mesures « barriĂšre Â» ; la pĂ©nurie puis l’arrivage de masques anti-Covid avec leur port rendu obligatoire ; la fermeture des Ă©coles ; l’interdiction ou la rĂ©duction des lieux de rassemblent ; les premiers vaccins anti-Covid ont commencĂ© Ă  arriver  fin 2020 bien plus rapidement que la « normale Â». D’abord laissĂ©s au libre arbitre de chacun, ils sont ensuite devenus obligatoires au mĂȘme titre que le passe sanitaire en Ă©tĂ© 2021.

 

Depuis octobre 2021,  des professionnels fonctionnaires de l’Etat, au contact du public, qui ont maintenu leur refus de la vaccination anti-Covid, devenue obligatoire,  sont suspendus sans salaire de leurs fonctions par l’Etat.  

 

Aujourd’hui, la pandĂ©mie du Covid est officiellement mieux rĂ©gulĂ©e, mais aussi plus attĂ©nuĂ©e.

 

Il y a presque un an, maintenant, (depuis juin 2021 si mes souvenirs sont exacts), que nous avons commencĂ© Ă  « sortir Â» des rĂšgles   strictes :

 

En matiĂšre de pĂ©rimĂštre gĂ©ographique de dĂ©placement (qui a pu ĂȘtre limitĂ© Ă  50 kilomĂštres autour de notre domicile sauf pour certaines raisons justifiables et officielles) ; concernant certains horaires de fermeture (les commerces ou administrations fermaient plus tĂŽt lorsqu’ils avaient l’autorisation d’ĂȘtre ouverts) ;  Avant le dĂ©but des Ă©lections prĂ©sidentielles en avril de cette annĂ©e, le passe sanitaire a cessĂ© d’ĂȘtre obligatoire dans les lieux publics. Et, depuis ce 16 Mai, nous pouvons, Ă  nouveau, nous dispenser du masque anti-Covid dans les transports en commun. Cependant le masque anti-Covid est recommandĂ© en pĂ©riode d’affluence ou si l’on se sait porteur de la maladie du Covid.

 

Depuis bientĂŽt trois mois, nous sommes informĂ©s de la guerre en Ukraine  par l’invasion au moins militaire de l’armĂ©e russe le 24 fĂ©vrier. Il y a d’autres guerres et d’autres troubles de par le monde. Mais la guerre en Ukraine nous concerne directement nous rappelle-t’on rĂ©guliĂšrement.  Pour ĂȘtre approvisionnĂ© en pĂ©trole mais aussi en cĂ©rĂ©ales et en diverses autres matiĂšres premiĂšres. Le prix de l’essence a augmentĂ© depuis le dĂ©but de la guerre en Ukraine deux mois. Le prix du litre de l’essence est dĂ©sormais proche de 2 euros le litre ou dĂ©passe les deux euros selon les stations essence.  

 

Et, puis, au travers de la guerre en Ukraine, plane le risque d’une troisiĂšme guerre mondiale et, avec elle, celle de l’éventualitĂ© qu’une bombe nuclĂ©aire explose, Ă  un moment ou Ă  un autre. La France, le pays oĂč je vis et depuis lequel j’écris, fait partie des pays qui soutiennent l’Ukraine au moins militairement.

Photo prise Ă  la gare de Paris St Lazare, ce 21 ou ce 22 Mai 2022. “©Franck.Unimon”.

 

Pour se changer les idĂ©es, on sort parfois un peu prendre l’air. Car il commence Ă  faire beau. OĂč l’on suit certains Ă©vĂ©nements culturels ou sportifs qui bĂ©nĂ©ficient d’une certaine couverture mĂ©diatique internationale. Le festival de Cannes a dĂ©butĂ© le 17 Mai et se terminera le 28 Mai. Le Tournoi de Roland Garros a commencĂ© le 22 Mai et se terminera le 5 juin. Mais il nous est aussi rappelĂ© que le rĂ©chauffement climatique se perpĂ©tue et perturbe la Terre. Que les tempĂ©ratures sont excessivement Ă©levĂ©es. Qu’il y a dĂ©jĂ  la sĂ©cheresse dans une quinzaine de dĂ©partements françaises oĂč les nappes phrĂ©atiques sont au plus bas ainsi que dans certaines rĂ©gions du monde oĂč les tempĂ©ratures montent jusqu’à 50 degrĂ©s.

 

C’est dans ce contexte que je me rends pour la premiĂšre fois Ă  Survival Expo, prĂ©sentĂ©e comme une manifestation pour « survivalistes Â». Et, je m’aperçois maintenant qu’avec toutes ces nouvelles alarmantes, j’aurais dĂ», avec des milliers d’autres, me catapulter, dĂšs l’ouverture, Ă  ce Survival Expo. Pourtant, j’ai fait l’exact contraire. Je me suis mĂȘme permis d’oublier cette manifestation.

 

Photo prise ce dimanche 22 Mai 2022, dans le mĂ©tro, ligne 14. ©Franck.Unimon

 

Est-ce de l’inconscience, de la naĂŻvetĂ© totales de ma part ? Suis-je complĂštement, et dĂ©sespĂ©rĂ©ment, abruti, suicidaire ou bĂ©atement- et de façon ridicule- optimiste ? Avant de partir pour le Survival Expo, j’ai mĂȘme envie d’emporter avec moi le livre de Victoire Tuaillon afin de vĂ©ritablement commencer Ă  le lire. Un ouvrage fĂ©ministe qui parle de la façon dont se fabrique l’identitĂ© masculine et la façon dont cela affecte les relations entre les femmes et les hommes.

 

Mais, finalement, je retire le livre du sac en me disant qu’il prend de la place et que je ne serai pas suffisamment rĂ©ceptif pour bien profiter de sa lecture.

Depuis la façon de penser d’une personne dite « complotiste Â», je suis certainement trĂšs mal parti pour m’en sortir en cas de mort subite de l’univers. Et, sans doute que selon cette catĂ©gorie de personne, dite « complotiste Â»,  je fais partie du troupeau de gogos qui sera dĂ©cimĂ© dĂšs le dĂ©but de la grande catastrophe qui va bien finir par arriver. D’ailleurs, mon extinction, et celle d’autres gogos tout aussi inconscients, laissera un peu plus de place pour celles et ceux qui restent. Et, en particulier, pour les « vraies Â» personnes mĂ©ritantes. Les personnes innocentes ( les bĂ©bĂ©s, les enfants) et celles et ceux qui ont vu venir le pĂ©ril, qui l’avaient d’ailleurs annoncĂ©, qui s’y sont prĂ©parĂ©s, et qui ont Ă©tĂ© ignorĂ©es ou ont pu ĂȘtre mĂ©prisĂ©es par tout une autre catĂ©gorie de personnes beaucoup trop sĂ»res d’elles et bien moins informĂ©es qu’elles ne le croyaient ou l’affirmaient.

 

Survivaliste/Complotiste, il convient maintenant de s’attarder sur ces deux mots qu’il faut sans doute voir comme une des nombreuses facettes ou dualitĂ©s de l’ĂȘtre humain.

 

Survivaliste/ Complotiste

 

Depuis la pandĂ©mie du Covid, le terme « survivaliste Â» peut, par moments, se confondre, Ă  tort, avec le terme « complotiste Â».

 

Parce-que le gouvernement a pris certaines mesures face à la pandémie du Covid (confinement, restriction de certaines libertés individuelles, obligation vaccinale
) mais aussi montré une impréparation ou une incompétence ( pénurie de masques au début de la pandémie
) qui ont provoqué un scepticisme virulent et croissant chez certaines personnes ou groupes de personnes.

 

 Au cinĂ©ma, des figures telles que Rambo, James Bond, Jason Bourne, Captain America, Batman, Spiderman, John Wick,  ou Wonder Woman et Lara Croft sont des figures survivalistes « positives Â». A l’inverse, dans la vraie vie, la personne « survivaliste Â» peut vite ĂȘtre cataloguĂ©e comme Ă©tant une personne paranoĂŻaque ou raciste ou fasciste au mĂȘme titre que la personne dite « complotiste Â».

 

Le terme « survivaliste Â», selon moi, divise. TantĂŽt, on peut lui trouver des vertus du bout des lĂšvres. TantĂŽt, il peut susciter une certaine forme de sarcasme.

Le terme « complotiste Â», lui, me paraĂźt plus mal perçu que celui de « survivaliste Â».

Mon ticket de ce samedi 21 Mai 2022. ©Franck.Unimon

L’évĂ©nement dont je parle Ă©tant le Survival Expo Paris et non le Complotiste  Expo Paris, je vais bien-sĂ»r principalement parler de mon expĂ©rience du Survival Expo Paris.

 

Lorsque je pense Ă  la mauvaise connotation que peut avoir le terme « survivaliste Â», j’ai   un peu l’impression que la personne survivaliste serait un peu l’équivalent du « bouseux Â», au fin fond des Etats-Unis, davantage complice avec ses armes Ă  feu, -obtenues en toute lĂ©galitĂ© Ă  des tarifs dĂ©fiant toute concurrence-  qu’avec la Loi et l’amour de son prochain.

 

« Bouseux ?! Â» :

 

Dans ma premiĂšre version, cette partie « Bouseux ?! Â» n’existait pas. Je la dois Ă   une personne, rencontrĂ©e Ă  la fin de ma visite du Survival Expo Paris 2022, et qui a prĂ©fĂ©rĂ© rester inconnue. 

 

En lisant le mot « Bouseux Â», cet inconnu a rĂ©agi, le trouvant sans doute trop pĂ©joratif.

 

J’ai d’abord Ă©tĂ© un peu contrariĂ© par sa remarque. Lorsque l’on passe du temps sur la rĂ©daction d’un article et que le rĂ©sultat nous semble Ă  peu prĂšs responsable et satisfaisant, et que l’on est assez pressĂ© de le publier, pour ĂȘtre un peu dans l’actualitĂ© mais aussi parce-que notre emploi du temps a ses contraintes et que l’on aimerait concrĂ©tiser d’autres projets, il peut ĂȘtre d’abord contrariant de devoir constater que l’on n’est pas suivi dans notre Ă©lan comme on l’aurait souhaitĂ©. Et que, Ă  nouveau, on va devoir se limiter, se censurer, se justifier. Et retravailler.

 

Mais rĂ©pondre Ă  la remarque de cet inconnu m’a permis de mieux rĂ©flĂ©chir au sens du mot « Bouseux Â». Et, de mieux, expliquer, dĂ©montrer, les raisons pour lesquels je l’utilise dans cet article. 

 

Je restitue- Ă  quelques corrections prĂšs- ce que j’ai spontanĂ©ment rĂ©pondu Ă  cet inconnu, en le remerciant Ă  nouveau pour m’avoir interpellĂ© Ă  propos de ce terme :

 

« Le terme “bouseux” est en effet pĂ©joratif : je l’utilise ici prĂ©cisĂ©ment pour parler des prĂ©jugĂ©s que l’on peut avoir ou que l’on pourrait avoir lorsque l’on parle des survivalistes. Il s’agit de retourner le prĂ©jugĂ©. Puisque, ensuite, mon article dĂ©montre que je n’ai croisĂ© au Survival que des personnes ” a priori” trĂšs correctes. 

 En tout cas, l’idĂ©e est bien de parler de prĂ©jugĂ©s vis-Ă -vis d’une catĂ©gorie de personnes dont le mode de vie nous est Ă©loignĂ© : ici, c’est l’opposition trĂšs classique entre la campagne et la ville lorsque je parle de “bouseux”. Tout en sachant qu’Ă©videmment, nous avons tous en nous un cĂŽtĂ© “bouseux”. Mais, aussi, tout intĂ©rĂȘt Ă  en avoir un.  Sourire.

On peut aussi se rappeler, mais, Ă©videmment, je te le dis maintenant parce-que tu m’interpelles Ă  propos de ce terme de “bouseux” et que cela m’oblige Ă  dĂ©tailler la raison pour laquelle j’ai choisi ce terme plutĂŽt qu’un autre :

qu’un “bouseux” ou une “bouseuse”, c’est une personne qui met sa main dans la boue ou dans la merde. Quelqu’un qui se mouille et qui s’implique et qui fait en sorte que les choses se font. Et non quelqu’un qui passe son temps Ă  faire la belle ou le beau Ă  la tĂ©lĂ©, en sociĂ©tĂ© ou devant un micro.  Donc, le terme est “pĂ©joratif”, oui. Mais dans les faits, il l’est moins qu’on ne le croit. 

Je ne connais pas l’Ă©tymologie du mot “bouseux” ni qui a inventĂ© ce terme. Mais l’on peut penser qu’il a Ă©tĂ© crĂ©Ă© par une personne d’un milieu social supĂ©rieur et/ou citadin. 

Lorsque je dis “bouseux”, vu que ta remarque me pousse Ă  rĂ©flĂ©chir sur le sens de ce terme, je me dis que l’on peut remplacer le mot “bouseux” par le mot “Ă©boueur”, ou ” ouvrier”, ou “infirmier” ou “caissier” ou manutentionnaire, soit une grande partie, finalement, de personnes de classes sociales modestes, dĂ©favorisĂ©es ou moyennes qui ont souvent, principalement, leurs mains, leur vitalitĂ© physique, leur  dĂ©brouillardise, leur endurance, mais aussi leurs “astuces”, leur systĂšme D, leur solidaritĂ©, leurs croyances et leurs valeurs, aussi, afin de faire face au monde et Ă  la vie. 

Le “bouseux” est aussi celui qui ne se dĂ©file pas parce-que, de toute façon, il ne peut se dĂ©filer. Son travail ou son devoir, il sait qu’il le fera. Soit parce-que personne d’autre ne viendra le faire Ă  sa place. Soit parce-que la Loi saura venir lui rĂ©clamer des comptes. 

Le “bouseux” est aussi celle ou celui qui n’a pas de passe-droit. 

Dit comme ça, j’imagine que l’expression “bouseux” (te) dĂ©rangera moins. Peut-ĂȘtre ou sans doute devrais-je rajouter cette partie dans mon article Ă  propos du terme “bouseux”. Je le ferai sans doute. Car je crois que c’est important.

Ensuite, je ne pourrai pas dĂ©tailler chacun de mes termes comme je le fais pour le terme “bouseux”. Sourire.

Je n’ai rien contre la campagne. J’ai des origines campagnardes. Et, Ă  mon avis, des personnes entraĂźnĂ©es Ă  la vie Ă  la campagne ont des aptitudes Ă  la survie supĂ©rieures Ă  la majoritĂ© des citadins, dont je fais partie, qui ont oubliĂ© ou qui ignorent le Ba-ba de la survie Â».

 

Voici donc, en grande partie, ce que j’ai rĂ©pondu Ă  cette personne pour justifier et quasiment revendiquer l’emploi du terme « bouseux Â».

 

Puis, quelques heures sont passĂ©es. J’ai dĂ©cidĂ© de reprendre la rĂ©daction de cet article en passant par une Ă©tape trĂšs classique lors de l’usage d’un mot : Le dictionnaire. Dans son format papier. Car j’ai un vieux dictionnaire Robert, chez moi, depuis des annĂ©es. Aussi, je regarde le terme « Bouseux Â» en me disant presque qu’étant donnĂ© que ce terme est une fabrication, que je ne vais peut-ĂȘtre pas trouver son Ă©tymologie. Je cherche et je trouve :

 

« Bouseux. Nom masculin-bousoux 1885 ; mot de l’ouest ; de bouse. Familier et pĂ©joratif. Paysan Â».

 

En lisant ça, je me dis d’abord que cela contredit ma rĂ©ponse. J’ai parlĂ© de boue. On parle de bouse. Et puis, je me souviens d’un seul coup, de souvenirs de colonie de vacances, Ă  la campagne, donc. Et du fait de sentir ou de marcher dans la bouse de vache. J’avais oubliĂ©. L’expĂ©rience concrĂšte de la bouse de vache. Son odeur comme sa substance. Parler de « bouse Â» ou de « bouseux Â» n’a effectivement rien d’élogieux.

 

Pourtant, tout ce que j’ai racontĂ© sur le fait de « mettre sa main dans la merde Â», comme sur l’impossibilitĂ© de se dĂ©filer, pour le bouseux ou celle ou celui qui peut lui ĂȘtre apparentĂ© (celle ou celui qui a peu de pouvoir Ă©conomique, social ou qui doit exĂ©cuter ce que lui dicte ou lui ordonne une instance supĂ©rieure) continue de tenir.

D’ailleurs, si l’on parle de bouse, le mĂ©tier que j’exerce, celui d’infirmier en psychiatrie et en pĂ©dopsychiatrie, consiste aussi, si nĂ©cessaire, Ă  mettre sa main dans la merde, la pisse ou le sang.

 

Le terme « bouseux Â» est pĂ©joratif parce qu’on l’enferme uniquement dans l’action d’ĂȘtre au contact de certaines matiĂšres ou substances dont, spontanĂ©ment, on prĂ©fĂšre Ă©viter le contact. Il ne l’est plus s’il est « rĂ©vĂ©lĂ© Â» ou « rappelĂ© Â» ce que cette action a de salutaire ou de bĂ©nĂ©fique pour le plus grand nombre.

 

C’est parce que l’importance du travail de paysan a Ă©tĂ© oubliĂ©e et mĂ©prisĂ©e, qu’il y a eu cette scission entre la campagne et la ville. Et que certains maux existent aujourd’hui en termes de pĂ©nurie ou de dĂ©pendance alimentaire. Et demain.

C’est parce-que l’importance de certains mĂ©tiers a Ă©tĂ© oubliĂ©e et mĂ©prisĂ©e ou est oubliĂ©e et mĂ©prisĂ©e que d’autres maux se sont installĂ©s dans notre sociĂ©tĂ©.

 

Aujourd’hui, le terme « bouseux Â» n’est plus cantonnĂ© Ă  la seule fonction et condition de paysan. Et, il n’y a pas que les « gilets jaunes Â» ou les « sans dents Â» qui doivent ou qui peuvent, seulement, se sentir concernĂ©s par le terme de « bouseux Â».

 

Paradoxalement, peut-ĂȘtre, et sans doute, aussi, avec un certain esprit de provocation, j’en viendrais presque Ă  revendiquer ma condition de « bouseux Â». Car, comme n’importe quel « bouseux Â», c’est en travaillant et en persĂ©vĂ©rant, que j’ai acquis et accomplis le « peu Â» que j’accomplis.

 

NĂ©anmoins, les personnes se rendant au Survival Expo auraient un profil trĂšs diffĂ©rent de celui du « bouseux Â».

Photo prise ce samedi 21 Mai 2022. ©Franck.Unimon

 

Le profil supposé des personnes se rendant au Survival Expo

 

 

Avant de me rendre au Survival Expo, j’avais lu que le profil des personnes qui s’y rendent serait gĂ©nĂ©ralement celui d’hommes de 35-40 ans, plutĂŽt cadres supĂ©rieurs.

 

Et, j’avais Ă©tĂ© Ă©tonnĂ© d’apprendre que des cadres supĂ©rieurs seraient majoritaires au Survival Expo :

 

Car cela ne collait pas avec l’idĂ©e premiĂšre que je me faisais du « bouseux Â» qui resterait sur ses terres et y dicterait sa Loi avec les siens depuis plusieurs gĂ©nĂ©rations.

 

Mais « cadres supĂ©rieurs Â» ou pas, complotistes ou pas, le contexte fait que n’importe qui, sensible Ă  son environnement et un peu attachĂ© Ă  son avenir ou Ă  celui de ses proches, peut se dire qu’au lieu d’attendre, qu’il convient de commencer Ă  se prĂ©parer au pire. Afin d’ĂȘtre le moins possible pris au dĂ©pourvu lorsque ce pire arrivera. Puisque beaucoup de signes et de paramĂštres (le contexte Ă©voquĂ©) contribuent Ă  nous informer de la probabilitĂ© croissante de ce pire :

 

La pandĂ©mie du Covid et son confinement ; le rĂ©chauffement climatique ; la diminution des matiĂšres premiĂšres diverses, dont l’eau ; les attentats terroristes ; la guerre en Ukraine ou ailleurs ; la crise sociale, politique et Ă©conomique durable ;  l’effondrement ; les migrations climatiques et Ă©conomiques ; la « passivitĂ© Â», l’incompĂ©tence ou la complicitĂ© supposĂ©e ou rĂ©elle des politiques ; la peur des catastrophes nuclĂ©aires ; ce sentiment que les plus riches et les plus puissants font, eux, le nĂ©cessaire pour se prĂ©munir des consĂ©quences de toutes ces menaces et de bien d’autres menaces qui condamnent une grande partie de l’humanitĂ©.

 

 

Tout ceci concourt Ă  ce qu’un jour, n’importe qui d’un peu attachĂ© Ă  son avenir ou Ă  celui de ses proches, puisse se dĂ©cider Ă  aller Ă  Survival Expo Paris.

 

Ai-je attendu tous ces « symptĂŽmes Â» de notre Ă©poque pour me sentir concernĂ© par les questions de survie ?

 

Non.

 

Mais le contexte actuel, ainsi, sans doute aussi, que le fait d’avoir – en partie- quittĂ© l’enfance et l’adolescence, mais aussi d’ĂȘtre devenu pĂšre, m’a certainement d’autant plus poussĂ© Ă  me renseigner davantage sur ces questions de survie. Et, Ă  partir de lĂ , quoi de plus « cohĂ©rent Â», que de se rendre, un jour, Ă  Survival Expo, ce samedi 21 Mai 2022 pour moi.

Des magazines consacrés au survivalisme. Survival Expo Paris, ce samedi 21 Mai 2022.

 

 

Des prĂ©jugĂ©s et des rencontres ?

 

A quoi m’attendais-je en allant Ă  Survival Expo ? Cela m’a rappelĂ© un peu cette Ă©poque, il y a plus de dix ans, oĂč j’avais fait l’expĂ©rience des sites de rencontres. Je me sentais un peu honteux d’avoir envie et besoin d’en passer par lĂ . Et si, quelqu’un que je connaissais, s’y trouvait aussi et m’y voyait avais-je alors expliquĂ© Ă  un copain de l’époque qui, dĂ©jĂ  inscrit sur un site de rencontres, ne tarissait pas d’éloges Ă  ce sujet ? Celui-ci m’avait alors rĂ©pondu :

 

« Mais si quelqu’un que tu connais se trouve sur ce site, qu’est-ce-qu’il/elle fait lĂ  ? Â». Son argument avait Ă©tĂ© convaincant. MĂȘme si, depuis, j’ai de grandes rĂ©serves concernant les sites de rencontres : Ce sont, au dĂ©part, de formidables moyens de rencontres. Sauf que l’ĂȘtre humain fait aussi n’importe quoi de ces formidables moyens de rencontres ou s’en sert pour profiter de certaines personnes vulnĂ©rables.

 

Les affinitĂ©s et un engagement constant dans une activitĂ© commune facilitent bien mieux les rencontres que les sites de rencontre, de mon point de vue. Je me suis donc demandĂ© si j’allais croiser quelqu’un que je connaissais Ă  Survival Expo. Quelqu’un que j’étais incapable de « soupçonner Â» de penser Ă  la fin du monde en quelque sorte.

 

Et qui pourrait ĂȘtre cette personne ? J’étais un peu curieux de savoir.

 

Dans le mĂ©tro, ligne 14, ce dimanche 22 Mai 2022. ©Franck.Unimon

 

Mais je n’ai rencontrĂ© personne, parmi mes connaissances. Ce qui, Ă©videmment, ne signifie rien du tout. Pour commencer, nous avons pu nous rater. Ensuite, il est des sujets sensibles ou tabous que l’on aborde avec certaines personnes seulement lorsque l’on se sent « en sĂ©curitĂ© Â» avec elles. Lorsque l’on est assurĂ© qu’elles ne nous condamneront pas moralement :

Il y a des personnes vaccinĂ©es contre le Covid qui ont pu ĂȘtre trĂšs virulentes envers des personnes refusant de se faire vacciner contre le Covid.

 

Il peut y avoir des personnes trĂšs virulentes contre tout ce qui a trait, de prĂšs ou de loin, au survivalisme. Et, pourtant, sans aller jusqu’à rĂȘver d’une patrie militaire et totalitaire, je crois qu’apprendre un peu de « survivalisme Â» serait trĂšs utile Ă  beaucoup.

 

Parce-que le survivalisme revĂȘt plusieurs aspects. Et, je crois que Survival Expo et l’exposition Vivre Autonome, avec leurs 180 exposants, donne une idĂ©e de cette diversitĂ©.

 

Une diversité de survivalismes

 

Une diversité si étendue que, par moments, devant certains stands au Survival Expo, je me suis demandé si je devais rire ou me désespérer.

Survival Expo Paris 2022. Photo prise ce samedi 21 Mai 2022. ©Franck.Unimon
Au Survival Expo Paris 2022, ce samedi 21 Mai 2022.

 

 

A l’exposition Vivre Autonome, ce samedi 21 Mai 2022, un des stands de la librairie permaculturelle.

 

 

Parce-que le « pire Â» est envisagĂ© au Survival Expo, alors, certains stands vous proposent des solutions au « pire Â». Cela commence, dĂšs le dĂ©but de Survival Expo par plusieurs exposants d’armes blanches : des couteaux. On comprend tout de suite que la vie va se jouer Ă  ça. Au couteau prĂšs. Au fait d’avoir un ou plusieurs couteaux sur soi afin de dĂ©fendre sa peau. Car c’est d’abord Ă  ça que je pense en voyant ces couteaux. A un combat Ă  couteaux tirĂ©s.

Au Survival Expo Paris 2022, ce samedi 21 Mai 2022. ©Franck.Unimon

 

 

 

 

Au lieu de penser au fait qu’un couteau peut aussi servir Ă  construire, Ă  sculpter, Ă  cueillir, Ă  manger ou Ă  toute autre activitĂ© humaine nĂ©cessaire. Et pacifique.

 

Mais voir dans ces couteaux, avant tout des armes de mort, ne m’empĂȘche pas de voir parmi eux de trĂšs belles piĂšces ! Couteuses, mais belles !

Le concepteur des couteaux montrés précédemment. Au Survival Expo Paris 2022, ce samedi 21 Mai 2022.

 

Des projections personnelles

 

 

Et puis, cette apprĂ©hension et cette forme de peur, en mĂȘme temps que cette attirance, que je ressens devant ces couteaux, corps Ă©tendus, accessibles et tranchants, reflĂšte trĂšs bien l’ĂȘtre humain. Capable d’inventions extraordinaires. Comme capable, aussi, de faire le pire avec ces inventions extraordinaires. L’imagination de l’ĂȘtre humain, dans l’horreur comme dans le bĂ©nĂ©fique, est probablement sans limites.

D’autres oeuvres du mĂȘme coutelier forgeron, au Survival Expo Paris, ce samedi 21 Mai 2022. ©Franck.Unimon

 

Tout est possible avec l’ĂȘtre humain. Tout semble possible, en tout cas. Et, ce sera peut-ĂȘtre, finalement, ma principale rĂ©serve et prudence Ă  propos de l’évĂ©nement Survival Expo car je n’ai pas tout vu ni tout entendu, car cela est impossible :

 

Cet Ă©vĂ©nement donne et vend des idĂ©es, des outils, des « armes Â» ( Ă©galement des arcs et des lances-pierres), des techniques et des moyens divers, vĂȘtements et matĂ©riels rĂ©sistants et performants, des informations sur l’alimentation et  autres apprentissages convaincants  pour survivre et devenir un peu plus autonomes.

 

Au Survival Expo Paris, ce samedi 21 Mai 2022. ©Franck.Unimon

 

Mais il  manque peut-ĂȘtre Ă  ce genre d’évĂ©nement l’apprentissage d’une certaine conscience de soi et du monde qui nous entoure. Il y manque peut-ĂȘtre le fait d’apprendre, aussi, Ă  vivre, d’un point de vue relationnel, Ă©motionnel, sociĂ©tal, culturel dans une certaine indulgence et confiance avec soi-mĂȘme comme avec les autres.

 

Un des stands de livres de la librairie Permaculturelle dans l’exposition ” Vivre Autonome”, ce samedi 21 Mai 2022.

 

C’est ce que certaines personnes vont appeler, en le raillant, le « Vivre ensemble Â» qui a Ă©chouĂ© ou qui est ou serait impossible.

 

Je ne vais pas, ici, revĂȘtir une soutane et commencer Ă  prĂȘcher avec des propos tels que « Soyons tous frĂšres et sƓurs Â» ou me dĂ©poser une perruque de hippie sur la tĂȘte et parler de fleurs et d’amour comme dans les annĂ©es 70. Nous sommes en 2022 et ce genre de discours, mĂȘme s’il peut convenir Ă  certaines personnes, a Ă©videmment ses limites en matiĂšre de rĂ©sultats devant certains faits indĂ©sirables ou inquiĂ©tants.

 

Lorsque je parle « de conscience de soi et du monde qui nous entoure Â» je repense Ă   mon apprĂ©hension et Ă  ma forme de peur, en mĂȘme temps que de mon attraction, pour ces couteaux que j’ai vus Ă©talĂ©s sur des stands, dĂšs le dĂ©but de l’exposition :

 

 Je me rends compte qu’il s’agit de mes projections personnelles. De mes propres apprĂ©hensions et peurs. Au cas oĂč ces couteaux se retourneraient contre moi. Voire, au cas oĂč, pris de folie, moi, je prenne un de ces couteaux et plante quelqu’un ensuite avec.

 

Si l’ĂȘtre humain est capable de tout, vu que son imagination semble avoir peu de limites,  imagination qui lui a permis d’évoluer et d’ĂȘtre encore prĂ©sent sur Terre en 2022, un ĂȘtre humain est donc largement capable de prendre un couteau posĂ© sur une table devant lui et d’en disposer contre autrui. Ou, un de ces couteaux effilĂ©s peut trĂšs bien servir contre lui.

 

 Alors, que, concrĂštement, tous ces couteaux prĂ©sents, ne vont pas, d’un seul coup, alors que je m’approche d’eux, s’envoler et me transpercer le corps jusqu’à ce que mort s’ensuive. Personne, et si cela devait arriver un jour, ce serait exceptionnel, ne va dĂ©cider Ă  me planter avec un de ces couteaux. Juste parce-que c’est moi. Et que ces couteaux sont lĂ , Ă  disposition.

 

Au Survival Expo Paris 2022, ce samedi 21 Mai 2022. ©Franck.Unimon

 

Et, lorsque j’ai quittĂ© le Survival Expo, je ne crois pas qu’il y ait eu d’incident d’agression ou de sang avec tous ces couteaux exposĂ©s.

 

Notre façon de percevoir notre environnement et de le considĂ©rer comme hostile et hautement dangereux ne dĂ©pend pas uniquement de critĂšres et de signes objectifs :

 

Guerre en Ukraine, rĂ©chauffement climatique, augmentation du prix de l’essence, chĂŽmage, augmentation des incivilitĂ©s.

 

Notre façon de percevoir notre environnement et de le considérer comme hostile et hautement dangereux dépend aussi de notre sensibilité personnelle et émotionnelle.

 

Et l’on peut tout aussi bien  se sentir en danger dans une simple salle de concert, une simple salle de cinĂ©ma ou dans le rayon bonbons et chocolat d’un supermarchĂ©. MĂȘme sans avoir Ă©tĂ© victime directe ou indirecte d’un attentat ou d’une prise d’otage dans ce genre d’endroit.

Au Survival Expo Paris 2022, ce samedi 21 Mai 2022. ©Franck.Unimon

 

 

Et, je m’inquiĂšte donc, aussi du fait, que dans un Ă©vĂ©nement comme Survival Expo, on nous donne accĂšs Ă  un certain nombre de moyens, de techniques, de dĂ©fenses et de solutions en cas de grand danger, ce qui est trĂšs bien. Sans insister sur l’importance du nĂ©cessaire tri Ă  faire entre nos projections personnelles et la situation que l’on vit dans les faits dans l’immĂ©diat.

 

Un simple regard peut parfois nous sembler animĂ© de mauvaises intentions alors qu’il ne n’est pas. Et, sur-rĂ©agir et penser que survivre rime uniquement avec le fait de se sentir tout puissant, toujours prĂȘt, protĂ©gĂ©, barricadĂ© et baraquĂ© parce-que l’on est surĂ©quipĂ©, surentraĂźnĂ©, sur-prĂ©parĂ© est selon moi une erreur de perception qui nuit ou peut nuire, en partie, au survivalisme.

 

Sans doute vais-je Ă©crire, ici, un gros mot beaucoup plus grave que le terme « bouseux Â». Mais j’ai l’impression que le survivalisme, cela consiste, aussi, beaucoup Ă  possĂ©der, malgrĂ© tout, une certaine capacitĂ© Ă  rester
optimiste. Et lucide sur ce que l’on vit mais, aussi, sur ce que l’on ressent.

Au Survival Expo Paris, ce samedi 21 Mai 2022. ©Franck.Unimon

Je n’invente rien en Ă©crivant ça. Lorsque je repense Ă  quelques rĂ©cits extrĂȘmes que j’ai pu lire ( de rescapĂ©s de camps de concentration, d’expĂ©riences sportive extrĂȘmes ou de certaines opĂ©rations militaires), je retiens aussi, que, tout en persĂ©vĂ©rant dans leurs efforts pour se sortir d’une situation trĂšs difficile, bien des survivants, ont rĂ©ussi ou avaient rĂ©ussi, Ă  maintenir en eux une certaine vitalitĂ© d’optimisme voire de bonne humeur. Que ces survivants soient seuls ou en compagnie d’autres personnes.

 

Au Survival Expo Paris 2022, ce samedi 21 Mai 2022. A l’arriĂšre plan, avec la vendeuse, le stand de vĂȘtements de la marque AKAMMAK que j’ai alors dĂ©couverte et qui m’a fait une trĂšs bonne impression. ©Franck.Unimon

 

 

Je n’ai pas eu l’impression que cet aspect de l’optimisme et de la bonne humeur, mĂȘme s’ils Ă©taient prĂ©sents lors de la manifestation Survival Expo Paris 2022, aient beaucoup Ă©tĂ© Ă©noncĂ©s, comme faisant partie des Ă©lĂ©ments essentiels Ă  avoir avec soi ou prĂšs de soi, en cas de catastrophe ou de pĂ©ril imminent. Et, je rajouterais que certaines personnes sont sans aucune doute extrĂȘmement capables et habiles pour survivre, pour s’adapter, pour mettre en pratique bien des techniques ( de chasse, de soins, d’habitat etc
) mais que vivre avec elles pourrait aussi ĂȘtre un calvaire. Il n’y a qu’à penser, par exemple, Ă  ces grands aventuriers ou Ă  ces grands marins trĂšs expĂ©rimentĂ©s, qui, lorsqu’ils se mettent ensemble pour rĂ©aliser une expĂ©dition ou une course, ont tout ce qu’il faut, en thĂ©orie, pour rĂ©ussir. Et qui, finalement, sont incapables de vivre ensemble et de s’accorder.

Au Survival Expo Paris, ce samedi 21 Mai 2022. Une confĂ©rence sur l’alimentation. Il m’a fait plaisir de voir qu’une des personnes du public portait un tee-shirt sur lequel on pouvait lire des noms de rappeurs tels que Damso. ©Franck.Unimon

 

 

Evidemment, cette partie de mon article doit beaucoup au fait que, dans ma vie personnelle et professionnelle, je suis beaucoup attachĂ© Ă  une certaine comprĂ©hension « psychologique Â» de mon expĂ©rience humaine comme de mon environnement.

 

Ma façon « psychologique Â» de chercher Ă  comprendre ce que je vis et ce que je vois a bien sĂ»r ses limites : Trop intellectualiser. Trop chercher le pourquoi du comment au dĂ©triment de l’efficacitĂ© et du rĂ©sultat.

 

Alors que lorsque l’on a faim, froid ou soif, ou que l’on a trĂšs peur et trĂšs mal,  ou que l’on se retrouve suspendu, retenu par ses deux mains, avec les pieds suspendus au dessus d’un vide de vingt mĂštres, on cherche avant tout par quel moyen concret, le plus rapide et le plus sĂ»r possible, cesser d’avoir faim, froid ou soif ou trĂšs mal ou trĂšs peur et se sortir ou se faire sortir de ce vide. Dans ces situations, on sera plus que content de s’ĂȘtre entraĂźnĂ© ou Ă©quipĂ© comme il se doit afin de survivre ou d’avoir Ă©tĂ© en compagnie d’un expert ou d’une experte, cette personne fut-elle, par ailleurs, insupportable,  imbuvable ou l’exact opposĂ© de la plus grande partie de nos valeurs et de nos idĂ©aux.

 

La capacitĂ© d’ĂȘtre « rustique Â» ou de savoir ĂȘtre « rustique Â» fait aussi partie des aptitudes nĂ©cessaires Ă  la survivante et au survivant, Ă  ce que j’ai pu lire ou un peu vĂ©rifier.

 

On peut remplacer le terme « rustique Â» par « bouseux Â» ou « nature Â» ou « cash Â», sans aucun doute. Comme on peut, aussi, les mĂ©langer avec des termes comme « intellectuel Â», « culture Â», « ĂȘtre bon vivant Â». Il s’agit de trouver le bon dosage qui convient pour celles et ceux avec qui l’on se trouve, lors de la situation de survie, ainsi que pour
la paix de notre Ăąme.

Au Survival Expo Paris, ce samedi 21 Mai 2022. ©Franck.Unimon

 

 

Vers une conclusion de mon expérience à Survival Expo

 

Comme on le comprend, il y aurait beaucoup Ă  dire sur cette double exposition, Survival Expo et Vivre Autonome. Et, je suis trĂšs loin d’avoir tout vu et tout entendu comparativement Ă  ce qui s’est dĂ©roulĂ© durant les trois jours de cet Ă©vĂ©nement. 

 

D’abord, je pensais que deux heures me suffiraient pour dĂ©couvrir ces deux manifestations. J’ai finalement eu besoin des trois heures depuis mon arrivĂ©e. Et, encore ai-je Ă©tĂ© un peu obligĂ© d’abrĂ©ger ma visite car l’exposition allait fermer. Il allait ĂȘtre 19 heures.

 

Si j’ai bien vu des hommes qui pourraient correspondre au profil « hommes de 35-40 ans Â», « cadres supĂ©rieurs Â», je ne peux pas en ĂȘtre certain. Car un statut de « cadre supĂ©rieur Â» ne se lit pas sur les gens. Ensuite, j’ai Ă©tĂ© plutĂŽt marquĂ© par le cĂŽtĂ© « sortie familiale Â» de l’évĂ©nement. Certaines personnes sont venues avec leurs enfants d’une dizaine d’annĂ©es.

Au Survival Expo Paris 2022, du cĂŽtĂ© de l’Ă©vĂ©nement Vivre autonome, ce samedi 21 Mai 2022. ©FrancK.Unimon

 

L’exposition “Vivre autonome”, ce samedi 21 Mai 2022. ©Franck.Unimon

 

Dans l’exposition ” Vivre Autonome”, ce samedi 21 Mai 2022. ©Franck.Unimon

 

Dans l’exposition Vivre autonome, ce samedi 21 Mai 2022. ©Franck.Unimon

 

 

 

Du cĂŽtĂ© de l’exposition Vivre Autonome, oĂč l’on parle de permaculture, de tout ce qui a trait Ă  l’intĂ©rieur d’une maison, de lectures, de maniĂšre « amusante Â», il y avait beaucoup plus de femmes. Lesquelles Ă©taient quand mĂȘme plus minoritaires dans la partie Survival.

Au Survival Expo Paris 2022, ce samedi 21 Mai 2022. ©Franck.Unimon

 

Je n’ai pas pu assister aux dĂ©monstrations de Krav Maga. Car j’étais alors occupĂ© dans les stands, Ă  discuter ou Ă  dĂ©couvrir certains produits. Mais j’ai Ă©coutĂ© avec attention l’un des intervenants, Romain CarriĂšre, qui, en sueurs et souriant aprĂšs sa dĂ©monstration, expliquait avec pĂ©dagogie et humour, Ă  des parents venus avec leurs enfants en bermuda, et n’ayant vraiment pas l’allure de grands sportifs, qu’il fallait «saturer de coups Â» son agresseur. Ce qu’il disait m’a paru plein de bon sens.

 

J’ai Ă©tĂ© agrĂ©ablement surpris par la bonne ambiance gĂ©nĂ©rale de Survival Expo Paris et de Vivre autonome. J’insiste Ă  nouveau sur ce point. Qu’il s’y soit trouvĂ© des bouseux ou non. Qu’il y ait eu des complotistes ou non au sein du public.

A l’exposition Vivre Autonome, ce samedi 21 Mai 2022. ©Franck.Unimon

 

On aurait pu s’attendre Ă  cĂŽtoyer des personnes haineuses et agressives durant toute la visite. Cela a plutĂŽt Ă©tĂ© le contraire. J’ai rencontrĂ© soit des commerciaux attentifs Ă  leur clientĂšle (Jusqu’à proposer de vĂ©ritables promotions sur certains articles). Soit des personnes souhaitant discuter avec d’autres personnes. Tel cet homme tenant Ă  m’expliquer le travail de l’association Tripalium qui permet Ă  des jeunes en dĂ©crochage scolaire  d’un lycĂ©e PIL ( PĂŽle Innovant LycĂ©en) de dĂ©couvrir le travail du bois en apprenant Ă  fabriquer des Ă©oliennes.

A l’exposition “Vivre Autonome”, ce samedi 21 Mai 2022.

 

Dans l’exposition “Vivre Autonome”, ce samedi 21 Mai 2022. L’association Tripalium. ©Franck.Unimon

 

Une Ă©olienne construite par l’association Tripalium, ce samedi 21 Mai 2022. ©Franck.Unimon

 

Peut-ĂȘtre que le fait de pouvoir exposer librement, et formellement, certaines peurs et inquiĂ©tudes, mais aussi de pouvoir exprimer le recours Ă  une certaine violence a permis aussi cette dĂ©tente.

 Je n’ai pas remarquĂ© de stands de ventes d’armes Ă  feu. Ce qui rappelle une des grandes diffĂ©rences entre la France et les Etats-Unis en matiĂšre de lĂ©gislation de ventes d’armes. Aux Etats-Unis, j’imagine qu’un Survival Expo comporte une ribambelle de stands d’armes Ă  feu sophistiquĂ©es Ă  portĂ©e du public.

 

J’ai ensuite croisĂ© une personne que je ne connaissais pas. Avec laquelle j’ai ensuite repris contact par mail et qui m’a rapidement rĂ©pondu. Puis qui a trĂšs vite rĂ©agi Ă  la premiĂšre version (deux fois plus courte ! ) que je lui ai envoyĂ© de cet article et m’a Ă©galement fait part de certaines remarques (  Ă  propos du terme “bouseux”), suggestions et informations dont je le remercie Ă  nouveau.

Au Survival Expo Paris 2022, ce samedi 21 Mai 2022. ©Franck.Unimon

 

Au Survival Expo Paris, ce samedi 21 Mai 2022. ©Franck.Unimon

 

L’exposant de ces tentes de toit de voiture, au Survival Expo Paris 2022, ce samedi 21 Mai 2022. ©Franck.Unimon

 

L’autre grande surprise, pour moi, de Survival Expo Paris a Ă©tĂ© la tente de toit de voiture ! Un bon vĂ©hicule de camping coĂ»te cher et il s’agit ensuite de l’entretenir. Pour le peu que j’en sais, on achĂšte un vĂ©hicule de camping afin de s’en servir rĂ©guliĂšrement. Autrement, c’est un gouffre financier. On peut s’acheter une tente de toit de voiture pour 2000 euros, Ă©chelle comprise. Selon ses dimensions, si celles-ci ne dĂ©passent pas le rĂ©troviseur, on fait du bivouac. Si ses dimensions dĂ©passent le rĂ©troviseur, on entre dans la catĂ©gorie camping.

Le confort est au rendez-vous, avec un matelas confortable, quel que soit le type de tente de toit choisi.

Pour descendre la tente du toit, le vendeur m’a confirmĂ© qu’il fallait ĂȘtre « deux Â» car celle-ci pĂšse 100 kilos en moyenne. Pour l’instant. Car on peut penser que ces tentes de toit seront par la suite conçues dans des matĂ©riaux plus lĂ©gers.

 

Je croyais que ce genre de produit existait depuis longtemps :

 

 Â«Depuis quatre ans Â» m’a rĂ©pondu le vendeur.

 

Je croyais qu’avec leur succĂšs, selon moi, inĂ©vitable, que le prix de ces tentes allait augmenter. Non, selon le vendeur : « Ă  cause de la concurrence
. Â».

 

 

En quittant Survival Paris Expo, j’ai retrouvĂ© la Porte de la Villette. Mais aussi une autre forme de survie qui commençait Ă  se concentrer sur les trottoirs. Une femme d’une quarantaine d’annĂ©es sollicitait les passants pour faire la manche. Je n’ai pas pu m’empĂȘcher de penser que c’était pour s’acheter du crack. De l’autre cĂŽtĂ© de la rue, Ă  quelques mĂštres de la salle de concert le Glazart, il y avait un paquet d’hommes. Ils Ă©taient moins nombreux, trois heures plus tĂŽt, alors que je me dirigeais vers le  Survival Expo.

 

Il Ă©tait un peu plus de 19 heures et peu Ă  peu, la nuit, allait tomber. Je me suis dit que la nuit, dans cet endroit de Paris, devait montrer un tout autre monde.  Un monde qu’assez peu de personnes venues au Survival Paris Expo n’avait envie de connaĂźtre.

 

 

 

Franck Unimon, ce lundi 23 Mai 2022.