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Vélo Taffe Samedi 30 octobre 2021 : Paris/ Argenteuil

Paris, samedi 30 octobre 2021, Saint-Michel, Notre Dame.

                    Vélo Taffe Samedi 30 octobre 2021 : Paris / Argenteuil

A vélo, depuis le 14ème arrondissement de Paris, Argenteuil n’est pas si loin. Même après une nuit de travail. 

Habituellement, je couple l’usage du train avec celui de mon vélo pour me rendre à mon travail et pour rentrer chez moi. Depuis chez moi, à vélo, le 14ème arrondissement n’est pas si loin… mais cela me demanderait plus que les 35-40 minutes que je prenais pour me rendre directement  dans le 18ème arrondissement du côté de la Porte de Clignancourt en passant par St-Ouen. Entre 1h10 et 1h20.

Ce 30 octobre, vers 8h30, je ne sais pas encore que je ferai tout le trajet à vélo. En sortant du travail, je décide de changer d’itinéraire. Pour varier.

 

Je passe « devant » Notre Dame en reconstruction. Je m’arrête à l’entrée du tribunal de la cité. Il n’y a pas les barrières ni les forces de l’ordre que je vois chaque fois qu’a lieu le procès des attentats du 13 novembre 2015.

Un gendarme sort de la loge. Sa collègue, une jeune femme blonde, nous regarde.

Avec son accent du sud, le gendarme, la trentaine, m’explique comment faire pour assister, à partir du lundi, dans une salle devant un écran, à ce procès. Puis, je repars.

 

Paris, Le Chatelet, samedi 30 octobre 2021.

Je constate que Beyoncé, Basquiat, Jay-Z et la pub pour les bijoux Tiffanys sont partis ( Jay-Z, Basquiat et Beyoncé à Paris, au Châtelet ) et ont été remplacés par une pub pour les vêtements Moncler. Je ne reconnais pas l’actrice de gauche mais je sais l’avoir déja vue. Je sais aussi qu’un blouson de la marque Moncler coûte plus cher que le vélo sur lequel je suis. Ces publicités pour ces marques onéreuses ( Tiffanys, Moncler…..) sont peut-être surtout là pour toutes celles et tous ceux, qui, comme moi, spontanément, ne peuvent pas se les acheter à moins de fournir certains efforts. Entre les impôts et ces articles de luxe qui nous regardent, nos vies sont faites d’efforts. Et, il nous faut apprendre à trier entre un vélo qui peut nous transporter ; le plaisir de prendre son enfant en photo devant une fontaine; ou tout faire pour s’acheter un blouson Moncler ou un bijou Tiffanys. 

 

Paris, 30 octobre 2021.

Avant de démarrer leur footing, et leurs efforts, au moins un de ces deux hommes fait comme moi : il regarde la jeune femme blonde. Je l’ai ratée quelques secondes plus tôt alors qu’elle était derrière sa copine sur leur trottinette. Pas de bijoux Tiffanys, pas de blouson Moncler, je me console comme je peux avec cette photo. 

 

Paris, 30 octobre 2021.

 

Je suis presqu’arrivé à la gare St Lazare. Au feu, je vois ces affiches. Je trouve Sarkozy et Royal tellement ringards.  Que font-ils encore là ? C’est fini ! Ils appartiennent au passé. L’un et l’autre ont eu leurs chances. Le premier a été Maire de Neuilly, Ministre de l’Intérieur, Président de la République, justiciable…

La seconde a été Ministre, et, au second tour des élections présidentielles ( en 2007 !) avait perdu face à Sarkozy. Désir d’avenir. 

 

Je trouve ces affiches historiques et comiques. Je me dépêche de les prendre en photo avant leur disparition. Peut-être qu’un jour, regrettera-t’on un Nicolas Sarkozy et une Ségolène Royal…. 

 

Paris, près de la Gare St Lazare, ce 30 octobre 2021.

 

Voici notre époque. Une attente concentrée devant l’ouverture d’un magasin de l’enseigne Fnac. Une pub pour du Whisky. Une autre pour l’artiste Rashid Jones que je ne connaissais pas. Une, pour une machine à laver. Et, tout en haut, la promotion du nouvel album d’Ed Sheeran que je n’ai toujours pas pris le temps d’écouter mais dont je « connais » le succès depuis au moins deux ans. Comment ne pas finir essoré ? Ou esseulé ? 

 

Paris, près de la gare St Lazare, le 30 octobre 2021.

 

L’enseigne de la Fnac a ouvert. Mais je ne pouvais pas ne pas prendre cet homme de dos, en photo. Un homme dont le métier de livreur rime pour moi avec pénible labeur. Généralement, lorsque je croise l’un d’entre eux ou qu’il me dépasse sur son vélo, électrique ou mécanique, je le laisse passer. Peut-être que cette vie-là me fait-elle peur. Même si, si je n’avais pas le choix, je ferais sans aucun doute comme eux. Et, je ferais alors peur à quelqu’un d’autre sans doute.

 

Gare de Paris St Lazare, le 30 octobre 2021.

 

Une gare parisienne, pendant les vacances de la Toussaint. Un peu moins de monde que la veille mais c’est seulement le matin. Il n’y a rien de particulier. Tout le monde porte son masque. Et, moi, je vais prendre mon train pour Argenteuil…

 

Gare St Lazare, 30 octobre 2021.

 

Je me dis qu’il y a encore pas mal de monde qui part en vacances. Je ne comprends pas vraiment ce que fait là, cette ligne de démarcation. 

 

 

 » Cette femme, avec son bouquet de fleurs, ça apporte quelque chose. Prends-là en photo ! ». Alors, je la prends en photo, parmi ces voyageurs avec leurs bagages. Ensuite, je la vois retrouver son compagnon. Je me dis que c’est vraiment la Toussaint.

 

Gare St Lazare, 30 octobre 2021.

 

Je n’avais pas remarqué tout de suite que la police ferroviaire était présente. Je me dis alors que la police recherche peut-être des trafiquants.

 

Gare St Lazare, 30 octobre 2021.

 

Certaines voies ne sont pas disponibles. La mienne, l’est. La voie 11 ou 12. Ou 10. 

 

Gare St Lazare, 30 octobre 2021.

 

Un chien dans la gare, cela se prend en photo. Plus tard, ce sera peut-être plus rare. Même si j’aime bien l’attitude de la dame, de profil, sa main posée sur son bagage. Et ce que l’on aperçoit en contrebas. Avec les palmiers au milieu….

 

Gare St Lazare, 30 octobre 2021.

 

Arrivé près de ma voie, on me fait bien comprendre qu’il faut sortir de la gare ! Un bagage a été abandonné.

 

Gare de Paris St Lazare, 30 octobre 2021.

 

J’ai raté la photo du camion de déminage lorsqu’il est passé derrière nous. J’ai raté la photo de cette jeune femme aux jambes de girafe qui me tournait le dos. Apparemment, elle avait l’habitude de poser. Lorsque j’ai été prêt, elle avait bougé. Elle s’est éloignée, à l’écart. Comme si elle me fuyait. Puis, après avoir consulté son téléphone portable, elle a décampé en repassant à plusieurs mètres devant moi.

Par contre, je ne manque pas ce défenseur du Barça, moins vif, beaucoup plus tranquille. 

 

Gare de Paris St Lazare, 30 octobre 2021.

 

Lorsque c’est comme ça, il est impossible de savoir quand la circulation des trains va reprendre. Je décide très facilement de faire la suite du trajet à vélo. J’ai de l’eau. Une compote. Un vélo. Je suis bien habillé même en cas de pluie. Et, je ne suis pas pressé. Il se trouve que c’est ce jour-là, que, dans une brocante, je suis tombé sur cette canne-siège qui date d’un siècle. Elle vient de Manufrance m’a dit le vendeur. La première fois que j’ai vue une canne-siège, c’était sur une scène de théâtre au Figuier Blanc. Le comédien Denis Lavant en avait une. Après la représentation, il m’avait appris l’avoir trouvée par hasard dans une brocante, en province. Pour 5 euros. J’ai payé la mienne un peu plus chère. Mais c’est une pièce unique. Je ne la trouverai ni chez Tiffanys, ni dans les magasins Moncler. 

Ce matin encore, parmi d’autres pensées, je me demandais à nouveau ce qui faisait que je ne faisais plus de théâtre. Avant, j’avais « faim ». J’avais envie de jouer. Là, je n’ai même pas envie de jouer. Et, c’est comme ça depuis trois ou quatre ans. Et puis, dans cette petite brocante sur laquelle je suis tombé, en sortant du travail, je vois cette canne-siège.  J’ai réussi à la coincer contre mon sac à dos. Jusque-là, depuis que je suis parti, elle n’est pas tombée. Rouler jusqu’à Argenteuil avec cette canne-siège est un bon test pour vérifier à nouveau à quel point mon sac à dos, celui que j’avais acheté pour aller au travail, était le bon choix. 

 

Levallois, 30 octobre 2021.

A Levallois, j’aperçois cet homme, seul, dans la rue. La photo ne rend pas ce que je vois. Je prends deux autres photos, encore moins bonnes. Puis, l’homme part d’un pas décidé. Peut-être gêné d’avoir été photographié. Ou peut-être tout simplement pressé. 

 

Colombes, 30 octobre 2021.

 

C’est Colombes, ou Asnières, mais Gennevilliers n’est pas loin. Cet immeuble au fond a attiré mon regard. C’est un  projet architectural différent de celui de l’immeuble à droite, sur  la photo. 

 

Colombes, 30 octobre 2021.

 

Colombes, en sortant de la A86, avant le pont d’Argenteuil. 30 octobre 2021.

 

ça construit, ça construit. A la fois pour répondre à la demande de logements. Pour accroître l’attractivité de l’endroit avec le tramway qui ne devrait pas passer bien loin. Mais aussi en prévision des jeux olympiques de 2024. La piscine de Colombes, qui se trouve à dix minutes en voiture de là, et à peine plus à vélo, a été retenue pour être exclusivement réservée à l’entraînement des équipes de natation synchronisée. 

 

Argenteuil, 30 octobre 2021.

 

Nous sommes sur le pont d’Argenteuil. On aperçoit le club d’aviron, le Coma Argenteuil. Un très bon club d’aviron à ce que j’ai cru comprendre. Je suis déja allé me renseigner plusieurs fois. Mais je n’ai toujours pas pu faire une balade d’initiation. L’aviron est un sport « complet » et souvent présenté comme tel. Depuis des années, j’aimerais bien le pratiquer mais je n’ai pas la disponibilité nécessaire.

 

Argenteuil, 30 octobre 2021.

L’affiche se veut verte. Mais, pour moi, Argenteuil, est surtout une ville de béton. Même s’il y a le projet de récupérer les berges de Seine. Au bout, on aperçoit la salle des fêtes Jean Vilar. Salle « historique » que la mairie voudrait raser afin d’autoriser la construction d’un hôtel de luxe, d’un centre commercial, avec complexe de cinéma. Peut-être même une Fnac. Afin de rendre la ville plus attirante. Un certain nombre d’opposants à ce projet se sont exprimés. Il faut savoir qu’à moins de dix minutes à pied de là, se trouvent une librairie, la librairie Presse Papier très engagée, le centre culturel le Figuier Blanc ( soutenu par la mairie) qui comporte salle de spectacles et salles de cinéma ainsi que la cave Dimière où se déroulent aussi des concerts. Ainsi que des cours de musique qui dépendent du conservatoire d’Argenteuil. Le marché d’Héloïse, connu comme le marché  » d’Argenteuil », se trouve après la salle des fêtes Jean Vilar. Raser la salle des fêtes Jean Vilar signifierait aussi sans doute perdre un certain nombre de places de parking lors des jours du marché  » d’Argenteuil » ( le vendredi et le dimanche).

 

Argenteuil, 30 octobre 2021.

Cette station essence à l’entrée de la ville est supposée disparaitre un jour. Derrière les arbres, au fond, il y a le conservatoire d’Argenteuil. Originellement, ce bâtiment était celui de la mairie d’Argenteuil, déplacée depuis au bout de l’avenue Gabriel Péri. Ces fresques que l’on aperçoit sont sur un bâtiment qui fait également partie du conservatoire d’Argenteuil. Ces voitures que l’on voit, si elles tournent sur la gauche, vont prendre le pont d’Argenteuil qui peut les emmener vers Colombes ou vers la A 86. Vers St Denis ou vers la Défense et au delà. 

 

 

 

Argenteuil, 30 octobre 2021.

Je ne connais pas ces journalistes. Je me suis demandé quel journal pouvait bien tenir cette journaliste. Mais je n’ai pas réussi à déchiffrer. C’est cette injonction  » Soyons complices » avec cette image de pub qui m’a enjoint à prendre cette photo. Comment peut-on donner l’air ou l’intention d’être proche des gens alors qu’on ne les voit pas et qu’on ne les rencontre jamais ? 

 

Argenteuil, 30 octobre 2021.

 

Notre Dame, les bijoux Tiffanys et les blousons Moncler, c’est loin. 

 

Argenteuil, 30 octobre 2021.

 

La circulation des trains avait repris lorsque je suis arrivé à Argenteuil. Il semblerait qu’elle ait repris assez vite.

 

Le marché de la colonie, ce samedi 30 octobre 2021 à Argenteuil.

 

Le marché de la colonie est un petit marché de l’autre côté de la gare d’Argenteuil centre-ville. C’est un marché plutôt familial et intimiste, ouvert le samedi. Il est sûrement aussi un peu plus cher que le grand marché d’Argenteuil. Il y a deux ou trois ans maintenant, un marché bio avait également ouvert le vendredi soir. Un an plus tard, ou même avant, seul le marchand de fruits et de légumes continuait de revenir. 

 

Caché par l’homme au chapeau, Dominique M…, membre et militant de l’association Sous les Couvertures. Samedi 30 octobre, marché de la colonie, Argenteuil.

 

Ce samedi 30 octobre, l’ESAT la Montagne vendait des fleurs. A gauche, en entrant dans le marché, un stand de produits antillais où j’ai mes habitudes. 

 

J’ai mis plus d’une heure vingt depuis mon départ du travail pour rentrer chez moi. La canne-siège a tenu. J’ai roulé tranquillement. Je me suis arrêté plusieurs fois pour prendre des photos. Cependant, je n’ai croisé aucun embouteillage. 

 

Franck Unimon, samedi 6 novembre 2021. 

 

 

 

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