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J’ai lu Réinventer l’Amour de Mona Chollet

 

 

 

Au spot 13, en mars 2022. Oeuvre de l’artiste Clément Herrmann. Photo©️Franck.Unimon

 

 J’ai lu Réinventer l’Amour ( Comment le Patriarcat sabote les relations hétérosexuelles) de Mona Chollet

« On va tellement vous violer que vous ne pourrez plus avoir d’enfants » auraient dit des militaires russes à des femmes ukrainiennes. Depuis le 24 février 2022, l’armée militaire russe a commencé à envahir l’Ukraine. Et la guerre, qui était « prévue » pour être courte, continue entre les deux pays.

 

Il y a quelques années, j’ai envisagé d’aller travailler dans un CMP ( Centre Médico- psychologique) pour adultes en banlieue parisienne, dans une ville assez proche d’Argenteuil, ville où j’habite.

 

Lors du trajet en voiture depuis Gennevilliers vers ce CMP , situé à Villeneuve la Garenne, la cadre infirmière m’avait un peu raconté quelques unes de ses missions humanitaires passées. Dont une durant la guerre en ex-Yougoslavie. Dans la voiture de service, tout en me conduisant, cette infirmière expérimentée, à quelques années de la retraite, m’avait parlé de sa peur. De sa peur du viol. Et de deux sœurs bosniaques qu’elle avait alors connues. L’aînée des soeurs lui avait servi d’interprète.

 

Après  la guerre, l’aînée, avec laquelle elle était restée en contact,  était demeurée célibataire et avait développé un cancer. La plus jeune, femme très coquette à l’origine, s’était mariée et radicalisée religieusement.

 

Chaque fois qu’il y a des guerres, des femmes mais aussi des enfants se font violer. Si, en temps de « paix », certains viols peuvent être- difficilement- condamnés, en temps de guerre, il peut être encore plus difficile de les faire condamner comme de faire condamner leurs auteurs.

 

 

D’autant plus que la « Paix », comme la Santé, ont des définitions très variables. Puisque l’on peut, aussi, être victime d’un viol dans un pays en « Paix » et riche comme la France.

Paris, mars 2022.

 

Les multiples guerres du quotidien

 

 

Car, si certaines guerres militaires sont plus médiatisées que d’autres, il existe bien d’autres déclinaisons de la guerre :

 

Des guerres domestiques, sociales, économiques, relationnelles, professionnelles, culturelles. Et, ces multiples guerres du quotidien, directes ou indirectes, propulsent plus facilement certaines et certains aux avants postes tandis que d’autres, «progressivement », et malgré leurs efforts, régressent, stagnent ou piétinent dans leur évolution personnelle.

 

Récemment, à la gare de Paris St Lazare, j’ai aperçu un patient que j’avais d’abord “croisé” une première fois deux ou trois ans plus tôt dans un service d’addictologie où j’avais effectué quelques remplacements. Puis, au début de la pandémie du Covid, je l’avais reconnu aux abords de la gare St Lazare.

Au début de la pandémie du Covid, il présentait bien, avait même une perception assez critique concernant la pandémie . Quand je l’ai revu à la gare St Lazare, la semaine dernière, il était en train de fumer, sans masque, et ressemblait à un clochard. La première fois que je l’avais recroisé près de la gare de Paris St Lazare, il faisait la manche. Il y a quelques jours, j’imagine qu’il était encore dans la gare de Paris St Lazare pour continuer de faire la manche. Sauf que son état personnel s’était aggravé. Pourtant, depuis des années, cet homme qui a connu l’emploi, comme d’autres femmes et d’autres hommes, a essayé et aura essayé de s’en sortir.

 

 

Je ne peux pas affirmer que, par son livre, Mona Chollet, vise aussi ces sujets puisque le titre de son ouvrage est : Réinventer l’Amour. Mais voilà ce qu’il commence par m’inspirer, ce matin, alors que j’ai terminé sa lecture dans un jardin des Tuileries ensoleillé il y a plus d’une semaine désormais.

Au jardin des Tuileries, Paris, avril 2022. Photo©️Franck.Unimon

 

Mona Chollet parle d’Amour et avec son titre rajoute :

 

Comment le Patriarcat sabote les relations sexuelles. Et, moi, je commence par parler de viols de femmes par temps de guerre et de paix. Puis d’un homme en voie de clochardisation.

 

« On va tellement vous violer que vous ne pourrez plus faire d’enfants… ».

« On va tellement vous violer que vous ne pourrez plus vous exprimer ».

 

Réinventer l’Amour : un livre de « fille » et d’intello favorisée

 

Je n’aurais pas lu ce livre de Mona Chollet, si, une de mes jeunes collègues internes, Chamallow, en stage dans mon service, ne m’en avait parlé il y a plusieurs semaines. Après que j’aie eu la curiosité de lui demander ce qu’elle lisait ou avait lu récemment. 

( voirLe petit fantôme bleu, Mona Chollet-Réinventer l’Amour ).

 

 

J’avais entendu parler de ce livre. Mais je l’avais pris pour un sujet ou un livre de « fille ».

 

Moi, qui, depuis des années, évolue dans un milieu professionnel qui a souvent été majoritairement féminin ; moi qui exerce un métier de soignant (infirmier en soins psychiatriques et pédopsychiatriques ou en Santé Mentale ), métier auquel on attribue plutôt des « qualités » ou des vertus féminines ; moi, qui, en tant qu’aîné, a, à partir de mon adolescence jusqu’à mes trente ans, joué un rôle de substitut parental jusqu’au sacrifice de mon intimité et de mon célibat, j’ai d’abord pensé, en entendant parler de ce livre de Mona Chollet : « C’est un truc de fille ! » ou « Encore une intello favorisée qui a les moyens de vivre de ses concepts ».

 

Mona Chollet est en effet une femme, après avoir été une fille. Et, elle vient bien d’un milieu social et intellectuel favorisé, voire privilégié, en tant que femme blanche, même si ses parents se sont séparés alors qu’elle était enfant, comme elle le mentionne. Néanmoins, son livre m’a rapidement plu.

 

Depuis, j’ai déjà remercié plusieurs fois Chamallow de m’avoir prêté ce livre. A la fois pour le plaisir que j’ai eu à le lire. Mais, aussi, à le lire certaines fois dans mon service actuel : avant de lire Réinventer l’Amour de Mona Chollet, j’ignorais que l’on pouvait prendre d’autant plus de plaisir à lire un livre que son contenu contraste avec l’état d’esprit ou la culture plutôt générale dans le service où l’on travaille.

 

 

Le plaisir de lire Réinventer l’Amour, la nuit, dans mon service actuel où, pour certains collègues, un homme, et un bon infirmier, c’est d’abord quelqu’un qui s’impose.

 

 

Mon service actuel n’est pas un service de collègues violeurs et de collègues femmes violées. Peut-être, qu’un jour, lorsque je me déciderai vraiment à prendre le temps d’écrire que j’inventerai des histoires de ce genre. Mais, pour l’instant, j’en suis encore à décrire le fait que dans mon service actuel, certaines valeurs « viriles » font office de table de Loi. Dans mon service actuel, plus que dans les services et les établissements précédents où j’ai travaillé, pour certains de mes collègues, un homme (et je suis un homme, c’est certain) et un bon infirmier (et je suis infirmier), c’est d’abord quelqu’un qui s’impose.

 

En particulier, physiquement. Pour faire des injections à un patient agité ou opposant à la prise de son traitement par voie orale (sous forme de gouttes le plus souvent).

 

Dans mon service actuel, pour certains de mes collègues, être un homme et un bon infirmier, c’est pratiquer la contention physique. Et, aussi, sans doute, parler fort ou plus ou moins fort, faire connaître ses exploits  physiques, les raconter, parler de certains sujets d’une certaine façon ( le Foot, les femmes, parler de sa vie etc….).

 

Paris, mars-avril 2022. Photo©️Franck.Unimon

 

Peu importe que, lorsque je l’estime justifié et inévitable, je puisse, aussi, faire des injections, de la contention physique, ou y participer avec d’autres collègues lorsque nous devons le faire. Mon personnage, ma personnalité, ne cadre pas avec la conception que se font certains de mes collègues actuels de ce qu’est ou doit être un homme mais, aussi, un bon infirmier. Ou, tout simplement, un être humain dit “normal”. Alors que moi, sans m’en apercevoir, car c’est ma normalité, sans doute que je me comporte “bizarrement”. C’est à dire pas comme tout le monde.

 

Sans doute aussi, parais-je un petit peu trop “intello” pour être honnête. 

 

Et, vu que, paradoxalement,  je parle peu de ma vie conjugale et de ma fille au travail, cela doit vraisemblablement signifier que je dissimule des projets, des pensées et des moeurs fort peu recommandables : j’attends  presque ce moment ( ce suspense devient un peu insoutenable)  où certains de mes collègues décideront ( c’est peut-être déja fait) que je suis probablement pédé ou homosexuel.

Pour moi, ce n’est pas une insulte d’être confondu avec un homosexuel. Je trouve ça plutôt drôle. Mais je sais, aussi, que dans certains milieux et dans certains groupes, être perçu comme un homosexuel peut revenir à être considéré comme un sous-homme ou comme une sorte de perversion. Ce qui peut susciter, de la part de certaines personnes, une agressivité et une violence particulières, redoublées, ou un rejet, à l’encontre de celle ou de celui qui est suspecté(e) d’homosexualité.

 

J’ai donc compris, que, pour certains de mes collègues actuels, je suis un baltringue; un con; quelqu’un à qui « on ne fait pas confiance » ; quelqu’un qui se « débine » ou se « débinerait » lorsque cela se tend avec un patient ou lorsque cela est susceptible de se tendre. Et que je suis quelqu’un, c’est une certitude pour certains de ces collègues,  ou cela l’a été !, que je n’ai rien à faire dans mon service actuel où je travaille, maintenant depuis un peu plus d’un an. Et, cela, malgré plus de vingt ans d’expériences en soins psychiatriques et pédopsychiatriques, de jour, comme de nuit, dans des services intra comme extra hospitaliers où j’ai eu, aussi, à vivre des situations de tension avec des patients et des patientes. Ainsi que certaines confrontations physiques.

 

Je manquerais de “couilles”. Si on ne l’a pas bien compris. Et si j’ai bien décodé certains messages que m’ont adressé certains de mes collègues assez peu courageux, qui marchent et pensent souvent par deux au minimum.  

Je ne compte déja plus le nombre de fois où en me disant bonjour certains de ces collègues virils , et très assurés, ont rapidement évité ou évitent mon regard alors que nous nous retrouvons face à face. Le dégout de ma personne sans doute ou un sentiment proche de la pitié pour l’irrémédiable merde que je suis. 

 

Paris, avril 2022. Photo©️Franck.Unimon

Je serais « trop gentil ». Je « discuterais trop ». Peu importe que, plusieurs fois, cette « gentillesse », cette « discussion » de quelques minutes mais aussi cette « patience » de quelques minutes, aussi, ont déjà permis de désamorcer certaines situations. Dans mon service actuel, avoir certaines aptitudes pour la modération serait plutôt un aveu de faiblesse d’après le point de vue de certains de mes collègues. 

 

Le parallèle avec le livre de Mona Chollet, Réinventer l’Amour ?

 

Si l’on parle de l’Amour, d’une façon ou d’une autre, on en arrive à parler du Pouvoir sur le corps d’autrui.

 

 

Si l’on parle d’Amour, d’une façon ou d’une autre, on en arrive à parler du Pouvoir. Du Pouvoir dont on dispose mais aussi du Pouvoir que l’on peut, ou pourrait, en certaines circonstances, pour certaines raisons, bonnes ou mauvaises, choisies ou involontaires, exercer sur quelqu’un d’autre.

 

Et si l’on parle d’Amour, même si l’Amour spirituel, parental, filial, cérébral ou platonique existe, on parle aussi, du corps. De ce Pouvoir qu’une personne peut exercer, à qui l’on donne cette autorisation ou cette possibilité, sur notre corps.

 

Paris, mars 2022. Photo©️Franck.Unimon

 

Lorsque l’on aime quelqu’un ou lorsque l’on est malade (d’Amour ou d’autre chose), il arrive un moment où l’on se confond avec l’autre. Avec son désir, sa volonté.

 

Où l’on s’abandonne à lui. Où l’on se confie à elle ou à lui.

 

 Où il arrive un moment, aussi, où, malgré l’intimité ou la proximité, on résiste ou s’oppose. Soit parce-que l’on a peur. Soit parce-que l’on perçoit l’autre comme un agresseur dont on veut se défaire ou se défendre.

 

Parfois, nous avons encore la possibilité de nous défaire ou de nous défendre de l’autre. Parfois, il est trop tard ou un peu trop tard lorsque nous réagissons :

 

Les victimes d’un viol, d’une agression, à moins d’avoir été surprises dès le début par leur agresseur (e) ont souvent, au début, laissées celle-ci ou celui-ci s’approcher de leur espace personnel. Elles (les victimes) ont souvent « cohabité » ou « coexisté » un temps avec leur futur(e) agresseur ( e). Que cette agression se répète ou qu’elle soit unique.

 

 

Mona Chollet parle-t’elle de cela dans son livre ? Pas de cette façon.

 

Paris, 2 Mai 2022. Gare St Lazare, près de la ligne 14. Photo©️Franck.Unimon

 

 Prédation et sexualité

 

Récemment, j’ai écouté un podcast dans lequel était interviewée l’humoriste Caroline Vigneaux. En l’écoutant, j’ai appris que ses spectacles étaient très documentés (comme pour beaucoup d’humoristes) mais, aussi, qu’elle visait à faire passer des messages.

Parmi ces messages, bien qu’ouvertement féministe, lors de cette interview, Caroline Vigneaux confirmait aussi s’être accrochée violemment- et verbalement- avec des femmes, sûrement des victimes d’agressions, pour lesquelles « Tous les hommes sont des prédateurs ».

 

S’il est un fait que, le plus souvent, les victimes de viols sont des femmes ( et des enfants filles ou garçons), fermer la boucle par un « Tous les hommes sont des prédateurs » ne permettra pas de….réinventer l’Amour.

 

 

J’ai parlé du corps, tout à l’heure. Parler du corps, c’est aussi, bien-sûr, parler de la sexualité. Nous n’avons pas tous le même rapport à la sexualité. Notre rapport à la sexualité peut être différent selon l’âge que l’on a. Selon nos croyances. Selon notre éducation.

Dans mon éducation de petit antillais né en France, la musique et la danse, qui sont des dogmes sociaux et culturels aux Antilles, m’ont indiscutablement préparé ou initié, sans pour autant faire de moi, un Rocco Siffredi antillais, à un certain éveil corporel et sexuel. Danser le Compas et le Zouk dès l’enfance, que ce soit en France et en Guadeloupe, mais aussi voir toutes les générations, des enfants aux grands parents, danser de cette manière lors de festivités (baptêmes, mariages, communions…) permet sans aucun doute une approche assez précoce et concrète de son propre corps comme du corps de l’autre, qui plus est en rythme ( un rythme binaire pour comparer avec le rythme ternaire du Maloya par exemple qui me semble moins dansable à deux) comparativement à une éducation où, à la maison ou en famille, on va écouter de la variété française, du Rock ou de la musique classique.

On a bien sûr une sexualité et un éveil à la sexualité et au corps même lorsque l’on écoute de la variété française, du Rock, de la musique classique, de la techno ou du Rap ou un tout autre genre musical. Autrement, un certain nombre de lectrices et de lecteurs de cet article ne pourraient pas le lire aujourd’hui et demain.

Mais on comprendra facilement, je crois, que lorsque l’on danse « collés-serrés » sur du Zouk ou du Compas, que la composante sexuelle de la musique et de la danse, est facile à détecter de façon implicite ou explicite. Et si, malgré cela, on danse en toute « innocence », certaines paroles en Créole ( pas uniquement du bien connu Francky Vincent ) de certaines chansons nous signalent assez « bien » que la sexualité et le coït sont envisagés. Ou suggérés.  

Il y a quelques années, maintenant, un copain enseignant avait voulu traduire en Français, à sa classe, les paroles du tube Angela du groupe Saïan Supa Crew mais dans des termes châtiés. Il m’avait donc sollicité. J’aurais tellement voulu lui rendre ce service mais même en faisant tourner dans ma tête diverses correspondances, j’avais été obligé de lui dire qu’il n’y avait rien à faire :

Si je traduisais, honnêtement, une des phrases phares de la chanson, cela donnait quelque chose comme, sur un air enjoué, « Angela, je vais te défoncer (sexuellement, s’entend) pendant l’absence de ton père ». Ce qui est quand même plus « rentre-dedans » que les sous-entendus de La Sucette à l’Anis composée par Gainsbourg pour la naïve France Gall et que, plus tard (car je suis plus jeune que Gainsbourg et France Gall, aujourd’hui disparus) des mômes de 12 à 13 ans, chantaient avec amusement, et en toute lucidité concernant ces sous-entendus sexuels, dans une des colonies de vacances où je fus assistant sanitaire.

 

 

Depuis mon enfance, que je m’en souvienne ou non, j’ai entendu des chansons à caractère sexuel à peine camouflé dans des festivités antillaises. Et j’ai dansé dessus, en toute simplicité, comme la majorité des personnes présentes. Sans y penser plus que ça.

 

Le corps, ça commence par la peau.

 

Paris, avril 2022. Photo©️Franck.Unimon

 

Mais, avant la sexualité, le corps, cela commence par la peau. La peau du nouveau né que l’on a été. Et que l’on est resté d’une certaine façon quel que soit notre âge. Comme une part de notre enfance et de notre adolescence reste en nous, même à l’âge adulte.

 

La peau, aussi, a une mémoire. Une mémoire surpuissante qui dépasse, je crois, notre intellect et notre raisonnement.

Alice Miller, psychanalyste bien connue, a écrit un livre que j’ai emprunté mais que je n’ai pas encore lu et dont le titre est :

 

Notre corps ne ment jamais.

 

Malgré toutes nos expériences, toutes nos prétentions et nos certitudes, toutes nos applications high tech, toutes nos « victoires », tous nos titres  et toutes nos conquêtes, je crois qu’il est des vérités incontestables ou assez incontestables comme le titre de ce livre d’Alice Miller.

 

 

Que l’on parle de la torture, d’un viol, d’une blessure, d’un traumatisme, d’un harcèlement, d’un burn out, d’un désespoir ou d’un plaisir consenti, il m’apparaît très difficile d’échapper à la vérité de ce titre d’Alice Miller. C’est pourtant une vérité à laquelle, quotidiennement, nous tournons le dos ou que nous ignorons.

 

Des expériences de massage bien-être

 

Osny, dans le parc du château de Grouchy, avril 2022. Photo©️Franck.Unimon

Et, sans être psychanalyste, je suis resté marqué par cette découverte que j’ai faite lors de ma formation en massage bien-être il  y a quelques années :

 

Pour asseoir cette formation en massage bien-être, très concrète, je me suis fait masser par différents stagiaires, femmes et hommes de différentes histoires et horizons. Y compris par un homosexuel, à son domicile.

Et j’ai aussi massé des stagiaires en formation massage bien-être comme moi, femmes et hommes. J’ai aussi massé certains de mes proches et moins proches (famille, amis, connaissances).

 

J’ai appris que quelques personnes, une minorité, en se faisant masser au cours de cette formation en massage bien-être, dans un climat de réelle bienveillance, s’était effondrée en larmes. Des émotions douloureuses, anciennes et ancrées en elles (j’ai plutôt entendu parler de femmes à qui cette expérience est arrivée), aspirées par les mains qui les massaient, avaient en quelque sorte « fracassé » ces barrages mentaux qu’elles soutenaient de toutes leurs forces pour juguler une certaine souffrance intérieure et très forte. Cela pouvait être parce-que, jamais, dans leur enfance, on ne les avait touchées avec une telle « bienveillance ». Ou pour toute autre raison…

 

 

De mon côté, je me rappelle de mon effarement en massant deux amis de longue date. Deux amis que je connais depuis le collège. Bien qu’officiellement volontaires tous les deux pour que je les masse, ces deux amis (masculins, donc) se sont révélés particulièrement indisponibles pour profiter du massage.

 

L’un expliquant à sa compagne (j’étais venu le masser chez eux) un peu comme s’il s’agissait d’aborder un problème de mathématiques, que, pour se faire masser, il « faut se laisser aller ». Pour me montrer, ensuite…comme il avait particulièrement du mal à se laisser aller.

Lorsque l’on se laisse aller lors d’un massage, on peut soit se mettre à pleurer si certaines émotions douloureuses font surface ou, au contraire, se détendre jusqu’à l’endormissement. Et il s’agit d’un endormissement réparateur et très agréable. Même si cet endormissement ne dure que quelques minutes.

 

Je me demande si j’ai le droit de faire un parallèle pour cet ami, qui est quand même mon meilleur ami, entre le fait qu’il ait eu autant de mal à recevoir mon massage et le fait que lorsqu’il a tenté de faire une thérapie, il a pu dire qu’il ne s’y passait « rien », car ne parvenant pas, j’imagine, à « s’ouvrir » suffisamment ou à se « laisser » aller ou porter…..

 

J’ignore si le fait que mes deux amis se connaissent a joué. Néanmoins, à plusieurs jours ou plusieurs semaines d’intervalle, le second ami a fait encore « mieux » que le précédent :

Alors que je le massais, chez moi, subitement, cet ami s’est avisé qu’il lui fallait absolument consulter son téléphone portable. Je l’ai donc vu étendre son bras pour attraper son téléphone portable…. 

 

Mon propre père a refusé ma proposition de se faire masser. Tandis que ma mère, ma jeune sœur et mon jeune frère se sont faits masser avec plaisir. Mon frère allant jusqu’à rester endormi dix bonnes minutes après la fin du massage.

Lors d’une autre expérience, alors que, dans un centre de plongée et d’apnée en banlieue parisienne, je le massais à même la peau, un moniteur de plongée ( également motard ) celui-ci, plutôt sympathique, et volontaire également,  parlait sans discontinuer.  Me racontant qu’il avait “déja fait” des massages. S’amusant aussi quant au fait que j’avais peut-être prévu de ” la musique indienne” etc….

Il faut savoir que je fais plutôt partie des personnes, qui, lorsqu’elles sont “dans” le massage, en tant que masseur ou massé, entrent dans une sorte de méditation :

Un peu sans doute comme dans la lecture d’un livre ou lorsque j’écris. Il m’est arrivé d’être appelé alors que j’étais en pleine écriture. Et, souvent, la personne que j’ai eue au téléphone a eu l’impression de me réveiller. J’étais tout simplement encore ” en moi-même” en répondant au téléphone.

Lorsque je masse,  si la personne massée peut “entrer en elle”, j’entre aussi en moi-même, tout en étant attentif à la personne que je masse comme au temps que je mets. C’est un voyage à la fois commun mais aussi individuel. Le corps de l’autre et  le contact de nos mains reliées bien sûr à notre être, donc, également à notre corps et à notre propre vie intérieure permettent ce voyage.

Dans ces circonstances, être en présence de quelqu’un qui se met à parler pour “meubler” ou sans doute parce-qu’il est finalement mal à l’aise, casse en quelque sorte l’ambiance. Un massage, de mon point de vue, est pour beaucoup un voyage intérieur même si l’on part de “l’extérieur” ( le corps, des mains, de l’huile, un environnement et un moment particulier….).

 

Néanmoins, ce jour-là, s’il était particulièrement bavard lors du massage à l’huile de son dos, ce “cobaye” moniteur de plongée, qui était déja descendu à soixante mètres et plus profond en plongée bouteille, s’était soudainement tu. Lorsque j’étais ensuite passé à une forme d’étirements et de balancements plus fermes mais aussi plus toniques qui détendent également. J’en avais déduit que c’était cela qui convenait le mieux à cet homme. Un homme que je n’ai jamais revu par la suite car en revenant plus tard, en accord avec le directeur de ce centre aquatique, pour masser et relaxer des plongeuses et des plongeurs volontaires avant leur séance ( et il y’en eut), j’appris que ce moniteur de plongée s’était tué quelques semaines plus tard à moto. 

Un autre ami, toujours vivant, lui, que j’ai massé deux ou trois fois, m’avait aussi surpris à chaque fois. Plutôt réservé quant à ses émotions et assez dur au mal, très travailleur, perfectionniste, et plus que reconnu dans sa profession, chaque fois que j’avais commencé à le masser, cet ami s’était mis subitement à me parler – lui qui est plutôt du genre à voir toute forme de thérapie comme une absurdité- et à se confier à moi sans que je ne m’y attende.

Je me rappelle aussi d’une fois, en particulier, où, après l’avoir massé, j’avais “ramassé” beaucoup de ses tensions intérieures. 

 

Enfin, bien-sûr, plus d’une fois, des personnes m’ont dit ouvertement qu’elles voyaient le massage comme un préliminaire à l’acte sexuel. Et que, de ce fait, il était pour elles hors de question que je les masse. Cela a pu prendre des proportions très comiques avec mon beau-frère. Ainsi qu’avec un ami, Raguse

 

 

Alice Miller a donc raison : Notre corps ne ment jamais. Et, selon l’état de confiance et de méfiance, d’attirance ou de répulsion dans lequel on se trouve, on accepte, à tort ou à raison, de s’en remettre à l’autre. Et, il me semble que l’Amour, c’est, à un moment ou à un autre, s’en remettre à l’autre dans une certaine intimité.

 

Il est courant de considérer qu’une personne nous inspire de la méfiance parce-que son attitude nous apparaît « louche » ou « suspecte ». Et cela peut être vrai. Sauf que l’on parle moins souvent de ces fois où l’on attribue à quelqu’un des défauts ou des vices, mais aussi des qualités extraordinaires, qui existent principalement dans le décor de notre imaginaire.

 

Couple se parlant, dans le métro. Paris, avril 2022. Photo©️Franck.Unimon

 

Le Décor de notre imaginaire

 

J’ai plusieurs fois été marqué d’entendre des femmes se plaindre d’histoires malheureuses qu’elles avaient pu connaître avec des hommes. Alors que, parallèlement à cela, ces mêmes femmes avaient pu se détourner ou se montrer impitoyables avec d’autres hommes sincèrement attentionnés à leur égard.

 

Pas plus tard qu’il y a quelques jours, une interne qui faisait sa dernière garde dans mon service, en tant que stagiaire, me parlait d’une conférence ou d’un colloque où elle s’était rendue et où elle avait eu l’impression de se trouver « dans une secte » :

 

Un médecin chef (psychiatre, je crois) y était admiré par plusieurs de ses autres collègues médecins. Des femmes, exclusivement.  Et, à un moment donné, l’une d’elle, a pris la parole pour s’exprimer sur un sujet donné. Sauf que son point de vue n’a pas été partagé par le médecin chef qui, devant tout le monde (environ une cinquantaine de personnes) lui a dit : « Tu dis n’importe quoi ! ».

La jeune interne qui me racontait ça m’a ensuite appris, médusée, que la femme médecin humiliée en public avait trouvé des circonstances à ce médecin chef qu’elle estimait si « génial ! ».

 

J’en ai rajouté une couche en disant à cette jeune interne :

 

Peut-être ou sans doute que toutes ces femmes qui admirent ce médecin chef aimeraient s’autoriser à être comme lui. Et j’ai en quelque sorte conclu en disant que, sans aucun doute, d’ici quelques années, plusieurs de ces femmes médecins diront que travailler avec ce médecin chef a constitué ou aura constitué l’une des meilleures périodes de leur vie professionnelle mais aussi personnelle.

 

Mona Chollet, dans son livre, Réinventer l’Amour, parle de ces sujets autrement. Avec d’autres exemples. En citant Marlon Brando et Serge Gainsbourg, deux hommes, deux Personnalités et deux artistes, encore adulés. Des modèles pour bien des femmes et des hommes encore aujourd’hui.

 

Lorsque l’on lit l’ouvrage de Mona Chollet, on rit jaune en découvrant l’envers du décor conjugal de Marlon Brando et Serge Gainsbourg. Pareil pour Miles Davis, mon musicien préféré malgré ce que je savais déja de lui en tant que père plus qu’absent et déplorable.

 

Dans le livre de Mona Chollet, cela m’a fait rire de lire ce passage où Miles, jaloux et paranoïaque, persuadé qu’un rival amoureux se cachait  à la maison, s’est mis à dévaler les escaliers,  un couteau de cuisine à la main.

Je peux me permettre de rire, d’une part, parce que Cicely Tyson, je crois, sa compagne de l’époque, est toujours en vie. Mais, aussi, parce-que, plusieurs années après la mort de Miles (en 1991, la même année que Serge GainsbourgMona Chollet nous apprend dans son livre que Cicely Tyson affirme encore que Miles est « son homme ».

La grande chanteuse de Blues, Billie Holliday, finalement, ne chantait pas autre chose. Et Edith Piaf ?

 

 

Je peux rire jaune concernant Miles et son couteau de cuisine. Pourtant, concrètement, il y a à peine deux semaines, avec deux de mes collègues, nous avons transféré un homme, dans un service d’hospitalisation en psychiatrie, parce-que, Monsieur, après avoir pris de la cocaïne avec sa compagne, et chez elle, a commencé à être persuadé que quelqu’un se cachait dans l’appartement. Et que celle-ci lui mentait. Alors, Monsieur a violenté sa compagne, a confisqué ses deux téléphones portables. Il a fallu l’intervention de la police, appelée par des voisins, pour sortir la compagne de cet embarras. Lors du transfert, que nous avons effectué de nuit, après une nuit passée par ce patient dans notre service, ce Monsieur ne m’a pas semblé plus culpabilisé que cela concernant son comportement. Il ne m’a pas non plus donné l’impression de douter plus que cela de pouvoir renouer avec sa compagne. Laquelle, si elle avait confirmé les faits devant la police, avait refusé de porter plainte contre lui.

 

 

Cette ambivalence toute autant féminine que masculine vis à vis de l’Amour permet de s’apercevoir que le livre de Mona Chollet traite d’un sujet bien plus sérieux et difficile qu’il n’y paraît. Et Mona Chollet a fourni un gros travail de recherche. Son livre est facile et agréable à lire. J’ai aimé la façon, dont, par moments, elle entremêle, sans trop en rajouter, des bouts de ses expériences personnelles qui complètent son livre et en font un objet à cœur ouvert qui tranche avec ces livres pleins de dialectiques alambiquées et théoriques.

J’ai aussi aimé toutes ces références qu’elle nous donne en termes d’ouvrages ou de personnalités portées sur ce sujet des relations entre les femmes et les hommes. C’est en lisant ce livre que j’ai ainsi découvert Victoire Tuaillon dont j’ai emprunté le livre Les Couilles sur la Table que je n’ai pas encore lu. Préférant d’abord lire Retour de flammes ( les pompiers, des héros fatigués ?) de Romain Pudal dont le titre peut faire penser que j’ai eu besoin de me rassurer en me réfugiant dans un sujet « bien viril » alors que, finalement, je trouve que plusieurs caractéristiques des valeurs que l’on trouve chez les pompiers convergent  très bien avec ce que je vis- en partie- dans mon service actuel. Et, donc, avec le sujet du livre de Chollet.

 

Mona Chollet, dans ce livre-ci, parle aussi de l’image de la femme. Des contraintes vestimentaires que la femme peut s’infliger pour plaire. Dans cet article, j’ai inséré des photos- très courantes- de publicités montrant des femmes dénudées. Ces photos ont plu à mon regard tant d’un point de vue esthétique qu’érotique. Mais il m’a semblé que parler du livre de Mona Chollet en l’illustrant, aussi, avec ces photos, peut aussi permettre de se rappeler du monde dans lequel nous vivons comme de la façon dont, souvent, des jeunes femmes, nous sont présentées. Même si, par ailleurs, pour ma part, je sais très bien que je ne rencontrerai jamais, dans la vraie vie, des femmes aussi avantagées physiquement. Et même si cela arrivait, cela ne suffira pas forcément pour devenir intime avec elles ou “amis”.

On dira donc que je regarde ces photos pour “l’art”, car ce sont souvent de belles photos ainsi que pour le plaisir des yeux. Et qu’en lisant un ouvrage comme celui de Chollet, je m’aperçois un peu plus de ce que ces mêmes photos peuvent avoir de brutal et d’oppressant pour l’identité de certaines femmes. Et, évidemment, en tant que père d’une fille, je m’inquiète sans doute aussi un peu plus de la portée de ce genre de clichés photographiques, quasi-pornographiques, sur certains enfants mais aussi sur d’autres personnes plus âgées. 

A propos de la pornographie, on peut peut-être lire cet article que je découvre de plus en plus lu sur mon blog : Brigitte Lahaie en podcast . Un article que j’avais écrit au mois de Mai de l’année dernière.

 

Mais j’ai néanmoins bien parlé de l’ambivalence « autant féminine que masculine » vis à vis à de l’Amour.

Photo©️Franck.Unimon

L’ambivalence « autant féminine que masculine » vis à vis de l’Amour :

 

Certaines œuvres, comme certaines rencontres ou expériences, nous marquent encore plusieurs années plus tard.

 

Le film Mystic River de Clint Eastwood fait partie de ces œuvres et expériences pour moi. A la fin du film, nous savons que Sean Penn, a été persuadé que son ami d’enfance, interprété par l’acteur Tim Robbins, est celui qui avait assassiné sa fille.

Alors, Sean Penn, devenu, adulte, plus ou moins un caïd dans son quartier, a fait « avouer » à son ancien ami d’enfance que c’est bien lui qui avait assassiné sa fille ( la fille de Sean Penn). Une fois que l’ami d’enfance ( Tim Robbins), brutalisé et intimidé par Sean Penn et ses hommes, a « avoué », Sean ( qui porte bien-sûr un autre prénom dans le film) applique ce qu’il considère être la justice d’un père vengeant l’assassinat immonde de sa fille . Et il exécute son ami d’enfance. Car les « aveux » de celui-ci ont balayé ses derniers doutes.

 

Pourquoi Sean Penn croit-il plausible que son ami d’enfance ait pu assassiner sa fille ? Parce-que, plus jeunes, alors que Sean Penn, Tim Robbins et Kevin Beacon, jouaient ensemble dans leur quartier, le jeune Tim, perçu, en le regardant, comme le plus fragile psychologiquement du trio, avait été kidnappé par deux adultes se déplaçant en voiture. Puis violé.

 

Ce qui veut dire qu’un prédateur ne choisit pas n’importe quelle proie. Et qu’une fois que l’on a été la proie ou la victime de quelqu’un, qu’il peut rester en nous, la trace de ce passé qui peut être retrouvée- et utilisée- par quelqu’un d’autre. Si, entre-temps, on n’a pas appris à se défendre en cas d’agression ou à mieux reconnaître, et plus vite, de véritables agresseurs et prédateurs, lorsqu’il s’en présente.

 

On peut être un homme et avoir été, plus jeune, le souffre-douleur attitré de certaines personnes parce-que l’on a été identifié comme celui qui est « faible » ou qu’il est facile de malmener pour s’amuser. C’est ce que j’ai compris lorsque le combattant français Patrice Quarteron, né en 1979, dont je découvre le surnom « Le Rônin sombre », pratiquant du Muay Thaï, a pu dire dans une interview que, plus jeune, malgré ou à cause de sa grande taille, qu’il était souvent celui que l’on venait frapper. Quarteron allant, alors, jusqu’à ironiser en se remémorant ce passé en disant quelque chose comme :

 

« C’était drôle, c’était toujours Patrice Quarteron que l’on venait frapper…. ». On revenait « toujours » le frapper, comme on revenait souvent frapper à une même porte, parce qu’à cette époque, révolue, Quarteron était « connu » comme celui sur lequel on pouvait facilement venir se défouler. Pour faire passer le temps.

Comme on peut le faire pour certaines femmes sexuellement ou physiquement. Ou, sur certains enfants.

Dans Mystic River, face aux trois jeunes garçons dont les personnages sont joués, adultes, par Sean Penn, Tim Robbins et Kevin Beacon, les deux hommes prédateurs, âgés d’une quarantaine d’années, établissent que le « jeune » Sean Penn est un dur à cuire qui va leur donner du mal. Et que le « jeune » Kevin Beacon est trop malin. Cela semble se « voir » ou se deviner en regardant ces trois jeunes garçons qui doivent avoir alors 12 ans tout au plus.

Alors, les deux prédateurs se rabattent sur le « jeune » Tim Robbins. Le plus docile, le plus vulnérable et sans doute aussi le plus poli et le plus gentil. Celui qui est, ici, trop pétri de bonnes manières. Celui, qui, plus tard, sans doute aurait été un homme galant, attentionné etc est celui qui est sacrifié. 

Etant donné que les apparences peuvent être trompeuses, les deux prédateurs auraient pu tomber sur un jeune “Tim”, finalement bien plus combattif qu’ils ne l’avaient cru. Mais il se trouve que le jeune “Tim” s’est révélé être la victime “idéale” pour ces deux hommes. Peut-être du fait de leur déja grande “expérience” mais aussi de leur instinct de “chasseurs”. 

 

A la fin du film Mystic River, Sean Penn apprend qu’il s’est trompé sur son ancien ami d’enfance. Et que celui-ci n’était pas l’assassin de sa fille. Sean Penn a alors un moment d’effondrement face  à sa femme. Et, là, celle-ci, le « remonte » et lui dit, ou plutôt lui assène, qu’il a fait ce qu’il fallait faire ! Qu’il s’est comporté comme un chef de tribu doit le faire ! Nous avons donc, là, une mère, et une femme, qui considère qu’un homme, en tant que chef de famille, même s’il se trompe, doit être capable de s’imposer physiquement et de tuer pour protéger ou défendre sa famille. Nous sommes donc ici très loin du discours selon lequel il est attendu d’un homme qu’il soit aux petits soins avec sa femme et sa progéniture ; qu’il fasse des bons petits plats ; qu’il invite sa femme au restaurant, lui déclame des poèmes, change les couches des enfants, aille faire les courses et participe aux tâches ménagères comme aux devoirs scolaires des enfants etc….

 

Parce-que, même si un homme peut cumuler certaines aptitudes domestiques avec celles d’un Sean Penn dans Mystic River, il m’apparaît peu plausible qu’un même homme puisse et à la fois être l’équivalent d’un Sean Penn dans Mystic River mais, aussi, être un compagnon doux et attentionné selon  certains critères d’égalité officiels entre les femmes et les hommes, et qu’il soit recherché pour cela par la majorité des femmes.

Il me semble que tout en recherchant plus d’égalité avec les hommes, que bien des femmes vont préférer avoir un Sean Penn tel qu’il est dans Mystic River soit comme amant, soit pour mari et père de leurs enfants. Tandis que d’autres femmes ne pourront pas accepter de vivre avec un homme pareil car elles se sentiront incapables de “rivaliser” ou avec lui ou  ne pourront pas le “maitriser” ( le dominer)….

Je me rappelle qu’il y a plusieurs années, un ami guadeloupéen, né en Guadeloupe et y résidant toujours, m’avait dit qu’il était du genre romantique. Et qu’il s’était vite aperçu qu’il ne correspondait pas du tout au type d’homme recherché par les femmes du pays.

Il s’est ensuite marié avec une Polonaise avec laquelle il vit en Guadeloupe depuis des années avec leurs enfants.

 

Dans un podcast écouté récemment, dans l’émission Les pieds sur terre, une jeune femme raconte comment elle aime soumettre les hommes. Peu m’importe qu’elle soit adepte de relations BDSM dès l’instant où celles ci sont consenties entre adultes. Ce qui m’a dérangé, c’est que cette femme a ouvertement dit être attirée par des femmes plutôt que par des hommes. Et, je n’ai pu m’empêcher de voir de la perversion et une très grande satisfaction personnelle de sa part dans ce qui, pour moi, était le contraire absolu d’une relation. Même si les hommes qu’elle soumettait étaient et sont consentants. Car pour qu’il y ait Amour, il faut déjà qu’il y ait un minimum de relation entre deux personnes. Ce qui implique, à mon avis, une certaine égalité, à un moment donné. Si l’on parle d’une relation. Alors que dans le témoignage de cette jeune femme, assez contente d’elle, je ne voyais pas où était cette égalité et cette réciprocité. Cette jeune femme racontait simplement comment elle prenait son pied à humilier et à soumettre avec le consentement de « ses » hommes.

 

Enfin, dans un autre podcast, une femme raconte qu’à un moment de sa vie, elle avait besoin de faire l’Amour tous les jours. En changeant de partenaire régulièrement. Pourquoi pas ? Sauf que sa libido n’était pas au rendez-vous et elle s’est demandée comment elle pouvait y remédier. D’où son podcast dans lequel elle raconte comment elle s’y est prise pour accroître sa libido. Ce faisant, elle a entendu parler de la poudre de Maca qui, sur elle, a eu peu d’effets. Alors que, toujours dans ce podcast, elle interviewe une femme pour qui la poudre de Maca a eu l’effet aphrodisiaque recherché.

J’en profite pour dire que, depuis, je suis allé acheter de la poudre de Maca. Non pour gonfler ma libido. Mais parce-que je me sens fatigué en ce moment et que j’ai découvert, grace à ce podcast, que la poudre de Maca pouvait faire du bien lorsque l’on est fatigué. J’en suis à trois jours de prise quotidienne à raison d’une cuillère à café le matin et j’ai tendance à confirmer pour l’instant les propriétés requinquantes de la poudre de Maca. Et tant mieux, car ces 200 grammes de poudre de Maca m’ont quand même coûté près de 30 euros !  

 

Par contre, alors que j’écoutais ce podcast centré sur la recherche de moyens pour maintenir ou remettre une libido à flot, j’ai été étonné que la personne autrice de ce podcast oublie, selon moi, l’essentiel :

 

Le but est d’avoir une remontée de libido ? Alors, peut-être faut-il d’abord commencer par avoir une relation sincère avec quelqu’un et s’attacher à cette personne. Cela me semble aussi simple que cela. Et je crois – ou espère- que le livre de Mona Chollet va aussi dans ce sens-là. Même si, comme on s’en doute, le sujet de l’Amour peut durer une vie entière.

 

 

Franck Unimon, ce lundi 2 Mai 2022.

 

 

 

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