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Lille, vendredi 19 juillet 2019.

Dans le Vieux-Lille. A quelques rues, se trouve la maison natale de Charles de Gaulle.

 

 

Hier encore, en apprenant oĂą je passais mes vacances, mon interlocuteur, alors au Cap Ferret, m’a rĂ©pondu :

 » Lille, c’est bien. Mais je prĂ©fère ĂŞtre près de la mer ». Je ne peux pas lui en vouloir. Etre aux abords de la mer, dessus ou dessous, cela fait de nous des libellules du possible.

Mais Lille nous plait beaucoup. Et nous allons continuer de profiter encore – un peu- de notre bulle « lilloise » pour apposer d’autres photos qui sont bien-sĂ»r les fenĂŞtres que nous choisissons d’ouvrir.

Cet article est la suite des articles Lille-Jour 1 , Premières impressions lilloises et Lille. Troisième portrait.

 

Au fond, le palais des beaux-arts.

 

Un danseur répète ses pas.

 

 

L’Ă©cole supĂ©rieure de journalisme de Lille, très rĂ©putĂ©e.

 

Après l’enseigne MĂ©ert, cela a Ă©tĂ© un plaisir particulier de tomber par hasard sur le magasin de chaussures La Botte Chantilly et d’y entrer pour la première fois. MĂŞme si j’en suis ressorti les mains vides.

 

Dans la rue Esquirmoise ou près de la rue Basse, j’ai aperçu un passage qui n’a l’air de rien et que je n’avais pas remarquĂ© les autres fois. En le prenant, je me suis trouvĂ© dans cet endroit. En poursuivant, j’ai fait d’autres « dĂ©couvertes ».

 

Iwy Lahcen est l’auteur de cette oeuvre.

 

 

Oeuvre d’Iwy Lahcen.

 

Je n’avais pas entendu parler de cet endroit. Mais je me suis aussitĂ´t dit que j’Ă©tais bien tombĂ©.

 

En outre, Ă  quelques jours près, nous n’aurions pas pu en profiter.

 

 

 

 

 

 

 

Franck Unimon, ce vendredi 19 juillet 2019.

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Lille. Troisième portrait

 

 

 

Lille. Troisième portrait.

Une des sorties possibles de la gare Lille-Europe en se dirigeant vers la gare Lille-Flandre, vers le centre-ville et le vieux Lille.

 

En allant vers la gare Lille-Europe.

 

C’est dans cette rue que nous avions croisĂ© les deux jeunes qui nous avaient recommandĂ© le restaurant  » Les 3 Brigands de Di Napoli », rue St-Etienne. ( Mon article Lille-Jour 1 )

 

Dans le quartier St-Maurice.

 

 

 

 

C’est le journal qui m’a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© comme Ă©tant celui de rĂ©fĂ©rence concernant Lille.

 

A la Vieille Bourse de Lille.

 

A portée de voix de la place du Général de Gaulle.

 

 

Le long du quai du Wault.

 

Le Quai du Wault avec le coup d’oeil du soleil.

 

Un documentaire vu Ă  Paris avant notre dĂ©part pour Lille. J’espère le chroniquer bientĂ´t ainsi que  Le Chant de la ForĂŞt et  Parasite.

 

Un incontournable. Je n’en n’avais jamais mangĂ©.

 

Après ĂŞtre descendus au terminus de la ligne 1 du mĂ©tro ( arrĂŞt CHU-EurasantĂ©), nous avons pris un car ( frĂ©quence : environ un car par heure). Vingt minutes plus tard, ce car ( le 229) nous a dĂ©posĂ© près du parc Mosaic. ConstituĂ© d’aires ludiques pour les enfants et les familles, le parc Mosaic aspire au rassemblement des cultures, Ă  la (re)connaissance de la nature ainsi qu’aux bienfaits de l’Ă©cologie. Nous sommes alors Ă  une dizaine de kilomètres de Lille. Les trois photos suivantes ont Ă©tĂ© prises au parc Mosaic.

 

 

 

 

 

 

 

 

Franck Unimon, ce jeudi 18 juillet 2019.

 

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Premières impressions lilloises

 

 

 

 

 

          Premières impressions lilloises

 

 

Hier en début d’après-midi, nous venions de descendre du TGV à la gare de Lille-Europe lorsque nous sommes passés à côté d’une file de gens. Ils attendaient pour partir à Londres. La proximité de Lille avec Londres a aussitôt été très concrète. Un employé de la gare, un noir en tenue de vigile portant chasuble orange, s’assurait que tout le monde était bien dans la file. L’ambiance était détendue. Ces personnes dans la file d’attente, cela aurait pu être nous souhaitant effectuer un séjour à Londres.

 

Quelques mètres plus loin, ce sont deux hommes de ménage « barbus » qui nous ont confirmé la sortie à prendre pour nous rendre dans le centre-ville. L’un des deux, monté sur son véhicule de nettoyage, nous a obligeamment renseigné.

 

Après avoir déjeuné au restaurant Les 3 Brigands de Napoli, nous avons marché jusqu’au logement que nous avons loué pour ces quelques jours à Lille. Le téléphone de ma compagne indiquait :

« Trente et une minutes de marche ». Aller dans le centre-ville nous avait éloigné.

« A dix minutes de la gare Lille-Europe » affirmait sur le site la première annonce de notre « logeur ». Mais je suis tombé sur une autre annonce nous informant que nous étions à « Quinze minutes de la gare Lille-Europe ». Sourire complice de ma compagne en l’apprenant :

Il est plus attractif de présenter son appartement à dix minutes.

En revenant sur nos pas, nous sommes passés par la rue Pierre Mauroy. Particularité lilloise. Découvrir ce nom de rue m’a rappelé les premières années euphoriques du gouvernement socialiste entre 1981 et 1983. Pierre Mauroy, alors Premier Ministre de François Mitterand, était également maire de Lille ( il l’a été de 1973 à 2001).

Le TGV est « arrivé » à Lille en 1993. Néanmoins, pendant des années, cette ville a été uniquement un nom pour moi. Une ville connue pour sa Grande Braderie que je ne connais pas. En 1993, j’étais sans doute encore trop séduit par le sud de la France comme, plus jeune, on peut également être fasciné par New-York et les Etats-Unis au détriment du reste du monde. J’étais aussi davantage attiré par un pays comme l’Ecosse où j’avais effectué un premier séjour en 1990.

Martine Aubry, l’ancienne Ministre, m’évoquait aussi Lille. Mais si Pierre Mauroy m’avait d’abord inspiré une certaine sympathie puis l’image d’un homme politique dépassé, Martine Aubry, elle, bien qu’étant la Ministre des « 35 heures » me laissait l’impression d’une politicienne autoritaire, de plus en plus isolée, et aigrie. Bien-sûr, je crois qu’il est assez rare que la personnalité d’une figure politique d’un pays ou d’une région incite à venir y faire du tourisme.

Lille est néanmoins devenue une personne fréquentable il y’a bientôt une vingtaine d’années : Une collègue-amie venait de cette ville et, tous les week-end, pratiquement, celle-ci retournait dans son bercail lillois. Les Champs Elysées et Lille semblaient alors être les principales attaches de sa vie. Les Champs Elysées/ Lille, Lille/ Les Champs Elysées. Aujourd’hui, et depuis des années, je crois qu’elle s’est un peu guérie de cette folie.

On comprend un peu mieux une personne en voyant oĂą elle habite.

Je n’ai pas vu grand chose de Lille. Mais c’est ce que je me suis dit hier en marchant dans certaines rues de Lille à notre arrivée. Ces maisons de ville et ces petits bâtiments que nous avons aperçus m’ont rappelé ce passé « ouvrier » de Lille. Même si cette architecture peut déjà faire penser à certains quartiers anglais où peut subsister, aussi, un certain passé ouvrier. Non loin de là où nous sommes logés se trouve la rue de la Briqueterie. Ce monde fait de briques évoque celui de l’ouvrier.

Je m’étais déja fait cette même remarque la veille, ce dimanche 14 juillet, en plein Paris :

 

On comprend un peu mieux une personne en voyant oĂą elle habite.

 

 

 

Le métro nous met à cinq minutes du centre-ville de Lille.

 

 

 

Ce dimanche 14 juillet, Ă  Paris, pour le travail, j’étais parti faire quelques courses. Un peu de nourriture pour « amĂ©liorer l’ordinaire », des cigarettes ainsi que le journal Les Ă©chos pour un patient-client. Il faisait beau lorsque j’étais sorti du service oĂą j’effectuais un remplacement. En passant, j’ai regardĂ© certaines de ces personnes attablĂ©es, avenue des Ternes, avenue de la Grande ArmĂ©e, près du Palais des Congrès et de la Porte Maillot. RĂ©sident de Nanterre durant mes dix sept premières annĂ©es, j’ai toujours vĂ©cu en banlieue parisienne. J’ai eu peur de m’installer Ă  Paris lorsque cela aurait Ă©tĂ©- plus facilement- dans mes moyens financiers vingt ans plus tĂ´t. A cette Ă©poque, pour un primo-accĂ©dant Ă  la propriĂ©tĂ© en rĂ©gion parisienne, la norme Ă©tait d’obtenir un crĂ©dit immobilier intĂ©gral ( sans apport) de 15 Ă  20 ans. Et on Ă©tait ( très) content lorsque l’on obtenait un prĂŞt immobilier Ă  un taux fixe de 3,5% ou 4% hors assurance.  Mais j’ai Ă©tĂ© trop timorĂ©. J’ai peut-ĂŞtre manquĂ© de perspectives. J’ai aussi cru que j’allais me noyer au milieu de trop de perspectives. J’étais sĂ»rement trop prisonnier du ballet de certaines idĂ©es et de certaines craintes comme de celui de certains devoirs aussi. Je suis restĂ© dans cet environnement que je connaissais depuis mon enfance : la banlieue parisienne. Il y’avait et il y’a – aussi- heureusement, des bons cĂ´tĂ©s dans ce lieu de rĂ©sidence. Mais disons que vivre en banlieue parisienne, selon l’endroit oĂą l’on habite, c’est un peu plus prendre le risque d’ĂŞtre dĂ©favorisĂ© pour accĂ©der aux soins, Ă  de bonnes Ă©tudes ou Ă  de bons moyens de transport : pendant une vingtaine d’annĂ©es, j’ai Ă©tĂ© tributaire de la ligne A du RER pour me dĂ©placer de Cergy-Pontoise Ă  Paris. Plusieurs fois, j’ai Ă©tĂ© Ă©tonnĂ© de voir passer devant moi plus de RER Ă  destination de la ville de St-Germain en Laye, une ville pourtant plus proche et sans doute moins peuplĂ©e que les villes de Cergy-PrĂ©fecture, Cergy-St-Christophe ou Cergy-Le-Haut qui me concernaient.

 

 

Le 17ème arrondissement de Paris est un lieu géographique assez proche d’Argenteuil, la ville de banlieue- considérée comme « populaire » voire assez « pauvre »- où j’habite désormais. Mais ce 14 juillet, en regardant un certain nombre de ces personnes croisées dans le 17ème arrondissement, en terrasse au restaurant , au café, ou devant ces immeubles de « prestige », dans un certain cadre de vie plutôt privilégié, je me suis dit qu’il leur était sûrement impossible et impensable d’imaginer ce que peut être la vie vue de certains endroits de banlieue pourtant proches. Je me suis aussi dit que pour certaines de ces personnes, la vie en banlieue est un lieu de perdition sociale et morale. Et, pourquoi pas, mentale !

Gilets jaunes et gilets noirs étaient peut-être pour quelques uns assez semblables à des aborigènes d’Australie ou à des Indiens d’Amérique consignés dans des réserves éloignées pour raisons sanitaires à des milliers de kilomètres de là. Bien-sûr, mon avis, ici, est lapidaire et manque de nuance : on peut être riche, privilégié ou sembler l’être, être au courant des mouvements sociaux de son quartier, sa région ou de son pays et se sentir parfaitement impuissant devant eux comme devant leurs causes.

On peut aussi être riche, privilégié ou sembler l’être et militer activement – bien plus activement que moi- pour que le monde change et évolue.

On peut aussi être riche, privilégié ou sembler l’être, et tout autant souffrir intérieurement de sévères déboires personnels ou familiaux . Le Dr Tempura nous l’avait dit il y’a plusieurs années. Et cela est avéré.

Parmi ces personnes attablées tranquillement ce 14 juillet, deux ou trois hommes portaient une kippa. Je me suis demandé la raison pour laquelle ils la portaient dans un espace public : Auparavant, lorsque certaines tensions communautaires étaient « moins » vives, avant le 11 septembre 2001, avant les attentats de l’Hyper Cacher et « de » Charlie Hebdo, avant les meurtres de M.M… , avant le Gang des barbares et la mort d’Ilan Halimi, je ne me serais pas posé cette question. Mais, là, ce 14 juillet 2019, je me suis demandé si ces hommes portaient leur kippa car quelqu’un de leur famille avait servi la France durant la Guerre. Ou si c’était pour honorer l’Histoire de leur famille d’une manière générale depuis les premiers pogroms dont des juifs avaient pu être victimes en passant – comme s’il était possible de passer dessus- par la shoah jusqu’à la création de l’Etat d’Israël. Je me suis demandé, si, pour ces hommes, porter la kippa ouvertement, revenait au même que, pour des Noirs, lever le poing serré, recouvert d’un gant noir, du « Black Power ». Sauf que nous étions dans le 17 ème arrondissement, quartier de Paris- et de France- plutôt privilégié, détendu et agréable, et très différent d’autres quartiers de Paris et d’ailleurs où désert et misère s’associent et se meurtrissent.

 

On peut s’en dire des choses, hein, en effectuant un petit séjour touristique comme moi à Lille. Je vais me reprendre. Il est 9h10 ce matin. Notre résidence est calme. Même si, tout à l’heure, ma compagne m’a demandé :

« Tu n’as pas entendu le bruit, cette nuit ? Quatre Boum-Boum. Comme si quelqu’un avait tiré avec un fusil ? ». Non, je n’ai rien entendu cette nuit. Notre « résidence » est calme.

 

A part, quelques fois, des personnes qui passent dans le couloir devant l’appartement, nous avons entendu notre première voiture ce matin vers 8 heures. Chez nous, Ă  Argenteuil, lors de la victoire de l’AlgĂ©rie Ă  la Coupe d’Afrique de Football, quelques jours plus tĂ´t, nous avions eu droit Ă  des cris d’allĂ©gresse et des coups de klaxon en pleine nuit en bas de chez nous. Et mĂŞme sans match de Foot, nous avons assez rĂ©gulièrement l’honneur de profiter des goĂ»ts musicaux d’un automobiliste arrĂŞtĂ© au feu rouge. Ou de la joie de futurs mariĂ©s et de leurs invitĂ©s Ă©galement vĂ©hiculĂ©s. Il est nĂ©anmoins bien des endroits calmes Ă  Argenteuil.

Non, cette nuit, je n’ai rien entendu.

Par contre, ce matin, j’ai bien entendu ma fille me reprocher à nouveau d’être devant mon ordinateur et de ne pas pouvoir venir s’asseoir sur mes genoux. Et pourquoi j’écris ?!

Je l’ai aidée à s’asseoir sur mes genoux et je lui ai expliqué :

« Parce qu’au fur et à mesure de notre voyage, nous allons oublier des choses. C’est vrai que tu me vois souvent en train d’écrire avec mon ordinateur. Mais ça ne m’empêchera pas d’être avec toi et avec maman ». Je me suis alors tourné vers ma compagne qui m’a demandé  :

« Pourquoi tu me regardes ? ». Je me suis à nouveau adressé à notre fille :

« Et toi, qu’est-ce que tu as remarqué depuis que nous sommes arrivés à Lille hier ? Qu’est-ce qui t’a plu ? ». Ma fille a réfléchi. Elle se souvient d’avoir vu des statues

 

( je le lui ai soufflĂ©), un petit chien qui aboyait ( je n’ai pas pris de photo du petit chien) . Et, elle trouve que les maisons sont jolies.

Je me fais assez peu d’illusions : ma fille va sûrement se souvenir que lors de notre séjour à Lille, je passais –tout- mon temps à écrire sur mon ordinateur. Peu importent ces moments que je passerai avec elle et sa mère loin de mon ordinateur et de mes photos et de mes mots. C’est comme ça que ça marche : entre nous et nos enfants. Entre nous et nos parents. Et entre nos enfants et nous.

 

MĂŞme s’il est sĂ»rement moins frĂ©quentĂ©- et un peu plus Ă©troit- que le mĂ©tro parisien, nous avons pris le mĂ©tro lillois Ă  une heure creuse.

 

 

 

« La Voix du Nord ». Cette « phrase » m’intriguait. Je pressentais qu’elle avait une importance particulière mais je ne trouvais pas. Ma compagne a eu la bonne intuition : La voix du Nord, c’Ă©tait sans doute celle Charles De Gaulle pendant la Seconde Guerre Mondiale. Nous sommes sur la place GĂ©nĂ©ral De Gaulle.

 

Un copain de mon club d’apnĂ©e m’avait parlĂ© de cette enseigne pour ses gaufres. L’enseigne MĂ©ert qui est un des incontournables Ă  Lille. C’est ce qu’il m’a dit il y’a environ deux semaines. J’avais oubliĂ© le nom de cette enseigne et puis nous sommes passĂ©s devant. A la bonne heure. Pas de queue. Rien qu’Ă  la façon d’y entrer, on comprend que l’on est dans un lieu « sĂ©lect » et quelque peu feutrĂ©. Bon, ils ne prennent pas les chèques vacances ( j’ai eu besoin de demander) mais ils acceptent les tickets restaurant. J’ai prĂ©fĂ©rĂ© m’acheter une brioche. Mais le bout de gaufre que m’a tendu par ma compagne Ă©tait bon.

 

 

 

 

 

 

Hier en arrivant Ă  Lille, nous avons optĂ© pour la simplicitĂ© en allant acheter du pain Ă  la boulangerie la plus proche de notre « logement ». En apercevant les baguettes de pain, j’ai dĂ» me rendre Ă  l’Ă©vidence : dès le lendemain, nous achèterions du pain ailleurs. « Ailleurs », c’Ă©tait aujourd’hui et c’est dans la boulangerie d’Alex Croquet pas très loin de l’enseigne MĂ©ert. Il y’a d’autres bonnes boulangeries mais c’est la première sur laquelle nous sommes tombĂ©s ce matin en arrivant dans le centre-ville.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A Lille, je m’attendais Ă  uniquement du bĂ©ton. Et nous arrivons lĂ  Ă  environ dix-quinze minutes Ă  pied du centre-ville.

 

 

Je me sens obligé de rappeler que nous sommes venus là un jour de semaine à une heure où la majorité des gens est encore au travail. Même si nous avons croisé quelques coureuses et coureurs ainsi que quelques promeneurs.

 

 

 

 

 

De retour dans le centre-ville, notre déjeuner fut moins vertueux que sur cette photo.

 

 

 

 

 

Une installation faite de « soleils » se tient à la vieille bourse de Lille.

 

 

Un endroit agrĂ©able et Ă©tonnant oĂą tous les jours, de 13h Ă  19h, sauf les lundis, se tiennent des puces ( affiches de films, dvds, livres, bandes dessinĂ©es, magazines, vinyles…).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Franck Unimon, ce mardi 16 juillet 2019.

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Lille-Jour 1

Lille-Jour 1

 

« Vous avez Google Maps sur votre téléphone ? ».

 

J’aimerais un jour retourner au Japon. Un collègue m’a ramené ce thé vert du Japon récemment.

 

Nous sommes arrivés à Lille depuis une quinzaine de minutes et près de l’Opéra de Lille, je viens d’accoster deux jeunes en pleine croissance. C’est tout un état d’esprit que d’aborder quelqu’un dans la rue afin de lui demander un renseignement. Je le fais encore souvent. Peu importe « l’aide » que nous apportent les nouvelles technologies. Si en voiture, je me laisser volontiers téléguider par une boite vocale, piéton, je recommence à m’adresser aux inconnus que je croise. C’est peut-être une maladie qui sera un jour diagnostiquée. Car, bien-sûr, à chaque fois, au préalable, je m’improvise directeur de casting et effectue une « sélection » avant d’entrer en contact avec l’atmosphère de l’autre : Car Il s’agit d’essayer de deviner à la fois celle ou celui, ou ceux, qui seront susceptibles de se rendre disponibles. Et « compétents ».

 

Evidemment, en pratique, le taux de réussite du premier coup varie beaucoup. Car on « trouve » de tout. Celle ou celui qui n’est pas du coin. Celle ou celui qui est malvoyant et sourd. Celle ou celui qui vous ignore. Celle ou celui qui est du coin mais qui ne connaît pas la rue ou le lieu que vous recherchez. Ce qui est, je crois, de plus en plus fréquent à mesure que l’on se fie aux nouvelles technologies et sans doute au fait, aussi, que l’on s’enferme vite dans les mêmes itinéraires. Nos déplacements sont aussi nos tours d’ivoire. Et, peu à peu, nous regardons peu ou de moins en moins ce qui nous entoure. Finalement. Ne serait-ce que dans un magasin et dans bon nombre d’autres espaces que nous empruntons (les gares par exemple) où notre regard est souvent horizontal et paramétré par notre but à atteindre et notre obsession de « l’efficacité ». Tels des joueurs de foot ou de tennis obnubilés par le camp adverse et le fait de trouver les moyens les plus habiles pour y accéder.

 

Avant de m’adresser à ces deux jeunes, j’ai déjà questionné une personne et un couple. Le couple m’a répondu ne pas être de la région. Une jeune femme au profil d’étudiante portant des lunettes et un sac de soldes a fait de son mieux pour me répondre. Son manque d’assurance m’a étonné. M’indiquant un point géographique au loin, elle m’a dit que j’aurais peut-être plus de chance en allant par là. C’est en allant « par là », à une centaine de mètres, suivi de ma compagne et de notre fille, que nous sommes arrivés sur la Grande Place dont, pour l’heure, je n’ai pas encore pris le temps de retenir le nom( la place De-Gaulle). Mais je me souviens de « la Voix du Nord ». Du restaurant Alcide, je crois. De noms de magasins désormais répandus partout. Et de quelques terrasses où des personnes déjeunaient. Et d’autres commerces plus loin.

Déjà, je crois, j’ai été étonné de voir aussi facilement des agences de la Banque Postale. Mais ce n’est pas de ça dont j’ai conversé avec les deux jeunes.

 

Les deux jeunes devaient avoir dans la quinzaine et me dépassaient de deux bonnes têtes. Longilignes, bien éduqués, ils ont eu l’air de se demander ce qui leur arrivait lorsque je les ai sollicités. Il doit être rare qu’un adulte leur demande ce genre d’information. Ils semblaient à la fois un peu pressés mais aussi désireux de rendre service tout en étant désarmés. J’ai rajouté un peu de pression en précisant : « Surtout pas un Mac Donald ! ». Devant la tête un peu surprise d’un des deux jeunes, j’ai alors ajouté : « Vous voyez, les clichés… ».

Non, non, m’ont-ils assuré, ils n’étaient pas si pressés que ça. Et puis, un des deux a pensé à ce restaurant-pizzeria :

Les 3 Brigands di Napoli. Mais comment me dire où ça se trouvait ? Cela semblait assez loin. A une bonne dizaine de minutes. L’autre jeune m’a demandé :

« Vous n’avez pas Google Maps sur votre téléphone ? ». J’ai répondu : « Si, mais mon téléphone est éteint ». Puis, celui qui avait suggéré l’idée a localisé le restaurant sur son téléphone portable. Le restaurant se trouvait….à une minute. Mais il ne pouvait pas bien le situer. A part le fait qu’il fallait tourner à droite sur la place et qu’il se trouvait dans une « petite rue ».

 

J’ai ensuite demandé à deux ou trois personnes où se trouvait le restaurant Les 3 Brigands di Napoli. Une dame d’une soixantaine d’années s’est mise à rire lorsqu’elle a entendu le nom du restaurant. Comme si c’était une blague et aussi parce qu’il n’y’avait aucune chance pour qu’elle connaisse ce genre d’endroit. Un jeune couple était volontaire pour me répondre. Mais il s’est très vite découragé. Alors, j’ai continué à marcher dans la direction supposée. J’étais à la fois concerné par ma compagne et ma fille qui suivaient quelques mètres derrière moi car il était un peu plus de 13h30 et nous avions encore nos bagages. Nous marchions depuis près d’une vingtaine de minutes. D’un autre côté, et mon meilleur ami Driss pourrait en témoigner en souvenir de notre séjour en Yougoslavie en 1989, je puis par moments marcher sans que le temps pénètre mes pensées. Comme un fou.

Mais j’ai trouvé la petite rue assez vite. En moins de cinq minutes. J’ai aperçu l’enseigne dans la rue St-Etienne, je crois. L’endroit nous a tout de suite convenus.

 

 

C’Ă©tait très bien car  je voulais Ă©viter la nasse Ă  touristes ainsi que le rĂ©servoir de Junk food.

Par ailleurs, nous sommes arrivés à la bonne heure car j’ai peu de mal à croire que Les 3 Brigands di Napoli marche bien question affluence.

 

 

 

Nous avons Ă©tĂ© très bien reçus dans un restaurant calme comportant quelques clients. Un musicien ( peut-ĂŞtre un saxophoniste) est venu dĂ©jeuner Ă  cĂ´tĂ© de nous quelques plus tard. Il a dĂ©posĂ© l’étui rigide de son instrument près de lui et a souri en voyant notre fille s’amuser sous la table Ă  la fin du repas.

 

Merci à ces deux jeunes de nous avoir conseillé cet endroit. Et merci à ma compagne et à ma fille de m’avoir suivi.

 

Franck Unimon, ce lundi 15 juillet 2019

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Center Park troisième et dernière partie

 

 

 

 

Center Parcs 3ème et dernière partie

 

 

L’eau du robinet est étonnamment bonne à Center parcs.

 

Hier soir, par curiosité, lors de notre promenade, je suis allé vérifier combien de personnes se trouvaient dans le centre aquatique : 900 !

Nous avons rencontré une copine de l’école de notre fille. Elle était avec ses parents et ses deux sœurs. J’ai reconnu le père que je salue quelques fois à la sortie de l’école. Souriant et sympathique, celui-ci m’a dit : « ça change d’Argenteuil, hein ? ». J’ai acquiescé poliment.

Ce matin, record absolu : un peu moins de 400 personnes à notre arrivée. Comme les autres fois, nous commençons à peine à enlever nos chaussures à l’entrée qu’une vingtaine de personnes nous rejoint.

Lors de notre premier jour, j’avais entendu un employé du Center Parcs dire qu’il y’avait plein de casiers hors services. Nous en faisons l’expérience ce matin. Ma compagne a beau apposer son badge sur une dizaine de vestiaires différents: Cela ne marche pas.

 

Nous réussissons à trouver une employée. Elle repart avec notre badge pour le tester. A son retour quelques minutes plus tard, elle me répond que notre badge est toujours actif. Mais elle constate –aussi- qu’elle n’arrive pas à fermer un quelconque casier avec celui-ci. Elle me propose de fermer notre casier avec son badge et de revenir la voir lorsque nous partirons. Elle termine son service à midi m’apprend t’elle. Il est alors onze heures. Je lui explique que nous resterons au centre aquatique bien après midi. Elle me propose alors de solliciter ses autres collègues qui prendront sa suite. L’idée de devoir solliciter ses collègues et de dépendre de la confiance qu’ils voudront ou pourront bien m’accorder est pour moi à éviter. Je décline cordialement et décide de caser les affaires de ma compagne et de ma fille dans mon casier que je réussis à ouvrir et à fermer de nouveau.

Ce matin, notre régularité au centre aquatique est récompensée. Notre fille a moins peur. Et elle découvre avec plaisir les joies des toboggans : Black Slide, Wide Slide, Jet Slide pour les enfants de son âge. D’abord avec moi. Puis, seule. Ensuite, nous allons tenter l’expérience de toboggans où, pour les enfants de son âge, la compagnie d’un adulte lors de la descente du toboggan est obligatoire.

Lorsque nous sortons vers 13h30, je revois le Mac Do postĂ© stratĂ©giquement devant le centre aquatique. Des parents y dĂ©jeunent avec leurs enfants. D’autres personnes y commandent leur repas sur une des bornes prĂ©vues Ă  cet effet. Nous n’en faisons pas partie. Il y’a d’autres restaurants dans ce Center Parcs. Mais le Mac Do est le plus proche du centre aquatique. Plus proche que la boulangerie oĂą je me dirige pour acheter nos deux baguettes quotidiennes. Le Mac Do est aussi plus proche du centre aquatique que le supermarchĂ© Proxy qui jouxte la boulangerie. Devant moi ce matin, une clientèle allemande. Mais il m’a semblĂ© que la clientèle de ce Center Parcs Ă©tait majoritairement française. Du moins celle que nous avons pu croiser et entendre parler.

Aujourd’hui, ma compagne et moi faisons rapidement notre bilan comptable. Vu que nous sommes venus avec quelques provisions, nous aurons peu dĂ©pensĂ© lors de nos quatre jours à Center Parcs : 30 euros grosso modo. Si l’on excepte les 30 euros d’essence Ă  l’aller pour faire le plein qui sera suffisant pour rentrer.

Nous aurions sans doute dépensé davantage s’il avait fait plus beau. En raison du ciel gris et de la pluie, nous nous sommes concentrés sur le centre aquatique -compris dans le forfait- et sur une petite promenade à pied l’après-midi avant de rentrer. Pas de passage dans l’un des magasins. Pas de commande de repas ou de restaurant. Pas de Mac Do. Et la télé est restée muette. Une radio aurait été bienvenue. Je m’en avise ce jeudi soir en mettant de la musique. Seul journal d’information : Le Canard Enchaîné. J’ai été étonné hier lorsque ma compagne m’a appris que Le Canard Enchaîné était en vente dans le rayon presse du supermarché Proxy.

L’expérience Center Parcs se terminera demain matin. J’en retire que cela peut être bien de retourner à l’Aquaboulevard avec ma fille. Et que cela peut être agréable et reposant à condition d’y rester quelques jours comme nous et ensuite de repartir ailleurs.

 

Depuis, nous sommes rentrés de Center Parcs. Et en discutant avec d’autres parents de l’école où se rend ma fille, j’ai découvert que plusieurs d’entre eux s’étaient rendus ou allaient se rendre au même Center Parcs. Ces parents faisaient l’éloge de Center Parcs :

« Il a fait beau » ; « Nous avons loué des vélos et nous avons pu faire des balades » ; « Nous avons fait du mini-golf » ; « Il y’a plein de choses à faire ! ». Devant eux, je me suis à chaque fois écrasé et les ai écoutés poliment. Plutôt qu’hypocrite, mon attitude avait à voir avec une sorte de pénitence : A Center Parcs, il est indéniable que la majorité des parents que nous avons croisés tenaient à transmettre le meilleur à leurs enfants. C’est ce que je me suis rappelé en découvrant l’enthousiasme de ces parents à me parler de Center Parcs. Et je me suis aussi rappelé que moi, si j’ai accepté de me rendre à Center Parcs, c’est parce-que je fais désormais partie de cette catégorie de parents.

Franck Unimon, ce lundi 25 mars 2019, « loin » de Center Parcs. Enfin, c’est ce que je crois.

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Center Park 2ème partie

 

 

 

                                                    Center Park 2ème Partie.

 

« Tu as l’air de t’ennuyer ? » me demande gentiment ma compagne alors que nous sommes dans l’eau. J’élude poliment. Hier soir, après avoir déposé notre voiture au parking à l’entrée de Center Park comme le veut le règlement, j’avais fait un peu de repérage. Un peu plus de quatre cents personnes se trouvaient alors au centre aquatique Aquamundo. Il était un peu plus de 19h. Ce chiffre m’avait semblé élevé. Comme hier, le temps sera couvert et pluvieux durant notre séjour. Et assez frais. Il faisait environ 6 degrés hier soir.

Nous sommes un peu plus de six cents ce matin dans le centre aquatique. Dans le bassin où nous nous trouvons, j’ai l’impression de me trouver à Calcutta, dans le Gange, parmi des milliers d’Indiens. L’environnement me fait la même impression que l’Aquaboulevard plusieurs décennies plus tôt et je subis un véritable ippon mental. Les endroits sont des robots qui se déplacent et se mettent dans les dispositions qu’on leur demande.

En plus de cela, l’eau, plus ou moins propre, est froide. J’ai du mal à me faire à cet écart entre cette apparence de climat et de décor tropical et cette sensation de douche froide. Pour arriver jusqu’au bassin, nous avons dû fouler plusieurs dalles humides dont l’état me convainc qu’elles transforment les pieds en pieds à verrues. Autour de moi, les gens sont contents. Tout le monde est content. J’agrémente mon retour à l’Aquaboulevard, car je persiste à penser que nous sommes bien à l’Aquaboulevard, de regards circulaires. Ces regards circulaires me permettent d’enregistrer les données correspondant à notre présence ici. Le toit rappelle le dôme du film Hunger Games. Dans l’eau, immergée jusqu’au nombril, une employée de Center Park, en bermuda noir et tee-shirt rouge, prend des gens en photo. Service payant. Je me demande depuis combien de temps elle patauge dans l’eau. Un Maître-nageur, blasé, assis sur son siège un peu surélevé, porte des embouts en caoutchouc dans les deux oreilles. Quelques minutes plus tôt, alors qu’elle était à moins de cinquante centimètres de moi, ma compagne a dû forcer la voix pour que je comprenne ce qu’elle me disait. Bien que nous soyons un certain nombre à nous côtoyer dans l’eau, chacun est dans sa bulle avec son prochain, sa progéniture ou sa famille. Dans une sorte de voisinage cordial et tout autant indifférent.

Lorsque je me décide à découvrir un peu plus le centre acoustique, pardon, le centre aquatique, je croise un autre maître-nageur puis un suivant. Quelle que soit l’action qu’il est alors en train d’entreprendre, déambuler, être assis ou rester immobile et surveiller, chacun semble avoir, depuis très longtemps, renoncé à prendre la peine de saluer les usagers. Il y’a tellement de monde. Tellement de bruit. Tellement d’agitation.

A « l’écart », dans un bassin privatisé, trois personnes font de l’aquagym au son d’une musique choisie. Un homme a l’air d’être le moniteur face à deux femmes. Ils sont tous les trois sérieux, silencieux et concentrés. Cela fait marrer deux adolescents qui passent par là et regardent ça de haut. Puis, les deux adolescents s’éloignent, sûrement en direction d’un toboggan ou de la rivière sauvage. Les panneaux préconisent de rester assis ou de se mettre sur le dos et interdisent de porter des lunettes de natation. Mais plusieurs personnes, dont des mineurs, portent lunettes de natation et/ou se lancent allégrement tête la première en se mettant sur le ventre.

 

Après environ une heure trente dans le centre aquatique, nous partons. Les bons côtés sont que nous reviendrons. L’accès au centre aquatique est compris dans le forfait. Cette régularité permet de mieux se familiariser avec les éléments. Notre fille s’est plutôt bien amusée. Je referai du toboggan et de la rivière sauvage. Alors que nous sortons, je regarde le compteur afin de voir si en venant plus tard, nous aurions été plus à l’aise : 602 personnes. Donc, pas de regret. Autres bons côtés : le pain vendu est bon et à un tarif acceptable. 1 euro 20 la baguette. 1,95 euro, la Florentine faite avec de la farine de levain. J’appréhendais la miche de pain industrielle. Et j’étais prêt à sortir de l’Aquaboulevard, pardon, du Center Park, pour en acheter s’il le fallait. Enfin, lorsque j’allume mon téléphone portable pour la première fois de la journée, il est un peu plus de 14h.

 

Franck Unimon à Center Park, fin de la 2ème partie.

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Center Park 1ère partie

 

 

                                                    Center Park 1ère Partie

 

Center Park est une pensée. Je me suis réveillé ce matin avec cette idée dans la tête après notre première nuit de séjour. Il en reste trois autres à venir.

En bas de « notre » cottage, ma compagne et notre fille sont déjà debout. Notre fille est joyeuse. Cela s’entend. Lors de ces vacances scolaires, j’ai accepté de faire un séjour dans une pensée. Pour des raisons pratiques :

« Ce n’est pas loin en voiture. Ça change. En plus, il y’a tout sur place et il y’a plein de choses à faire » ; « Et puis, pour les enfants, il y’a de l’espace. Ils sont contents ! ».

Il a été répondu à ma compagne qu’en dehors de Center Park, la première ville accessible est assez loin et sans intérêt.

Mais il y’a d’autres avantages à partir en vacances à Center Park : « Ce n’est pas trop cher ». Même si tout y est conçu pour que la note se rallonge. Une fondue savoyarde livrée coûte près de vingt euros pour une personne sachant que seules les commandes à partir de deux fondues sont acceptées. L’accès à la Wifi est payant.

Cependant, pour des raisons sociales et de bonne intelligence, l’absence de Wifi et les conditions du sĂ©jour- le cĂ´tĂ© isolĂ© de Central Park- sont un bienfait : Le tĂ©moignage – très enthousiaste- de ma sĹ“ur le soir de notre arrivĂ©e coĂŻncidait avec leur retour d’un autre Center Park. Quelques heures plus tĂ´t, son enthousiasme avait failli ĂŞtre Ă©crasĂ© par l’arbre de cinq mètres tombĂ© sur le pare-brise de leur vĂ©hicule alors qu’ils quittaient le Center Park. Le vent soufflait encore assez fort hier (jusqu’à cent kilomètres heures et plus) et l’état d’alerte orange Ă©tait encore en cours lorsqu’ils avaient dĂ» partir « avant dix heures » de leur Center Park. Heureusement, personne n’a Ă©tĂ© blessĂ© dans la voiture.

Mais cela ne doit pas nous détourner des arguments en faveur de Center Park.

Et puis : « Toi qui dis que les gens sont trop connectés et passent trop de temps sur internet et sur leur téléphone portable » ; « Si tu n’es pas content, organise-nous un voyage et paie le nous…si tu as de l’argent ». « Organiser tout ça m’a demandé du temps… ».

J’en rajoute un peu.

Notre départ pour Center Park s’est passé différemment et de façon plus détendue. Mais il est vrai qu’organiser un séjour quelque part, cela demande du travail. Depuis plusieurs semaines, je savais que nous allions quelque part. J’ai appris quelques heures avant de prendre la voiture où nous allions. J’avais un petit peu supposé que cela pouvait être Central Park. J’espérais me tromper. Je l’ai accepté car c’est une expérience à vivre. Et aussi parce-que, avant les lieux, il était pour moi plus important de partir avec ma compagne et notre fille.

Ceci étant dit, Center Park et l’Aquaboulevard, pour moi, sont le même genre d’endroit. Et, cela, depuis des décennies. Au moins depuis ce jour où j’avais accepté d’accompagner une amie parisienne toute contente de découvrir avec moi l’Aquaboulevard, métro Balard. Soit pratiquement au bout opposé de mon lieu de domicile. J’habitais alors Cergy-Pontoise. A peine arrivés dans l’enceinte de l’Aquaboulevard, j’avais été déconcerté. D’abord, il avait fallu payer l’entrée. J’en avais été informé. Citadin de naissance, je suis familier avec la fréquentation des piscines. Ce qui fera sourire et grimacer les puristes ou les pratiquants des rivières, des lacs et des mers. Mais j’étais aussi un Antillais de France. J’étais peut-être un « faux » antillais (oui, car il est supposé exister des « vrais » et des « faux » antillais ou des « bounty » si l’on préfère : noirs dehors et blancs à l’extérieur ) cependant, j’avais déjà mis les pieds plusieurs mois, plusieurs fois, en Guadeloupe. Et je savais qu’en dehors de la pensée de l’Aquaboulevard qui entendait rivaliser (ou faire oublier) avec la nature tropicale originale, il y’avait beaucoup mieux. Je l’avais déjà vu et vécu plusieurs fois sans payer. Et là, je me retrouvais entouré de plein de gens heureux à qui l’Aquaboulevard donnait à vivre du merveilleux. Un peu comme si on vendait trois à quatre fois plus cher à une clientèle nombreuse la mauvaise copie d’un mets original. Un peu comme si on convainquait des milliers de personnes que le Reggae de Pierpoljak ou de Yannick Noah est deux cent fois supérieur à celui de Bob Marley ou de Black Uhuru de l’époque de Michaël Rose et de la paire Sly Dunbar& Robbie Shakespeare.

A l’Aquaboulevard, j’avais fait au mieux pour mettre mes réserves en veilleuse devant mon amie Gavroche. Car, là aussi, le plus important pour moi était d’être avec elle. Etant donné sa grande perspicacité, il est possible qu’elle m’ait néanmoins démasqué. Pourtant, je crois aussi, et c’est en principe une des grandes leçons de notre enfance, qu’il en faut peu pour se distraire. Avec cette amie et d’autres comparses, quelques années plus tôt, à son initiative je pense après avoir vu d’autres enfants le faire, nous avions bien passé une après-midi à nous amuser à glisser sur des planches en carton depuis le haut d’une colline d’Edimbourg, en Ecosse. Nous avions entre 19 et 23 ans. Et, aujourd’hui encore, parmi tous les loisirs et les moyens de distraction que nous utilisons, gratuits ou payants, sportifs ou non, je m’étonne par moments, qu’une fois adultes, nous ayons à ce point pu avoir rejeté un jeu comme celui de la balle au prisonnier. Bien entendu, je n’en parle pas à mon entourage, professionnel comme personnel car il est désormais évident pour tout le monde que nous avons d’autres envies- telles que faire les courses et les magasins- ainsi que tant d’autres priorités.

Toutefois, quelle surprise avec Center Park, des années plus tard, de revenir à ce qui ressemble à un même point de départ mais cette fois-ci avec femme et enfant. Et d’être là plus par devoir, par esprit de conciliation et de bon sens que parce-que cela correspond à un de mes projets.

 

Franck Unimon à Center Park. Fin de la 1ère Partie.

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Feuilles séparées

Feuilles séparées

 

 

Nous sommes faits de feuilles séparées. Nos assemblées ont sur les lèvres bien des histoires commencées qui resteront secrètes.

 

Ce vendredi 18 janvier 2019, nous l’avons pourtant décidé.

 

Dans ce salon d’appartement du 18ème arrondissement de Paris, nous sommes venus nous enrouler dans le souffle de Mickaël Attias et de Jean-Brice Godet. Ce souffle frein, ce souffle train, est un emprunt. Et nous avons ce soir-là la chance de le regarder et de l’écouter nous ferrer de face plutôt que de l’avoir sur les talons. Car on ne sait jamais véritablement de quoi est fait un souffle, d’où il provient, où il se branche, où il va et ce qu’il nous veut. Comme nous ignorons souvent exactement de quoi nous sommes faits.

Notre vie est pleine de souffles, certains éteints, d’autres incertains. Et tous se cherchent un domicile, une gare, un réchaud, une frontière, un silence, une demie heure ou une gestuelle à entraîner. Nous sommes souvent de bons clients pour eux même si nous avons parfois du mal à savoir comment nous en sortir avec eux.

Dehors, il fait assez froid, entre sept et huit degrés. Mickaël et Jean-Brice ont des poussées de souffle et des variations sans domicile fixe.

 

 

Ce soir, en les écoutant, nous essayons peut-être de nous rappeler où se trouve notre véritable maison. Si nous en sommes encore loin et si nos itinéraires – et nos rêves- sont les bons. Bien-sûr, cela ne se dit pas aussi grossièrement. Nous sommes aussi là pour passer un bon moment, seul ou avec d’autres, tout simplement. Pour casser la route des chemins obligés comme de nos ordures quotidiennes et ménagères. Nous oublions pratiquement tout de ces mauvaises habitudes. Car cela est maintenant autorisé. Tant que l’espace où nous sommes acceptera le souffle de ces deux hommes. L’un, petit, vif, presque teigneux par moments tout en demeurant contemplatif. L’autre, taille de géant, peut-être plus ample, peut-être plus conciliant en apparence mais néanmoins avide des coins. Le but de ce duo est d’éviter de se laisser séduire et composer par le confort. Alors, on prend les devant. On prend aussi son temps pour s’écouter et s’inspirer de l’autre. Pour laisser passer la note depuis le silence à travers le tamis de la tête de l’auditoire, sorte de couture sonore. On trace des reflets que l’on ne dresse pas, qui tournent et tiennent par leur propre volonté. On amorce puis on renonce. On met son solfège dans les ronces tout en le poursuivant jusque dans la doublure des sons. On produit ses propres embruns même si le vent autour de nous est fixe et que la planète est restée la même.

Et lorsque s’arrêtent les épopées au plus près des pourtours de la note, on peut quelques fois entendre ce refrain :

Nous sommes faits de feuilles séparées mais nous rejoignons les mêmes notes.

 

Franck Unimon, ce jeudi 31 janvier 2019.

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Mise en bouche

J’espère bientĂ´t vous faire dĂ©couvrir la chanteuse Mama Toumani Kone. En attendant, voici  un petit tour d’horizon de quelques assiettes rencontrĂ©es entre l’Ă©tĂ© et l’hiver. Prix de la dĂ©couverte :

20 euros au maximum Ă  chaque fois.

 

Il y’a d’abord eu le restaurant vĂ©gĂ©tarien et vegan Too.Ti Bon à Lannion. C’est un peu loin de Paris.

Mais on a aussi le droit de s’y rendre. Nous y sommes allĂ©s dĂ©jeuner avant de nous rendre Ă  la mer.   Je voulais un autre repas qu’une galette. ExtĂ©rieurement, l’endroit m’a fait bonne impression. Ce restaurant a Ă©tĂ© une très bonne surprise. C’Ă©tait effectivement très bon. L’absence de viande a Ă©tĂ© très vite engloutie.

 

La clientèle Ă©tait variĂ©e. J’ai discutĂ© avec un couple. Si je me rappelle-bien, Monsieur Ă©tait Australien et Mme venait d’un  pays comme la Hollande. Ils m’ont appris que le restaurant oĂą nous nous trouvions Ă©tait rĂ©putĂ© et recommandĂ© dans les guides.

 

 

Quelques semaines plus tard, après ĂŞtre allĂ© voir le film The Spy Gone North,  j’avais faim. L’effet de la guerre froide entre la CorĂ©e du Nord et la CorĂ©e du Sud ou l’heure tout simplement. Pour remĂ©dier Ă  cela, je suis allĂ© dĂ©couvrir des spĂ©cialitĂ©s chinoises.

Sympathique et connectĂ©, le patron m’a accueilli avec le sourire. Mais il Ă©tait un petit peu inquiet lorsque je lui ai dit que je comptais crĂ©er un blog. Il craignait que je critique sa boutique. J’ai Ă©crit le nom du blog sur un bout de papier. Il l’a gardĂ© avec prĂ©caution. C’Ă©tait en septembre-octobre…

A cĂ´tĂ© de moi, une habituĂ©e m’a appris venir de province. J’ai bien perçu que ce restaurant avait ses initiĂ©s. La clientèle semble plutĂ´t ĂŞtre constituĂ©e de cadres dĂ©contractĂ©s. En tout cas lorsque j’y Ă©tais sur l’heure du dĂ©jeuner.

Ces petites boules cuites Ă  la vapeur peuvent contenir du salĂ© comme du sucrĂ©. Du fromage comme de la viande. En en prenant cinq, je me demandais si j’aurais encore faim ensuite. On m’a assurĂ© que cela parlerait Ă  ma faim. On a eu raison de me dire ça. La nourriture est bien-sĂ»r une histoire de palais et d’Ă©ducation. J’ai mangĂ© mes « boules » sans rechigner. Elles portent Ă©videmment un autre nom que j’ai la fainĂ©antise, ce soir, de retrouver. Seraient-ce des Bao ?

HĂ© oui, c’est bien ça. L’endroit peut ĂŞtre un peu petit lorsqu’il y’a du monde. Mais, par temps calme, il doit ĂŞtre bien agrĂ©able de s’y poser. Ici, nous sommes près des Halles dans le premier arrondissement de Paris.

Puis, petit dĂ©tour par le 18ème arrondissement avec ce repas dĂ©crit dans l’article Etat Satisfaisant . 

La prĂ©sentation est diffĂ©rente mais le repas avait ses atouts. De tous les plats prĂ©sentĂ©s dans cet article, celui-ci Ă©tait le plus copieux ( voici lĂ  le repas servi pour une personne) et le moins onĂ©reux. Se mĂ©fier, sur la feuille d’aluminium de droite, des petits copeaux verts : plutĂ´t que des signes d’espoir, il s’agit de piment Ă  l’Ă©tat sauvage qui prend souche dans la bouche et vous la rend seulement après qu’elle se soit livrĂ©e Ă  la confession. Depuis, j’ai cherchĂ© ce restaurant sur le net. Il y est introuvable.

Bon ! Il est temps de conclure. Ce matin, je suis allĂ© Ă  la projection de presse de Don’t Forget Me de Ram Nehari. Je l’avais ratĂ© la dernière fois. J’en parle dans l’article Don’t Forget Me . Je parlerai bientĂ´t du film.

Après l’avoir vu, je suis passĂ© par l’Italie . Depuis la rue, en apercevant le restaurant J Ghiotti, dans le 17ème,  on devine que l’on est ici dans de la cuisine authentique. Et non dans une quelconque chaine Ă  pizzas. D’ailleurs, pas de pizza sur la carte, c’est un signe, non ?

L’accueil est d’abord serrĂ©, le sourire, avalĂ©. Mais le service est prĂ©cis.

J’avais oubliĂ© ce que c’Ă©tait que de se rendre seul au restaurant. C’est aussi agrĂ©able. On regarde les gens. On Ă©coute ce qui se raconte Ă  cĂ´tĂ© de soi. On contemple ce qui nous environne. Les menus sont en Italien. Je crois avoir commandĂ© un Rigatoni Alla Personna . Pas de viande.

Et c’est très bien. En cinq minutes, mon assiette est vide. Quelques minutes plus tard, Attenzione ! Le Tiramisu du chef. Son goĂ»t surprend un peu au dĂ©but. Car je suis très traditionnel avec le Tiramisu.  Mais ça se dĂ©guste. Comme le sourire de la serveuse qui est apparu.

 

Franck, ce jeudi 17 janvier 2019.

 

 

 

 

 

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Etat Satisfaisant

Etat Satisfaisant

 

 

Ils sont seulement deux dans la rue à fumer du tabac. Je m’adresse au premier, mince, la trentaine. Je ne suis pas du coin. « Vous voulez quoi ? ». Je veux manger. Il réfléchit. Un troisième homme, peut-être plus âgé, plus imposant physiquement, sort pour lui parler. Mon interlocuteur sort un ou plusieurs billets. L’homme repart en se contentant de ce qu’il vient de recevoir. Puis, mon interlocuteur me fait une suggestion. J’acquiesce. J’entre pratiquement à sa suite. Dedans, tout est plein de monde attablé, son verre et son repas devant lui. Femmes, hommes. Tout le monde est assis. Aucun enfant. L’intérieur est un peu cheap. Personne ne danse. Personne ne sourit. Personne ne rit. C’est la fête. C’est le 25 décembre. C’est Noël.

Je porte un sac assez volumineux. On me bouscule sans ménagement en passant. L’allée est étroite. Pas un pardon. C’est de ma faute. Je ne suis pas chez moi et mon sac gêne. Je ne fais pas d’histoires.

Quelques mètres devant moi, j’aperçois mon interlocuteur faire la bise à quelqu’un puis disparaitre. Je ne le reverrai plus. Sur deux écrans passent la même vidéo. Difficile de savoir si le clip est passé et date d’une vingtaine d’années ou si la qualité de la VHS a été abandonnée dans quelque terrain vague. Après un chanteur qui se déhanche de façon rétro, des hommes en treillis et torse nu dansent sur scène du coupé-décalé   avec une gestuelle et une fierté martiales. Certains se jettent par terre et se remettent sur pied sans le moindre tourment et prêts à recommencer. Je suis le seul être captivé. Je suis époustouflé devant cette découverte pourtant datée. Bien entendu, je savais ce qu’était le coupé-décalé. Mais j’y vois désormais une vitalité cachée aux yeux du plus grand nombre dans cette ville et néanmoins banale dans ce restaurant. Dans ce restaurant, nous sommes en Côte d’Ivoire ou quelque part en Afrique noire. De l’autre côté de la frontière, en traversant la rue, un restaurant béninois désert avec seulement trois clients. Lorsque je tourne un peu la tête dans la salle, une femme, parmi les clients, me regarde. Je crois avoir été reconnu à ma façon de me tenir. Je ne suis pas d’ici. En Guadeloupe, rien qu’à notre façon de marcher, il est possible de savoir si l’on est du pays ou si l’on « vient de France ». Alors, ici, parmi tous ces locaux, je ne me fais aucune illusion.

La serveuse me demande ce que je veux emporter. Elle me répond que la machine à carte ne marche pas. Elle me la désigne dans un coin près de la caisse. Comme si le simple fait pour moi de la voir valait confirmation de ses dires. Je la crois. Je la remercie et m’en vais en lui disant que je vais revenir. Une fois dehors, je change d’avis. Je n’ai pas envie d’aller chercher de l’argent dans un distributeur.

 

Quand je reviens sans mon sac quelques minutes plus tard, un homme blanc passe devant le restaurant sans s’arrêter. Il sait où aller alors qu’il s’éloigne aussi facilement qu’une raie Manta. Assez grand, blouson noir, pantalon noir, il est alors pour moi le reflet d’un monde qui passe devant un autre monde sans le percevoir ou s’en émouvoir. Comme lui, je fais de même tous les jours et, ce, plusieurs fois par jour. Depuis des années. Cela fait plus de neuf ans que je passe près de ce restaurant dans le 18ème arrondissement de Paris. Et c’est la première fois que j’y entre.

Je pense à Basquiat et à ses voyages en Afrique. Mais impossible d’en discuter avec la serveuse quand elle m’apporte mon repas enveloppé dans plusieurs feuilles d’aluminium disposées dans un sac en plastique. Quatre exactement. Une pour les « condiments », une pour le piment, une pour l’Attieke, et une pour le poisson. Entretemps, j’ai lu l’avis des instances sanitaires qui ont inspecté le restaurant :

« Etat satisfaisant ».

 

Au moment de partir, je guette un sourire de celui qui semble être le patron et qui tient la caisse. Il a alors dans les mains quelques billets. Mais celui-ci n’a de sourire que pour son argent – ce soir, les affaires sont sans doute très bonnes- et s’il me regarde, c’est plutôt avec étonnement voire un peu de méfiance : je pourrais peut-être convoiter sa richesse du soir. Je renonce très vite aux politesses d’usage lorsque, ravi, le client servi s’en va.

Dans mon service, une fois les quatre feuilles d’aluminium dépliées sur la table, je découvre un repas pour deux personnes. Mais ma collègue et amie a déjà mangé. Néanmoins, elle est tentée par les « condiments ». Elle déchante en les goûtant. Ceux-ci sont constitués d’un piment cru, vert, serpent au venin assez puissant qui me surprend aussi en dépit de mon éducation culinaire. A côté, le piment officiel fourni avec le repas fait figure de sauce tomate. Mais le repas est bon. Le voyage en Afrique a lieu pour 15 euros.

 

J’ai ensuite un petit peu d’appréhension compte tenu de ce que je ressens dans mon estomac. Mais le lendemain et les jours suivants, je suis encore vivant.

Franck Unimon, ce dimanche 30 décembre 2018.