
Ligne 56
Initialement, ce n’Ă©tait pas mon chemin. Pour rejoindre la Gare du Nord depuis la place de Nation, j’avais d’abord prĂ©vu de prendre le RER. Puis, j’ai pensĂ© au bus. J’ai trouvĂ© celui de la ligne 56. Il a fait très beau, aujourd’hui. Sauf que dans le bus, les gens Ă©taient Ă©nervĂ©s. Des femmes, principalement. Il y avait un certain nombre de poussettes avec des enfants. Des personnes en fauteuil, aussi. Tout le monde voulait prendre le bus et aller quelque part.
Une place assise s’est libĂ©rĂ©e assez vite devant moi. Je me suis installĂ© en sens inverse de la circulation. Et j’ai sorti mon baladeur. J’ai cherchĂ© un titre de U-Roy, Control Tower. J’avais envie d’aller ce soir au concert de Zenzile et de High Tone ( Zentone )Ă l’ElysĂ©e Montmartre. J’ai aimĂ© plusieurs titres de leur album. Je les ai dĂ©ja vus sĂ©parĂ©ment en concert.
Je n’ai pas trouvĂ© U-Roy. Je me suis rabattu sur le titre Why de Tikiman/ Paul St Hilaire. Mais cela n’a changĂ© grand chose :
« Ne soyez pas raciste ! ». Cela faisait des annĂ©es que je n’avais pas entendu ce genre de phrase. Celle qui, pour certaines personnes, est rapide Ă attraper et Ă lancer dès qu’on les contredit ou contrarie.
« Au lieu de parler, vous feriez mieux de conduire » a continuĂ© la mĂŞme dame. Pour dĂ©velopper ensuite : « Sinon, vous allez faire un accident… ». Puis, dans le bus, Ă destination du chauffeur, elle a rĂ©pĂ©tĂ© cette phrase quatre ou cinq fois comme un mantra  » Vous allez faire un accident ». Comme si elle l’espĂ©rait. Comme si les autres personnes autour d’elles ne comptaient pas.
Le chauffeur est restĂ© calme. Comme il l’avait annoncĂ© Ă plusieurs reprises, son terminus est arrivĂ© Ă la station Strasbourg/Magenta. Il n’y avait pas eu d’accident. Tout le monde est descendu.
Je suis allĂ© voir le chauffeur, alors qu’il continuait de rĂ©pĂ©ter, professionnellement, que cet arrĂŞt Ă©tait terminus. Et qu’un autre bus, qui, lui, irait jusqu’Ă la Porte de Clignancourt, allait arriver dans trois minutes. Il tenait Ă ce que tout le monde ait bien entendu l’information.
Lorsqu’il a remarquĂ© que j’Ă©tais près de lui et que j’attendais, il s’est tournĂ© vers moi. Je lui ai dit :
« Félicitations pour votre sang-froid ! ».
Il m’a rĂ©pondu :  » Ah, merci ! Je ne sais pas ce qui se passe….je connais bien cette ligne et je ne sais pas pourquoi les gens sont Ă©nervĂ©s comme ça ».
J’ai marchĂ© jusqu’Ă la gare de l’Est. En m’approchant, j’ai reconnu l’acteur Alex Descas, de dos. J’ai continuĂ© de marcher et j’ai hĂ©sitĂ©.
Vous ne connaissez pas l’acteur Alex Descas ? Il est le futur dictateur Mobutu dans le film Lumumba de Raoul Peck. Son apparition Ă la fin du film, après l’assassinat de son « ami » Lumumba Ă©tait glaciale.
Alex Descas a aussi joué dans plusieurs films de Claire Denis. Vous ne le trouverez pas dans le dernier Top Gun avec Tom Cruise. Alex Descas a aussi joué dans Volontaire (2018) de Hélène Fillières.
C’est la seconde fois que je croise Alex Descas par hasard dans Paris. La première fois, c’Ă©tait avant l’existence de mon blog, près du centre Pompidou, non loin d’une salle de cinĂ©ma, le MK2 Beaubourg. LĂ , c’est Ă la gare de l’Est. Qu’est-ce que je fais ?
J’attends un peu. Puis, alors qu’il se dirige vers la gare de l’est et me dĂ©passe, je me rapproche doucement :
« Bonjour, Monsieur Alex Descas… ».
Il s’arrĂŞte. C’est bien lui. Il me salue comme si nous nous Ă©tions dĂ©ja vus. Alors qu’il est impossible qu’il se souvienne de moi.
Il m’Ă©coute patiemment. Je lui explique que j’aimerais bien faire son portrait pour mon blog. Sur le principe, il semble partant.
Donc, je lui demande :
« Alors, comment on fait ? ».
Il me rĂ©pond de contacter son agent, me donne son nom, m’apprend qu’il sera absent durant quelques semaines.
Il s’agit maintenant de ne pas trop l’importuner. Mais, avant de le laisser, je lui demande s’il accepte que l’on fasse une photo, ensemble. Il accepte facilement. Les smartphones, aujourd’hui, permettent facilement de se photographier avec quelqu’un.

Après le deuxième cliché, je lui dis :
« Vous êtes plus beau que moi ! ».
Il commence à répondre :
« Ce n’est pas une question d’ĂŞtre beau… ». Puis, il comprend que je le taquine.
Alors qu’il tire sa valise Ă roulettes, je lui souhaite un bon voyage. Il me tape sur l’Ă©paule amicalement avant de s’en aller.
Rachida Dati

Rachida Dati force mon admiration pour sa capacitĂ© Ă s’imposer en politique. Elle ne m’est pas sympathique. Je lui reconnais des aptitudes hors normes dans cet univers très particulier de la politique. Elle est quand mĂŞme celle qui avait rĂ©ussi Ă effrayer François Fillon alors qu’il Ă©tait encore Premier Ministre, lorsque celui-ci avait envisagĂ© de se prĂ©senter pour devenir maire d’un des arrondissements prestigieux de Paris ! Peut-ĂŞtre l’arrondissement dont Dati est dĂ©sormais la maire. Le 6ème ou le 7ème.
De toutes les femmes nommĂ©es Ministre par Nicolas Sarkozy, Dati est, je crois, la seule Ă s’en sortir. MĂŞme si ValĂ©rie PĂ©cresse ne s’en sort pas trop mal, surtout après ses rĂ©sultats aux dernières PrĂ©sidentielles. Car j’ai vu que, ça y’est, PĂ©cresse avait rĂ©ussi Ă rembourser ses dettes dues aux Ă©lections PrĂ©sidentielles. Elle a « reçu » plus de trois millions d’euros de dons pour rembourser ses dettes. Elle s’est quand mĂŞme très bien dĂ©brouillĂ©e. Et cela signifie, pour moi, qu’elle survivra. Et si elle survit, cela veut dire qu’elle fera mal Ă quelqu’un, Ă un moment ou Ă un autre. Comme Dati.
Cet article trouvĂ© dans le journal Le Parisien m’a très vite interpellĂ© car Dati avait choisi Anne Hidalgo pour ces dernières Ă©lections PrĂ©sidentielles.
En lisant les propos de Dati concernant Anne Hidalgo, je me suis dit :
 » Dati, c’est vraiment un serpent ! ». A part, bien-sĂ»r, envers Nicolas Sarkozy. On dirait qu’en dehors de celui-ci ( Nicolas Sarkozy ) ou de celle ou de celui qu’il « soutient » ou « protège » que Dati a carte blanche pour Ă©triller qui bon lui semble. Pour moi, Dati fait partie des psychopathes qui ont rĂ©ussi. Elle injecte, sans hĂ©siter, une dose robuste de venin Ă Anne Hidalgo qui pourrait dĂ©cimer une Ă©curie.
Je sais que Dati cherche Ă bâtir la mise Ă mort, au moins politique, d’Hidalgo. Mais je me demande aussi si Anne Hidalgo persiste Ă rester parce-qu’extrĂŞmement rigide. Et orgueilleuse. Ce qui ferait, aussi, de Dati une commentatrice lucide.
Si c’est le cas, ce serait un nouveau tour de magie stratĂ©gique de plus de celle-ci si elle parvenait, une fois Hidalgo partie, Ă devenir maire de Paris Ă sa place. Car on dirait que personne ne pourrait lui tenir tĂŞte pour devenir maire de Paris. A part peut-ĂŞtre….ValĂ©rie PĂ©cresse.
Utopie

C’est un nom bien choisi pour une boulangerie. J’avais arrĂŞtĂ© d’y aller. Et puis, en lisant un article rĂ©cemment sur la fabrication artisanale du pain, j’ai rĂ©entendu parler de la boulangerie Utopie. C’Ă©tait sur mon trajet de mĂ©tro, ce mardi. Alors, j’y suis retournĂ©. Je ne connaissais pas ce pain. Je l’ai goĂ»tĂ© ce matin. Très très bon. Je reviendrai.
Franck Unimon, ce mercredi 1er juin 2022.