Jâai pris en photo la pochette de cet album il y a un an. Le 27 septembre 2018 exactement. Jâai beaucoup aimĂ© cet album. Mais je nâavais pas osĂ© en parler ou Ă©crire Ă son sujet. Jâavais commencĂ© et puis je me suis arrĂȘtĂ©.
MĂȘme aujourdâhui, en le faisant, je me demande avec une certaine inquiĂ©tude ce qui va mâarriver.
Peut-ĂȘtre parce-que Ann Oâaro est une trĂšs belle femme et que sa voix est Le prĂ©cipice qui me jette Ă la tĂȘte cette mauvaise conscience que je tĂšte.
Peut-ĂȘtre que sa douleur me coupe et que, par une soudaine infusion, je bats ma coulpe.
Lorsque je lâĂ©coute, je me tiens Ă distance. Sa voix authentifie certaines de mes peurs. Ainsi que lâinnocence dont le poids me rappelle comme je suis lĂ©ger devant le danger. Et quâil me mange, moi, mes rĂȘves, ma langue, mon squelette et tout ce qui va avec avant mĂȘme que je puisse lancer un seul des gestes auxquels jâavais promis de plaire.
Le soupçon est lâhameçon que le danger me laisse pour tout horizon.
Il me semble que si lâon Ă©coute Ann Oâaro et que lâon est un garçon, si lâon est un enfant, on peut sâen sortir et savoir comment lâapprocher avec suffisamment de douceur. Par contre, si lâon est un homme adulte et que lâon «sait », alors, on sâĂ©puise, on se dĂ©courage puis lâon se repousse car on se sent lâauteur impuissant dâun carnage. Etre prĂšs dâelle est risquĂ© :
Comment savoir ce que lâon est et ce que lâon fait vĂ©ritablement alors que lâon marche, transformĂ©, sur le feu et que le feu est la peau de quelquâun dâautre ?
Lorsque jâĂ©coute Ann Oâaro, plus je trouve ça beau, plus je me sens mal Ă lâaise. Et cela arrive souvent. J’ai tellement de mal Ă retenir ne serait-ce que l’orthographe pourtant simple de son nom. Cela fait pourtant tellement de fois que j’ai lu et relu son nom d’artiste. La bassesse et le mal quâelle transforme en Haut, jâai lâimpression que câest moi qui les ai faits.
Bien-sĂ»r, câest une illusion. Câest en tout cas ce que je crois. Elle et moi ne nous connaissons pas. Nous ne nous sommes jamais rencontrĂ©s. Pourtant, jâen ai lâimpression, encerclĂ©, ensorcelĂ©, dĂ©fiĂ© ?, par ce chant de paon qui me fait voir de toutes les couleurs et me prive de toute certitude.
Franck Unimon, jeudi 3 octobre 2019.