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Etre un mauvais exemple

Samedi 11 septembre 2021, le matin, Paris.
HĂŽtel de Ville, Paris, depuis la rue de Rivoli, ce samedi 11 septembre 2021, vers 9 heures du matin. On peut apercevoir sur la gauche un vaccinodrome. Et, au fond, Notre Dame.

Etre un mauvais exemple

 

Ce samedi 11 septembre 2021, je suis un mauvais exemple. Je dois donc me prĂ©parer Ă  vivre dans le mĂ©pris, la peur et la honte. Si j’étais clairvoyant, Je ferais tout afin me faire subventionner au plus vite par une marque de mouchoirs jetables. Mais aussi pour devenir VRP pour des anxiolytiques et des antidĂ©presseurs. Pour fuir, raser les murs et me faire le plus discret possible. Tout cela est compatible. Dans ces domaines, je suis un homme d’avenir.

 

En dehors de ça, je passe mon temps Ă  me terrer dans le passĂ©. Je refuse la nouveautĂ© et le changement. Je suis irrationnel, illogique, Ă©goĂŻste, irresponsable, immoral. Certaines personnes ont rĂ©ussi et vont rĂ©ussir prĂ©cisĂ©ment « grĂące Â» Ă  ces caractĂ©ristiques. Mais pas moi. Car, je suis has been. Je vois bien que tout le monde est passĂ© Ă  autre chose. Or, je persiste dans mon erreur. C’est plus fort que moi. C’est en cela que l’on reconnaĂźt un mauvais exemple.

 

Je fais partie de cette minoritĂ© dont la seule vĂ©ritable expertise, reconnue et encouragĂ©e, consiste, a toujours consistĂ©, Ă  obĂ©ir, Ă  donner de sa personne et Ă  subir. Par exemple, je peux me prĂ©senter dans un centre de transfusion sanguine afin d’aller donner mon sang librement. On acceptera de me le prendre sans difficultĂ©s. Je suis donc bien obligĂ© d’admettre qu’il est encore des endroits oĂč, malgrĂ© mes tares,  on accepte encore de me recevoir.

 

Faire partie d’une minoritĂ© peut ĂȘtre un avantage. Il existe des minoritĂ©s expĂ©rimentĂ©es,  puissantes, organisĂ©es, protĂ©gĂ©es, dĂ©terminĂ©es et qui comptent. Ces minoritĂ©s prennent des dĂ©cisions pour le plus grand nombre et peuvent souvent s’exprimer et ĂȘtre Ă©coutĂ©es. Que l’on soit d’accord avec elles ou non, elles prĂ©serveront leurs fonctions. Et, lorsque certaines ou certains de leurs membres se trompent ou commettent des infractions, on trouvera bien un arrangement.

 

La minoritĂ© dont je fais partie peut ĂȘtre nĂ©gligĂ©e et balayĂ©e. C’est aussi en cela que je suis un mauvais exemple.  J’ai une attirance inextinguible pour la dĂ©faite. Durant quelques mois, j’ai fait partie de la minoritĂ© des « hĂ©ros Â».  Beaucoup de gens ont applaudi, celles et ceux, qui, comme moi, continuaient d’aller travailler, sans protection, tandis que la majoritĂ© restait Ă  l’abri du « flĂ©au Â». Mais cela fait partie du passĂ©. Alors que la lĂ©gion d’honneur et le PanthĂ©on n’attendaient plus que moi, j’ai tout gĂąchĂ©.

 

Etonnamment, depuis ce 12 juillet 2021, mon statut a basculĂ© : de « hĂ©ros Â», je suis devenu de maniĂšre de plus en plus avancĂ©e, un mauvais exemple. Mais qu’est-ce que je croyais ?! Que l’on pouvait rester un hĂ©ros toute sa vie ?! Mon statut de « hĂ©ros » ressemble aux sapins de NoĂ«l que l’on range aprĂšs les fĂȘtes ou que l’on retrouve sur les trottoirs, dans la rue, prĂšs des poubelles.

 

NĂ©anmoins, je n’ai pas envie de ressembler Ă  ces mendiants, qui, aprĂšs avoir rĂ©pĂ©tĂ© les mĂȘmes phrases, dans chaque wagon, passent ensuite dans les rangs mĂ©caniquement. Je fais encore partie des murs de l’illusion sociale. Mais je dois faire bref avant que n’arrive la prochaine station et les prochaines Ă©lections de pensĂ©e.

 

Ce samedi 11 septembre 2021, je ne suis toujours pas vaccinĂ© contre le Covid. Je n’ai donc pas de passe sanitaire. Une premiĂšre fois, j’ai pris rendez-vous. C’était le 4 aout 2021. Je me suis finalement dĂ©sistĂ©. LĂ , j’ai Ă  nouveau pris rendez-vous pour ce 13 septembre pour une premiĂšre injection. Et, je me demande si je vais Ă  nouveau me dĂ©sister.

 

Incapable

 

 

RĂ©pĂ©ter qu’il nous manque du recul pour ces vaccins anti-Covid (Pfizer, Moderna, Astrazeneca, Johnson&Johnson) proposĂ©s Ă  partir de fin dĂ©cembre 2020 puis, dĂ©sormais, imposĂ©s, revient Ă  tenir des discours comme ces mendiants ou ces dragueurs « bof Â» qui, dans les transports en commun, nous interpellent. DĂšs leurs premiĂšres intonations, on sait que l’on va connaitre un moment embarrassant. A la virgule prĂšs, on sait quelles sont leurs intentions et leurs demandes. On n’a pas envie d’entendre ça.  On n’y croit plus.  Certaines fois, on veut bien donner une petite piĂšce, un ticket restaurant ou un peu de nourriture. Mais ce serait plutĂŽt pour qu’ensuite, ils nous laissent tranquilles.

 

Or, je ne suis pas encore un mendiant. Et, je crois, aussi, qu’il faut en dire plus. Donner de soi, Ă  nouveau. Rester humain et personnaliser ce que l’on exprime. MĂȘme si cela sera peut ĂȘtre embarrassant tandis que je passerai ensuite dans les rangs. Avant de passer Ă  un autre wagon.

 

Ce samedi 11 septembre 2021, je suis incapable de savoir quoi rĂ©pondre Ă  ma mĂšre Ă  propos de la vaccination anti-Covid. Moi, l’aĂźnĂ©, le fils Ă  maman, l’enfant qui a longtemps tenu Ă  protĂ©ger sa mĂšre et qui continue dans une certaine mesure. Moi, le seul infirmier parmi ses enfants, je suis aussi le seul non vaccinĂ© contre le Covid. Tous mes vaccins sont suivis et Ă  jour. Exception faite avec cette vaccination contre le Covid.

 

Il y a quelques mois, vers Mai ou Juin, avant que ne tombe cette obligation vaccinale contre le Covid pour les soignants, ma mĂšre m’avait demandĂ© conseil. J’entendais alors de trĂšs bons Ă©chos « du Â» Pfizer Â», le vaccin largement le plus utilisĂ© dĂ©sormais en France contre le Covid. RĂ©cemment, j’ai lu que 76 millions de doses du vaccin Pfizer, en France, avaient Ă©tĂ© administrĂ©es. Largement plus que pour les trois autres vaccins rĂ©unis (Astrazeneca, Moderna, Johnson & Johnson).  Pour continuer d’appeler ces vaccins par le nom des laboratoires qui les fabriquent. Un nom un peu plus facile Ă  retenir que leur vĂ©ritable nom scientifique.

 

Aussi, il  y a quelques mois, vers Mai ou Juin, j’avais rĂ©pondu Ă  ma mĂšre :

« J’entends dire beaucoup de bien du Pfizer Â».

 

Le Johnson & Johnson et son injection unique m’avait pourtant donnĂ© envie pendant un certain temps. Ce qui m’avait aussi plu avec lui, c’était qu’il arrivait aprĂšs les trois autres (Pfizer, Astrazeneca, Moderna). Je le considĂ©rais donc comme porteur de plus de garanties en matiĂšre de recul et d’expĂ©rience.  MĂȘme son Â« nom Â», Johnson & Johnson, je trouvais que ça sonnait bien. Mais, trĂšs vite, le dĂ©collage du vaccin Johnson & Johnson s’était mal passĂ© en raison d’effets secondaires redoutĂ©s. Et, aprĂšs le vaccin Astrazeneca, il s’était rapidement retrouvĂ© entachĂ© avec la rĂ©putation d’ĂȘtre un vaccin Ă  Ă©viter. Ce qui faisait deux vaccins contre le Covid sur quatre Ă  « Ă©viter Â».

 

 

Mais j’avais fait mon devoir. J’avais conseillĂ© le Pfizer Ă  ma mĂšre dont j’ai eu des « bons retours Â» d’expĂ©rience autour de moi. Par « bons retours d’expĂ©rience Â», je pense Ă©videmment au fait que toutes celles et tous ceux qui l’ont reçu, et avec lesquels j’en ai parlĂ©, vont bien aujourd’hui. Ni dĂ©cĂšs. Ni maladie grave causĂ©e par la vaccination. Ni Covid.

 

Je croyais ma mĂšre vaccinĂ©e depuis longtemps quand cette obligation vaccinale pour les soignants, mais aussi, indirectement, pour tous les Français, est arrivĂ©e le 12 juillet. Et puis, j’ai appris que ni elle ni mon pĂšre ne l’étaient. VaccinĂ©s.

D’abord, parce qu’en raison de ses problĂšmes-traitĂ©s et stabilisĂ©s- de santĂ©, l’Astrazeneca lui avait Ă©tĂ© dĂ©conseillĂ© par son mĂ©decin. Mes parents rĂ©sident en Guadeloupe oĂč ils sont retournĂ©s vivre pour leur retraite. Ensuite, parce-que ce jour oĂč tous deux s’étaient rendus Ă  l’aĂ©roport pour se faire vacciner, ils avaient trouvĂ© une sorte de barrage tenu par des opposants Ă  la vaccination contre le Covid. Ecoutant leurs arguments, mon pĂšre avait alors signalĂ© Ă  ma mĂšre :

« Leur vaccin n’est pas encore tout Ă  fait au point. On va attendre encore un peu Â». Et, mes parents avaient rebroussĂ© chemin. Ça, c’était avant que les Antilles et l’üle de la RĂ©union ne fassent la Une des journaux concernant l’essor de la pandĂ©mie. Et que l’on nous apprenne les chiffres d’une population sous-vaccinĂ©e contre le Covid, de l’ordre, Ă  peu prĂšs de 25 Ă  30 pour cent. Contre prĂšs de 70% de personnes vaccinĂ©es contre le Covid dans l’Hexagone, aujourd’hui.

 

Une situation pas normale

 

Nous devions ĂȘtre en aout lorsque ma mĂšre m’a Ă  nouveau demandĂ© conseil Ă  propos de la vaccination anti-Covid. Elle ne savait plus quoi faire au vu de toutes les informations contradictoires. Au point de m’adresser elle-mĂȘme le 4 aout, par exemple, une vidĂ©o mettant en garde contre la vaccination. Etait-ce l’intervention en CrĂ©ole du syndicaliste Elie Domota ? C’est possible.

Le 4 aout devait ĂȘtre la date de ma premiĂšre injection, avec le Pfizer, dans ma ville, Ă  une dizaine de minutes Ă  pied de chez moi.

 

Mes rĂ©serves initiales et mes doutes- dĂ©jĂ  bien constituĂ©s- envers la vaccination anti-Covid proposĂ©e, ajoutĂ©s Ă  cette vidĂ©o et certainement d’autres propos m’ont poussĂ© Ă  annuler ce rendez-vous du 4 aout.

 

J’ai fini par rĂ©pondre Ă  ma mĂšre que je devrais savoir lui rĂ©pondre. Mais que j’en Ă©tais incapable car la situation que nous vivons est « anormale Â». Et, particuliĂšrement, « notre Â» façon de rĂ©pondre et de rĂ©agir par rapport Ă  cette pandĂ©mie du Covid.

 

RĂ©agir ou agir « normalement Â», c’est Ă  la fois adopter une attitude raisonnable. Mais, aussi, celle appliquĂ©e ou suivie par la majoritĂ©. Cette association du raisonnable avec la majoritĂ© garantit en principe l’équilibre et la pĂ©rennitĂ© du plus grand nombre. Les mĂȘmes rĂšgles et les mĂȘmes lois, connues de tous, facilement identifiables, graduĂ©es selon l’ñge et les capacitĂ©s, acceptĂ©es et supportĂ©es par le plus grand nombre, donc par la majoritĂ©, permettent de vivre dans un certain confort et une certaine entente gĂ©nĂ©rale et durable. Soit ce qui dĂ©finit une civilisation, une  sociĂ©tĂ©, une culture, une nation. L’envers du chaos, des guerres et des conflits.

 

Ce projet de civilisation, de sociĂ©tĂ©, de culture et de nation, je me suis gĂ©nĂ©ralement Ă©vertuĂ© Ă  le rejoindre comme Ă  m’y faire intĂ©grer. Sauf que mes « retours Â» d’expĂ©rience depuis le dĂ©but officiel de la pandĂ©mie en mars 2020 me font particuliĂšrement douter, voire tituber Ă  devoir ingurgiter certaines « nouvelles Â» lois.  

 

Mes « retours Â» d’expĂ©rience :

 

La principale continuitĂ© dans laquelle je me retrouve avec certitude depuis mars 2020, c’est de toujours faire partie des personnes dominĂ©es. Que ce soit au sein de certaines minoritĂ©s ou au sein de la majoritĂ©.

 

En Mars 2020, je faisais partie des minorités qui continuaient de se rendre à leur travail.

Les éboueurs, les caissiÚres et les caissiers, les commerçants « alimentaires », les policiÚres et les policiers, les pompiers, les livreurs, les personnels soignants, médicaux et de ménage hospitaliers, les ambulanciers.

 

Il est possible que j’aie oubliĂ© d’autres professions comptant parmi ces minoritĂ©s. D’une part parce-que je fais en fonction de ce que mon expĂ©rience et mon entendement me permettent de comprendre de notre sociĂ©tĂ©. D’autre part, parce-que, depuis le dĂ©but de la pandĂ©mie en mars 2020, ces minoritĂ©s que je viens de citer et celles que j’ai oubliĂ©es de mentionner, sont rarement celles que l’on entend s’exprimer en permanence et que l’on prend le temps d’écouter Ă  propos de cette pandĂ©mie. Alors qu’elles ont Ă©tĂ© en premiĂšre ligne et se sont constituĂ©es, aussi, une certaine expĂ©rience sanitaire directe qui pourraient ou devraient servir Ă  la majoritĂ©. Or, j’ai l’impression que seulement une partie de cette expĂ©rience pratique sert. Principalement, tout ce qui peut faire peur.

 

 

L’annĂ©e derniĂšre, je faisais partie des minoritĂ©s hĂ©roĂŻques, aujourd’hui, je fais partie des minoritĂ©s non-vaccinĂ©es :

Les sceptiques, complotistes, irresponsables, Ă©goĂŻstes, immorales, irrationnelles, illogiques, inexcusables, les bientĂŽt squelettiques….

Si je devais me fier Ă  tout ce qui nous a Ă©tĂ© dit et rĂ©pĂ©tĂ© depuis le dĂ©but concernant la pandĂ©mie du Covid (officiellement en mars 2020 en France), aujourd’hui, le pays devrait ĂȘtre orphelin par milliers en Ă©boueurs, caissiĂšres et caissiers, commerçants « alimentaires », policiĂšres et policiers, pompiers, livreurs, personnels soignants, mĂ©dicaux, de mĂ©nage, hospitaliers et aussi ambulanciers.

 

Parce-que ces minoritĂ©s ont d’abord Ă©tĂ© exposĂ©es Ă  la pandĂ©mie du Covid pendant plusieurs semaines mais aussi Ă  une pĂ©nurie de masques, durant les six premiĂšres semaines Ă  compter de mars 2020.  

 

Parce qu’un certain nombre de professionnels faisant partie ces minoritĂ©s ont contractĂ© le Covid.

 

 

Dix huit mois plus tard, par exemple, la pĂ©nurie en personnel soignant dans les hĂŽpitaux publics s’est aggravĂ©e Ă  ce que j’ai pu lire dans la presse. Parce-que tous ces personnels soignants sont allĂ©s s’implanter dans des cimetiĂšres ? Je ne crois pas.

 

La charge anxiogĂšne qui nous a Ă©tĂ© administrĂ©e depuis l’annĂ©e derniĂšre dans le traitement mĂ©diatique de la pandĂ©mie du Covid a Ă©tĂ© maximale. MĂȘme le site indĂ©pendant Prescrire l’a soulignĂ© dans un de ses articles. J’ai eu la surprise hier soir ou avant hier soir de dĂ©couvrir un article sur ce thĂšme alors que je cherchais Ă  grappiller des informations sur les vaccins anti-Covid. Pour conserver ma dĂ©cision de me faire vacciner.

Le site Prescrire, dans cet article, va jusqu’Ă  prĂ©coniser de limiter Ă  une heure par jour, je crois, le moment oĂč l’on reçoit des informations relatives Ă  la pandĂ©mie du Covid.

Le site Prescrire dit plutĂŽt du bien des vaccins Ă  ARN messager, Pfizer et Moderna, qu’il recommande en premiĂšre intention avant les vaccins Astrazeneca et Johnson & Johnson. Le site nomme ces vaccins par leur appellation scientifique.

Si cette charge anxiogĂšne qui nous a tabassĂ© Ă  propos de la pandĂ©mie du Covid, via les media, et aussi le gouvernement avec ses revirements successifs, a Ă©tĂ© « maximale », j’ai commencĂ© Ă  m’apercevoir qu’elle a aussi Ă©tĂ© rapidement « oubliĂ©e » voire niĂ©e. La premiĂšre personne Ă  me rendre tĂ©moin de cela avait Ă©tĂ© une collĂšgue infirmiĂšre- aujourd’hui Ă  la retraite- en arrĂȘt de travail dĂšs le dĂ©but du premier confinement. En revenant dans le service plusieurs semaines plus tard, cette collĂšgue avait Ă©tĂ© Ă©tonnĂ©e lorsque je lui avais dit que nous nous Ă©tions fait « tabasser » psychologiquement par toute la charge anxiogĂšne relative aux informations balancĂ©es Ă  propos de la pandĂ©mie du Covid. Cette collĂšgue- qui avait sĂ»rement prĂ©fĂ©rĂ© se protĂ©ger en restant chez elle dĂšs le dĂ©but du premier confinement en mars 2020- avait rĂ©agi devant moi comme s’il n’y avait jamais eu la moindre inquiĂ©tude Ă©pandue en France Ă  propos de la pandĂ©mie du Covid. Et que je lui racontais des histoires. 

Je croyais alors que cette amnĂ©sie ou ce dĂ©ni Ă©tait spĂ©cifique Ă  cette collĂšgue. Je crois aujourd’hui de plus en plus que cette amnĂ©sie et ce dĂ©ni sont partagĂ©s par d’autres personnes depuis le dĂ©but de la pandĂ©mie du Covid l’annĂ©e derniĂšre. Et, c’est facile Ă  comprendre : cette amnĂ©sie et ce dĂ©ni aident Ă  se relever et Ă  poursuivre. A continuer de vivre. A aller de l’avant. A ne pas regarder en arriĂšre et y retrouver ce qui a pu effrayer ou faire souffrir. Ils sont ce que l’on appelle des mĂ©canismes de dĂ©fense psychique devant certaines situations stressantes et Ă©motionnellement difficiles voire traumatisantes. Peu importe l’Ăąge, le sexe, la constitution ou l’expĂ©rience que l’on a. Chaque personne a ses limites. 

Argenteuil, butte d’Orgemont, samedi 4 septembre 2021.

 

Des personnes sont mortes du Covid. Je ne conteste pas la pandĂ©mie non plus. Mais, dix huit mois plus tard, avec d’autres, je suis encore vivant. Je ne suis pas une exception. Et, au lieu d’en ĂȘtre content et de chercher Ă  savoir ce qui a pu permettre ça, la tendance est plutĂŽt de continuer Ă  nous faire entrer dans la tĂȘte des pensĂ©es telles que :

 

« Vous avez eu beaucoup de chance jusqu’Ă  maintenant ! Â» ; « Ă§a ne va pas durer ! Â». « Vaccinez-vous au plus vite ! C’est le mieux Ă  faire ! Â». « Regardez, dans les services de rĂ©animation, dĂ©sormais, on retrouve principalement des patients atteints du Covid non vaccinĂ©s ! MĂȘme BFM TV le dit ! Â».

« Puisqu’on vous le rĂ©pĂšte ! Â».

Une infectiologue, plutĂŽt Ă  l’aise dans les mĂ©dia, a avancĂ© qu’avec le variant Delta, tout le monde allait se faire contaminer cette fois-ci par le Covid. 

 

Néanmoins, malgré toutes ces annonces répétées, les vaccinodromes à portée de main et de clic, les tentes de test PCR et antigénique bien visibles, je continue de slalomer entre le oui et le non pour me faire vacciner.

Ces derniers jours, je me suis demandĂ© la raison pour laquelle je rĂ©agissais comme ça Ă©tant donnĂ© que tout est si « clair Â» pour la majoritĂ©.

 

RĂ©volutionnaire et anarchiste ?

 

« Je ne te savais pas aussi rĂ©volutionnaire Â» a rigolĂ© au tĂ©lĂ©phone un de mes cousins il y a quelques jours. Je venais de le surprendre en lui apprenant que je n’étais pas vaccinĂ© contre le Covid. Mon cousin ne me l’a pas dit, mais il a sĂ»rement aussi pensĂ© : « SacrĂ© Franck ! C’est vraiment un original ! ».

 

Un de mes amis, infirmier Ă  la retraite depuis un an, m’a traitĂ© « d’anarchiste Â» avec le sourire alors que je dĂ©jeunais avec lui et sa compagne, Ă©galement Ă  la retraite. Tous les deux vaccinĂ©s, ils m’ont reçu Ă  leur table comme si ma non-vaccination Ă©tait davantage une particularitĂ© qui pouvait me causer des ennuis Ă©conomiques que constituer un risque pour leur santĂ©.

 

Sauf que je ne suis ni « rĂ©volutionnaire Â», ni « anarchiste Â». Par contre certaines situations vĂ©cues depuis l’annĂ©e derniĂšre m’incitent beaucoup Ă  croire ou Ă  comprendre que la rĂ©ponse officielle et lĂ©gifĂ©rĂ©e Ă  la pandĂ©mie donne beaucoup plus la prioritĂ© Ă  l’économie qu’à la santĂ©. Pour rĂ©sumer :

 

Tout ce qui rapporte beaucoup de fric ou peut en ramener trĂšs vite est d’abord privilĂ©giĂ©. C’était dĂ©jĂ  comme ça avant la pandĂ©mie du Covid. Cela s’est accentuĂ© depuis la pandĂ©mie.

La Gazette du Val d’Oise, mercredi 8 septembre 2021.

 

Ce samedi 11 septembre 2021, je peux Ă  nouveau retourner librement, et sans passe sanitaire, dans un centre commercial prĂšs de chez moi. ( Test PCR). 

Par contre, je ne peux toujours pas retourner librement dans la petite médiathÚque de ma ville. Il me faut encore fournir un passe sanitaire ou un Test antigénique ou PCR de moins de 72 heures.

 

Devant la mĂ©diathĂšque de ma ville, ce samedi 11 septembre 2021. Sur la barriĂšre, on peut apercevoir les consignes concernant les conditions d’accĂšs. Passe sanitaire, test PCR et antigĂ©nique de moins de 72 heures…. Bien-sĂ»r, le port du masque y est obligatoire.

 

 

 

On pourrait me rĂ©pondre qu’il y a un public mineur, enfant ou adolescent, qu’il convient de prĂ©server de la pandĂ©mie du Covid dans la mĂ©diathĂšque ?

Mais ce public mineur, enfant et adolescent, peut trĂšs bien se retrouver dans le centre commercial Ă  nouveau « disponible Â» sans passe sanitaire prĂšs de chez moi. Et, dans ce centre commercial, bien plus frĂ©quentĂ© que la mĂ©diathĂšque, le port du masque suffit et est obligatoire. Comme dans la mĂ©diathĂšque.

L’une des entrĂ©es du centre commercial CĂŽtĂ© Seine, ce samedi 11 septembre 2021. Il y a encore quelques jours, il fallait prĂ©senter son passe sanitaire ou le rĂ©sultat d’un test PCR ou antigĂ©nique de moins de 72 heures pour y entrer.

 

Un centre commercial, ça rapporte du fric. Une mĂ©diathĂšque, non. C’est ĂȘtre « rĂ©volutionnaire Â» et « anarchiste Â» d’écrire ça ?!

Aujourd’hui, toujours, dans la ville oĂč j’habite, Ă  Argenteuil, c’était la journĂ©e des associations. Il fait beau et chaud depuis plusieurs jours. On se croirait en Ă©tĂ©. Sauf lorsqu’il pleut brutalement. Mais, aujourd’hui, il a fait beau. Les stands des associations, cette annĂ©e, ont tous Ă©tĂ© mis dehors. Dont, une partie prĂšs des berges de Seine. Une trĂšs bonne et trĂšs audacieuse initiative et aussi un trĂšs vieux projet de la mairie d’Argenteuil. RĂ©cupĂ©rer les berges de Seine pour les piĂ©tons. Il est certain que la mairie saura tirer avantage de la rĂ©ussite de cette manifestation pour son bilan. Mais pour accĂ©der Ă  cette journĂ©e des associations qui s’est donc dĂ©roulĂ©e essentiellement Ă  l’extĂ©rieur, la prĂ©sentation d’un passe sanitaire Ă©tait obligatoire.

Entrée de la journée ou forum des associations à Argenteuil, ce samedi 11 septembre 2021.

 

Bien-sĂ»r, on me rappellera que tout Ă©vĂ©nement public, Ă  l’extĂ©rieur, Ă  partir d’une certaine envergure et affluence, nĂ©cessite dĂ©sormais la prĂ©sentation d’un passe sanitaire. Mais Ă  quoi servent donc les masques anti-Covid ? Et le fait d’ĂȘtre Ă  l’extĂ©rieur ? Et dans le centre commercial, alors ? Il passera moins de personnes, enfermĂ©es dans le centre commercial, qu’à ce forum des associations en effet trĂšs suivi comme chaque annĂ©e ?

 

Pour la deuxiĂšme fois, depuis l’instauration de ces nouvelles lois en faveur du passe sanitaire, j’ai fraudĂ©. La premiĂšre fois, c’était pour m’asseoir sur un banc, dehors, Ă  quelques mĂštres de l’entrĂ©e d’un lieu de restauration. Afin de manger un sandwich, Ă  l’écart, avec une amie vaccinĂ©e contre le Covid. LĂ , j’ai fraudĂ© par opportunisme. Je n’étais pas venu pour frauder. J’avais mĂȘme oubliĂ© que c’était la journĂ©e des associations Ă  Argenteuil. Et, j’ai fraudĂ© pour quelle raison ?! Pour me rendre Ă  une journĂ©e des associations dans ma ville. J’ai fraudĂ© avec un masque. Nous sommes dehors. J’ai croisĂ© diffĂ©rentes personnes sans masque lors du forum. Normal, nous sommes dehors. Et puis, la plupart de ces personnes sont supposĂ©es ĂȘtre vaccinĂ©es. Ce n’est pas grave. MĂȘme si l’on sait aussi que, mĂȘme vaccinĂ©, on peut ĂȘtre porteur du virus et contagieux.

Journée ou forum des associations à Argenteuil, ce samedi 11 septembre 2021.

 

 

Chaque samedi, depuis au moins le mois d’aout, des personnes opposĂ©es au passe sanitaire et anti-vaccins manifestent dans Paris et en France. Il y ‘en aurait de moins en moins. Moins de deux cent mille, officiellement. Par contre, ces personnes seraient de plus en plus « radicalisĂ©es Â». Je vais prendre mon exemple : j’ai fraudĂ© deux fois depuis l’instauration du passe sanitaire. Je suis donc en phase de « radicalisation Â» ?

Pour m’ĂȘtre assis sur un banc pour manger un sandwich et pour pouvoir me rendre Ă  une journĂ©e des associations Ă  l’extĂ©rieur en portant un masque ?!

 

Je ne rapporte pas d’argent. J’en perds plutĂŽt. Je fais partie de la minoritĂ© qui n’est pas  du tout un exemple Ă  suivre. Au contraire d’une certaine minoritĂ© qui a su investir ou faire fructifier une entreprise porteuse en cette pĂ©riode de pandĂ©mie :

 Vaccins, masques anti-covid, gel hydro-alcoolique, sites de vente sur internet, autres….

 

J’allais oublier de dire qu’hier, le vendredi 10 septembre, c’était la journĂ©e du suicide. Une journĂ©e oĂč l’on sensibilise les gens au suicide. Aux signes avant coureurs. Comment aider. J’ai appris hier soir que  c’était la « journĂ©e du suicide Â». En France, chaque annĂ©e, il y aurait 9000 suicides par an. L’un des chiffres les plus Ă©levĂ©s d’Europe. Mon attitude envers la vaccination anti-Covid a quelque chose de suicidaire. Si je m’en tiens, Ă  la fois aux risques d’attraper le Covid mais aussi aux sanctions Ă©conomiques qui vont bientĂŽt me tomber dessus, il y a quelque chose de suicidaire dans ma posture. Je me dois de l’admettre ou de l’envisager. MĂȘme si je fais de mon mieux pour prĂ©venir le suicide chez les autres.

 

Cependant, un commerçant, apprenant mes doutes, m’a surpris. Je le croyais entiĂšrement convaincu. Il m’a rĂ©vĂ©lĂ© son scepticisme envers la vaccination anti-Covid en « raison du manque de recul Â» des vaccins actuels. Heureusement, sa direction a su le soutenir :

 

« C’est soit tu te vaccines, soit tu fermes ta boutique ! Â».  Ce qui fait penser Ă  une nouvelle version de «  Soit tu te vaccines, tu fermes ta gueule et tu restes ouvert. Soit tu l’ouvres et tu fermes ta boutique pour toujours ! Â».

 

Mais Ă  propos des arguments que l’on pourrait servir aux personnes qui doutent de ces vaccins, je crois aussi entendre celui-ci :

 

« Prends le vaccin, et jette-toi dans le vide ! Tu ne crains rien. On ne peut pas trop te dire oĂč tu vas atterrir. Qui vivra, verra. Tu verras bien ! Â».

 

Tu verras bien

 

Ce que je « vois Â», c’est que j’ai eu l’audace ou la naĂŻvetĂ© de croire que je pourrais me passer de ce vaccin anti-Covid. Ou que je pourrais prendre mon temps avant de me dĂ©cider pour un vaccin dans lequel j’aurais eu le temps de croire. Dans lequel j’aurais pu prendre le temps de mettre ma confiance.

 

Pour ces raisons, lorsqu’il y avait eu tous ces Ă©clats Ă  propos du professeur Raoult il y a quelques mois, j’avais Ă©coutĂ© tout ça de trĂšs trĂšs loin. Je n’avais aucun avis sur l’Hydro
. Je me sentais trĂšs bien dans mon ignorance sur ces sujets avec mes masques anti-Covid, mon lavage de mains et mes gestes barriĂšres.

 

Aujourd’hui encore, j’ai du mal Ă  retenir les noms des mĂ©dicaments Ă©voquĂ©s lors du « dĂ©bat Â» Raoult. MĂȘme si je me rappelle plus facilement de l’Ivermectine. Parce-que je me suis retrouvĂ© devant deux ou trois fois dans la pharmacie de mon service.

 

Quant au professeur Raoult, alors que son pic de popularitĂ© et de mĂ©diatisation est aujourd’hui moindre qu’il y a quelques mois, chaque fois que je l’écoute dans une vidĂ©o, j’ai du mal Ă  comprendre ce qu’il explique. Il est sĂ»rement trĂšs intelligent et bien plus compĂ©tent que moi, de toutes façons, concernant la pandĂ©mie du Covid. Mais je trouve qu’il manque souvent des rĂ©ponses simples et courtes aux questions qu’on lui pose.

Si la prudence est de mise pour parler de science, de constatations et de rĂ©sultats, j’ai l’impression qu’il « rajoute Â» beaucoup de prudence par dessus la prudence pour rĂ©pondre Ă  certaines questions. Peut-ĂȘtre parce qu’il a subi beaucoup d’attaques et de pressions dont je n’ai pas idĂ©e. Ces polĂ©miques qui piquent rapidement et abondamment rendent aussi « anormale Â» l’expĂ©rience de cette pandĂ©mie.

 

Cependant, si j’ai pu croire que je pourrais soit me passer d’une vaccination anti-Covid, soit prendre mon temps avant de me dĂ©cider, c’est parce-que, Ă  ce jour, comme d’autres personnes faisant partie des minoritĂ©s directement exposĂ©es, je n’ai pas attrapĂ© le Covid. A une « Ă©poque Â», l’annĂ©e derniĂšre, oĂč durant plusieurs mois, il n’existait pas de vaccin anti-Covid. Je crois donc beaucoup aux bienfaits des gestes barriĂšres tels que le port du masque, le lavage des mains avant tout, le fait d’aĂ©rer autant que possible. Puis, vient la distanciation sociale. Je devrais placer la distanciation sociale dans le trio de tĂȘte immĂ©diat des gestes barriĂšres. La distanciation sociale est un geste barriĂšre qui compte. Sauf que la distanciation sociale, nous savons trĂšs bien depuis des mois qu’il est des circonstances oĂč il n’y en n’a pas :

 

Dans les transports en commun et dans les gares aux heures de pointe. Il faudrait donc arrĂȘter les transports en commun et fermer toutes les gares ? Ce serait immobiliser l’économie. Laisser s’accumuler des tensions sociales qui finiraient par s’étendre dans toute la sociĂ©tĂ© jusqu’à l’éclatement. Mieux vaut donc permettre la circulation des gens tout en les contrĂŽlant de plus en plus, progressivement, de façon Ă  leur laisser le temps de s’y habituer. Et de croire que c’est leur choix.

 

 L’autre particularitĂ© de la distanciation sociale, c’est qu’elle isole. Et s’oppose aussi, d’une certaine façon, Ă  une certaine solidaritĂ©. Puisque l’on se voit moins, que l’on se rassemble moins et que l’on Ă©change donc moins nos informations et nos expĂ©riences. Au contraire des minoritĂ©s dirigeantes, qui, elles, continuent de se refiler les bons tuyaux et les bons filons.

 

La vaccination anti-Covid, en France, est devenu un sujet aussi sensible que la religion, la sexualitĂ©, l’appartenance politique ou le salaire que l’on gagne.

 

J’ai envoyĂ© un nouveau mail, le second,  Ă  la mairie de ma ville. Comment justifier que l’on puisse dĂ©sormais, Ă  nouveau, librement accĂ©der Ă  un centre commercial. En portant un masque anti-Covid. Et qu’il faille toujours, ce samedi 11 septembre, fournir un passe sanitaire ou un test PCR ou antigĂ©nique de moins de 72 heures pour entrer dans une mĂ©diathĂšque ? Tout en portant un masque anti-Covid.

 

Que le maire applique la loi, c’est un fait. Mais au travers de cette expĂ©rience, je comprends qu’un maire se doit aussi de savoir interroger la loi. Et, pas seulement agir pour bien se faire voir de celles et ceux qui sont au dessus de lui. Car si l’on suit ce raisonnement qui consiste Ă  strictement appliquer la loi sans l’interroger, dans d’autres circonstances, on pourrait aussi laisser des gens mourir au prĂ©texte qu’ils ne relĂšvent pas de notre juridiction ou de notre champ de compĂ©tences. Ou parce-que la loi n’a rien prĂ©vu dans ce genre de cas de figure. Une loi n’empĂȘche pas encore d’observer et de penser. Mais ça va peut-ĂȘtre bientĂŽt arriver.

 

Me voici donc dĂ©finitivement, ou Ă  peu prĂšs, paranoĂŻaque. Ou, plus simplement, je n’ai toujours rien compris aux mesures et aux dĂ©cisions simples et bienveillantes prises pour nous face Ă  cette pandĂ©mie du Covid. Je suis un mauvais exemple. Il est Ă©vident que je fais preuve de mauvaise volontĂ©.

 

Franck Unimon, ce samedi 11 septembre 2021.

 

 

 

 

 

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Test PCR

 

                                                       Test PCR

Le Test PCR et le test antigĂ©nique sont les alternatives Ă  la vaccination anti-Covid. Chaque fois que l’on souhaite se rendre dans certains lieux publics ( cinĂ©mas, thĂ©Ăątres, salles de concert..). Avant la pandĂ©mie du Covid, on ne parlait pas ou alors seulement de façon trĂšs confidentielle du test PCR et antigĂ©nique.

 

J’ai l’impression d’ĂȘtre un homme du passĂ© Ă  parler de test PCR et de test antigĂ©nique alors que dĂ©sormais la grande majoritĂ© des Français est vaccinĂ©e contre le Covid et est passĂ©e Ă  d’autres sujets. Comme, par exemple, les attentats du 13 novembre 2015 dont le procĂšs a dĂ©butĂ© ce 8 septembre 2021. Un Ă©vĂ©nement que j’essaierai de « suivre » en regardant des documentaires ou, si c’est possible, en assistant au procĂšs. J’Ă©tais allĂ© Ă  une audience du procĂšs des attentats « de » Charlie Hebdo. Alors que j’avais pris quelques notes, je n’avais pourtant pas publiĂ© d’article car entraĂźnĂ© ensuite par d’autres sujets. Et, aujourd’hui, je me demande quel est l’intĂ©rĂȘt d’Ă©crire un article a posteriori sur cette expĂ©rience alors que le jugement a Ă©tĂ© rendu. Et que des comptes-rendus de ce procĂšs plus exhaustifs en ont Ă©tĂ© faits, que ce soit dans et par Charlie Hebdo ou par d’autres mĂ©dia et ouvrages.

Le journal  » Charlie Hebdo » de ce mercredi 8 septembre 2021.

 

Pourtant, j’écris aussi pour tĂ©moigner. Cet article-ci, Test PCR, j’aurais dĂ©ja dĂ» l’avoir Ă©crit il y a plusieurs jours. Et, j’en ai dĂ©ja d’autres en tĂȘte. J’ai Ă©crit quelques notes de dĂ©part. Mais, plus tard, cet article devrait aussi avoir son importance. Et, pour lui, j’estime qu’il est encore dans notre temps prĂ©sent. C’est la raison pour laquelle je m’arrĂȘte « sur » lui aujourd’hui. MĂȘme si, pour cela, il faut retourner au mois de mars.

 

En mars de cette annĂ©e, j’avais Ă©tĂ© considĂ©rĂ© cas contact deux fois Ă  une semaine d’intervalle, au travail. Les seules fois, pour l’instant, oĂč cela m’est arrivĂ© d’ĂȘtre classĂ© « cas contact Â». Mars, c’était il y a six mois. Il y a dĂ©jĂ  trĂšs longtemps.

 

Il y a « trĂšs longtemps », j’étais donc allĂ© faire un test antigĂ©nique dans une pharmacie du sixiĂšme arrondissement. J’étais curieux de l’expĂ©rience.

 

Sous la tente montĂ©e devant la pharmacie, la jeune testeuse avait un livre posĂ© prĂšs d’elle. Un ouvrage de Romain Gary. Peut-ĂȘtre La Vie devant soi.  Cela m’avait rappelĂ© des bons souvenirs. La jeune professionnelle m’avait Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e comme douce par sa collĂšgue qui m’avait reçu.

La douceur et les bons souvenirs s’étaient brutalement perdus aprĂšs l’entrĂ©e de la tige du test antigĂ©nique dans ma premiĂšre narine. Puis dans la seconde.

 

Je n’avais pas du tout aimĂ© l’expĂ©rience. Mais j’avais passĂ© le test. Et le rĂ©sultat Ă©tait nĂ©gatif.  J’étais donc dĂ©barrassĂ© et satisfait.

 

Une semaine plus tard alors que j’allais partir au travail, je recevais un appel de ma  cadre supĂ©rieure.  Pour me demander de faire un test antigĂ©nique. Je ne voyais pas pourquoi
j’ai exprimĂ© mon Ă©tonnement.

Jusqu’à ce que j’apprenne qu’un autre de mes collĂšgues avait eu « une trace Â» de positivitĂ© au Covid. Et qu’il fallait refaire le test.

A la pharmacie, on m’avait expliquĂ© que le dĂ©lai Ă©tait trop court entre le moment oĂč ce collĂšgue s’était dĂ©clarĂ© positif « avec une trace Â». Et celui oĂč il m’était demandĂ© de faire ce test antigĂ©nique. L’assistante en pharmacie avait bien voulu l’expliquer directement Ă  ma cadre supĂ©rieure. Mais celle-ci avait prĂ©fĂ©rĂ© que je refasse un test antigĂ©nique « car c’était la procĂ©dure Â».

 

LĂ  aussi, le rĂ©sultat avait Ă©tĂ© nĂ©gatif. Et, aprĂšs avoir Ă©tĂ© positif « avec une trace Â», lors d’un second PCR, le collĂšgue s’était finalement rĂ©vĂ©lĂ© ĂȘtre vraiment nĂ©gatif.

 

Depuis ces deux expĂ©riences, je tiens le test PCR et le test antigĂ©nique pour des procĂ©dĂ©s barbares. Je ne comprends pas qu’en 2021, ces deux tests aient Ă©tĂ© en particulier ceux qui ont Ă©tĂ© privilĂ©giĂ©s pour des rĂ©sultats rapides. Il suffit de 15 minutes pour connaĂźtre le rĂ©sultat avec le test antigĂ©nique. Il faut attendre 24 Ă  48 heures « selon les laboratoires Â» aprĂšs un test PCR.

 

Je n’ai pas passĂ© de test PCR mais j’ai cru comprendre qu’il Ă©tait « plus profond Â» que le test antigĂ©nique que j’ai trouvĂ© particuliĂšrement dĂ©sagrĂ©able. Peut-ĂȘtre que cela changera dans environ un an.

Le journal  » Le Figaro » de ce mercredi 8 septembre 2021.

J’ai lu aujourd’hui que l’entreprise Valeo « l’équipementier automobile français Â» a inventĂ© un dĂ©tecteur de Covid Ă©quipĂ© de capteurs qui peut donner un rĂ©sultat en deux minutes. Mais j’ai aussi lu que ce dĂ©tecteur serait vendu 2500 euros, ce qui en fera peut-ĂȘtre un objet rĂ©servĂ© Ă  certains endroits. Cependant, nous sommes dĂ©jĂ  lĂ  dans le futur et les supputations. Retournons dans le passĂ© de ce mois d’aout.

 

Au mois d’aout dernier, j’Ă©tais retournĂ© accompagner ma fille jusqu’à la mĂ©diathĂšque pour la troisiĂšme fois. J’Ă©tais revenu la chercher Ă  la sortie Ă  une heure indiquĂ©e puisque je ne pouvais pas entrer.

 

Alors que je l’attendais, un Ă©tudiant d’une vingtaine d’annĂ©es s’est prĂ©sentĂ© devant le bibliothĂ©caire, qui, dehors, vĂ©rifiait les QR Code des passes sanitaires. Ou les rĂ©sultats de test PCR et de test antigĂ©nique.

 

Le rĂ©sultat d’un test PCR est valable 72 heures. Le jeune a tendu son papier. Le dĂ©lai Ă©tait dĂ©passĂ© d’un peu plus d’une heure. C’était un samedi entre midi et quatorze heures en plein mois d’aout.

 

DĂ©solĂ©, le bibliothĂ©caire a dĂ» refuser l’accĂšs de la mĂ©diathĂšque. Le jeune est reparti sans broncher.

Je « connais Â» ce bibliothĂ©caire. C’est quelqu’un d’arrangeant. Peut-ĂȘtre que moi prĂ©sent, moi, un habituĂ© interdit de sĂ©jour dans la mĂ©diathĂšque pour dĂ©faut de passe sanitaire, il lui Ă©tait impossible de laisser passer ce jeune. Mais j’ai Ă©tĂ© encore plus dĂ©solĂ© pour ce jeune. Se farcir un test PCR pour, pour un peu plus d’une heure de dĂ©passement, se retrouver devant une mĂ©diathĂšque comme devant une boite privĂ©e pratiquant le dĂ©lit de faciĂšs, j’ai trouvĂ© ça dur. Je prĂ©fĂ©rais encore ĂȘtre Ă  ma place.

 

C’est sans doute aprĂšs ce jour-lĂ  que je me suis rendu compte qu’en tant que citoyen qui paie ses impĂŽts, l’Etat et donc la mairie de ma ville qui « dirige Â» cette mĂ©diathĂšque, me doit certains services. Comme l’accĂšs Ă  cette mĂ©diathĂšque. J’ai donc envoyĂ© un mail ce 18 aout Ă  ma mairie en pensant que personne ne me rĂ©pondrait avant longtemps.

 

Finalement, il y a quelques jours, le 2 septembre, j’ai reçu un premier mail de la nouvelle directrice de la mĂ©diathĂšque. Et nous avons un peu correspondu. Celle-ci m’a entre-autres rĂ©pondu :

 

« Selon le dĂ©cret d’application du 7 aoĂ»t 2021, les collectivitĂ©s territoriales sont dans l’obligation lĂ©gale de mettre en place le passe sanitaire dans l’ensemble des lieux culturels recevant du public. Le rĂ©seau des mĂ©diathĂšques d’Argenteuil rĂ©pond Ă  cette obligation :https://www.legifrance.gouv.fr

L’ensemble des lieux culturels de France sont dans l’obligation lĂ©gale d’assurer ce dĂ©cret.

 

Toutefois, afin de maintenir notre lien avec l’ensemble de nos publics, nous avons mis en place dĂšs le dĂ©but de la crise sanitaire l’offre en ligne « Tout apprendre Â» sur le portail des mĂ©diathĂšques qui comprend notamment une offre de livres, BD, films, formations, aide aux devoirs et musique : https://argenteuil.bibenligne.fr/biblio-num

 

Vous avez Ă©galement la possibilitĂ©, via ce mĂȘme portail, d’effectuer des rĂ©servations sur les documents que vous souhaiteriez emprunter, votre fille pouvant les retirer Ă  la banque de prĂȘt.

 

Restant Ă  votre disposition et au plaisir de vous recroiser prochainement dans l’une de nos mĂ©diathĂšques. Â»

 

Son rappel de l’obligation lĂ©gale du passe sanitaire pour les mĂ©diathĂšques n’était pas nĂ©cessaire. Puisque j’ai compris qu’elle ne fait « qu’appliquer Â» la Loi. Et, avant ça, elle ne fait qu’appliquer ce que la mairie de ma ville lui dit de faire. Mairie qui se dĂ©charge sur elle de ses propres responsabilitĂ©s. Car ce n’était pas Ă  cette responsable de la mĂ©diathĂšque de se justifier et de me rĂ©pondre. Cette directrice de mĂ©diathĂšque n’est ni l’autrice et ni la dĂ©cisionnaire de la politique culturelle de la ville. Elle fait avec les autorisations que lui donne la mairie. Mais ce n’était pas Ă  moi de dĂ©battre de ça avec elle. D’autant qu’elle m’a paru sincĂšre et de bonne volontĂ© dans ses mails.

 

Quant Ă  moi, mon mail avait surtout pour but de questionner la Loi. La lĂ©gitimitĂ© de cette Loi qui interdit Ă  un citoyen d’entrer dans une mĂ©diathĂšque, mĂȘme avec un masque anti-Covid, pour des raisons sanitaires.

 

Une Loi selon moi assez arbitraire. Un arbitraire devenu encore plus flagrant aujourd’hui, ce 8 septembre 2021. Puisque le passe sanitaire qui Ă©tait obligatoire dans certains centres commerciaux, selon leur envergure, a cessĂ© de l’ĂȘtre dans le Val d’Oise. AprĂšs une plainte dĂ©posĂ©e ( les propos exacts sont :  » Me Yoann Sibille avait ainsi dĂ©posĂ© un recours devant le tribunal administratif de Cergy-Pontoise » La Gazette du Val D’Oise de ce mercredi 8 septembre 2021, page 8. Un article rĂ©digĂ© par Thomas Hoffmann). Le Ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a « assoupli Â» les conditions d’accĂšs Ă  certains centres commerciaux.

Le journal  » Les Echos » de ce mercredi 8 septembre 2021.

 

 La disparition de cette obligation du passe sanitaire pour aller dans certains centres commerciaux pourrait ĂȘtre une « bonne Â» nouvelle. Sauf que le prĂ©judice Ă©voquĂ©, et qui a portĂ©, est spĂ©cifiquement Ă©conomique. L’obligation du passe sanitaire a fait perdre ou aurait fait perdre 20 Ă  30 pour cent du chiffre d’affaire de certains centres commerciaux.

 

Le journal  » Les Echos » de ce mercredi 8 septembre 2021.

 

Quel est le prĂ©judice Ă©conomique d’une mĂ©diathĂšque moins frĂ©quentĂ©e Ă  cause de l’obligation du passe sanitaire ? Je ne suis pas reparu devant la mĂ©diathĂšque depuis mon mail du 18 aout, je crois. Et, je suis curieux de voir si les conditions d’accĂšs Ă  la mĂ©diathĂšque ont changĂ©. Mais je ne crois pas. Je crois qu’aujourd’hui encore, il faudra fournir un QR Code ou le rĂ©sultat d’un test PCR ou antigĂ©nique valable pour y entrer. Pendant ce temps, je pourrai de nouveau aller me balader autant que je le voudrai dans le centre commercial CĂŽtĂ© Seine de ma ville. Centre commercial oĂč, bien-sĂ»r, il ne se trouve aucune mĂ©diathĂšque et oĂč circule bien plus de monde, en pĂ©riode de pandĂ©mie du Covid, que dans la mĂ©diathĂšque oĂč j’ai mes habitudes.

Journal « La Gazette du Val d’Oise » de ce mercredi 8 septembre 2021. L’article rĂ©digĂ© par Thomas Hoffman citĂ© plus haut.

 

 

Il faudrait que je vĂ©rifie comment ça se passe maintenant, pour entrer dans la mĂ©diathĂšque de ma ville. Que je me rende au centre commercial CĂŽtĂ© Seine puis que je me dĂ©place jusqu’à la mĂ©diathĂšque. Dix minutes Ă  pied les sĂ©parent.

Vu que je n’aime pas beaucoup aller dans le centre commercial CĂŽtĂ© Seine, et que je m’y rends le moins possible, cela va me demander un effort supplĂ©mentaire de plus.

Pour lire mon avis sur le film La Nuit Des Rois-un film de Philippe LacĂŽte sorti ce mercredi 8 septembre 2021. 

Franck Unimon, ce mercredi 8 septembre 2021 ( et ce jeudi 9 septembre 2021).

 

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Corona Circus

Marathon Circus Mars 2020- 202 ?

Paris, Mercredi 1er septembre 2021, en marchant avec G depuis la place de la Madeleine.

                                         Marathon Circus –  Mars 2020-202 ?

 

On n’est pas fa-ti-guĂ© !

 

 

«  On n’est pas fa-ti-guĂ© ! Â». C’est ce qu’entonnent certains marathoniens qui courent en groupe pour s’encourager lors de l’épreuve. Pour dĂ©dramatiser l’effort durable qu’ils s’imposent. Certains couples se forment en prĂ©parant puis en courant un mĂȘme marathon.

 

La pandĂ©mie du Covid peut ĂȘtre comparĂ©e au marathon ou Ă  toute autre sorte d’épreuve. Sauf que personne, au dĂ©part, n’est venu s’inscrire, et payer, pour y participer. Afin de pouvoir affirmer fiĂšrement ensuite qu’elle ou qu’il a couru le marathon de Paris ou de Berlin ou de New-York.

 

On dit couramment que le « principal, c’est de participer. Pas de gagner Â». Mais je crois que, pour ce marathon de la pandĂ©mie du Covid, nous sommes un certain nombre qui, si nous avions le choix, nous serions depuis trĂšs longtemps dĂ©sistĂ©s ou aurions laissĂ© notre dossard et notre paire de baskets Ă  d’autres. Afin qu’elles ou qu’ils prennent « leur pied Â» sur le bitume. Certainement que nous serions prĂȘts Ă  donner un peu d’argent pour que certaines et certains courent Ă  notre place. Sauf, que cette fois, nos places sont difficilement interchangeables.

Le journal  » Les échos » de ce 23 aout 2021.

 

Si l’on peut croiser des personnes qui portent un tee-shirt sur lequel on peut lire l’édition de telle course pĂ©destre auxquelles elles ont participĂ©, j’ai un peu de mal Ă  concevoir qu’il en sera de mĂȘme pour cette pandĂ©mie, ou cette « multiple Â» pandĂ©mie du Covid. Ou alors, peut-ĂȘtre dans un film.

 

On n’est pas va-ccin-nĂ© !

 

« On n’est pas vacci-nĂ© ! Â» pourrait ĂȘtre le chant de certaines personnes anti-vaccin. Ce le sera peut-ĂȘtre au moins par provocation. Mais ce n’est pas le mien. MĂȘme si je suis encore, pour l’instant, non vaccinĂ©.

 

Mes doutes face Ă  ces vaccins sortis trĂšs vite sont rĂ©sistants. Ma perplexitĂ© devant certaines               Â« stratĂ©gies Â» ou techniques de communication du gouvernement, aussi. Et les propos d’un certain nombre de mĂ©decins me font penser Ă  cette cacophonie entendue il y a plusieurs annĂ©es au salon de la musique.

Si je suis sensible aux arguments de certains ( dont IrĂšne Frachon, « la fille de Brest » qui encourage Ă  se faire vacciner contre le Covid ), je vois dans le dĂ©roulement de la pensĂ©e d’autres mĂ©decins une logique oĂč tout est soit noir. Ou soit blanc.

Sans doute suis-je trop Ă  la recherche du « Ying » et du  » Yang  » que je trouve drastiquement trĂšs absent depuis le dĂ©but de cette pandĂ©mie en mars 2020 ? Sans doute suis-je encore trop bien portant et trop « prĂ©somptueux » pour faire aujourd’hui la fine bouche devant les vaccins anti-Covid actuels ?

Mais je suis encore reconnaissant Ă  ce mĂ©decin gĂ©nĂ©raliste consultĂ© il y a quelques semaines. Cela devait ĂȘtre la premiĂšre fois que je le rencontrais pour un tout autre motif que le / la  Covid .  Il venait de me prescrire un traitement mĂ©dicamenteux standard selon le protocole d’usage pour ce qui m’amenait. Lorsque je lui ai dit que je pensais, aussi, Ă  complĂ©ter Ă©ventuellement son traitement en allant consulter tel praticien de telle discipline dite « parallĂšle ». Enthousiaste, il m’a alors aussitĂŽt rĂ©pondu :

 » Tout ce qui marche, c’est bien ! ». Et, il m’avait rĂ©pĂ©tĂ© cette phrase presque comme un mantra :

« Tout ce qui marche, c’est… bien !« . 

Combien de nos chers médecins, politiques, média, concitoyens et autres qui « savent tout », qui nous informent de leurs certitudes voire de leurs jugements sur celles et ceux qui, comme moi, doutent encore de ce qui nous est proposé avec les vaccins actuels contre le Covid, sont-ils capables de concevoir ça ?

 » Tout ce qui marche, c’est bien ! ». 

 

Eléments de perplexité

 

Lorsqu’il y avait pĂ©nurie de masques anti-Covid, entre mi-mars 2020 et dĂ©but Mai 2020, le port du masque a mĂȘme Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme superflu par le gouvernement. MĂȘme si la porte-parole du gouvernement qui avait prononcĂ© ces propos a depuis disparu de la scĂšne  (elle est loin d’ĂȘtre devenue SDF !), elle faisait ce pour quoi elle avait Ă©tĂ© mise Ă  ce poste. Donc, je m’abstiendrais de la tenir seule responsable. En tant que porte-parole, elle a seulement Ă©tĂ© la partie la plus visible, donc la plus repĂ©rable et la plus facilement blĂąmable, de certaines dĂ©cisions gouvernementales.

 

Lorsque les masques anti-Covid sont apparus par milliers et par millions dĂ©but mai, l’obligation des masques anti-Covid est devenue super glue.

J’ignorais jusqu’à cette semaine que les policiers avaient Ă©tĂ© menacĂ©s de « sanction administrative Â» en cas de port du masque. D’oĂč leur « refus Â», par rancƓur, pour l’instant, de se faire vacciner contre le Covid. On peut supposer qu’aprĂšs quelques pourparlers ou l’octroi d’une prime, que les policiers vont bientĂŽt se montrer plus volontaires pour se faire vacciner contre le Covid.

Le journal  » Le Canard Enchainé » de ce 1er septembre 2021.

 

Mais cette information (le risque d’une sanction administrative des policiers en cas de port du masque) nous apprend ou nous rĂ©apprend au moins deux choses.

 

Tout d’abord, nous sommes tellement cloisonnĂ©s dans nos univers personnels et professionnels, que cette menace de sanction administrative en cas de port du masque pour un agent de police alors que le masque est rapidement devenu obligatoire pour le citoyen lambda, a « sĂ»rement Â» Ă©tĂ© ignorĂ©e ou banalisĂ©e par la majoritĂ© des Français.

Ensuite, dans un contexte de pandĂ©mie et d’importance des gestes barriĂšres, je ne vois pas comment, Ă  moins de dĂ©valuer la nĂ©cessitĂ© des masques anti-Covid, un gouvernement mais aussi des scientifiques et des mĂ©decins ont pu ou pourront justifier que les policiers aient Ă©tĂ© interdits de masque anti-Covid. Alors que le reste de la population a dĂ»  se conformer Ă  cette obligation du port du masque dĂšs dĂ©but Mai 2020
.

 

 

Lorsque les vaccins anti-Covid n’étaient pas disponibles, les gestes barriĂšres Ă©taient les remparts systĂ©matiques contre la pandĂ©mie :

 

Port du masque, lavage des mains avec du savon, utilisation du gel hydro-alcoolique, distance sociale au minimum de un mĂštre, rĂ©duction du nombre de personnes rencontrĂ©es, aĂ©ration des piĂšces de vie et de travail, rĂ©duction de nos dĂ©placements (lors du premier confinement en mars 2020, pour celles et ceux dont le travail le permettait, il fallait mĂȘme rester chez soi !) tousser et Ă©ternuer dans son pli du coude.

 

Depuis que les vaccins anti-Covid sont prĂ©sents par millions de doses en France et dans d’autres pays riches, on dirait selon les situations que tous ces gestes barriĂšres sont devenus caducs ou, pire, qu’il semblerait qu’ils Ă©taient comme une gymnastique occupationnelle destinĂ©e Ă  nous occuper plus qu’à vĂ©ritablement nous protĂ©ger. Afin de pouvoir nous dire ou nous faire croire officiellement :

 

« Vous voyez, on fait quelque chose contre la pandĂ©mie. Nous maitrisons la situation, ne vous inquiĂ©tez pas ! Â».

 

Mais depuis l’obligation des vaccins contre le Covid « officialisĂ©e Â» Ă  partir de ce 12 juillet 2021 (obligation indirecte au vu de toutes les contraintes et sanctions qui vont s’imposer Ă  celles et ceux qui ne seront pas vaccinĂ©s Ă  partir de ce 15 septembre 2021), on peut se demander si la maitrise concernait plus nos agissements et notre façon de vivre que la pandĂ©mie elle-mĂȘme.

 

Nous croyions agir alors dans le respect de certaines rĂšgles sanitaires. Mais, peut-ĂȘtre que non, finalement. Puisque, dĂ©sormais, contrairement Ă  il y a encore Ă  peine deux mois, mĂȘme avec un masque anti-Covid sur le visage, et mĂȘme en respectant la distanciation sociale, je ne peux plus entrer dans une salle de cinĂ©ma. Je ne peux plus aller dans la mĂ©diathĂšque de ma ville.  

Photo prise ce mercredi 1er septembre 2021, prĂšs de la ligne 14.

 

Aujourd’hui, depuis le 9 aout 2021, les vaccins anti-Covid sont devenus les piĂšces maitresses, les princes absolus et exclusifs de notre kit de survie qui comporte aussi dĂ©sormais le cĂ©lĂšbre passe sanitaire numĂ©risĂ©. Ce qui fait moderne. A quand une page instagram, Facebook et Twitter pour le passe sanitaire ? Afin de le faire vivre au travers d’un avatar afin qu’il nous « raconte Â» comme il est proche de nous, les ĂȘtres humains, et qu’il est lĂ  essentiellement pour notre bien ? Ce serait sympa. Et cool.

 

 

Deux personnes, pour l’instant, vaccinĂ©es comme il se doit contre le Covid, m’ont racontĂ© que leur QR Code n’avait pas Ă©tĂ© reconnu. Cela s’est nĂ©anmoins bien terminĂ© pour eux. Mais ça fait un peu penser Ă  un monde Ă  la Brazil ( du nom du mĂȘme film de Terry Gilliam) en train de s’installer en France. 

 

Attentions

 

 

Un collĂšgue, vaccinĂ© « avec » Pfizer, nous a aussi racontĂ© il y a maintenant une ou deux semaines qu’un de ses amis, au schĂ©ma vaccinal anti-Covid complet, avait nĂ©anmoins attrapĂ© le variant Delta et qu’il s’était retrouvĂ© pliĂ© dans son lit, chez lui, durant dix jours. Ce collĂšgue a ajoutĂ© :

 

« Donc, faites-bien attention avec le variant Delta ! Â».

 

Bien-sĂ»r, moi, le non-vaccinĂ©, ça m’a fait et me fait rĂ©flĂ©chir. Je me suis demandĂ© si j’Ă©tais bien inspirĂ© de rester non-vaccinĂ©. Je n’ai pas de certitudes. J’ai des doutes.

 

Sur les vaccins. Mais aussi sur certains comportements. Certaines personnes vaccinĂ©es se comportent comme si, aprĂšs leur vaccination complĂšte, elles Ă©taient devenues invulnĂ©rables. Je les vois, je les revois. Pas de port du masque par exemple lorsque cela se devrait. Moi, Ă  l’intĂ©rieur, dans les lieux publics et professionnels, je porte mon masque. Je continue de porter mon masque. Sur mon nez et ma bouche. Depuis juillet de l’annĂ©e derniĂšre (en 2020) je crois que je peux encore compter le nombre de personnes que j’ai embrassĂ©es en dehors de ma compagne et de ma fille.

 

Entre la maladie et la mégalomanie

 

 

Mais je me rappelle aussi encore de l’inquiĂ©tude, la premiĂšre exprimĂ©e en prĂšs de trente ans d’amitiĂ©, de mon ami, vaccinĂ© contre le Covid depuis plusieurs mois, lorsqu’il m’a demandĂ© au tĂ©lĂ©phone, il y a deux ou trois jours :

 

« Mais, Franck, tu vas te faire vacciner ? Â». J’étais Ă  cĂŽtĂ© de la gare du Nord. ( La Gare du Nord )J’ai essayĂ© de le rassurer. J’ai rĂ©pondu, je crois, en toute sincĂ©ritĂ©. Sans Ă©luder. 

 

Je lui ai rĂ©pondu que ce que je faisais principalement, c’était essayer de gagner du temps. Que, le lendemain (c’était hier), j’allais revoir un de mes mĂ©decins et lui parler, entre-autre, de ce sujet de la vaccination anti-Covid. Car, mĂȘme non-vaccinĂ©, je continue de recueillir autour de moi des avis. Je ne recherche pas le dĂ©bat. Je ne me moque de personne. Je ne critique pas. Que l’on soit vaccinĂ© ou non vaccinĂ©. J’ai trop conscience, je crois, du fait, que l’ĂȘtre humain passe sa vie Ă  osciller entre la maladie et la mĂ©galomanie. C’était comme ça avant la pandĂ©mie du Covid. Et ce sera encore comme ça aprĂšs elle.

Photo prise Ă  Paris, ce 2 septembre 2021.

 

Bien-sĂ»r, il y a des maladies et des mĂ©galomanies plus graves que d’autres. Je prĂ©fĂšre attraper un rhume que d’avoir un cancer. Je prĂ©fĂšre la mĂ©galomanie d’un humoriste sur scĂšne ou dans un film Ă  celle d’une personne armĂ©e Ă©conomiquement, moralement, politiquement, administrativement et militairement et qui peut dĂ©truire sciemment et  concrĂštement, une vie, une position, en quelques secondes. Par un ordre, une signature, un appel, un regard. Par calcul.

 

 

Une attitude irrationnelle

 

 

J’ai entendu parler de l’attitude irrationelle des personnes refusant ou hĂ©sitant Ă  se faire vacciner contre le Covid. Comme si l’ĂȘtre humain Ă©tait ou avait Ă©tĂ©, en tout point et en toute circonstance, un ĂȘtre rationnel ! Comme si l’action de faire confiance Ă©tait  rationnelle ! 

 

Il n’y a rien de rationnel dans le fait de dĂ©sirer une personne plutĂŽt qu’une autre et de pratiquement tout faire pour s’en rapprocher mĂȘme si, finalement, cela nous dessert. Or, non seulement, cela arrive tous les jours. Mais, en plus, l’ĂȘtre humain est prĂȘt Ă  recommencer plusieurs fois les mĂȘmes erreurs.

 

Il n’y a rien de rationnel dans le fait de faire confiance. On peut se dĂ©tourner d’une personne intĂšgre, attentive et fiable et prĂ©fĂ©rer se jeter dans les bras de quelqu’un juste parce-que cette personne nous a fait « vibrer Â».

 

Il n’y a rien de rationnel dans le fait d’acheter quelque chose- et cher- dont on n’a pas besoin. C’est pourtant grĂące Ă  ça que marche une bonne partie de notre Ă©conomie et que s’enrichissent bien des industries et des actionnaires.

 

Il n’y a rien de rationnel dans le fait de voter pour tel reprĂ©sentant politique qui ne vaut pas mieux que tel autre qui nous « sort par les yeux Â». Pourtant, nous le faisons et allons continuer de voter de la mĂȘme façon en pensant bien faire. Au moins par devoir.

 

Les personnes qui parlent « d’irrationnel Â» sont elles-mĂȘmes Ă©galement irrationnelles sauf qu’elles ne s’en aperçoivent mĂȘme pas. Ou s’en servent. Ce qui est pire !

 

Mais ce que j’écris n’a rien de scientifique. C’est peut-ĂȘtre une manifestation de plus de ma connerie, de mon Ă©goĂŻsme, de mon irresponsabilitĂ© et de ma mĂ©galomanie. La prochaine Ă©tape, si je tarde trop, c’est, officiellement, le Covid, un service de rĂ©animation. Et, de partir faire le plein Ă  la station service de la mort.

 

La Mort

 

A un moment, cet Ă©tĂ©, je me suis dit qu’indirectement, au travers de ces dĂ©saccords Ă  propos de cette obligation de la vaccination anti-Covid, il y avait un autre sujet qui Ă©tait Ă  tout prix Ă©vitĂ© et cachĂ© honteusement. Celui de l’euthanasie. Celui de pouvoir dĂ©cider de la façon dont on peut et veut mourir. Et quand. Mais aussi, comment. Ce qui revient aussi Ă  dĂ©cider de la façon dont on veut vivre.

 

Je suis pour la vie. Donc, si je suis convaincu qu’un vaccin peut me faire vivre ou m’aider Ă  vivre ou Ă  vivre mieux, Ă©videmment, je le prendrai. Aussi, je comprends le choix volontaire de celles et ceux qui ont dĂ©cidĂ© de se faire vacciner contre le Covid.

 

Mais si j’ai des doutes Ă  propos de ces vaccins ? Qu’est-ce que je fais ? Je fais nĂ©anmoins comme les autres ?  Parce-que les autres, le plus grand nombre, l’a fait ? Et si le plus grand nombre s’est trompĂ© ou se trompe parce qu’il a peur ou a eu peur de mourir ?

Photo prise ce 1er septembre 2021 Ă  Paris.

 

J’ai pourtant mes peurs. Ainsi que, sans doute, des peurs communes avec bien des personnes aujourd’hui vaccinĂ©es contre le Covid. Et, je ne me rĂ©jouis pas de voir passer des affiches de films ou de spectacles auxquels je ne peux pas me rendre car non-vaccinĂ©. Je ne me rĂ©jouis pas de ne pas pouvoir participer Ă  certains Ă©vĂ©nements sociaux.

 

On peut ĂȘtre trĂšs intelligent et avoir suffisamment peur de la mort au point de faire des erreurs d’apprĂ©ciation et de jugement. C’est ce que je pense des journalistes de Charlie Hebdo et du Canard EnchaĂźnĂ© qui se moquent des anti-vaccins et les rĂ©sument assez Ă  des crĂ©tins et Ă  des complotistes. Je crois aussi que leur peur de la mort est telle qu’ils la tournent en dĂ©rision par leurs caricatures et leur humour noir qui dĂ©plait Ă  d’autres.

Si les terroristes qui ont si mal pris les caricatures de Charlie Hebdo avaient compris ça, que derriĂšre bien des caricatures et de l’humour, il y a souvent de la peur. La peur de la mort, de la tristesse aussi et du dĂ©sespoir- quasi prĂ©monitoire- devant bien des agissements funestes de l’ĂȘtre humain. Si  les terroristes avaient compris ça, il n’y aurait pas eu d’attentats dans les locaux de Charlie Hebdo. Qu’il n’y ait pas de malentendu :

 

Je suis triste de ces attentats intĂ©gristes dans les locaux de Charlie Hebdo et ailleurs. Au Bataclan, Ă  l’Hyper-Cacher, Ă  Nice
.

 

Je fais cette allusion aux journaux Charlie Hebdo et au Canard EnchainĂ© parce-que je suis un de leurs lecteurs rĂ©guliers depuis quelques annĂ©es. Et que je « connais Â» leur avis sur les non-vaccinĂ©s contre le Covid.

 

Et, concernant les intĂ©gristes islamistes qui ont fait ces attentats en France et ailleurs, je m’illusionnerais sans doute si je les rĂ©sumais Ă  des personnes chez qui l’autodĂ©rision est absente, interdite ou impossible. Je ne sais pas comment est « fait Â» un terroriste. Surtout qu’il existe plusieurs sortes « raisons Â» ou motivations pour devenir terroriste. Peut-ĂȘtre sont elles assez proches, finalement, ces raisons et ces motivations, de celles qui peuvent pousser Ă  devenir espion ou agent secret. Sauf que les critĂšres de sĂ©lection des candidats sont diffĂ©rents ainsi que leur environnement, leurs buts et leurs missions.

 

NĂ©anmoins, pour le peu que j’ai compris, une personne terroriste est aussi une personne qui rĂȘve d’aventures meurtriĂšres peu importe la raison, l’idĂ©ologie ou la cause. Que la « cause Â» soit officiellement une caricature ou le besoin de prendre une certaine revanche sur la vie par tous les moyens. Y compris par les armes, le meurtre, le viol, la torture
.

 

Mais je me suis éloigné de mon marathon personnel.

 

 

Ce que j’espùre

 

 

Ce que j’espĂšre : c’est, Ă  la fois, que la pandĂ©mie du Covid se dĂ©sagrĂšge le plus rapidement possible. Car, depuis dix huit mois, on s’est aperçu que les donnĂ©es de cette pandĂ©mie peuvent trĂšs vite changer en quelques semaines. D’ici un mois, voire avant, on aura une autre situation que la nĂŽtre actuellement. Dans le pire ou dans le mieux. 

 

Ce que j’espĂšre, c’est de pouvoir tenir jusqu’à l’arrivĂ©e d’un vaccin anti-Covid dont les caractĂ©ristiques et les conditions de fabrication me convaincront suffisamment.

 

Mais, bien-sĂ»r, d’ici une semaine ou deux, ou plus, je n’aurai peut-ĂȘtre plus la possibilitĂ© ou le choix d’étudier mes options comme je le fais maintenant.

 

Les bonnes nouvelles

 

Les bonnes nouvelles, c’est que la vie continue. Et qu’aprĂšs ces divers confinements depuis dix huit mois, j’ai revu ces derniers jours des amis ( vaccinĂ©es et vaccinĂ© contre le Covid)  avec lesquels j’ai pu prendre mon temps. Parce-que, dans un marathon, pour tenir, il faut bien-sĂ»r avoir un cƓur entraĂźnĂ© qui s’accorde avec le reste de notre corps en bonne santĂ©. Mais il faut aussi que ce qui est dans la tĂȘte suive. Si le cuivre de nos pensĂ©es nous transmet uniquement des visions de vertiges et de ruines toute la course durant, notre marathon sera un confinement parmi tant d’autres.

 

On n’est-pas-fa-ti-guĂ© ! 

 

Franck Unimon, ce vendredi 3 septembre 2021.

 

  

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Cinéma Corona Circus

Le cinema-A ciel ouvert / L’envers de la ChimĂšre avec Steve Tientcheu et Tarik Laghdiri

Steve Tientcheu et Tarik Laghdiri, ce vendredi 20 aout 2021 Ă  Aulnay sous Bois, la ferme du Vieux-Pays.

 

Il y avait trop Ă  dire dans un seul article aprĂšs ma rencontre avec Steve Tientcheu et Tarik Laghdiri, Ă  Aulnay sous Bois, ce vendredi 20 aout 2021. ( Le cinema-A ciel ouvert avec Steve Tientcheu et Tarik Laghdiri ). 

Voici donc la deuxiĂšme partie de cette rencontre finalement plus proche du reportage que de l’interview. Mais pourquoi s’en priver alors que le tournage de La ChimĂšre est aujourd’hui terminĂ© ?

 

Le Corps parle.

Dans cette premiĂšre vidĂ©o, Steve nous parle de la prĂ©paration reçue par leur premiĂšre pĂ©piniĂšre d’acteurs avant le dĂ©but du tournage. On peut apercevoir dans l’arriĂšre champ, plusieurs des acteurs du court-mĂ©trage, ainsi que Tarik mais aussi Jamila Ouzahir, l’attachĂ©e de presse. Ainsi que la silhouette furtive de ma fille.

 

Ensuite, Steve nous donne le Synopsis de La ChimĂšre. Il s’agit de son premier court-mĂ©trage en tant que rĂ©alisateur. Tarik a tenu la partition du scĂ©nario. 

 

Tout a commencé le 3 septembre 2007.

Steve et Tarik nous parlent de leur premiĂšre pĂ©piniĂšre d’acteurs. De la prison des habitudes. De leurs liens avec leur ville et leur citĂ©.  De la nĂ©cessitĂ© de la discipline pour rĂ©ussir. De la solitude. De l’apprentissage de nouveaux codes sociaux.

 

 

« Si ce n’est pas maintenant, ça sera jamais « 

Nous poursuivons sur le thĂšme de la prison mentale, de l’intĂ©rioritĂ©. Du dĂ©clic. Des effets d’un dĂ©mĂ©nagement pour aller dans un quartier qui n’est pas le sien.

 

 

L’histoire de Roger.

Roger, le jumeau de Steve, nous parle avec Tarik de la transmission.

 

 

Bonus

Les clic-clic que l’on entend pendant nos discussions sont dĂ»s Ă  l’appareil photo que j’emploie. Toutes ces photos n’allaient pas me rester sur les bras.

 

 

Franck Unimon, ce vendredi 3 septembre 2021. 

 

 

 

 

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Pour les Poissons Rouges

La Gare du Nord

                                                  La Gare du Nord

 

Elle est connue comme la plaque tournante de diffĂ©rents trafics. Un trafic, c’est l’endroit ou plusieurs mondes et diverses langues, croyances, histoires, pratiques et lois peuvent se rencontrer et se heurter beaucoup plus et bien plus rapidement qu’on ne le croit. Pour quelques secondes. Plusieurs heures, plusieurs mois, plusieurs annĂ©es, pour toujours.

 

MalgrĂ© bien des efforts de rĂ©novation, de mĂ©nage et de patrouilles policiĂšres, elle est sale et internationale. Elle est trĂšs pauvre et aussi trĂšs friquĂ©e. Elle sent l’urine et le stĂ©rile.  

 

Beaucoup est possible avec elle. Mais cela ne veut pas dire que cela sera facile pour autant. Car cela sera selon les consĂ©quences de la correspondance que l’on y prendra. Certains aimeraient pouvoir l’étrangler. D’autres lui trouvent une toison particuliĂšre que les autres gares, plus hypocrites et plus soumises, n’ont pas.

 

Elle peut nous permettre de prendre le train pour l’étranger, pour la banlieue, d’aller jouir au loin. Dans toutes sortes de banlieues, des plus sensibles, des plus avantagĂ©es, des plus inaccessibles, aux plus mortes. Mais aussi de s’éloigner un peu plus du Paris chic.

 

Je n’aime pas particuliĂšrement la gare du Nord mais elle me ramĂšne en Ecosse, Ă  Paris et Ă  Marseille la mĂȘme annĂ©e. Certaines gares gardent ce pouvoir. MĂȘme si ensuite, la ligne s’enfuit ou disparaĂźt, il nous reste l’attrait.

 

C’est au terminus d’une station de bus, Ă  la Gare du Nord, que ce 1er septembre 2021, j’ai joint un ami qui habite maintenant Ă  Bordeaux. A nos dĂ©buts, il vivait encore Ă  Evreux. Et moi, Ă  Cergy-Pontoise.

 

Nous nous sommes connus pendant notre service militaire dans un service de psychiatrie adulte oĂč nous exercions notre fonction d’infirmier auprĂšs d’appelĂ©s, de quelques civils et gradĂ©s.

Le syndrome anxio-dĂ©pressif et la tentative de suicide Ă©taient une cause frĂ©quente d’hospitalisation. Tel appelĂ© parti au loin apprenait que sa copine le quittait. Tel autre, en vivant l’expĂ©rience de la sĂ©paration, de la vie militaire, entrait dans une des gares de la psychose. Un cuisinier se mettait Ă  entendre des voix mais aussi Ă  voir des choses. Sa hiĂ©rarchie militaire lui expliquait qu’avec un peu de volontĂ©, il parviendrait Ă  Ă©cumer tout ça. En changeant de mode de cuisson et de casserole. En trouvant d’autres ingrĂ©dients. Il faisait peut-ĂȘtre trĂšs bien la cuisine. Et, s’il partait, ses bons petits plats allaient manquer. Sauf que mon cher gradĂ©, la psychose hallucinatoire obĂ©it Ă  d’autres commandements que ceux des plats en sauce et des voies ferrĂ©es militaires.

Un autre appelĂ© Ă©tait dans une torpeur, une dĂ©pression peut-ĂȘtre mĂ©lancolique, qui n’avait d’égal que la dĂ©solation dans laquelle se dĂ©composait sa trĂšs jolie fiancĂ©e lors de ses visites. Avant son dĂ©part pour le service militaire, ils avaient prĂ©vu de se marier.

J’avais appris lors du transfert en province d’un grand patient ingĂ©nieur que le Largactil, c’était trĂšs bien car cela donnait de plus longues Ă©rections.

Je me rappelle aussi de ce patient schizophrĂšne qui, de colĂšre, avait balancĂ© quelques objets saillants dans sa chambre. Son pĂšre nous avait dit : «  Il est sympa. Il faut juste lui parler Â».

Il est vrai qu’une fois calmĂ©, ce patient nous avait parlĂ© de
.Bourdieu et de son livre qui venait de sortir. La MisĂšre du monde : La France parle. Un pavĂ© que j’avais achetĂ© et que je n’ai toujours pas pris le temps de lire prĂšs de trente ans plus tard.

 

Hier, mon ami de l’armĂ©e m’a dit avoir reçu des mauvaises nouvelles autour de lui rĂ©cemment. On pourrait dire que ce sont des nouvelles du front. Parmi elles, un couple de ses amis, trĂšs en peine de rĂ©ussir Ă  enfanter, Ă©tait enfin parvenu, grĂące Ă  une FIV, Ă  procrĂ©er. Seulement, trois semaines avant l’accouchement, un examen venait de rĂ©vĂ©ler que l’enfant Ă  naĂźtre Ă©tait porteur d’une atteinte cĂ©rĂ©brale.

 

Aujourd’hui, ce 2 septembre 2021, c’est le jour officiel de la rentrĂ©e scolaire, du moins, en rĂ©gion parisienne. Chaque rentrĂ©e est une plaque tournante. Beaucoup est possible. Mais cela ne veut pas dire que cela sera facile pour autant.

 

 

Franck Unimon, ce jeudi 2 septembre 2021.