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Justice à Rock en seine ce 23 aout 2025

Justice au festival Rock en Seine, ce samedi 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Justice à Rock en Seine ce 23 Aout 2025

Cet article est la suite de Jorja smith au festival rock en seine ce 23 aout 2025 et Festival Rock en Seine 23 Aout 2025 ).

Ils ont fait les shows !

Avant le concert de Justice ce samedi 23 Aout 2025 au festival Rock en Seine. Photo©Franck.Unimon

Contrairement au public présent devant la grande scène environ trois heures avant le début du concert, je n’avais aucune attente envers le groupe Justice. Je connais à peine le prénom et le nom du duo. J’ai entendu quelqu’un crier « Gaspard, je t’aime ! » au début du concert et une autre personne appeler « Xavier ! » à la fin du concert.

Le groupe Justice après le concert ce 23 Aout 2025 au festival Rock en Seine. Photo©Franck.Unimon

Sans vérifier, je me dis que Gaspard doit avoir Augé comme nom de famille. Mais je n’en suis pas sûr. Pour Xavier, je n’ai pas de piste. Je pense à Xavier Lestrat car il a un peu un visage de vampire comme Lestat dans le film Entretien avec un vampire avec Brad Pitt et Tom Cruise.

Mon ignorance vient du fait que cette année, j’étais venu pour Jorja Smith (voir article Jorja smith au festival rock en seine ce 23 aout 2025). Et, la programmation du festival a fait que Justice passait « derrière » elle.

A la fin du concert de Justice, Rock en Seine, ce 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

De Justice, je savais qu’ils avaient fait un premier album très remarqué. Puis un second. Et un jeune fan d’une vingtaine d’années devant moi, rappelait à ses amis qu’ils avaient disparu pendant huit ans et qu’il tenait à les voir avant qu’ils se séparent comme l’ont fait les Daft Punk il y a un ou deux ans.

Le groupe Justice après le concert ce 23 Aout 2025 au festival Rock en Seine. Photo©Franck.Unimon

Pour moi, la « faiblesse » de Justice, c’était d’être arrivés ou de s’être fait connaître plusieurs années après les Daft Punk, Alex Gopher, Etienne De Crécy, Laurent Garnier…..tous ceux (et toutes celles) qui avaient fait soit partie de la French Touch dans les années 80/90 ou qui avaient fait de la techno française autre chose que de la musique d’épilation. Chloé, Rebekka Warrior, Maud Geffray,, Agoria, Manu le Malin…

 Je ne les connais pas toutes et tous mais j’ai des noms. Et Justice n’en faisait pas partie.

Sans oublier les précurseurs tels que Jean-Michel Jarre, Cerrone, Kraftwerk, hé oui, Kraftwerk. Et d’autres. Et d’autres. Je n’ai même pas cité Jeff Mills et d’autres références en Europe ou aux Etats-Unis.

Pour moi, Justice, c’étaient les petits nouveaux. Et je ne voyais rien de très nouveau chez eux. Ils s’étaient même faits connaître après Cascadeur.

Justice, ce 23 Aout 2025, lors du concert à Rock en Seine. Photo©Franck.Unimon

Vraisemblablement après la sortie il y a quelques mois de leur nouvel album dont on avait beaucoup parlé, par curiosité  j’avais écouté un ou deux de leurs titres en empruntant un ou deux ou de leurs précédents Cds à la médiathèque. Ça m’avait donné une idée mais ça ne m’avait pas poussé à approfondir.

Mais puisque j’avais payé ma place, que le concert de Jorja Smith s’était terminé en me laissant modérément satisfait et que j’étais près de la scène, j’allais rester pour voir Justice. Je « savais » que Justice allait faire une musique qui tabasse. Je n’en savais pas plus.

S’ils n’ont pas changé la donne en termes de composition musicale et de son, Justice a fait plus que nous mettre de la musique qui tabasse.

Justice lors du concert à Rock en Seine, ce 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Il y a quelques années, on se serait demandé ce que vient faire un groupe comme Justice dans un festival de Rock. Avant de les voir et de les entendre.

On peut voir leur jeu de scène comme une anomalie de sons et de lumières contraires à l’écologie de notre monde de moins en moins préservé. Mais on peut aussi le voir comme des allégories d’Alien, d’un engin spatial extraterrestre, de l’explosion de la bombe atomique, de la pollution dans un univers d’usines et de souricières. Leurs lunettes sont justifiées devant ce déferlement de poussière et de lumières.

Leur spectacle n’a pas traîné. J’ai eu l’impression que les photographes officiels présents avaient le sentiment d’assister à un événement peu ordinaire. Et je les comprends.

Autant le son, lors du concert de Jorja Smith, a manqué quelques uns de ses rendez-vous, autant, là, il était parfaitement maitrisé avec une entrée des basses qui a donné l’impression qu’un lourd vaisseau se posait. C’était le vaisseau Justice.

Lors du concert de Justice à Rock en Seine, ce 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Lors du concert, j’ai été intrigué de voir que les deux membres de Justice puissent se parler par moments. Et leurs attitudes de statues, imperturbables, froides, inexpressives, sauf pour changer de position de temps à autre, rajoutaient aux impressions visuelles.  

Justice à Rock en Seine, ce 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Il fallait être à ce concert. Et, je suis content d’y avoir assisté.

Justice à Rock en Seine, ce 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

A la fin du concert, alors que le duo passait à tour de rôle comme des Rock stars, j’ai commencé à me dire qu’ils avaient très bien trouvé leur nom, Justice, car il passe aussi bien en Français qu’en Anglais. Et, j’ai commencé à réfléchir à la signification de leur croix, symbole de leur groupe.

Le groupe Justice, à Rock en Seine, ce 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Ce 23 Aout 2025, (la) Justice m’a parlé. 

Franck Unimon, ce lundi 25 Aout 2025.

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Jorja smith au festival rock en seine ce 23 aout 2025

Jorja Smith à Rock en Seine, ce 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Jorja Smith au festival Rock en Seine ce 23 Aout 2025

Cette année, je suis venu pour elle. ( cet article est la suite de Festival Rock en Seine 23 Aout 2025 ).

Il y a quelques mois, j’avais raté son concert, complet, à la salle Pleyel. L’année dernière, à Rock en Seine, j’avais raté le concert de Lana Del Rey.

J’ai donc été surpris de pouvoir acheter une place pour aller voir Jorja Smith à Rock en Seine à peine une semaine plus tôt. Bien sûr, on ne parle pas de la même carrière ou de la même personnalité à « comparer » Lana Del Rey et Jorja Smith, ce que je viens de faire un peu.

Jorja Smithe à Rock en Seine, ce 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Personne, autour de moi, n’avait vu Jorja Smith en concert ou n’a pu me dire comment elle était sur scène. J’avais vaguement perçu quelques commentaires affirmant que ses concerts étaient marquants.

Je savais qu’elle était jeune (28 ans cette année) et qu’elle s’était faite connaître par son premier album Lost & Found sorti en 2018 et qui reste mon préféré en particulier pour les titres Teenage Fantasy dont la vidéo en noir et blanc  ( tournée à Paris) m’épate pour la décontraction attractive de Jorja Smith et Wandering Romance.

Sur Wikipédia, on souligne l’obsession de Jorja Smith, adolescente, pour l’album Frank d’Amy Winehouse. Puis, on y relate d’autres influences, des duos avec divers artistes renommés (Burna Boy, Drake, Kendrick Lamar…). On y rappelle aussi la mesure sociale de ses paroles.

Jorja Smith à Rock en Seine, ce 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Sur scène avant le concert du groupe Justice, Jorja Smith est acclamée lorsqu’elle arrive. Elle est agréable et entourée de musiciens et de choristes performants qui l’épaulent et l’aiment visiblement beaucoup. Mais, assez vite, peut-être aussi parce-que je ne comprends pas suffisamment ce qu’elle chante en public, je ne suis pas entraîné par ce qu’elle « fait ».  Et le décor sur scène a probablement à voir avec son dernier album mais je trouve qu’il fait plutôt toc.

Jorja Smith à Rock en Seine, ce 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Souriante, Jorja Smith n’est pas l’artiste qui se la pète. Elle inspire vraiment beaucoup de sympathie. Mais en concert, ça ne mord pas. Par moments, le son est même un peu raté et, ce que je trouve très frustrant c’est que sa voix me paraît trop soumise. Trop peu mise en valeur.

A la voir et à l’écouter essayer poliment et sagement d’ambiancer le public, je me dis que c’est une trop grande scène pour elle. Ou un public trop « Rock » pour elle. Pourtant, on ne peut pas dire que le public de Rock en Seine soit impatient et malpoli.

Je me dis qu’elle serait beaucoup mieux dans une petite salle de concert ou dans un club. Parce-que sa musique, c’est celle de l’intimité. Pas celle des gesticulations, du bagout et du vacarme. Cela était sûrement mieux à la salle Pleyel.

Lorsqu’elle commence par chanter Teenage Fantasy a capella, cela aurait pu être un climax. Mais cela reste gentil et bien élevé.

Jorja Smith à Rock en Seine, ce 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Je ne demande pas à Jorja Smith de se forcer ou de se transformer. Elle est comme elle est. Mais j’ai l’impression de ne pas avoir entendu Jorja Smith. De ne pas avoir fait davantage connaissance avec sa voix ! Je m’avise qu’elle est peut-être un peu comme Sade dont les concerts avaient la réputation d’être moins porteurs que les albums studios mais avec des tubes moins gigantesques.

A la fin du concert, la jeune femme avec qui j’ai eu quelques échanges auparavant me dit :

« Je ne suis pas déçue ». Mais je crois surtout qu’elle est contente que le concert soit terminé pour laisser la place au groupe Justice qu’elle attend.

 

Franck Unimon, lundi 25 Aout 2025.

 

 

 

 

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Festival Rock en Seine 23 Aout 2025

 

Au Festival Rock en Seine ce samedi 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Festival Rock en Seine 23 Aout 2025

 

Jambes lourdes et tête en bois

16h30, ce dimanche 24 Aout. Hier, j’étais au festival Rock en Seine au parc de Saint Cloud.

En allant au Festival Rock en Seine, ce samedi 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

J’ai un peu la tête en bois. Depuis que je suis rentré cette nuit (j’ai dû prendre un taxi entre la Défense et la gare d’Argenteuil), j’ai beaucoup dormi ou fait un peu acte de présence auprès de ma compagne, notre fille et de notre chaton.

Aucune consommation de substance de ma part. Je crois que c’est dû à mon âge, peut-être au poids de certaines nouvelles et, aussi, à l’attente, immobile, devant la grande scène. A peu près une heure avant le concert de Jorja Smith de manière à être le mieux placé possible pour la voir et la prendre en photo.

Jorja Smith, à Rock en Seine, ce 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Et autant, si ce n’est davantage ensuite, pour assister au concert du groupe Justice également sur la grande scène du festival.

Le groupe Justice à Rock en Seine ce samedi 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

A Rock en Seine, j’ai dû attraper froid ou pris un coup de chaud.  J’étais sans doute encore entamé physiquement en arrivant malgré la sieste que j’avais faite avant de venir.  J’étais même arrivé vers 18 heures alors que les premiers concerts de la journée avaient commencé à 14h30. Mais j’avais les jambes lourdes en me dirigeant vers la sortie du festival hier soir après minuit. Et j’étais claqué, assis dans le taxi (heureusement que j’en ai trouvé un à La Défense et que j’avais de quoi le payer, 25 euros la course) en rentrant chez moi. 

Même si j’ai vu près de moi des plus jeunes que moi ( dans la vingtaine ou trentaine) s’asseoir en attendant le début des concerts, je me dis que je suis sans doute devenu trop âgé pour un festival comme Rock en Seine.

Je me suis rappelé les propos d’un ami, de quatre ans mon cadet, qui m’a dit cette année ou l’année dernière :

« Je suis trop vieux pour aller dans des festivals ». 

Lui et moi nous étions retrouvés au concert de PJ Harvey lorsqu’elle est passée dernièrement à Paris ( PJ Harvey à l’Olympia, octobre 2023 ). C’était déjà il y a bientôt deux ans. 

Il y a quelques minutes, en me réveillant de ma sieste, après un déjeuner allégé, j’ai dit à ma compagne que j’allais me recoucher. Elle a exprimé un peu son étonnement. Puis, je suis reparti. J’ai pris une douche. Et, pendant la douche, mes pensées se sont mises à faire un peu de développé coucher à propos du festival.

Je n’ai pas menti à ma compagne. Ma réelle intention était de continuer de me reposer. Mais, je tente, là, une incursion dans le récit plutôt que dans le sommeil.

Après avoir pris le tramway T2, vers l’entrée du festival Rock en Seine, ce samedi 23 Aout 2025 vers 18h. Photo©Franck.Unimon

Aller au plus grand festival de Rock en région parisienne

J’ai lu ou entendu que le festival Rock en Seine était le plus grand festival de Rock en région parisienne.

Ce Samedi 23 Aout 2025, en allant au festival Rock en Seine vers 18h. Photo©Franck.Unimon

J’ai commencé à venir au festival Rock en Seine au début des années 2000. J’avais vu les affiches annonçant la venue de PJ Harvey. Je n’y étais pas allé. C’était trop loin pour moi. J’habitais à Cergy-Le-Haut. Et, dans ma tête, j’étais seul.

En allant au festival Rock en Seine, ce samedi 23 Aout 2025 vers 18h. Photo©Franck.Unimon

Je vais à la plupart de mes séances de cinéma, de « mes » concerts ou des festivals, seul. Je préfère y aller en solo plutôt que de ne pas y aller. Plutôt que de devoir dépenser de l’énergie à rassembler ou essayer de convaincre une ou plusieurs personnes autour de moi. Plutôt que de dépendre du planning de quelqu’un d’autre.

Et lorsque je me décide pour une expérience sportive, c’est pareil. Il en aurait peut-être été différemment si ma jeunesse avait été cette période de sorties à laquelle on l’assimile généralement. 

Adolescent, je n’ai pas ou très peu connu l’expérience d’aller au cinéma ou à des concerts avec les copains et les copines. Je n’en n’avais ni les moyens ni l’autorisation. Je suis un citadin né dans une ville de banlieue, élevé avec une mentalité de campagnard de parents antillais issus de la campagne. A la campagne, en Guadeloupe, du temps de mes parents, les enfants et les ados n’allaient pas au cinéma. Il n’y en n’avait pas. Et c’était trop cher. Et pour les concerts, on allait sans doute plutôt aux bals, aux soirées telles que baptêmes, mariages et communions où les musiques qui passaient, c’était le Konpa, la musique antillaise de la Guadeloupe et de la Martinique d’avant le Zouk, un peu de Salsa et de Reggae. Puis le Zouk.

 Ce sont des soirées que j’ai connues enfant, adolescent et jeune adulte avec mes parents en région parisienne voire un peu en Guadeloupe, où je retrouvais de temps à autres des oncles, des tantes et des cousins et dont j’ai une certaine nostalgie par moments. Je regrette de n’avoir jamais eu d’appareil photo ou de caméra dans les mains lors de cette époque où je regardais beaucoup ce qui se déroulait devant moi. J’ignorais à la fois que ce monde allait disparaître pour moi mais aussi l’importance qu’il prendrait pour moi rétrospectivement.

Je crois que beaucoup des personnes qui se rendent à un festival comme Rock en Seine appréhendent de connaître un jour ce genre de nostalgie. D’être passés à côté de leur vie et de leur époque.

En allant au festival Rock en Seine, ce samedi 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Je crois aussi qu’ils ont entendu parler, d’une façon ou d’une autre, de ces grands festivals de musique qui ont fait « l’Histoire » ou qui font désormais partie de l’Histoire. Woodstock et autres. Jimi Hendrix, les Beatles, Bob Marley, Elvis Presley, Led Zeppelin, Les Stones et beaucoup beaucoup d’autres.

Je cite ici plutôt des « rockers » (même si j’inclue Bob Marley) car je crois que le Rock, en occident, à partir des années 60, est le genre musical qui a donné lieu aux prestations les plus médiatisées dont on se repasse les histoires et les images et qui ont ensuite servi de modèles à d’autres artistes quel que soit leur horizon musical.  

Le Rock a été ou est cette musique iconoclaste, de contestation, de la jeunesse du monde dit libre ou qui se veut libre en Occident puis ailleurs. Même si, ensuite, la liberté ne se retrouve pas à l’équilibre.

Festival Rock en Seine, ce samedi 23 Aout 2025 vers 18h. Photo©Franck.Unimon

Je ne connais pas exactement ce qui a poussé les promoteurs ou les créateurs du festival à l’appeler Rock en Seine mais je me hasarde à supposer que le terme « Rock » a été choisi pour entretenir une certaine filiation avec tous ces artistes « Rock » ou « Rock stars » dont on sait nous parler et avec lesquels on nous fait rêver. Du moins, avec lesquels on fait rêver un certain public en occident. Un occident plutôt blanc ou qui a, dans sa grande majorité, un public blanc. Car le Rock, malgré ses diverses inspirations, origines et influences s’adresse plutôt à un public blanc ou un public « de » blancs. Même si ce public ou ses artistes, par ailleurs, peuvent être tout à fait capables d’aller écouter et voir d’autres artistes d’autres genres musicaux.

Même si au festival Rock en Seine, il y a désormais des rappeurs qui passent sur scène (lorsqu’ils n’annulent pas leur présence tels Asap Rocky ou Doeechi cette année) ou Jorja Smith qui sait rapper.

Lorsque tout à l’heure, j’ai parlé de Konpa, de musique antillaise, de zouk ou de salsa, la lectrice ou le lecteur attentive/if s’est peut-être étonné( e ) de me voir parler du festival Rock en Seine où des artistes tels que Kassav’, Meiway ou autres super vedettes africaines ne sont jamais passées et ne passeront peut-être jamais. Des artistes qui correspondent beaucoup plus à mon éducation et à mon « milieu » d’origine. Et, je n’ai pas oublié l’espèce de moue que semblaient faire certains de mes anciens « collègues » journalistes du magazine XCrossroads chaque fois que je m’amusais à leur parler de Zouk ou de Dub. Comme si je leur avais demandé d’avaler une cuillère d’huile de ricin par les narines.

Un jour, après d’autres concerts ailleurs,  je suis allé à « mon » premier festival Rock en Seine parce-que je n’avais plus peur de me perdre en route. Parce-que je ne craignais pas de devenir fou. Je n’avais pas ou je n’avais plus l’impression de trahir mon identité, mon groupe, mon histoire ou ma famille. Et je crois que cette attitude a aussi à voir avec le Rock. Sauf que cette partie-là de l’expérience du Rock est peut-être oubliée ou a été oubliée au profit du fait de s’afficher et de s’affirmer. Comme on peut le faire en étant très fier de porter certains drapeaux ou certains discours nationalistes. Et de considérer que l’on est particulièrement attaché à un pays, à une musique ou à une personne parce-qu’on le crie partout et qu’on le (dé)montre au monde entier.

Je ne suis pas là pour démontrer ou pour essayer de prouver quelque chose. Plutôt pour témoigner.

Pour essayer de témoigner.

Mais ce sont évidemment des paroles de vieux. Et le vieux va continuer de s’exprimer car il a appris à utiliser un clavier. Et, comme beaucoup de vieux, il croit que son expérience compte même si celle-ci fond comme une bougie. Car, plus que tout, le vieux croit encore à ses histoires. 

A Rock en Seine, avant hier, j’avais vu les Hives, le dernier concert des Rita Mitsouko quelques semaines avant le décès de Fred Chichin, Emilie Simon, Jesus and the Mary Chains ( je crois) ou Faith No More plutôt, Massive Attack et d’autres groupes.

( voir Massive Attack à Rock en Seine Aout 2024)

Ma prestation préférée reste celle de Björk qui avait clôturé le festival et qui avait entre-autres chanté son Déclare Indépendance.

J’ai connu le festival lorsqu’il se déroulait sur deux jours (contre cinq cette année) si mes souvenirs sont justes. Le tarif était plus bas mais je n’en suis plus très sûr. Pour 69 ou 79 euros pour une journée contre près de 90 euros pour la journée d’hier. C’était avant le tramway T2. Pour venir en transports en commun depuis Cergy le Haut, je récupérais la ligne 10 du métro. Puis, je marchais une dizaine de minutes en prenant le pont qui passe au dessus de la Seine.

 J’ai le souvenir que le festival se terminait à une heure permettant de rentrer chez soi par les transports en commun alors qu’hier soir, après le concert de Justice, il était trop tard pour que je prenne un train depuis la Défense jusqu’à St Lazare.

Hier soir, en quittant le festival vers minuit. Je me suis retourné pour prendre la photo. On peut apercevoir la foule qui avance « derrière » moi et qui se dirige aussi vers la sortie. Photo©Franck.Unimon

Le service de presse du festival s’est targué d’avoir attiré 180 000 festivaliers l’année dernière. C’est sûrement plus qu’au début des années 2000. Je ne suis ni comptable ni historien de ce festival et je ne scrute pas le « bizness » ou le modèle économique du festival. Mais ce qui m’apparaît néanmoins, c’est qu’avec le temps, Rock en Seine est devenue une entreprise plutôt rentable.

Burger King et commerces

Comme dans d’autres festivals, avant d’entrer (alors que nous avons payé notre place), pour des raisons dites de sécurité, on nous explique que l’on ne peut pas emporter avec soi certaines quantités de nourriture ou des bouteilles ou des gourdes de telle dimension. On nous limite aussi sur le type d’appareil photo que l’on peut apporter avec soi. Le mien a failli se retrouver à la consigne, ce qui aurait impliqué ensuite la contrainte de devoir faire la queue pour le récupérer. Sauf que, au vu de la technologie de plus en plus poussée des smartphones (et Rock en Seine comme les autres festivals n’interdit en rien les smartphones) en matière d’image, de son, et vue la facilité avec laquelle les images sont aujourd’hui postées sur les réseaux sociaux, il m’apparaît rétrograde et plus que borné de vouloir maintenir cette police des appareils photos.

Au festival Rock en Seine, ce samedi 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon.

A l’intérieur du festival (comme dans d’autres festivals), on nous oblige aussi à passer par les portiques de son système économique. Je sais très bien que cela fait déjà plusieurs années que c’est comme ça que ce soit à Rock en Seine et dans d’autres festivals. Mais même si cela est déjà « normalisé », accepté, digéré et assimilé, cela n’empêche pas de parler de cette folie.

Cette « folie » consiste à prépayer nos consommations de nourriture ou de boisson car il est désormais impossible de payer soi-même directement.  Nous devons donc nous déplacer jusqu’à des bornes qui débitent nos cartes bancaires ou qui prennent nos espèces. Bornes devant lesquelles, nous devons nous confesser ou prévoir pour combien nous allons en avoir lorsque nous aurons envie, après avoir à nouveau fait la queue devant le stand de nourriture choisi, de commander à manger ou à boire. Et, il nous revient de prévoir juste.  Hier, il m’a ennuyé de devoir me dire que le festival Rock en Seine ferait mieux de s’inspirer du système de commande d’un Burger King.

Festival Rock en Seine, ce samedi 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Hier, j’ai tenu à ne rien acheter au sein du festival. Ni boisson, ni nourriture. Rien. J’avais fait en sorte de bien manger auparavant et d’emporter avec moi de quoi me nourrir et boire suffisamment et rapidement : quelques pains au lait ; un snickers ; deux pâtes de fruits. Une petite « gourde » que j’ai remplie à un des robinets du festival.

Festival Rock en Seine, ce samedi 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Un peu plus loin, j’ai été étonné de tomber sur ce bandeau publicitaire en faveur de Revolut. Je me suis demandé ce que cela venait faire dans un festival de Rock ou de musique. Par contre, je n’avais même pas prêté attention à ce « bar » à champagne. J’avais vu l’équivalent lors de ma visite de la Tour Eiffel il y a un ou deux ans.

Festival Rock en Seine, samedi 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon
Festival Rock en Seine, samedi 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

 

A côté de certaines préventions sanitaires, la Pub et le commerce ont continué de s’étoffer. Tel le stand de vente des protections auditives Alpine (plus classes et plus ergonomiques) qui permet de s’en acheter si on les préfère aux bouchons standards qui sont, eux, encore distribués.

J’avais apporté mes protections auditives d’une autre marque. Les festivals n’interdisent pas encore de venir avec nos propres protections auditives pour des raisons de  « sécurité ».

Je suis très content de mes protections auditives. Elles m’ont à nouveau donné beaucoup de confort pendant le concert de Jorja Smith et, surtout sans doute, pour celui de Justice. 

Festival Rock en Seine, Samedi 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

 

Pour rester dans les sanitaires, tout festival nous amène à ce passage obligé dans les toilettes. Or, nous sommes dans le parc de Saint Cloud. Pas en plein bois de Boulogne ni dans une déchetterie. Il convient donc de se diriger vers les lieux d’aisance.

Festival Rock en Seine, ce samedi 23 Aout vers 18h. Ceci est la file d’attente pour les toilettes fermées. Photo©Franck.Unimon

 

 J’ai pu éviter  une très grande file d’attente en m’éloignant finalement d’un premier lieu. Ensuite, j’ai accepté d’être « encadré »  par deux autres mecs devant cette pissotière publique qui permettait de passer très vite.

En temps ordinaire, uriner debout à côté d’un autre garçon est une situation très peu quelconque. En certains endroits, c’est un moment de comparaison, d’embarras, ou de drague. C’est ce qui a poussé, je crois, certains hommes à attendre dans la file des femmes. Car je ne crois pas que c’était pour faire caca.

Une fois debout, on le sait, les hommes, quel que soit leur âge et la taille de leur sexe, peuvent avoir du mal à pisser droit et à éviter de s’en mettre plein les doigts. C’est donc un moment clé de notre existence. Celui où l’on se pisse dessus ou par terre ou sur ses pieds ou au contraire, celui, où l’on s’en sort bien. Et, il faut à chaque fois réussir.

En général, j’aime bien regarder en l’air lorsque je pisse afin qu’il n’y ait aucune équivoque avec mon voisin. Mais cette fois, j’ai préféré mettre toutes les chances de mon côté. Et tant pis si un de mes voisins a regardé la mienne. Tant pis si un autre s’est dit que j’étais venu pour pas grand-chose.

C’était bien de pouvoir ensuite se « désinfecter » les mains avec du gel même si j’aurais préféré de l’eau et du savon. Je ne suis pas resté regarder bien longtemps mais j’ai eu l’impression que certains hommes expédiaient cette opération de désinfection sur leurs mains avant de sortir

Conscience politique :

Festival Rock en Seine, ce samedi 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Les festivals comme ceux de Woodstock ou d’autres par la suite ont eu des volontés politiques. Hier, à deux reprises, environ trente minutes avant le concert de Jorja Smith puis avant celui de Justice, grâce aux grands écrans accolés près de la grande scène, nous avons pris notre leçon (abrégée) de prise de conscience politique. En faveur d’un journaliste français injustement emprisonné en Algérie « pour apologie du terrorisme ». Le message de RSF nous enjoignait à faire un « maximum de bruit » et à signer une pétition.

Je n’avais jamais entendu parler de ce journaliste et je souhaite bien-sûr que cela s’arrange pour lui et ses proches. Mais Rock en Seine, pour moi, était à nouveau à côté de sa grille d’accords. Car parler de ce journaliste, sans parler de la famine à Gaza et de la façon dont le gouvernement de Netanyahou continue de détruire toute possibilité d’apaisement en Palestine ?! Sans parler des Présidents Trump et Poutine qui jouent au chat et à la souris avec l’Ukraine de Zelensky ?!

Un artiste chantait « Give Peace a chance » mais Rock en Seine semble plutôt entonner « Give Business a chance ».

Lors de mes « premiers » Rock en Seine, j’ai l’impression que le festival affichait moins certaines prétentions éthiques ou écologiques. Bien-sûr, j’approuve la démarche qui consiste à rendre bien visible dans le festival l’endroit sûr où pourrait se rendre une personne (une femme) aux prises avec un abuseur ou un violeur. Ainsi que ce lieu où venir reposer sa tête, son corps et ses oreilles de l’amas de décibels. Mais j’ai aussi l’impression que c’est du vernis. Et que le festival se comporte comme n’importe quelle entreprise qui aspire à obtenir et conserver son label de conformité ou d’utilité publique.

Festival Rock en Seine, ce samedi 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

 

Mais je dois être devenu sacrément vieux et très très amer pour raisonner de cette manière et voir le mal un peu partout. Donc, je me sens obligé d’écrire que j’étais d’abord venu pour Jorja Smith et, qu’ensuite, je n’ai pas pu faire autrement que voir ce qui se trouvait devant moi. Ou il aurait fallu que je me rende jusqu’à la grande scène en ayant les yeux bandés.

Ai-je bien vu les concerts de Jorja Smith et de Justice ? Oui. Pourquoi ne pas m’être contenté de parler de leurs concerts ? D’abord parce qu’il est habituel de diffuser des images des concerts et des concerts auxquels on se rend.

Pour partager et faire rêver.

Mais les images que l’on montre et que l’on choisit ne disent pas tout du moment et de l’expérience. Ce serait comme uniquement montrer les photos de mariage d’un couple, cela ne dit pas tout de l’histoire du couple. Mais bien-sûr, on peut préférer le conte de fée à la véritable histoire, le mollard à l’eau de rose qui conditionne plutôt que le polar qui affranchit.

A Rock en Seine, comme dans d’autres festivals ou lieux de concerts, on ne fait pas qu’aller voir et écouter des artistes. Même si c’est notre projet et ce qui nous pousse à payer notre place et nous déplacer. A Rock en Seine comme dans d’autres festivals ou lieux de concerts ou dans des salles de cinéma, nous nous faisons aussi solliciter ou influencer par certains messages publicitaires ou autres. Nous sommes des témoins de notre époque même si nous décidons de ne pas nous attarder sur certaines informations que nous « voyons » pour nous concentrer sur notre plaisir qui est d’aller écouter et voir certains artistes.

Mais il serait naïf de croire que mon expérience à Rock en Seine a été exclusivement musicale. Depuis mon transport à la Défense dans le T2 où j’ai assez facilement identifié des festivalières et des festivaliers jusqu’à mon retour à la Défense dans le T2 après minuit, j’ai été partie intégrante d’un comportement économique, sociologique et idéologique particulier qui tranche avec ma vie ordinaire, elle-même réglée ou préréglée aussi selon certains principes et certaines injonctions.

On peut bien-sûr se contenter de l’expérience musicale et/ou des bons moments que l’on y passe avec d’autres. Car c’est quand même le principal. Mais je m’abstiendrai de croire ou de penser que je me trouvais hier, à Rock en Seine, dans un monde merveilleux, libre et bienveillant qu’il conviendrait de répliquer à plus grande échelle pour que je sois heureux ou plus heureux. Et que la vie, ma vie, devrait toujours être celle que j’ai aperçue ou que l’on m’a vendue à Rock en Seine durant quelques heures.

Ce serait l’horreur si ma vie se déroulait en continu comme dans le festival Rock en Seine. Mais d’autres personnes, au contraire, seraient prêtes à s’engager, à embrigader, à dénoncer voire à torturer et tuer pour que leur vie, la vie, soit toujours comme dans le festival Rock en Seine.

Festival Rock en Seine, hier soir, en partant. Photo©Franck.Unimon

L’autre raison à tout ce laïus est que c’était peut-être la dernière fois, hier, que je me rendais au festival Rock en Seine. Hier, je ne le savais pas. C’est, aujourd’hui, en voyant l’état physique dans lequel je me trouvais, et, donc, le défi un peu ou assez physique que constitue le fait d’aller dans un festival, que je me suis dit qu’il me fallait accepter que ce n’était plus pour moi. Ou alors qu’il faudrait que cela se fasse dans des conditions qui me soient plus confortables. En y allant plus reposé. En évitant d’attendre debout pendant une heure avant chaque concert pour être au plus près de la scène.

Festival Rock en Seine, hier soir, en partant. Photo©Franck.Unimon

Telle était ma conclusion avant de faire une pause de quelques minutes. Depuis, j’ai mis l’album Standing in the Way Of Control du groupe Gossip que j’avais eu la chance de voir il y a un peu plus d’une quinzaine d’années. J’ai aussi préparé l’album Tres Hombres de ZZ Top que je n’ai jamais vu en concert. L’album Ventriloquism de Meshell Ndegeocello vue plusieurs fois en concert depuis son premier album Plantation Lullabies. La compilation L’Année du Zouk 2023 et l’album Jazz is A Spirit de Terri Lyne Carrington.

Je vais maintenant découvrir les photos que j’ai prises hier des concerts de Jorja Smith et Justice. Et l’article qui les concerne apparaîtra bientôt dans mon blog.

Franck Unimon, ce dimanche 24 Aout 2025.

 

 

 

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Lorient visite guidée juillet 2025-première partie

Port de Keroman-Lorient, juillet 2025. Photo©Franck.Unimon

Lorient visite guidée juillet 2025- première partie

Au mieux, la mémoire de l’être humain est une vie en soi. Au pire, la mémoire est une folie.

Car si elle peut nous être un renfort elle n’obéit pas pour autant strictement aux lois et aux frontières de la volonté humaine. Dire que la mémoire, notre mémoire d’humains, retombe toujours sur ses pattes ou qu’elle recouvre invariablement son équilibre est une interprétation ainsi qu’une aspiration humaine.

Nous portons en nous une certaine mémoire. Mais nous n’en savons pas grand-chose.

A Quéven, juillet 2025. Photo©Franck.Unimon

Je peux néanmoins encore me rappeler, pour l’instant, que ma fille et moi sommes revenus de notre semaine de vacances dans le Morbihan il y a bientôt un mois. Nos premières vacances en duo depuis sa naissance il y a bientôt douze ans. Depuis notre retour, je n’ai pas pu prendre le temps de commencer à écrire cet article dans des conditions qui me convenaient :

J’ai repris le travail. J’ai emmené ma fille à la gare Montparnasse pour qu’elle parte à sa première colonie de vacances. J’ai fait plus de cent kilomètres en voiture aller et retour pour me rendre à Rogny les Sept écluses afin d’aller chercher un chaton que j’avais seulement vu en photo afin de l’adopter. Un chaton donné par la sœur d’une collègue.

C’est la première fois que j’adopte un animal domestique. Je l’ai fait après une conversation avec ma compagne dont certains des arguments m’ont convaincu :

Nous connaissions une deuxième vague de souris depuis le mois de Mai après une première fin 2023.

Pour notre fille.

Pour le fait que la présence d’un animal « domestique » dans un domicile permet certaines transitions.

 L’écriture, tout comme le songe, est une transition.

Mais il faut du temps pour écrire. Il me faut aussi voir se rapprocher ce moment où je « sais » que je pourrai donner le meilleur dont je dispose pour lancer l’écriture.

Il y a des articles que j’ai perdus et d’autres qui sont en sursis. Il y en a d’autres aussi que j’ai ratés mais qui m’ont peut-être permis d’en réussir d’autres. Il m’est difficile de savoir à quelle catégorie appartiendra celui-ci en dépit de ma bonne volonté de départ.

J’ai véritablement entendu parler de la Bretagne pour la première fois pendant mes études d’infirmier à Nanterre à la fin des années 80. Dans ma promotion et dans mon école d’infirmières de la Maison de Nanterre (l’ancien nom de l’hôpital de Nanterre qui, aujourd’hui, s’appelle, je crois l’hôpital Max Fourastier) il se trouvait quelques Bretonnes.

J’étais issu d’un baccalauréat B option sciences économiques et du lycée. Comme aurait pu le prétendre l’humoriste Fabrice Eboué, qui était alors très loin d’être connu voire à l’école primaire, je n’avais alors « rien vécu ».

J’étais un petit noir à lunettes né en France, dans une ville communiste de banlieue parisienne, à Nanterre, ancien sprinter de niveau régional qui avait pourtant voulu devenir le nouveau Carl Lewis.

Mes parents, deux Antillais de naissance, avaient quitté à la fin des années 60 leur Guadeloupe natale, et plutôt rurale, ainsi que leur commune, Petit-Bourg.  Afin d’essayer d’améliorer leur condition sociale et personnelle.

Et, à l’école d’infirmières, ces Bretonnes que je rencontrais, parmi d’autres, avaient, elles, quitté leur Bretagne natale pour venir effectuer leurs études en région parisienne. Leur souhait étant, pour plusieurs d’entre elles, de repartir vivre dans leur région d’origine dès qu’elles le pourraient. Pour se marier, acheter une maison, faire des enfants. Des projets dont j’étais incapable de m’emparer et par lesquels je me sentais assez peu concerné. 

Après l’obtention de leur diplôme d’infirmière, certaines sont retournées en Bretagne. D’autres, moins. Moi, je suis resté vivre en banlieue parisienne. Malgré le fait que, pendant un temps, mon père m’ait répété que la France était le pays « des Blancs » et que je n’avais rien à faire en France. Si je l’avais écouté ou suivi à la lettre, après mon diplôme, je serais parti vivre en Guadeloupe et ce serait un article différent que j’écrirais aujourd’hui puisque j’écrivais déjà et qu’après avoir voulu être le nouveau Carl Lewis, à défaut de pouvoir devenir le nouveau Miles Davis, j’espérais vraisemblablement être le nouveau Aimé Césaire, le nouveau Richard Wright ou un de ces intellectuels ou penseurs qui « comptent ».

En attendant, j’ai ensuite réentendu parler de la Bretagne par…la Grande-Bretagne. L’ Ecosse a fait partie de mes premiers voyages en dehors de la Guadeloupe. Avec la Yougoslavie en 1989. Puis, il y a une vingtaine d’années, j’ai été amoureux d’une Bretonne, Highlander, originaire du Finistère. Car il faut bien une histoire d’Amour, de désamour, de violence ou d’injustice quelque part pour fixer notre mémoire ou l’inspirer. Celles et ceux qui ont aspiré ou qui aspirent à devenir de grands artistes ou de grands penseurs qui changent le Monde et la Création le savent.  

Au début de ma rencontre avec Highlander (j’avais une trentaine d’années), je m’étais dit : « ça y’est, j’ai rencontré la femme de ma vie ». Highlander avait trois chats lorsque je l’ai connue. 

Ajoutons à cela qu’à la même époque, j’avais aussi rencontré Georgette France, notre cadre infirmière, qui avait invité plusieurs d’entre nous à venir passer un week-end chez elle en Ile-et-Vilaine après son départ à la retraite.

Bien que Georgette France n’ait pas de chats, j’ai continué par la suite à venir passer des week-end chez elle et son mari. Mais peut-être  étais-je devenu, sans m’en apercevoir, un de ces nombreux chats qui reviennent dans ces maisons où ils mangent très bien et où ils se sentent en sécurité avant de s’en aller jusqu’à la fois suivante. 

Entre l’Ile-et-Vilaine et le Finistère, il est difficile de se croire en Poitou-Charente ou dans les Bouches du Rhône. Nous sommes bien en Bretagne.

La Guadeloupe, les Antilles, font rêver beaucoup de personnes :

Les touristes, celles et ceux qui s’y sentent délestés de toutes leurs contraintes et histoires personnelles, sociales et familiales ; toutes et celles et tous ceux qui, lorsqu’ils y passent des vacances en famille s’y sentent libres ou chez eux.

Malheureusement, je n’ai jamais été libre ou suffisamment chez moi durant mes vacances estivales de deux mois lors de mon enfance et mon adolescence en Guadeloupe. J’y ai même été plus enfermé que dans la cité HLM où nous habitions encore à Nanterre, allée Fernand Léger, en face de l’école Robespierre.

Toute forme d’oubli ou d’abandon m’était difficilement possible en Guadeloupe. Je me retrouvais régulièrement sur le tarmac du temps qui ne passe pas ou alors très très lentement.

Et de la mémoire qui vous happe.

La mémoire de la peur. De la méfiance. De la réputation. Une mémoire pas très cool. Pas très sereine. Pas beaucoup portée sur le soleil ou l’optimisme. Pas très Francky Vincent. Plutôt étrangère à la méditation comme à la contemplation. 

Il existait toujours une bonne raison à cela. Une crainte ou une inquiétude. Un événement passé. Un devoir. Une exigence.  Une croyance. Ou une absence de moyens.

En région parisienne, cette mémoire pouvait se diluer dans l’Hexagone au gré des horizons et des personnes différentes que j’y rencontrais. Mais au pays, cette mémoire pouvait vous reprendre à n’importe quel moment tel le dealer qui, d’une main, vous sourit et vous délivre la substance agréable et qui, de l’autre, vous séquestre soudainement, vous avertit d’un danger possible ou imminent ou vous saisit votre âme ou votre paie.

Sauf que le dealer était un membre de la famille, un « proche », un ami, qui connaissait mieux que vous le pays et le territoire lorsqu’il n’était pas plus âgé, donc plus expérimenté que vous. Il avait donc toujours et systématiquement plus de Savoir que vous d’une façon ou d’une autre. Et ce qu’il vous administrait, c’était toujours une vérité que cela vous plaise ou non. Il fallait donc l’écouter.

Il y avait aussi des moments agréables ou très agréables mais c’était aléatoire. Je n’avais pas la main dessus. Je vivais ou restais là-bas,  deux mois durant, dépossédé de la possibilité d’entreprendre une action quelconque pouvant m’assurer de faire d’un moment de plaisir, une certitude. 

La présence d’une médiathèque ou d’une activité culturelle voire sportive régulière avec des jeunes de mon âge ou voire des éducateurs officiels ou non aurait pu sauver mes expériences d’enfant et d’ado métropolitain ou négropolitain en vacances en  Guadeloupe. 

Pour moi, il n’y en n’a pas vraiment eu. Ou par intermittences. Car cela demande de la patience ne serait-ce qu’éducative mais aussi d’avoir certaines ambitions ou certaines visions pour lesquelles nous n’étions ni entraînés ni préparés.  Or la patience ne fait pas partie de la palette des vertus les plus recherchées ou les plus pratiquées parmi les adultes. Et la Man Tine ambitieuse et clairvoyante de Rue Cases Nègres ne figure pas dans le casting des personnalités qui m’ont marqué en Guadeloupe ou en France.  

J’ai donc dû composer avec ce qui m’a été transmis et aujourd’hui, je continue de composer. Afin de tenter de produire et non seulement reproduire, ce qui me fait prendre quelques risques :

M’éloigner de la Normalité, m’exposer, créer, affirmer et faire reconnaître ma normalité, me tromper, douter, devoir penser par moi-même et prendre certaines initiatives. 

En principe, on pourrait retrouver cela dans une histoire d’Amour. 

Je n’ai jamais connu la moindre histoire d’Amour en Guadeloupe. Soit presque l’exact opposé de ce que j’ai pu connaître en Bretagne à l’âge adulte ou ailleurs plus jeune en France.  

Récemment, Nonrien une amie (qui se trouve avoir des origines bretonnes) m’a demandé la raison de ma « passion » pour la Bretagne. C’est peut-être la meilleure réponse que je puisse (lui) apporter aujourd’hui. Et c’est peut-être aussi ce qui m’a donné envie, pour mes premières vacances avec ma fille, de nous rendre en Bretagne cet été.

Bien-sûr, en Bretagne, il y a la mer ou celle-ci n’est pas très loin. Cela a son importance.

Lorient, Port de Keroman, Juillet 2025, depuis la Cité de la Voile. Photo©Franck.Unimon

Pour venir en France, mes parents ont bien dû passer par la mer.  Pour débarquer en Guadeloupe, on sait aussi que nos ancêtres africains ont dû passer sous la contrainte par la mer. 

C’est en Guadeloupe, à Ste Rose, là où mes parents sont retournés vivre après avoir fait construire leur maison pour leur retraite que, au début des années 2000,  j’ai passé mes deux premiers niveaux de plongée bouteille au club Alavama créé et tenu par Stephan, originaire de Corse. Alavama  semble avoir fermé depuis. Mais c’est dans ce club de plongée que j’ai vraisemblablement poussé un peu plus loin mon processus de libération et d’ouverture personnelle. Un processus d’abord et généralement assez solitaire.

Ma décision de pratiquer l’apnée quelques années plus tard fait sûrement partie du processus.

Les deux responsables de la section apnée du club de Colombes dont je fais partie depuis quelques années sont… bretons. De ce fait, chaque année, nous faisons un stage d’apnée et de chasse sous-marine…en Bretagne. Cette année, c’était à Loctudy.

Même si je suis d’origine antillaise et que j’aime évidemment me baigner dans la mer chaude, je n’ai pas d’appréhension particulière dans le fait d’entrer dans une mer plus froide. Il m’est arrivé et il peut m’arriver d’avoir envie de faire l’expérience d’une plongée sous glace avec bouteille ou en apnée.

Et puis, à l’image de mes séjours en Yougoslavie et en Ecosse, je préfère autant que possible éviter certaines destinations surchargées ou convenues.

Habituellement, en été, la majorité des vacanciers est obsédée par les plages du sud de la France. En hiver, l’obsession se dirige tel un revolver vers les sports d’hiver.

Je ne supporte pas les embouteillages. Je trouve que lorsque nous sommes insérés dans nos véhicules comme des saucisses sur des milliers de kilomètres sur la route, que nous sommes à l’apogée de l’absurdité de notre officielle modernité.

Je ne supporte pas de me retrouver allongé sur une serviette dans le sable parmi une foule de vacanciers au bord d’une plage. Et si j’ai pu aller deux ou trois fois « faire » du ski, ce qui m’a plu, je ne cours pas après cette frénésie des sports d’hiver.

Lorsque je parle de mes moments désagréables et décisifs en Guadeloupe, je n’omets pas les expériences privilégiées que j’y ai aussi faites :

Quand on a pu connaître dès l’enfance les plages de la Guadeloupe où l’on a pu se baigner sans encombrement, ensuite, on ne peut pas s’émerveiller devant « l’événement » de l’ouverture de l’Aquaboulevard dans Paris ; contrairement à Gavroche, l’amie parisienne qui m’y avait alors entraîné il y a plusieurs années. Pas plus que je ne peux accepter de faire près de 800 kilomètres afin de me retrouver dans le sud de la France sur une plage bondée dans une ville bâclée par des commerces touristiques grossiers.

D’ailleurs, l’une des seules fois où je suis allé passer quelques jours sur une plage en été dans le sud de la France, c’était aussi avec cette même amie parisienne, celui qui allait devenir son mari et mon meilleur ami.

Malgré mon amertume et l’ambivalence de mes sentiments envers mon histoire avec la Guadeloupe, moi, le Moon France ou le Bounty, je lui suis non seulement attaché- ou enchainé- et je l’ai suffisamment « vue », « vécue » et approchée pour connaître un certain nombre de ses atouts.

« Le Breton », la femme comme l’homme, est pareil. « Le » Breton est semblable à beaucoup de personnes qui sont attachées à leur région. « Le » Breton est généralement fier de sa ville ou de sa région.

A Lorient, juillet 2025. Photo©Franck.Unimon

Pourtant, les deux ou trois fois où j’ai prononcé le nom de la ville de Lorient devant un Breton ou une Bretonne, j’ai à chaque fois été étonné de devenir le témoin de ce silence un peu particulier suivi de l’impossibilité pour elle ou lui de me parler de cette ville. Car il ou elle ne la connaissait pas ou n’y était jamais allé(e). Le contraste entre la façon dont le nom de cette ville stimulait mon imaginaire, Lorient, et cette absence d’enthousiasme ou ce simili mouvement de recul poli que je saisissais chez mon interlocutrice ou mon interlocuteur m’a toujours interpellé. Pour moi, Lorient, c’était au minimum la mer, la Bretagne et, chaque année, en été, le festival interceltique de Lorient, donc de la musique, donc, de la vie. Mais en face de moi, on s’effaçait devant tout « ça ».

Pendant des années, au début du vingtième siècle, la Bretagne a été, je crois, la région la plus pauvre de France. Encore récemment, en juillet avant notre séjour, Batman, un ami (Breton),  m’avait  appris que le terme « plouc » était autrefois utilisé pour désigner les paysans Bretons. C’est dire à quel point les Bretons, et la Bretagne, dans l’imaginaire collectif français, reviennent de très très loin.

Nos collègues, voisins ou amis bretons nous parlent rarement de cette époque mais il est probable qu’il leur en reste quelque chose. Et que cela peut expliquer cette fierté bretonne dont je parlais quelques lignes plus tôt. Car la Bretagne a de sacrés atouts tant touristiques, que culturels…ou immobiliers.

Même si l’on rappelle les dégâts des élevages porcins, des nitrates et des algues toxiques et mortelles sur certaines plages. Même si l’on parle de Bolloré. Ou de la dynastie Le Pen. Et, récemment, je n’ai pas entendu parler de Lorient lorsque des mauvaises nouvelles émanent de la Bretagne.

D’un point de vue culturel, pour évoquer la Bretagne, spontanément, je pense d’abord à Per Jakez Hélias. Je n’ai toujours pas lu son ouvrage Le Cheval d’orgueil paru en 1975 ( j’avais 7ans et cela correspond à l’année de mon premier voyage en Guadeloupe avec mes parents) mais j’ai écouté- et aimé- certains de ses contes.

Je pense aussi à la compositrice, harpiste et chanteuse Kristen Nogues voire à son compagnon Jacques Pellen, guitariste et compositeur. Même s’ils sont aujourd’hui décédés, je ne crois pas discréditer la culture bretonne en les citant.  

Je pourrais peut-être aussi mentionner le livre Mémoires du large « de » Eric Tabarly ou un  ouvrage de Olivier de Kersauson que j’ai lus. Mais même si Tabarly et Kersauson sont Bretons, en tant que marins et compétiteurs, ils font aussi partie de ces personnes que je qualifierais de « sportifs » de l’extrême mais, surtout, de femmes et hommes libres ou résistants à l’image, pour moi, de personnalités telles que Ellen Mac Arthur, Florence Arthaud, Elizabeth Revol, Hélie de St Marc, Maitre Jean-Pierre Vignau, Madeleine Riffaud, Daniel Cordier. Et, comme eux ou avant eux :

Angela Davis, Nelson Mandela, Martin Luther King, Malcom X, Miles Davis, James Baldwin, Richard Wright, Chester Himes, Aimé Césaire, Frantz Fanon, les Black Panthers, Bob Marley, Muhamad Ali ( même si, aujourd’hui, j’ai plus de mal avec certains de ses travers envers Malcolm X ou Joe Frazier ) James Brown, Kassav’… ainsi, sans doute, que  tous les artistes et écrivains qui, contrairement à moi, ont explicitement préservé le Créole ou s’expriment à travers lui  que ce soit par écrit, oralement, à travers la musique, le cinéma, un autre art ou une pratique que je n’ai pas mentionné, que je suis incapable de formuler ou à laquelle je n’arrive pas à penser.

Je peux néanmoins citer au moins les musiciens et compositeurs réunionnais Ann O’aro, René Lacaille, Maya Kamaty ou les films Kouté Vwa du Guyanais Maxime Jean-Baptiste (sorti dans quelques salles récemment) Zion du Guadeloupéen Nelson Foix ou Sac la mort d’Emmanuel Parraud. Sans oublier évidemment des références littéraires comme Raphaël Confiant, Patrick Chamoiseau ou Maryse Condé, René Depestre, Frankétienne et d’autres qui ont plutôt tendance à être aimantés par l’envers du décor, par le dessous des serviettes de plage, des crèmes solaires et des cartes sociales ou raciales.

Un film comme L’épreuve de feu d’Aurélien Peyre découvert au cinéma ce 15 Aout avant d’aller voir Kouté Vwa (mais aussi Bahd de Guillaume de Fontenay !) peut aussi me faire le même effet même si je peux prendre grand plaisir à aller voir un film axé sur le spectacle ou l’humour.

Cependant, avec la ville de Lorient, sans le savoir, je retournais avec ma fille vers une partie de l’Histoire qui nous éloigne de la vision de carte postale de la Bretagne. Je m’éloignais des villes et des lumières attractives telle la ville Pont-Aven pourtant proche et dont « tout le monde » m’avait dit beaucoup de bien. Car c’était une ville à voir etc….

Je reste marqué par ces paroles du rappeur Mc Solaar à l’époque où il était, pour moi, une forme d’absolu, alors que je reste un amateur vraiment limité en Rap :

« Il était vraisemblable que tous les faux semblants de la farce humanitaire aboutiraient au néant. C’est une boule à facettes comme dans les discothèques. Ça reflète à la lumière et sans elle…pfou…du vent. J’aime les images fortes car je suis comme toi. Le poids des mots et le choc des photos… ». ( extrait de son duo avec le rappeur Guru pour le titre Le bien, le mal).

Finalement, c’est peut-être en raison de mon rayonnement profondément dépressif que ma fille et moi ne sommes pas allés à Pont-Aven durant notre semaine dans le Morbihan.

J’ai hésité. C’est un choix que j’ai fait sans en discuter avec ma fille.

En l’entraînant peut-être davantage dans les sillons de ma dépression. Car Lorient, même si elle connait un certain renouveau depuis plusieurs années, a hérité d’une histoire triste du fait de la Seconde Guerre Mondiale.

Lorient, près du Bunker K3. Juillet 2025. Photo©Franck.Unimon

Je sais qu’en faisant ce « choix » d’éviter Pont-Aven que je prenais le risque de passer pour un gogo. Mais je sais aussi que l’on voyage et que l’on vit différemment selon que l’on se trouve avec son enfant mineur ou selon le fait que l’on circule seul ou avec d’autres adultes.

Selon ce que l’on peut partager et/ou transmettre.

Visiter une ville avec une enfant de bientôt douze ans, cela peut lui plaire. Mais cela peut aussi l’ennuyer si ce que l’on trouve sur place, c’est de belles vitrines de magasins et des jolies maisons. A l’inverse, « L’ Histoire » de Lorient, elle, grâce à l’apport des visites guidées à la Cité de la voile, lors de la visite du Bunker K3 et du sous-marin Flore, peut parler à une enfant ainsi qu’aux adultes qui l’accompagnent.  Cela peut permettre aussi certaines conversations. Et j’ai tenu, avant tout, à ce que ma fille passe de bonnes vacances. Qu’elle ne doive pas se contenter de me suivre partout où je l’emmenais.

Aujourd’hui, je peux dire que nos vacances lui ont plu. Mais c’est seulement maintenant que je peux l’affirmer. Car, à l’origine, je n’avais rien prévu. 

Lorsque nous sommes arrivés à Quéven en juillet, ma fille et moi, là où j’avais réservé une maisonnette pour une semaine, je n’avais pas de programme établi. Mais Peut—être que ma mémoire, elle, avait déjà certains projets pour nous.

Franck Unimon, ce dimanche 17 aout 2025.