Notice: Function _load_textdomain_just_in_time was called incorrectly. Translation loading for the twentytwenty domain was triggered too early. This is usually an indicator for some code in the plugin or theme running too early. Translations should be loaded at the init action or later. Please see Debugging in WordPress for more information. (This message was added in version 6.7.0.) in /home/clients/e772d689a2a58fd60b2fb0d888635527/web/wp-includes/functions.php on line 6114
Sur scène – Balistique du quotidien
Catégories
Sur scène

L’humoriste Tania Dutel sur scène à la Nouvelle Eve

Ce jeudi 3 novembre 2022, devant l’entrée de la Nouvelle Eve.

L’humoriste Tania Dutel sur scène à la Nouvelle Eve

 

Ce jeudi soir, deuxième semaine des vacances de la Toussaint, il y a assez peu de monde dans le métro, ligne 12, qui m’emmène dans le 9ème arrondissement de Paris à la station Pigalle. Une fois dehors, deux videurs d’un sexodrome  m’indiquent obligeamment la route :

 

« La rue Pierre Fontaine,  après le Monoprix, c’est tout de suite à gauche ! ».

 

Depuis mon enfance, je suis déjà passé par Pigalle. Mais je ne connais pas la rue Pierre Fontaine. Cette rue où se trouve pourtant le Bus Palladium ( en travaux) non loin du cabaret Chez Moune, des endroits qui ont marqué l’Histoire de la nuit et de la vie artistique et culturelle de Paris. Et du monde occidental.

 

Je connais encore moins la salle la Nouvelle Eve où joue Tania Dutel ce jeudi soir et, ce, pour plusieurs semaines encore. Pour me diriger vers la Nouvelle Eve, je tourne le dos au Moulin rouge qui s’éloigne derrière moi.

 

Je ne l’ai pas fait exprès mais aller voir Tania Dutel, cela va bien avec le fait d’être allé voir Hollie Cook en concert la semaine dernière ( En concert avec Hollie Cook au Trabendo) dont le titre Postman en particulier continue sa route dans ma tête.

La salle de la Nouvelle Eve, depuis le balcon, non loin des toilettes, ce jeudi 3 novembre 2022, avant la prestation de Tania Dutel. La troisième table, en partant de la gauche, juste devant la scène, à côté des marches, c’est là où était « ma » place. J’ai demandé aux deux personnes attablées derrière moi de bien vouloir veiller sur mon sac. Ce qu’elles ont facilement accepté de faire. Photo©️Franck.Unimon

 

C’est par des vidéos sur internet que j’ai découvert Tania Dutel, 33 ans, il y a deux ou trois mois. Depuis des mois, par saccades, je regarde sur internet des sketches d’humoristes à Montreux ou ailleurs. Il y a les humoristes connus ou que « tout le monde » connaît. Et, il y a les autres qui marchent assez bien ou qui montent mais qui sont moins connus.

 

J’ai déja vu trois ou quatre humoristes sur scène dans le « passé » :

 

Jamel Debbouze, Dieudonné. C’était il y a plus de 12 ans.  Haroun a été le petit dernier, il y a à peu près deux ans entre deux confinements dus à la pandémie du Covid.

 

Mais je n’ai pas vu assez d’humoristes sur scène. Pas autant que je le voudrais ou l’aurais voulu. Cela fait des années que je me dis qu’il faudrait que je prenne le temps de le faire véritablement. Le seul en scène de l’humoriste est un exercice particulier. Si j’ai compris que le solo permet mieux à un certain type d’artiste de se trouver et de s’exprimer, je vois aussi le métier d’humoriste solo, sur scène, comme un métier colossal.

 

Pour moi, l’humoriste solo est l’artiste qui doit en faire des tonnes. Rire de soi, rire des autres, redonner le moral, être dans une forme physique olympique, dans un état d’intelligence et de vivacité monumental, et de tous les instants… au moins pour la façade sur scène ou lors d’une émission ou d’une interview.

 

Et répéter cela.

 

 

Redonner aussi, constamment ou régulièrement, de soi une image qui peut nous enfermer dans un certain type de rôle et de comportement. Dans le rôle de celle ou de celui qui se doit d’être toujours plein(e) de vie, d’être un marsupilami ou une super héroïne à temps complet, qui arrive toujours à resurgir à la surface et doit être léger ou légère même si, intérieurement, elle ou il touche le fond ou les bas-fonds. 

 

On aime beaucoup les histoires de celles et ceux qui « rebondissent » et qui nous offrent les  bouquets recomposés de leurs « résiliences ». Cela nous rassure et nous inspire. Parfois, aussi, cela nous rend fainéants.

Tania Dutel, sur scène à la Nouvelle Eve, ce jeudi 3 novembre 2022. Photo©️Franck.Unimon

 

Je vois aussi le métier d’humoriste comme celui ou existe une grande dépendance aux rires du public. Puisqu’un humoriste qui ferait peur à son public ou qui le ferait pleurer aurait raté son cœur de cible. Hier soir, Tania Dutel nous a raconté cette fois où, sur scène, elle avait connu un échec total au point de devoir prendre la décision de couper court à son spectacle pour annoncer plus tôt l’artiste qui la suivait. C’est pour ce genre « d’anecdotes » en filigrane et d’expériences personnelles que sa prestation d’hier soir m’a plu.

Pourtant, malgré les risques qu’il comporte, j’aime le rire. Et j’ai besoin de lui. Il m’a aidé à me sortir un peu un certain nombre de fois de la glue de mes inquiétudes et de mes obsessions. Et c’est probablement pour cela que nous sommes beaucoup à tenir à celles et ceux qui nous font rire. Pour nous aider à reprendre un peu pied, ainsi que notre souffle, et à nous extirper un peu des marécages de nos fors intérieurs.

 

Tania Dutel, à la Nouvelle Eve, ce jeudi 3 novembre 2022. Photo©️Franck.Unimon

 

Certaines personnes, lorsqu’elles tombent amoureuses de quelqu’un plutôt que d’une autre, disent que ça ne s’explique pas. Que c’est comme ça. C’est peut-être un peu pareil avec le fait de rire devant l’humour d’une personne au détriment de l’humour d’une autre personne.

 

Même si je ne crois pas tant que ça aux mystères tant dans le domaine de l’Amour que du rire. Pour moi, il y a bien une ou plusieurs raisons pour expliquer le fait que l’on aime ou que l’on désire une personne plutôt qu’une autre. Même lorsqu’il vaudrait mieux s’abstenir de le faire.

Comme il y a sûrement aussi une ou plusieurs raisons pour expliquer le fait que l’on va plus facilement rire devant l’humour d’une personne plutôt que devant celui d’une autre. Mais, là, il m’est difficile de savoir s’il vaudrait mieux, certaines fois, s’abstenir de rire devant un certain humour plutôt que devant un autre.

 

 

Lorsque j’ai parlé un peu autour de moi de Tania Dutel, on m’a demandé qui c’était. Et, j’ai été étonné car j’avais vu deux ou trois vidéos d’elle, ou plus. Je les avais trouvées drôles et bien pensées et comme elles semblaient avoir beaucoup de vues, j’ai cru que cela voulait dire que Tania Dutel était  très connue.

 

Tania Dutel, à la Nouvelle Eve, ce jeudi 3 novembre 2022. Photo©️Franck.Unimon

 

Hier soir, Tania Dutel, au début de son spectacle, s’est présentée comme quelqu’un qui avait eu un Bac scientifique, qui était arrivée à 19 ans à Paris depuis sa région du Beaujolais  où vivaient un peu plus de mille habitants où tout le monde « se connaît ». Deux sœurs, deux frères ou j’en ai peut-être rajouté une ou un de trop. Une mère un peu « plus » imposante que le père qui sait à quoi s’en tenir juste par une inflexion de la voix de la mère.

 

Concernant son style d’humour, j’ai récemment envoyé le lien d’une de ses vidéos à deux de mes proches. Une de mes proches a comparé Tania Dutel à Blanche Gardin.

 

J’aime beaucoup Blanche Gardin.

 

Mais lorsque je regarde et écoute Tania Dutel, je vois Tania Dutel. Tania Dutel a par exemple sa façon personnelle de dire :

 

« C’est assez hilarant ».

Tania Dutel, à la Nouvelle Eve, ce jeudi 3 novembre 2022. Photo©️Franck.Unimon

 

 

En tout cas, la file d’attente que j’ai trouvée ce jeudi soir devant la salle de la Nouvelle Eve ne doutait pas des pouvoirs humoristiques de Tania Dutel. Et, moi, depuis longtemps, je vois la scène comme un sérum de vérité suprême. Une prestation scénique permet à un artiste de mieux se défendre…ou de se défaire. Pour connaître la vérité de ce spectacle, la place a coûté 22 euros.

 

Si, hier soir, nous avons été devant « une petite salle » comme le dira Tania Dutel en voyant la centaine de personnes présentes, le public a été assez varié. Couples homos et lesbiens, couples hétéros, amis hétéros et homos, personnes seules ou célibataires ? Les plus jeunes devaient avoir dans les 25 ans et les plus âgés, une bonne quarantaine d’années, de l’étudiant (e) à l’employé (e).

 

Je sortais des toilettes, en haut de la salle, au balcon, lorsque j’ai entendu l’arrivée de Tania Dutel sur scène. J’ai eu à peine le temps de revenir m’asseoir à ma place, juste devant la scène, lorsque Tania Dutel m’a interrogé. Qu’est-ce que je faisais ? Comment je m’appelais ? J’étais seul ?

 

Même si j’ai été surpris, j’ai été assez à l’aise pour répondre.  Cela fait partie du jeu du stand up et des spectateurs du premier rang. Et, Tania Dutel ne m’a pas trop poursuivi. Mais ce genre d’échange crée un lien particulier avec l’artiste sur scène. Durant quelques secondes, la spectatrice ou le spectateur vit un peu l’expérience de l’artiste qui se met à nu et à risque devant un public pendant plus d’une heure. Même s’il y a des « trucs » comme on dit dans la profession et que les années d’entraînement permettent de « faire » le spectacle, l’imprévu persiste. Puisque c’est le principe du spectacle vivant. D’ailleurs, Tania Dutel nous dira qu’au début, elle avait prévu de faire autre chose.

 

Tania Dutel, à la Nouvelle Eve, ce jeudi 3 novembre 2022. Photo©️Franck.Unimon

 

 

Tania Dutel a sollicité aussi deux ou trois autres spectatrices et spectateurs. Même si j’avais déjà observé cette aptitude chez d’autres artistes sur scène, j’ai été étonné par sa facilité pour écouter les réponses de son public. Comme pour retenir le prénom des spectatrices et spectateurs avec lesquels elle avait « conversé » un peu devant nous. A la fin du spectacle, je crois me souvenir qu’elle se rappellera de mon prénom.

 

Lors de son stand up qui a duré près d’une heure trente, avec une mise en scène minimale, un micro, un pied de micro, un tabouret, une lampe, un cahier, un thermos dans lequel elle ne boira rien, Tania Dutel a été espiègle, enfant, charmante, surprenante, bienveillante et très attentive à son public. Il a été question au moins de viol, de boulimie, d’anorexie, de sexualité, des relations entre les femmes et les hommes, du corps des femmes, de sa physiologie. De quoi gêner un petit peu au cours d’un apéro ou d’un barbecue lors d’une rencontre familiale ou amicale.

 

Il est possible que certaines sensibilités trouvent outranciers les sujets abordés par Tania Dutel ainsi que sa manière de le faire. Et, c’est sûrement une question de mesure mais je n’arrive pas à les trouver indécents ou déplacés.  Et, comme elle l’a expliqué, elle ne peut pas plaire à tout le monde même en faisant  de son mieux pour mettre les formes.

En racontant des situations très intimes comme le veut le stand up, Dutel table sur le fait qu’il peut se trouver dans le public des personnes qui ont vécu la même chose qu’elle et qui sont prêtes à ce que cela « sorte » de la bouche d’un( e) artiste.

 

Cela explique-t’il le fait que, très vite, le public présent, tant féminin que masculin, ait ri avec conviction ?

 

En tout cas, le public, dans sa grande majorité, a adhéré. Pour ma part, j’ai souvent souri. Peut-être ai-je moins ri que d’autres car je peux avoir un temps de décalage avec le réel. Mais aussi parce-que j’avais « vu » et entendu une partie des répliques de Tania Dutel sur internet.

 

Après le spectacle, nous sommes quelques uns à attendre Tania Dutel à la sortie. Elle arrive, prend le temps de discuter avec nous.

Tania Dutel s’est lancée dans le métier depuis 2009 et fait du stand up comme elle le pratique désormais depuis 2017. Pendant la représentation, alors qu’elle parlait de « pénis de sang et de pénis de chair », elle s’est aperçue que je la prenais en photo. Après s’être assurée que je n’étais pas en train de la filmer – car c’est interdit- elle m’avait demandé de la photographier plutôt à la fin du spectacle. J’avais alors posé mon appareil photo.

 

Tania Dutel, à la Nouvelle Eve, ce jeudi 3 novembre 2022. Photo©️Franck.Unimon

 

Lors de ces quelques échanges avec elle, dans la rue Fontaine, je lui explique avoir pris ces photos pour parler d’elle- en bien- dans mon blog. Elle ne pouvait pas le savoir. Lors d’un passage de son spectacle, elle nous a raconté comment elle s’était faite « défoncer » par certains internautes qui n’avaient pas aimé un de ses sketchs ou un de ses spectacles. De ce fait, depuis, elle ne lit plus les commentaires sous ses vidéos. L’humoriste Elodie Poux a fait un sketch que je trouve réussi sur les « haters », ces personnes qui manquent de courage,  ou simplement de maturité et d’autocensure, lorsqu’elles parcourent un clavier en restant bien abritées dans la pénombre et dans l’anonymat. 

 

Comme d’autres spectatrices et spectateurs présents dans la rue Fontaine, hier soir, j’ai  remercié Tania Dutel pour son spectacle. Ainsi que pour son courage à parler, seule sur scène, de tous ces sujets. Alors que nous, spectateurs, nous pouvons avoir l’impression que c’est facile à faire. Je l’ai saluée puis je suis parti. Avant de revenir pour lui demander un selfie. Il est dommage, qu’avec l’éclairage, il y ait plus d’ombre sur son visage que sur le mien mais au moins, la photo et son sourire sont là.

Avec Tania Dutel, après son spectacle à la Nouvelle Eve, ce jeudi 3 novembre 2022. Photo©️Franck.Unimon

 

 

Franck Unimon, ce vendredi 4 novembre 2022.


Notice: ob_end_flush(): Failed to send buffer of zlib output compression (1) in /home/clients/e772d689a2a58fd60b2fb0d888635527/web/wp-includes/functions.php on line 5464

Notice: ob_end_flush(): Failed to send buffer of zlib output compression (1) in /home/clients/e772d689a2a58fd60b2fb0d888635527/web/wp-includes/functions.php on line 5464

Notice: ob_end_flush(): Failed to send buffer of zlib output compression (1) in /home/clients/e772d689a2a58fd60b2fb0d888635527/web/wp-content/plugins/really-simple-ssl/class-mixed-content-fixer.php on line 107