Catégories
Corona Circus Crédibilité

Sérums de vérité-Lundi 2 aout 2021

Paris, ce dimanche 1er aout 2021, vers 19h.

 

                     Sérums de vérité- Lundi 2 aout 2021

Etat de fatigue

 

Tant qu’elle n’est pas destinée à la torture, la fatigue peut avoir du bon. J’ai travaillé deux nuits de suite. Mais ce n’est pas à ces deux nuits que j’attribue mon état de fatigue actuel depuis quelques jours. Le travail de nuit a des conséquences connues. Tel un certain état d’épuisement, de ralentissement de la pensée, de difficultés à la concentration, d’isolement social et affectif, de dépression et de variation de l’humeur, de prise de poids, d’augmentation de la consommation de tabac, de repas déséquilibrés, de « désorientation » hormonale. Ces quelques conséquences- et d’autres- sont vécues et parées différemment selon les personnes et leur aptitude immédiate, ou prolongée, à récupérer du travail de nuit. Et, aussi, à accepter comme à aimer le travail de nuit.

 

Je travaille de nuit par alternance, tantôt de nuit et tantôt de jour. Cette alternance me plait. D’autant qu’à partir de l’âge de mes vingt ans, à la fin des années 80, j’ai commencé à apprendre à travailler de nuit. Je crois donc suffisamment bien me « connaître » lorsque je travaille de nuit en 2021. Ce que je peux faire et ce que je ne peux pas faire. Comment et jusqu’à quand. Et avec qui. A quel rythme et dans quelles conditions. Mais, aussi, comment je peux récupérer au mieux, ensuite, de mes nuits de travail. Physiquement. Mais, aussi, voire, surtout, mentalement.

 

Lorsque je travaille de nuit, comme de jour, je sais aussi quand débute ma nuit ou ma journée de travail. Ainsi que, quand elle va se terminer. Ce qui me permet assez facilement, en fonction de comment se passe le travail, et comment je me sens, de savoir si j’ai besoin de souffler. Et quand il me faut prendre une pause. Avant d’être K.O, hors de propos ou hors sujet, à la merci de l’accident, de la blessure, de l’imprévu ou du dérapage.

 

Donc, même si le travail de nuit contribue à mon état de fatigue actuelle, et que j’ai repris le travail par deux nuits après près d’un mois de vacances, ce n’est pas à cela que je pense. Mais à la fréquence de rédaction de mes articles ces deux à trois dernières semaines. Il m’a déjà été dit que j’écrivais beaucoup. Et très long. La semaine dernière, mon ami Raguse me l’a redit. Mais, ces deux à trois dernières semaines, je dégaine mes articles pour mon blog plus vite que d’habitude. Comme si j’allais bientôt mourir ou que je sentais qu’il y a actuellement une période particulière de la vie à saisir.

 

La fatigue, lorsqu’elle n’est pas une torture, est une ouverture. Elle permet une certaine « créativité ».  Nous « poussons et repoussons » en permanence. La fatigue fait partie de ces états, encore assez proches du rêve où certaines idées n’ont pas encore disparu. Et se démarquent assez de nos automatismes. On se censure moins. On est plus spontané. On attend moins de « résultat » ou de reconnaissance. On vit dans l’instant. On est soi-même dans la tachypsychie. Un peu exalté. Mégalomane sans doute. Tout va bien. C’est une espèce de narcose hors de l’eau. Ce que l’on appelle en psy être un peu « hypomane ». Cela n’a rien à voir avec le ménage, le fait d’être pyromane ou avec les phéromones. Mais plutôt avec  une sensible accélération du débit de nos actions, de nos paroles et notre activité cérébrale. Nous faisons des petits ponts à nos méninges. Nous dribblons nos défenses sans recours au moindre euphorisant extérieur avant qu’elles ne s’installent pour la journée.

 

 On va peut-être faire tenir, une fois de plus, un convoi entier d’âneries et de phrases stériles et vides dans un article dont deux ou trois lecteurs vont ensuite s’imposer la lecture par devoir, amusement ou par curiosité ( « Regarde, c’est un assez bon exemple de la symptomatologie clinique de l’hypomanie. Ça fait penser à un petit poisson rouge qui tourne à toute vitesse dans son bocal. Tu le poses dans son blog, il tourne en rond et il a l’impression de parcourir des steppes immenses. C’est fascinant…. »).

 

Mais on préfèrera ça malgré tout- écrire des âneries de façon artisanale– à aller se ranger dans les rayon de la Fnac (car j’ai eu subitement très envie de le faire tout à l’heure) pour aller y voir s’il y a des affaires et des achats pour soi en Blu-Rays ou cds. Blu-Rays et cds qui seraient venus s’ajouter aux tas d’autres blu-rays et cds que j’ai déjà et que je n’ai pas encore pris le temps de regarder ou d’écouter ou que j’ai même pu oublier. Tout à l’heure, donc, j’ai été à deux doigts de passer à la fnac. Il y a toujours une affaire ou deux à faire à la Fnac ou dans un magasin quelconque.  Mais, je pourrais toujours y aller un autre jour. Alors que l’âne et le tenbrak que je suis, eux, sont impatients de s’exprimer. Et, tous les deux, main dans la main, me font maintenant faire un gentil tour de manège.

 

Deux doigts :

La semaine dernière, au téléphone, j’ai aussi dit à mon ami Raguse :

 

« J’ai l’impression que c’est à partir de maintenant que mon  blog balistiqueduquotidien.com va commencer à prendre de l’essor ». Raguse m’a écouté comme un humain écoute un âne. Avec indulgence. Sans le contredire. Il aurait pu prendre un coup de sabot.

 

 

 

Nous sommes au début du mois d’août. La plupart des gens sont en vacances et veulent profiter de leurs vacances ou/ et des jeux olympiques de Tokyo qui se déroulent avec un an de retard à cause de la pandémie du Covid. Les prochains jeux olympiques se dérouleront normalement à Paris en 2024.

L’année a été difficile et mes articles ne sont pas tous compatibles avec l’esprit des vacances. Que ce soit au mois d’août où lorsque l’on reprend le travail. Sauf que je crois que mes articles, malgré mes défauts et malgré leurs défauts, parlent de la vie. Et pas seulement de moi. Avec une certaine sincérité, une constance et un engagement d’âne qui, je crois, finiront pas l’emporter.

 

 

 

Ce n’est pas seulement une question de quantité d’articles. Ni d’humilité. Car ce que j’écris peut passer pour aussi borné que prétentieux et l’est très certainement.

 

 Mais c’est surtout une question de temps passé à pratiquer l’écriture.

 

Et d’esprit critique.

 

Envers moi-même comme envers ce que je vois, ce que je vis et que d’autres peuvent voir et vivre aussi. Sauf qu’ils ne prendront pas le temps de l’écrire. De « le pratiquer ».  Qu’ils ne le voudront pas ou n’oseront pas le faire. Alors qu’il s’agit de moments qui comptent pour moi. Je n’écris rien d’exceptionnel. Mais je l’écris parce-que le crois important. Je le crois parce-que je suis un âne. C’est tout. C’est la différence entre un âne et une personne normale et raisonnable.

 

 

C’est comme une personne qui, en passant, prendrait aujourd’hui une photo d’un endroit ou d’une personne avec deux doigts voire un seul. Avec un simple clic. Un geste ordinaire que tout le monde peut faire. Mais que, souvent, seule une minorité prend le temps de faire. Parce qu’elle a l’envie, le plaisir et la sensibilité pour prendre le temps de le faire. Alors que la majorité a souvent ou toujours autre chose à faire ou ne voit pas l’intérêt de le faire. C’est ce que j’essaie de faire avec ces articles. Un jour, une kiné m’a appris que certains gestes disparaissaient parce-que nous ne les faisons plus. ça m’a marqué. Peut-être parce-que,  ce que je fais, c’est surtout écrire et photographier de la mémoire. La rechercher. Essayer d’écrire des histoires. Espérer que d’autres aimeront les lire ou les écouter. Et, si possible, autant que possible, faire de l’humour.

 

On conviendra donc assez facilement que mes articles et le nom de mon blog, balistiqueduquotidien.com , sont assez raccord avec ces intentions.

 

 

Première injection du vaccin anti-Covid :

Tout mon laïus sur le travail de nuit et ses éventuelles conséquences temporaires ou définitives paraissait peut-être hors sujet avec la pandémie actuelle. Il existe pourtant des similitudes avec notre état d’esprit envers la pandémie, la vaccination anti-Covid et le passe sanitaire. Que l’on soit pour ou contre.

 

Je suis à deux doigts de me désister avant la première injection du vaccin anti-Covid cette semaine. Tout à l’heure, j’ai reçu un sms de rappel pour mon rendez-vous. J’ai eu l’impression de me rapprocher de mon intronisation sur la chaise électrique ou de la guillotine.  Dans mon long article 1er aout 2021, je conclue que, quelle que soit notre décision pour ou contre la vaccination Covid, qu’il importe de la prendre «  en son âme et conscience ». Et non sous l’effet ou l’emprise de la peur.

 

J’ai plusieurs raisons – ou plusieurs absurdités- qui me poussent dans le cerveau au point d’envisager à nouveau de reculer avant de me faire inoculer ce vaccin anti-Covid. Et, hier soir, alors que je pédalais sur mon vélo et remontais le boulevard Raspail, afin de me rendre à ma deuxième nuit de travail, je me suis même demandé si je devenais parano. Après quelques coups de pédale, j’ai été indulgent avec moi-même. Je me suis décidé à conclure que j’étais égal à moi-même : Névrosé, obsessionnel. Plus que parano. Encore à plusieurs cycles de distance de la lune du She’s lost control du groupe Joy Division.

 

Je ne cherche pas à faire monter le nombre de vues de mon blog en parlant de mon nouveau revirement à propos de l’injection de ce vaccin anti-Covid.  Même si, actuellement, sur les réseaux sociaux et dans les média traditionnels (télévision, journaux papier) il est plus tendance de parler des « anti-vaccins » ou de se dire « anti-vaccin » pour susciter l’attention et de l’intérêt.

Si je partage certains doutes et certaines critiques de bien d’autres contre les vaccins anti-Covid et l’obligation du passe sanitaire décidée par notre gouvernement, je crois aussi que se dire anti-vaccin et anti-passe sanitaire permet à quelques unes et quelques uns de mieux se montrer ou d’être entourés. C’est une opportunité parmi d’autres pour faire parler de soi. Certaines personnes- une minorité- se sont bien fait passer pour des victimes des attentats du Bataclan.

 

Ce n’est pas la première fois ni la dernière fois que cela arrive : gueuler ou bien se placer pour exister et se faire de la pub. Puis, finalement, si ça devient trop difficile ou si ce n’est plus très rentable, changer d’opinion, de stratégie, de couverture ou d’alliance. Ce genre d’attitude existait bien avant la pandémie du Covid. Les êtres humains n’ont pas changé depuis l’année dernière. C’est notre vie qui a changé depuis l’année dernièreau travers de certains événements et de certains tournants qui sont pour nous tous des sérums de vérité.

 

Certains événements et tournants qui sont pour nous tous des sérums de vérité :

 

Depuis l’année dernière, la pandémie du Covid nous a jeté dans la même nasse. Et, dans cette nasse, comme envers le travail de nuit, nous réagissons les uns et les autres, différemment. Il y a eu d’autres événements qui nous ont marqués ces quarante dernières années. Pas seulement ces dix huit derniers mois Des événements technologiques, épidémiologiques, meurtriers et idéologiques ou culturels. Je pense par exemple :

 

Au développement du téléphone mobile. Aujourd’hui, il est normal qu’un môme de dix ans ou moins se balade avec un téléphone portable. Il y a quarante ans, nous en étions au téléphone fixe à fil à domicile et aux cabines téléphoniques à pièces voire à carte. C’est un autre monde. Mais ce monde, nous sommes encore nombreux à l’avoir connus. Ce monde nous a influencé et éduqué d’une certaine façon. Je pourrais faire la même comparaison entre le balai ou l’aspirateur d’il y a quarante ans et les différentes déclinaisons de l’aspirateur Dysond’aujourd’hui.  

 

Mais il y a bien-sûr le développement d’internet, tel que nous le connaissons aujourd’hui avec les réseaux sociaux et tout le reste. Le darknet, aussi, est et aura été un événement. Je parle d’événement technologique. Mais internet est  aussi bien-sûr un événement économique et sociétal. Un tournant. Nous sommes là aussi encore assez nombreux à avoir grandi hors de ce monde. Alors que nos enfants, petits-enfants et descendants, eux, naissent et grandissent dans ce monde où les interactions entre les uns et les autres peuvent être très différentes de ce que les plus « anciens » ont pu connaître. Je ne critique pas cette évolution même si le développement de certains comportements grâce ou à cause de ces événements me dérange.

 

L’épidémie du Sida, aussi, avait été un événement marquant. Les attentats du 11 septembre 2001. Les attentats de « Charlie Hebdo », de l’hyper-cacher de Vincennes, du Stade de France, du bataclan, aussi, et d’autres événements relatifs à cette guerre idéologique (à Nice, ailleurs, ou l’assassinat de Samuel Paty), les gilets jaunes font partie des événements marquants. Il y en a bien-sûr eu d’autres.

 

Toutefois, il y a aussi eu des événements publics heureux marquants. Dans le domaine culturel ou artistique, du fait du contexte de la pandémie du Covid, je pense au film Matrix ou au lapsus que j’ai fait dernièrement en citant le groupe Massive Attack et son album vénéneux, Mezzanine.

 

Massive Attaque :

Devant ces innovations technologiques majeures et irréversibles que sont internet, le web et la téléphonie mobile, je n’avais pas du tout brillé par ma rapidité à les adopter. Je m’étais montré très critique et plutôt réfractaire aux débuts de leur commercialisation. Bien-sûr, ces innovations technologiques, comme aujourd’hui l’électronique dans les voitures et les technologies wifi et bluetooth nous avaient très vite été vantées comme très pratiques et indispensables. Et, aujourd’hui, si j’ai suivi comme le plus grand nombre, et suis content de ce que plusieurs innovations technologiques majeures peuvent me permettre de faire et de vivre (telle l’expérience de ce blog), je reste aussi assez critique envers certains de leurs travers. Comme envers certaines des habitudes et dépendances que nous contractons envers elles. Même si c’est pour rester un usager dépendant et quotidien de ces technologies.

 

Mais, que l’on parle d’internet, de téléphonie mobile, des attentats ou d’autres tournants de notre Histoire, même s’il s’agit d’événements marquants, sauf si l’on a connu un proche ou quelqu’un mort dans les attentats, il s’agit principalement d’événements extérieurs à notre corps. Ou que, plus ou moins à notre rythme, sauf évidemment pour les attentats, nous avons, pour une raison ou une autre, fini par intégrer dans notre vie. Et, c’est ce que j’ai fait.

 

Or, avec les vaccins anti-covid, et la pandémie du Covid, mon rythme d’intégration n’est pas respecté. Mes possibilités de repli, non. Je peux couper mon téléphone portable pour quelques heures. Pas avec ce vaccin, une fois que son contenu aura été introduit dans mon corps. Et, en plus, pour des « raisons sanitaires », on tente de me forcer la main.  Depuis l’année dernière. Avant même que ne soient fabriqués ces vaccins anti-Covid qui rassurent une partie d’entre nous- et inquiètent une autre partie d’entre nous- en raison des conditions et de la rapidité de leur fabrication.

 

Qui a raison ? Les pour ou les contre ? Plus tard, nous le saurons vraiment. Mais, en attendant, que l’on soit pour ou contre, tout le monde ou à peu près,  sera d’accord pour dire que depuis l’année dernière et le premier confinement que nous avons connus en mars 2020, la pandémie du Covid a été pour tous une…massive attaque.

Le journal ” Les Echos” de ce lundi 2 aout 2021.

 

Attention ! Depuis internet et la téléphonie mobile, nous avons commencé à apprendre qu’avec les êtres humains, certaines rumeurs et désinformations vont encore plus vite que la vitesse de la lumière. Tant l’être humain a des pensées, des croyances, des suppositions et des certitudes qui lui traversent la tête en permanence. Comme dans une sorte de tentative incessante de recréer le Big Bang des origines de la vie sur Terre.

 

Et, désormais « grâce » ou « à cause » d’internet et de la téléphonie mobile, l’être humain a désormais la possibilité, avec un seul doigt, ou deux, ou simplement avec la voix, de balancer rapidement, massivement et de façon illimitée, sans faire le tri, à un maximum de gens, tout et son contraire. De révélations du genre Wikileaks ou de l’affaire Snowden à la rumeur de bouche ou de quartier qui n’aurait pas survécu à l’épreuve de la chasse d’eau dans les chiottes avant internet.

 

Lorsque l’on voit ce que l’être humain peut faire de pire depuis son clavier d’ordinateur, on est content que nos claviers personnels soient encore dépourvus du bouton rouge capable d’envoyer des bombes de fragmentation ou des drones cellulaires suite à un désaccord à propos d’une vidéo ou d’un artiste sur Youtube.

 

Tout cela simplement pour dire que le groupe Massive Attack n’est en aucun cas un groupe qui avait annoncé la pandémie du Covid 19 ou qui est relié de près ou de loin à son émergence comme à son évolution actuelle.

 

Une fatigue proche du seuil de la torture :

 

Et, si je parle de massive attaque (ou, plutôt, d’attaque massive) de la pandémie du Covid depuis l’année dernière, c’est parce-que je crois que ses conséquences depuis l’année dernière peuvent bien faire penser à certains des effets- majorés- du travail de nuit que j’ai cités au début de cet article. Mais ces effets sont majorés, et massifs, car la fatigue que nous pouvons ressentir du fait de cette pandémie du Covid, que l’on soit pro ou anti-vaccin, se rapproche maintenant ou se maintient à un seuil proche de celui de la torture. Et, nous ne sommes pas tous égaux ni tous préparés de la même façon face à la torture. Nous voulons pouvoir dormir et sortir tranquillement.

 

Dans le premier volet de Matrix, rappelez-vous ou regardez le film, Cypher ou Mr Reagan ( l’acteur Joe Pantoliano)  l’un des « rebelles », proche de Morphéus, en a assez de se battre contre la Matrice. Et, il ne croit plus être l’élu. Il jalouse même Néo, le nouveau venu (interprété par Keanu Reeves, élu dans Matrix, damné vingt ans plus tard dans John Wick. On peut dire que le karma de l’acteur Keanu Reeves ou des scénaristes s’est inversé).

https://youtu.be/6gL0xQHI0wo

 

D’une certaine façon, on pourrait se dire que tout ce que désire Cypher, même s’il sait que cet univers est factice, c’est des vacances, avec restaurant, plage à volonté et tous ces loisirs et distractions que l’on peut rechercher dans les magasins ou pendant des week-end ou des vacances. Cypher en a assez de vivre dans le rationnement, la fuite, la grisaille. Il en a assez de s’opposer au Pouvoir arachnéen de la Matrice qui s’infiltre jusque dans les pores. Atmosphère angoissante, mais aussi pulsatile et agressive, que reflète bien la musique de l’album Mezzanine du groupe Massive Attack dont un titre ou deux figure au générique du film Matrix.

 

 

Vacances, j’oublie tout :

 

Sauf que la vie est aussi faite d’essais, de nuances et de prudence. Dans Matrix, les « méchants » sont méchants. Et les gentils sont gentils. Le film est moins subtil que le Brazil de Terry Gilliam(1985)  qui lui est antérieur de 14 années ou que le Blade Runner de Ridley Scott encore plus « vieux » ( réalisé en 1982). Deux films, deux chefs d’œuvre, qui parleraient très bien aux gens de notre époque, en pleine pandémie du Covid.

 

La pandémie du Covid, comme certains états de fatigue, agit sur nous tels certains sérums de vérité.

Le journal “Le Figaro” de ce lundi 2 aout 2021.

 

Depuis la pandémie du Covid et l’année dernière, pour sauver notre peau, nous sommes de plus en plus contraints de nous découvrir tels que nous sommes et tels que les autres autour de nous sont véritablement. Spontanément, on pense bien-sûr au pire chez l’être humain. A certaines désillusions à venir sur soi, des collègues ou des proches. On peut aussi s’attendre au pire en termes de comportements en cas de confrontation entre des pro vaccin et des anti-vaccins. Puisque ce lundi, par exemple, les journaux papiers Le Figaro et L’Opinion relatent que «  le mouvement des anti-passe sanitaire s’amplifie » passant de 110 000 à 204 000 en trois semaines (Le Figaro). Le journal L’Opinion de ce lundi 2 aout 2021, toujours, écrit sur sa première page au dessus de son titre La nouvelle menace des antipass :

 

« Les manifestations contre l’arsenal sanitaire anti-Covid ont réuni 205 000 personnes ce samedi. Un chiffre encore modeste mais en augmentation, qui fait craindre une rentrée sociale animée ».

 

Le journal “L’Opinion” de ce lundi 2 aout 2021.

 

Mais, on peut être vacancier et pro-vaccin et, pour autant, partager le point de vue d’anti-vaccins.  Ou s’entraider.

 

Et puis, Faire des pauses, savoir en faire en vacances ou ailleurs, y compris avec des personnes qui ont fait un autre choix que le nôtre, c’est aussi ce qui peut permettre de ne pas totalement déprimer, paniquer ou déraper durant cette pandémie.

On peut aussi être anti-vaccin et comprendre que d’autres aient choisi de se faire vacciner.

 

Mais pourquoi suis-je finalement à deux doigts de me désister pour mon rendez-vous prévu pour ma première injection ?

 

 

Le journal ” Le Monde” de ce lundi 2 aout 2021.

 

Trop de doutes

Parce-que, j’ai encore trop de doutes concernant le « bien » que peuvent me faire ces vaccins anti-Covid.

 

Parce-que j’ai déjà du mal passer le cap d’accepter de me faire vacciner deux fois contre le Covid. Aussi, savoir qu’une troisième injection est d’ores et déjà prévue après les deux premières en moins d’un an, me rend le passage vers la vaccination encore plus difficile.

Il est assez ironique que dans mon métier, en psychiatrie, sujet hautement sensible, il nous arrive de donner un traitement à un patient ou de « l’enfermer » contre son gré. Alors que cela peut le choquer ou choquer une partie de la population qui considère qu’il y a au minimum un abus de pouvoir et une maltraitance des institutions psychiatriques et du corps médical et soignant qui y exerce. Et, de se retrouver, comme moi, dans la situation, avec cette vaccination anti-Covid, dans une situation presqu’analogue. Où je me retrouve à la place de celle ou celui qui refuse de prendre un traitement et qui doit le prendre.

Le rapprochement m’a troublé.

Pourtant, il existe quand même quelques différences entre les deux situations. Je n’ai pas de trouble psychiatrique de nature à troubler l’ordre public (c’est étonnant d’écrire ça vu le contexte et certaines oppositions entre anti-vaccin et pro-vaccin) à mettre ma vie en danger. Je n’ai pas de déni de mes troubles. Je suis névrosé et anxieux, ce qui peut se comprendre au vu du contexte de la pandémie du Covid.

Pour ce qui est de mettre la vie d’autrui en danger en refusant de me faire vacciner, cela va devenir un débat public et non le débat de Franck Unimon versus la société. Je ne suis pas seul contre la norme de tous. Il est bien d’autres personnes, sans troubles psychiatriques, et sans troubles du comportement (sauf s’ils manifestent d’une certaine façon condamnée par la loi) qui sont également anti-vaccins ou très méfiants envers les vaccins anti-Covid. Avec des arguments que certains trouvent irrecevables. Mais jusqu’à quel point et jusqu’à quand ces arguments vont-ils rester irrecevables ?

Les traitements que nous donnons, par voie injectable, contre le gré des patients, le sont en situation de crise et d’agitation du patient. Un état de crise et d’agitation incompatible avec la vie en société. Y compris, généralement, avec ses proches et son entourage. Etat d’agitation ou de crise que je ne connais pas. Les voisins de mon immeuble ne se mettent pas à raser les murs en me voyant rentrer chez moi. La police, à ce jour, ni cette nuit, ne sera pas appelée en raison du tapage nocturne répété auquel je me livrerai car, depuis ma fenêtre, régulièrement- entre trois heures et cinq heures du matin- je me mettrai à hurler des chansons de Jacob Desvarieux afin de continuer d’honorer sa mémoire.

 

Et puis, il y a l’intention que nous avons envers le patient au travers de notre relation avec lui. Feu Scapin, il y a une vingtaine d’années, avait pu me dire quelque chose :

 

« Un jour, on s’apercevra peut-être que ces médicaments (fabriqués par des laboratoires comme les vaccins anti-covid actuels) que l’on donne aux patients sont en fait des saloperies. Ce qui fera la différence, ce sera la façon dont on s’est comporté avec les patients ».

Dans la situation actuelle avec les vaccinations anti-Covid devenus obligatoire, s’il y a un discours officiel de bienveillance et d’utilité publique pour les justifier et encourager les vaccinations, la relation est toute autre entre les laboratoires, le gouvernement et les citoyens, en bonne santé, que celle qui peut exister entre des soignants et des patients.

Si un rapport de force dominant/dominé existe aussi entre soignants et patients

(certains professionnels et certaines institutions de soins préfèrent désormais que l’on parle plutôt de « clients » au lieu de « patients »), il est néanmoins principalement mu par des buts sanitaires qui , il est vrai, peuvent être répressifs pour le « bien public ». Mais le traitement par injection lors des crises n’est pas systématique. Tous les patients de psychiatrie ne sont pas en crise.  Et il y a bien des patients en psychiatrie avec lesquels il n’y a pas ou peu de confrontation. 

Alors que pendant cette crise de la pandémie du Covid et de l’obligation des vaccins anti-Covid, et du passe sanitaire, les intentions sanitaires de la vaccination anti-Covid, si elles sont faciles à comprendre, sont aussi « influencées » par des intérêts économiques et politiques.

 

Désenchanté

 

 

Parce qu’apprendre ceci me désenchante davantage à propos des vaccins anti-Covid actuels :

 

Dans le journal Les Echos de ce lundi 2 aout 2021, page 4, que «  Aux Etats-Unis, le port du masque en intérieur est à nouveau recommandé car la vaccination n’empêcherait pas la transmission du virus en cas de variant Delta. En France, Delta est en pleine ascension » « ça ne finira donc jamais » ( …..) «  C’est un sacré coup porté au moral des autorités sanitaires. En France, Emmanuel Macron a tout misé sur la ruée vers les vaccins depuis le 12 juillet, en rendant obligatoire le pass sanitaire pour l’accès aux restaurants et aux cinémas en contraignant les soignants à recevoir leurs deux injections pour continuer à travailler ». (…..) « (….) Des études israéliennes montrant que la vaccination réduisait d’environ 90% le risque d’être porteur du virus au niveau de la sphère nasopharyngée. C’était avant Delta ».  «Las, d’autres études récentes ébranlent un peu plus la perspective d’un retour rapide à la normale. Selon le ministère de la Santé israélien, le vaccin Pfizer demeure très efficace contre le risque d’hospitalisation au bout de six mois de campagne vaccinale, mais la protection contre le risque d’infection n’est plus que de 39% ».

 

Parce-que si j’ai regretté qu’il manque de gardes fous à propos des informations qui circulent sur le net dans tous les sens, et qu’il devient, ensuite, très difficile de faire le tri, je crois à cette information, lue sur le net, qui explique que des soignants, directement ou indirectement, ont fait la mauvaise expérience de certains effets secondaires désagréables ou graves du vaccin Astrazeneca en  février 2021. Ce qui peut expliquer la raison pour laquelle un certain nombre de soignants (aide soignants et infirmiers, ceux les plus « ciblés » depuis ce 12 juillet par le gouvernement) se soient depuis méfiés des vaccins actuels. Le vaccin Astrazeneca est depuis, avec le Johnson & Johnson, le moins populaire des vaccins contre le Covid au sein de la population française. Pfizer et Moderna (ce dernier, actuellement, semble moins disponible que le Pfizer) ont plus la cote. Le vaccin français, fabriqué par Sanofi, avec une autre technique que le Pfizer et le Moderna, est plutôt prévu pour la fin de cette année.

 

Si je me méfie des informations qui viennent d’internet, articles ou vidéos sur youtube, il m’est aussi devenu de plus en plus difficile de banaliser le nombre ou la fréquence de témoignages affirmant les effets graves ou mortels de certaines vaccinations contre le Covid. Comme il m’est devenu difficile de continuer de croire que certains de ces témoignages trouvés sur Facebook de personnes vaccinées contre le Covid ou de proches de personnes vaccinées contre le Covid, soient tous des témoignages bidonnés par des gens qui veulent s’inventer une vie ou une notoriété.

On ne peut pas, d’un côté, avoir dit beaucoup de bien des réseaux sociaux lors des printemps arabes pour la liberté d’expression et les témoignages qu’ils ont pu permettre, et, là, en pleine pandémie du Covid et en pleine polémique à propos des vaccins anti-Covid, décider que, cette fois, tout ce qui se dit et peut se dire sur les réseaux sociaux contre ces vaccins est forcément inventé et complotiste.

 

Même si certains témoignages et montages vidéos sont privés du lustre ou de l’aura de certains média officiels ou sont même ridicules, grossiers ou assez ennuyants à regarder j’ai « appris » que la vérité, une certaine vérité, peut aussi venir de celle ou de celui qui manque de charisme ; qui s’exprime maladroitement et beaucoup moins bien que celles et ceux dont l’image, l’écriture et la parole en public sont le métier.

 

Et puis, pour conclure, parce-que cet article, une fois de plus, est long, à la fin de mon article 1er aout 2021, j’écrivais que j’avais deux choix. Le second, le plus radical, est d’arrêter de travailler.

 

Le premier, le plus consensuel, consiste à me faire vacciner pour avoir une certaine tranquillité pour circuler. Mais quelle tranquillité ?! Pfizer, le vaccin « star » du moment contre le Covid, qui tombe à 39 % d’efficacité ?! En plus de devoir accepter des éventuels effets indésirables inconnus 48 heures après ou plusieurs mois ou plusieurs années plus tard ?! Tout ça, pour, bientôt, de toute façon, à la fin de la grande récréation  des vacances se reconfiner ou être reconfiné ?! Comment dormir tranquillement et partir ensuite se faire vacciner en apprenant ça ?! Même si nous sommes au début du mois d’août, en pleine période de grandes vacances ?!

 

Le journal ” Libération” de ce lundi 2 aout 2021.

 

L’idée folle- et idiote- que je commence de plus en plus à avoir, c’est que les personnes qui survivront au Covid (car épargnées ou après l’avoir attrapé) seront sûrement celles qui auront le plus de chances de se sortir de cette pandémie du Covid. Au contraire des personnes qui se seront faites vacciner pour, en principe, mieux se protéger de la pandémie…..si je m’en tiens à la chute de ce pourcentage de protection du vaccin Pfizer et de certains témoignages de personnes vaccinées ou de proches de personnes vaccinées. Lorsque je suis tombé il  y a quelques jours sur le témoignage d’Eric Clapton qui témoigne (dans une vidéo en Anglais non traduite et non sous-titrée) de sa mauvaise expérience de vaccination contre le Covid avec l’Astrazeneca, je me suis dit qu’il avait besoin de pub. Que l’on peut être surnommé « God » par les amateurs de musique et ne rien y connaître en matière de vaccins et d’effets secondaires. Mais c’était encore un des effets de mon déni. Le déni est un bon moyen de défense lorsque l’on a du mal à accepter l’énormité d’une certaine « vérité ». On se convainc facilement que celles et ceux qui essaient de nous  dire une certaine vérité sont des « charlots » et des illuminés : les anti-vaccin.

 

Lâché sur la toile de ma folie

 

 

L’autre idée folle que j’ai depuis quelques jours, c’est que j’envie les personnes – j’en connais quelques unes- qui ont attrapé le Covid et qui vont bien maintenant. Car, même si elles ont « dégusté » (elles m’ont raconté), aujourd’hui, pour moi, elles sont dotées d’une protection immunologique en laquelle je crois plus que dans celle proposée et imposée par les vaccins actuels contre le Covid.

 

Et, comme je suis maintenant lâché sur la toile de ma folie, je crois aussi que cette pandémie du Covid, à cause des choix faits par nos dirigeants politiques en faveur de ces vaccins anti-Covid « limites », va peut-être modifier la géopolitique mondiale. Les vaccins chinois et russes contre le Covid, je ne sais pas ce qu’ils valent. Mais les habitants des pays pauvres qui auront échappé au Covid ou qui lui auront survécu, sans les vaccins actuels contre le Covid, vont peut-être s’en sortir mieux que certains d’entre « nous », les habitants des pays riches et « évolués » qui auront pu se faire vacciner : myocardites, thromboses, décès….

 

Mon raisonnement est délirant. Quand je pense aux personnes que je connais qui se sont faites vacciner contre le Covid et qui pensent forcément le contraire, mon raisonnement est délirant.  Voilà un des effets courants de la pandémie du Covid. On essaie de trouver une explication, une direction à ce qui est en train de se passer. Et on raconte- ou on écrit- n’importe quoi !

 

 

Je ne me sens pas angoissé plus que ça par le Variant Delta annoncé comme plus contagieux qui va «envahir » la France bientôt. Je suis sur la petite barque de ma raison en train de délirer et d’essayer de recoller les morceaux du puzzle de vents gigantesques dont je déchiffre à peine le faisceau ou l’ombre. Je vais sûrement me ramasser tout cela bientôt en pleine figure. Une certaine prise de conscience de ma parano. Ou la confirmation de ce que des personnes essaient de nous dire depuis des mois à propos de ces vaccins anti-Covid.

 

Mais délirer m’empêche pour l’instant de déprimer et d’avoir peur  sans aucun doute. Une sorte de délire au sec qui ne m’empêche pas de faire mon travail correctement et d’avoir des interactions sociales adéquates avec le plus grand nombre. Mais, délirer, ça peut aussi pousser à avoir un comportement suicidaire.

 

Je vais sortir provisoirement de ce délire. Je vais sortir de cet article. Pour l’instant, c’est le mieux que je puisse faire.

 

 

Franck Unimon, ce lundi 2 aout 2021.  

 

 

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.