1er Aout 2021
L’influenceur et le voyant
Mon ami Raguse est revenu de ses vacances il y a un ou deux jours. Après avoir lu mon article Connaître son corps, il m’a laissé un message téléphonique dans lequel il me disait en plaisantant :
« Tu m’as donné envie de me faire vacciner contre le Covid. Tu vas devenir influenceur…. ».
Je l’ai rappelé et lui ai à mon tour laissé un message dans lequel je lui disais en rigolant :
« Si, moi, je deviens influenceur, alors, toi, tu es peut-être un futur voyant ».
Depuis, lui et moi nous sommes parlés directement au téléphone. Sauf que, pour moi, les voyants sont devenus ou redevenus plus ou moins rouges.
Je me sentais bien un petit peu « mouton » en concluant vers la fin de Connaître son corps que j’allais me faire vacciner contre le Covid. Mais je me sentais davantage avisé et réaliste. Je ne suis pas John Rambo, capable de vivre des mois ou des années en pleine forêt, en montagne ou ailleurs, en pleine nature, seul ou avec d’autres, à l’écart ou me méfiant de la jungle de la civilisation et de sa « modernité ». Et de ses lois de plus en plus indénombrables et coercitives capables de démembrer un ou plusieurs de mes semblables considérés comme jetables ou nuisibles. Pas plus que je ne suis le soldat Onada, soldat japonais fanatisé durant la Seconde Guerre mondiale. Je n’ai pas encore vu le film, sorti récemment, d’Arthur Hariri mais j’avais déja entendu parler de cette histoire avant que le film ne soit porté au cinéma.
Peut-être qu’à partir de maintenant, nos sociétés humaines vont-elles de plus en plus se peupler de Rambo, d’Onoda ou, plus « simplement » de survivalistes. Parmi lesquels, oui, on trouve et on trouvera des complotistes, des illuminés, des paranos, des extrémistes comme il peut y en avoir quelques unes et quelques uns dans notre monde admirable mais sous d’autres présentations.
On peut être pro ou anti-vaccin contre le Covid. On peut être pour ou contre le passe sanitaire. C’est du reste, ce que nous sommes devenus en quelques mois. Divisés et de plus en plus en conflit sur ces deux questions. D’ailleurs, pour rigoler, je propose aujourd’hui de remplacer nos justificatifs d’identités et nos diplômes et compétences officielles et officieuses par ces simples informations qui nous résument très bien désormais : Monsieur et Madame pour ou anti-vaccin. Et, Monsieur et Madame pour ou contre le passe sanitaire.
Délirer
Pourquoi s’emmerder avec des subtilités vu que ces deux sujets nous font délirer. Car le terme délirer est celui qui convient le mieux, je crois ? Bien-sûr, je pense à un délire collectif.
La peur est un miroir. La douleur, aussi. Et, pendant que nous nous tournons vers ces deux miroirs faits de multiples tiroirs reliés à nos entrailles, j’ai l’impression que nous faisons de notre mieux pour ignorer que le monde vers lequel nous nous dirigeons, ou que nous acceptons de mieux en mieux, est un monde qui semble avant tout obsédé par l’élaboration de plus en plus sophistiquée, et sur mesure, de nos futures dépendances.
« En son âme et conscience »
J’t’emmerde, une ex-collègue et amie, est aujourd’hui vaccinée contre le Covid. Elle m’a appris ça cette semaine alors que je l’appelais à la « rescousse », comme j’ai appelé d’autres personnes avant elle. Afin qu’elles me donnent leur avis à propos de cette vaccination contre le Covid maintenant imposée. Même si, officiellement, notre gouvernement, n’a pas rendu la vaccination obligatoire.
Il y a deux ou trois mois, J’t’emmerde était résolument contre. Finalement, c’est en accompagnant une amie partie se faire vacciner, qu’une fois sur place, inspirée, sans rendez-vous, elle l’a fait. En m’expliquant :
« Il n’y avait que comme ça que ça pouvait marcher pour moi ! ».
J’t’emmerde n’a pas eu d’inquiétude particulière ni trop d’effets secondaires désagréables avec le vaccin Pfizer, le laboratoire « phare » depuis plusieurs mois. Comparativement au vaccin Astrazeneca qui a mauvaise réputation ou au Johnson & Johnson qui, dès ses débuts de diffusion (en Avril ou Mai ?) a connu des ratés en termes d’effets secondaires, la majorité des personnes que je « connais » qui se sont faites vacciner par « le » Pfizer estime que cela s’est bien passé.
Je savais que le compagnon de J’t’emmerde avait toujours été pour la vaccination anti-Covid. J’ai plusieurs fois constaté, d’ailleurs, de façon empirique, que les femmes, y compris au sein des couples, semblent plus méfiantes envers la vaccination anti-Covid telle qu’on nous l’a proposée pendant des mois, et maintenant telle qu’on nous l’impose aussi depuis mi-juillet 2021.
Même si, bien-sûr, je connais des femmes vaccinées contre le Covid ou qui l’ont fait spontanément. Et qui ont été à l’aise avec le fait de se faire vacciner. Il y a des personnes- hommes et femmes- qui se sentent protégées en se faisant vacciner contre le Covid. Et il y a d’autres personnes, qui, au contraire, se sentent protégées en évitant de se faire vacciner avec les vaccins que l’on nous propose actuellement contre le Covid.
Ma compagne a toujours été résolument contre la vaccination avec les vaccins actuels. Régulièrement, elle me fait parvenir et fait parvenir des liens vers des vidéos de témoignages ou de documentaires ou des personnes démontrent exactement le contraire de tout ce que le gouvernement mais aussi les laboratoires et bien des médecins disent en faveur des vaccins actuels contre le Covid.
A ce stade de mon article, on pourrait se dire :
« Je comprends qu’il doute » ; « Il n’a qu’à porter ses couilles et prendre ses responsabilités ! » ; « On s’en branle ! L’urgence sanitaire passe avant tout ! ». Ou, mieux puisque c’est le discours officiel : « L’intérêt collectif l’emporte sur les petits atermoiements individuels d’untel et untel. Moi, aussi, j’ai un ovaire (ou un testicule) qui est contre la vaccination anti-Covid. Et, alors ?! Ce n’est pas pour autant que je l’ai écouté ! ».
C’est là où arrive la suite. Suite à laquelle je suis plus perméable que d’autres sans doute parce-que je branle trop souvent de la tête.
J’t’emmerde n’a aucun regret de s’être faite vacciner contre le Covid. Elle a précisé ( c’est important, je le souligne) :
Ailleurs, dans d’autres régions du monde plus défavorisées, on meurt du Covid car les populations n’ont pas nos vaccins anti-Covid.
Se faire vacciner lui a permis de partir en vacances à l’étranger. Elle n’avait pas envie de devoir subir des PCR ou des tests antigéniques à la frontière ainsi que des périodes d’isolement et d’observation de plusieurs jours en partant en vacances ou en en revenant. Je la comprends. En Mars, à une semaine d’intervalle, car j’étais cas contact supposé ou réel, j’ai dû faire deux tests antigéniques. Je n’ai pas du tout aimé me faire enfoncer des bâtonnets dans les narines. Et, je ne comprends pas qu’il n’existe pas un moyen de diagnostic moins intrusif que celui-ci pour tester les cas-contacts.
Mais J’t’emmerde a aussi admis que si elle avait vécu dans une région comportant une faible densité humaine. Et qu’elle pouvait se dispenser de travailler pour des raisons économiques, ou, simplement, pour s’alimenter, au jour d’aujourd’hui, au vu des vaccins proposés, tels qu’ils sont proposés, elle se serait abstenue de se faire vacciner contre le Covid. Parce-qu’il existe, et il n’y a rien de complotiste là -dedans, certaines inconnues quant aux effets à plus ou moins longs termes des vaccins actuels contre le Covid ou la Covid. Et, ici, délibérément, je prends le parti de ne pas mentionner certains effets secondaires, rares, mais gravissimes voire mortels, constatés après une vaccination anti-Covid. Même si je suis plutôt peiné pour les proches de ces personnes vraisemblablement décédées après une vaccination anti-covid, ici, je ne vais pas regarder plus loin que le bout de mon nez et de mon nombril. Je me plie à la logique et à l’expérience selon laquelle la totalité des personnes vaccinées contre le covid que je connais sont aujourd’hui vivantes et en bonne santé. Ce qui doit représenter une bonne vingtaine de personnes et sans doute bien plus que ça. Car je n’ai pas fait de sondage exhaustif autour de moi. Je ne me suis pas réveillé en pleine nuit pour joindre toutes les personnes que je connais ou ai pu rencontrer pour les appeler et leur demander :
« Tu t’es fait vacciner contre le Covid ? Quel vaccin ? Lequel ?! Quand ?! Comment ça va ?! ».
Néanmoins, toutes les personnes, au travail ou ailleurs, qui me répondent s’être faites vacciner contre le Covid, il y a quelques semaines ou plusieurs mois, vont bien à ce jour.
Il n’en demeure pas moins que, pour moi, la vaccination anti-Covid actuelle s’apparente à une expérience de « parachutisme longue durée ». Mais j’ai sans doute trop d’imagination et de névrose – à défaut de cirrhose- dans mon foie. J’ai peut-être trop les foies, malgré moi.
Parachutisme longue durée
Personne, aujourd’hui, je crois, ne peut affirmer dans quel état de santé se trouveront celles et ceux qui se sont faits et se feront vacciner contre le Covid dans deux ou trois ans. Nous partons du principe que celles et ceux qui ne se font pas vacciner contre le Covid prennent immédiatement, alors que j’écris, plus de risques et font courir de toutes façons plus de risques et beaucoup trop de risques à leurs semblables. Et à eux-mêmes.
Deux ou trois ans de perspective, c’est pourtant une perspective courte pour une époque où, sauf accidents, sauf maladies graves, catastrophes ou assassinats, l’être humain peut vivre plutôt vieux. Nous savons que nous pouvons vivre plutôt vieux. Et plutôt « bien » que mal. Au moins jusqu’à 70 ans dans les pays riches, démocratiques et progressistes.
Nous sommes dans un pays riche, démocratique et progressiste.
Et, cela fait peut-être partie de la composante actuelle du « délire » des anti-vaccins.
Habitués que nous sommes à l’idée que nous pouvons vivre vieux voire très vieux et que nous pourrons peut-être profiter de notre retraite dans un certain confort, cette histoire de vaccination obligatoire avec des vaccins que nous connaissons mal ou peu, exige en quelque sorte de nous de nous jeter dans le vide depuis un avion en plein vol. Sans visibilité. Ou avec assez peu de visibilité. Cocher la proposition qui correspond le mieux à notre état d’esprit.
Car on nous dit en quelque sorte :
« L’avion, c’est la pandémie du Covid. On ne connaît pas très bien cet avion. On ne connaît pas très bien non plus l’exacte personnalité du pilote ou des pilotes. Ni leur nombre ou leur expérience en nombre d’heures de vol.
On ne sait pas à quelle compagnie ils appartiennent. On la découvre au jour au jour. On ne sait pas quel genre de carburant ce pilote ou ces pilotes utilisent. Et s’il en reste encore beaucoup dans le réservoir de leur engin.
Mais si tout le monde reste dans l’avion, la pandémie du covid va continuer de circuler et va devenir de plus en plus virulente. Et tuer de plus en plus de monde. Donc, il faut que tout le monde, maintenant, se comporte de façon solidaire et responsable. Et sorte le plus possible de l’avion pour sauter dans le vide.
En temps normal, et par ciel dégagé, on pourrait prendre le temps de vous apprendre à sauter en parachute. En apercevant, au loin, la terre ferme. Pour celles et ceux qui le souhaitent. D’ailleurs, on vous dit et on vous répète depuis des mois comment sauter dans le vide avec ces tous nouveaux parachutes que l’on vient de fabriquer. Mais certaines et certains d’entre vous sont des vrais connards, des égoïstes, des idiots et des idiotes mais aussi des êtres complètement irrationels et illogiques ! C’est vrai, on vous demande de sauter dans le vide. Et après ?! En plus, il y a un peu de brouillard. C’est vrai. On ne sait pas trop où nous nous trouvons exactement. Mais soyons et soyez optimistes. Faisons un peu de sophrologie. Imaginez.
Peut-être que vous arriverez sur une belle plage. Peut-être que vous arrivez sur l’île aux caïmans à l’heure du déjeuner. Mais, en principe, non. Car nos recherches ont bien été modélisées sur ordinateur, testées, et tout et tout.
Dernière petite chose : nos parachutes (les vaccins Pfizer et autres), on ne sait pas exactement quelle est la durée exacte de leur solidité. En principe, c’est du solide. Mais, peut-être que leur toile peut se déchirer avant que vous ne touchiez le sol. Car le type de saut en parachute que l’on vous propose n’est pas un saut en parachute ordinaire. C’est un saut en parachute qui durera peut-être deux à trois ans avant de bien arriver sur la terre ferme. On ne sait pas bien. Personne, à l’heure actuelle, ne peut le prédire ou le prévoir. Sauf si c’est une voyante ou un voyant. Ou une personne qui vous ment.( Là , aussi, selon l’état d’esprit qui est le nôtre, chacun fera son choix entre ces deux éventualités).
Au fait, il est de plus en plus probable, alors que vous serez dans les airs avec votre premier parachute ( les deux premières injections de Pfizer, Moderna, Aztrazeneca ou l’injection unique du Johnson & Johnson) que l’on vous demande de prendre des parachutes supplémentaires. On vous informera lorsque ce sera le moment. Faites-nous confiance. Tout va bien se passer ! ».
A la lecture de ce passage sur le « parachutisme », on croira peut-être que je prends ce que nous vivons à la légère avec la pandémie du Covid. Ou que je m’oppose catégoriquement à la vaccination anti-Covid telle qu’elle nous est proposée ou imposée actuellement. Et, qu’en tant qu’infirmier, je suis totalement irresponsable, indigne et immoral. Alors, la suite de l’article va essayer de dissiper ces éventuels malentendus.
Mes Doutes
J’exprime surtout mes doutes, en fait. Et, d’une certaine façon, mon inquiétude, aussi. Devant un monde en train de s’établir, devant nos yeux, au travers de la pandémie. Et de la peur qu’elle nous fait secréter à profusion. Ce monde, en train de s’établir devant nous a aussi pour projet d’interdire le doute.
Bien-sûr, il y a un temps pour le doute. Et, un temps où il faut se décider. Lorsqu’un avion va s’écraser, si on peut, quand on peut, dès qu’on le peut, on saute de l’avion ou on en sort. Et, j’ai assez moi-même insisté quant au fait que beaucoup des informations qui inquiètent ou font peur à propos des vaccins actuels contre le Covid ( alors que nous devrions davantage nous inquiéter de la pandémie et de son expansion) viennent souvent d’internet et qu’il manque certains gardes fous pour que l’on me trouve très ambivalent. Un coup, oui. Un coup, non. Il faut se décider, Mr Unimon !
Un certain nombre de personnes, pour toutes sortes de raisons qui leur sont propres, estiment avoir eu le temps nécessaire et suffisant pour décider de se faire vacciner contre le Covid. C’est comme pour le mariage. Il y a des gens qui décident très vite de se marier et de faire des enfants. D’autres qui gambergent davantage. Parce qu’ils ont besoin de davantage de temps. Et, celles et ceux-là peuvent être aussi responsables et consciencieux que les premiers.
En tant que soignant, bien-sûr, je suis muselé au moins par ma responsabilité envers les patients. On me « tient » bien avec cette responsabilité. J’ai été volontaire pour prendre ce genre de responsabilité. Personne ne m’a forcé.
Etre soignant et transmettre ou prendre le risque de transmettre le Covid ou la Covid aux patients que je suis supposé aider à aller mieux, cela revient presque à être assimilé « au meurtrier dans la clinique ». Ou à l’irresponsable créatif.
On peut facilement imaginer un film d’horreur où tous les patients trépasseraient en présence du soignant ou de la soignante qui aurait sur eux l’effet du gaz mortel ou du cinéphile qui leur ferait assister à la dernière séance d’un film très particulier. Celui de leurs derniers instants de vie.
Soit le contraire du but recherché lorsque l’on se rend dans un lieu de soins quel qu’il soit. Somatique ou de Santé mentale.
Et, de ce point de vue-là , si je suis cohérent, de moi-même, soit, je me fais vacciner contre le Covid ou la Covid. Car, je « sais », qu’il me serait difficile, si un patient ou une patiente au départ négatif au Covid décédait ensuite du Covid après que moi ou un autre soignant ( non vacciné contre le Covid ) s’en soit occupé, de pouvoir prouver ou d’être sûr que je n’y suis pour rien. Pourquoi ?
Parce-que, de même qu’il y a une grande contagiosité du virus du Covid ou de la Covid, selon le variant, il y a aussi une part d’irrationnalité, aussi, chez les pro-vaccins.
Pour caricaturer : On dirait presque que, pour certains pro-vaccins, désormais, le simple fait de les regarder dans les yeux, alors que l’on n’est pas vacciné soi-même contre le Covid, pourrait suffire à les tuer ou à décimer une population environnante en situation de vulnérabilité. Peu importe que l’on porte un masque. Peu importe que l’on se lave les mains. Peu importe que l’on reste peu de temps « près » de la personne vulnérable. Il faut être vacciné. Autrement, tout ce que nous touchons et approchons, au lieu de se transformer en or ou en pétrole, va se transformer inéluctablement en pierre tombale.
A notre époque, de plus en plus digitalisée, mais aussi de plus en plus impersonnelle, où l’on se félicite que le premier confinement dû au Covid a favorisé la croissance du télétravail, on remercierait presque la pandémie du Covid de contribuer à l’accélération de la désertification des rencontres et des relations humaines.
Les manifestations des Gilets jaunes
Je n’ai participé à aucune manif des gilets jaunes. J’en ai même conçu une certaine forme de culpabilité. Par hasard, il se trouve qu’en sortant de mon travail, un jour où je n’étais pas supposé travailler, je suis « tombé » sur la dernière manifestation officielle des gilets jaunes à Paris. J’en avais profité pour prendre des photos.
Si je reparle des gilets jaunes, c’est parce-que je n’ai pas oubliĂ© que, sans la pandĂ©mie du Covid et les mesures de confinement dues au Covid, les manifestations des gilets jaunes auraient continuĂ©. Elles se seraient peut-ĂŞtre essoufflĂ©es ou auraient continuĂ©, par certains aspects, Ă se radicaliser. Mais, dans le fond, le mouvement des gilets jaunes disait- ou, plutĂ´t, rappelait– dĂ©jĂ que le fonctionnement de notre monde moderne, au moins dans notre pays riche, Ă©galitaire et dĂ©mocratique, Ă©tait aussi Ă©galitaire et dĂ©mocratique…en vitrine.
Aujourd’hui, avec les thématiques du vaccin anti-Covid, ceux qui sont pour, ceux qui sont contre, et pareil pour le passe sanitaire, qui se retrouvent, à un moment ou à un autre dans nos conversations privées, professionnelles ou publiques, on a l’impression qu’un mouvement comme celui des gilets jaunes est devenu anecdotique. Et, que, finalement, ce mouvement relevait d’un caprice. Et non de l’urgence de créer ou de faire revenir une société plus égalitaire et démocratique.
Donc, pour moi, ces nouvelles interdictions, menaces et pressions assurées et déléguées par notre gouvernement ( et je ne suis pas plus anti- Macron que cela) « sous couvert d’urgence sanitaire » en faveur du passe sanitaire sont une étape supplémentaire et un renforcement de la destruction démocratique.
L’urgence sanitaire
Il m’est impossible de nier l’urgence sanitaire actuelle. Je ne fais pas partie de celles et ceux qui vont jusqu’à douter du caractère réel de la pandémie. Ou qui pensent que le développement des antennes de la 5G va contribuer, grâce aux produits contenus dans les vaccins anti-Covid actuels, de mieux nous espionner et nous téléguider.
Je ne crois pas au fait que la pandémie du Covid ait pour visée de réduire drastiquement la population mondiale en opérant une sélection au coup par coup parmi les survivants qui vont rester après la vaccination anti-Covid.
Mais je constate quand même que cette pandémie sanitaire, et les mesures choisies au moins par notre gouvernement pour y répondre, sont aussi bien pratiques pour museler d’éventuelles oppositions. Et, paranoïa ou non de ma part, cette coïncidence me dérange beaucoup. D’autant que, dès le premier confinement de l’année dernière, confinement que je n’ai jamais contesté, j’ai été dérangé par la suppression de certaines de nos libertés. J’ai eu quand même un peu l’impression qu’une partie de ma vie- et ce n’était pas du fait de la pandémie- m’était enlevée. Que je me devais de donner ou d’apporter des justificatifs pour des actions simples et quotidiennes telles que faire des courses ou aller voir quelqu’un, là ou aller voir quelqu’un avant la pandémie, cela était toujours allé de soi.
Mais, là aussi, on me rappellera que c’était parce-que que la situation sanitaire le nécessitait.
Dans six mois ou un an, aussi, on pourra toujours me faire la même réponse. C’est ça qui est « bien », avec cette pandémie du Covid.
Soyons cyniques : si j’étais un dirigeant ou une personne avide de pouvoir. Et que, pour mes besoins et mes intérêts personnels, il me faut exercer un certain pouvoir sur le plus de monde possible autour de moi afin de me sentir bien, cette pandémie du Covid est bien pratique. Je vais même en rajouter. Si je suis ce genre de personne qui veut exercer un certain pouvoir, qui a besoin d’exercer un certain pouvoir, sur le plus grand nombre, j’ai même plutôt intérêt à ce que cette pandémie du Covid dure aussi le plus longtemps, ou suffisamment. Parce-que, de cette manière, « grâce à la pandémie », qu’est-ce que je peux imposer autour de moi au plus grand nombre, avec le moindre effort.
Alors, évidemment, comme, selon moi, le caractère réel de cette pandémie sanitaire du Covid est indiscutable, il s’agit de trouver le bon dosage, entre, d’une part des précautions et des mesures que l’on peut justifier au « nom du Covid ». Et les bénéfices divers (économiques, politiques ou autres) que je pourrais en tirer en tant que dirigeant.
La simple ou le simple vacciné, elle ou lui, en tirera pour bénéfice de se sentir protégé ou d’avoir le sentiment d’avoir fait de son mieux pour protéger les autres. Ainsi que de pouvoir partir en vacances ou de se rendre à l’extérieur en subissant le moins de contrôles, le moins d’interdits et le moins d’exclusions possibles dans sa vie ordinaire.
C’est bien-sûr important.
Mais si l’on gratte un peu : notre rêve, dans notre vie, ce sera finalement ça ?! Pouvoir se protéger, protéger les autres et pouvoir subir le moins possible de contrôles, d’interdits et d’exclusions possibles dans notre vie ordinaire ?!
On appelle ça une grande avancée ?!
On pourra me répondre que c’est provisoire. Bien-sûr. Mais pendant combien de temps ?! C’est là où je (re)commence à bien douter. Parce-que, c’est « bien » de signaler que les mesures prises pour le passe sanitaire, les inégalités et les conflits qu’il va créer, est nuisible pour la démocratie. Et de souhaiter qu’il soit supprimé au plus vite dès que la crise sanitaire sera passée. Mais, en attendant, certains dispositifs et réflexes de contrôle s’établissent et nous apprenons de mieux en mieux, et de plus en plus, à nous y conformer. Mais, aussi, à nous y référer. Et, ce n’est pas forcément le meilleur de l’être humain qui y est encouragé :
Le jugement péremptoire et définitif de l’autre. L’exclusion. La dénonciation. L’encouragement à l’insulte et à la menace verbale, physique, digitale ou économique ?
Mais, bien-sûr, je délire. Je n’ai même pas encore été vacciné contre le Covid. Ni attrapé le Covid. Mais je délire déjà .
Deux choix pour conclure :
Pour conclure artificiellement, car, le sujet de la pandémie du Covid et les diverses manières dont celle-ci fait se croiser et se confronter nos certitudes et nos croyances les plus intimes, est loin d’être tari.
Pour ou contre la vaccination anti-Covid ?
Si je suis cohérent avec moi-même, j’ai deux choix.
Me faire vacciner pour « gagner » du temps et m’éviter et amortir certaines contrariétés brutales nouvelles et inédites dans mon quotidien. Je crois que, parmi les vaccinés et les vaccinées, actuels et futurs, il se trouve et se trouvera des personnes qui doutent comme moi. Sans pour autant être des complotistes, des illuminés, des connards, des illogiques ou autres traquenards auto-dépréciatifs.
Décider de moi-même d’arrêter de travailler à un moment donné. Avant de me retrouver dans une situation où je serais, par exemple, contre une institution, des lois, des représentants ou des exécutants de ces nouvelles lois qui entourent le décorum du passe sanitaire et de cette vaccination obligatoire.
Cette deuxième option, je préfèrerais l’éviter. Pour des raisons économiques évidentes. Afin d’éviter la contrainte répétée de bien des situations d’exclusion- ou de déchéance- que j’ai très certainement, pour l’instant, beaucoup de mal à imaginer. Tant l’être humain peut se montrer créatif – afin de se servir des protocoles qui l’encadrent- lorsqu’il s’agit d’exercer un peu de pouvoir sur autrui pour mieux se sentir exister.
Cette deuxième option m’offrirait pourtant l’avantage de me procurer cette marge de recul et de nuance envers ces vaccins anti-Covid dont j’ai, si je m’écoute, encore besoin. Et de pouvoir répondre aux pro-vaccins qu’en acceptant de m’exclure d’un certain corps social, il sera plus difficile de me reprocher d’être la brebis galeuse fautive de colporter le virus et de rendre malade une société (la nôtre) déjà malade avant la pandémie du Coronavirus. Mais malade de bien autre chose que la pandémie du Covid qui n’est sans doute que, l’un de ces révélateurs, parmi d’autres, de la maladie de notre société. Et de notre monde.
Cette deuxième option m’offrirait aussi l’avantage de pouvoir créer plus facilement, une vie- mais aussi une mort- qui me convient davantage sur mesure. Au lieu de cette vie ( la mienne ) dont semble vouloir encore plus décider- et s’emparer- une société dont les rêves diffèrent apparemment de plus en plus des miens.
Quoiqu’il en soit, comme l’a si bien résumé J’t’emmerde, à la fin de notre conversation, vaccin ou pas vaccin il faut choisir « en son âme et conscience ».
Si la peur est un miroir, je crois que, autant que possible, si on le peut, quand on le peut, il vaut mieux éviter de prendre une décision sous l’effet de la peur. Et, ensuite, accorder de soi-même nos actions avec cette décision. Trancher. Et s’y tenir.
Quelle que soit cette décision. Vaccin ou pas vaccin.
Et, je crois que ce sera sûrement en fonction de ce principe, que je déciderai, ou non, d’aller me faire vacciner contre le ou la Covid lors de ce mois d’aout 2021.
Franck Unimon, ce dimanche 1er aout 2021.