Kolé Séré
Un couple : une femme blanche et un homme noir.
On les découvre dans leur appartement ( ou dans leur chambre d’hôtel après leur première nuit de lune de miel). Madame est réveillée au son du djembé que Monsieur joue très mal au pied du lit. Mme se plaint doucement du tapage. Monsieur est très militant à propos de ses racines. On découvre la décoration de l’appartement : des souvenirs divers de l’esclavage, des formules en créole du genre « La Vi Sé on Konba, Si nou Moli nou Mo ! ».
Devant les plaintes polies de Madame, Monsieur clame :
« Quoi, je suis noir, qu’est-qu’il y’a ?! ». Monsieur est assez virulent mais sa virulence a quelque chose d’inoffensif voire de ridicule. On perçoit bien que Monsieur est bien plus gentil qu’il veut le croire lui-même.
S’ensuit une « conversation » échevelée entre Monsieur et Madame au cours de laquelle, Monsieur soupçonne/accuse Madame d’avoir sûrement une part de responsabilité dans l’esclavage de ses ancêtres avec ses yeux verts ( ou bleus) et le fait qu’elle soit blonde ( ou tout simplement blanche). Madame se défend patiemment. On comprend que Monsieur assaisonne leur foyer de références liées à sa culture d’origine et à son Histoire. Musique antillaise, palmiers, nourriture des Antilles, igname au petit déjeuner….
Lorsque Monsieur tombe sur un pot de mayonnaise – caché- dans l’appartement, il « s’emporte » et part dans une tirade/diatribe contre ce « condiment des blancs » et revendique la suprématie du piment oiseau.
Après cette première scène d’exposition, on voit séparément Madame et Monsieur, séparément, face caméra, comme lors des téléréalités qui s’expriment librement et répondent aux questions d’une sorte de psychologue qui reste hors-champ ( L…) à propos de leurs problèmes de couple. Thérapie de couple ou télé-réalité, on hésite. Toujours est-il qu’à la fin de cette histoire, radieux, le couple nous apprendra, face caméra, en se tenant la main, qu’il attend un heureux événement.
Franck Unimon