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Center Park 2ème partie

 

 

 

                                                    Center Park 2ème Partie.

 

« Tu as l’air de t’ennuyer ? » me demande gentiment ma compagne alors que nous sommes dans l’eau. J’élude poliment. Hier soir, après avoir déposé notre voiture au parking à l’entrée de Center Park comme le veut le règlement, j’avais fait un peu de repérage. Un peu plus de quatre cents personnes se trouvaient alors au centre aquatique Aquamundo. Il était un peu plus de 19h. Ce chiffre m’avait semblé élevé. Comme hier, le temps sera couvert et pluvieux durant notre séjour. Et assez frais. Il faisait environ 6 degrés hier soir.

Nous sommes un peu plus de six cents ce matin dans le centre aquatique. Dans le bassin où nous nous trouvons, j’ai l’impression de me trouver à Calcutta, dans le Gange, parmi des milliers d’Indiens. L’environnement me fait la même impression que l’Aquaboulevard plusieurs décennies plus tôt et je subis un véritable ippon mental. Les endroits sont des robots qui se déplacent et se mettent dans les dispositions qu’on leur demande.

En plus de cela, l’eau, plus ou moins propre, est froide. J’ai du mal à me faire à cet écart entre cette apparence de climat et de décor tropical et cette sensation de douche froide. Pour arriver jusqu’au bassin, nous avons dû fouler plusieurs dalles humides dont l’état me convainc qu’elles transforment les pieds en pieds à verrues. Autour de moi, les gens sont contents. Tout le monde est content. J’agrémente mon retour à l’Aquaboulevard, car je persiste à penser que nous sommes bien à l’Aquaboulevard, de regards circulaires. Ces regards circulaires me permettent d’enregistrer les données correspondant à notre présence ici. Le toit rappelle le dôme du film Hunger Games. Dans l’eau, immergée jusqu’au nombril, une employée de Center Park, en bermuda noir et tee-shirt rouge, prend des gens en photo. Service payant. Je me demande depuis combien de temps elle patauge dans l’eau. Un Maître-nageur, blasé, assis sur son siège un peu surélevé, porte des embouts en caoutchouc dans les deux oreilles. Quelques minutes plus tôt, alors qu’elle était à moins de cinquante centimètres de moi, ma compagne a dû forcer la voix pour que je comprenne ce qu’elle me disait. Bien que nous soyons un certain nombre à nous côtoyer dans l’eau, chacun est dans sa bulle avec son prochain, sa progéniture ou sa famille. Dans une sorte de voisinage cordial et tout autant indifférent.

Lorsque je me décide à découvrir un peu plus le centre acoustique, pardon, le centre aquatique, je croise un autre maître-nageur puis un suivant. Quelle que soit l’action qu’il est alors en train d’entreprendre, déambuler, être assis ou rester immobile et surveiller, chacun semble avoir, depuis très longtemps, renoncé à prendre la peine de saluer les usagers. Il y’a tellement de monde. Tellement de bruit. Tellement d’agitation.

A « l’écart », dans un bassin privatisé, trois personnes font de l’aquagym au son d’une musique choisie. Un homme a l’air d’être le moniteur face à deux femmes. Ils sont tous les trois sérieux, silencieux et concentrés. Cela fait marrer deux adolescents qui passent par là et regardent ça de haut. Puis, les deux adolescents s’éloignent, sûrement en direction d’un toboggan ou de la rivière sauvage. Les panneaux préconisent de rester assis ou de se mettre sur le dos et interdisent de porter des lunettes de natation. Mais plusieurs personnes, dont des mineurs, portent lunettes de natation et/ou se lancent allégrement tête la première en se mettant sur le ventre.

 

Après environ une heure trente dans le centre aquatique, nous partons. Les bons côtés sont que nous reviendrons. L’accès au centre aquatique est compris dans le forfait. Cette régularité permet de mieux se familiariser avec les éléments. Notre fille s’est plutôt bien amusée. Je referai du toboggan et de la rivière sauvage. Alors que nous sortons, je regarde le compteur afin de voir si en venant plus tard, nous aurions été plus à l’aise : 602 personnes. Donc, pas de regret. Autres bons côtés : le pain vendu est bon et à un tarif acceptable. 1 euro 20 la baguette. 1,95 euro, la Florentine faite avec de la farine de levain. J’appréhendais la miche de pain industrielle. Et j’étais prêt à sortir de l’Aquaboulevard, pardon, du Center Park, pour en acheter s’il le fallait. Enfin, lorsque j’allume mon téléphone portable pour la première fois de la journée, il est un peu plus de 14h.

 

Franck Unimon à Center Park, fin de la 2ème partie.

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