
Rocio Marquez au Théâtre Zingaro
Sourds, nous le sommes devenus. A partir de quand ?
Dans les tumultes devenus nos chambres et nos pensées, nous l’avons oublié.
Je ne fais pas exception. Cependant, quelques fois, pour des raisons particulières, nos cellules s’ouvrent. Nous parvenons à prendre des issues où les limites permutent et où nous échappons à nos (ab)surdités derrière lesquelles nous vivons camouflés la plupart du temps.

La musique fait partie des substituts de notre mémoire. Le film Sinners de Ryan Coogler sorti récemment nous apprend que la musique est capable de déchirer le voile qui sépare les morts des vivants, qu’elle peut guérir mais qu’elle peut aussi attirer le diable.
Dans Sinners, le Blues est à l’honneur. Cette musique, comme d’autres, sort du ventre. Il s’agit d’un chant braqué au garrot comme le flamenco entendu à travers Rocio Marquez ce 8 avril dernier.

Ce 8 avril dernier, plutôt que damné, j’ai eu l’impression de faire partie des privilégiés à assister à ce concert sous le chapiteau du théâtre Zingaro lors du festival Fragile. J’avais raté Rocio Marquez l’année dernière lors de ses prestations avec Bronquio pour leur album Tercer Cielo. Je ne voulais pas recommencer pour la sortie de son nouvel album Himno Vertical.

Franck Unimon, ce 6 Mai 2025.