Arrivé à Argenteuil en 2007, j’avais entendu parler de ces journées portes ouvertes qui s’y déroulent une fois par an au Qu4tre, cité des artistes. Mais je fréquentais toujours un empêchement ou un oubli. Ce 25 et 26 Mai 2019, je m’y suis enfin rendu avec mon appareil photo et ma fille, dans ce quartier d’Argenteuil appelé le croissant ferré.
Deux parapluies, trois esprits assis sur une chaise et une bouteille d’eau m’ont accueilli près d’une première oeuvre.
L’artiste Hopare scrutait l’horizon, guettant peut-être des lignes de pluie tandis que son oeuvre posait dans nos regards des grenades de pluie.
La découverte de ces anciens locaux de la SNCF pouvait commencer.
Les couleurs et l’espace, ces métaux rares et présents dont les artistes scient les rythmes en s’appliquant à les laisser vivants.
Au fond, à droite, bras croisés, Samer Tarabichi, l’artiste peintre et sur sa gauche, une main sur l’escalier, l’artiste Fabrice Minel.
Il y’avait une animation particulière dans cette cour de récré particulière.
L’entrée de l’exposition des oeuvres de Thibaut Dapoigny. Cela commençait par deux coccinelles, se poursuivait par d’autres animaux en moins favorable compagnie.
Cet interrupteur laissé dans le champ de la photo est peut-être déplacé. Pour moi, il illustre bien l’éclat de la vision de ce rhinocéros.
Si peu de distance entre ces muscles et cet oeil. Une telle puissance qu’elle concentre les siècles par sillon. Ce que l’on voit, cet animal ou soi, est millénaire et il suffit de ce regard pour s’en rappeler. Et l’on comprend que nous sommes face au sacré.
Thibaut Dapoigny m’a raconté les 30 premières heures de travail à partir d’une photo bien plus petite. Puis, le travail plus ou moins « balayé » par la maladresse d’un autre nous-même. Et les 30 autres heures de travail pour restituer le pourtour de l’oeil. Ensuite, il s’est fait à son imagination. Son oeuvre s’était vendue un peu plus tôt dans la journée. 1200 euros. Je ne l’aurais peut-être pas achetée. Mais, à défaut, je lui ai demandé de bien vouloir poser à côté de sa création.
Cette oeuvre ci-dessus et les deux précédentes sont de Laurence Louisfert.
Cette oeuvre ci-dessus est de Tom Lestienne. A cette époque, d’après les couleurs, cela n’allait pas très bien dans sa vie à ce qui nous a été dit.
Oeuvre de Tom Lestienne.
Oeuvres ci-dessus de Tom Lestienne.
Sezny Peron travaille l’ardoise.
Oeuvre ci-dessus de Cécile Garaudel.
La journée portes ouvertes était terminée ce samedi quand je me suis présenté devant les oeuvres de Cécile Garaudel. Mais la porte était encore ouverte et l’on m’a dit que je pouvais venir. Je suis entré, un peu mal à l’aise bien que personne ne me manifeste une quelconque mauvaise humeur. Un certain nombre d’amis et d’invités, de l’artiste vraisemblablement, discutaient, décontractés, devant apéritifs et boissons. Devant ces portraits pixelisés, j’étais si déconcerté que cela m’a amusé de prendre cette photo avec ces jambes dans l’escalier. La mise en scène me plaisait. Ainsi que les autres personnes à l’arrière-plan absolument pas au courant de ce qui venait de me passer par la tête.Puis, je suis parti rapidement. Comme un voleur. Par la suite, je me suis aperçu qu’en regardant ces portraits pixelisés d’un peu plus loin, et en prenant mon temps, cela donnait autre chose. Et j’aurais sans doute demandé à l’artiste comment elle avait obtenu ce résultat.
L’artiste Hopare.
Fin de la première partie.
Oeuvres de Alexandre Hopare; Samer Tarabichi; Fabrice Minel; Elizabeth Martin; Thibaut Dapoigny; Frédéric Jallot; Laurence Louisfert; Tom Lestienne; Sezny Peron; Cécile Garaudel;
Musique écoutée pendant la sélection des photos : album » Vazo » de Tao Ravao et Vincent Bucher en particulier les titres » Mamy T »; » Jamba »; » Muddys Song »; » Mellow Down Easy aka Ny Meva ».
Musique écoutée pendant la mise en page de cet article : album » Souldier » de Jain en particulier les titres » On My Way »; » Alright »; » Oh Man »; » Abu Dhabi »; » Souldier ». Je n’aimais pas particulièrement la musique de Jain jusqu’alors.
Texte ( quand il y’en a ) et photos : Franck Unimon, ce lundi 3 juin 2019.