
Marcher jusquâĂ un Maitre de Kung Fu Wing Chun traditionnel
Me faire marcher
Cela doit faire deux semaines que je n’ai pratiquĂ© le karatĂ© avec Maitre Jean-Pierre Vignau. Le dojo est fermĂ©. Jean-Pierre est actuellement Ă Agde oĂč il dirige son stage de karatĂ© estival jusqu’au dĂ©but du mois d’aout. Et, ma derniĂšre sĂ©ance avec mon club d’apnĂ©e doit dater de bientĂŽt un mois.
A partir de 14h 15, ce samedi, jâai commencĂ© Ă marcher depuis la gare du RER A de Vincennes. Il faisait trente degrĂ©s ou plus.
Cela a finalement durĂ© plus que les dix minutes prĂ©vues. Parti de chez moi, Ă Argenteuil, un peu avant 13h30, sans dĂ©jeuner, jâai fini par trouver lâendroit aux alentours de 15 heures. Je suis passĂ© par la Croix de Chaveaux, la rue de Paris, devant la station de mĂ©tro Robespierre de la ligne 9.
A Vincennes, les gens interrogĂ©s, bien que dĂ©sireux de mâaider, ne savaient pas oĂč se trouvait la rue Robespierre, Ă Montreuil.
Je me suis sĂ»rement trompĂ© dâitinĂ©raire. Comme cela arrive souvent lors des « premiĂšres fois ».
Il y avait plus simple, plus facile et plus court pour arriver au 71, rue Robespierre. Le nom de cette rue me disait quelque chose. Jây Ă©tais sans doute dĂ©jĂ allĂ© mais je nâarrivais pas Ă me rappeler les circonstances.
Mais je ne regrette pas toute cette marche.

Je regrette plutÎt de ne pas avoir fait plus tÎt, et plus souvent, ce genre de démarche.
Je regrette de mâĂȘtre trop souvent, trop facilement, contentĂ© dâentrer dans des magasins. Il y en a tellement. Tout le temps. Et toujours. Et quand il nây en nâa pas assez, on sâennuie et on va lĂ oĂč il y en a plein Ă aller voir.
Je regrette dâavoir fait le mĂȘme genre de rencontres : Dâavoir jouĂ© plusieurs fois le mĂȘme rĂŽle devant des publics diffĂ©rents. Et semblables. De mâĂȘtre rendu Ă des endroits ou Ă des soirĂ©es parce que cela se faisait dây ĂȘtre. Et pour y ĂȘtre dâune façon qui, finalement, maintient la soif et le manque plus quâelle ne lâapaise.
Je suis trĂšs dur avec moi-mĂȘme ? Oui, en ce sens que jâai vĂ©cu et vis aussi des moments trĂšs agrĂ©ables. Non, lorsque je commence Ă entrevoir cette importance que jâai pu donner et peux donner Ă certaines expĂ©riences.
Non, si je considĂšre la façon dont peuvent ĂȘtre regardĂ©s les Arts Martiaux aujourdâhui.
Je suis dĂ©solĂ© devant cette dĂ©saffection connue, en nombre de pratiquants, par les Arts Martiaux. Les chiffres de la baisse du nombre de pratiquants dâArts Martiaux sont Ă©voquĂ©s de temps Ă autre dans certains mĂ©dia spĂ©cialisĂ©sâŠdans les Arts Martiaux. Ce sujet ne sera pas Ă©voquĂ© au journal de 20 heures. Et encore moins sur Cnews ou dans des mĂ©dia-potins du type Gala, Closers ou Paris-Match.
Ce que « veulent » ces mĂ©dia, et, officiellement, la majoritĂ© dâentre nous, câest du buzz et du spectacle. Du rapide. De lâanti-rides.
Ce qui est efficace. Ce qui, en deux ou trois mouvements, change tout de maniÚre définitive. Et parfaite.
ProblĂšme : la perfection et la plĂ©nitude ne sâobtiennent pas exactement en deux-trois coups de reins ou de bistouris. Tous les niqueurs de la Terre, toutes les niqueuses de la Terre, quel que soit leur domaine dâexpertise, et tous les adeptes de la chirurgie esthĂ©tique physique et mentale le savent.
Lâeffet obtenu ne dure pas.
Le sentiment de victoire totale et absolue reste provisoire. Il faut donc ravaler et recommencer Ă un moment ou Ă un autre.
Soit parce-que lâon finit par sâapercevoir quâil nous manque quelque chose. Ou parce-que quelquâun arrive Ă faire ou Ă obtenir « mieux » ou plus que nous et, dâune certaine façon, menace notre « rĂ©ussite ».
RĂ©flexions dâun dĂ©primĂ©
Ce sont des remarques de dĂ©primĂ©. Et, jâĂ©tais dĂ©primĂ© hier aprĂšs-midi. Mais jâĂ©tais normalement dĂ©primĂ©. Je savais â et sais- largement encore faire la diffĂ©rence entre le trĂ©pas et des vacances estivales. Et jâĂ©tais, et suis, encore en vacances pour Ă peu prĂšs une dizaine de jours.
MalgrĂ© le soleil et les sourires, la dĂ©prime ne se lit pas sur les visages ni dans le bronzage. Actuellement, il se trouve quantitĂ© de personnes en vacances qui sâexposent au soleil. Parmi elles se trouvent un certain nombre de personnes dĂ©primĂ©es. Elles ont beau ĂȘtre tranquillement allongĂ©es sur le sable, reproduire une certaine quantitĂ© de coĂŻts rĂ©guliers, ou rire Ă peu prĂšs tous les jours, la rentrĂ©e ne sera pas des plus faciles pour elles.
Et elles le savent.
Ce sont celles et ceux qui les entourent -et croient les connaĂźtre- qui le savent moins.
Je connaissais en effet la rue Robespierre, Ă Montreuil. Nous nous Ă©tions arrĂȘtĂ©s dans cette rue, il y a un an ou deux, ou peut-ĂȘtre plus, ma compagne, ma fille et moi, en voiture. Pour aller faire des courses dans le magasin bio Les Nouveaux Robinsons. Jâai encore oubliĂ© dâoĂč nous revenions.
A une centaine de mĂštres, environ, ou peut-ĂȘtre moins, de ce magasin bio, il y a cette acadĂ©mie de Kung Fu Wing Chun prĂ©sente lĂ depuis plusieurs annĂ©es, ouverte et dirigĂ©e par Sifu Didier Beddar.
En 1993, Didier Beddar avait ouvert une premiĂšre salle dâArts Martiaux dans le 20Ăšme arrondissement de Paris.
Je suis dĂ©solĂ© que les gens, dans une grande majoritĂ©, se dĂ©tournent des Arts Martiaux ou ne les voient que comme une activitĂ© folklorique fanĂ©e parce-que les Arts Martiaux aident Ă vivre. Et pour sâaider Ă vivre, il est devenu courant dâaller vers la facilitĂ© :
Il existe bien plus de pharmacies ayant pignon sur rue que de salles dâArts martiaux ou de dojos ouverts. Certains mĂ©dicaments dispensĂ©s dans les pharmacies sont indispensables. Dâautres, moins.
Mais on a beaucoup plus facilement accĂšs Ă un mĂ©dicament « dĂ©livrĂ© » sur ordonnance ou sans ordonnance quâil suffit de se mettre dans la bouche tel un hostie quâĂ une sĂ©ance avec un Maitre dâArts Martiaux.
Peut-ĂȘtre quâhier, Ă ma place, au lieu de se rendre Ă lâacadĂ©mie de Kung Fu Wing Chun de Didier Beddar, que dâautres personnes se seraient contentĂ©es dâun comprimĂ© de lexomil ou de lysanxia. Ou, pourquoi, pas de Prozac ? Ou de cannabis. Ou dâun peu de Vodka. Ou dâune partie de fesses avec la premiĂšre personne disponible et volontaire.

On peut aller danser, aussi. Mais pour danser, il faut souvent attendre la nuit. Et on y va gĂ©nĂ©ralement avec un groupe d’amis ou de connaissances. Des annĂ©es que cela n’est plus arrivĂ©. Cela nous est passĂ© sans mĂȘme y penser. Et sans que cela ne nous manque non plus.
Mais je n’exclue pas d’y retourner. J’Ă©coute toujours de la musique. Du Konpa des annĂ©es 70, c’est vrai. Mais aussi Hollie Cook ( Looking for real love) et aussi, derniĂšrement, Dua Lipa :
Hallucinate…
Peut-ĂȘtre quâhier, Ă ma place, dâautres personnes seraient parties faire du « shopping » pour se changer les idĂ©es. En journĂ©e, c’est possible.
Jâai fait du « shopping » pendant des annĂ©es. Depuis quelques mois, je mâaperçois que je me comporte diffĂ©remment avec cet Ă©chappatoire. Mais aussi dans les magasins oĂč je rentre.
Hier, sur le trajet pour aller Ă lâAcadĂ©mie de Didier Beddar, en sortant de la gare St Lazare, je suis tombĂ© sur un nouveau magasin Doc Martens, dans la rue du Havre. Je « connais » cette rue. Jâaime assez cette marque de chaussures. Ce magasin nâĂ©tait pas lĂ auparavant. Il avait ouvert la veille.
Jây suis entrĂ©. Jâai fait un tour pour voir. En ayant lâimpression dâĂȘtre un peu comme lâenfant assez facilement dĂ©tournĂ© de son intention de dĂ©part.
A lâintĂ©rieur du magasin, se trouvaient de jeunes vendeurs souriants, accueillants et trĂšs appliquĂ©s assurant la relĂšve de toutes ces vendeuses et de tous ces vendeurs que nous avons rencontrĂ©s depuis lâenfance.
Ces vendeurs devaient avoir tour juste une vingtaine dâannĂ©es. Pour eux, câĂ©tait sans aucun doute un poste Ă trĂšs haute responsabilitĂ©. Et câest une trĂšs haute responsabilitĂ©.
Car câest du travail que de savoir recevoir des clients diffĂ©rents, de tous les Ăąges, de toutes les catĂ©gories sociales, directement, dans une grande ville comme Paris. Dans une rue aussi passante et commerçante.
Il sâagit de rĂ©ussir.
De donner satisfaction Ă son employeur. De parvenir Ă bien sâentendre avec ses collĂšgues. De rester souriant et accueillant malgrĂ© les contrariĂ©tĂ©s diverses que lâon peut vivre personnellement.
Car on est une vitrine. Une image. On reprĂ©sente le magasin. La marque. Et on ne doit, en aucun cas, ĂȘtre un prĂ©judice ou une menace, pour le magasin et la marque.
Il ne faut pas (se) rater.

Esprit martial
JâĂ©tais dans lâAcadĂ©mie depuis moins de deux minutes. Jâavais un peu discutĂ© avec une dame qui assistait Ă la sĂ©ance et qui venait de me dire que lâun des pratiquants, lĂ , dont je voyais le dos, faisait partie des enseignants. Lorsquâun autre enseignant est venu me voir. Jâavais Ă peine commencĂ© Ă lui parler que, du fond de la salle, alors quâil sâentraĂźnait avec quelquâun, Sifu Didier Beddar mâa vu. Jâai vu quâil mâavait vu. Le mĂȘme regard, Ă travers la salle, malgrĂ© tous les pratiquants (une bonne quarantaine) qui occupaient lâespace que Maitre LĂ©o Tamaki lorsque, sans le prĂ©venir, jâĂ©tais venu assister Ă un de ses stages lâĂ©tĂ© dernier.
Le Maitre pratique ou enseigne Ă lâintĂ©rieur du dojo mais reste ouvert Ă ce qui arrive de lâextĂ©rieur. Ce nâest pas le rĂ©sultat dâune angoisse particuliĂšre. PlutĂŽt une forme dâhyper-vigilance et dâĂ©veil ou dâattention Ă laquelle on peut parvenir lorsque lâon a suffisamment assimilĂ© ce que lâon pratique. Le guitariste qui connaĂźt sa gratte, lorsquâil est rĂŽdĂ©, peut jouer, juste et bien, ou improviser, tout en voyant ce qui se passe dans la salle. Tout en discutant. Et si un de ses acolytes sur scĂšne, Ă un moment ou Ă un autre, amĂšne une variation, il va lâentendre et jouer en fonction de cette variation. Sâil sâest suffisamment accordĂ© avec ses acolytes. Sâil est suffisamment maitre de ses doigts et de sa guitare.
Les Maitres dâArts martiaux, mais aussi les enseignants et les professeurs de sports de combats, rappellent souvent quâune arme blanche est une extension du corps.
Le dojo, aussi, est une extension du corps â et de lâesprit- du Maitre.
Un Maitre prend possession de lâespace dans lequel il enseigne ou pratique. Comme nous pouvons prendre possession de notre maison. Il est donc normal que Didier Beddar mâait aperçu trĂšs vite aprĂšs mon arrivĂ©e dans son acadĂ©mie. MĂȘme si cela mâa de nouveau surpris comme jâavais pu ĂȘtre surpris que LĂ©o Tamaki mâait vu arriver, alors que jâĂ©tais encore dans la cour intĂ©rieure prĂ©cĂ©dant lâentrĂ©e du dojo. ( Dojo 5 ).
Mais il est vrai que LĂ©o Tamaki avait une vue directe, depuis lĂ oĂč il se trouvait, sur cette cour intĂ©rieure. Ce qui a peut-ĂȘtre aussi contribuĂ© aux choix de LĂ©o Tamaki pour ce dojoâŠ..
Maitre Jean-Pierre Vignau, avec lequel jâai dĂ©butĂ© le karatĂ© cette annĂ©e, lorsque jâentre dans le dojo, est souvent postĂ© Ă un endroit stratĂ©gique depuis lequel, par un jeu de miroirs, il voit qui entre avant dâĂȘtre vu lui-mĂȘme. ( Le Dojo de Jean-Pierre Vignau).
Ce nâest pas de la parano. MĂȘme si Maitre Jean-Pierre Vignau a pu me dire :
« Je suis parano ».
Pour moi, cet Ă©tat dâesprit est de lâesprit martial. Câest ĂȘtre attentif Ă son environnement. Voire, Ă lâĂ©tat ou aux intentions de celle ou de celui qui sâamĂšne.
Je continue de penser quâun Maitre ou une Maitresse dâArts martiaux, lorsquâil nous voit arriver la premiĂšre fois. Lorsquâil nous voit nous dĂ©placer. Respirer. Lorsquâil nous entend nous exprimer. Quâil « sait », en grande partie, Ă qui elle ou il a affaire.
Quâelle sait ou quâil sait presque dâoĂč nous venons. Qui nous sommes. La Maitresse ou le Maitre ne devine pas lâadresse de notre domicile. Ni notre date de naissance. Ni le prĂ©nom et le nom de notre premier Amour. Car, dans ce cas, ce serait de la voyance. Mais je crois que la Maitresse ou le Maitre a une idĂ©e, plutĂŽt juste, de notre vĂ©cu. De notre personnalitĂ©. De nos intentions. En tant quâĂȘtre humain. En tant que pratiquant martial.
Nous aussi, les gens lambdas, nous « faisons » ça avec nos contemporains. En fait, nous les gens lambdas, nous essayons de faire ça lorsque nous rencontrons quelquâun dans notre vie.
Mais la grande diffĂ©rence entre les Maitres et les gens lambdas, câest que, le plus souvent, les Maitres et les Maitresses, eux, ne se trompent pas. Ou beaucoup moins que la majoritĂ© dâentre nous. Il suffit de peu de temps, de peu de situations oĂč elles et ils nous voient Ă lâĆuvre, pour que les Maitresses et les Maitres « sachent » oĂč nous en sommes dans notre Ă©volution personnelle.
Câest ce que je crois encore pour lâinstant.

Assister au stage de Kung Fu Wing Chun : Pa ni ProblĂšm
« Pa ni ProblĂšm » mâa rapidement rĂ©pondu Didier Beddar aprĂšs lui avoir demandĂ© Ă pouvoir assister au stage. Et, lui de mâindiquer un banc qui se trouvait Ă peine un mĂštre derriĂšre moi.
Jâai pensĂ© participer Ă ce cours qui est en fait un stage de quatre jours proposĂ© et dirigĂ© par Didier Beddar et plusieurs de ses Ă©lĂšves devenus ses assistants de 11h Ă 17h30.
Mais je nâai pas les sous mĂȘme si 65 euros pour une journĂ©e de stage est un tarif abordable.
Cet Ă©tĂ©, la prioritĂ© a Ă©tĂ© donnĂ©e aux vacances de ma fille en Guadeloupe chez mes parents avec ma sĆur, mon beau-frĂšre et ses enfants. Il mâen coĂ»tera plus de 1200 euros. De quoi faire plusieurs stages de Kung Fu Wing Chun. De quoi largement payer une annĂ©e de cours Ă lâacadĂ©mie de Kung Fu de Didier Beddar (700 ou 800 euros, licence incluse selon la formule choisie. Frais auxquels il faut rajouter ceux pour la tenue vestimentaire).
Mais je nâai pas de regret dans le fait dâavoir donnĂ© la prioritĂ© au sĂ©jour de ma fille en Guadeloupe.
Devant moi, Ă moins de deux mĂštres, un des enseignants de lâacadĂ©mie sâentraĂźne avec un stagiaire. Ce sont deux silhouettes antinomiques. Le premier est plus grand dâĂ peu prĂšs dix centimĂštres, longiligne. Le second est musclĂ©, assez bodybuildĂ©, trapu, a le bras tatouĂ© et transpire beaucoup. Son maillot est mouillĂ©. Dessus, en lisant, on peut deviner quâil pratique ou a pratiquĂ© lâArnis, une escrime martiale philippine. A voir son cĂŽtĂ© dĂ©terminĂ©, physique, je devine aussi lâhomme qui a pratiquĂ© dâautres sports de combat ou dâArts martiaux et qui « aime » ça. Qui « aime » se confronter. Qui est combattant.
Une meilleure connaissance et un meilleur usage de son corps
En face, lâenseignant est une horloge gestuelle. Les divers fuseaux horaires des mouvements de ses bras (les deux hommes travaillent les bras) semblent pouvoir se rejoindre presque indĂ©finiment. Alors quâils font une pause, il explique une spĂ©cificitĂ© biomĂ©canique de lâavant bras qui permet la rĂ©alisation du geste.
Les Arts martiaux, bien enseignĂ©s, bien maitrisĂ©s, ainsi que dâautres disciplines, permettent une meilleure connaissance et un meilleur usage de son corps. Les achats dans un magasin ou sur le net, un comprimĂ© de lexomil ou de lysanxia, un joint ou une bouteille de vodka ne nous apprennent pas ça. MĂȘme sâils peuvent permettre de participer Ă certains Ă©vĂ©nements festifs et sociaux.
Le pratiquant dâArnis, puissant, met plus de force. Il rencontre la prĂ©cision constante de son partenaire qui ne donne pas lâimpression de forcer. Mais, plutĂŽt de pĂ©daler. La gĂ©omĂ©trie de ses mouvements me paraĂźt difficile Ă exĂ©cuter. Cependant, elle pare avec aisance les « attaques » adverses mais aussi les prend de vitesse plusieurs fois. Il y a Ă la fois de lâhypnose et du derviche tourneur dans ces enchainements de bras.
Lâhypnose pour le fait dâattirer ou dâaspirer lâagresseur vers soi afin quâil vienne en quelque sorte « dĂ©poser » ses offensives et ses armes dans un espace oĂč leur destructivitĂ© sâefface.
Le derviche tourneur car cette succession de formes et de forces conjointes forme une sorte dâaspiration vers le haut. Et, je me demande si lors de ce genre dâenchainements, on reste uniquement concentrĂ© sur celle ou celui qui nous fait face ou si, en mĂȘme temps, on sâĂ©lĂšve spirituellement en ayant la sensation ou lâimpression dâĂȘtre « hors » de lâattaque alors que celle-ci revient sans cesse vers nous. Un peu comme si on devenait une falaise et que lâon arrivait Ă sâextraire de lâassaut des vagues rĂ©pĂ©tĂ©es, tout en bas, de notre adversaire.
Câest en les regardant faire que jâai compris que lâacteur Keanu Reeves pratiquait du Kung Fu Wing Chun Ă la fin du premier Matrix en 1999. Un film que jâavais vu plusieurs fois Ă sa sortie. Dont une fois lors de mon sĂ©jour au Japon, toujours cette mĂȘme annĂ©e. Pour voir ce que cela faisait de voir ce film avec un public japonais Ă Tokyo.
L’extrait est malheureusement en Français mais c’est tout ce que j’ai pu trouver de disponible.
DĂ©monstration du Sifu ( Maitre) :
AprĂšs chaque dĂ©monstration du Maitre, Didier Beddar, les pratiquants se sont exercĂ©s avec la mĂȘme partenaire ou le mĂȘme partenaire pendant une bonne dizaine de minutes voire davantage. Car il y a quelques femmes parmi les stagiaires.
Avant chaque dĂ©monstration et avant chaque interruption de pratique, par un appel ou un signal simple, pas particuliĂšrement strident ou bruyant, tous les participants sâarrĂȘtent.
A peu prÚs au milieu du dojo, Didier Beddar fait la démonstration de la nouvelle variation avec un de ses élÚves avancés, sans doute également un de ses assistants.
DĂ©contraction, prĂ©cision, maitrise, Didier Beddar est tel un poisson dans lâeau. Un poisson qui Ă©volue dans lâeau, ou plutĂŽt dans les ocĂ©ans, des Arts Martiaux depuis quarante ans et plus. Didier Beddar sâest rendu plusieurs fois Ă lâĂ©tranger pour apprendre. Et, il continue de le faire.
Lorsquâil insiste sur lâimportance de bien garder son pied avant dâattaque Ă lâextĂ©rieur des pieds de son adversaire, afin dâĂ©viter dâĂȘtre balayĂ©, cela me rappelle ce quâa pu nous dire aussi Jean-Pierre Vignau. Et cela me confirme que entre le Kung Fu Wing Chun et le KaratĂ©, deux langues martiales aux rĂšgles et aux principes a priori diffĂ©rents voire opposĂ©s, quâil existe, aussi, des grandes rĂšgles et des grands principes communs.
Comme cela peut exister, Ă©galement, entre diverses disciplines martiales ou de combats. A cela, il y a une raison trĂšs simple :
Quel que soit lâArt Martial ou le sport de combat pratiquĂ©, celui-ci reste pratiquĂ© par des enfants, des femmes et des hommes, ayant tous pour particularitĂ© de faire partie de lâespĂšce des ĂȘtres humains. On a beau dĂ©cliner de diffĂ©rentes façons la maniĂšre de se dĂ©fendre et dâattaquer, un ĂȘtre humain reste un ĂȘtre humain avec ses possibilitĂ©s, ses infirmitĂ©s et ses limites. Il reste ensuite Ă cet ĂȘtre humain de choisir et de trouver cet Art martial ou cette discipline qui lui permettra de sâexprimer et de se sentir au mieux.
Une ambiance :
Je ne lâai pas dit mais avant dâentrer dans lâAcadĂ©mie de Didier Beddar, je suis passĂ© par une cour intĂ©rieure pavĂ©e. AprĂšs environ cinquante mĂštres de marche, lâAcadĂ©mie est lĂ . Ouverte. AgrĂ©able.
Je nâai pas pris de photo ni filmĂ© car lorsque jâai pensĂ© Ă demander Ă Didier Beddar si je pouvais prendre des photos (jâavais mĂȘme apportĂ© ma petite camĂ©ra vidĂ©o), il a rĂ©flĂ©chi un peu puis, en souriant, il mâa rĂ©pondu :
« Non ».
Ensuite, il a ajoutĂ© tout en faisant un demi-cercle autour de moi afin de continuer de me dire. « Des photos, des photos, des photos ! Aujourdâhui, on fait tout le temps des photos ». Il a poursuivi :
« Et puis, il y a des gens qui nâont pas envie dâĂȘtre pris en photo ».
Il mâa dĂ©signĂ© deux photos Ă lâentrĂ©e et a ajoutĂ© :
« Vous voyez – qu’il a alternĂ© quelques fois avec le tutoiement- lĂ , je suis avec mon Maitre (il sâagissait peut-ĂȘtre de William Cheung mais je nâen suis plus sĂ»r). Je suis restĂ© dix ans avec lui ».
Il mâa aussi parlĂ© de Dan Inosanto, 82 ans, qui a connu Bruce Lee et travaillait avec lui, qui continuait dâapprendre.
Je ne savais pas que Dan Inosanto Ă©tait toujours en vie.
Il est vrai quâaujourdâhui, nous faisons des photos et filmons pour tout. Jâaurais voulu avoir quelques photos et vidĂ©os pour cet article. Jâai bien vu que, de temps Ă autre, il y avait une personne ou deux (toujours les mĂȘmes) qui filmait ou qui photographiait lors des dĂ©monstrations. Mais, en arrivant, en retard, je me suis dâabord prĂ©sentĂ© comme une personne voulant se rendre compte avant de peut-ĂȘtre venir sâinscrire Ă la rentrĂ©e.
Et, en soi, ne pas prendre de photo et ne pas filmer, ne mâempĂȘche pas de donner un aperçu intĂ©rieur et personnel de cette expĂ©rience.
Il y avait de lâencens dans le dojo. Juste ce quâil faut. Je me suis souvenu dâun copain vietnamien « chez » qui jâĂ©tais allĂ© quelques fois, adolescent. Dans les grandes tours rondes du parc de Nanterre. A chaque fois, jâavais seulement franchi le seuil de la porte dâentrĂ©e et Ă©tais restĂ© devant le salon. Lequel ressemblait Ă une jungle tropicale avec toutes ces plantes. Tous ces meubles. Un caddie de supermarchĂ© Ă©tait aussi lĂ , je crois.
Il y âavait cette forte odeur dâencens. Et lâoncle de ce copain, debout, au milieu de tout ça, Ă quelques mĂštres, montant la garde en quelque sorte. Mi-menaçant, mi-fou. Semblant, pouvoir, Ă tout moment, venir mâagresser. Le copain lui avait dit quelques mots en vietnamien en entrant, avait disparu dans sa chambre puis Ă©tait rĂ©apparu quelques minutes plus tard. Et nous Ă©tions repartis.
Hier, pas dâoncle vietnamien montant la garde durant le stage. Une musique chinoise, apparemment, est passĂ©e en douceur durant toute la sĂ©ance. AffamĂ©, je buvais de lâeau fraĂźche de temps Ă autre. Je continuais de regarder devant moi lâun des assistants de Didier Beddar. Il Ă©tait cette fois sans doute avec le benjamin des stagiaires. Un jeune garçon de 13 ans environ. Sa mĂšre Ă©tait la dame que jâavais croisĂ©e Ă mon arrivĂ©e.
De temps à autre, avec son téléphone portable, elle filmait ou photographiait son fils en pleine action.
Dâabord assez intimidĂ© par cet adulte plus grand que lui de vingt bons centimĂštres, le fils a fini par lĂącher quelques coups de pied- contrĂŽlĂ©s- Ă hauteur de visage qui mâont beaucoup Ă©tonnĂ©. Il Ă©tait souple et rapide.
Un autre homme Ă©tait venu sâasseoir Ă cĂŽtĂ© de moi, quelques minutes plus tĂŽt.
« Câest la premiĂšre fois que vous venez ? ».
Il avait dâabord semblĂ© surpris que je lui dise que câĂ©tait la premiĂšre fois que je venais. Et, pourtant, oui. Et lui ? Il pratiquait avec Didier Beddar. Depuis quand ? 2010.
2010 ?! Câest bien lui avais-je rĂ©pondu.
Lorsque je lui ai expliquĂ© que jâĂ©tais venu voir afin de peut-ĂȘtre venir mâinscrire ensuite, il a trouvĂ© que câĂ©tait une « bonne dĂ©marche ». Un peu comme si câĂ©tait une dĂ©marche assez inhabituelle et, quâĂ la rĂ©flexion, il se disait que câĂ©tait vraiment une bonne dĂ©marche.
Je me suis dit quâen fait, cela devrait toujours se passer comme ça. Mais comme souvent, nous voulons faire vite, aller au plus prĂšs de chez nous, nous prenons souvent le premier cours venu.
Ou le moins cher.
Lui, ne pratiquait pas car il sâĂ©tait fait mal Ă lâĂ©paule. Tendinite.
Jâai demandĂ© :
Vous faites de la kiné ?
Oui.
Vous avez un bon kiné ?
JâespĂšre que oui.
JâespĂšre aussi.
Nous avons rigolé.
Il mâa ensuite appris quâil avait commencĂ© Ă enseigner. Dâailleurs, au mois dâaout, le dimanche, de 10h Ă 11h, il allait donner des cours au Parc Georges Brassens, dans le 15Ăšme arrondissement. Puis, il a prĂ©cisĂ© : « Et, câest gratuit, en plus ». Une initiative de la mairie. Jâai retenu lâinformation. Nous avons Ă©changĂ© nos prĂ©noms.
Plusieurs pratiquants sont venus le saluer, lui donnant lâaccolade.
Peu aprĂšs, une jeune maman est arrivĂ©e, avec sa fille de quelques mois. La compagne de lâassistant de Didier Beddar que je voyais sâexercer devant moi depuis le dĂ©but. Plusieurs personnes sont venues les voir. Dont Didier Beddar. Celui qui, en aout, va donner des cours dâinitiation de Kung Fu Wing Chun au parc Georges Brassens, sâest levĂ©. `
Ils se sont adressĂ©s Ă la petite. Didier Beddar a fait semblant dâattaquer le papa de la petite pour voir sa rĂ©action. La petite est restĂ©e souriante et sans rĂ©action. Le papa sâen est amusĂ©.
La maman et la petite se sont ensuite assises Ă cĂŽtĂ© de moi. La petite sâest mise Ă me regarder. Et Ă tendre la main vers moi. Mes lunettes sans doute. Elle a finalement acceptĂ© de prendre mon petit doigt dans sa main. On aurait presque dit quâelle aurait voulu venir dans mes bras. «Câest vrai quâelle nâest pas sauvage » mâa confirmĂ© sa maman. Je nâavais pas prĂ©vu cette rencontre avec cette petite. Dâune certaine maniĂšre, elle Ă©tait peut-ĂȘtre une Ă©missaire de ma fille alors en vacances Ă des milliers de kilomĂštres de lĂ .
La maman a trouvĂ© que ça faisait assez loin, pour moi, de venir jusquâici.
Mais si le Maitre est bon. Sâil enseigne quelque chose, ou dâune façon, que lâon a du mal Ă trouver ailleursâŠ.

Discussion avec Didier Beddar
Jâallais partir en sortant des toilettes lorsque jâai vu que câĂ©tait le moment du salut. Il Ă©tait un peu plus de 17h30.
AprĂšs le salut, lorsquâil est venu vers moi, Didier Beddar mâa alors appris quâil avait une sciatique. On nâaurait pas dit.
Sans aucun doute que sa pratique affutĂ©e, acĂ©rĂ©e, et permanente des Arts Martiaux depuis des annĂ©es est pour quelque chose dans cette sciatique. Ce genre de situation est rencontrĂ© par tous les Maitres mais aussi par tous les sportifs de haut niveau, Ă un moment ou Ă un autre. Et, malgrĂ© cela, ils continuent dâenseigner et de pratiquer. Ils ont des responsabilitĂ©s et des engagements Ă tenir.
Alors quâil Ă©tait assis, en mâaccroupissant devant lui, je me suis un peu mieux prĂ©sentĂ©.
JâĂ©tais venu lĂ , sans ĂȘtre annoncĂ©, avec mes dispositions personnelles, en plein stage, et Didier Beddar mâavait acceptĂ©. Mais je me suis aperçu en lâinterrogeant que je ne lui avais peut-ĂȘtre mĂȘme pas dit comment je mâappelais. Moi, en arrivant, je lâavais appelĂ© par son prĂ©nom. Mais câĂ©tait facile pour moi, lâinconnu.
Je lui ai donc donnĂ© mon prĂ©nom. Et, mĂȘme si je sais quâil arrive que des Maitres soient en rivalitĂ© ou fĂąchĂ©s les uns les avec les autres, jâai dĂ©cidĂ© de lui dire que je suis « un trĂšs jeune Ă©lĂšve de Jean-Pierre Vignau ».
Didier Beddar a alors souri. Sâest Ă©tonnĂ© que celui-ci enseigne encore. Il a quel Ăąge maintenant ?
77 ans.
Didier Beddar a cinq ans de plus que moi. 59 ans. A mon avis, tant quâil pourra enseigner, il le fera. Ce qui devrait bien nous amener facilement Ă 7O ans ou davantage.
Il situait Ă peu prĂšs oĂč se trouvait le dojo de Jean-Pierre Vignau. Je peux dâautant plus le dire que jâai beaucoup marchĂ© pour me rendre Ă lâAcadĂ©mie de Kung Fu de Didier Beddar :
Deux stations de mĂ©tro sĂ©parent le dojo de Jean-Pierre Vignau de lâAcadĂ©mie de Kung Fu Wing Chun traditionnel de Didier Beddar.
Au lieu de descendre Ă la station Maraichers comme je lâai fait pour me rendre au dojo de Jean-Pierre Vignau (actuellement fermĂ© pour raisons Ă©conomiques), il suffit de descendre Ă la station Robespierre pour se diriger vers lâAcadĂ©mie de Didier Beddar.
Sâil est des Maitres qui se connaissent et se rencontrent, ce nâest pas la premiĂšre fois que je constate que des Maitres dâArts martiaux, pourtant ouverts sur le monde et les autres, peuvent enseigner Ă proximitĂ© les uns des autres sans pour autant se rencontrer.
Sans doute que la vraie frontiĂšre mentale est surtout celle de lâArt martial choisi et enseignĂ©. MĂȘme si la plupart des Maitres, avant de se destiner Ă lâenseignement dâun Art martial en particulier, ont souvent accumulĂ© des expĂ©riences avancĂ©es dans plusieurs disciplines martiales, culturelles et mentales.
Maitre Jean-Pierre Vignau, bien que formĂ© au judo, Ă lâAĂŻkido et Ă dâautres Arts martiaux et techniques de combat est un Maitre de KaratĂ©. Sifu Didier Beddar, bien quâĂ©galement formĂ© Ă divers Arts martiaux et formes de combats est avant tout un Maitre de Kung Fu Wing Chun traditionnel. MĂȘme sâil mâa expliquĂ© hier faire profiter ses Ă©lĂšves, dans ses cours de Wing Chun, de ce quâil avait appris, et de ce quâil apprend, dans dâautres disciplines martiales ou de combats. Comme Jean-Pierre Vignau le fait Ă©galement lors de ses enseignements.
Jâavais aussi Ă©tĂ© Ă©tonnĂ©, en allant saluer un matin, Maitre RĂ©gis Soavi, il y a quelques mois, avant un cours avec Maitre Jean-Pierre Vignau, quâils ne se soient jamais rencontrĂ©s lâun et lâautre. Alors que pour se rendre au dojo oĂč Maitre RĂ©gis Soavi enseigne avec sa fille Manon Soavi, on descend Ă la mĂȘme station de mĂ©tro que pour aller au dojo de Maitre Jean-Pierre Vignau :
La station MaraĂźchers, toujours de la ligne 9 du mĂ©tro. La mĂȘme ligne qui permet de se rendre Ă lâAcadĂ©mie de Kung Fu Wing Chun de Didier Beddar.
Jean-Pierre Vignau et RĂ©gis Soavi ont Ă peu prĂšs le mĂȘme Ăąge. Jean-Pierre Vignau doit avoir quelques annĂ©es de plus que RĂ©gis Soavi. Je crois que RĂ©gis Soavi a 71 ou 72 ans et il ne pense pas tout Ă fait Ă prendre sa retraite martiale et spirituelle Ă ce que jâai pu comprendre.
Avant de parler de « concurrence » ou de « conflits » entre deux Maitres, la principale et premiĂšre frontiĂšre est sans doute encore martiale et mentale. Maitre RĂ©gis Soavi est Maitre dâAĂŻkido.
Ensuite, tous les Maitres ont tellement Ă faire afin dâenseigner, de pratiquer et de promouvoir leurs recherches, en faisant des millions de kilomĂštres au cours de leur vie, quâils peuvent, comme lĂ , passer des annĂ©es, Ă entendre parler les uns des autres, en certaines circonstances, sans se rencontrer. Alors quâil existe une faible distance kilomĂ©trique entre leurs dojos.
MĂȘme si jâavais dĂ©jĂ entendu parler de lui bien avant cela, Didier Beddar a Ă©tĂ© interviewĂ© rĂ©cemment ( en mars de cette annĂ©e) par LĂ©o Tamaki dans le magazine Yashima. Hier, jâai donc Ă©voquĂ© cette interview. Je lui ai aussi dit avoir rencontrĂ© LĂ©o Tamaki une ou deux fois. Lequel LĂ©o Tamaki, dâailleurs, comme Ă chaque Ă©tĂ©, proposera un stage dâAĂŻkido Ă Paris, fin aout. Stage auquel jâespĂšre cette fois pouvoir participer.
AprĂšs ces mots, devant Didier Beddar, je cessais un peu- en quelque sorte- dâĂȘtre un inconnu complet. Jâai aussi parlĂ© un peu de ma pratique du Judo. Du fait dâavoir un peu pratiquĂ© de Ju Jitsu brĂ©silien avec Patrick Bittan (il y a plus de vingt ans).
Jâai ensuite expliquĂ© ce qui me donnait envie de venir recevoir les enseignements du Wing Chun dans son AcadĂ©mie. En continuant de recevoir ceux de Jean-Pierre Vignau.
Didier Beddar a compris mon projet. Lui-mĂȘme portĂ© sur la polyvalence, il mâa parlĂ© de la nĂ©cessitĂ© de connaĂźtre plusieurs distances de combat et mâa appris que la rentrĂ©e se ferait Ă partir du 2 septembre.
Je me demande si je suis obligé de mentionner que je me sentais mieux et moins déprimé aprÚs avoir assisté à ce stage.

Franck Unimon, ce dimanche 31 juillet 2022.