Catégories
Corona Circus Crédibilité

Le mystĂšre du Covid : Covid et embolie pulmonaire

Les terrasses du Trocadéro, ce mardi 28 novembre 2023. Photo©Franck.Unimon

Le mystĂšre du Covid : Covid et embolie pulmonaire

 

Il y a le mystĂšre de la Joconde mais aussi de la disparition d’artistes aux dĂ©buts de carriĂšre prometteurs. Pour moi, dĂ©sormais, il y aura, aussi, le mystĂšre du Covid.

Je « sais » que, désormais, on dit La Covid plutÎt que Le Covid. Mais je reste sur la toute premiÚre formulation.

Aujourd’hui, je reste accrochĂ© Ă  l’idĂ©e que le Covid que j’ai attrapĂ© dĂ©but septembre 2023 m’a donnĂ© mon embolie pulmonaire du dĂ©but de ce mois de novembre 2023.

MĂȘme si un certain nombre de personnes autour de moi a pu l’attraper avant moi sans faire d’embolie pulmonaire par la suite.

Pour avoir cette idĂ©e, il m’a fallu, aprĂšs avoir fait mon embolie pulmonaire et ĂȘtre sorti de l’hĂŽpital la semaine derniĂšre – le 22 novembre- effectuer quelques recherches sur le net qui m’ont rappelĂ© que le Covid provoque ou peut provoquer des problĂšmes de thrombose et de coagulation du sang.

Un essoufflement anormal

Cela a commencĂ© par un essoufflement anormal que j’ai ressenti le 3 novembre alors que je me rendais au pot de dĂ©part d’une de mes anciennes collĂšgues et amie, Zara, au restaurant La Timbale, dans le 18 Ăšme.

Je me suis senti Ă©trangement fatiguĂ©. Mais j’ai mis ça sur le compte de la nuit que j’avais travaillĂ©e la veille. Ce devait ĂȘtre ça. Et puis, j’ai trouvĂ© assez indigeste le repas que j’avais commandĂ© Ă  La Timbale. Bien que tous nos collĂšgues semblent satisfaits de ce qu’ils avaient mangĂ©.

Deux jours plus tard, j’avais toujours cet essoufflement anormal.  J’estimais mon amplitude respiratoire diminuĂ©e pratiquement de moitiĂ©.

J’avais mĂȘme l’impression d’avoir le diaphragme « bloquĂ© ». Je savais que c’était impossible car si cela avait Ă©tĂ© le cas, j’aurais Ă©tĂ© en bien plus mauvais Ă©tat. Mais je respirais mal. Avec un confort et une facilitĂ© bien moindres que d’habitude.

En amateur, pour mes loisirs, je pratique l’apnĂ©e en club depuis quelques annĂ©es. Et, mĂȘme avant cette expĂ©rience, j’avais ressenti l’importance de la respiration, que ce soit pour faire des massages, pour faire des Ă©tirements, pour me dĂ©tendre ou pour rĂ©viser des katas de karaté .

Pour obtenir un certain Ă©quilibre, une certaine force mais aussi une certaine aisance, la respiration a beaucoup d’importance. Si on respire mal, on se retrouve amputĂ© en partie de ça.

Infarctus pulmonaire

J’avais aussi mal sur le cĂŽtĂ© droit. J’étais un peu constipĂ©. Je ne savais pas que j’avais commencĂ© Ă  faire une embolie pulmonaire due Ă  un caillot de sang.

C’est l’un des pneumologues qui m’a vu le 21 novembre, dans ce service de pneumologie oĂč je suis restĂ© hospitalisĂ© trois jours, qui, la veille de ma sortie de l’hĂŽpital, me l’a appris :

« Le 3 novembre, votre embolie pulmonaire a commencĂ© Â».

Ce mĂȘme pneumologue a employĂ© les termes « infarctus pulmonaire Â». Je savais qu’il employait ces termes sciemment. Pour bien me faire comprendre la gravitĂ© de mon embolie pulmonaire.

Un caillot et des médecins

Restait le mystĂšre de ce caillot sanguin. Pour lui et ses deux collĂšgues femmes, restĂ©es en retrait, spontanĂ©ment, la piste pouvait ĂȘtre une phlĂ©bite voire devait ĂȘtre une phlĂ©bite. Alors, tandis que j’étais alitĂ©,  il a encore Ă©tĂ© question de mes pieds. 

Comme la veille avec ces deux femmes médecins, on a de nouveau regardé mes pieds.

Mais mes pieds n’avaient rien Ă  dĂ©clarer. Ils n’ont pas doublĂ© de volume lorsque j’ai commencĂ© Ă  ĂȘtre essoufflĂ©. Et je n’ai ressenti aucune douleur particuliĂšre Ă  une de mes jambes.

Pour expliquer l’origine de ce caillot, le Covid que j’ai attrapĂ© en septembre a Ă©tĂ© la premiĂšre suggestion que j’ai faite. Avec le rappel de mon vaccin contre l’hĂ©patite B. Le fait de travailler de jour et nuit. Et la pratique de l’apnĂ©e.

Mes suggestions les ont laissé froids.

Le  pneumologue m’a expliquĂ© que je faisais peut-ĂȘtre partie de ces deux personnes sur dix qui font une embolie pulmonaire sans que l’on sache trĂšs bien en expliquer l’origine. Je ne croyais pas beaucoup Ă  cette idĂ©e mais je n’ai rien dit.

La piste de mes facteurs de coagulation a aussi Ă©tĂ© envisagĂ©e. J’avais peut-ĂȘtre des problĂšmes de coagulation que j’ignorais. On m’a donc fait une prise de sang Ă  ce sujet.

Une sortie rapide de l’hîpital

J’ai Ă©tĂ© Ă©tonnĂ© de pouvoir sortir aussi vite aprĂšs une embolie pulmonaire (aprĂšs trois jours d’hospitalisation). J’aurais acceptĂ© de rester deux jours de plus Ă  l’hĂŽpital. Et j’ai appris depuis que la durĂ©e moyenne d’une hospitalisation aprĂšs une embolie pulmonaire serait de trois Ă  cinq jours. Et le scanner thoracique, pelvien et abdominal que l’on m’a fait passer le jour de ma sortie a montrĂ© que je n’avais pas de cancer.

Mon caillot ne pouvait donc pas provenir d’un cancer.

Je suis sorti de l’hĂŽpital il y a plus d’une semaine maintenant. Je vais de mieux en mieux. J’estime ĂȘtre Ă  60% de mes possibilitĂ©s  respiratoires et physiques.

Je considĂšre que je vais mieux qu’avant mon hospitalisation et le diagnostic de l’embolie pulmonaire. Je suis moins essoufflĂ©. Je ne ressens plus vraiment ma douleur basithoracique. Pendant environ deux jours, aprĂšs ma sortie de l’hĂŽpital, les antibiotiques que j’ai pris m’ont donnĂ© la diarrhĂ©e. AprĂšs en avoir pris durant six jours, je n’ai plus besoin de les prendre. Et, aujourd’hui, je vais  Ă  la selle comme tout le monde sans en mettre partout dans les toilettes. J’ai retrouvĂ© l’appĂ©tit. Je dors correctement mĂȘme s’il m’arrive de tousser encore un peu. Il m’est arrivĂ© de cracher du sang mais c’est terminĂ©.

Mon activitĂ© physique principale consiste Ă  marcher. J’ai perdu un peu de poids. Deux Ă  trois kilos. Mais cela me convient.

A l’hĂŽpital, certaines recommandations m’ont Ă©tĂ© faites afin de me mĂ©nager.

Mais on a oubliĂ© de me dire qu’il me faudrait attendre entre trois et six mois avant de pouvoir reprendre la pratique de l’apnĂ©e. C’est le mĂ©decin fĂ©dĂ©ral du sport que je consulte de temps Ă  autre qui me l’a appris plus tard lorsque je suis allĂ© le consulter ce mardi 28 novembre non loin du TrocadĂ©ro.

On a aussi oubliĂ© de me dire qu’il me faudrait entre six mois et un an pour rĂ©cupĂ©rer totalement de mon embolie pulmonaire. Car on rĂ©cupĂšre trĂšs bien d’une embolie pulmonaire Ă  condition bien sĂ»r d’ĂȘtre raisonnable. C’est mon thĂ©rapeute, ancien rĂ©animateur, qui me l’a dit aprĂšs ma sortie de l’hĂŽpital lorsque je l’ai vu ce lundi 27 novembre.

A l’hĂŽpital, on m’a appris que j’aurais un traitement anti-coagulant oral pendant au moins six mois et qu’il me faudrait attendre au moins un mois avant de pouvoir prendre l’avion en portant des bas de contention. Et que je serais aussi arrĂȘtĂ© pendant quinze jours. PĂ©riode d’arrĂȘt maladie qui pourrait ĂȘtre prolongĂ©e par mon mĂ©decin traitant.

Les voies du caillot

En attendant de revoir en consultation le pneumologue mi-janvier, donc environ sept semaines aprĂšs ma sortie de l’hĂŽpital , avec une Ă©chographie cardiaque que j’aurais passĂ©e au prĂ©alable, je vois deux ou trois explications possibles au fait d’avoir « fait » un caillot qui m’a ensuite donnĂ© cette embolie pulmonaire.

La phlĂ©bite et mes pieds n’ont rien Ă  voir lĂ -dedans.

1) Le fait d’avoir du cholestĂ©rol un peu Ă©levĂ© dans le sang a pu m’exposer Ă  la formation d’un caillot du fait du Covid qui perturbe la coagulation sanguine. ( 2,56 g/L de cholestĂ©rol total le 8 novembre, contre 2, 21 g/L hier, le 30 novembre 2023 pour une normale qui doit se situer au maximum Ă  2 g/ L de cholestĂ©rol total).

2 ) Le Covid Ă  lui tout seul a pu perturber ma coagulation sanguine. Les rĂ©sultats de mon bilan sanguin hier m’ont montrĂ© que mon dosage de plaquettes sanguines affiche un « score » de 444 Giga/L alors que la normale se situe entre 161 et 398.

J’aimerais bien que l’on m’explique ce chiffre de 444 Giga/L alors que j’ai dĂ©sormais- depuis le 19 novembre- un traitement anticoagulant bi-quotidien pour une durĂ©e de six mois.

Le 8 novembre, donc cinq jours aprĂšs le dĂ©but de mon embolie pulmonaire, le mĂȘme laboratoire avait trouvĂ© un « score Â» de 234 Giga/ L pour mes plaquettes sanguines.

3) La conjugaison des effets des vaccins contre le Covid
et des effets du Covid.

Ma compagne, opposĂ©e aux vaccins contre le Covid et suspendue pour cela durant dix huit mois, m’a assez vite parlĂ© des « vaccins » contre le Covid comme pouvant ĂȘtre la cause de ce caillot sanguin qui m’a donnĂ© cette embolie pulmonaire.

Je l’ai aussitĂŽt contredite car je ne voyais pas le rapport entre mes trois doses de Moderna  contre le Covid il y a deux ans et mon caillot dĂ©but novembre 2023.

Je pouvais admettre que le Covid attrapĂ© dĂ©but septembre 2023 provoque la production d’un caillot dĂ©but novembre 2023. Je trouvais par contre peu plausible que les trois injections d’un vaccin faites deux ans plus tĂŽt provoquent « subitement Â» la production d’un caillot
.

Parce-que je n’avais pas pensĂ© Ă  la synergie des effets des vaccins contre le Covid
avec les effets du Covid.

On sait que certains vaccins contre le Covid ont pu provoquer des troubles de la coagulation sanguine.

Je crois aujourd’hui que la rencontre entre les vaccinations contre le Covid et le Covid peuvent provoquer la production de caillot sanguin.

Cela varie selon les personnes et le moment oĂč elles attrapent le Covid. Puisque je connais des personnes vaccinĂ©es contre le Covid qui ont attrapĂ© le Covid par la suite  sans pour autant faire d’embolie pulmonaire.

Pour l’instant, dans mon entourage, je suis a priori la seule personne que je connaisse Ă  avoir fait une embolie pulmonaire deux mois aprĂšs avoir attrapĂ© le Covid pour la premiĂšre fois. Et deux ans (ou trois) aprĂšs avoir Ă©tĂ© vaccinĂ© trois fois contre le Covid.

Je ne suis pas diabĂ©tique. Je ne suis pas hypertendu. Je ne suis pas obĂšse. Je ne fume pas. Je bois peu d’alcool. Je suis assez sportif. Je ne suis pas dĂ©pressif. Mais je porte des lunettes tous les jours. Je fais parfois de l’humour, j’Ă©coute assez peu de Rap, j’Ă©coute de la musique de vieux, je frĂ©quente des mĂ©diathĂšques et des bonnes boulangeries et j’aime le cinĂ©ma d’auteur en version originale. MĂȘme si j’aime aussi regarder des films grand public.

Vertueux mais vulnérable

Sur les terrasses du Trocadéro, ce mardi 28 novembre 2023. Photo©Franck.Unimon

MalgrĂ© toutes ces « vertus Â», j’ai attrapĂ© le Covid dans un moment de vulnĂ©rabilitĂ© physique assez inhabituelle et importante.

AprĂšs ou alors que j’aidais mon frĂšre Ă  effectuer son dĂ©mĂ©nagement fin aout ou dĂ©but septembre alors qu’il faisait particuliĂšrement chaud.

Plus de trente degrés.

Cet Ă©tĂ©, mĂȘme si certains estiment que nous avons eu un Ă©tĂ© pourri, il a plusieurs fois Ă©tĂ© question de canicule.

Du fait de cette chaleur, le dĂ©mĂ©nagement de mon frĂšre a Ă©tĂ© physiquement particuliĂšrement Ă©prouvant. J’étais largement le plus ĂągĂ© ( 55 ans pour une moyenne d’Ăąge de 40 ans de mon frĂšre et de ses amis) parmi ceux qui aidaient mon frĂšre Ă  dĂ©mĂ©nager.

Et, c’était la premiĂšre fois, lorsque je participe Ă  un dĂ©mĂ©nagement, que je doive dĂ©cider d’arrĂȘter ma participation parce-que j’étais trĂšs ou trop fatiguĂ©.

Donc, il y a eu un moment de vulnĂ©rabilitĂ© physique particulier avant que j’attrape le Covid ou lorsque j’ai attrapĂ© le Covid. Car c’est peu de temps aprĂšs, deux ou trois jours aprĂšs ce dĂ©mĂ©nagement, que j’ai appris avoir le Covid. Un des copains de mon frĂšre a ensuite, lui aussi, attrapĂ© le Covid.

J’ai Ă©tĂ© en arrĂȘt maladie quelques jours. Et, attraper le Covid a Ă©tĂ© pour moi une trĂšs grande surprise. J’avais toujours Ă©tĂ© persuadĂ© que je ne l’attraperais pas. Avec ou sans vaccin.

J’ai passĂ© quelques jours chez moi sans difficultĂ© respiratoire particuliĂšre. J’ai eu un peu de fiĂšvre qui est passĂ©e trĂšs vite avec le repos sans prendre le moindre doliprane. J’ai Ă©tĂ© fatiguĂ© deux ou trois jours avec une perte d’appĂ©tit. J’ai peut-ĂȘtre un peu toussĂ©. Puis, comme aprĂšs mon arrĂȘt maladie j’avais des jours de congĂ©s, j’ai trĂšs vite rĂ©cupĂ©rĂ©.

Du moins Ă©tait-ce que je croyais lorsque j’ai repris mon travail mi-octobre 2023.

De l’épanchement pleural Ă  l’embolie pulmonaire importante

Puisque, ensuite, environ un mois plus tard, cela a Ă©tĂ© une trĂšs grande surprise pour moi d’apprendre Ă  l’hĂŽpital oĂč je m’étais fait hospitaliser au dĂ©part- le 19 novembre- pour un Ă©panchement pleural que j’avais « une embolie pulmonaire importante Â».

Cela faisait alors plus de deux semaines que je me sentais anormalement essoufflĂ© (depuis le 3 novembre) et, Ă  aucun moment, je n’ai pensĂ© Ă  une embolie pulmonaire.

A chaque fois que j’ai Ă©tĂ© par vu par un mĂ©decin, y compris aux urgences, je parlais de cet « essoufflement anormal » pour des efforts de la vie quotidienne, tels que le fait de monter des escaliers ou des escalators, qui, lĂ , Ă©trangement, me fatiguaient bien plus que d’ordinaire. 

J’estimais mon amplitude respiratoire diminuĂ©e de moitiĂ©. J’avais aussi une douleur persistante sur le cĂŽtĂ© droit. J’étais constipĂ©. Je n’avais plus beaucoup d’appĂ©tit.

Comme je gardais le moral, j’essayais de trouver ce que je pouvais bien avoir. J’ai pensĂ© Ă  une hĂ©patite, Ă  une pĂ©ritonite, Ă  une pancrĂ©atite voire Ă  une appendicite.

Mais Ă  aucun moment, je n’ai pensĂ© Ă  une embolie pulmonaire.

Stressé, angoissé, constipé et bronchitique

La femme mĂ©decin que j’ai  consultĂ© en premier dĂ©but novembre m’a auscultĂ© et examinĂ©.

Elle a suggĂ©rĂ© que j’étais peut-ĂȘtre « stressĂ© » ou « angoissĂ© ». Je n’ai pas voulu jouer au mec macho donc je n’ai pas protestĂ©. Je suis reparti avec une prescription de doliprane, de flector et de Macrogol (contre la constipation). J’ai dĂ» insister pour qu’elle accepte de me prescrire un bilan sanguin hĂ©patique. Puisqu’elle estimait en prime abord qu’il me fallait aller voir mon mĂ©decin traitant pour me faire prescrire un bilan sanguin.

J’ai passĂ© un test antigĂ©nique au Covid vers le 16 ou le 17 novembre. Le rĂ©sultat a Ă©tĂ© nĂ©gatif.

Puis, le 17 novembre, devant une radio pulmonaire normale, le rĂ©sultat de mon bilan sanguin et mes quintes de toux, le second mĂ©decin que j’ai revu pour la seconde fois en une semaine m’a appris que je faisais une bronchite :

« Il n’y a que ça en ce moment ! ».

Il m’avait  prescrit un bronchodilatateur la premiĂšre fois. Le fait que mes transaminases soient Ă©levĂ©es au delĂ  de la normale ne l’inquiĂ©taient pas. Il m’a rĂ©pondu que cela restait Ă©levĂ© dans des proportions raisonnables. Ce mĂ©decin, que j’ai vu Ă  deux reprises, ne m’a jamais auscultĂ© et n’a jamais pris ma tempĂ©rature. Mon temps de passage dans son cabinet, Ă  chaque fois, a durĂ© cinq minutes tout au plus.

L’ange au scanner

Le lendemain soir, aux urgences, dans la nuit du 18 au 19 novembre, on s’est focalisĂ© sur mon Ă©panchement pleural. Pour cela, il fallait m’hospitaliser afin de le ponctionner. Sauf que, dans la journĂ©e du 19 novembre, on ne voyait pas trĂšs bien Ă  l’échographie oĂč il se situait. Alors, il a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© de me faire passer un angio-scanner. Lequel a beaucoup aidĂ© Ă  localiser et rĂ©vĂ©ler que je faisais « une embolie pulmonaire importante Â».

Deux semaines pour diagnostiquer une embolie pulmonaire.

Ralentir

Il y a beaucoup Ă  dire sur ce qui se peut se passer dans une vie en deux semaines. Bien-sĂ»r, on peut imaginer le pire en se remĂ©morant telle ou telle situation dans cet intervalle. MĂȘme si j’étais Ă©tonnĂ© par ce qui m’arrivait et ce que je ressentais de ce souffle qui continuait de me fuir, je n’ai pas paniquĂ©.  Je n’ai pas envisagĂ© le pire. MĂȘme alors que j’en Ă©tais quelques fois Ă  respirer un peu par la bouche debout dans des transports en commun bondĂ©s.

Ausculter

Pendant ces deux semaines, j’ai ralenti mon allure. J’ai arrĂȘtĂ© de faire une partie de mon trajet pour le travail Ă  vĂ©lo. J’ai uniquement pris les transports en commun. J’ai essayĂ© d’assembler et de trouver des Ă©lĂ©ments de comprĂ©hension. J’ai un peu parlĂ© autour de moi de ce qui m’arrivait. Jusqu’à ce qu’une de mes collĂšgues infirmiĂšres, la plus qu’aimable Florence-Jennifer, dans notre service d’urgences mĂ©dico-lĂ©gales, le 18 novembre, alors que nous travaillions de nuit, me suggĂšre de me faire ausculter par notre psychiatre de garde qui a entendu un Ă©panchement pleural. Ce qui a amenĂ© mon transport par un de nos collĂšgues aux urgences
.

J’ai plutĂŽt Ă©tĂ© « soulagĂ© Â» que l’on me trouve un Ă©panchement pleural. J’étais claquĂ©. Je me disais que, enfin, on tenait quelque chose. MĂȘme si, pour respirer, j’avais l’impression de devoir tirer comme lors d’une bronchite asthmatiforme et que le bronchodilatateur avait en effet calmĂ© mes quintes de toux, le fait d’ĂȘtre de plus en plus fatiguĂ©, de continuer de manquer d’appĂ©tit, d’ĂȘtre constipĂ©, de me « refroidir Â» ( j’avais 38 degrĂ©s 2 aux urgences) me faisait comprendre qu’il manquait quelque chose au diagnostic.

Ausculter l’univers

Je n’ai pas de colĂšre particuliĂšre concernant le temps qu’il a fallu pour dĂ©busquer cette embolie pulmonaire. Je ne suis pas mĂ©decin. Chaque ĂȘtre humain est un univers et le soigner et le comprendre est difficile.

Mais je comprends celles et ceux qui se sont beaucoup inquiétés pour moi ou qui sont en colÚre.

Et, j’ai aussi l’impression d’avoir Ă©tĂ© mal  Ă©coutĂ© par des personnes consciencieuses et travailleuses mais qui se  sont laissĂ©es tĂ©lĂ©guider par une façon de penser assez stĂ©rĂ©otypĂ©e ou qui n’ont fait que continuer de suivre la piste prĂ©alable signalĂ©e par d’autres sans essayer d’approfondir, de comprendre ou de remonter aux origines du « mal ».

Ce qui m’a Ă©tĂ© dit par les mĂ©decins, en rĂ©sumĂ©, aprĂšs le diagnostic de mon embolie pulmonaire, c’est :

« Vous n’avez pas le profil Â».

Tenir compte des signes

Moi, aussi, j’ai pensĂ© et cru que je n’avais pas le profil. Mais un profil, c’est aussi une apparence. Alors qu’il faut aussi tenir compte des signes. Les voir et les Ă©couter.

L’erreur principale, Ă  mon avis, a Ă©tĂ© celle-lĂ . Ne voir et ne regarder que le profil et se fermer au reste : l’essoufflement anormal, la douleur basithoracique. L’expĂ©rience de la personne qui consulte.

Quoiqu’il en soit, quoique l’on puisse penser de tout ça, ces surprises Ă©manent, ici, du Covid. Que les vaccinations contre le Covid jouent un rĂŽle ou non dans ce qui m’est arrivĂ© avec cette embolie pulmonaire.

Mais une autre surprise est arrivée avec le Covid.

Le Covid en librairie

On parle du Covid maintenant depuis presque quatre ans. L’annĂ©e prochaine, en 2024, on devrait entrer dans la cinquiĂšme annĂ©e de « l’apparition » du Covid sur la scĂšne publique et internationale. Il y a eu beaucoup d’avis, de controverses, d’examens, de recherches et de milliards consacrĂ©s au Covid.

Pourtant, lorsque cette semaine, que ce soit Ă  la librairie La Procure ou Ă  la mĂ©diathĂšque d’Eaubonne, j’ai cherchĂ© un livre qui synthĂ©tise ce que l’on avait appris de mĂ©dical sur le Covid, j’ai Ă©tĂ© surpris de dĂ©couvrir qu’il n’y en n’a pas.

A la trĂšs jolie et grande librairie La Procure, cette semaine, la libraire qui s’est occupĂ©e de moi m’a dit que les gens en avaient dĂ©sormais assez du Covid. Cela, je le comprends parfaitement. Sans mon embolie, je me serais dispensĂ© de ce genre de recherche. A part mes recherches d’un livre sur le Covid, je suis reparti de la librairie La Procure avec Le CƓur sur la table de Victoire Tuaillon, Au Nom du Temple ( IsraĂ«l et l’arrivĂ©e au pouvoir des juifs messianiques) de Charles Enderlin et Aikido Enseignements secrets de Morihei Ueshiba. Et j’ai commencĂ© Ă  lire StĂ©rĂ©o-scopie de la rĂ©alisatrice Marina De Van ainsi que Une Soudaine LibertĂ© de Thomas Chatterton Williams donc des ouvrages qui portent sur des sujets a priori fort distincts de la thĂ©matique du Covid.

La libraire, de son cĂŽtĂ©, a nĂ©anmoins fait de son mieux pour me trouver les livres disponibles sur le Covid. Elle m’en a rapportĂ© deux ou trois que j’ai feuilletĂ©s.

Il y a bien des livres sur le Covid. Mais c’est pour raconter ou dĂ©crypter comment la pandĂ©mie est arrivĂ©e, pour critiquer les erreurs rĂ©pĂ©tĂ©es de la gestion de la pandĂ©mie ou les mensonges qui ont Ă©tĂ© ou auraient Ă©tĂ© dits.

Par contre, pour trouver un livre qui Ă©tudie la maladie et qui vous explique ses symptĂŽmes, ses effets mĂ©dicaux connus, irrĂ©futables et recensĂ©s, de maniĂšre synthĂ©tique et simple, je n’en n’ai pas trouvĂ©.

Le Covid :  problĂšmes de coagulation et de publication

C’est sur le net que j’ai trouvĂ© des articles qui parlent du Covid et de ses effets sur la coagulation. Parce-que j’ai tapĂ© des mots clĂ©s comme « Covid et thrombose » ou « Covid et problĂšmes de coagulation » ou « Covid et embolie pulmonaire ». J’ai donc Ă©tĂ© dirigĂ© vers des articles en ligne ou vers des articles de journaux papier qui ont Ă©tĂ© digitalisĂ©s par la suite et qui Ă©voquent le fait que le covid augmente le risque de thromboses et d’embolies pulmonaires.

Mais je n’ai trouvĂ© aucun livre papier, concret et matĂ©riel qui synthĂ©tise les connaissances mĂ©dicales sur le Covid. MalgrĂ© tous les milliards et toute l’attention portĂ©e Ă  la pandĂ©mie du Covid, notre connaissance Ă  son sujet n’est pas fixĂ©e dans des livres et reste, apparemment, minimale, ou rĂ©servĂ©e Ă  une minoritĂ© mĂ©dicale.

Nous avons pourtant certaines connaissances mĂ©dicales sur le Covid mĂȘme si des mystĂšres demeurent.

Cette absence de « synthĂšse Â» mais aussi de diffusion Ă  grande Ă©chelle de certaines connaissances mĂ©dicales Ă  propos du Covid explique peut-ĂȘtre en partie l’incrĂ©dulitĂ© Ă  l’hĂŽpital des trois pneumologues devant moi, il  y a quelques jours, lorsque je leur ai entre-autres suggĂ©rĂ© la piste Covid pour expliquer l’origine probable de mon caillot responsable de mon embolie pulmonaire.

Mais aussi peut-ĂȘtre le fait qu’aucun des deux premiers mĂ©decins gĂ©nĂ©ralistes que j’avais d’abord consultĂ©s ne m’ait demandĂ© si j’avais attrapĂ© le Covid rĂ©cemment ou derniĂšrement alors que je leur disais ĂȘtre « essoufflĂ© de maniĂšre anormale ». Alors que le Covid est aussi connu pour donner certaines difficultĂ©s respiratoires.

Le Covid est vivant

On croit s’ĂȘtre dĂ©barrassĂ© du Covid parce-que l’on ne parle plus de pandĂ©mie. Parce-que nous avons nos vaccins. Parce-que nous ne parlons plus d’obligation vaccinale et ne sommes plus obligĂ©s de respecter certains gestes barriĂšres comme de porter des masques anti-Covid comme nous l’avons fait pendant des mois. Parce-que nous avons eu plus que nos doses du Covid dans les mĂ©dia.

Mais mon embolie pulmonaire et la difficultĂ© pour la diagnostiquer dĂ©montrent un peu que nous avons enterrĂ© et dĂ©cidĂ© d’ignorer le Covid un peu trop hĂątivement. Et que, ce faisant, c’est sans doute lui ou elle qui va mettre Ă  mal encore un certain nombre de personnes faute d’attention, d’ouverture d’esprit et de prudence. Je me dis que si, moi, qui n’ai pas le profil, j’ai pu faire une embolie pulmonaire, d’autres sont susceptibles d’en faire une ou en ont dĂ©jĂ  fait une dans des circonstances aussi surprenantes que celles que j’ai connues. 

Ce tĂ©moignage vise Ă  informer plutĂŽt qu’Ă  effrayer.

Les terrasses du Trocadéro, ce mardi 28 novembre 2023. Photo©Franck.Unimon

Franck Unimon, vendredi 1er décembre 2023.

 

 

 

 

Catégories
Argenteuil Corona Circus Crédibilité

Une société bienveillante

Gare de Paris St Lazare, dĂ©but septembre 2022. Photo©Franck.Unimon

Une société bienveillante

 

 

Cette nuit, j’ai lu quelques articles dans la rubrique littĂ©raire d’un journal. On y parlait de plusieurs livres. Plusieurs de ces livres parlaient de la violence des hommes. Une phrase, dans l’un des articles, disait quelque chose comme :

 

« Comprendre ne suffit pas pour pardonner Â».

 

Je n’ai pas aimĂ© cette phrase.

 

Pour appliquer l’éducation bienveillante, la « psychologie positive Â» il faut aussi, dans une certaine mesure, pouvoir bĂ©nĂ©ficier, quand mĂȘme, d’une certaine bienveillance dans la sociĂ©tĂ©, dans le monde, dans la vie. Mon mĂ©tier principal, malgrĂ© sa noblesse, ou peut-ĂȘtre grĂące ou Ă  cause d’elle, m’expose Ă  diverses formes de violences.

 

Hier matin, mon thĂ©rapeute a d’abord tiquĂ© lorsque je  lui ai dit dĂ©libĂ©rĂ©ment :

 

«  Je ne suis qu’un infirmier. Â»

 

Face Ă  son thĂ©rapeute, tout le monde le sait, il ne suffit pas de claquer des consonnes et des voyelles pour dire quelque chose. Il doit comprendre. Et, si nous pensons droit, nous nous devons de lui en faire la dĂ©monstration. Autrement, son travail, si c’est un thĂ©rapeute valable et consciencieux, est de nous remettre dans l’axe.

 

Hier matin, j’ai expliquĂ© Ă  mon thĂ©rapeute que d’un point de vue social, ce mĂ©tier d’infirmier n’est pas considĂ©rĂ© comme un mĂ©tier trĂšs valorisĂ© ou trĂšs prestigieux.

De ce fait, maintenant que, en plus, ma compagne est suspendue de ses fonctions d’infirmiĂšre depuis dix mois, cela va ĂȘtre un handicap pour faire admettre notre fille Ă  l’école privĂ©e de notre ville. Si, comme me l’a dit la libraire rĂ©cemment, l’école privĂ©e prend principalement les enfants dont les parents ont une bonne situation professionnelle.

 

J’ai cru et crois encore Ă  la sincĂšre et spontanĂ©e dĂ©sapprobation, hier, de mon thĂ©rapeute lorsque je lui ai dĂ©peint mon mĂ©tier d’infirmier comme un mĂ©tier de bas Ă©tage. Cependant, j’ai malheureusement su et pu, je pense, lui dĂ©montrer que j’avais raison.

Paris, Gare St Lazare, Septembre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

La plupart des parents d’enfants que notre fille a cĂŽtoyĂ©e dans son Ă©cole publique – et qui sont dĂ©sormais dans l’école privĂ©e de notre ville- ont des professions socialement et Ă©conomiquement plus « Ă©voluĂ©es Â» ou « supĂ©rieures Â» Ă  celle que ma compagne et moi pratiquons.

 

Je le sais pour avoir cĂŽtoyĂ© un temps ces parents. Comme cela se fait lors de toute rencontre sociale « cordiale Â» Ă  la sortie de l’école. Ou chez l’assistante maternelle. OĂč, si l’on se sourit entre parents et que l’on s’adresse quelques propos convenables, on se jauge aussi beaucoup socialement, personnellement et Ă©conomiquement. En toute bienveillance.

 

D’ailleurs, quel est l’un des meilleurs moyens pour s’assurer que certains parents mais aussi certains enfants sont vĂ©ritablement frĂ©quentables ?

 

Prenons un verre avec eux, soit chez eux, soit chez nous. Recevons tel enfant pour un goûter ou un anniversaire. Ensuite, on se fait notre propre idée.

 

C’est ce qui s’est passĂ© avec plusieurs parents d’enfants que notre fille a pu connaĂźtre dans son Ă©cole maternelle. Aujourd’hui, nous n’avons plus de contacts avec ces parents alors que leurs enfants sont Ă  l’école privĂ©e de notre ville. Une Ă©cole qui se trouve Ă   cinq minutes Ă  pied de l’école publique de notre fille.

 

Les parents de ces enfants ne sont ni infirmiers, ni aide soignants. Un ou deux ingĂ©nieurs. Ou Ă©quivalents. Cadres sup. Je connais personnellement un couple dont les deux enfants sont Ă©galement Ă  l’école privĂ©e de notre ville. La femme du couple Ă©tait une ancienne trĂšs bonne amie de ma sƓur. Donc, je connais vraiment plutĂŽt personnellement ce couple. Profil de cadre sup.

 

Donc, mĂȘme si j’ai pu entendre dire que pour faire admettre son enfant dans cette Ă©cole privĂ©e, qu’il convient de persĂ©vĂ©rer et de s’y reprendre Ă  plusieurs fois, oĂč est, dĂ©jĂ , la bienveillance dont nous bĂ©nĂ©ficions, ma compagne, notre fille et moi, Ă  devoir constater que la plupart des parents, dont les enfants sont aujourd’hui dans cette Ă©cole privĂ©e depuis plusieurs annĂ©es, occupent des fonctions professionnelles « supĂ©rieures Â» socialement et Ă©conomiquement aux nĂŽtres ?!

Paris, rue de Rivoli, Aout 2022. Photo©Franck.Unimon

 

Hier matin, j’en ai rajoutĂ© dans les arguments devant mon thĂ©rapeute pour dĂ©montrer Ă  quel point le mĂ©tier d’infirmier est dĂ©classĂ©. Mais peut-ĂȘtre, aussi, pour bien lui faire comprendre Ă  quel point j’avais encore besoin de ses services.

 

Pendant le premier confinement dĂ» Ă  la pandĂ©mie du Covid, en 2020, on applaudissait les soignants Ă  20h. Pour les encourager et les remercier pour leur « courage Â» et leur « hĂ©roĂŻsme Â». Un an plus tard, on suspendait certains de ces hĂ©ros car ceux-ci refusaient de se faire vacciner contre le Covid. Ainsi depuis la fin de l’annĂ©e derniĂšre, ma compagne est-elle sans salaire. OĂč est la bienveillance dont ma compagne, comme d’autres dans sa situation, suspendus pour les mĂȘmes raisons, bĂ©nĂ©ficie ? Dont notre fille et moi bĂ©nĂ©ficions ?

 

NĂ©anmoins, il arrivera un jour oĂč je devrais aussi rappeler Ă  ma compagne deux points auxquels elle devra se conformer que cela lui plaise ou non :

 

Si ĂȘtre fonctionnaire assure en principe la sĂ©curitĂ© de l’emploi, cela impose aussi des Devoirs. Un fonctionnaire se doit Ă  certains actes si son employeur le lui demande ou l’exige de lui. En contrepartie, son employeur lui verse un salaire et lui assure la sĂ©curitĂ© de l’emploi. Et, cela, je crois, a Ă©tĂ© oubliĂ© par ma compagne et d’autres.

 

En refusant la vaccination obligatoire contre le Covid.

 

AprĂšs tout, mĂȘme des Ministres ou des dĂ©putĂ©s qui sont des trĂšs hauts fonctionnaires de l’Etat sont amenĂ©s Ă  dĂ©missionner lorsqu’ils ne correspondent plus Ă  certains critĂšres exigĂ©s, Ă  certaines obligations dĂ©cidĂ©es, par l’Etat. Alors, des « petits Â» infirmiers et aides soignants, qui sont des tout petits fonctionnaires en comparaison n’ont aucune possibilitĂ© de s’opposer Ă  l’Etat si celui-ci dĂ©cide de les suspendre ou de les rĂ©voquer en cas de dĂ©saccord majeur ou autre.

 

 

Il a Ă©tĂ© question quelques temps, devant la pĂ©nurie soignante, de rĂ©intĂ©grer le personnel soignant non vaccinĂ©. Hier matin, mon thĂ©rapeute m’a confirmĂ© que la Haute AutoritĂ© de SantĂ© (la HAS) l’avait finalement refusĂ©. Et, c’est facile Ă  comprendre :

 

Des personnes sont mortes du Covid car celui-ci a Ă©tĂ© transmis ou aurait Ă©tĂ© transmis par du personnel soignant non vaccinĂ© contre le Covid. Avant que la vaccination contre le Covid ne devienne obligatoire. Je connais au moins une personne, dans notre ville, que ma compagne a croisĂ©e une fois, dont le pĂšre est mort du Covid dans l’EPHAD oĂč il se trouvait. Selon cette connaissance, que je crois fiable, son pĂšre Ă©tait en bonne santĂ©. Et c’est une infirmiĂšre ou une soignante, porteuse du Covid, qui aurait transmis le Covid Ă  plusieurs pensionnaires de l’EPHAD.

 

Comment voulez-vous aprĂšs ce genre d’évĂ©nement rĂ©intĂ©grer dans des lieux de soins des soignants non vaccinĂ©s contre le Covid ?

Et comment vont le prendre celles et ceux qui se sont obligĂ©s (ou soumis) Ă  la vaccination obligatoire contre le Covid ?

 

 

Enfin, beaucoup plus cynique mais le livre Les Fossoyeurs  de Victor Castanet, qui a fait « scandale Â» concernant le mode de gestion des EPHAD, va dans ce sens :

 

Cet Ă©tĂ©, malgrĂ© la pĂ©nurie de soignants, on n’a pas entendu parler de scandale sanitaire, de surmortalitĂ© dans les hĂŽpitaux malgrĂ© la canicule. Donc, on a pu ou su se passer des soignants suspendus. Pire :

 

Ce qui est trĂšs pratique avec ces soignants suspendus, c’est qu’ils permettent de faire des Ă©conomies. Puisque l’on n’est plus tenu de leur verser de salaires depuis bientĂŽt un an. Ce qui reste raccord Ă  la fois avec la politique de l’autruche et des Ă©conomies budgĂ©taires imposĂ©es aux Ă©tablissements de soins depuis plusieurs dĂ©cennies. Donc bien avant que l’ouvrage de Victor Castanet ne paraisse dĂ©but 2022 et ne fasse « scandale Â». L’oubli est l’une des plus grandes compĂ©tences espĂ©rĂ©es chez celles et ceux qui dĂ©cident de la gestion de l’avenir des lieux de soins depuis des annĂ©es.

 

Je crois donc de plus en plus que les soignants suspendus comme ma compagne, s’ils persistent Ă  refuser le vaccin anti-Covid, vont ĂȘtre ni plus ni moins oubliĂ©s et sacrifiĂ©s par le gouvernement. Mais aussi par les Ă©tablissements qui les « emploient Â». LĂ  encore, de quelle bienveillance, ma compagne, notre fille et moi bĂ©nĂ©ficions-nous ?

 

 

Aucune.

 

 

Je vais rajouter un autre thĂšme ou deux.

 

Paris, Aout 2022. Photo©Franck.Unimon

 

D’un point de vue familial, comme beaucoup de personnes, ma compagne et moi avons vĂ©cu des Ă©vĂ©nements plutĂŽt « nĂ©vrotisants Â» en tant qu’enfants. La violence, l’alcoolisme et/ou la dĂ©pression ont aurĂ©olĂ© notre enfance. Ces hĂ©ritages laissent des traces. Des habitudes. Des automatismes. De dĂ©fense, de repli, de fuite, de combat, de recherche ou de
.rĂ©plication.

Un soignant, d’autant plus en pĂ©dopsychiatrie et en psychiatrie, ou dans tout service de santĂ© mentale, est un individu qui vient se poster qu’il s’en aperçoive ou non, prĂšs des frontiĂšres de son histoire originelle. Cela peut l’aider pour aider d’autres personnes. Mais cela peut aussi le troubler et le dĂ©semparer. Sauf s’il dĂ©cide de rester sourd, barricadĂ© et aveugle devant son histoire. C’est bien ce que les dirigeants au moins politiques- qui se rĂ©pliquent- font en matiĂšre de politique de santĂ© publique depuis des annĂ©es :

Rester sourds, barricadĂ©s et aveugles. Et budgĂ©ter. Il est plus facile de compter des chiffres et de regarder des statistiques. 

L’une des consĂ©quences est que bien des soignants ont l’impression de faire l’expĂ©rience du servage. 

Reculons encore en arriĂšre dans le temps et on tombe sur la toile d’araignĂ©e de
.l’esclavage. Soit sur l’expĂ©rience de l’esclavage. Soit sur la mĂ©moire plutĂŽt traumatisante de l’esclavage. Une mĂ©moire -enfouie ou non- qui rĂ©siste sur l’arbre du temps que l’on porte en soi. Et oĂč l’on peut s’apercevoir que, blancs ou noirs, on peut ĂȘtre nombreux Ă  avoir une certaine expĂ©rience, plus ou moins lointaine, de l’esclavage. 

 

Mais sans aller jusqu’à l’esclavage car cela ennuie d’en entendre encore parler, rappelons tout simplement le racisme. En tant qu’homme noir, je suis content de dire que je prĂ©fĂšre vivre dans la France en 2022 plutĂŽt que dans la France de 1822. NĂ©anmoins, je reste un homme noir dans un pays de blancs. Et notre fille est une mĂ©tisse dans un pays de blancs.

 

Mais aussi dans un pays oĂč les prĂ©noms ont aussi leur importance. Lorsque j’ai eu trouvĂ© le prĂ©nom de notre fille ( ce prĂ©nom est le rĂ©sultat Ă  la fois des exigences de sa mĂšre mais aussi de ma petite crĂ©ativitĂ©), j’étais content. Cependant, Ă  aucun moment je n’ai pensĂ© au fait que certains prĂ©noms passent « mieux Â» que d’autres les filtres des sĂ©lections lorsque l’on prĂ©sente un dossier pour une candidature. Il n’en demeure pas moins que, noir en France, portant un prĂ©nom plutĂŽt qu’un autre, cela expose ou peut exposer Ă  certaines violences. Des violences directes et indirectes, immĂ©diates ou diffĂ©rĂ©es, visibles ou invisibles. A moins de rester Ă  la place qui nous a Ă©tĂ© allouĂ©e. Si notre place consiste Ă  faire dame pipi ou silhouette d homme de mĂ©nage sur un plateau de tournage aucun problĂšme. On peut porter le nom que l’on veut. Et ĂȘtre noir ou arabe peut alors se rĂ©vĂ©ler un avantage.

 

Est-ce-que notre fille aurait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© admise Ă  l’école privĂ©e si elle s’était prĂ©nommĂ©e Marie, Elizabeth, ThĂ©resa, GeneviĂšve ou Victorine ?

 

Aucune idĂ©e. D’autant que je sais qu’il y a des petites Arabes et musulmanes admises Ă  l’école privĂ©e.

 

Donc, on peut et on sait applaudir des soignants par temps de pandĂ©mie tandis que l’on reste bien Ă  l’abri chez soi. Par contre, lorsqu’il s’agit d’admettre leur enfant dans une Ă©cole privĂ©e ou dans une bonne Ă©cole, on fait les difficiles.

 

L’école publique de ma fille a perdu un tiers de son budget par rapport Ă  l’annĂ©e derniĂšre. Comme d’autres parents, je l’ai appris la semaine derniĂšre par son nouveau Maitre d’école lors de la rĂ©union de rentrĂ©e. Un maitre d’école en qui je crois et qui a pu dire Ă  la fin de la rĂ©union, durant laquelle il aura gardĂ© son sourire :

 

« J’aime la difficultĂ© Â».

Ce maitre d’école nous a appris faire trois heures de trajet pour venir Ă  l’école puis trois autres heures pour rentrer chez lui Ă  chaque fois.

 

Hier aprĂšs-midi, le papa d’une ancienne copine de ma fille m’a appris que dans son Ă©cole (une autre Ă©cole publique de notre ville), il y ‘avait une pĂ©nurie de rames de papier.

 

 

OĂč est la bienveillance dans tout ça ?

 

 

Lorsque ces quelques expĂ©riences de violences de rejet, d’indiffĂ©rence ou de maltraitances finissent par croiser, ce qui est inĂ©vitable, l’anxiĂ©tĂ© mais aussi l’épuisement ou le dĂ©couragement d’un parent concernant l’avenir de son enfant, mais aussi son propre avenir en tant qu’individu, il ne faut pas s’étonner si celui-ci en arrive, par moments, par secrĂ©ter de la violence et l’infliger Ă  sa descendance ou Ă  son entourage. Ou Ă  lui-mĂȘme.

 

Mais on parle trĂšs peu de ça dans notre sociĂ©tĂ© « bienveillante Â». Dans notre sociĂ©tĂ© « bienveillante Â», il y a d’un cĂŽtĂ© les travailleurs qui en veulent, qui s’en sortent, parce-qu’ils le voulaient vraiment. Et puis, d’un autre cĂŽtĂ©, il y a tous les suspendus, les contaminĂ©s, les pauvres types, celles et ceux qui passent leur temps Ă  se plaindre au lieu de se sortir les doigts du cul et que l’on condamne.

 

Car, dans notre sociĂ©tĂ© « bienveillante Â», tout le monde sait que celles et ceux qui restent sur le cĂŽtĂ©, qui Ă©chouent et qui n’arrivent Ă  rien, sont toujours celles et ceux qui l’ont bien cherchĂ© et qui l’ont mĂ©ritĂ©. Et qu’il faut Ă©viter. Sauf si l’on est soignant ou travailleur social. Dans ce cas, on nous parle de vocation. Alors mĂȘme qu’il faudrait plutĂŽt, un certain nombre de fois, parler plutĂŽt de sacrifice compte tenu des conditions qui sont faites Ă  ces soignants et Ă  ces travailleurs sociaux non seulement pour travailler mais, aussi, pour vivre. 

 

 

Une Ă©cole privĂ©e est-elle vĂ©ritablement l’assurance d’une vie rĂ©ussie ? Disons que dans un monde et un pays oĂč il est devenu rĂ©siduel et mĂȘme normal d’avoir peur de tout que l’on s’en convainc plus facilement. Sauf que je suis incapable d’affirmer si ce dernier point de vue est le rĂ©sultat de mon esprit rĂ©signĂ© ou de la vitalitĂ© encore conservĂ©e de ma luciditĂ©.

 

 

Paris, Aout-Septembre 2022. Photo©Franck.Unimon

Franck Unimon, mardi 20 septembre 2022.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Catégories
Corona Circus Voyage

Les Portes ouvertes des Frigos de Paris ce dimanche 22 Mai 2022

Devant les Frigos, le 12 Mai 2022. ©Franck.Unimon

 

Les Frigos, ce 12 Mai 2022. ©Franck.Unimon

 

Les Frigos, le 12 Mai 2022. ©Franck.Unimon

 

 

Les Frigos, le 12 Mai 2022. ©Franck.Unimon

 

 

Les Frigos, le 12 Mai 2022. ©Franck.Unimon

 

 

Les Frigos, le 12 Mai 2022. ©Franck.Unimon

 

 

 

Les Frigos, ce dimanche 22 Mai 2022 vers 18h. ©Franck.Unimon

 

 

 

Les Portes ouvertes des Frigos ce dimanche 22 Mai 2022

Un des documents affichĂ©s que l’on peut voir Ă  un des Ă©tages des Frigos ce dimanche 22 Mai 2022.

 

 

Pareil au document ci-dessus.

 

 

Idem.

 

 

Idem. Je confirme le fait que ce lieu est trÚs cinématographique.

 

Je suis retournĂ© aux anciens Frigos de Paris, dans le 13Ăšme arrondissement de Paris, ce dimanche 22 Mai 2022 parce-que, quelques jours plus tĂŽt, le 12 Mai, j’ai ratĂ© un bus.

 

Et que j’ai pris le suivant avec B
 un des artistes rĂ©sidents depuis une vingtaine d’annĂ©es. AprĂšs son pĂšre. Lequel B… m’a parlĂ© de ces portes ouvertes du 21 et du 22 Mai 2022.

 

J’étais venu la premiĂšre fois aux Frigos au dĂ©but des annĂ©es 90. Un camarade de la Fac de Nanterre m’avait parlĂ© de ses studios de rĂ©pĂ©tition de musique. Un camarade plutĂŽt sympathique mais aussi Ă©tonnant, peut-ĂȘtre mythomane. NĂ©anmoins, ce qu’il m’avait dit des Frigos m’avait donnĂ© envie d’y aller.

 

La ligne 14, ce dimanche 22 Mai 2022. ©Franck.Unimon

 

J’habitais encore Ă  Cergy-Pontoise. J’étais descendu Ă  la station de mĂ©tro du Quai de la gare. La ligne 14 du mĂ©tro n’existait pas. Les lieux m’avaient Ă©patĂ© avec leurs grosses portes de frigo. Leur atmosphĂšre. J’avais trouvĂ© un lieu qui sortait des contours de l’ordinaire. Je m’étais alors senti moins lisse, moins scolaire. MĂȘme si je ne savais pas quoi faire de cette « dĂ©couverte Â» qui n’en n’était pas une pour d’autres.

 

NĂ©anmoins, content de moi, j’y avais emmenĂ© ma copine de l’époque. Laquelle, intimidĂ©e, m’avait dit :

 

« C’est bon, tu as rĂ©ussi ton coup. Ça me fait peur. Maintenons, partons ! Â». C’était en 1992 ou en 1993.

 

Puis, il y a un peu plus de cinq ans, je me suis approchĂ© Ă  nouveau des anciens Frigos de Paris. Lesquels, entretemps, m’avaient semblĂ© plus inaccessibles qu’au dĂ©but des annĂ©es 1990.

 

Sauf lorsque j’avais appris que StĂ©phane Bourgoin, alors encore spĂ©cialiste français incontournable des tueurs en sĂ©rie (en 2020, il fut confondu pour plusieurs de ses mensonges ) y organisait, sous les voutes, prĂšs des anciens Frigos de Paris, un Ă©vĂ©nement relatif Ă  ce sujet. 

C’était aprĂšs la parution du livre UtΞya, en 2013, de Laurent Obertone « consacrĂ© Â» Ă  la  tuerie de masse commise en NorvĂšge, Ă  Oslo et sur l’üle d’UtΞya, par Anders Breivik en 2011. Je me rappelle de StĂ©phane Bourgoin Ă©voquant ce livre devant moi avec un certain enthousiasme et de mon embarras : je ne l’avais pas lu malgrĂ© mon “intĂ©rĂȘt” pour la criminologie et alors que je l’avais interviewĂ© (StĂ©phane Bourgoin) deux fois deux ou trois ans plus tĂŽt.

 

J’avais trouvĂ© les salles des voutes des anciens Frigos de Paris trĂšs bien ajustĂ©es Ă  l’Ă©vĂ©nement, question ambiance. Une nuit cinĂ©ma y avait mĂȘme Ă©tĂ© organisĂ©e. Durant l’une des journĂ©es de cet Ă©vĂ©nement consacrĂ© aux tueurs en sĂ©rie, je me rappelle de certains intervenants, dont un magistrat. Et d’un inspecteur de police qui avait croisĂ© Richard Durn, auteur de la tuerie de la mairie de Nanterre, lors d’un conseil municipal,  aprĂšs son arrestation. J’avais connu Richard Durn au lycĂ©e de Nanterre et j’avais passĂ© quelques moments avec lui. Je me souviens assez bien de lui. ( Au LycĂ©e ).

Dans les voutes proches des frigos, des livres et des bandes dessinĂ©es avaient Ă©galement Ă©tĂ© mis en vente avec possibilitĂ© de dĂ©dicace. Dont Mon ami Dahmer de Derf Backderf. Cela devait ĂȘtre en 2013 ou 2014.

Pour un peu toutes ces raisons, retourner ce dimanche 22 Mai 2022 aux anciens Frigos, revenait aussi à retourner dans mon passé.

 

 

Plusieurs des artistes rencontrĂ©s, visitĂ©s, ce dimanche, Ă©taient dĂ©ja rĂ©sidents aux Frigos lors de ma premiĂšre venue au dĂ©but des annĂ©es 90. C’est en discutant un peu avec eux que je l’ai appris. Car ce dimanche 22 Mai, pas de tueur en sĂ©rie ou d’odeur de poudre lorsque j’arrive. Une ambiance agrĂ©able. Plusieurs personnes sont attablĂ©es, dehors, dans la cour intĂ©rieure pavĂ©e et prennent un verre. Mais je ne peux pas m’asseoir avec elles. Puisque j’arrive plus tard que prĂ©vu et je ne sais pas combien de temps il me reste pour “entrer” dans les Frigos. En passant, je vois que j’ai ratĂ© un concert de Rap mais aussi une prestation de poĂ©sie.

Si le public que j’aperçois est assez fĂ©minin, on vient aussi Ă  ces portes ouvertes en famille. La veille, je suis allĂ© au Survival Expo Paris 2022. Ce qui m’a amenĂ© Ă  venir seulement ce dimanche.J’ai envisagĂ© de venir le matin avec ma fille mais les devoirs pour l’Ă©cole ont pris plus de temps que prĂ©vu. Et puis, je me suis demandĂ© si cet endroit lui conviendrait. Oui, il aurait pu convenir car j’ai croisĂ© quelques parents avec leurs enfants.

J’arrive sur la fin de ces portes ouvertes. Il est prĂšs de 18h et j’ai le plaisir d’apprendre que cela se terminera Ă  20H. J’apprĂ©hendais que cela ne s’arrĂȘte plus tĂŽt.

 

Si je passe d’abord par le premier et le second Ă©tage, j’opte ensuite assez rapidement pour monter (par les escaliers, plutĂŽt que par l’ascenseur qui fonctionne) le plus haut possible. Au 4Ăšme et au 5Ăšme Ă©tage.

 

Comme il y a un peu de visiteurs et qu’il fait beau, au mois de Mai, je ne ressens pas cette atmosphĂšre inquiĂ©tante que j’avais trouvĂ©e la premiĂšre fois oĂč il faisait sombre ou nuit, alors que pas grand monde ne circulait dans les escaliers et les couloirs.

Les photos qui arrivent ne suivront pas toujours avec exactitude la chronologie de ma visite ce dimanche 22 Mai 2022. 

 

©Franck.Unimon

 

 

©Franck.Unimon

 

 

©Franck.Unimon

 

©Franck.Unimon

 

Ici, j’ai reçu gracieusement des conseils concernant le montage. ©Franck.Unimon

 

©Franck.Unimon. La suite de la photo prĂ©cĂ©dente. On peut voir qu’il est alors 18H50. Il reste un peu plus d’un heure. Il y a 5 Ă©tages Ă  monter ( je me suis passĂ© de l’ascenseur) et je ne sais pas combien d’ateliers sont ouverts.

 

 

 

L’artiste Marquat, peintre et sculpteur. ©Franck.Unimon

 

 

Sculptrice, cĂ©ramiste, peintre, Isabelle Mouedeb est Ă©galement art-thĂ©rapeute et pĂ©dagogue. J’ai Ă©tĂ© particuliĂšrement attirĂ© par ses sculptures en cĂ©ramique pour lesquelles elle utilise ” deux techniques principales : le raku et l’enfumage. Sur un prospectus qu’elle m’a remis, ces deux techniques, que j’ai dĂ©couvertes, sont expliquĂ©es. Il n’y a rien d’Ă©tonnant dans le fait que la technique du Raku m’ait plu puisque je suis amateur de thĂ© japonais et avais ramenĂ© de mon voyage au Japon une tasse de thĂ© en cĂ©ramique sans aucun doute fabriquĂ©e avec cette technique.

Les oeuvres au premier plan sont d’Isabelle Mouedeb. ©Franck.Unimon

 

Oeuvres d’Isabelle Mouedeb. ©Franck.Unimon

 

 

Oeuvres d’Isabelle Mouedeb. ©Franck.Unimon

 

 

 

 

©Franck.Unimon

 

©Franck.Unimon

 

©Franck.Unimon

 

©Franck.Unimon

 

Saint Chaffray est sculpteur. ©Franck.Unimon

 

 

©Franck.Unimon

 

©Franck.Unimon

 

Oeuvres de Saint Chaffray. ©Franck.Unimon

 

 

Oeuvres de Saint Chaffray, sculpteur. ©Franck.Unimon

 

 

Traits d’humour de l’artiste Sacha ©Franck.Unimon

 

 

L’artiste Sacha. ©Franck.Unimon

 

©Franck.Unimon

 

 

La voisine d’Ă  cĂŽtĂ©. ©Franck.Unimon

 

 

Oeuvres de l’artiste peintre France Mitrofanoff. ©Franck.Unimon

 

 

France Mitrofanoff m’a proposĂ© de me prendre en photo devant ses oeuvres. Je ne pouvais pas refuser. Photo faite par France Mitrofanoff.

 

 

©Franck.Unimon

 

 

©Franck.Unimon

 

 

 

 

 

 

 

La galerie de l’Aiguillage. ©Franck.Unimon

 

 

La galerie de l’Aiguillage.

 

 

Photo d’Alain Lepagnot dans les Ă©tages.

 

 

 

 

 

Dans la galerie de l’Aiguillage.

 

 

 

Fresque POP Graffiti par JO DI BONA rĂ©alisĂ©e en 12h Live Sans solvant ni Produit toxique Exposition Mars 2017 AIGUILLAGE Photo ce dimanche 22 Mai 2022, ©Franck.Unimon

 

 

 

 

 

Photo ©Franck.Unimon

 

 

A droite, Patrik ” T” Thouroude, Ă  gauche, au piano, Patrizio. ©Franck.Unimon

 

©Franck Unimon, ce mardi 24 Mai 2022

Catégories
Corona Circus Survie

Survival Expo Paris 2022

Survival  Expo Paris 2022 et Vivre Autonome

 

Le Contexte

 

 

 

 

Sans la lecture, deux heures plus tĂŽt, de quelques articles du magazine Yashima (trĂšs bonne interview de Didier Beddar par LĂ©o Tamaki) puis du magazine Survivre, j’aurais ratĂ© cette Ă©dition de Survival Expo Paris 2022 et de Vivre Autonome.

 

Paris, Porte de la Villette, ce samedi 21 Mai 2022. ©Franck.Unimon

 

 

Deux Ă  trois semaines plus tĂŽt, en commençant la lecture du magazine Survivre,  j’avais appris- puis, finalement, oubliĂ©- le « retour Â» de cette exposition, disparue pendant deux ans, pour cause de
.pandĂ©mie du Covid et de confinement.

 

En France, en Mars 2020, la dĂ©claration de la pandĂ©mie du Covid par le PrĂ©sident Emmanuel Macron -et de son gouvernement-  avait marquĂ©. Car cette dĂ©claration avait Ă©tĂ© suivie de mesures qui avaient alors transformĂ© radicalement notre mode de vie :

 

Le premier confinement ; les gestes et mesures « barriĂšre Â» ; la pĂ©nurie puis l’arrivage de masques anti-Covid avec leur port rendu obligatoire ; la fermeture des Ă©coles ; l’interdiction ou la rĂ©duction des lieux de rassemblent ; les premiers vaccins anti-Covid ont commencĂ© Ă  arriver  fin 2020 bien plus rapidement que la « normale Â». D’abord laissĂ©s au libre arbitre de chacun, ils sont ensuite devenus obligatoires au mĂȘme titre que le passe sanitaire en Ă©tĂ© 2021.

 

Depuis octobre 2021,  des professionnels fonctionnaires de l’Etat, au contact du public, qui ont maintenu leur refus de la vaccination anti-Covid, devenue obligatoire,  sont suspendus sans salaire de leurs fonctions par l’Etat.  

 

Aujourd’hui, la pandĂ©mie du Covid est officiellement mieux rĂ©gulĂ©e, mais aussi plus attĂ©nuĂ©e.

 

Il y a presque un an, maintenant, (depuis juin 2021 si mes souvenirs sont exacts), que nous avons commencĂ© Ă  « sortir Â» des rĂšgles   strictes :

 

En matiĂšre de pĂ©rimĂštre gĂ©ographique de dĂ©placement (qui a pu ĂȘtre limitĂ© Ă  50 kilomĂštres autour de notre domicile sauf pour certaines raisons justifiables et officielles) ; concernant certains horaires de fermeture (les commerces ou administrations fermaient plus tĂŽt lorsqu’ils avaient l’autorisation d’ĂȘtre ouverts) ;  Avant le dĂ©but des Ă©lections prĂ©sidentielles en avril de cette annĂ©e, le passe sanitaire a cessĂ© d’ĂȘtre obligatoire dans les lieux publics. Et, depuis ce 16 Mai, nous pouvons, Ă  nouveau, nous dispenser du masque anti-Covid dans les transports en commun. Cependant le masque anti-Covid est recommandĂ© en pĂ©riode d’affluence ou si l’on se sait porteur de la maladie du Covid.

 

Depuis bientĂŽt trois mois, nous sommes informĂ©s de la guerre en Ukraine  par l’invasion au moins militaire de l’armĂ©e russe le 24 fĂ©vrier. Il y a d’autres guerres et d’autres troubles de par le monde. Mais la guerre en Ukraine nous concerne directement nous rappelle-t’on rĂ©guliĂšrement.  Pour ĂȘtre approvisionnĂ© en pĂ©trole mais aussi en cĂ©rĂ©ales et en diverses autres matiĂšres premiĂšres. Le prix de l’essence a augmentĂ© depuis le dĂ©but de la guerre en Ukraine deux mois. Le prix du litre de l’essence est dĂ©sormais proche de 2 euros le litre ou dĂ©passe les deux euros selon les stations essence.  

 

Et, puis, au travers de la guerre en Ukraine, plane le risque d’une troisiĂšme guerre mondiale et, avec elle, celle de l’éventualitĂ© qu’une bombe nuclĂ©aire explose, Ă  un moment ou Ă  un autre. La France, le pays oĂč je vis et depuis lequel j’écris, fait partie des pays qui soutiennent l’Ukraine au moins militairement.

Photo prise Ă  la gare de Paris St Lazare, ce 21 ou ce 22 Mai 2022. “©Franck.Unimon”.

 

Pour se changer les idĂ©es, on sort parfois un peu prendre l’air. Car il commence Ă  faire beau. OĂč l’on suit certains Ă©vĂ©nements culturels ou sportifs qui bĂ©nĂ©ficient d’une certaine couverture mĂ©diatique internationale. Le festival de Cannes a dĂ©butĂ© le 17 Mai et se terminera le 28 Mai. Le Tournoi de Roland Garros a commencĂ© le 22 Mai et se terminera le 5 juin. Mais il nous est aussi rappelĂ© que le rĂ©chauffement climatique se perpĂ©tue et perturbe la Terre. Que les tempĂ©ratures sont excessivement Ă©levĂ©es. Qu’il y a dĂ©jĂ  la sĂ©cheresse dans une quinzaine de dĂ©partements françaises oĂč les nappes phrĂ©atiques sont au plus bas ainsi que dans certaines rĂ©gions du monde oĂč les tempĂ©ratures montent jusqu’à 50 degrĂ©s.

 

C’est dans ce contexte que je me rends pour la premiĂšre fois Ă  Survival Expo, prĂ©sentĂ©e comme une manifestation pour « survivalistes Â». Et, je m’aperçois maintenant qu’avec toutes ces nouvelles alarmantes, j’aurais dĂ», avec des milliers d’autres, me catapulter, dĂšs l’ouverture, Ă  ce Survival Expo. Pourtant, j’ai fait l’exact contraire. Je me suis mĂȘme permis d’oublier cette manifestation.

 

Photo prise ce dimanche 22 Mai 2022, dans le mĂ©tro, ligne 14. ©Franck.Unimon

 

Est-ce de l’inconscience, de la naĂŻvetĂ© totales de ma part ? Suis-je complĂštement, et dĂ©sespĂ©rĂ©ment, abruti, suicidaire ou bĂ©atement- et de façon ridicule- optimiste ? Avant de partir pour le Survival Expo, j’ai mĂȘme envie d’emporter avec moi le livre de Victoire Tuaillon afin de vĂ©ritablement commencer Ă  le lire. Un ouvrage fĂ©ministe qui parle de la façon dont se fabrique l’identitĂ© masculine et la façon dont cela affecte les relations entre les femmes et les hommes.

 

Mais, finalement, je retire le livre du sac en me disant qu’il prend de la place et que je ne serai pas suffisamment rĂ©ceptif pour bien profiter de sa lecture.

Depuis la façon de penser d’une personne dite « complotiste Â», je suis certainement trĂšs mal parti pour m’en sortir en cas de mort subite de l’univers. Et, sans doute que selon cette catĂ©gorie de personne, dite « complotiste Â»,  je fais partie du troupeau de gogos qui sera dĂ©cimĂ© dĂšs le dĂ©but de la grande catastrophe qui va bien finir par arriver. D’ailleurs, mon extinction, et celle d’autres gogos tout aussi inconscients, laissera un peu plus de place pour celles et ceux qui restent. Et, en particulier, pour les « vraies Â» personnes mĂ©ritantes. Les personnes innocentes ( les bĂ©bĂ©s, les enfants) et celles et ceux qui ont vu venir le pĂ©ril, qui l’avaient d’ailleurs annoncĂ©, qui s’y sont prĂ©parĂ©s, et qui ont Ă©tĂ© ignorĂ©es ou ont pu ĂȘtre mĂ©prisĂ©es par tout une autre catĂ©gorie de personnes beaucoup trop sĂ»res d’elles et bien moins informĂ©es qu’elles ne le croyaient ou l’affirmaient.

 

Survivaliste/Complotiste, il convient maintenant de s’attarder sur ces deux mots qu’il faut sans doute voir comme une des nombreuses facettes ou dualitĂ©s de l’ĂȘtre humain.

 

Survivaliste/ Complotiste

 

Depuis la pandĂ©mie du Covid, le terme « survivaliste Â» peut, par moments, se confondre, Ă  tort, avec le terme « complotiste Â».

 

Parce-que le gouvernement a pris certaines mesures face à la pandémie du Covid (confinement, restriction de certaines libertés individuelles, obligation vaccinale
) mais aussi montré une impréparation ou une incompétence ( pénurie de masques au début de la pandémie
) qui ont provoqué un scepticisme virulent et croissant chez certaines personnes ou groupes de personnes.

 

 Au cinĂ©ma, des figures telles que Rambo, James Bond, Jason Bourne, Captain America, Batman, Spiderman, John Wick,  ou Wonder Woman et Lara Croft sont des figures survivalistes « positives Â». A l’inverse, dans la vraie vie, la personne « survivaliste Â» peut vite ĂȘtre cataloguĂ©e comme Ă©tant une personne paranoĂŻaque ou raciste ou fasciste au mĂȘme titre que la personne dite « complotiste Â».

 

Le terme « survivaliste Â», selon moi, divise. TantĂŽt, on peut lui trouver des vertus du bout des lĂšvres. TantĂŽt, il peut susciter une certaine forme de sarcasme.

Le terme « complotiste Â», lui, me paraĂźt plus mal perçu que celui de « survivaliste Â».

Mon ticket de ce samedi 21 Mai 2022. ©Franck.Unimon

L’évĂ©nement dont je parle Ă©tant le Survival Expo Paris et non le Complotiste  Expo Paris, je vais bien-sĂ»r principalement parler de mon expĂ©rience du Survival Expo Paris.

 

Lorsque je pense Ă  la mauvaise connotation que peut avoir le terme « survivaliste Â», j’ai   un peu l’impression que la personne survivaliste serait un peu l’équivalent du « bouseux Â», au fin fond des Etats-Unis, davantage complice avec ses armes Ă  feu, -obtenues en toute lĂ©galitĂ© Ă  des tarifs dĂ©fiant toute concurrence-  qu’avec la Loi et l’amour de son prochain.

 

« Bouseux ?! Â» :

 

Dans ma premiĂšre version, cette partie « Bouseux ?! Â» n’existait pas. Je la dois Ă   une personne, rencontrĂ©e Ă  la fin de ma visite du Survival Expo Paris 2022, et qui a prĂ©fĂ©rĂ© rester inconnue. 

 

En lisant le mot « Bouseux Â», cet inconnu a rĂ©agi, le trouvant sans doute trop pĂ©joratif.

 

J’ai d’abord Ă©tĂ© un peu contrariĂ© par sa remarque. Lorsque l’on passe du temps sur la rĂ©daction d’un article et que le rĂ©sultat nous semble Ă  peu prĂšs responsable et satisfaisant, et que l’on est assez pressĂ© de le publier, pour ĂȘtre un peu dans l’actualitĂ© mais aussi parce-que notre emploi du temps a ses contraintes et que l’on aimerait concrĂ©tiser d’autres projets, il peut ĂȘtre d’abord contrariant de devoir constater que l’on n’est pas suivi dans notre Ă©lan comme on l’aurait souhaitĂ©. Et que, Ă  nouveau, on va devoir se limiter, se censurer, se justifier. Et retravailler.

 

Mais rĂ©pondre Ă  la remarque de cet inconnu m’a permis de mieux rĂ©flĂ©chir au sens du mot « Bouseux Â». Et, de mieux, expliquer, dĂ©montrer, les raisons pour lesquels je l’utilise dans cet article. 

 

Je restitue- Ă  quelques corrections prĂšs- ce que j’ai spontanĂ©ment rĂ©pondu Ă  cet inconnu, en le remerciant Ă  nouveau pour m’avoir interpellĂ© Ă  propos de ce terme :

 

« Le terme “bouseux” est en effet pĂ©joratif : je l’utilise ici prĂ©cisĂ©ment pour parler des prĂ©jugĂ©s que l’on peut avoir ou que l’on pourrait avoir lorsque l’on parle des survivalistes. Il s’agit de retourner le prĂ©jugĂ©. Puisque, ensuite, mon article dĂ©montre que je n’ai croisĂ© au Survival que des personnes ” a priori” trĂšs correctes. 

 En tout cas, l’idĂ©e est bien de parler de prĂ©jugĂ©s vis-Ă -vis d’une catĂ©gorie de personnes dont le mode de vie nous est Ă©loignĂ© : ici, c’est l’opposition trĂšs classique entre la campagne et la ville lorsque je parle de “bouseux”. Tout en sachant qu’Ă©videmment, nous avons tous en nous un cĂŽtĂ© “bouseux”. Mais, aussi, tout intĂ©rĂȘt Ă  en avoir un.  Sourire.

On peut aussi se rappeler, mais, Ă©videmment, je te le dis maintenant parce-que tu m’interpelles Ă  propos de ce terme de “bouseux” et que cela m’oblige Ă  dĂ©tailler la raison pour laquelle j’ai choisi ce terme plutĂŽt qu’un autre :

qu’un “bouseux” ou une “bouseuse”, c’est une personne qui met sa main dans la boue ou dans la merde. Quelqu’un qui se mouille et qui s’implique et qui fait en sorte que les choses se font. Et non quelqu’un qui passe son temps Ă  faire la belle ou le beau Ă  la tĂ©lĂ©, en sociĂ©tĂ© ou devant un micro.  Donc, le terme est “pĂ©joratif”, oui. Mais dans les faits, il l’est moins qu’on ne le croit. 

Je ne connais pas l’Ă©tymologie du mot “bouseux” ni qui a inventĂ© ce terme. Mais l’on peut penser qu’il a Ă©tĂ© crĂ©Ă© par une personne d’un milieu social supĂ©rieur et/ou citadin. 

Lorsque je dis “bouseux”, vu que ta remarque me pousse Ă  rĂ©flĂ©chir sur le sens de ce terme, je me dis que l’on peut remplacer le mot “bouseux” par le mot “Ă©boueur”, ou ” ouvrier”, ou “infirmier” ou “caissier” ou manutentionnaire, soit une grande partie, finalement, de personnes de classes sociales modestes, dĂ©favorisĂ©es ou moyennes qui ont souvent, principalement, leurs mains, leur vitalitĂ© physique, leur  dĂ©brouillardise, leur endurance, mais aussi leurs “astuces”, leur systĂšme D, leur solidaritĂ©, leurs croyances et leurs valeurs, aussi, afin de faire face au monde et Ă  la vie. 

Le “bouseux” est aussi celui qui ne se dĂ©file pas parce-que, de toute façon, il ne peut se dĂ©filer. Son travail ou son devoir, il sait qu’il le fera. Soit parce-que personne d’autre ne viendra le faire Ă  sa place. Soit parce-que la Loi saura venir lui rĂ©clamer des comptes. 

Le “bouseux” est aussi celle ou celui qui n’a pas de passe-droit. 

Dit comme ça, j’imagine que l’expression “bouseux” (te) dĂ©rangera moins. Peut-ĂȘtre ou sans doute devrais-je rajouter cette partie dans mon article Ă  propos du terme “bouseux”. Je le ferai sans doute. Car je crois que c’est important.

Ensuite, je ne pourrai pas dĂ©tailler chacun de mes termes comme je le fais pour le terme “bouseux”. Sourire.

Je n’ai rien contre la campagne. J’ai des origines campagnardes. Et, Ă  mon avis, des personnes entraĂźnĂ©es Ă  la vie Ă  la campagne ont des aptitudes Ă  la survie supĂ©rieures Ă  la majoritĂ© des citadins, dont je fais partie, qui ont oubliĂ© ou qui ignorent le Ba-ba de la survie Â».

 

Voici donc, en grande partie, ce que j’ai rĂ©pondu Ă  cette personne pour justifier et quasiment revendiquer l’emploi du terme « bouseux Â».

 

Puis, quelques heures sont passĂ©es. J’ai dĂ©cidĂ© de reprendre la rĂ©daction de cet article en passant par une Ă©tape trĂšs classique lors de l’usage d’un mot : Le dictionnaire. Dans son format papier. Car j’ai un vieux dictionnaire Robert, chez moi, depuis des annĂ©es. Aussi, je regarde le terme « Bouseux Â» en me disant presque qu’étant donnĂ© que ce terme est une fabrication, que je ne vais peut-ĂȘtre pas trouver son Ă©tymologie. Je cherche et je trouve :

 

« Bouseux. Nom masculin-bousoux 1885 ; mot de l’ouest ; de bouse. Familier et pĂ©joratif. Paysan Â».

 

En lisant ça, je me dis d’abord que cela contredit ma rĂ©ponse. J’ai parlĂ© de boue. On parle de bouse. Et puis, je me souviens d’un seul coup, de souvenirs de colonie de vacances, Ă  la campagne, donc. Et du fait de sentir ou de marcher dans la bouse de vache. J’avais oubliĂ©. L’expĂ©rience concrĂšte de la bouse de vache. Son odeur comme sa substance. Parler de « bouse Â» ou de « bouseux Â» n’a effectivement rien d’élogieux.

 

Pourtant, tout ce que j’ai racontĂ© sur le fait de « mettre sa main dans la merde Â», comme sur l’impossibilitĂ© de se dĂ©filer, pour le bouseux ou celle ou celui qui peut lui ĂȘtre apparentĂ© (celle ou celui qui a peu de pouvoir Ă©conomique, social ou qui doit exĂ©cuter ce que lui dicte ou lui ordonne une instance supĂ©rieure) continue de tenir.

D’ailleurs, si l’on parle de bouse, le mĂ©tier que j’exerce, celui d’infirmier en psychiatrie et en pĂ©dopsychiatrie, consiste aussi, si nĂ©cessaire, Ă  mettre sa main dans la merde, la pisse ou le sang.

 

Le terme « bouseux Â» est pĂ©joratif parce qu’on l’enferme uniquement dans l’action d’ĂȘtre au contact de certaines matiĂšres ou substances dont, spontanĂ©ment, on prĂ©fĂšre Ă©viter le contact. Il ne l’est plus s’il est « rĂ©vĂ©lĂ© Â» ou « rappelĂ© Â» ce que cette action a de salutaire ou de bĂ©nĂ©fique pour le plus grand nombre.

 

C’est parce que l’importance du travail de paysan a Ă©tĂ© oubliĂ©e et mĂ©prisĂ©e, qu’il y a eu cette scission entre la campagne et la ville. Et que certains maux existent aujourd’hui en termes de pĂ©nurie ou de dĂ©pendance alimentaire. Et demain.

C’est parce-que l’importance de certains mĂ©tiers a Ă©tĂ© oubliĂ©e et mĂ©prisĂ©e ou est oubliĂ©e et mĂ©prisĂ©e que d’autres maux se sont installĂ©s dans notre sociĂ©tĂ©.

 

Aujourd’hui, le terme « bouseux Â» n’est plus cantonnĂ© Ă  la seule fonction et condition de paysan. Et, il n’y a pas que les « gilets jaunes Â» ou les « sans dents Â» qui doivent ou qui peuvent, seulement, se sentir concernĂ©s par le terme de « bouseux Â».

 

Paradoxalement, peut-ĂȘtre, et sans doute, aussi, avec un certain esprit de provocation, j’en viendrais presque Ă  revendiquer ma condition de « bouseux Â». Car, comme n’importe quel « bouseux Â», c’est en travaillant et en persĂ©vĂ©rant, que j’ai acquis et accomplis le « peu Â» que j’accomplis.

 

NĂ©anmoins, les personnes se rendant au Survival Expo auraient un profil trĂšs diffĂ©rent de celui du « bouseux Â».

Photo prise ce samedi 21 Mai 2022. ©Franck.Unimon

 

Le profil supposé des personnes se rendant au Survival Expo

 

 

Avant de me rendre au Survival Expo, j’avais lu que le profil des personnes qui s’y rendent serait gĂ©nĂ©ralement celui d’hommes de 35-40 ans, plutĂŽt cadres supĂ©rieurs.

 

Et, j’avais Ă©tĂ© Ă©tonnĂ© d’apprendre que des cadres supĂ©rieurs seraient majoritaires au Survival Expo :

 

Car cela ne collait pas avec l’idĂ©e premiĂšre que je me faisais du « bouseux Â» qui resterait sur ses terres et y dicterait sa Loi avec les siens depuis plusieurs gĂ©nĂ©rations.

 

Mais « cadres supĂ©rieurs Â» ou pas, complotistes ou pas, le contexte fait que n’importe qui, sensible Ă  son environnement et un peu attachĂ© Ă  son avenir ou Ă  celui de ses proches, peut se dire qu’au lieu d’attendre, qu’il convient de commencer Ă  se prĂ©parer au pire. Afin d’ĂȘtre le moins possible pris au dĂ©pourvu lorsque ce pire arrivera. Puisque beaucoup de signes et de paramĂštres (le contexte Ă©voquĂ©) contribuent Ă  nous informer de la probabilitĂ© croissante de ce pire :

 

La pandĂ©mie du Covid et son confinement ; le rĂ©chauffement climatique ; la diminution des matiĂšres premiĂšres diverses, dont l’eau ; les attentats terroristes ; la guerre en Ukraine ou ailleurs ; la crise sociale, politique et Ă©conomique durable ;  l’effondrement ; les migrations climatiques et Ă©conomiques ; la « passivitĂ© Â», l’incompĂ©tence ou la complicitĂ© supposĂ©e ou rĂ©elle des politiques ; la peur des catastrophes nuclĂ©aires ; ce sentiment que les plus riches et les plus puissants font, eux, le nĂ©cessaire pour se prĂ©munir des consĂ©quences de toutes ces menaces et de bien d’autres menaces qui condamnent une grande partie de l’humanitĂ©.

 

 

Tout ceci concourt Ă  ce qu’un jour, n’importe qui d’un peu attachĂ© Ă  son avenir ou Ă  celui de ses proches, puisse se dĂ©cider Ă  aller Ă  Survival Expo Paris.

 

Ai-je attendu tous ces « symptĂŽmes Â» de notre Ă©poque pour me sentir concernĂ© par les questions de survie ?

 

Non.

 

Mais le contexte actuel, ainsi, sans doute aussi, que le fait d’avoir – en partie- quittĂ© l’enfance et l’adolescence, mais aussi d’ĂȘtre devenu pĂšre, m’a certainement d’autant plus poussĂ© Ă  me renseigner davantage sur ces questions de survie. Et, Ă  partir de lĂ , quoi de plus « cohĂ©rent Â», que de se rendre, un jour, Ă  Survival Expo, ce samedi 21 Mai 2022 pour moi.

Des magazines consacrés au survivalisme. Survival Expo Paris, ce samedi 21 Mai 2022.

 

 

Des prĂ©jugĂ©s et des rencontres ?

 

A quoi m’attendais-je en allant Ă  Survival Expo ? Cela m’a rappelĂ© un peu cette Ă©poque, il y a plus de dix ans, oĂč j’avais fait l’expĂ©rience des sites de rencontres. Je me sentais un peu honteux d’avoir envie et besoin d’en passer par lĂ . Et si, quelqu’un que je connaissais, s’y trouvait aussi et m’y voyait avais-je alors expliquĂ© Ă  un copain de l’époque qui, dĂ©jĂ  inscrit sur un site de rencontres, ne tarissait pas d’éloges Ă  ce sujet ? Celui-ci m’avait alors rĂ©pondu :

 

« Mais si quelqu’un que tu connais se trouve sur ce site, qu’est-ce-qu’il/elle fait lĂ  ? Â». Son argument avait Ă©tĂ© convaincant. MĂȘme si, depuis, j’ai de grandes rĂ©serves concernant les sites de rencontres : Ce sont, au dĂ©part, de formidables moyens de rencontres. Sauf que l’ĂȘtre humain fait aussi n’importe quoi de ces formidables moyens de rencontres ou s’en sert pour profiter de certaines personnes vulnĂ©rables.

 

Les affinitĂ©s et un engagement constant dans une activitĂ© commune facilitent bien mieux les rencontres que les sites de rencontre, de mon point de vue. Je me suis donc demandĂ© si j’allais croiser quelqu’un que je connaissais Ă  Survival Expo. Quelqu’un que j’étais incapable de « soupçonner Â» de penser Ă  la fin du monde en quelque sorte.

 

Et qui pourrait ĂȘtre cette personne ? J’étais un peu curieux de savoir.

 

Dans le mĂ©tro, ligne 14, ce dimanche 22 Mai 2022. ©Franck.Unimon

 

Mais je n’ai rencontrĂ© personne, parmi mes connaissances. Ce qui, Ă©videmment, ne signifie rien du tout. Pour commencer, nous avons pu nous rater. Ensuite, il est des sujets sensibles ou tabous que l’on aborde avec certaines personnes seulement lorsque l’on se sent « en sĂ©curitĂ© Â» avec elles. Lorsque l’on est assurĂ© qu’elles ne nous condamneront pas moralement :

Il y a des personnes vaccinĂ©es contre le Covid qui ont pu ĂȘtre trĂšs virulentes envers des personnes refusant de se faire vacciner contre le Covid.

 

Il peut y avoir des personnes trĂšs virulentes contre tout ce qui a trait, de prĂšs ou de loin, au survivalisme. Et, pourtant, sans aller jusqu’à rĂȘver d’une patrie militaire et totalitaire, je crois qu’apprendre un peu de « survivalisme Â» serait trĂšs utile Ă  beaucoup.

 

Parce-que le survivalisme revĂȘt plusieurs aspects. Et, je crois que Survival Expo et l’exposition Vivre Autonome, avec leurs 180 exposants, donne une idĂ©e de cette diversitĂ©.

 

Une diversité de survivalismes

 

Une diversité si étendue que, par moments, devant certains stands au Survival Expo, je me suis demandé si je devais rire ou me désespérer.

Survival Expo Paris 2022. Photo prise ce samedi 21 Mai 2022. ©Franck.Unimon
Au Survival Expo Paris 2022, ce samedi 21 Mai 2022.

 

 

A l’exposition Vivre Autonome, ce samedi 21 Mai 2022, un des stands de la librairie permaculturelle.

 

 

Parce-que le « pire Â» est envisagĂ© au Survival Expo, alors, certains stands vous proposent des solutions au « pire Â». Cela commence, dĂšs le dĂ©but de Survival Expo par plusieurs exposants d’armes blanches : des couteaux. On comprend tout de suite que la vie va se jouer Ă  ça. Au couteau prĂšs. Au fait d’avoir un ou plusieurs couteaux sur soi afin de dĂ©fendre sa peau. Car c’est d’abord Ă  ça que je pense en voyant ces couteaux. A un combat Ă  couteaux tirĂ©s.

Au Survival Expo Paris 2022, ce samedi 21 Mai 2022. ©Franck.Unimon

 

 

 

 

Au lieu de penser au fait qu’un couteau peut aussi servir Ă  construire, Ă  sculpter, Ă  cueillir, Ă  manger ou Ă  toute autre activitĂ© humaine nĂ©cessaire. Et pacifique.

 

Mais voir dans ces couteaux, avant tout des armes de mort, ne m’empĂȘche pas de voir parmi eux de trĂšs belles piĂšces ! Couteuses, mais belles !

Le concepteur des couteaux montrés précédemment. Au Survival Expo Paris 2022, ce samedi 21 Mai 2022.

 

Des projections personnelles

 

 

Et puis, cette apprĂ©hension et cette forme de peur, en mĂȘme temps que cette attirance, que je ressens devant ces couteaux, corps Ă©tendus, accessibles et tranchants, reflĂšte trĂšs bien l’ĂȘtre humain. Capable d’inventions extraordinaires. Comme capable, aussi, de faire le pire avec ces inventions extraordinaires. L’imagination de l’ĂȘtre humain, dans l’horreur comme dans le bĂ©nĂ©fique, est probablement sans limites.

D’autres oeuvres du mĂȘme coutelier forgeron, au Survival Expo Paris, ce samedi 21 Mai 2022. ©Franck.Unimon

 

Tout est possible avec l’ĂȘtre humain. Tout semble possible, en tout cas. Et, ce sera peut-ĂȘtre, finalement, ma principale rĂ©serve et prudence Ă  propos de l’évĂ©nement Survival Expo car je n’ai pas tout vu ni tout entendu, car cela est impossible :

 

Cet Ă©vĂ©nement donne et vend des idĂ©es, des outils, des « armes Â» ( Ă©galement des arcs et des lances-pierres), des techniques et des moyens divers, vĂȘtements et matĂ©riels rĂ©sistants et performants, des informations sur l’alimentation et  autres apprentissages convaincants  pour survivre et devenir un peu plus autonomes.

 

Au Survival Expo Paris, ce samedi 21 Mai 2022. ©Franck.Unimon

 

Mais il  manque peut-ĂȘtre Ă  ce genre d’évĂ©nement l’apprentissage d’une certaine conscience de soi et du monde qui nous entoure. Il y manque peut-ĂȘtre le fait d’apprendre, aussi, Ă  vivre, d’un point de vue relationnel, Ă©motionnel, sociĂ©tal, culturel dans une certaine indulgence et confiance avec soi-mĂȘme comme avec les autres.

 

Un des stands de livres de la librairie Permaculturelle dans l’exposition ” Vivre Autonome”, ce samedi 21 Mai 2022.

 

C’est ce que certaines personnes vont appeler, en le raillant, le « Vivre ensemble Â» qui a Ă©chouĂ© ou qui est ou serait impossible.

 

Je ne vais pas, ici, revĂȘtir une soutane et commencer Ă  prĂȘcher avec des propos tels que « Soyons tous frĂšres et sƓurs Â» ou me dĂ©poser une perruque de hippie sur la tĂȘte et parler de fleurs et d’amour comme dans les annĂ©es 70. Nous sommes en 2022 et ce genre de discours, mĂȘme s’il peut convenir Ă  certaines personnes, a Ă©videmment ses limites en matiĂšre de rĂ©sultats devant certains faits indĂ©sirables ou inquiĂ©tants.

 

Lorsque je parle « de conscience de soi et du monde qui nous entoure Â» je repense Ă   mon apprĂ©hension et Ă  ma forme de peur, en mĂȘme temps que de mon attraction, pour ces couteaux que j’ai vus Ă©talĂ©s sur des stands, dĂšs le dĂ©but de l’exposition :

 

 Je me rends compte qu’il s’agit de mes projections personnelles. De mes propres apprĂ©hensions et peurs. Au cas oĂč ces couteaux se retourneraient contre moi. Voire, au cas oĂč, pris de folie, moi, je prenne un de ces couteaux et plante quelqu’un ensuite avec.

 

Si l’ĂȘtre humain est capable de tout, vu que son imagination semble avoir peu de limites,  imagination qui lui a permis d’évoluer et d’ĂȘtre encore prĂ©sent sur Terre en 2022, un ĂȘtre humain est donc largement capable de prendre un couteau posĂ© sur une table devant lui et d’en disposer contre autrui. Ou, un de ces couteaux effilĂ©s peut trĂšs bien servir contre lui.

 

 Alors, que, concrĂštement, tous ces couteaux prĂ©sents, ne vont pas, d’un seul coup, alors que je m’approche d’eux, s’envoler et me transpercer le corps jusqu’à ce que mort s’ensuive. Personne, et si cela devait arriver un jour, ce serait exceptionnel, ne va dĂ©cider Ă  me planter avec un de ces couteaux. Juste parce-que c’est moi. Et que ces couteaux sont lĂ , Ă  disposition.

 

Au Survival Expo Paris 2022, ce samedi 21 Mai 2022. ©Franck.Unimon

 

Et, lorsque j’ai quittĂ© le Survival Expo, je ne crois pas qu’il y ait eu d’incident d’agression ou de sang avec tous ces couteaux exposĂ©s.

 

Notre façon de percevoir notre environnement et de le considĂ©rer comme hostile et hautement dangereux ne dĂ©pend pas uniquement de critĂšres et de signes objectifs :

 

Guerre en Ukraine, rĂ©chauffement climatique, augmentation du prix de l’essence, chĂŽmage, augmentation des incivilitĂ©s.

 

Notre façon de percevoir notre environnement et de le considérer comme hostile et hautement dangereux dépend aussi de notre sensibilité personnelle et émotionnelle.

 

Et l’on peut tout aussi bien  se sentir en danger dans une simple salle de concert, une simple salle de cinĂ©ma ou dans le rayon bonbons et chocolat d’un supermarchĂ©. MĂȘme sans avoir Ă©tĂ© victime directe ou indirecte d’un attentat ou d’une prise d’otage dans ce genre d’endroit.

Au Survival Expo Paris 2022, ce samedi 21 Mai 2022. ©Franck.Unimon

 

 

Et, je m’inquiĂšte donc, aussi du fait, que dans un Ă©vĂ©nement comme Survival Expo, on nous donne accĂšs Ă  un certain nombre de moyens, de techniques, de dĂ©fenses et de solutions en cas de grand danger, ce qui est trĂšs bien. Sans insister sur l’importance du nĂ©cessaire tri Ă  faire entre nos projections personnelles et la situation que l’on vit dans les faits dans l’immĂ©diat.

 

Un simple regard peut parfois nous sembler animĂ© de mauvaises intentions alors qu’il ne n’est pas. Et, sur-rĂ©agir et penser que survivre rime uniquement avec le fait de se sentir tout puissant, toujours prĂȘt, protĂ©gĂ©, barricadĂ© et baraquĂ© parce-que l’on est surĂ©quipĂ©, surentraĂźnĂ©, sur-prĂ©parĂ© est selon moi une erreur de perception qui nuit ou peut nuire, en partie, au survivalisme.

 

Sans doute vais-je Ă©crire, ici, un gros mot beaucoup plus grave que le terme « bouseux Â». Mais j’ai l’impression que le survivalisme, cela consiste, aussi, beaucoup Ă  possĂ©der, malgrĂ© tout, une certaine capacitĂ© Ă  rester
optimiste. Et lucide sur ce que l’on vit mais, aussi, sur ce que l’on ressent.

Au Survival Expo Paris, ce samedi 21 Mai 2022. ©Franck.Unimon

Je n’invente rien en Ă©crivant ça. Lorsque je repense Ă  quelques rĂ©cits extrĂȘmes que j’ai pu lire ( de rescapĂ©s de camps de concentration, d’expĂ©riences sportive extrĂȘmes ou de certaines opĂ©rations militaires), je retiens aussi, que, tout en persĂ©vĂ©rant dans leurs efforts pour se sortir d’une situation trĂšs difficile, bien des survivants, ont rĂ©ussi ou avaient rĂ©ussi, Ă  maintenir en eux une certaine vitalitĂ© d’optimisme voire de bonne humeur. Que ces survivants soient seuls ou en compagnie d’autres personnes.

 

Au Survival Expo Paris 2022, ce samedi 21 Mai 2022. A l’arriĂšre plan, avec la vendeuse, le stand de vĂȘtements de la marque AKAMMAK que j’ai alors dĂ©couverte et qui m’a fait une trĂšs bonne impression. ©Franck.Unimon

 

 

Je n’ai pas eu l’impression que cet aspect de l’optimisme et de la bonne humeur, mĂȘme s’ils Ă©taient prĂ©sents lors de la manifestation Survival Expo Paris 2022, aient beaucoup Ă©tĂ© Ă©noncĂ©s, comme faisant partie des Ă©lĂ©ments essentiels Ă  avoir avec soi ou prĂšs de soi, en cas de catastrophe ou de pĂ©ril imminent. Et, je rajouterais que certaines personnes sont sans aucune doute extrĂȘmement capables et habiles pour survivre, pour s’adapter, pour mettre en pratique bien des techniques ( de chasse, de soins, d’habitat etc
) mais que vivre avec elles pourrait aussi ĂȘtre un calvaire. Il n’y a qu’à penser, par exemple, Ă  ces grands aventuriers ou Ă  ces grands marins trĂšs expĂ©rimentĂ©s, qui, lorsqu’ils se mettent ensemble pour rĂ©aliser une expĂ©dition ou une course, ont tout ce qu’il faut, en thĂ©orie, pour rĂ©ussir. Et qui, finalement, sont incapables de vivre ensemble et de s’accorder.

Au Survival Expo Paris, ce samedi 21 Mai 2022. Une confĂ©rence sur l’alimentation. Il m’a fait plaisir de voir qu’une des personnes du public portait un tee-shirt sur lequel on pouvait lire des noms de rappeurs tels que Damso. ©Franck.Unimon

 

 

Evidemment, cette partie de mon article doit beaucoup au fait que, dans ma vie personnelle et professionnelle, je suis beaucoup attachĂ© Ă  une certaine comprĂ©hension « psychologique Â» de mon expĂ©rience humaine comme de mon environnement.

 

Ma façon « psychologique Â» de chercher Ă  comprendre ce que je vis et ce que je vois a bien sĂ»r ses limites : Trop intellectualiser. Trop chercher le pourquoi du comment au dĂ©triment de l’efficacitĂ© et du rĂ©sultat.

 

Alors que lorsque l’on a faim, froid ou soif, ou que l’on a trĂšs peur et trĂšs mal,  ou que l’on se retrouve suspendu, retenu par ses deux mains, avec les pieds suspendus au dessus d’un vide de vingt mĂštres, on cherche avant tout par quel moyen concret, le plus rapide et le plus sĂ»r possible, cesser d’avoir faim, froid ou soif ou trĂšs mal ou trĂšs peur et se sortir ou se faire sortir de ce vide. Dans ces situations, on sera plus que content de s’ĂȘtre entraĂźnĂ© ou Ă©quipĂ© comme il se doit afin de survivre ou d’avoir Ă©tĂ© en compagnie d’un expert ou d’une experte, cette personne fut-elle, par ailleurs, insupportable,  imbuvable ou l’exact opposĂ© de la plus grande partie de nos valeurs et de nos idĂ©aux.

 

La capacitĂ© d’ĂȘtre « rustique Â» ou de savoir ĂȘtre « rustique Â» fait aussi partie des aptitudes nĂ©cessaires Ă  la survivante et au survivant, Ă  ce que j’ai pu lire ou un peu vĂ©rifier.

 

On peut remplacer le terme « rustique Â» par « bouseux Â» ou « nature Â» ou « cash Â», sans aucun doute. Comme on peut, aussi, les mĂ©langer avec des termes comme « intellectuel Â», « culture Â», « ĂȘtre bon vivant Â». Il s’agit de trouver le bon dosage qui convient pour celles et ceux avec qui l’on se trouve, lors de la situation de survie, ainsi que pour
la paix de notre Ăąme.

Au Survival Expo Paris, ce samedi 21 Mai 2022. ©Franck.Unimon

 

 

Vers une conclusion de mon expérience à Survival Expo

 

Comme on le comprend, il y aurait beaucoup Ă  dire sur cette double exposition, Survival Expo et Vivre Autonome. Et, je suis trĂšs loin d’avoir tout vu et tout entendu comparativement Ă  ce qui s’est dĂ©roulĂ© durant les trois jours de cet Ă©vĂ©nement. 

 

D’abord, je pensais que deux heures me suffiraient pour dĂ©couvrir ces deux manifestations. J’ai finalement eu besoin des trois heures depuis mon arrivĂ©e. Et, encore ai-je Ă©tĂ© un peu obligĂ© d’abrĂ©ger ma visite car l’exposition allait fermer. Il allait ĂȘtre 19 heures.

 

Si j’ai bien vu des hommes qui pourraient correspondre au profil « hommes de 35-40 ans Â», « cadres supĂ©rieurs Â», je ne peux pas en ĂȘtre certain. Car un statut de « cadre supĂ©rieur Â» ne se lit pas sur les gens. Ensuite, j’ai Ă©tĂ© plutĂŽt marquĂ© par le cĂŽtĂ© « sortie familiale Â» de l’évĂ©nement. Certaines personnes sont venues avec leurs enfants d’une dizaine d’annĂ©es.

Au Survival Expo Paris 2022, du cĂŽtĂ© de l’Ă©vĂ©nement Vivre autonome, ce samedi 21 Mai 2022. ©FrancK.Unimon

 

L’exposition “Vivre autonome”, ce samedi 21 Mai 2022. ©Franck.Unimon

 

Dans l’exposition ” Vivre Autonome”, ce samedi 21 Mai 2022. ©Franck.Unimon

 

Dans l’exposition Vivre autonome, ce samedi 21 Mai 2022. ©Franck.Unimon

 

 

 

Du cĂŽtĂ© de l’exposition Vivre Autonome, oĂč l’on parle de permaculture, de tout ce qui a trait Ă  l’intĂ©rieur d’une maison, de lectures, de maniĂšre « amusante Â», il y avait beaucoup plus de femmes. Lesquelles Ă©taient quand mĂȘme plus minoritaires dans la partie Survival.

Au Survival Expo Paris 2022, ce samedi 21 Mai 2022. ©Franck.Unimon

 

Je n’ai pas pu assister aux dĂ©monstrations de Krav Maga. Car j’étais alors occupĂ© dans les stands, Ă  discuter ou Ă  dĂ©couvrir certains produits. Mais j’ai Ă©coutĂ© avec attention l’un des intervenants, Romain CarriĂšre, qui, en sueurs et souriant aprĂšs sa dĂ©monstration, expliquait avec pĂ©dagogie et humour, Ă  des parents venus avec leurs enfants en bermuda, et n’ayant vraiment pas l’allure de grands sportifs, qu’il fallait «saturer de coups Â» son agresseur. Ce qu’il disait m’a paru plein de bon sens.

 

J’ai Ă©tĂ© agrĂ©ablement surpris par la bonne ambiance gĂ©nĂ©rale de Survival Expo Paris et de Vivre autonome. J’insiste Ă  nouveau sur ce point. Qu’il s’y soit trouvĂ© des bouseux ou non. Qu’il y ait eu des complotistes ou non au sein du public.

A l’exposition Vivre Autonome, ce samedi 21 Mai 2022. ©Franck.Unimon

 

On aurait pu s’attendre Ă  cĂŽtoyer des personnes haineuses et agressives durant toute la visite. Cela a plutĂŽt Ă©tĂ© le contraire. J’ai rencontrĂ© soit des commerciaux attentifs Ă  leur clientĂšle (Jusqu’à proposer de vĂ©ritables promotions sur certains articles). Soit des personnes souhaitant discuter avec d’autres personnes. Tel cet homme tenant Ă  m’expliquer le travail de l’association Tripalium qui permet Ă  des jeunes en dĂ©crochage scolaire  d’un lycĂ©e PIL ( PĂŽle Innovant LycĂ©en) de dĂ©couvrir le travail du bois en apprenant Ă  fabriquer des Ă©oliennes.

A l’exposition “Vivre Autonome”, ce samedi 21 Mai 2022.

 

Dans l’exposition “Vivre Autonome”, ce samedi 21 Mai 2022. L’association Tripalium. ©Franck.Unimon

 

Une Ă©olienne construite par l’association Tripalium, ce samedi 21 Mai 2022. ©Franck.Unimon

 

Peut-ĂȘtre que le fait de pouvoir exposer librement, et formellement, certaines peurs et inquiĂ©tudes, mais aussi de pouvoir exprimer le recours Ă  une certaine violence a permis aussi cette dĂ©tente.

 Je n’ai pas remarquĂ© de stands de ventes d’armes Ă  feu. Ce qui rappelle une des grandes diffĂ©rences entre la France et les Etats-Unis en matiĂšre de lĂ©gislation de ventes d’armes. Aux Etats-Unis, j’imagine qu’un Survival Expo comporte une ribambelle de stands d’armes Ă  feu sophistiquĂ©es Ă  portĂ©e du public.

 

J’ai ensuite croisĂ© une personne que je ne connaissais pas. Avec laquelle j’ai ensuite repris contact par mail et qui m’a rapidement rĂ©pondu. Puis qui a trĂšs vite rĂ©agi Ă  la premiĂšre version (deux fois plus courte ! ) que je lui ai envoyĂ© de cet article et m’a Ă©galement fait part de certaines remarques (  Ă  propos du terme “bouseux”), suggestions et informations dont je le remercie Ă  nouveau.

Au Survival Expo Paris 2022, ce samedi 21 Mai 2022. ©Franck.Unimon

 

Au Survival Expo Paris, ce samedi 21 Mai 2022. ©Franck.Unimon

 

L’exposant de ces tentes de toit de voiture, au Survival Expo Paris 2022, ce samedi 21 Mai 2022. ©Franck.Unimon

 

L’autre grande surprise, pour moi, de Survival Expo Paris a Ă©tĂ© la tente de toit de voiture ! Un bon vĂ©hicule de camping coĂ»te cher et il s’agit ensuite de l’entretenir. Pour le peu que j’en sais, on achĂšte un vĂ©hicule de camping afin de s’en servir rĂ©guliĂšrement. Autrement, c’est un gouffre financier. On peut s’acheter une tente de toit de voiture pour 2000 euros, Ă©chelle comprise. Selon ses dimensions, si celles-ci ne dĂ©passent pas le rĂ©troviseur, on fait du bivouac. Si ses dimensions dĂ©passent le rĂ©troviseur, on entre dans la catĂ©gorie camping.

Le confort est au rendez-vous, avec un matelas confortable, quel que soit le type de tente de toit choisi.

Pour descendre la tente du toit, le vendeur m’a confirmĂ© qu’il fallait ĂȘtre « deux Â» car celle-ci pĂšse 100 kilos en moyenne. Pour l’instant. Car on peut penser que ces tentes de toit seront par la suite conçues dans des matĂ©riaux plus lĂ©gers.

 

Je croyais que ce genre de produit existait depuis longtemps :

 

 Â«Depuis quatre ans Â» m’a rĂ©pondu le vendeur.

 

Je croyais qu’avec leur succĂšs, selon moi, inĂ©vitable, que le prix de ces tentes allait augmenter. Non, selon le vendeur : « Ă  cause de la concurrence
. Â».

 

 

En quittant Survival Paris Expo, j’ai retrouvĂ© la Porte de la Villette. Mais aussi une autre forme de survie qui commençait Ă  se concentrer sur les trottoirs. Une femme d’une quarantaine d’annĂ©es sollicitait les passants pour faire la manche. Je n’ai pas pu m’empĂȘcher de penser que c’était pour s’acheter du crack. De l’autre cĂŽtĂ© de la rue, Ă  quelques mĂštres de la salle de concert le Glazart, il y avait un paquet d’hommes. Ils Ă©taient moins nombreux, trois heures plus tĂŽt, alors que je me dirigeais vers le  Survival Expo.

 

Il Ă©tait un peu plus de 19 heures et peu Ă  peu, la nuit, allait tomber. Je me suis dit que la nuit, dans cet endroit de Paris, devait montrer un tout autre monde.  Un monde qu’assez peu de personnes venues au Survival Paris Expo n’avait envie de connaĂźtre.

 

 

 

Franck Unimon, ce lundi 23 Mai 2022.

Catégories
Corona Circus Crédibilité

Dans des transports en commun parisiens, ce lundi 16 Mai 2022

Photo prise ce lundi 16 Mai 2022 au matin, depuis un train de la ligne J, Paris-St-Lazare/ Conflans Ste Honorine, direct pour Argenteuil.

 

Dans des transports en commun parisiens ce lundi 16 Mai 2022

 

Si l’ĂȘtre humain se porte quelques fois volontaire pour connaĂźtre des transports amoureux, il est dans les faits beaucoup plus familier avec les transports en commun.

 

Les transports en commun font partie de nos Dieux quotidiens. Ce sont eux qui donnent du rythme Ă  notre vie et nous orientent lorsque nous avons Ă  nous rendre Ă  un endroit donnĂ©. L’automobile fait partie de sa famille.

 

Ce train bleu, il y en a de moins en moins, j’ai aimĂ© le prendre. Surtout lorsqu’il Ă©tait direct pour Paris ou afin de rentrer Ă  Argenteuil oĂč j’habite. En 11 minutes assez souvent. C’est une durĂ©e confortable, qui plus est sur un trajet qui reste en extĂ©rieur plus qu’en dĂ©cors naturels.

J’ai connu des trajets bien plus longs, de trente à quarante cinq minutes, pour arriver à Paris depuis la banlieue comme pour y retourner.

 

Ce lundi 16 Mai 2022, dans des transports en commun parisiens, ce matin, est particulier. Depuis aujourd’hui, nous avons Ă  nouveau le droit de prendre les transports en commun sans avoir l’obligation de porter un masque anti-Covid. Lors du premier confinement de mars 2020 dĂ©cidĂ© Ă  la suite de la pandĂ©mie du Covid, le port du masque Ă©tait facultatif car il y ‘avait une pĂ©nurie de masques anti-Covid. Les masques FFP2, ceux considĂ©rĂ©s comme les plus protecteurs, avaient Ă©tĂ© trĂšs rapidement ” en rupture de stock”. Et, pour celles et ceux qui, comme moi, avaient Ă©tĂ© tenus de continuer Ă  prendre les transports pour aller travailler, c’était chacun pour soi avec ou sans masque. Chacun faisait comme il le pouvait avec le masque qu’il trouvait. Lorsqu’il en trouvait.

 

Paris, rue de Rivoli, Photo prise le 1er Mai 2020.

 

Puis, dĂ©but Mai 2020, des supermarchĂ©s, et des pharmacies, nos autres Dieux communs, avaient commencĂ© Ă  multiplier – dans leurs rayons et Ă  leurs caisses- le nombre de masques anti-Covid. DĂšs lors, le port du masque anti-Covid devint obligatoire  dans les transports en commun ainsi que dans la plupart des lieux publics, restĂ©s ouverts car dĂ©clarĂ©s “essentiels”, supermarchĂ©s inclus.

Dans la mĂ©diathĂšque de ma ville, lorsque celle-ci Ă©tait redevenue ouverte au public, il est longtemps restĂ© obligatoire non seulement de porter un masque anti-Covid mais aussi de prĂ©senter un passe sanitaire valide ou un test-antigĂ©nique nĂ©gatif alors mĂȘme qu’il Ă©tait redevenu possible de circuler dans le centre commercial (GĂ©ant) de la ville sans avoir Ă  prĂ©senter de passe sanitaire ou de test antigĂ©nique
..

 

Vers la fin 2020, les premiers vaccins anti-Covid commencĂšrent Ă  apparaĂźtre, et, avec eux, une forte suspicion, partagĂ©e par une partie de la population, quant Ă  leurs effets secondaires compte-tenu de la rapiditĂ© de leur conception. L’ĂȘtre humain aime que les miracles interviennent vite lorsqu’ils se dĂ©roulent dans des histoires sacrĂ©es, pour obtenir une augmentation de salaire, au cinĂ©ma ou lors de rencontres amoureuses mais un peu moins lorsqu’il s’agit de se faire percer la peau ou le corps par une aiguille transportant un produit inconnu, mystĂ©rieux, non domestiquĂ© de façon convenable et soupçonnĂ© de pouvoir nous transformer dĂ©finitivement. Et malgrĂ© notre volontĂ©. 

 

Ce sentiment ou cette impression brutale et nouvelle de menace, de contrĂŽle politique, sanitaire, social et corporel fort peu “corporate”  a provoquĂ© chez certains individus pouvant ĂȘtre classifiĂ©s comme ” complotistes, abrutis, irrationnels ou irresponsables”  des rĂ©actions de rĂ©sistance ou de refus variables et plus ou moins vifs, contradictoires et tenaces.

 

J’ai fait partie de ces rĂ©calcitrants. Je n’étais pas chaud pour cette histoire d’amour avec cette science injectable, toute puissante, et urgente. Ainsi qu’avec le fait d’ĂȘtre poussĂ© ou plutĂŽt jetĂ© et maintenu, vivant, et de maniĂšre rĂ©pĂ©tĂ©e, dans ce siphon fortement anxiogĂšne dont il Ă©tait impossible, officiellement,  de ressortir vivant et bien portant, une fois que l’on avait contractĂ© le Covid.

 

Mais les vaccins anti-Covid sont devenus obligatoires Ă  partir de l’étĂ© 2021 et encore plus dĂšs octobre de la mĂȘme annĂ©e. J’ai dĂ» choisir entre ma suspension professionnelle, Ă©conomique et sociĂ©tale et la suspension injectable dans le muscle deltoĂŻde.

 

Si j’avais Ă©tĂ© Ă  la retraite ou proche de celle-ci, et que je vivais, en disposant d’une situation et d’une protection Ă©conomique et sociale satisfaisante, dans une rĂ©gion, peu ou modĂ©rĂ©ment habitĂ©e, avec un enfant majeur, « vaccinĂ© Â» et autonome, j’aurais sĂ»rement fait partie de celles et ceux qui, aujourd’hui, encore, se tiennent contre la vaccination anti-Covid obligatoire.

Paris, rue de Rivoli, Mai 2022.

 

Argenteuil, la ville oĂč j’habite, et Paris, l’autre ville oĂč je travaille et y ai diverses activitĂ©s choisies, ne correspondent pas aux critĂšres de « rĂ©gion peu ou modĂ©rĂ©ment habitĂ©e Â». Et, j’ai trĂšs mal vĂ©cu que ma fille se retrouve privĂ©e d’une sortie organisĂ©e par le conservatoire d’Argenteuil parce-que, ni sa mĂšre ni moi, ne disposions du pass sanitaire permettant de l’accompagner.

 

A moins de se retirer ou de frauder, vivre sans passe sanitaire et sans vaccination anti-Covid devenait beaucoup plus difficile et beaucoup plus couteux que de prendre rĂ©guliĂšrement les transports en commun sans payer. L’ĂȘtre humain a aussi besoin de vivre sans devoir penser et tout anticiper en permanence. Etre vaccinĂ© contre le Covid, disposer de son pass navigo ou de son vĂ©hicule particulier, c’est aussi pouvoir se dĂ©placer sans avoir Ă  penser aux consĂ©quences d’éventuels contrĂŽles. C’est aussi moins dĂ©pendre des autres.

 

 

Me suis-je senti plus protĂ©gĂ©, ai-je eu l’impression de mieux protĂ©ger mon entourage, une fois vaccinĂ© ? Je ne suis pas expert en Ă©pidĂ©miologie et encore moins en sciences du risque si ces sciences existent. Je sais que pour exercer mon mĂ©tier d’infirmier, comme pour se rendre dans certaines rĂ©gions du monde, mais aussi que pour certaines pratiques, que certains vaccins comme certaines prĂ©cautions sont obligatoires.

 

Ensuite, intervient notre rapport personnel au risque, Ă  l’interdit, au danger ainsi qu’avec nos propres croyances, ce qui constitue, quand mĂȘme, une bonne partie de notre identitĂ©, de nos choix personnels et de notre individualitĂ©. Cette pandĂ©mie du Covid nous a quand mĂȘme mis face Ă  des dĂ©cisions autoritaires ou plus ou moins autoritaires. Et ces dĂ©cisions, sans doute, et je l’espĂšre, salutaires, ont aussi eu pour effet d’annihiler une certaine part de notre identitĂ© faite de dualitĂ© mais aussi de susciter ou d’entretenir de la mĂ©fiance. Et des doutes.

 

Je crois par exemple que certaines personnes sont plus exposĂ©es que d’autres aux formes graves du Covid. Je crois qu’il est impossible, contrairement Ă  ce que croit le gouvernement chinois, d’éteindre ou d’Ă©radiquer complĂštement la pandĂ©mie du Covid. Il est d’ailleurs trĂšs Ă©tonnant, voire discordant, que la Chine, actuellement deuxiĂšme Puissance Mondiale, qui est- aussi- le pays du Ying et du Yang, pays dont la mĂ©decine traditionnelle est millĂ©naire et efficiente,  soit le pays dont le gouvernement chinois actuel, dit moderne, plutĂŽt autoritaire, entend se dĂ©barrasser complĂštement non seulement du risque mais aussi de cette dualitĂ© du Ying et du Yang Ă  propos de la pandĂ©mie du Covid.    

 

La pandĂ©mie du Covid a provoquĂ© une certaine rupture entre ce que nous savons et ce que nous croyons.Ce que nous savons, c’est ce que nous avons appris, apprenons et pouvons prendre ou digĂ©rer du monde extĂ©rieur. Ce que nous croyons concerne notre vie intime et ce que nous acceptons ou refusons de prendre du monde extĂ©rieur. 

 

Si je crois, aussi, nĂ©anmoins que, comme bien des Chinois, en me faisant vacciner contre le Covid, comme des millions de personnes, une fois de plus, j’ai fait mon devoir,  je sais, aussi, qu’autour de moi, toutes les personnes que je connais qui se sont faites vacciner contre le Covid, et qui connaissent des personnes qui se sont faites vacciner contre le Covid, aujourd’hui se portent bien. Quel que soit leur Ăąge, leurs traditions, leur poids, leur emploi, leur mode de vie ou leur scepticisme antĂ©rieur Ă  leur vaccination contre le Covid. Mais je le « sais Â» parce-que ma personnalitĂ© et ma sensibilitĂ© me permettent, Ă  un moment donnĂ©, de l’envisager et de le constater. Bien des expĂ©riences nous dĂ©montrent que notre perception personnelle ou subjective d’un Ă©vĂ©nement, d’une information ou d’une situation peut beaucoup influencer notre façon de la comprendre :

 

Si untel me regarde, c’est parce qu’il m’aime ou me dĂ©nigre, selon ce que je ressens voire selon ce que j’attends ou exige de lui.

Une attente ou une exigence dont la personne concernĂ©e ignore peut-ĂȘtre tout ou qu’elle est incapable de satisfaire mĂȘme si elle le souhaitait.  

 

Ce matin, j’ai pris la ligne 14 depuis le 13Ăšme arrondissement jusqu’ Ă  la gare St Lazare, Ă  une heure d’affluence.  Et, sans aucun doute que mon Ă©tat de fatigue (aprĂšs avoir travaillĂ© de nuit pendant plus de 12 heures ) et  mon humeur gĂ©nĂ©rale ont influĂ© sur ma façon de percevoir mon environnement immĂ©diat.

Paris, prĂšs de la gare St Lazare, photo prise ce 14 ou ce 15 Mai 2022. Au fond, la couverture de l’hebdomadaire ” Le point” montrant Emmanuel Macron, PrĂ©sident de la RĂ©publique, rĂ©Ă©lu en avril 2022 pour cinq ans.

 

Il Ă©tait plus de 8 heures 30. La ligne 14 Ă©tait bondĂ©e. Mais j’avais pu trouver une place assise. A vue d’Ɠil, je dirais que 50 Ă  60 pour cent des passagers de la ligne 14 Ă©taient sans masque anti-Covid. Mais c’est une perception trĂšs empirique. 

Vu qu’il fait chaud et que cela fait maintenant prĂšs de deux ans que nous avons obligation de porter un masque anti-Covid, dĂšs que nous nous trouvons dans un endroit public, j’ai profitĂ© de cette « autorisation Â» de non-port du masque anti-Covid pour m’en dispenser. Jusqu’alors, je continuais de porter un masque dans les transports en commun. MĂȘme si, depuis plusieurs jours ou semaines, certaines personnes ou catĂ©gories de personnel (des policiers en particulier) se dĂ©plaçaient dĂ©ja sans masque dans les lieux oĂč l’individu lambda, lui, Ă©tait tenu d’en porter. Le Â« non-port du masque anti-Covid Â» Ă©tant une infraction pouvant donner lieu Ă  une interpellation policiĂšre ou Ă  une amende.

 

Depuis octobre de l’annĂ©e derniĂšre, ma compagne, infirmiĂšre, non vaccinĂ©e contre le Covid, est suspendue de ses fonctions. Nous marchons donc sur un seul salaire, le mien, et des Ă©conomies que nous avions rĂ©ussi Ă  faire Ă  « l’époque Â» d’avant la pandĂ©mie du Covid et de l’obligation vaccinale contre le Covid pour les soignants.

 

De mon point de vue, au mieux, ma compagne reprendra peut-ĂȘtre ses fonctions Ă  la fin de l’annĂ©e ou l’annĂ©e prochaine. L’annĂ©e d’aprĂšs, plutĂŽt ?

 

Evidemment, je ne me sens pas le droit de tomber malade. Ni le droit de me plaindre, non plus. D’abord, je ne vois pas trĂšs bien ce que cela m’apporterait. ConcrĂštement. Et puis, contrairement Ă  d’autres, qui ont perdu le leur depuis la pandĂ©mie, et mĂȘme avant elle, j’ai toujours un travail. Et nous mangeons Ă  notre faim.

 

Pour cet Ă©tĂ©, il est dĂ©jĂ  prĂ©vu que la pĂ©nurie soignante, dans les hĂŽpitaux, sera encore plus “abondante” que lors des Ă©tĂ©s prĂ©cĂ©dents selon Martin Hirsch.

Martin Hirsch a Ă©tĂ© nommĂ© dirigeant de l’AP-HP (Assistance Publique- HĂŽpitaux de Paris )  par dĂ©cret fin 2013.Sur dĂ©cision gouvernementale, donc, Martin Hirsch a ƓuvrĂ© depuis 2013 en faveur de la « rĂ©forme des hĂŽpitaux publics Â».

En 2013, il existait dĂ©jĂ  une certaine pĂ©nurie infirmiĂšre. Ainsi qu’une certaine pĂ©nibilitĂ© dĂ©jĂ  croissante des conditions de travail du personnel soignant.

La « rĂ©forme Â» des hĂŽpitaux publics a aussi consistĂ© Ă  (continuer de) fermer des lits, Ă  (continuer de) supprimer des postes de soignants comme Ă  rĂ©duire le nombre de RTT annuels des soignants.

 

Il y a quelques semaines, Martin Hirsch a  Â« alertĂ© Â» quant au fait que la situation Ă©tait grave, pour cet Ă©tĂ©, en termes de pĂ©nurie infirmiĂšre. En effet, chaque Ă©tĂ©, comme des millions de Français, le personnel infirmier a aussi envie et besoin de prendre des vacances. Et, encore plus  sans doute aprĂšs avoir fait partie de ces « hĂ©ros de la Nation» tels qu’avait pu les nommer le PrĂ©sident Macron (et d’autres femmes et hommes politiques d’autres courants, soyons suffisamment rĂ©alistes) qui ont fait face Ă  la pandĂ©mie du Covid Ă  partir de mars 2020 et qui, ont, un temps, Ă©tĂ© applaudis Ă  l’heure du journal de 20h.

 

Il y a trente ans, le personnel infirmier tenait aussi Ă  partir en vacances en Ă©tĂ© comme des millions de Français. Mais, il y a trente ans, il Ă©tait assez courant qu’une infirmiĂšre ou un infirmier titulaire reste dans son service un certain nombre d’annĂ©es. Entre cinq et dix ans. Aujourd’hui, il est devenu de plus en plus courant que des infirmiers choisissent d’ĂȘtre intĂ©rimaires ou vacataires, aprĂšs l’obtention de leur diplĂŽme ou aprĂšs avoir Ă©tĂ© titulaires d’un poste pendant quelques annĂ©es. La diffĂ©rence ? Une plus grande facilitĂ© pour partir mais aussi pour choisir les services oĂč l’on va prĂ©fĂ©rer retourner travailler. Parce-que les conditions de travail  y seront considĂ©rĂ©es acceptables. Parce-que le salaire perçu pour y exercer sera Ă  peu prĂšs honorable.

Paris, rue de Rivoli, photo prise Mi-Mai 2022.

 

RĂ©cemment, une connaissance, une jeune infirmiĂšre, ĂągĂ©e d’à peine trente ans, a quittĂ© le poste qu’elle occupait dans une clinique. Elle y travaillait depuis trois ans. Parmi ses projets, elle comptait faire de l’intĂ©rim ou des vacations et peut-ĂȘtre partir Ă  l’étranger.

 

 

Ce matin, lorsque j’ai pris le train me ramenant Ă  Argenteuil, j’ai entendu l’annonce nous informant qu’à compter d’aujourd’hui le port du masque anti-Covid n’était plus obligatoire dans les transports en commun mais « recommandĂ© Â» ou « fortement recommandĂ© Â» en pĂ©riode d’affluence. Dans le train Bombardier oĂč je me trouvais, cette fois, contrairement Ă  la ligne 14 que je venais de prendre, il y avait peu de monde. Puisque j’étais dans le sens inverse de la « migration Â» des travailleurs se rendant massivement Ă  Paris ou passant par Paris Ă  cette heure de pointe. Et, je me suis demandĂ© quelle photo je pourrais prendre pour illustrer ce jour particulier. Puis, j’ai aperçu ce train bleu de banlieue qui passait Ă  cĂŽtĂ© du nĂŽtre. Les deux trains ont ainsi circulĂ© cĂŽte Ă  cĂŽte pendant plusieurs secondes. Puis, le train bleu s’est Ă©loignĂ©.

Photo prise ce lundi 16 Mai 2022.

 

On aimerait que la pandĂ©mie du Covid soit comme ce train bleu. Qu’il y’en ait de moins en moins puis qu’elle disparaisse complĂštement. On se convainc peut-ĂȘtre que, dĂ©sormais, ce sera mieux vu que, Ă  nouveau, nous pouvons nous dispenser de masque anti-Covid dans les transports en commun « comme avant Â». Sauf que si nos transports en commun peuvent, eux, faire des retours en arriĂšre et nous ramener indĂ©finiment vers les mĂȘmes destinations, nos Dieux communs, eux, tout comme nos histoires d’Amour ne reviennent pas en arriĂšre. Car, comme nous, nos Dieux communs ont aussi besoin de renouveau, parfois Ă  nous rendre fous, un peu, aussi, comme des vautours, finalement. Oui, comme des vautours.

 

Franck Unimon, ce lundi 16 mai 2022.

 

 

 

 

Catégories
Argenteuil Cinéma Corona Circus

Argenteuil sur scĂšne avec l’acteur Jean-Claude Dreyfus, ce samedi 7 Mai 2022

Photo prise depuis la cour du groupe scolaire Paul Vaillant Couturier Ă  Argenteuil, ce samedi 7 Mai 2022. En attendant devant l’atelier de maquillage des ” CinglĂ©s du cinĂ©ma”.

Argenteuil sur scĂšne avec l’acteur Jean-Claude Dreyfus, ce  samedi 7 Mai 2022

 

Cela fait maintenant 15 ans que j’habite Ă  Argenteuil. Et je continue de passer Ă  cĂŽtĂ© de cette ville. MĂȘme si je crois y circuler librement et l’avoir traversĂ©e Ă  diffĂ©rents endroits.

 

Argenteuil, une ville stratégique

 

 

Argenteuil, pour moi, c’est une ville trĂšs Ă©tendue, en bĂ©ton, de plus de cent mille habitants. Une excroissance de bĂ©ton, polluĂ©e comme toutes les villes bĂ©tonnĂ©es et trĂšs automobiles, plutĂŽt bruyante et sale, qui touche d’autres villes :

 

Bezons et son tramway qui la rapproche maintenant de Nanterre et du quartier de la DĂ©fense. Epinay sur Seine , qui dispose aussi de sa ligne de Tramway menant Ă  la fĂȘte de l’HumanitĂ©, jouxte la ville cossue d’Enghien les Bains, son lac et son casino, et, plus loin, la ville de Saint Denis.

Sannois et sa salle de concerts l’EMB Sannois avant de rejoindre Eaubonne. Sartrouville et un peu plus loin Maisons-Laffite, son chĂąteau, sa forĂȘt et son champ de courses.

Colombes et AsniĂšres, des villes du dĂ©partement du 92, le dĂ©partement le plus riche de France, qui ont l’avantage sur Nanterre, Ă©galement ville du 92, de mieux desservir Paris en transports en commun.

 

 

Argenteuil est aussi une ville proche de la Seine. Et la mairie d’Argenteuil, depuis des annĂ©es, a l’ambition que la ville puisse retrouver ou reconquĂ©rir ses berges de seine comme auparavant, au dĂ©but du vingtiĂšme siĂšcle. Avant qu’une voie rapide automobile ne coupe les Argenteuillais de cet accĂšs Ă  la Seine. Un accĂšs Ă  la Seine que l’on peut atteindre et longer jusqu’à au moins Epinay sur Seine voire au delĂ , en passant sous le viaduc de l’autoroute A15, un viaduc que j’ai malheureusement dĂ©couvert aprĂšs la mort de la jeune Alisha Khalid, 14 ans, le 8 mars 2021. ( Marche jusqu’au viaduc ).

Cette photo a été prise en 2021, avant la marche blanche pour Alisha Khalid.
L’endroit en question. Photo prise en 2021.
Devant la gare d’Argenteuil centre ville. Photo prise en 2021.

 

 

Argenteuil, proche de l’autoroute A15, permet donc, en surpassant la Seine, de se diriger à Paris, à Lille, vers la Picardie, la Normandie, la Bretagne et d’autres endroits.

Vue sur Paris et le quartier de la DĂ©fense depuis la butte d’Orgemont, Ă  Argenteuil.

 

Argenteuil est donc, gĂ©ographiquement, une ville trĂšs importante d’un point de vue stratĂ©gique.  D’autant que par le train direct, elle peut relier la gare de Paris St Lazare en 11 minutes. Et que Paris peut ĂȘtre atteint Ă   vĂ©lo depuis le pont d’Argenteuil en une vingtaine de minutes. Ce que beaucoup de personnes ignorent ou sous-estiment encore car, pour stratĂ©gique qu’elle soit, Argenteuil, est une ville paradoxale et hĂ©tĂ©rogĂšne oĂč il existe, ou fourmille, aussi, bien des frontiĂšres gĂ©ographiques et au moins psychologiques.

 

Argenteuil et ses frontiÚres géographiques et au moins psychologiques

 

 

Argenteuil a longtemps Ă©tĂ© une ville communiste. Pendant Ă  peu prĂšs un demi-siĂšcle. Les mairies communistes au pouvoir, et la maniĂšre dont elles ont gĂ©rĂ© ce pouvoir, ont  eu une incidence sur le dĂ©veloppement d’Argenteuil. On retrouve une partie de cet hĂ©ritage communiste dans le nom des lieux, des rues ( Aragon, Desnos, Gabriel PĂ©ri….). Argenteuil est un peu la “photo” ou le souvenir d’un certain communisme encore glorieux de l’Ă©poque de Georges Marchais, d’un monde d’il y a trente ou quarante ans. 

 

De ce fait, il n’y a rien d’Ă©tonnant Ă  ce que ce soit une ville, oĂč il existe des frontiĂšres psychologiques et gĂ©ographiques particuliĂšres et qui lui sont propres. 

 

Je crois avoir passĂ© quelques unes de ces frontiĂšres plus d’une fois. Comme on enjambe une voie ferrĂ©e ou que l’on sort d’un quartier ou d’un bar sans bien savoir ce qui a pu y arriver. Car  je ne fais pas partie des « historiques Â» d’Argenteuil. De celles et ceux qui y habitent depuis plusieurs gĂ©nĂ©rations ou qui y travaillent, et y militent, depuis des annĂ©es, au contact de celles et de ceux qui « font Â» cette ville.

 

Je m’exprime donc d’aprĂšs mes expĂ©riences qui ont Ă©galement leurs frontiĂšres et leurs limites.

 

Ces frontiĂšres gĂ©ographiques et au moins psychologiques d’Argenteuil font que certaines parties de la ville sont probablement peu frĂ©quentĂ©es par certains des habitants d’Argenteuil.  En cela, Argenteuil peut faire penser quelques fois Ă  un village ou mĂȘme Ă  une ville retirĂ©e de province, oĂč l’on prĂ©fĂšre rester plutĂŽt dans son quartier mais aussi dans un passĂ© assez dĂ©suet. Je ne serais pas Ă©tonnĂ© d’apprendre que certains enfants et habitants d’Argenteuil connaissent assez peu Paris.

Photo prise en 2020 ou en 2021.

 

Mais parallĂšlement Ă  cela, si j’ai pu croiser, il y a quelques mois, une connaissance qui habite Ă  Neuilly sur Seine sur le parking de la Ferme du Spahi, et venant y faire ses courses, ou apprendre que des personnes venant d’autres villes se rendaient au grand marchĂ© d’Argenteuil (le marchĂ© situĂ© Boulevard HĂ©loĂŻse), je ne suis pas sĂ»r que les personnes habituĂ©es Ă  faire leurs courses sur le marchĂ© de la colonie ou sur le marchĂ© des Coteaux s’y rendent rĂ©guliĂšrement.

 

La « dĂ©sertion Â» ou la dĂ©saffection de certains lieux culturels, mais aussi de certains Ă©vĂ©nements culturels, que ce soit au cinĂ©ma Jean Gabin qui se trouve Ă  cĂŽtĂ© de la mĂ©diathĂšque Aragon& Elsa Triolet  mais aussi Ă  cĂŽtĂ© de la mairie d’Argenteuil ou au Figuier blanc, lors de certaines sĂ©ances de cinĂ©ma ou pour toute autre manifestation culturelle, par exemple, m’a dĂ©jĂ  interpellĂ©.

 

Ce vendredi 6 Mai, me prĂ©sentant par hasard Ă  la mĂ©diathĂšque Aragon& Elsa Triolet pour y rendre des documents, je dĂ©couvrais qu’il se dĂ©roulait le soir mĂȘme au cinĂ©ma Jean Gabin, un concert Ă  20H30 en rapport avec Les CinglĂ©s du cinĂ©ma. Il semblait y avoir trĂšs peu de public. Et, j’avais dĂ©jĂ , plusieurs annĂ©es auparavant, bien avant la pandĂ©mie du Covid fait cette expĂ©rience d’un public trĂšs clairsemĂ© lors d’évĂ©nements culturels, de qualitĂ©, proposĂ©s par la ville dans la salle de cinĂ©ma Jean Gabin. La premiĂšre fois, le musicologue Guillaume Kosmicki nous avait fait une trĂšs bonne confĂ©rence sociologique sur la musique techno. La seconde fois, un batteur Ă©tait venu nous parler de son instrument et nous avait, entre-autres, fait une dĂ©monstration de biguine.

 

D’autres dĂ©cisions, Ă  mon sens municipales, me surprennent trĂšs dĂ©sagrĂ©ablement : Les vacances de PĂąques vont se terminer ce soir. Et, le mercredi de cette semaine, je me suis Ă  nouveau fait confirmer que la mĂ©diathĂšque Aragon & Elsa Triolet n’ouvrait que le mercredi aprĂšs-midi, durant ces vacances de PĂąques,  de 14h Ă  18h. Le mĂȘme jour, la mĂ©diathĂšque de Cormeilles en Parisis, une ville Ă  cinq minutes d’Argenteuil par le train, Ă©tait, elle, ouverte de 10h Ă  19h !

Certes, pour moi qui n’habite pas Ă  Cormeilles en Parisis, l’inscription Ă  cette mĂ©diathĂšque est chĂšre (50 euros, l’inscription Ă  l’annĂ©e). Mais, en contrepartie, cette inscription me donne accĂšs aux documents des autres mĂ©diathĂšques du Val de Parisis. Dont fait partie la ville d’Eaubonne, oĂč, depuis peu, la mĂ©diathĂšque est ouverte les dimanches.

 

« Gratuite Â», la mĂ©diathĂšque d’Argenteuil Aragon & Elsa Triolet Ă©tait ouverte les mercredis dĂšs le matin pendant les vacances scolaires il y a encore deux ou trois ans si je me rappelle bien.

 

Car, souvent perçue et montrĂ©e comme un mauvais exemple, la ville d’Argenteuil a disposĂ© ou dispose d’atouts nombreux que mĂȘme des personnes rĂ©sidant dans d’autres villes mieux renommĂ©es et plus prestigieuses viennent chercher. Cela peut, par exemple, ĂȘtre son conservatoire Ă  rayonnement dĂ©partemental. Lorsque j’y ai avais suivi une formation en cours d’interprĂ©tation thĂ©Ăątrale, achevĂ©e en 2016, j’avais pu compter parmi mes jeunes camarades, des personnes venant d’Enghien, de Courbevoie ou de Paris.

 

Ou son offre immobiliĂšre. Le mĂštre carrĂ© y Ă©tant moins cher qu’ailleurs, certains acquĂ©reurs viennent s’y installer plutĂŽt qu’à Paris, Ă  AsniĂšres ou Ă  Colombes. Le prix du mĂštre carrĂ© dans l’immobilier flambe-t’il Ă  Argenteuil ? J’ai l’impression que la rĂ©ponse est bigarrĂ©e. C’est peut-ĂȘtre assez vrai dans certains quartiers d’Argenteuil, pavillonnaires, aux Coteaux, du cĂŽtĂ© du quartier de la Colonie mais que l’acheteur semble souvent jouer d’égal Ă  Ă©gal avec le vendeur. Ce qui tranche avec d’autres villes oĂč l’on nous rappelle des montants Ă©levĂ©s en matiĂšre de transaction immobiliĂšre. MĂȘme lorsque les prix « baissent Â».

 

Il est une frontiĂšre gĂ©ographique et pas seulement psychologique trĂšs sensible Ă  Argenteuil. C’est celle des Ă©coles publiques.

Photo prise prĂšs de la gare du Val d’Argenteuil, en 2020 ou en 2021.

« Dans le passĂ© Â», Argenteuil a eu de trĂšs bonnes Ă©coles publiques. Aujourd’hui, ces trĂšs bonnes Ă©coles publiques, collĂšges et lycĂ©es, sont considĂ©rĂ©es comme ne l’étant plus.

Cela fait des annĂ©es, en France, que les services publics se font massacrer et perdent de leurs capacitĂ©s Ă  remplir Ă  leurs missions de soins ou d’enseignements.

 

Il subsiste des Ă©tablissements scolaires publics aux moyens, aux rĂ©sultats et aux climats rassurants dans certaines villes. Mais pas Ă  Argenteuil, oĂč, visiblement, au mieux, il faut Ă©viter les collĂšges et les lycĂ©es publics. Voire l’école primaire. En septembre 2020, Ă  l’école primaire, l’enseignante de ma fille avait Ă©tĂ© en arrĂȘt maladie trois fois dĂšs le mois de septembre. Pour ĂȘtre finalement remplacĂ©e au mois de janvier suite Ă  sa maternitĂ©.

Pour cette année 2021-2022, à nouveau, ma fille terminera son année scolaire avec un autre enseignant que celle qui avait débuté en septembre. Pour des raisons de santé.

 

 

D’autres parents avaient anticipĂ© dĂšs la maternelle. En trouvant la parade en faisant en sorte de faire admettre leur enfant dans l’école privĂ©e d’Argenteuil centre ville : l’école Ste GeneviĂšve qui comprend un collĂšge et qui a agrandi, en partie, ses capacitĂ©s d’accueil ces derniĂšres annĂ©es. Mais il est difficile d’y faire admettre son enfant.

Soit il faut s’y reprendre trois Ă  quatre annĂ©es de suite. Ou avoir la chance ou le privilĂšge d’avoir soi-mĂȘme Ă©tĂ© un ancien ou une ancienne de l’école, ou d’y avoir dĂ©jĂ  une sƓur ou un frĂšre scolarisĂ©, ce qui assure, assez facilement l’admission dans l’école.

 

J’avais sous-estimĂ© cette importance de l’école lorsqu’avec ma compagne, nous avions optĂ© pour venir nous installer Ă  Argenteuil. Aujourd’hui, je regrette ma « lĂ©gĂšretĂ© Â». Et je supporte assez mal ce suspense Ă  deux balles concernant l’avenir scolaire de ma fille. Mais aussi son environnement relationnel immĂ©diat. MĂȘme si je sais que les apprentissages scolaires ne dĂ©cident pas de tout, ils influencent tout de mĂȘme beaucoup certaines consciences ainsi que certains parcours.

 

La France de 2022 compte pour l’instant, politiquement, officiellement quatre camps.

 

Les abstentionnistes. La Droite libĂ©rale. L’extrĂȘme droite. L’extrĂȘme gauche. Et sans doute devrais-je rajouter les dĂ©sespĂ©rĂ©s et celles et ceux qui sont gravement malades.

 

Nous avons beaucoup entendu parler de la pleine croissance et de l’insouciance de l’aprĂšs-guerre. Mais nous Ă©voluons dans un monde de radicalisations Ă©conomiques, sanitaires, idĂ©ologiques et politiques. Mais, aussi, climatiques et Ă©cologiques. Tout cela semble tourner ensemble. Les radicalisations climatiques et Ă©cologiques que nous nous permettons encore d’ignorer semblent se conjuguer avec les radicalisations Ă©conomiques, sanitaires, idĂ©ologiques et politiques.

 

Face aux inquiĂ©tudes que nous avons, nos rĂ©ponses et nos rĂ©actions se radicalisent de plus en plus d’un point de vue Ă©conomique, sanitaire, idĂ©ologique et politique.

 

Argenteuil est sans doute une ville oĂč il existe des personnes radicalisĂ©es ou en voie de radicalisation. Aujourd’hui, lorsque l’on parle de radicalisation, en France, on pense d’abord Ă  la radicalisation islamiste. Parce-que plusieurs attentats terroristes traumatisants ont eu lieu en France ces dix derniĂšres annĂ©es et qu’ils ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s par des islamistes. Alors on rĂ©sume grossiĂšrement et vite fait la radicalisation Ă  cela.

 

Mais la radicalisation de notre monde, et donc d’Argenteuil, n’est pas uniquement islamiste, s’il y a radicalisation.

 

 La radicalisation la plus gĂ©nĂ©rale et la plus partagĂ©e en France est sans doute notre façon de percevoir le monde.

Gare du Val d’Argenteuil, photo prise en 2020 ou en 2021.

 

 Par ailleurs, Ă  Argenteuil, des jeunes filles et des femmes de « familles Â» musulmanes prennent des cours (de danse ou d’instrument de musique) au conservatoire d’Argenteuil ou participent Ă  des cours de boxe française avec des garçons et des hommes. Et lorsque je me suis rendu au hammam de la gare, et oĂč je compte retourner,  je ne me suis pas encore senti regardĂ© de travers parce-que noir et non musulman.

 

 

Il n’en demeure pas moins qu’Argenteuil a ses problĂšmes. Depuis trois bons mois, maintenant, des vendeurs de cigarettes Ă  la sauvette se sont implantĂ©s prĂšs de la gare d’Argenteuil et lancent « Marlboro ! Marlboro ! Â». Ils disparaissent lorsque la police arrive pour mieux revenir. Je me dis que ces vendeurs devaient ĂȘtre ailleurs auparavant, peut-ĂȘtre dans Paris ou dans une ville de banlieue plus proche de Paris, et qu’ils se sont dĂ©placĂ©s.

 

J’ai entendu parler de points de vente de cannabis dans Argenteuil. Un de ces points de vente se trouverait non loin du trajet que ma fille prend pour aller Ă  son Ă©cole.

 

Sans doute se trouve-il aussi Ă  Argenteuil ou s’est-il trouvĂ© quelque endroit oĂč l’on peut y acheter des armes au noir. Et oĂč y existe ou y a existĂ© de la prostitution clandestine. Je ne suis pas inspecteur de police ni enquĂȘteur social. Mais je lis des fois la presse. Ou parfois, comme hier soir, pour la premiĂšre fois, j’ai entendu une femme crier dans la rue en bas de chez moi. En regardant par la fenĂȘtre, j’ai ensuite pu voir un homme sortir d’un immeuble, les mains menottĂ©es derriĂšre le dos. Il est sorti dans la rue devant plusieurs personnes restĂ©es en bas de l’immeuble.

L’homme menottĂ© dans le dos Ă©tait accompagnĂ© de policiers en tenue, portant leur gilet pare-balles et d’un Ă©quipage de police en civil venu en renfort. Chacun des deux Ă©quipages comportait une femme-flic.

Je me suis dit que cela serait bientÎt dans la Presse. Sûrement dans le journal Le Parisien.

 

 

Argenteuil est peut-ĂȘtre une ville qui « craint Â». Mais je connais bien des personnes qui s’y plaisent et y ont trouvĂ© leur coin :

 

Si l’on n’est pas client de certains produits comme de certaines heures, ou de certaines ouvertures, on peut trĂšs bien passer pendant des annĂ©es prĂšs  de certains endroits sensibles sans s’y retrouver cramponnĂ©. C’est un peu comme passer tous les jours au dessus du vide ou de la Seine dans un train en revenant de Paris. En prenant un pont sans  tomber dans la Seine ou dans le vide. Et, je repense de temps en temps au quartier de la Bastille, Ă  Paris, qui, aujourd’hui, est devenu un endroit trĂšs recherchĂ© alors qu’il a pu, dans le passĂ©, ĂȘtre un quartier de Paris oĂč l’on pouvait croiser des toxicomanes avec leurs seringues.

 

 

En matiĂšre de soins publics, je dirais qu’Argenteuil tient plus ou moins le coup. Notre fille est nĂ©e dans son hĂŽpital. OĂč il manque, comme ailleurs, du personnel.

Il manque aussi, de plus en plus, certaines professions libĂ©rales. Mais il s’y trouve aussi le centre de santĂ© Fernand GoulĂšne.

Des centres dentaires ouvrent aussi Ă  Argenteuil comme partout ailleurs. On dirait que la chirurgie dentaire est le nouveau filon commercial. A cĂŽtĂ© des filons dĂ©jĂ  Ă©tablis  des pharmacies, assez nombreuses dans le centre ville d’Argenteuil, des agences immobiliĂšres, des supermarchĂ©s, assez nombreux aussi Ă  Argenteuil, des kebabs, des traiteurs asiatiques et des magasins alimentaires exotiques.

 

A Argenteuil, le haut de gamme peut voisiner ce qui est trĂšs bon marchĂ©. Et on y vit peut-ĂȘtre « plus ensemble Â» ou « malgrĂ© d’autres Â» que dans d’autres villes dont on parle moins, en mal comme en bien.

 

La promotion d’Argenteuil

Au Centre culturel “Le Figuier Blanc” en septembre ou octobre 2020, quelques mois aprĂšs le premier confinement dĂ» Ă  la pandĂ©mie du Covid. A Gauche, le Maire d’Argenteuil, Georges Mothron. Devant le micro, Chantal Juglard, 8Ăšme adjointe du Maire, chargĂ©e de la culture et du patrimoine.

 

Argenteuil, comme d’autres villes, tient Ă  faire sa promotion et son cinĂ©ma. Avec le centre culturel Le Figuier blanc, la salle de concerts La Cave DimiĂšre,  Les CinglĂ©s du cinĂ©ma ( qui se dĂ©roule Ă  Argenteuil depuis des annĂ©es) fait un des moyens de cette promotion. J’ai de bons souvenirs de cette manifestation. Comme du salon du livre dont la librairie Presse Papier est l’une des grandes organisatrices.

 

 

Pendant des annĂ©es, Les CinglĂ©s du cinĂ©ma ont eu lieu Ă  la salle des fĂȘtes Jean Vilar dont le parking extĂ©rieur marque encore l’entrĂ©e dans la ville d’Argenteuil, lorsque l’on y arrive par son pont routier, d’un cĂŽtĂ©. Alors que de l’autre cĂŽtĂ©, se trouve le club d’aviron d’Argenteuil, de trĂšs bon niveau.

 

Depuis plusieurs annĂ©es, Georges Mothron, proche de Macron ,et avant, de Sarkozy, maire pour la troisiĂšme ou quatriĂšme fois d’Argenteuil (aprĂšs avoir dĂ» cĂ©der sa place quelques annĂ©es au maire et ex-dĂ©putĂ© socialiste Philippe Doucet) et son Ă©quipe ont le projet de dĂ©truire la salle des fĂȘtes Jean Vilar.  Pour y permettre Ă  la place la construction d’un centre commercial, d’un multiplexe de cinĂ©ma et d’un programme hĂŽtelier de luxe d’aprĂšs ce que j’avais retenu. Le but serait de donner d’Argenteuil une image plus attractive. De l’autre « cĂŽtĂ© Â», Ă  Colombes, il est vrai qu’un certain nombre de projets immobiliers ont Ă©tĂ© construits. La mairie de Colombes anticipe sĂ»rement l’arrivĂ©e du tramway, les Jeux olympiques de 2024 ainsi que le Grand Paris.

 

 

Pour l’instant, Ă  Argenteuil, depuis Ă  peu prĂšs deux ans, la salle des fĂȘtes Jean Vilar a surtout servi de centre de vaccination contre le Covid. Mais il subsiste des opposants au projet de dĂ©molition de la salle des fĂȘtes Jean Vilar. Au centre de leurs arguments, le fait que ce projet, s’il se faisait, entraĂźnerait des consĂ©quences que l’on peut apprĂ©hender concernant la frĂ©quentation de la librairie Presse Papier mais aussi du centre culturel le Figuier Blanc qui contient des salles de cinĂ©ma, plutĂŽt proche, Ă  quelques minutes Ă  pied.

L’acteur Jean-Claude Dreyfus, ce samedi 7 Mai 2022 aux CinglĂ©s du cinĂ©ma d’Argenteuil.

Cette annĂ©e, Les CinglĂ©s du cinĂ©ma se seront tenus au mois de Mai dans le groupe scolaire Paul Vaillant Couturier. Habituellement, la manifestation se dĂ©roule au dĂ©but de l’annĂ©e, en janvier ou fĂ©vrier. Mais pour cause de pandĂ©mie du Covid, l’évĂ©nement a Ă©tĂ© dĂ©calĂ©.

Au centre, l’acteur Jean-Claude Dreyfus dans la cour du groupe scolaire Paul Vaillant Couturier, Ă  Argenteuil. A droite, le Maire d’Argenteuil, Georges Mothron. A gauche, Chantal Juglard, 8Ăšme adjointe du maire, attachĂ©e Ă  la culture et au patrimoine. Dans l’arriĂšre plan, on aperçoit une grue Ă  l’emplacement du projet immobilier Kauffmann & Broad. Photo prise ce samedi 7 Mai 2022, Ă  Argenteuil.

 

L’acteur Jean-Claude Dreyfus a Ă©tĂ© choisi pour ĂȘtre l’invitĂ© d’honneur de cette Ă©dition des CinglĂ©s du cinĂ©ma. Pour moi, Jean-Claude Dreyfus, cela est surtout restĂ© le boucher du film DĂ©licatessen, un film rĂ©alisĂ© en 1991 par  Jeunet et Caro. Alors que, depuis, Dreyfus a tournĂ© dans d’autres films et aussi jouĂ© au thĂ©Ăątre. Je l’avais aussi vu ensuite dans Le Duc et l’Anglaise de Rohmer mais j’ai toujours eu du mal avec les films de Rohmer.

L’acteur Jean-Claude Dreyfus, au centre. A sa gauche, le Premier adjoint du Maire, Xavier PĂ©ricat. A sa droite, La 8 adjointe du maire, Chantal Juglard. A droite de Chantal Juglard, probablement Gilles Savry, 3Ăšme adjoint du maire. Photo prise ce samedi 7 Mai 2022.

 

Ma fille et moi sommes arrivĂ©s aux CinglĂ©s pratiquement au mĂȘme moment oĂč Dreyfus, accompagnĂ© du maire Georges Mothron et de ses adjoints, est arrivĂ©. Et nous avons aussi quittĂ© Les CinglĂ©s du cinĂ©ma  pratiquement, aussi, au mĂȘme moment oĂč Dreyfus en repartait, toujours accompagnĂ© du maire Georges Mothron et de ses adjoints. Lesquels ont fait en sorte d’ĂȘtre au plus prĂšs de lui afin, aussi, de se trouver, autant que possible, sur les photos qui seraient prises.

 

L’acteur Jean-Claude Dreyfus, entourĂ©, Ă  gauche de Chantal Juglard, 8Ăšme adjointe du maire Georges Mothron, le maire d’Argenteuil Georges Mothron et Xavier PĂ©ricat, 1er adjoint du maire. Photo prise ce samedi 7 Mai 2022.

 

 J’ai entendu Dreyfus deviser, cabotiner un peu, aussi. Et l’équipe municipale « sympathiser Â» avec lui. Le premier adjoint du maire, Xavier PĂ©ricat, a racontĂ© Ă  Jean-Claude Dreyfus qu’il avait Ă©tĂ© en CM1 et en CM2 prĂ©cisĂ©ment dans cette Ă©cole. Et que cela lui faisait donc quelque chose  de particulier que d’y retourner lors de cette manifestation des CinglĂ©s du cinĂ©ma.

L’acteur Jean-Claude Dreyfus, ce samedi 7 Mai 2022, aux CinglĂ©s du cinĂ©ma.

En effet, du CM1 au poste de premier adjoint de la mairie d’Argenteuil, j’imagine Ă  peine tout ce qu’il a fallu de charge, de choix et de contrariĂ©tĂ©s prĂ©alables. Charge, choix et contrariĂ©tĂ©s que chacune et chacun connaĂźt un jour Ă  Argenteuil ou ailleurs, Ă  des degrĂ©s divers.

 

 

Franck Unimon, ce dimanche 8 Mai 2022.

 

 

 

Catégories
Corona Circus Le Blog du poisson rouge

Les élections présidentielles de 2022 : Les gens ne se supportent plus !

 

A Osny, dans le Val d’Oise, avril 2022, avant le premier tour des Ă©lections PrĂ©sidentielles.

Les Ă©lections prĂ©sidentielles de 2022 : «  les gens ne se supportent plus ! Â»

 

« Les gens ne se supportent plus ! Â».

 

C’est cette phrase que j’ai retenue de cet homme croisĂ© lors du premier tour de ces Ă©lections prĂ©sidentielles de 2022. Parti voter le matin avant de partir travailler, je croyais arriver le premier au bureau de vote. Cet homme Ă©tait dĂ©jĂ  lĂ . 

 

Ensemble, nous avons discutĂ© un peu. Il m’a racontĂ©. La vie Ă  Argenteuil s’était dĂ©gradĂ©e. Il aurait aimĂ© partir vivre dans le sud de la France mais c’était impossible. Du cĂŽtĂ© de St RaphaĂ«l, je crois. Le prix de l’immobilier et les problĂšmes de santĂ© de sa femme s’opposaient Ă  ces projets.

 

Retraité, il avait pourtant le pied ferme et avait deux ou trois voitures. Dont au moins une de sport.

 

 

Je l’ai Ă©coutĂ©. Lorsqu’il a appris que j’allais travailler, et aussi parce-que j’ai plaisantĂ© en lui disant que « j’espĂ©rais Â» ĂȘtre le premier Ă  voter, cet homme m’a trĂšs obligeamment laissĂ© passer le premier.

 

Les gens ne se supportent plus
.

 

Emmanuel Macron a donc été réélu comme les sondages le pronostiquaient.

 

Emmanuel Macron, le « Kennedy Â» de France, pour son jeune Ăąge et son aisance de CSP+ Ă  s’exprimer devant les mĂ©dia. Emmanuel Macron qui prĂ©sente bien. Emmanuel Macron qui a donc fait mieux que Nicolas Sarkozy et François Hollande, « seulement» Ă©lus, avant lui, une fois PrĂ©sident de la RĂ©publique.

 

Emmanuel Macron, le plus jeune PrĂ©sident de France, mĂȘme pas quinquagĂ©naire, qui aura fait presque aussi « bien Â», en termes de rĂ©Ă©lection, que François Mitterrand et Jacques Chirac.

A Paris, dans le 3 Úme arrondissement, avril 2022, avant le second tour des élections Présidentielles 2022.

 

Emmanuel Macron, qui, deux fois de suite, aura Ă©tĂ© rĂ©Ă©lu face Ă  Marine Le Pen, fille de son pĂšre, Jean-Marie Le Pen (ex-PrĂ©sident du Front National) et tante de Marion MarĂ©chal-Le Pen, revenue de son « congĂ© parental Â» pour s’allier Ă  Eric Zemmour, le trouble fĂȘte mais aussi le puissant lubrifiant politique – et mĂ©diatique- de ces derniers mois en France contre lequel un peu tout le monde (politiques et journalistes) a voulu s’essayer. ( lire aussi Vivre au temps du Covid avec Eric Zemmour ). 

A Paris, prĂšs de la Madeleine, avril 2022, avant le premier tour des Ă©lections prĂ©sidentielles 2022. En couverture de L’Incorrect, Ă  droite, Eric Zemmour, Ă  gauche, Marion MarĂ©chal- Le Pen. Tout Ă  gauche, une publicitĂ© pour la marque Chanel.

 

Eric Zemmour, aujourd’hui, et ses partisans, seraient déçus du fait de ces 7 % de vote obtenus. Eric Zemmour, aujourd’hui, tenterait de se refaire auprĂšs de Marine Le Pen qu’il avait su plastiquer verbalement comme il sait plastiquer sur un plateau de tĂ©lĂ©.

Mais je trouve que c’est beaucoup, 7 pour « sang Â» pour un homme dont c’était la premiĂšre participation Ă  des Ă©lections PrĂ©sidentielles. Pour un homme qui a fait beaucoup mieux que ValĂ©rie PĂ©cresse dont le vĂ©ritable slogan de campagne plutĂŽt que « Le courage de faire Â» Ă©tait peut-ĂȘtre
 le courage de perdre.

Paris, avril 2022, Bd Raspail, avant le premier tour des élections présidentielles 2022.

 

Je ne me suis pas encore remis du fait qu’une femme politique expĂ©rimentĂ©e, et d’un trĂšs bon milieu socio-culturel, comme ValĂ©rie PĂ©cresse, a pu racler autant d’absurditĂ©s lorsqu’elle s’est exprimĂ©e. Du genre :

« Du bon vin et un bon bƓuf charolais, c’est ça la France que j’aime Â».

 

Afin de draguer la supposĂ©e « France profonde Â» qui serait forcĂ©ment xĂ©nophobe – et aussi trĂšs bĂȘte- et qui constituerait le corpus de l’électorat de Eric Zemmour et de Marine Le Pen.

 

Il m’a fallu du temps pour l’admettre avant qu’il ne soit Ă©lu PrĂ©sident en 2007, mais Nicolas Sarkozy a une habilitĂ© et une luciditĂ© politique indiscutables. Et il a Ă©tĂ© Ă©videmment bien avisĂ© de se retenir de soutenir « ValĂ©rie Â». On parle beaucoup de la campagne pathĂ©tique d’Anne Hidalgo, la candidate PS et maire de Paris, mais entre «ValĂ©rie Â» et « Anne Â», je ne sais laquelle est la meilleure athlĂšte du pathĂ©tique :

 

“Ensemble, changeons d’avenir”. On dirait une rĂ©clame pour un rĂ©gime alimentaire.

Avril 2022, Ă  Paris, Bd Raspail, avant le premier tour des Ă©lections prĂ©sidentielles 2022. Oui, qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ?!

 

 

Les gens ne se supportent plus
.

 

 

Le passage de Christiane Taubira dans la campagne prĂ©sidentielle m’a fait l’effet d’une page de pub. Comment faire parler de soi alors que l’on a Ă©tĂ© Ministre de la Justice (poste dont on avait dĂ©missionnĂ© aprĂšs d’autres ) du PrĂ©sident socialiste François Hollande sans prendre trop de risques ?

 

On se prĂ©sente en rassembleuse puis on s’en va dĂšs que l’on comprend que le miracle n’aura pas lieu mais aussi que l’on n’est pas si dĂ©sirĂ©e que cela dans les lieux. Et on se fait passer pour une femme politique libre et indĂ©pendante. Pour rassembler ou dĂ©missionner.

 

Les termes « rassembler Â», « Union Â» sont beaucoup utilisĂ©s en politique. Dans le monde du travail, on remplace ces termes par « la mutualisation des moyens Â» et cela a souvent les mĂȘmes effets : on se dĂ©barrasse de celles et ceux qui dĂ©plaisent et qui sont trop isolĂ©s ou trop vulnĂ©rables pour rĂ©sister ou contre-attaquer.

PrĂšs de la gare d’Osny, avril 2022, avant le premier tour des Ă©lections prĂ©sidentielles 2022.

 

Je m’explique le vote aussi « haut Â» de MĂ©lenchon par le fait qu’il a captĂ© le vote des musulmans de France irritĂ©s par les propos anti-voile ou d’autres termes dĂ©sobligeants envers l’Islam associant Islam et islamisme. Je m’explique aussi son rĂ©sultat par les suffrages qu’il a obtenus dans les « Ăźles Â» et auprĂšs de diverses minoritĂ©s, culturelles, Ă©conomiques et sociales.  Son punch, ses aptitudes oratoires mais aussi son bon sens du rythme dĂ©magogique l’ont rendu plus sĂ©duisant que les Ă©lites lustrĂ©es et abstraites du parti socialiste qui, lifting aprĂšs lifting, liposuccion aprĂšs liposuccion, ne ressemblent plus Ă  rien. MĂȘme si certains « pharaons Â» du parti socialiste disposent d’une baraka de survivant hors du commun.

 

La derniĂšre fois que j’avais aperçu Manuel Valls, il terminait son Footing. Je l’avais vu arrĂȘtĂ©, transpirant, au bord de la route du cĂŽtĂ© du quai Anatole France, pas trĂšs loin du musĂ©e d’Orsay. Je l’avais reconnu en passant devant lui Ă  vĂ©lo sur la piste cyclable. Je m’étais dit :

« C’est Manuel Valls ! Â». Il Ă©tait concentrĂ©. SĂ©rieux. Le sĂ©rieux de l’homme qui croit Ă  son retour et le prĂ©pare.

 

C’était plusieurs mois avant le dĂ©but des Ă©lections prĂ©sidentielles. Il essayait de «rebondir Â». A cette Ă©poque, on ne le voulait pas dans le gouvernement Macron. Mais il a su manifestement rebondir au point de se rendre acceptable lors de cette campagne Ă©lectorale.

 

Je suis sans doute dur avec Manuel Valls mais je crois que si Marine Le Pen avait Ă©tĂ© Ă©lue et lui avait proposĂ© un MinistĂšre, qu’il aurait Ă©tĂ© parfaitement capable de l’accepter et d’affirmer qu’il fait ça avant tout pour son amour de la France !

Il faudrait donc presque remercier Emmanuel Macron, en Ă©tant rĂ©Ă©lu, d’avoir sauvĂ© Manuel Valls deux fois. Une fois pour lui avoir permis de revenir dans le cercle prĂ©sidentiel. Une seconde fois pour l’avoir
sauvĂ© des mĂ©lodies de sirĂšne de Marine Le Pen.

 

 

J’ai pris le temps de regarder une heure, en replay, du dĂ©bat tĂ©lĂ©visĂ© de 2022 entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron. DĂšs le dĂ©but, j’ai vu une femme politique battue et traumatisĂ©e. Par le prĂ©cĂ©dent dĂ©bat tĂ©lĂ©visé de 2017. J’ai tendance Ă  penser que depuis des annĂ©es la famille Le Pen fait sa thĂ©rapie familiale aux frais du contribuable. Mais aussi qu’elle se livre Ă  une sorte d’Ă©mission de tĂ©lĂ©-rĂ©alitĂ© politique qui avait devancĂ© toutes les Ă©missions de tĂ©lĂ© rĂ©alitĂ© que nous avons connues depuis.

Mais concernant Marine Le Pen face Ă  Emmanuel Macron, lors de ce dĂ©bat de 2022, j’ai envie de dire qu’un trauma, ça se soigne en allant voir un thĂ©rapeute. Afin de faire le deuil de certains ambitions ou prĂ©tentions ou aspirations.

 

Car si j’ai vu une femme politique battue dĂšs les premiĂšres minutes de ce dĂ©bat de l’entre deux tours des Ă©lections prĂ©sidentielles de 2022, j’ai aussi vu un moineau face aux serres d’un rapace.

 

Le moineau ou la souris, Marine Le Pen, avait beau sourire pour donner le change et lĂącher quelques coups de bec ou de griffe ( «Si je suis une climato-sceptique, vous, vous ĂȘtes un climato-hypocrite
 Â») hĂ©ritĂ©s de papa Jean-Marie, le rapace Emmanuel Macron, n’a pas eu Ă  s’inquiĂ©ter d’une quelconque mort subite. J’ai mĂȘme eu l’impression qu’Emmanuel Macron Ă©tait amusĂ© autant qu’abasourdi, que lui, le si brillant Emmanuel Macron, se retrouve « seulement Â» face Ă  une adversaire de cette taille.

 

Emmanuel Macron a-t’il Ă©tĂ© « bon Â» dans ce dĂ©bat ? Lorsqu’on le voit et qu’on l’écoute, durant cette premiĂšre heure, il sait ĂȘtre convaincant et est bien plus crĂ©dible que Marine Le Pen.

 

Beaucoup trop facilement.

 

Marine Le Pen est tellement mauvaise que mĂȘme lorsqu’on l’a envie d’ĂȘtre d’accord avec elle (comme lorsqu’elle parle par exemple des infirmiĂšres « licenciĂ©es Â» pour cause de non vaccination contre le Covid), elle passe Ă  cĂŽtĂ© et, en face, Emmanuel Macron, rĂ©ussit Ă  esquiver, Ă  se faire passer pour un grand architecte social. Et Ă  marquer le point.

 

On dirait Djokovic ou Nadal jouant au tennis face Ă  Borg, aujourd’hui. Ce n’est plus la mĂȘme façon de jouer, ce n’est plus la mĂȘme surface, ce n’est plus le mĂȘme matĂ©riel, ce n’est plus la mĂȘme prĂ©paration physique et plusieurs filets d’annĂ©es  les sĂ©parent. Pourtant, Ă  peine dix annĂ©es d’existence sĂ©parent Marine Le Pen d’Emmanuel Macron. Et, question formation politique, Marine Le Pen a plutĂŽt Ă©tĂ© “entourĂ©e” bien plus tĂŽt qu’Emmanuel Macron

 

En regardant ce dĂ©bat, j’ai aussi eu l’impression de voir une dĂ©lĂ©guĂ©e syndicale, Marine Le Pen, face Ă  un grand Patron, Emmanuel Macron. On a beau vouloir faire descendre ce jeune grand patron tĂȘte Ă  claques de son piĂ©destal et lui remettre les pieds sur terre, la « dĂ©lĂ©guĂ©e syndicale Â» qu’est alors Marine Le Pen s’y prend si mal qu’elle n’a aucun poids mais aussi aucun mĂ©rite :

Son succĂšs Ă©lectoral aussi important qu’inquiĂ©tant dans “les Ăźles” ( environ quarante ans plus tĂŽt, une population guadeloupĂ©enne remontĂ©e avait empĂȘchĂ© Jean-Marie Le Pen de dĂ©barquer Ă  Pointe Ă  Pitre) , dĂšs le premier tour, tient Ă  mon avis autant au mauvais vĂ©cu de l’obligation vaccinale contre le Covid et du passe sanitaire qu’Ă  un rejet anti-Macron viscĂ©ral. Et social. 

Dans ce nouveau dĂ©bat, pourtant, une nouvelle fois, cette absence de mĂ©rite de Marine Le Pen se ressent, alors qu’elle est parvenue, grĂące au vote de millions de Français,  sans trop forcer, Ă  obtenir un tĂȘte Ă  tĂȘte privilĂ©giĂ© avec le grand Patron qu’est devenu Emmanuel Macron.

 

J’aurais Ă©videmment prĂ©fĂ©rĂ© un face Ă  face entre Emmanuel Macron et Jean-Luc MĂ©lenchon. Ou, au pire, avec ValĂ©rie PĂ©cresse. Emmanuel Macron aurait sans doute Ă©tĂ© rĂ©Ă©lu malgrĂ© tout mais, pour une fois, il aurait reçu des vrais coups.  Et aurait pris bien plus au sĂ©rieux les arguments de son opposante ou de son opposant.

 

Paris, avril 2022.

 

 

Mais, pour cela, il aurait fallu que les femmes et les hommes politiques français s’amĂ©liorent et arrĂȘtent de se comporter en rentiers ou d’improviser.

 

Pour moi, une Marine Le Pen peut se permettre, sans beaucoup forcer, d’ĂȘtre pour la seconde fois de suite au deuxiĂšme tour des Ă©lections prĂ©sidentielles parce-que les femmes et les hommes politiques de France sont mauvais. Pour moi, un Eric Zemmour peut se faufiler comme il l’a fait et obtenir « seulement Â» 7 pour 100 de votes dĂšs sa premiĂšre candidature parce-que les femmes et les hommes politiques de France sont mauvais. Pour moi, un Emmanuel Macron a pu se faire Ă©lire en 2017, certes, parce qu’il a eu des appuis consĂ©quents, parce qu’il a eu du flair, de l’audace mais aussi parce qu’en face, les candidats Ă©taient dĂ©jĂ  mauvais ou court-circuitĂ©s.

 

La mĂȘme Marine Le Pen qui fustige le « systĂšme Â» et les Ă©lites politiques françaises, jouit, comme son pĂšre, Ă  la fois des failles du systĂšme politique français, du mauvais niveau des femmes et des hommes politiques de France qui se trouvent au premier plan, mais aussi des privilĂšges financiers (et autres) du « systĂšme Â». Et c’est pareil pour Eric Zemmour.

 

 

Si François Mitterrand a, de son vivant, fait en sorte de dĂ©sunir la descendance politique socialiste qui aurait pu ou dĂ», avantageusement, rassembler un peu- ou mieux- la sociĂ©tĂ© française, je me demande quelle femme ou homme politique, Jacques Chirac mais aussi Nicolas Sarkozy, ensuite, ont empĂȘchĂ© d’éclore. Alors que cette femme ou cet homme politique aurait pu faire vraiment du bien Ă  la politique sociale française.

 

Paris, avril 2022.

 

Franck Unimon, ce jeudi 28 avril 2022.

 

 

 

 

 

 

Catégories
Corona Circus Pour les Poissons Rouges

Conscience Sociale Modifiée

Marion MarĂ©chal- Le Pen, niĂšce de Marine Le Pen et petite-fille de Jean-Marie Le Pen, du Rassemblement National ( ex Front National) Ă  cĂŽtĂ© d’Eric Zemmour qu’elle a officiellement “ralliĂ©”, un des actuels candidats aux Ă©lections PrĂ©sidentielles. Eric Zemmour, pendant des annĂ©es, a Ă©tĂ© et reste un “polĂ©miste” trĂšs mĂ©diatisĂ© ainsi qu’un “Ă©crivain” ou “essayiste” aspirant Ă  une France “comme avant” : du Temps de PĂ©tain, du temps de la colonisation française, dans un pays oĂč il faudrait porter des prĂ©noms “bien” français etc……Photo prise Ă  Paris, prĂšs de la Madeleine, fin mars 2022, alors que je me rendais au travail ou en revenais.

Conscience sociale modifiée

 

« Je te croyais plus ambitieux Â».

 

Quelques fois, certaines remarques de nos proches nous surprennent par leur jugement vĂ©nimeux sans appel. On dirait que notre intimitĂ© avec eux, nous qui passons une grande partie de notre temps Ă  nous cacher, leur a permis de s’approcher de nous avec un scalpel pour mieux couper la corde de l’estime approximative que nous pouvons nous porter.

 

Si nous avons de la chance ou suffisamment de forces, la corde tient suffisamment, la chute arrive d’une hauteur encore supportable ou nous avons le temps de retrouver un appui ferme pour Ă©chapper au vide et au dĂ©sespoir.

 

J’avais dĂ©jĂ  entendu parler de Pierre Bourdieu lorsqu’une de mes ex, avec laquelle j’étais encore en relation, m’avait dit cette phrase. Un jour.

 

J’ai oubliĂ© le sujet de notre discussion d’alors. Mais je me rappelle encore de cette phrase. Il est des phrases, bonnes ou mauvaises, qui, instantanĂ©ment, nous auscultent.

 

Et restent. 

 

Ces phrases font rapidement partie de nos provisions mentales et morales pendant des annĂ©es. Et sont trĂšs vite mystĂ©rieusement compatibles avec d’autres pensĂ©es et croyances que nous avions dĂ©jĂ . 

 

Avant d’en vouloir Ă  leurs autrices ou auteurs, il faut savoir se dire que nous, aussi, avons sans aucun doute servi ce mĂȘme genre de « supplice Â» Ă  d’autres que nous avions aussi sorti de notre carquois sans y rĂ©flĂ©chir.

 

C’est notre cĂŽtĂ© Schtroumpf : untel m’a mordu. Plus tard, je mords untel autour de moi. Souvent un proche ou une proche ou quelqu’un pour qui on peut avoir une certaine « sympathie Â» ou « affection».

 

Peu importe que la personne que je mords n’a rien Ă  voir avec mes dĂ©boires comme le fait que ce que j’ai vĂ©cu de malveillant et blessant date dĂ©jĂ  d’il y a plusieurs millĂ©naires, avant mĂȘme que je ne croise celle ou celui que je vais Ă  mon tour agresser moralement ou verbalement avec un sentiment de pleine lĂ©gitimitĂ©.

 

Car, assurĂ©ment, ce jour oĂč mon ex m’avait dit «  Je te croyais plus ambitieux Â», elle s’était sentie lĂ©gitime. Et, elle ne pensait pas forcĂ©ment Ă  mal. Comme assez souvent, chaque fois que l’on dĂ©coche une mandale morale Ă  quelqu’un d’autre. Car, oui, cette phrase de mon ex, prononcĂ©e sans crier, plutĂŽt dite sur le ton de l’aveu ou du simple constat, Ă©tait bien et est bien l’équivalent d’une mandale.

 

Sa phrase signifiait et signifie bien : « Je ne pensais pas que tu te contenterais d’une vie de merde Â». «  Je ne pensais pas qu’avec tes capacitĂ©s, tu te satisferais d’ĂȘtre si peu Â». «  En fait, tu as une vie de pauvre type. Tu es un pauvre type qui a passĂ© son temps Ă  rĂȘver une vie grandiose que tu n’as pas et que tu n’auras probablement jamais. Puisque tu te contentes d’une toute petite vie Â».

 

 

Le tout dit sans agressivitĂ© particuliĂšre mais aussi sans conseil pour qu’éventuellement, je me dirige vers un supposĂ© domaine oĂč je pourrais me rĂ©aliser Ă  la hauteur de mes capacitĂ©s rĂ©elles ou supposĂ©es. Ce qui est pire, bien-sĂ»r.

 

 

Depuis des annĂ©es, je n’aime pas le mois de mars. Et, finalement, alors que ce mois de mars se termine, que je l’ai plutĂŽt mieux supportĂ© que lors d’autres annĂ©es, il est amusant que je sois inspirĂ©, aujourd’hui, alors que ce mois de mars se termine et que nous sommes passĂ©s cette nuit Ă  l’heure d’étĂ©, pour publier cet article.

 

Alors qu’évidemment, j’ai eu bien d’autres idĂ©es d’articles ce mois-ci avant lui mais n’ai pas eu la disponibilitĂ© suffisante, Ă  mes yeux, pour bien m’en occuper.

 

Alors que cet article-ci vient « d’arriver Â». Et il coule tout seul. Comme c’est amusant.

 

 

Aujourd’hui, je n’ai plus de contacts avec cette ex. MĂȘme si je repense de temps Ă  autre Ă  elle. On me dira sans doute : 

 

« Bon dĂ©barras ! ».

 

Peut-ĂȘtre. Pourtant, je persiste Ă  penser que lĂ  oĂč elle a grandi et est restĂ©e vivre avec son mari et leurs deux enfants, Ă  Marseille, qu’elle Ă©tait sincĂšrement attachĂ©e Ă  moi. Car on peut dĂ©cider de vivre avec quelqu’un d’autre qui colle mieux Ă  nos standards et parcours sociaux ainsi qu’à notre modĂšle racial tout en ayant Ă©tĂ© rĂ©ellement attachĂ© Ă  quelqu’un d’autre. C’est ce que j’ai vĂ©cu, je crois, avec elle.

 

Et c’est ce qu’a pu vivre d’une certaine maniĂšre, sans le prĂ©judice d’ordre racial, le personnage jouĂ© par l’acteur Jake Gyllenhaal dans le film Nocturnal Animals de Tom Ford avec son ex, jouĂ©e par l’actrice Amy Adams.

 

 

J’avais 25 ans lorsque j’avais achetĂ© le livre de Pierre Bourdieu : La France parle. Un livre que j’ai toujours et que je n’ai jamais pris le temps de lire. Comme bien d’autres livres achetĂ©s aprĂšs lui. A la place, j’ai lu d’autres livres et articles. J’ai aussi Ă©crit des articles de cinĂ©ma mais aussi pour mon blog depuis. 

 

25 ans, pour dĂ©couvrir le nom de Pierre Bourdieu et entendre parler un peu de lui, ce n’est pas vieux. Sauf que lorsque l’on est jeune, on croit parfois, cela a Ă©tĂ© mon cas, que l’on a tout le temps devant soi. On mesure moins, aussi, Ă  quel point peuvent nous enfermer les consĂ©quences de certains de nos choix.

 

Insouciance et optimisme jusque-boutiste peuvent trĂšs bien s’accorder avec l’ignorance et la vitalitĂ© de la jeunesse. Et, j’ai Ă©tĂ© de ceux-lĂ  de bien des façons.

 

Infirmier diplĂŽmĂ© d’Etat avant mes 21 ans (il Ă©tait et reste assez difficile de le devenir beaucoup plus jeune) par pragmatisme, pour Ă©chapper au chĂŽmage,  plus que par idĂ©al, j’ai ensuite rĂ©guliĂšrement manƓuvrĂ© pour reprendre de maniĂšre discontinue le cours des Ă©tudes d’une façon ou d’une autre.

Contrairement Ă  mon ex qui, issue d’un milieu social moyen Ă  peu prĂšs comme le mien, avait pu, comme sa sƓur aĂźnĂ©e, aprĂšs son Bac, se diriger sans discontinuer vers des Ă©tudes universitaires littĂ©raires longues. Dans une discipline qui lui plaisait. A elle, la possibilitĂ©, donnĂ©e par ses parents, de pouvoir croire un minimum en ce qu’elle aimait. A moi, le « littĂ©raire Â» et l’intellectuel, l’aĂźnĂ© de ma famille, la nĂ©cessitĂ© de devoir comprendre dĂšs la fin du lycĂ©e qu’avec un pĂšre qui avait exprimĂ© dĂšs ma quatriĂšme ou ma troisiĂšme que « faire des Ă©tudes longues ne sert Ă  rien ! Â», qu’il me valait mieux bifurquer vers des Ă©tudes concrĂštes et courtes aprĂšs le Bac. Pour trouver du travail et gagner ma vie.

 

 

C’est ainsi qu’aprĂšs mon Bac et mes Ă©tudes d’infirmier, je n’ai fait que des “soubresauts” d’études. Des Ă©tudes d’Anglais Ă  la Fac que je n’ai pas reprises, aprĂšs mon service militaire, encore alors obligatoire. MalgrĂ© les incitations rĂ©pĂ©tĂ©es de ma mĂšre Ă  ce que je reprenne ma licence d’Anglais. Je n’ai jamais eu l’envie de retourner Ă  la Fac aprĂšs mon service militaire, dĂ©goĂ»tĂ© par le caractĂšre trĂšs scolaire de mes deux annĂ©es d’Ă©tudes universitaire. J’avais assez donnĂ© dans les Ă©tudes faites plus par Devoir que par plaisir. Or, jusqu’au Bac, pour moi, faire des Ă©tudes Ă©tait un plaisir. Tout comme Ă©crire m’est un plaisir.

AprĂšs le DEUG d’Anglais obtenu en trois ans, il y avait eu un Brevet d’Etat d’Educateur sportif. Puis, des annĂ©es plus tard, une initiation d’une annĂ©e Ă  la criminologie dans un institut privĂ© dont le crĂ©ateur, Laurent Montet, a ensuite Ă©tĂ© condamnĂ© -en 2019- pour « escroquerie Â». Et dont l’institut de criminologie ne « valait rien Â». Je n’ai pas encore pris le temps d’écrire Ă  propos de Laurent Montet ni au sujet de StĂ©phane Bourgoin, ex spĂ©cialiste des tueurs en sĂ©rie, que j’avais aussi rencontrĂ© (et aussi interviewĂ© Ă  deux reprises).

 

Il y a aussi eu l’obtention d’un certificat professionnel de massage bien-ĂȘtre ; des expĂ©riences de comĂ©dien au thĂ©Ăątre y compris dans quelques projets professionnels ; la reprise de cours de thĂ©Ăątre dans le conservatoire de ma ville ; le passage des deux premiers niveaux de plongĂ©e ; l’apprentissage du roller Ă  plus de trente ans ; la dĂ©couverte de la pratique de l’apnĂ©e ; l’expĂ©rience de journaliste cinĂ©ma y compris au festival de Cannes ; le fait de me constituer des expĂ©riences infirmiĂšres diffĂ©rentes en psychiatrie et en pĂ©dopsychiatrie dans des services et des Ă©tablissements diffĂ©rents ; la dĂ©couverte de la pratique de l’apnĂ©e en bassin ainsi qu’en mer.

 

Ce qui constitue un CV plutÎt varié et florissant. Sauf que tout cela ne paie pas.

Au spot 13, ce 22 mars 2022. Aucun rapport avec la rue Verneuil que je cite ci-dessous. Sauf que je prĂ©fĂšre cet art que j’ai vu et que je montre sur cette photo Ă  ce que j’ai vu, rue Verneuil, comme je le raconte….

 

 

Il y a quelques jours, me trouvant dans la rue Verneuil, Ă  Paris, en rentrant du travail sur mon vĂ©lo pliant, je me suis arrĂȘtĂ© devant une agence immobiliĂšre. Le temps de manger quelques chouquettes que je venais d’acheter car je faisais une hypoglycĂ©mie. Il Ă©tait prĂšs de 13h. Il faisait assez chaud. AprĂšs ma nuit de travail, je m’Ă©tais rendu dans la foulĂ©e Ă  un sĂ©minaire de trois heures Ă  nouveau organisĂ© et proposĂ© par Claude Orsel. 

SĂ©minaire au cours duquel, cette fois-ci, Ă©tait intervenu Pierre Sabourin, psychiatrie et psychanalyste, qui s’occupe entre-autres des personnes victimes d’inceste. Il y a des mĂ©tiers plus “lĂ©gers” et plus faciles. Dans un autre article, je ferai sans doute un rĂ©sumĂ© de ce sĂ©minaire. 

Ce samedi-lĂ  ( sans doute ce samedi 19 mars) en parcourant certaines annonces immobiliĂšres devant moi, j’ai bien Ă©tĂ© obligĂ© de me rendre compte qu’il me serait aujourd’hui impossible, si je le souhaitais, d’acheter un deux piĂšces pour la “modique” somme de 498 000 euros.

 

 

Mon ex, qui s’est mariĂ©e avec quelqu’un qui, Ă©galement issu d’un milieu social moyen, est devenu ingĂ©nieur, avait donc raison de me dire il y a plusieurs annĂ©es : 

 

« Je te croyais plus ambitieux Â».

 

On peut avoir bien des « qualitĂ©s Â» et se dĂ©mener. Si cela ne rapporte pas Ă©conomiquement et socialement en termes d’évolution, il arrive un moment oĂč cela ne sert (presque) Ă  rien. ConcrĂštement.

Au Spot 13, Paris, ce 22 mars 2022.

 

 

ConcrĂštement, si j’avais Ă©tĂ© plus ambitieux, il y a vingt ou trente ans, j’aurais pu, aujourd’hui, si je le souhaitais, m’acheter ce deux piĂšces pour la somme de 498 000 euros. En empruntant, bien-sĂ»r. Mais, pour cela, encore fallait-il avoir un plan de vie et un plan de carriĂšre.

 

Car mĂȘme si ce prix est Ă©videmment excessif, j’ai aujourd’hui compris qu’en achetant un tel appartement, rue Verneuil, dans le 7 Ăšme arrondissement que « j’achetais Â» aussi le quartier oĂč il se trouve. Et que cela peut avoir des bonnes retombĂ©es sur ma vie sociale mais aussi sur ma descendance. Que ce soit en termes d’opportunitĂ© sociale mais aussi, pour ĂȘtre Ă  proximitĂ© des bonnes Ă©coles ou des bons lieux de soins. Puisque c’est dans ce monde-lĂ  que nous vivons, que nous avons toujours, en grande partie, vĂ©cu. Celui oĂč, d’un cĂŽtĂ©, certaines personnes, dĂšs le dĂ©but, pensent Ă  leur avenir ainsi qu’à celui de leurs proches et de leurs progĂ©nitures. Et celui, oĂč, ailleurs, bien d’autres, souvent le plus grand nombre, le plus souvent sous l’effet d’une contrainte Ă©conomique, sociale et morale, dĂ©cident ou se rĂ©signent Ă  confier leur destin ou Ă  le voir jetĂ© en pĂąture au « petit bonheur la chance».

Il m’a fallu attendre d’avoir Ă  peu prĂšs la cinquantaine, de m’estimer sans doute un petit peu plus que lorsque j’avais 18 ou 25 ans, donc de devenir plus critique aussi envers la « rĂ©ussite Â» de certaines personnes, et d’ĂȘtre devenu pĂšre pour comprendre ce que certaines personnes avaient plus que compris- et appliquĂ©- bien avant leurs 18 ans
.

J’ai donc l’impression, bien des fois, d’avoir Ă©tĂ©, comme des milliers et des millions d’autres, d’avoir Ă©tĂ© une de ces souris studieuses et “gĂ©nĂ©reuses”, mais aussi tarĂ©es, de laboratoire qui ont gaspillĂ© une grande partie de leurs forces dans des conduits les Ă©loignant de plus en plus des “bonnes” issues mais, aussi, des meilleurs dĂ©bouchĂ©s, ou, plus simplement, de plus saines et plus confortables conditions de vie et de travail.

Chez moi, la locomotion a d’autres incidences : Ă  moi les commotions, Ă  d’autres, les promotions.

Et, le fait d’ĂȘtre devenu infirmier, si ce mĂ©tier m’a en effet sauvĂ© et prĂ©servĂ© du chĂŽmage, m’a aussi malheureusement exposĂ© et continue de m’exposer au fait que je continue de faire partie de ces millions de Français, mais aussi de ces milliards d’individus, que l’on peut sacrifier ne serait-ce que socialement. Ou professionnellement : je n’ai rien dĂ©couvert avec le scandale actuel dĂ» Ă  la publication du livre Les Fossoyeurs de Victor Castanet, sorti rĂ©cemment. C’est la raison pour laquelle j’ai refusĂ© d’acheter ce livre : je n’allais pas donner de l’argent pour lire ce que, comme beaucoup d’autres, j’avais pu subir, et continuĂ© de subir, en exerçant en tant qu’infirmier pendant des annĂ©es.  

Dans ce livre, Les Fossoyeurs, il est ainsi “rĂ©vĂ©lĂ©” qu’une bonne partie de l’argent public qui vient de l’Etat et des contribuables ( donc, de toutes les personnes qui paient leurs impĂŽts dont je fais, comme beaucoup d’autres soignants et non soignants, Ă©galement partie ) a vraisemblablement Ă©tĂ© dĂ©tournĂ© par le groupe privĂ© Orpea Ă  son profit et pour celui de ses membres et actionnaires les plus haut placĂ©s. Alors que cet argent devait bĂ©nĂ©ficier aux pensionnaires, donc aux malades prĂ©sents dans ses EPHAD. Mais aussi Ă  ses salariĂ©s dont des soignants.

 

Il est tant d’autres professions nĂ©cessaires, en France, oĂč, en termes de conditions de travail et salariales, l’on peut ĂȘtre aussi sacrifiĂ© ou nĂ©gligĂ© : pompiers, enseignants, travailleurs sociaux…..

 

Lorsque je lis comme je l’ai lu rĂ©cemment que l’Etat français, dirigĂ© actuellement par Emmanuel Macron ( et qui sera selon moi, et comme le disent les sondages, rĂ©Ă©lu ) ,  s’est engagĂ© Ă  attribuer 15 milliards d’euros Ă  la police sur cinq ans, je me dis Ă  la fois que la police, en tant qu’institution publique en avait bien besoin pour mieux travailler. Mais je me dis aussi que l’Etat français, pour imposer des lois anti-dĂ©mocratiques ou amorales qu’il a prĂ©vu de faire appliquer prochainement, a aussi besoin de pouvoir compter sur ses forces de police. Et, pour cela, quoi de mieux que de commencer par “bichonner” sa police. Car, Ă  ce jour, je n’ai pas entendu parler d’une somme de 15 milliards allouĂ©e par l’Etat, sur cinq ans, aux hĂŽpitaux publics par exemple….

 

Au spot 13, Paris, ce 22 mars 2022.

Je n’aime peut-ĂȘtre pas le mois de mars parce qu’il agrĂšge en lui certaines histoires dĂ©sagrĂ©ables de notre passĂ© avec celles du prĂ©sent et de l’avenir. Et que tout cela brasse en moi des mĂ©moires nĂ©gatives et contraires. Or, je n’aime pas ce genre de cuites mĂ©morielles.  De ces cuites mĂ©morielles, le pire comme le meilleur, peut sortir. Et, sans doute en ai-je une conscience grossiĂšre. Or, tant que la maladie d’Alzheimer oĂč une autre affection mĂ©dicale ou psychiatrique lourde et invasive restera extĂ©rieure Ă  ma conscience et Ă  ma mĂ©moire, les mois de mars, au moins, me le rappelleront tels des aiguillons :

Je ne peux me satisfaire complĂštement de ce que je vis comme de certains Ă©vĂ©nements que j’aperçois.

 

Au Spot 13, Paris, ce 22 mars 2022.

 

 

Les prochaines Ă©lections prĂ©sidentielles auront bientĂŽt lieu en France. La guerre en Ukraine est dĂ©sormais l’actualitĂ©. Ainsi que le prix du litre d’essence qui avoisine les deux euros et le pronostic annoncĂ© de pĂ©nuries alimentaires mais aussi de certaines matiĂšres premiĂšres dans certaines rĂ©gions du monde.

 

 Avec la reprise de la pandĂ©mie du Covid « mais sans plus d’hospitalisations Â» puisque, dĂ©sormais, environ « 80 pour cent Â» de la population française a reçu trois doses ou l’équivalent de trois doses de vaccin anti-Covid, nous pouvons Ă  nouveau, depuis le 15 mars environ, Ă  moins d’un mois des Ă©lections prĂ©sidentielles, nous rendre dans une salle de cinĂ©ma et dans une mĂ©diathĂšque sans avoir Ă  prĂ©senter de pass sanitaire ou vaccinal. Ou mĂȘme nous rendre dans une agence de banque sans masque anti-Covid sur le visage.

 

Mais une infirmiĂšre ou un soignant qui continue de refuser le vaccin anti-Covid reste suspendu de ses fonctions sans salaire comme cela a commencĂ© Ă  ĂȘtre appliquĂ© en octobre de l’annĂ©e derniĂšre. Cela fait donc cinq mois que ma compagne, Ă©galement infirmiĂšre, est suspendue et sans salaire. Et, Ă  mon avis, quel que soit le PrĂ©sident ou la PrĂ©sidente Ă©lue en avril en France, la vaccination contre le Covid restera obligatoire en France au moins encore pendant un an ou deux.

 

 

Tout Ă  l’heure, je me suis dit que dans un vĂ©ritable monde dĂ©mocratique, les dirigeants et aspirants dirigeants de ce pays et de ce Monde s’affronteraient dans des Ă©preuves et des Ă©missions du type Koh-Lantah ou Hunger Games. Et, qu’ensuite, nous, les milliards de votants, d’aprĂšs ce que nous aurions perçu et compris d’eux, nous ferions notre choix. Bien-sĂ»r, il faudrait l’existence de gardes fous pour Ă©viter que des groupuscules armĂ©s, et autres, ne viennent intimider les votants. Mais nous n’en sommes pas lĂ . Nous en sommes « seulement Â» Ă  quelques jours du premier tour des Ă©lections prĂ©sidentielles en France. OĂč il s’agira de « choisir Â» la candidate ou le candidat la plus ou le plus Ă  mĂȘme de nous reprĂ©senter.

Paris, mars 2022.

 

Je ne voterai pas pour Eric Zemmour. Ni pour les Le Pen. Je n’en n’ai aucune intention ( Vivre au temps du Covid avec Eric Zemmour ). Cependant, je me dois de constater qu’en matiĂšre d’ambition, qu’eux, comme les autres candidats de ces Ă©lections prĂ©sidentielles, et celles et ceux qui font partie de leurs “Ă©quipes”, visibles et invisibles, ont Ă©tĂ© autrement et largement plus compĂ©tents que moi. Et depuis trĂšs longtemps, dĂ©jĂ . Car elles et ils ont su rĂ©partir, bien mieux que moi, leurs efforts, leurs forces, leurs stratĂ©gies ainsi que leurs relations selon leurs ors et leurs ordres de prioritĂ© sociales et Ă©conomiques. Une Rachida Dati, pour moi, est une sorte de quintessence de la rĂ©ussite sociale. Travailleuse, certes. Mais quel sens hors du commun de la stratĂ©gie ! Si je ne me sens aucune affinitĂ© personnelle avec elle, je ne peux qu’ĂȘtre admiratif devant son parcours. Concilier comme elle l’a fait, rĂ©ussite dans ses Ă©tudes, psychopathie (si, si ! il y a de la psychopathie chez elle car pour avoir rĂ©ussi Ă  faire peur Ă  François Fillon, lorsqu’il Ă©tait encore Premier Ministre, il faut bien avoir de la psychopathie en soi ) et carriĂšre politique, me rend admiratif : tout le monde, aujourd’hui, parmi celles et ceux qui, en mĂȘme temps qu’elle elle, ont pu ĂȘtre Ministre, ne peut pas se vanter d’ĂȘtre devenu Maire d’un arrondissement huppĂ© de Paris. 

 

Et, de mon cĂŽtĂ©, si j’ai toujours travaillĂ© depuis l’obtention de mon diplĂŽme d’Etat d’infirmier en 1989, Ă  ce jour, eux (les candidats de ces Ă©lections prĂ©sidentielles) peuvent ou pourraient, s’ils le souhaitaient, s’acheter un deux piĂšces 498 000 euros, rue Verneuil (voire, on serait heureux de leur faire une baisse de prix significative) et moi, non. Par contre, grand lot de compensation, d’ici quelques jours, j’aurai le grand privilĂšge (car cela reste un privilĂšge) d’aller voter en faveur de l’un ou l’une d’entre eux.

 

 

Je ne me plains pas. Tant d’autres sont tellement moins bien lotis que moi. Et je m’en sors beaucoup mieux qu’eux. Je m’en sors avec un peu plus d’estime pour moi-mĂȘme comparativement Ă  il y a quelques annĂ©es. Et en vivant certains plaisirs oĂč je n’ai pas Ă  me mentir ou Ă  mentir Ă  celles et ceux avec lesquels je les partage.

 

Spot 13, Paris, 22 mars 2022.

 

Franck Unimon, ce dimanche 27 mars 2022.

 

Catégories
Cinéma Corona Circus

The Batman-un film de Matt Reeves

Paris, mardi 1er mars 2022.

The Batman-un film de Matt Reeves

 

 

Ce matin, l’enfant occidental qui est en moi a voulu aller voir le film The Batman, sorti aujourd’hui.

 

Mais l’adulte que je suis l’avait prĂ©mĂ©ditĂ© bien avant d’emmener sa fille au centre de loisirs.  Pour cela, j’ai arrĂȘtĂ© la rĂ©daction de mon article Quelques voies   consacrĂ© aux Arts Martiaux.

 

« Plus sombre, plus cinglĂ© Â», c’est ce que j’ai pu lire sur une des affiches annonçant le film The Batman. Si c’était Ă©crit, c’était pour donner envie. Donc, ce qui est « sombre et cinglĂ© Â» augmente l’envie ou le dĂ©sir.

 

AprĂšs avoir dit au revoir Ă  ma fille au centre de loisirs, j’ai pris le chemin vers mon premier centre de loisirs pour adultes : la gare pour aller Ă  Paris.

 

J’ai commencĂ© par rater le train. J’en ai profitĂ© pour aller acheter des journaux. En dĂ©couvrant le dessin en premiĂšre page, le jeune vendeur s’est d’abord mis Ă  rire. Puis a commentĂ© :

 

« Ah, lui, il faut pas le frustrer
. Â». De qui parlait le jeune vendeur de journaux ĂągĂ© d’une vingtaine d’annĂ©es ? De Batman ?

 

Non, du PrĂ©sident russe Vladimir Poutine aprĂšs sa dĂ©cision d’agresser informatiquement d’abord puis militairement ( ce 24 fĂ©vrier 2022) l’Ukraine. Ce qui provoque une certaine rĂ©action en chaine de tensions internationales diverses. Sa caricature par le dessinateur et journaliste Riss fait la couverture du Charlie Hebdo sorti ce mercredi.

Couverture du journal ” Charlie Hebdo” sorti ce mercredi 2 mars 2022, montrant une caricature du PrĂ©sident russe Vladimir Poutine.

 

Les paroles les plus simples sont parfois les plus justes. Et ce jeune vendeur, que je voyais pour la premiùre fois à la gare d’Argenteuil, a dit beaucoup mieux- et plus- que bien des experts en une seule phrase.

 

Il y a plusieurs jours que nous sommes nombreux, au moins en occident, Ă  regarder le PrĂ©sident russe Poutine appliquer fin fĂ©vrier son plan de destruction de l’Ukraine. Un plan qui daterait au moins de fin dĂ©cembre 2021. Cette simple pensĂ©e me suffit pour admettre que lui et moi avons des centres de loisirs trĂšs diffĂ©rents.

 

Tous les Russes ne pensent pas comme le PrĂ©sident russe Vladimir Poutine. J’ai lu hier, comme d’autres journalistes de cinĂ©ma, envoyĂ© par des attachĂ©es de presse de cinĂ©ma,  un texte du rĂ©alisateur ukrainien SergueĂŻ Loznitsa. Dans ce texte, celui-ci raconte avoir reçu dĂšs le dĂ©but de l’invasion russe des messages de soutien d’autres rĂ©alisateurs russes lui disant leur honte devant cette invasion de l’Ukraine. 

 

Dans le métro parisien, ligne 9, ce jeudi 3 mars 2022.

 

«  Plus sombre et plus cinglĂ© Â», Le PrĂ©sident Poutine l’est sans aucun doute beaucoup plus que le nouveau Batman sorti ce mercredi. Mais je ne ferai pas partie des spectateurs pressĂ©s de voir de prĂšs  Ă  quoi peut ressembler la guerre en Ukraine.  

 

Et, il est sans aucun doute aussi d’autres personnalitĂ©s aussi sombres et cinglĂ©es que l’on ne voit plus ou que l’on n’entend pas, et qui agissent, tandis que nous nous fixons- Ă  raison- sur l’Ukraine depuis quelques jours. Et que nous essayons d’imaginer les consĂ©quences nĂ©fastes sur nos vies finalement trĂšs fragiles de ce conflit s’il se gĂ©nĂ©ralise.

 

C’est aussi parce-que nous n’avons pas toujours l’envie, la force ou le courage de regarder certaines horreurs en face que nous nous rĂ©fugions dans nos loisirs, qu’ils soient chimiques ou non.

Gare de Paris St Lazare, février 2022.

 

 

Remettons-nous « dans Â» Batman et dans la frustration. A la gare St Lazare, dĂšs la premiĂšre porte de validation, malgrĂ© mes prĂ©cautions, un homme s’engouffre derriĂšre moi. Il me « colle Â» pour passer avec et malgrĂ© moi. J’ai du mal Ă  supporter ces « ninjas Â» des transports (peut-ĂȘtre parce-que ce sont principalement des hommes) qui me comptent parmi leurs pigeons voyageurs. Je n’ai rien contre le fait d’aider quelqu’un Ă  passer. MĂȘme si je me doute que cette « complicitĂ© Â» pourrait m’ĂȘtre reprochĂ©e et me valoir un jour d’ĂȘtre sanctionnĂ© financiĂšrement. La fraude est le secret de ces usagers. Et je ne les juge pas pour cette action. Mais je n’aime pas ĂȘtre utilisĂ© sans mon accord. Instinctivement, souvent, alors, ma rĂ©action est un peu limitĂ©e. Je regarde voire dĂ©visage l’intrus. Quelques uns se dĂ©tournent et fuient. Certains, assez rares, ont un moment bref d’hostilitĂ© dans les yeux. Peut-ĂȘtre qu’un jour cela se passera mal entre l’un d’entre eux et moi. Mais je ne peux pas m’empĂȘcher de rĂ©agir Ă©tant donnĂ© la frĂ©quence de ce genre de comportement en rĂ©gion parisienne.

 

Avant hier, une dame africaine sans doute mon aĂźnĂ©e de plusieurs annĂ©es, m’a dit :

« Je passe avec toi Â». Je me suis fait un plaisir de la faire passer. Ensuite, alors que nous nous sĂ©parions, elle m’a remerciĂ©.

 

Le « ninja Â» de ce matin est un homme rĂ©glo. Alors que nous descendons l’escalator vers les lignes de mĂ©tro, Il se sent obligĂ© de m’expliquer que sa carte est « bloquĂ©e Â», commence Ă  sortir son portefeuille pour me prouver qu’il a bien son passe. Je lui rĂ©ponds :

 

 Â« Vous n’avez pas besoin de me montrer. Je ne suis pas contrĂŽleur Â». Et, amicalement, je pose ma main sur son Ă©paule pour le rassurer. Ce geste suffit. Il range aussitĂŽt son portefeuille et nous allons chacun dans notre direction.

Paris, les Halles, Mercredi 2 mars 2022.

 

Je prends une place pour la sĂ©ance de 9h45. Je montre mon billet Ă  l’entrĂ©e du cinĂ©ma. On me demande mon pass sanitaire devenu pass vaccinal. Devoir prĂ©senter son pass sanitaire ou vaccinal pour aller voir un homme-chauve souris sur un grand Ă©cran de cinĂ©ma est une expĂ©rience qu’il fallait assurĂ©ment vivre au moins une fois. Mais je ne fais aucun commentaire Ă  ce sujet.

On me confirme qu’il y avait bien une sĂ©ance Ă  9h. Mais que pour des « grandes productions comme Batman, il y a toujours deux sĂ©ances le matin Â».  

 

 

Je me dirige vers la salle lorsque je reconnais la voix et la musique de Jimi Hendrix. Que fait Jimi Hendrix  dans un complexe de cinĂ©ma UGC ? Une fois de plus, tous ces rebelles et marginaux, crĂ©atifs ou autres, qui se sont crĂ©Ă©s eux-mĂȘmes et ont pu ĂȘtre les Batman d’une autre vie font depuis longtemps partie de la marchandise dont on se sert pour appĂąter et fidĂ©liser le grand public dont je fais partie.

 

A peine vingt mĂštres plus loin, sur ma droite, j’aperçois une trentaine de personnes rassemblĂ©es prĂšs du bar. Non loin des photos d’acteurs et de rĂ©alisateurs prises par Eddy (Eddy BriĂšre). Des photos exposĂ©es maintenant dans ce cinĂ©ma depuis deux ou trois bonnes annĂ©es : Francis Ford Coppola, Mads Mikkelsen
.

 

Les personnes prĂšs du bar ne regardent pas, ne regardent plus ces photos. Elles ont une moyenne d’ñge de 30-35 ans. Elles semblent assez joyeuses, dĂ©tendues. Une femme, Ă  l’écart, Ă  une dizaine de mĂštres, la trentaine Ă©galement, les regarde, un talkie-walkie sous le bras. Elle porte une jupe.

 

Je lui demande : « Qu’est-ce qui se passe ? Â»

 

Elle me rĂ©pond, un peu de haut, assez pincĂ©e :

 

« Comme tous les mercredis, Monsieur, les chiffres des films qui sortent Â».

 

Moi, candide :

 

« Donc, il y a uniquement le personnel du cinĂ©ma
 Â».

 

Elle :

 

« Tout Ă  fait, Monsieur ! Â». Puis, une Ă  deux secondes plus tard, la voilĂ  qui part dans la direction opposĂ©e qui m’a vu arriver.

 

Un film, c’est aussi de la pub et des bandes annonces avant de le voir. Ce que l’on appelle la sĂ©ance. Dans ce cinĂ©ma, les sĂ©ances durent entre 15 et 20 minutes. On en parle rarement lorsque l’on parle d’un film que l’on est allĂ© voir. J’avais dĂ©jĂ  eu le projet d’en parler il y a un ou deux ans. Mais je ne l’avais pas fait. Or, cette pub et ces bandes annonces parlent aussi de notre Ă©poque. Peut-ĂȘtre autant voire davantage que le film que l’on va voir au cinĂ©ma. Donc, nous allons en parler. Avant de parler du film The Batman que je n’ai pas oubliĂ©. Et que j’ai bien vu ensuite.

 

 

Dans la salle de cinĂ©ma, d’abord, lorsque j’arrive avant que la sĂ©ance ne commence, il y a une quarantaine de personnes. Des hommes en majoritĂ©. Moyenne d’ñge : 35-40 ans. Je me rĂ©pĂšte avec la moyenne d’ñge du personnel du cinĂ©ma en train de cĂ©lĂ©brer les chiffres des entrĂ©es des films de la journĂ©e ? Cela peut dĂ©montrer que ce genre de film est peut-ĂȘtre regardĂ© et recherchĂ©  par un public qui ressemble Ă  ce personnel entrevu ou vice-versa. MĂȘme si dans la salle, sans me compter, j’aperçois aussi un homme et une femme, sĂ©parĂ©s par plusieurs rangs, qui doivent bien avoir une cinquantaine d’annĂ©es.

 

La premiÚre annonce qui me marque concerne le festival Série Mania qui se déroulera à nouveau à Lille, du 18 au 25 mars. Je ne suis jamais allé voir ce festival à Lille.

 

Puis la bande annonce pour le film Entre les vagues d’AnaĂŻs VolpĂ© retient mon attention. Il sortira le 16 mars.

 

Suit une pub pour la banque Le CrĂ©dit Agricole. Puis une pub pour le jeu vidĂ©o LĂ©gende PokĂ©mon Arceus «  seulement avec la Nintendo Switch Â». On nous parle ensuite du nouveau Multivan de Wolkswagen.

 

Le cinĂ©ma revient avec la bande annonce pour le film asiatique Moneyboys. On comprend qu’il est question d’un jeune homme qui, pour survivre Ă©conomiquement, devient escort et rencontre d’autres hommes. C’est la honte dans sa famille.

«  Tu mĂ©rites d’ĂȘtre aimĂ© Â» lui dit quelqu’un. Le film me paraĂźt bien.

 

La sĂ©rie Wonderworld nous informe que des femmes et des hommes agissent en toute conscience pour l’avenir de la planĂšte. Cela commence avec le documentaire intitulĂ© L’Arche de Tchernobyl.

 

« Je gĂšre Â», une campagne de sensibilisation du MinistĂšre (de la SantĂ© ou de l’IntĂ©rieur) nous parle de la prostitution des mineurs. Et nous dĂ©livre un numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone Ă  faire afin d’obtenir conseil et assistance : le 119.

 

Juste aprĂšs vient la bande annonce pour le film français Murder Party avec Eddy Mitchell. L’intrigue me fait penser au remake du film 8 femmes rĂ©alisĂ© par François Ozon il y a dix ou quinze ans (en 2002, en fait).

 

Pour faire passer ça, une pub pour le jeu vidĂ©o Horizon Forbidden West « seulement  sur Playstation Â». Et une pub pour le parfum Montblanc Legend Red.

 

AprĂšs, une nouvelle bande annonce pour le film Trois fois rien. Une pub pour la chaine Canal Plus «  Au cƓur de l’émotion Â» avec plein d’évĂ©nements sportifs, des cris et des grandes joies (Foot, course automobile, course moto, beaucoup d’hommes, quelques femmes). A nouveau une bande annonce pour un remake de Cyrano mais cette fois avec l’acteur nain devenu sans doute l’acteur nain le plus cĂ©lĂšbre du cinĂ©ma pour son rĂŽle dans Game of Thrones :

 

L’acteur Peter Dinklage que j’ai du plaisir Ă  revoir aprĂšs son rĂŽle de Tyrion Lannister dans Game of Thrones. La subtilitĂ© de son jeu fait que, dĂ©sormais, on le regarde lui au lieu de son nanisme. Quand je pense que je l’avais vu dans un rĂŽle secondaire au cinĂ©ma dans le film ça tourne Ă  Manhattan (rĂ©alisĂ© en 1995) de Tom DiCillo. A cette Ă©poque, je ne pouvais pas imaginer (et lui aussi sans doute) qu’il deviendrait l’acteur qu’il est aujourd’hui. PrĂšs de trente ans plus tard !

 

Une pub oĂč l’on voit une danseuse reprĂ©senter la joaillerie « Made in France Â» Gemmyo « jeune et joailler Â», une bande annonce pour le film français Goliath inspirĂ© de faits rĂ©els (avec les acteurs et rĂ©alisateurs Gilles Lellouche, Emmanuelle Bercot, Pierre Niney
) et une derniĂšre pub pour des crĂšmes HermĂšs Paris clĂŽturent la sĂ©ance.

 

Si cette description de la sĂ©ance d’avant film a semblĂ© fastidieuse Ă  lire avant d’avoir accĂšs Ă  mon compte-rendu proprement dit du film, cela signifie peut-ĂȘtre que l’on gobe rĂ©guliĂšrement- et depuis des annĂ©es- sans s’en rendre compte des quantitĂ©s d’informations autrement plus imposantes que celles-ci.

 

Le film The Batman, rĂ©alisĂ© par Matt Reeves, Ă  proprement parler, dure 2h56.

 

Je vais ĂȘtre gentil. Je vais Ă©crire tout de suite que ce film axĂ© sur le personnage de Batman, pour moi, n’est ni le meilleur. Ni le plus mauvais. Comme ça, celles et ceux qui n’en peuvent dĂ©jĂ  plus de lire cet article peuvent partir. Pour celles et ceux qui resteront, voici ce que je rajoute.

 

The Batman dĂ©bute par une vision floue. Cette vision floue joue avec nos souvenirs de l’histoire du personnage de Batman. On entend un air classique : L’AvĂ© Maria. Et une respiration Ă©touffĂ©e. On comprend ensuite qu’une maison bourgeoise, gardĂ©e par un policier paisible, est observĂ©e. Dans cette maison, un enfant dĂ©guisĂ©  joue avec une Ă©pĂ©e. Son pĂšre arrive et fait semblant de mourir en tombant lorsque l’enfant, un garçon, le tue avec son Ă©pĂ©e. C’est une scĂšne familiale heureuse. Le bonheur familial qui, on le sait, va disparaĂźtre brutalement. Puisque c’est le jour d’Halloween. «  Un Halloween maussade et joyeux Â».

 

On entend ensuite la voix, forcĂ©ment grave, de celui qui est Batman. Parce qu’une voix grave, c’est ce qui fait le mieux penser, dans un certain imaginaire, Ă  une voix d’outre-tombe. Au mĂȘme titre que la nuit est ce qui se rapproche aussi le plus de la mort. Nous apprenons donc que The Batman, jouĂ© par l’acteur Robert Pattinson,erre telle une Ăąme tourmentĂ©e depuis « deux annĂ©es Â», la nuit. Il se dĂ©mĂšne contre le crime. Mais il n’est qu’un homme et, Ă  ce titre, n’a pas le pouvoir d’ubiquitĂ© des divinitĂ©s.

 

Le crime a pris racine et est tentaculaire dans Gotham. Il se reproduit sans cesse. Batman, homme sans descendance, donc peut-ĂȘtre stĂ©rile, est attachĂ© Ă  cette ville qu’il ne peut quitter et dont la fertilitĂ© s’exprime par les pluies poissonneuses du crime. Mais seul Batman semble souffrir le plus de cette relation sans retour et assez sado-maso. MĂȘme s’il est celui qui cogne le plus fort, Batman souffre davantage que ceux qu’il combat et corrige.

Les malfrats sont comme des poissons dans l’eau dans cette ville croupie. Et les simples citoyens acceptent leur rĂŽle de croupiers et de victimes. Mais il y a pire.  

 

 

Il pleut beaucoup dans The Batman et il fait souvent assez sombre. Pour le rĂ©aliser, on dirait que Matt Reeves a au moins rĂ©visĂ© « son Â» Seven, la trilogie Blade avec l’acteur Wesley Snipes, « son Â» Dark Vador, son Matrix ou son The Crow

L’acteur Robert Pattinson dans le rĂŽle de Batman.

 

Je ne peux pas dire que Robert Pattinson soit ridicule dans le rĂŽle. Mais on dirait qu’il a forcĂ© sur l’écran total pour avoir cette pĂąleur de teint. Et puis, il y a comme une continuitĂ©, malgrĂ© lui, Ă  moins que ce ne soit souhaitĂ©, entre son rĂŽle de vampire qui l’a fait connaĂźtre dans Twilight et ce rĂŽle de chauve-souris humaine. Surtout si l’on se rappelle que le personnage de Dracula a aussi Ă  voir avec la chauve-souris.

On peut par instants trouver au visage de Bruce Wayne, lorsqu’il retire son masque de Batman, des reflets du Joker. Sauf que le jeu de Pattinson le laisse plutĂŽt sur la ligne du hĂ©ros « pur Â», faussement frĂȘle et assez romantique qu’il incarnait dans Twilight. On peut aussi trouver Ă  son cĂŽtĂ© grand enfant reclus et perdu dans son grand manoir des allures de MichaĂ«l Jackson.

 

«  Je suis la vengeance Â» rĂ©pond Batman Ă  quelques voyous qu’il vient rosser. Il y a des phrases bien choisies dans ce film. Des scĂšnes trĂšs bien rĂ©alisĂ©es. Une ville dont les Ă©lites sont Ă  la fois si gangrĂ©nĂ©es par la corruption mais aussi par l’impuissance et le dĂ©sespoir qu’elles font de Batman un homme de Foi religieuse. Et, je crois que je n’avais jamais regardĂ© le personnage de cette façon. CulpabilitĂ©, vengeance, rĂ©demption.

 

J’ai « aimĂ© Â» voir ces Ă©lites dĂ©foncĂ©es. Et l’une d’elle se confesser Ă  Batman : Le proc, qui semble ĂȘtre l’anagramme du porc « rĂ©vĂ©lĂ© Â» par le mouvement #MeToo.

 

Lorsque j’écris que j’ai « aimĂ© Â» : je veux dire que j’ai aimĂ© ce passage oĂč ces Ă©lites puissantes majoritairement blanches et masculines se rĂ©vĂšlent nues, simples, seules, dĂ©sarmĂ©es mais pas sans Ăąme au « club dans le club Â», sursis-purgatoire entre la comĂ©die des apparences Ă  la surface, et la derniĂšre marche vers le trĂ©pas. Dans Gotham, les Puissants sont finalement des morts vivants.

 

J’ai aussi cru apercevoir dans l’image du pĂšre assassinĂ© de Bruce Wayne/ Batman l’assassinat  du PrĂ©sident John F.Kennedy dont une partie de l’AmĂ©rique ne s’est visiblement pas toujours remise un demi-siĂšcle plus tard. Bien que JFK ait Ă©tĂ© moins vertueux qu’il ne l’ait montrĂ©.

Robert Pattinson/ Batman face Ă  Zoe Kravitz/Catwoman

 

Par contre, l’histoire d’amour platonique, car il faut bien une histoire impossible, entre Catwoman et Batman, ne passe pas. Ni l’éternelle course poursuite en voiture que j’ai trouvĂ©e mortellement longue. La Catwoman jouĂ©e par Zoe Kravitz m’a donnĂ© envie que l’on ressuscite celle jouĂ©e par Michelle Pfeiffer. OĂč sont passĂ©es les 7 ou 9 vies de Catwoman ? Je n’en vois que deux dans le film.

Je me demande la raison pour laquelle Zoe Kravitz a Ă©tĂ© choisie pour ce rĂŽle. J’ai plus vu en elle une actrice-mannequin faisant onduler sa voix et ses hanches pour faire « bien Â» lors de certaines partitions du film. Elle fait son travail mais je l’oublierai rapidement dans ce rĂŽle.  Je lui prĂ©fĂšre Michelle Pfeiffer, donc. Ou Carrie-Anne Moss, la Trinity de Matrix. Car il semble que Zoe Kravitz ait essayĂ© de rĂ©aliser un peu la synthĂšse des deux.

 

 

 

The Batman  est aussi un film oĂč il y a de gros roulements de tambour lorsqu’il s’agit d’entourer de musique certaines scĂšnes.

 

Mais le plus frustrant, pour moi, nous reparlons de la frustration, est que je m’attendais Ă  un Batman plus rude. Nous avons dĂ©jĂ  vu un Batman plus rude au cinĂ©ma. Mais je confonds peut-ĂȘtre avec la figure de Rorschach dans l’adaptation cinĂ©matographique de The Watchmen
 (2009).

 

MĂȘme le James Bond incarnĂ© par Daniel Craig dans Casino Royale ( 2006) est plus rugueux. Deux films qui ont plus de dix ans.

 

« Plus sombre et plus cinglĂ© Â», ce The Batman ? Pas tout Ă  fait pour moi.

 

Bon. Je ne regrette pas d’ĂȘtre allĂ© voir le film. Mais j’aurais aimĂ© plus. Mieux. MĂȘme s’il y a eu un gros et trĂšs bon travail rĂ©alisĂ© pour les dĂ©cors.

 

MĂȘme s’il y a des symboles forts : une Catwoman noire. Une maire de la ville de Gotham, hĂ©roĂŻque et noire. Un Lieutenant de police intĂšgre noir( l’acteur Jeffrey Wright). MĂȘme si on se demande comment fait-il, dans une ville aussi pourrie, pour travailler Ă  visage dĂ©couvert nuit et jour sans jamais se faire menacer de mort ? Mais, aussi, quand trouve-t’il le temps de dormir et, Ă©ventuellement, d’avoir une vie de famille ou de couple. Il encaisse aussi particuliĂšrement bien – mĂȘme pas une facture de la mĂąchoire- le crochet de pierre que lui assĂšne Batman. 

 

Peut-ĂȘtre que la faiblesse de ce film est de servir des situations entendues, d’une part, et, d’autre part, de ne pas avoir rĂ©ussi Ă  donner le tournis avec d’autres qui auraient pu faire la diffĂ©rence. Je pense par exemple Ă  ce moment oĂč Batman se rĂ©veille dans le commissariat de Gotham comme s’il Ă©tait dans une souriciĂšre. L’astuce pour s’en sortir fait trĂšs « cheap Â».

 

Vous reconnaissez l’acteur Colin Farell, vous, dans le rĂŽle de Oz/ Le Pingouin ?

 

Autrement, Colin Farrel est mĂ©connaissable et bon. Je ne l’ai pas reconnu. John Turturro est plutĂŽt bon. Paul Dano fait plus que bien mĂȘme s’il a dĂ©jĂ  jouĂ© des rĂŽles assez voisins ( Taking Lives-Destins violĂ©s ( 2004 ), There will be blood ( 2007).

 

 

Pour finir, Ă©couter certains spectateurs aprĂšs le film, dans la salle, m’a amusĂ©.

 

« Moi, je trouve que Catwoman, elle joue mal ! J’suis dĂ©solĂ© ! Â» a dit un jeune homme d’une vingtaine d’annĂ©es, voix grave, cheveux mi-longs, tee-shirt montrant le dessin d’une paire de seins, Ă  trois jeunes femmes avec lesquelles il se trouvait.

 

Plus tard, en sortant de la salle, le mĂȘme a poursuivi :

 

« J’aurais voulu que ce soit un vrai fils de pute ! Â» ; «  En fait, il y a pas de nuances ! ».

 

Peut-ĂȘtre que ce jeune homme, tout comme le jeune vendeur de journaux plus tĂŽt, Ă  propos du PrĂ©sident Vladimir Poutine, a-t’il Ă©tĂ© le plus juste, finalement, avec ses mots trĂšs simples ?

 

 

Dans le mĂ©tro qui m’a ramenĂ© Ă  la gare St Lazare, j’ai entendu un homme expliquer Ă  un autre qu’avec les « 14 jours de rĂ©traction Â» aprĂšs obtention d’un crĂ©dit, cela laissait un mois aux banques afin de placer l’argent et de percevoir des intĂ©rĂȘts. LĂ , aussi, c’étaient des mots trĂšs simples et trĂšs justes.

 

En rentrant chez moi, personne n’a essayĂ© de profiter de moi alors que je quittais la gare en passant la porte de validation. Peut-ĂȘtre Saint Batman me protĂšge-t’il.

 

Franck Unimon, ce mercredi 2 mars 2022.

 

 

 

 

 

 

Catégories
Corona Circus Crédibilité

La profession infirmiĂšre : La LĂ©gion Ă©trangĂšre

La profession infirmiĂšre : La LĂ©gion Ă©trangĂšre

 

« Qui prendra soin des infirmiĂšres ? Â»

 

Cette question presque philosophique fait la couverture du numĂ©ro 3763 de l’hebdomadaire TĂ©lĂ©rama de cette semaine. La semaine du 26 fĂ©vrier au 4 mars 2022.

 

Depuis que j’ai aperçu cette question une premiĂšre fois sur la couverture de TĂ©lĂ©rama, celle-ci m’a perfusĂ© au goutte Ă  goutte. Les premiers effets de ce « traitement Â» me poussent Ă  Ă©crire mes rĂ©ponses.

 

La couverture de TĂ©lĂ©rama, d’abord, donne aussi des rĂ©ponses et des indications.

 

Sur la couverture du TĂ©lĂ©rama de cette semaine, on aperçoit une femme aux cheveux chĂątains clairs, la tĂȘte dans les bras. EpuisĂ©e ou accablĂ©e. Elle doit avoir la trentaine tout au plus. En tout cas, elle incarne la jeunesse. Une jeunesse Ă©puisĂ©e ou accablĂ©e. Soit l’exact contraire de ce qu’est supposĂ©e incarner la jeunesse : l’optimisme, la vitalitĂ©, l’insouciance, le rire.

 

Une de ses mains porte un gant bleu. De ces gants utilisĂ©s aussi pour se protĂ©ger d’éventuelles expositions au sang. Celui des patients dont les infirmiĂšres prennent soin.

 

Le bras droit de celle qui nous est prĂ©sentĂ©e comme infirmiĂšre semble avoir un peu la chair de poule. Cela peut ĂȘtre dĂ» au froid, Ă  la fatigue. Ou Ă  la peur. Eventuellement protĂ©gĂ©e du sang ou d’autres secrĂ©tions par ses gants bleus, « l’infirmiĂšre Â» qui nous est montrĂ©e n’en reste pas moins exposĂ©e Ă  ces autres extrĂȘmes que sont le froid, la fatigue ou la peur. Ou la dĂ©pression. 

 

A ces extrĂȘmes, il faut en rajouter un autre qui combine puissance et impuissance :

 

La solitude.

 

Car l’infirmiĂšre est montrĂ©e seule. La mĂȘme photo montrant plusieurs infirmiĂšres dans la mĂȘme position parleraient moins de cette solitude. On peut Ă©videmment ĂȘtre seuls en Ă©tant Ă  plusieurs. Mais c’est une sorte de nomenclature : si l’on veut parler de la solitude, il faut isoler quelqu’un.

 

 

Je remercie l’hebdomadaire TĂ©lĂ©rama pour cette couverture. Pour aborder, sur quatre pages, le sujet de la condition des infirmiĂšres en France. Dans cet article, on apprend qu’il y a 700 000 infirmiĂšres en France. Et on « lit Â» que de plus en plus quittent l’hĂŽpital public ou la profession car dĂ©goutĂ©es par la dĂ©gradation des conditions de travail. Que cette dĂ©gradation s’est prononcĂ©e « depuis 2004 surtout, avec l’instauration de la tarification Ă  l’activitĂ© (T2A), qui, en rĂ©munĂ©rant les Ă©tablissements en fonction des actes mĂ©dicaux, a condamnĂ© les hĂŽpitaux publics aux affres financiers. Et transformĂ© les soignants en marathoniens du soin, fragilisant tout un systĂšme de santĂ© qui a dĂ», depuis, endiguer les vagues successives de Covid Â». (TĂ©lĂ©rama numĂ©ro 3763, page 18. Article Mathilde BlottiĂšre. Photos d’Anthony Micallef).

 

 

Remerciements et rĂ©serves :

 

Je remercie TĂ©lĂ©rama pour cet article. Mais j’aurais aimĂ© que, pour changer, que ce soit un homme qui ait Ă©crit cet article. Comme j’aimerais bien, aussi, que le Ministre de la SantĂ© et des affaires familiales et sociales soit plus souvent un homme qu’une femme.

 

Pour le dire autrement : La profession infirmiĂšre, la perception que l’on en a mais aussi la perception que l’on peut avoir de certains sujets de sociĂ©tĂ© en France restent subordonnĂ©s Ă  des visions et Ă  des conceptions tombĂ©es et restĂ©es dans les trappes du passĂ©.

 

On retrouve aussi ça parmi les femmes et les hommes politiques de France. Un demi siĂšcle aprĂšs sa mort, une bonne partie des femmes et des hommes politiques qui aspirent Ă  diriger la France sont lĂ  Ă  aspirer ce qui reste de la momie du GĂ©nĂ©ral De Gaulle. Et font de la rĂ©clame pour leur parti et leur programme en se servant des actes hĂ©roĂŻques et passĂ©s des autres (De Gaulle, Jeanne d’Arc,  Louis XIV, NapolĂ©on, ainsi que des Ă©crivains, des philosophes, des scientifiques qui ont marquĂ© l’Histoire française). 

 

Les personnalitĂ©s du passĂ© qui, aujourd’hui, malgrĂ© leurs travers ou leurs crimes, servent souvent de modĂšles avaient une vision. Ils croyaient en l’avenir, l’anticipaient, le prĂ©paraient, s’appliquaient Ă  «l’embellir Â». Aujourd’hui, si l’on regarde les femmes et les hommes politiques qui « rĂ©ussissent Â», ils semblent surtout se dĂ©marquer dans l’art d’élaborer des stratĂ©gies pour constituer des alliances, pour obtenir le Pouvoir, mais aussi dans l’art de faire de la rĂ©cupĂ©ration.

 

Des femmes et des hommes politiques qui ont une vĂ©ritable vision auraient anticipĂ© et fait le nĂ©cessaire pour Ă©viter que la profession infirmiĂšre, et d’autres professions, soit aussi vulnĂ©rable.

Dans le journal ” Le Canard EnchaĂźnĂ©” de ce mercredi 23 fĂ©vrier 2022.

 

Malheureusement, je vais aussi devoir ajouter qu’une sociĂ©tĂ© vĂ©ritablement Ă©clairĂ©e saurait aussi parler de la profession infirmiĂšre, mais aussi la raconter et la faire parler, Ă  d’autres moments que lorsque ça va mal. Parce-que si l’on peut reprocher aux Ă©lites politiques de France de s’ĂȘtre prĂ©occupĂ©es de surtout prendre soin d’elles, de leurs proches ou de leurs alliĂ©s, on peut aussi reprocher Ă  celles et ceux qui diffusent l’information (donc, parmi eux, des journalistes) de parler principalement de la profession infirmiĂšre pour relater ses difficultĂ©s comme ses souffrances rĂ©elles. 

 

Dans notre pays  de grands philosophes et de grands intellectuels, on dirait qu’il est impossible, aussi, de parler de ce que la profession infirmiĂšre a rĂ©ussi et rĂ©ussit. On dirait que les trĂšs hauts penseurs de ce pays sont incapables de valoriser ou d’expliquer le travail qui peut ĂȘtre rĂ©alisĂ© par la profession infirmiĂšre. Une profession qui, pour ĂȘtre exercĂ©e, nĂ©cessite moins d’annĂ©es d’étude que ces Ă©lites n’en n’ont faites, Ă©lites,  qui imposent leur mainmise sur une grande partie des moyens d’expression.

 

 

Je remercie donc TĂ©lĂ©rama et tous les autres journaux ou hebdomadaires qui ont Ă©crit ou Ă©criront Ă  propos de la profession infirmiĂšre. C’est nĂ©cessaire et utile. Cela apporte sans aucun doute un rĂ©confort salutaire aux soignants qui se sentent ainsi moins invisibles et moins ignorĂ©s.

 

Mais ces articles, celui de TĂ©lĂ©rama et d’autres mĂ©dia, ne suffiront pas pour que la situation infirmiĂšre s’amĂ©liore.

Le Télérama numéro 3763, du 26 février 2022 au 4 mars 2022, page 18.

 

« C’était la guerre Â»

 

« Nous sommes en guerre
 Â» avait dit le PrĂ©sident Emmanuel Macron ” De Gaulle” ( lequel, d’aprĂšs les sondages, devrait ĂȘtre rĂ©Ă©lu cette annĂ©e) pendant son  allocution tĂ©lĂ©visĂ©e pour annoncer le premier confinement dĂ» Ă  la pandĂ©mie du Covid ( Panorama 18 mars-19 avril 2020).

 

C’était en mars 2020. Et, je crois que je travaillais de nuit, dans le service de pĂ©dopsychiatrie oĂč j’étais encore Ă  cette Ă©poque. J’avais regardĂ© une partie de cette allocution sur la tĂ©lĂ© du service alors que les jeunes hospitalisĂ©s Ă©taient couchĂ©s.

 

Cela me paraĂźt dĂ©jĂ  trĂšs loin. C’était pourtant il y a juste Ă  peine deux ans.

 

Il y a quelques jours, j’ai discutĂ© avec une jeune collĂšgue infirmiĂšre intĂ©rimaire. Elle doit avoir 35 ans tout au plus. A peu prĂšs l’ñge de l’infirmiĂšre que l’on voit sur la couverture de TĂ©lĂ©rama. Cette jeune collĂšgue infirmiĂšre m’a appris avoir travaillĂ© pendant dix ans dans un service de rĂ©animation dans un hĂŽpital de banlieue prĂšs de chez moi que je « connais Â». Quand je lui ai demandĂ© pourquoi elle avait quittĂ© son poste alors que, visiblement, elle aimait « Ă§a Â», elle m’a parlĂ© de la pandĂ©mie du Covid en ces termes :

 

 

«  C’était la guerre
. Â». Le mĂȘme mot utilisĂ© par le PrĂ©sident Emmanuel Macron avant le premier confinement. Pourtant, je n’ai pas fait le rapprochement. Tout simplement parce-que le PrĂ©sident Macron et quelques autres n’ont pas fait la mĂȘme guerre que beaucoup d’autres. Un mĂȘme mot pour deux expĂ©riences opposĂ©es et trĂšs diffĂ©rentes.

 

 

Comme principale expĂ©rience d’un service de rĂ©animation, j’ai uniquement les deux stages effectuĂ©s durant ma formation d’infirmier. Ma mĂšre, ancienne aide-soignante dans un service de rĂ©animation, a connu cet univers bien plus que moi.

NĂ©anmoins, lorsque cette jeune collĂšgue, dĂ©jĂ  « ancienne Â» infirmiĂšre de rĂ©a m’a dit que « C’était la guerre pendant la pandĂ©mie du Covid », je n’ai pas eu besoin de dĂ©tails supplĂ©mentaires. A aucun moment je n’ai eu le besoin de vĂ©rifier ses propos en lui demandant des exemples. C’était immĂ©diatement concret pour moi. Et, il Ă©tait aussi indiscutable pour moi que cette jeune collĂšgue infirmiĂšre, et ses collĂšgues, durant la pandĂ©mie du Covid, avaient traversĂ© des conditions de travail trĂšs difficiles. Des conditions de travail insupportables qu’elles avaient dĂ», pourtant, une fois de plus
.supporter. Parce-que l’histoire des conditions de travail des infirmiĂšres, au moins depuis trente ans, est que, Ă©trangement, la souffrance soignĂ©e par les infirmiĂšres semble se « transvaser Â» indĂ©finiment dans leurs propres conditions de travail. Les infirmiĂšres soignent des personnes qui souffrent. Mais il semble dĂ©sormais inĂ©luctable que pour soulager les autres, les infirmiĂšres doivent accepter de souffrir en plus en plus elles-mĂȘmes. Et porter sur leurs Ă©paules ces peurs, ces souffrances et cette mort que le monde des dĂ©cideurs et des “winner” fuit et dont il se dĂ©barrasse au plus vite.

La souffrance et les Ă©tats de faiblesse, de handicap et de mort, sont en quelque sorte des “dĂ©chets” que l’infirmiĂšre est chargĂ©e de prendre dans ses bras. “On” est bien content qu’elle soit lĂ  pour s’en occuper. Mais sans faire de bruit. “On” lui jette quantitĂ© de “dĂ©chets” sur la tĂȘte par le biais d’une colonne verticale depuis plusieurs immeubles de dix huit Ă©tages. Et, c’est Ă  elle de se dĂ©merder avec ça. Elle est “payĂ©e” pour ça. Et, elle devrait mĂȘme remercier pour cette gĂ©nĂ©rositĂ© qui lui est faite d’ĂȘtre salariĂ©e. Alors que ce qu’on lui permet de vivre est bon pour son karma. Du reste, elle a choisi cette vie-lĂ . Alors, qu’elle ne se plaigne pas…

 

La profession infirmiĂšre continue d’avoir l’image d’une profession de foi religieuse,  oĂč la crucifixion serait le nirvana de l’infirmiĂšre ou de l’infirmier, alors que la sociĂ©tĂ© a Ă©voluĂ©. Et que les ĂȘtres qui dĂ©cident de devenir infirmiĂšres et infirmiers ont une autre conception de la vie, une autre façon de concevoir leur vie personnelle et professionnelle, qu’il y a un demi siĂšcle.

 

Et, je peux en parler un peu. A « l’époque Â» de ma mĂšre et d’une de mes tantes (sƓur de ma mĂšre), en rĂ©gion parisienne, il Ă©tait courant qu’une soignante fasse toute sa carriĂšre dans le mĂȘme hĂŽpital, dans un voire dans deux services.

 

 C’était il y a plus de trente ans. OĂč l’aspiration commune, une fois le diplĂŽme d’Etat d’infirmier obtenu, Ă©tait d’obtenir un poste de titulaire. Rares Ă©taient les infirmiĂšres et infirmiers qui ne faisaient que « de» l’intĂ©rim ou des vacations. Lorsqu’entre 1989 et 1992, je faisais un peu d’intĂ©rim, Ă  droite Ă  gauche, peu aprĂšs mon diplĂŽme, parmi les autres intĂ©rimaires, je croisais surtout des infirmiers et des infirmiĂšres sensiblement plus ĂągĂ©es que moi et qui avaient un poste de titulaire ailleurs.

 

Autre anecdote : je me rappelle maintenant, par amour pour ma copine d’alors, ĂȘtre allĂ© rencontrer Ă  son domicile, Ă  Paris, le poĂšte Guillevic, autrement plus ĂągĂ© que moi. Ce devait ĂȘtre entre 1990 et 1992. Lorsque je lui avais expliquĂ© que je travaillais par intĂ©rim ( je vivais encore chez mes parents et avais repris des Ă©tudes en parallĂšle), celui-ci, mi-interloquĂ©, mi-contrariĂ©, m’avait en quelque sorte demandĂ© si je “jouais” en quelque sorte avec le travail. J’avais alors senti chez lui une espĂšce de respect moral du travail salariĂ©. On se devait Ă  son poste de salariĂ©. Le travail Ă©tait un engagement sĂ©rieux. Et pas une sorte de “papillonnage”. A cette Ă©poque, mes missions par intĂ©rim consistaient Ă  faire une mission d’une journĂ©e dans un service. Et, un autre jour, ou une nuit,  dans un tout autre service et dans un autre Ă©tablissement hospitalier Ă  Paris ou en rĂ©gion parisienne. Si l’intĂ©rim existait dĂ©ja dans le monde du travail dans les annĂ©es 90 d’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, il Ă©tait moins rĂ©pandu parmi les jeunes infirmiĂšres et infirmiers diplĂŽmĂ©s de ma connaissance. La norme, c’Ă©tait d’avoir un poste fixe puisque le diplĂŽme d’Etat d’infirmier, en rĂ©gion parisienne, assurait la sĂ©curitĂ© de l’emploi. Et que c’Ă©tait alors la prioritĂ© : la sĂ©curitĂ© de l’emploi, fonder un couple, faire des enfants, acheter une maison ou un appartement si on pouvait…..

 

 

A l’inverse, depuis Ă  peu prĂšs dix ans, environ, en rĂ©gion parisienne, il est devenu assez courant de rencontrer des infirmiĂšres et des infirmiers, qui, une fois diplĂŽmĂ©s, prĂ©fĂšrent ĂȘtre intĂ©rimaires et/ou vacataires. Et, concernant celles et ceux qui sont titulaires de leur poste, ceux ci sont aussi plus mobiles qu’il y a trente ans. Lorsque j’ai commencĂ© Ă  m’établir comme infirmier en psychiatrie il y a bientĂŽt trente ans, j’avais travaillĂ© avec des collĂšgues qui pouvaient rester Ă  leur poste cinq ans ou davantage. Aujourd’hui, selon les services, les plus jeunes infirmiĂšres et infirmiers peuvent ne rester que deux ou trois ans puis partir pour un autre service. Ou, Ă©ventuellement, demander une disponibilitĂ©.

 

 

C’est à ce genre d’information que l’on comprend, aussi, qu’une profession change, qu’une façon de l’exercer, mais aussi, de s’affirmer, diffùre par rapport à avant.

 

 

RĂ©pondre Ă  la question : « Qui prendra soin des infirmiĂšres ? Â»

 

Cette question en couverture de TĂ©lĂ©rama, hebdomadaire qui bĂ©nĂ©ficie d’un lectorat Ă©largi, a l’avantage, comme on dit, de « jeter un pavĂ© dans la mare Â». C’est sans aucun doute le but aprĂšs la pandĂ©mie du Covid, mal gĂ©rĂ©e, mal anticipĂ©e et mal communiquĂ©e par les Ă©lites au moins politiques, mais aussi scientifiques, de France. Mais aussi aprĂšs le « scandale Â» provoquĂ© par la publication rĂ©cente du livre Les Fossoyeurs  de Victor Castanet. Livre que je n’ai pas encore lu. Mais dont le peu que je « sais Â» du contenu ne m’étonne pas :

 

J’ai fait quelques vacations, il y a plus de dix ans, dans une clinique psychiatrique gĂ©rĂ©e par le groupe OrpĂ©a. Groupe privĂ© mentionnĂ© dans le livre de Victor Castanet.  Et, en 1988-1989, encore Ă©lĂšve infirmier, j’avais fait des vacations de nuit dans une clinique de rĂ©Ă©ducation fonctionnelle qui, depuis, est devenue la propriĂ©tĂ© du groupe OrpĂ©a. J’ai donc une « petite Â» idĂ©e des prioritĂ©s du groupe OrpĂ©a concernant les conditions de travail des infirmiĂšres.

 

 

Et si certaines Ă©lites dĂ©couvrent en 2022 avec le livre de Victor Castanet qu’il se dĂ©roule des Ă©vĂ©nements indĂ©sirables et indĂ©cents dans certains Ă©tablissements de santĂ© de France, pour cause de recherche dĂ©bridĂ©e de bĂ©nĂ©fices, j’hĂ©site entre le cynisme, l’hypocrisie ou la cĂ©citĂ© pour qualifier leur Ă©tat d’esprit.

 

 

Je crois aussi Ă  la cĂ©citĂ© et Ă  l’ignorance de certaines Ă©lites concernant les trĂšs mauvaises conditions de travail dans un certain nombre d’établissements de santĂ© publics et privĂ©s, parce-que devant cette couverture de TĂ©lĂ©rama et cette question « Qui prendra soin des infirmiĂšres ? Â» j’en suis arrivĂ© Ă  comprendre que, pour beaucoup de personnes, les infirmiĂšres font partie d’une lĂ©gion Ă©trangĂšre.

 

La France, comme d’autres pays, est constituĂ©e de diverses « lĂ©gions Ă©trangĂšres civiles Â» prĂȘtes Ă  donner le meilleur d’elles-mĂȘmes. On pourrait penser que la grandeur d’un pays ou de son dirigeant se mesure- aussi- Ă  sa capacitĂ© Ă  honorer et Ă  prĂ©server « les lĂ©gions Ă©trangĂšres Â» qui se dĂ©mĂšnent. Mais, visiblement, ce n’est pas avec ce genre d’objectifs en tĂȘte qu’est gĂ©rĂ© le pays dans lequel nous sommes.

 

 

Les infirmiĂšres travaillent et vivent dans le mĂȘme pays que des millions d’autres personnes qu’elles croisent, soignent, accompagnent, soutiennent, sauvent. Les infirmiĂšres  protĂšgent plus de personnes, de tous horizons, qu’elles ne peuvent s’en rappeler. Et elles sont admirĂ©es pour cela.  Pourtant, malgrĂ© ça, elles n’en demeurent pas moins Ă©trangĂšres Ă  cette Nation. Les infirmiĂšres peuvent faire penser Ă  des sauveteurs en mer qui, souvent, risqueraient leur vie personnelle et familiale, mais aussi leur santĂ©, pour d’autres qui sont en train de se noyer. Et qui, une fois en bonne santĂ©, oublieraient par qui ils ont Ă©tĂ© sauvĂ©s, trouvant tout Ă  fait normal d’avoir Ă©tĂ© sauvĂ©s, alors qu’eux-mĂȘmes n’ont jamais sauvĂ© et ne sauveront jamais personne.

Le journal ” Le Canard EnchainĂ©” de ce mercredi 23 fĂ©vrier 2022. Au fond, Ă  gauche, Eric Zemmour tentant de noyer Marine Le Pen, PrĂ©sidente du Rassemblement National. A droite de ce tandem, Christiane Taubira, pour le Parti socialiste, et sa bouĂ©e, que, sur sa droite, Anne Hidalgo, Maire de Paris, Ă©galement pro Parti socialiste, vient de percer avec une aiguille. Au dessus, sur le le plongeoir, Le PrĂ©sident Macron attendant le bon moment pour plonger dans la campagne pour les Ă©lections prĂ©sidentielles qui vont dĂ©buter en avril. Devant Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Ă©lu Ă©cologiste. Devant Jadot, Fabien Roussel, reprĂ©sentant du Parti Communiste Français. Au premier plan, agitant les bras, Jean-Luc MĂ©lenchon de la France Insoumise. DerriĂšre lui, Eric Ciotti avec son cou de Boa, n’espĂ©rant qu’une chose, que son “alliĂ©e”, ValĂ©rie PĂ©cresse, qui lui a Ă©tĂ© choisie, se noie.

 

 

Jetables, Ă©jectables….

 

 

« IndigĂšnes, ouvriĂšres, colonisĂ©es, secondaires, subalternes, domestiques, nĂ©gligeables, accessoires, jetables, Ă©jectables, banlieues Ă©loignĂ©es Â», on dirait que ces termes sont faciles Ă  juxtaposer avec la profession infirmiĂšre.

 

Pour ces quelques raisons, je ne crois pas à un assaut de lucidité spontané des élites en faveur des infirmiÚres.

Je crois que les infirmiĂšres sont les personnes les plus compĂ©tentes pour rĂ©pondre Ă  cette question posĂ©e par TĂ©lĂ©rama. Certaines ont commencĂ© Ă  y rĂ©pondre en prĂ©fĂ©rant l’intĂ©rim et les vacations Ă  un poste de titulaire. D’autres en « faisant Â» des enfants. Ou en changeant de mĂ©tier.

 

Si l’on regarde les Ă©lites, qui, souvent, servent de modĂšles, il existe d’autres rĂ©ponses possibles.

Coronavirus Circus 2Ăšme Panorama 15 avril-18 Mai 2020 par Franck Unimon

 

Franck Unimon, vendredi 25 février 2022.