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Entre le Pont-Neuf et le Louvre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Photos : Franck Unimon, ce lundi 9 mars 2020.  

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Aux alentours du Louvre

 

 

 

Ce matin, au lieu de prendre le mĂ©tro, j’ai eu envie de prendre le bus. Il faisait froid et beau. Peu de monde dans les rues. En nous approchant du Louvre, j’ai aperçu ce soleil. J’ai trĂšs vite appuyĂ© sur le bouton pour arrĂȘter le bus. Le coronavirus Covid-19, le 49.3 employĂ© la semaine derniĂšre pour imposer la rĂ©forme des retraites, la derniĂšre cĂ©rĂ©monie des CĂ©sars. Les inquiĂ©tudes comme les dĂ©sagrĂ©ments  futurs et proches ont disparu alors que j’ai commencĂ© Ă  appuyer sur le bouton de cet appareil photo. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Franck Unimon/ Balistique du quotidien, samedi 7 mars 2020. 

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Massage assis

 

 

                                                              Massage Assis

« A un moment, il faut rendre leur corps aux gens Â» m’avait dit ma tutrice en formation massage. C’était il y a trois ou quatre ans. Je me trouvais alors chez elle et sa compagne prĂšs de la gare de l’Est. Je venais de lui faire un massage sur table.

 

«  Le corps, c’est l’inconscient Â» m’avait dit un collĂšgue pĂ©dopsychiatre et lacanien que je n’ai jamais massĂ© et que j’ai du mal Ă  imaginer recevant un massage. Ce collĂšgue brillant et attachant fait selon moi partie de toutes ces personnes atteintes profondĂ©ment par ce que j’appelle la nĂ©vrose de «  la pensĂ©e souveraine Â».  Mais il est possible que je me plante complĂštement :

Dans certaines conditions -qu’elles choisissent- beaucoup de personnes peuvent  nous Ă©tonner par leur ouverture d’esprit.

 

«  Le massage peut permettre certaines dĂ©rives sectaires Â» m’avait Ă  peu prĂšs dit une amie kinĂ© avec laquelle nous avions, un moment, envisagĂ© de rĂ©aliser des massages Ă  quatre mains sur table.

 

«  Le massage, c’est un bon moyen de drague ? Â» m’avait demandĂ© lors d’un Ă©vĂ©nement techno, avec un air « complice Â», un jeune commercial sĂ»rement dĂ©jĂ  particuliĂšrement douĂ© pour sĂ©duire.

 

«  J’ai dĂ©jĂ  fait (reçu) plein de massages Â» m’avait dit mon « cobaye Â» : un robuste moniteur de plongĂ©e et d’apnĂ©e, motard par ailleurs. Il se trouvait alors sur la table de massage et j’étais en train de lui masser le dos dans ce centre de plongĂ©e et d’apnĂ©e que je dĂ©marchais afin d’y proposer mes services.

 

Un de mes amis d’enfance avait, soudainement, entrepris de satisfaire un besoin urgent alors que je le massais sur table : consulter ses sms.

 

Mon petit frĂšre (dĂ©jĂ  adulte) Ă©tait restĂ© endormi cinq bonnes minutes sur la table aprĂšs que j’aie eu fini de le masser la premiĂšre fois.

 

Lors d’un Ă©change de pratiques de massages, il m’est arrivĂ© de me faire masser par un homme qui, en cours de route, avait eu envie d’un autre genre d’échanges. Nous Ă©tions chez lui et j’étais sur la table tandis que le programme radiophonique de France Culture diffusait son contenu. Cette erreur d’aiguillage, rĂ©gulĂ©e Ă  un moment donnĂ©, a aussi fait partie de ma formation. Et de celle de ma compagne. Comme elle me l’a ensuite dit lorsque je lui ai racontĂ© :

« Tu as de la chance d’avoir une femme comme moi Â».

 

AprĂšs le judo, aprĂšs quelques expĂ©riences de comĂ©dien au thĂ©Ăątre et au cinĂ©ma dans des courts-mĂ©trages, aprĂšs l’écriture, aprĂšs la plongĂ©e, aprĂšs le journalisme (bĂ©nĂ©vole) cinĂ©ma, aprĂšs des annĂ©es d’exercice en psychiatrie et en pĂ©dopsychiatrie, je m’étais dĂ©cidĂ© Ă  suivre l’exemple d’autres collĂšgues de mon service afin de me former au massage bien-ĂȘtre. Avant « Ă§a Â», plus jeune, je voulais ĂȘtre kinĂ© pour travailler dans le sport. Je voulais ĂȘtre journaliste. Faire de la philo et de la psycho.

Je m’étais finalement arrĂȘtĂ© Ă  la formation d’infirmier. C’est encore ce mĂ©tier qui, aujourd’hui, Ă©conomiquement, administrativement et socialement me fait « vivre Â» et, aussi, « m’estampille Â» et « m’étiquette Â».

 

Le mĂ©tier d’infirmier qui suscite tant de « correctes Â» et de sincĂšres admirations est aussi un mĂ©tier de femmes- et d’executant(es)- dans une sociĂ©tĂ© et un monde masculin oĂč les dirigeants sont principalement certains hommes. Un certain type, un certain genre d’hommes.

 

Le mĂ©tier d’infirmier ne m’a jamais suffi. MĂȘme si une partie de ses valeurs me suivent souvent dans ce que je fais ailleurs, mon identitĂ© est Ă  cheval sur plusieurs cultures. Et je bascule rĂ©guliĂšrement de l’une Ă  autre. Aujourd’hui, je « suis Â» infirmier en pĂ©dopsychiatrie mais m’incarcĂ©rer dans cette gestuelle, cette pensĂ©e et ce vocabulaire, c’est me rĂ©duire en cendres. Je suis vivant et mobile. Ma poitrine se soulĂšve, s’abaisse et je respire. Dans mes pensĂ©es, je chasse autant que possible les cendres et la dĂ©prime qui peuvent m’encombrer. Je les perçois lorsque elles commencent Ă  devenir trop prĂ©sentes, les perce. Et j’évacue.

 

 

Je n’étais pas particuliĂšrement dĂ©primĂ© lorsque j’ai dĂ©cidĂ©, au dĂ©but de cette semaine, de rĂ©pondre Ă  cet appel du 1er novembre.

 

 

Quelques fois, comme d’autres « anciens Â» stagiaires, je reçois de certains de mes anciens formateurs en massage « bien-ĂȘtre Â» des messages. Il peut s’agir, comme pour ce 1er novembre, d’ĂȘtre volontaire pour rĂ©viser et de permettre Ă  la formatrice d’avoir un nombre pair de participants.

 

Aujourd’hui, j’ai renoncĂ© Ă  me reconvertir dans le massage bien-ĂȘtre. Une de mes anciennes partenaires de jeu au thĂ©Ăątre ( pour la piĂšce La ComĂ©die des erreurs de Shakespeare que nous avions jouĂ©e avec d’autres au thĂ©Ăątre du Nord-Ouest)  avait raison :

Faire du massage bien-ĂȘtre est la continuitĂ© du mĂ©tier d’infirmier or ce que je voudrais dĂ©velopper en prioritĂ©, c’est plutĂŽt ma personnalitĂ© culturelle et artistique. Mais le massage, comme d’autres actes (respirer, Ă©crire, lire, pratiquer l’apnĂ©e, la photo) fait aujourd’hui partie de moi. Proche de l’Art martial et de la mĂ©ditation, le massage est un arc et aussi le miroir de ce que nous sommes. Entre la flĂšche et nous, ce qui changera la donne, plus que d’établir des records ou de vouloir devenir le meilleur masseur « du monde Â», c’est et ce sera l’intention.

 

RĂ©cemment, Ă  une formation sur le thĂšme de SpiritualitĂ© et addictions, j’ai demandĂ© Ă  un intervenant quels Ă©taient les gardes fous contre une emprise sectaire ou jihadiste. Il m’a rĂ©pondu :

 

Liberté, gratuité et charité.

 

On peut Ă©videmment devenir un professionnel (en massage bien-ĂȘtre ou dans une autre spĂ©cialitĂ©) et se faire lĂ©gitimement rĂ©munĂ©rer Ă  hauteur de notre engagement. Et s’épanouir. Mais les rapports que l’on adopte et que l’on adoptera avec la libertĂ©, la gratuitĂ© et la charitĂ© conditionnent et conditionneront beaucoup nos intentions ainsi que, souvent, ce que l’on vivra vĂ©ritablement.

 

Ce 1er novembre, jour fĂ©riĂ©, je suis peut-ĂȘtre venu dans cet Ă©tat d’esprit :

 

Je n’ai pas gagnĂ© d’argent. J’ai Ă©tĂ© massĂ© et j’ai massĂ©. J’ai Ă©coutĂ©, parlĂ© et interrogĂ©. Puis, Ă  la fin de la journĂ©e, je suis parti faire ma nuit de travail Ă  l’hĂŽpital en ayant eu le sentiment d’avoir passĂ© une trĂšs bonne journĂ©e. D’avoir Ă©tĂ© au rendez-vous avec moi-mĂȘme.

 

 Ma journĂ©e avait d’abord bien commencĂ©- et tĂŽt- avec ma fille. Je m’étais bien entendu avec elle afin qu’elle laisse sa mĂšre se reposer. J’étais parti de la maison plutĂŽt content de moi. Au lieu de m’ĂȘtre Ă  nouveau fĂąchĂ© :

 

J’allais passer ce jour fĂ©riĂ© avec d’autres personnes, la plupart inconnues, mais auparavant, je lui avais transmis quelque chose de la vie et du monde dans l’entente, l’apaisement et une comprĂ©hension, je l’espĂšre, rĂ©ciproques. C’est ce qui, je crois, est Ă  l’oeuvre dans tout « bon Â» massage comme dans toutes ces relations avec les autres ainsi qu’avec nous-mĂȘmes que nous recherchons et essayons quelques fois- ou souvent- de vivre.

 

 

Franck Unimon, ce dimanche 3 novembre 2019.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Marseille-Toulon-La Ciotat, octobre 2019

 

 

Marseille.

 

 

Nous Ă©tions Ă  Marseille la semaine derniĂšre. Nous sommes passĂ©s quelques heures Ă  Toulon et avons aussi pris un peu la lumiĂšre Ă  La Ciotat. Au moment d’Ă©crire cet article, je me dis que rien ne m’oblige Ă  parler de cette expĂ©rience lunaire qu’est un voyage de maniĂšre scrupuleusement chronologique. Lorsque j’ouvre mon robinet en ce moment j’entends ça :

 

 

 

Cette sculpture, nous l’avons dĂ©ja vue. Je suis retournĂ© la voir, cette fois, pour connaĂźtre le nom de son auteur. Car, sans le nom de son auteur, cette oeuvre est un peu une sĂ©pulture. Pour l’artiste et pour ce qu’il a voulu dire :

 

 

Maintenant, nous “savons”. 

 

 

 

Dans mon prĂ©cĂ©dent article sur Marseille(  Marseille, octobre 2019)  , j’Ă©crivais qu’il m’avait fallu du temps pour aimer cette ville. Cette fois-ci, Marseille s’est trĂšs vite dĂ©fendue Ă  sa maniĂšre. De sa bouche, les premiers jours, sont d’abord sortis du froid, de la pluie ( des averses jusqu’Ă  faire dĂ©border provisoirement le Vieux-Port) et des jours gris. C’Ă©tait la premiĂšre fois que je voyais Marseille comme ça. 

 

Je n’ai pas pas de photo d’inondation. Nous rentrions Ă  Marseille par le train  en provenance de Toulon lorsque l’averse est tombĂ©e. Elle nous a douchĂ© avec passion Ă  notre sortie de la gare. 

 

Dans Toulon.

 

Nous sommes allĂ©s Ă  Toulon parce-que s’y trouve un magasin de vĂȘtements techniques supposĂ©s rĂ©sistants et pratiques ( aussi bien faits pour le voyage que pour la ville) qui y a ouvert en 2014. Et il n y a qu’Ă  Toulon, pour l’instant, que la marque dispose d’un magasin physique. Autrement, il faut commander sur internet. Or, j’ai prĂ©fĂ©rĂ© me rendre sur place afin d’essayer les vĂȘtements et de me faire mon idĂ©e concernant les articles et les tailles. Lors des quelques heures passĂ©es Ă  Toulon, je me suis dit que cette ville a des atouts pour ĂȘtre plus attractive qu’elle ne l’est. Mais des -trĂšs- mauvais choix au moins architecturaux ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s pour cette ville situĂ©e en bord de mer. On rĂ©sume souvent Toulon Ă  une ville raciste et d’extrĂȘme droite mais j’ai l’impression qu’elle est un peu plus nuancĂ©e que ça. 

 

Dans la rue D’Alger, Ă  Toulon.

 

 

Et,  Ă©videmment, ce “bateau” ( photo prĂ©cĂ©dente) est selon moi, au contraire, lui, une trĂšs belle rĂ©alisation. MĂȘme si je ne sais pas comment on vit dans ces immeubles. Concernant les vĂȘtements, pour l’instant, je suis plutĂŽt content.Ils sĂšchent vite en cas de lavage et sont agrĂ©ables Ă  porter mĂȘme par temps plutĂŽt chaud.

Il est une autre marque ( crĂ©Ă©Ă© en 2008) de vĂȘtements trĂšs techniques et tout autant prĂ©sentables en ville que j’ai dĂ©couverte rĂ©cemment. Non seulement, elle est plus onĂ©reuse. Mais en plus, cette fois-ci, le seul magasin physique se trouve Ă  Brooklyn. On peut commander par internet mais ça m’ennuie pour des raisons pratiques Ă©videntes ( essayage, coĂ»t…). Je regrette, en 2011, alors que nous Ă©tions Ă  New-York, de ne pas avoir alors connu cette marque. Je connais bien “quelqu’un” pour qui la ville de Brooklyn a un sens et une importance trĂšs particuliers. Mais demander ce genre de service m’embarrasse un peu. 

 

 

 

 

Sur l’Ăźle de Frioul.

 

Je portais les vĂȘtements achetĂ©s Ă  Toulon sur moi ( un tee-shirt et un pantalon) pour la premiĂšre fois, Ă  Frioul. Et, le soleil Ă©tait revenu sur Marseille et les environs. En partant de chez nos amis en fin de matinĂ©e, nous sommes arrivĂ©s sur le Vieux-Port pour embarquer environ cinq Ă  dix minutes avant le dĂ©part du bateau. Parmi les personnes qui faisaient la queue pour embarquer, j’ai reconnu La VirĂ©e Ă  Paname avec leurs deux enfants. La derniĂšre fois que j’avais rencontrĂ© C et H, rĂ©alisatrice et rĂ©alisateur de La VirĂ©e Ă  Paname, c’Ă©tait, je crois, au festival du court-mĂ©trage de Clermont Ferrand il y a peut-ĂȘtre quatre ou cinq ans. Comme nous, ils habitent dans l’Ăźle de France, et, comme nous, ils Ă©taient venus passer quelques jours Ă  Marseille. Comme nous aussi, ils Ă©taient dans le TGV que nous avions pris depuis Gare de Lyon le lundi. L’aprĂšs-midi passĂ©e avec eux fut trĂšs agrĂ©able. C’est la seconde fois qu’Ă  Marseille, je rencontre quelqu’un que je connais personnellement de la rĂ©gion parisienne. La premiĂšre fois, c’Ă©tait G que j’avais croisĂ© Ă  la terrasse d’un restaurant sur le Vieux-Port. Il Ă©tait lĂ  pour un tournage de Plus belle la vie. Et, d’ailleurs, je l’avais prĂ©sentĂ© aux amis marseillais qui nous ont hĂ©bergĂ© la semaine derniĂšre. 

 

Sur l’Ăźle de Frioul.

 

Entre Marseille et les Ăźles Frioul.

 

De retour Ă  Marseille. Sur notre gauche, le Mucem.

 

 

Marseille, vers les docks.

 

 

 

En revenant Ă  Marseille, j’ai aussi revu d’autres amis installĂ©s depuis plusieurs annĂ©es Ă  Auriol. La derniĂšre fois que j’Ă©tais allĂ© chez eux, je me souviens que leurs deux fils Ă©taient au plus loin Ă  l’Ă©cole primaire. Aujourd’hui, l’un des deux effectue ses Ă©tudes Ă  Luminy.

J’ai aussi revu une ancienne collĂšgue rencontrĂ©e Ă  Montesson il y a plus de 15 ans maintenant. Elle habite dĂ©sormais Ă  Ensues la Redonne.

 

Gare d’Ensues La Redonne.

Il y avait un petit cÎté gare de western désolée en arrivant. Mais nous sommes en provence.

 

Le trajet depuis Marseille St Charles pour Ensues La Redonne m’a fait passer par l’Estaque. Je n’Ă©tais jamais passĂ© par l’Estaque. La vue depuis le train a Ă©tĂ© trĂšs agrĂ©able. Nous Ă©tions plusieurs passagers, Ă  activer pathĂ©tiquement nos appareils photos pour prendre des clichĂ©s de la vue Ă  travers la vitre. Mais il me reste un petit fond de dignitĂ© et je garderai ces photos pour moi. 

AprĂšs avoir discutĂ© de Marseille, de Lyon et d’autres sujets avec elle et son mari, C m’a emmenĂ© Ă  Carry le Rouet qu’elle m’a fait dĂ©couvrir ( merci encore!). 

 

A Carry Le Rouet avec C.

 

 

 

 

 

 

 

Carry Le Rouet.

 

Il nous restait encore quelques jours et PĂ©pita, mon amie qui a quittĂ© Paris il y a une vingtaine d’annĂ©es pour revenir vivre Ă  Marseille, Ă©tait dĂ©sormais de repos Ă  la fin de la semaine. Alors que j’Ă©tais parti pour Ensues la Redonne, PĂ©pita a emmenĂ© ma compagne et notre fille en vadrouille. Je les ai retrouvĂ©es en fin d’aprĂšs-midi. Ce qui m’a permis de prendre le bus et de revoir la corniche que j’avais dĂ©couverte pour la premiĂšre fois avec S. il y a plus de vingt ans.

Le long de la corniche. Au bout Ă  gauche, le cercle des nageurs de Marseille par oĂč est passĂ©e et oĂč se trouve une partie de l’Ă©lite de la natation française ( Alain Bernard, Camille Lacourt….). Il est possible d’y avoir accĂšs en tant que pratiquant “lambda”, moyennant si j’ai bien retenu, deux cooptations, 1700 euros d’adhĂ©sion la premiĂšre annĂ©e + 1700 euros.

 

PĂ©pita m’a donnĂ© rendez-vous prĂšs de la statue de David. Cela me parlait. Il y a plusieurs annĂ©es, j’avais passĂ© quelques nuits dans l’auberge de jeunesse qui se trouve un peu plus loin vers les calanques. A cette Ă©poque, PĂ©pita vivait encore Ă  Paris.

 

En attendant de retrouver PĂ©pita, ma compagne et notre fille, j’ai regardĂ© “David”. Il m’a fait penser Ă  quelqu’un qui s’Ă©tait statufiĂ© Ă  force d’ĂȘtre laissĂ© en plan et d’attendre que quelqu’un accepte de l’emmener quelque part. Ne te laisse pas faire, David ! La premiĂšre station de bus n’est pas loin. 

AprĂšs nous ĂȘtre retrouvĂ©s, nous sommes allĂ©s nous asseoir au bord de la mer.

 

 

David Ă©tait encore au mĂȘme endroit la derniĂšre fois que je l’ai regardĂ©. Mais il a peut-ĂȘtre le pouvoir de revĂȘtir plusieurs formes.

 

Marseille.

 

David, le bĂ©nĂ©vole, ramassait maintenant les dĂ©tritus laissĂ©s sur la plage. Une femme est venue l’aider. Notre fille aussi. Je l’ai laissĂ©e faire un petit peu puis je l’ai appelĂ©e et lui ai expliquĂ© que c’Ă©tait bien. Mais qu’il fallait qu’elle arrĂȘte car elle ramassait tout avec ses mains alors que David, lui, portait des gants et avait une pince. Je me suis abstenu de dire Ă  notre fille que j’estimais, aussi, que c’Ă©tait aux adultes qu’il revenait d’abord de prendre ce genre d’initiative et de responsabilitĂ© avant de s’en dĂ©charger sur des enfants. Ensuite, j’ai expliquĂ© Ă  David la raison pour laquelle j’avais appelĂ© notre fille. Ce qu’il a trĂšs bien compris. 

Marseille, hĂŽpital de la Timone.

 

En rentrant peut-ĂȘtre, ou en repartant le lendemain, nous sommes passĂ©s devant l’hĂŽpital de la Timone. L’hĂŽpital n’est pas un lieu de vacances et nous sommes simplement passĂ©s devant. Mais ça faisait des annĂ©es que j’entendais parler de cet hĂŽpital et, lĂ , il Ă©tait prĂšs de nous.

 

Au “dessus” de Cassis.

 

 

Nous aurions pu nous rendre Ă  Cassis. Mais je n’avais pas envie de m’y rendre mĂȘme si PĂ©pita nous a dit que c’Ă©tait trĂšs joli. Et, aussi trĂšs touristique. Or, nous Ă©tions un samedi.

Au “dessus” du vide. A notre arrivĂ©e, deux alpinistes venaient de terminer leur ascension. Ils m’ont rĂ©pondu que cela s’Ă©tait trĂšs bien passĂ© et qu’il faisait “limite” trop chaud.

 

 

Couple assis au dessus de Cassis.

 

 

Je préférais aller à La Ciotat.

La Ciotat.

 

 

Chaque fois que j’Ă©tais venu Ă  Marseille, je n’avais jamais eu l’envie d’y aller. Mais cette fois, j’avais particuliĂšrement envie. Peut-ĂȘtre parce-que je l’avais aperçue lors de notre trajet en train pour Toulon. Egalement pour le son du nom de cette ville. L’idĂ©e que la ville ait perdu de son faste Ă©conomique m’attirait d’autant plus. Ainsi que le fait que le compagnon de PĂ©pita, Marseillais, et PĂ©pita nous disent soit mĂ©connaĂźtre cette ville ou y ĂȘtre allĂ©e il y a plusieurs annĂ©es. 

 

 

En arrivant Ă  la Ciotat, PĂ©pita m’a rappelĂ© qu’elle Ă©tait aussi la ville des FrĂšres LumiĂšre, ceux qui avaient inventĂ© le cinĂ©ma. ça m’a d’autant plus donnĂ© envie d’ĂȘtre lĂ  et d’aller voir ce qui restait de cette Histoire.

 

 

 

 

Le cinĂ©ma LumiĂšre, la photo des frĂšres LumiĂšres, le dĂ©corum, pour nous, c’Ă©tait bon ! C’Ă©tait lĂ  que ça s’Ă©tait passĂ©. Voir le dernier Terminator Ă  l’affiche du cinĂ©ma des FrĂšres LumiĂšre Ă©tait un dĂ©tail trĂšs amusant.

 

Heureusement, PĂ©pita a eu le rĂ©flexe d’entrer dans le cinĂ©ma et de demander aux employĂ©s prĂ©sents s’il Ă©tait possible de le visiter. Ils ( une femme et un homme) nous ont rapidement dĂ©trompĂ© : auparavant, cent ans plus tĂŽt, cet endroit Ă©tait une halle. Le vĂ©ritable cinĂ©ma oĂč les frĂšres LumiĂšre avaient marquĂ© l’Histoire du cinĂ©ma se trouvait ailleurs dans la ville.

 

La Ciotat.

 

PĂ©pita s’est rendue Ă  l’office du tourisme pour s’informer. Puis, en passant, nous avons achetĂ© du vrai savon de Marseille de la marque SĂ©rail. Ensuite, nous sommes repartis chercher le “vrai” cinĂ©ma des frĂšres LumiĂšre.

 

La Ciotat.

 

 

Ma compagne venait de me dire : ” ça fait drĂŽle de voir encore les traces de vie dans ces appartements” et de s’Ă©loigner. Je commençais Ă  prendre des photos de cet endroit lorsqu’une femme s’est arrĂȘtĂ©e sur un petit vĂ©lo, type vĂ©lo pliable. Elle m’a demandĂ© avec sympathie si j’Ă©tais de la Ciotat. Je lui ai rĂ©pondu non mais qu’est-ce que j’en savais, finalement, au vu de mon intĂ©rĂȘt soudain pour La Ciotat. En sortant un petit appareil photo, la dame, d’une soixantaine d’annĂ©es, m’a expliquĂ© que c’Ă©tait une partie de l’Histoire de la ville qui partait. Et tout ça, pour construire ” un hĂŽtel 36 Ă©toiles !”. Elle m’a racontĂ© qu’enfant, il y a 40 ans ( ou plus), elle s’Ă©tait rendue dans ce thĂ©Ăątre. Et, aussi qu’il y a encore peu, cette caserne de pompiers Ă©tait active. Elle envisageait d’envoyer ensuite ses photos Ă  des amis et de leur dire :

“VoilĂ , ce que c’est devenu !”. 

La dame Ă©tait engageante et j’aurais pu rester discuter un peu plus avec elle. J’ai nĂ©anmoins pris congĂ©. Notre fille est venue me chercher en courant. Ma propension Ă  prendre des photos faisait que j’Ă©tais rĂ©guliĂšrement distancĂ© et elle s’inquiĂ©tait que je me perde. 

 

C’est lĂ  oĂč ça s’est passĂ© avec les frĂšres LumiĂšre.

 

Voici le vĂ©ritable endroit oĂč les frĂšres LumiĂšre ont fait parler d’eux. L’endroit est assez dĂ©cevant extĂ©rieurement et nous nous sommes demandĂ©s si l’on nous cachait quelque chose. Mais un des employĂ©s nous a confirmĂ© que c’Ă©tait bien-lĂ . Chaque mercredi et chaque samedi, Ă  15h, ( il Ă©tait alors plutĂŽt 17h), a lieu une visite guidĂ©e et les piliers d’origine ont Ă©tĂ© conservĂ©s. L’employĂ© a ajoutĂ© que l’on “sent” , Ă  l’intĂ©rieur du cinĂ©ma, que le lieu a une histoire. Nous aurions pu entrer en allant Ă  la sĂ©ance de 20h mais il nous fallait rentrer.

A dĂ©faut de sĂ©ance cinĂ©ma et de visite, nous avons un peu profitĂ© de la terrasse extĂ©rieure qui donne vue sur la mer, de l’autre cĂŽtĂ© de la rue. J’ai aussi regardĂ© la programmation que l’employĂ© m’a confirmĂ© ĂȘtre du cinĂ©ma d’auteur en version originale.

 

La Ciotat.

Oui, ça donnait envie de revenir Ă  La Ciotat. PĂ©pita, elle-mĂȘme, a Ă©tĂ© agrĂ©ablement surprise par cette visite de la ville.

 

Avant de rentrer, nous sommes allĂ©s nous tremper les pieds dans l’eau. A l’entrĂ©e d’un club de plongĂ©e, dans le centre-ville, j’avais lu que la tempĂ©rature Ă©tait Ă  vingt degrĂ©s. Nous avons fait l’erreur Ă©tonnante en venant Ă  Marseille de laisser nos maillots de bain chez nous. Mais en dĂ©finitive, ce sĂ©jour nous a bien plu alors nous reviendrons. D’autant que ma compagne a prĂ©fĂ©rĂ© Marseille Ă  Lille ( Lille J + 4). Notre fille, elle, a aimĂ© les deux villes. 

 

 

Franck Unimon.

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Marseille, octobre 2019

 

Marseille, octobre 2019

 

J’avais une vingtaine d’annĂ©es lorsque j’ai dĂ©couvert Marseille. C’était aprĂšs un sĂ©jour Ă  Edimbourg.

 

Je me persuadais d’ĂȘtre plus original et plus libre que la moyenne en suivant pourtant, Ă  quelques dĂ©tails prĂšs, le mĂȘme parcours que tout le monde. J’avais peur de l’engagement, du sida et du chĂŽmage.

 

Pour moi, Marseille Ă©tait une ville idĂ©ale car elle Ă©tait Ă  premiĂšre vue compatible avec mes clichĂ©s : Le sud, l’accent, la sensualitĂ©, le soleil, la mer. Avant elle, des annĂ©es auparavant, j’avais rĂȘvĂ© de New-York et ça m’était passĂ©. Il y avait aussi eu Grenoble. Ça m’était aussi passĂ©. Comme pays, mon sĂ©jour un peu plus tard au Japon allait ĂȘtre un acmĂ© et aussi une rupture avec une partie de mon passĂ©. 

 

A l’arrivĂ©e, mon histoire avec Marseille ne se fit pas. Aujourd’hui, si je suivais mon envie de vivre dans une ville de province en France, ce serait plutĂŽt en Bretagne ou dans les Hauts de France.  

NĂ©anmoins, et cela m’avait pris du temps, mais j’avais fini par aimer Marseille malgrĂ© tout. Marseille exige certainement du temps pour ĂȘtre aimĂ©e.

 

C’est une amie revenue vivre Ă  Marseille il y a bientĂŽt une vingtaine d’annĂ©es qui m’a rappelĂ© il y a quelques mois que je pouvais revenir, cette fois avec femme et enfant. Son invitation tenait toujours et je l’avais oubliĂ©e.

 

 

 

J’ai donc retrouvĂ© la gare de Marseille St-Charles. Je n’avais pas d’attentes particuliĂšres hormis le fait de revoir le Vieux-port, Notre Dame de la Garde ainsi que cette amie, son compagnon, et une ancienne collĂšgue venue s’installer dans la rĂ©gion avec son mari et leurs enfants.

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Franck Unimon, mercredi 23 octobre 2019.

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Lille J + 4

Oeuvre de l’artiste Iwy Lahcen

 

 

 

 

 

 

Lille J + 4

 

 

Notre sĂ©jour Ă  Lille s’est terminĂ© dimanche. Lille Ă©tait nouvelle pour nous, en couple avec enfant. Nous n’attendions rien de particulier de Lille. Nous avions eu de diffĂ©rents bons Ă©chos depuis des annĂ©es. Mais elle Ă©tait restĂ©e cette ville secondaire dans nos pensĂ©es : Trop proche. A une heure de Paris en TGV. Trop au Nord. Et aussi trop loin de la mer et de la montagne. MĂȘme si « Lille, c’est pratique pour aller ensuite Ă  Amsterdam, en Belgique ou Ă  Londres ». Et puis, « La Grande braderie de Lille
 ».

Six nuits sur place ont Ă©tĂ© insuffisantes pour Ă©chapper Ă  cet effet secondaire de Lille : Cette ville nous a beaucoup plu. Devant Bordeaux et Rennes. C’en est mĂȘme suspect. TrĂšs suspect. Qu’est-ce qu’on nous a cachĂ© ?

Cette ville nous a sûrement caché quelque chose.

Dans Lille-centre prĂšs de la rue de la Monnaie ou dans la rue de la Monnaie.

 

Essayons donc d’ĂȘtre mĂ©thodiques : durant cette petite semaine Ă  Lille oĂč nous avons effectuĂ© tous nos dĂ©placements en transports en commun ou en marchant, il a fait beau la plupart du temps. Nous sommes bien-sĂ»r allĂ©s dans les « vannes » Ă  touristes. Dans les « bons » coins. En semaine Ă  partir du lundi et aux heures creuses. Et de jour. Nous n’avions pas de raison particuliĂšre d’aller effectuer des selfies nocturnes en famille dans certaines sphĂšres sensibles a priori situĂ©es-concentrĂ©es au « sud » de Lille.

 

 

NĂ©anmoins, mes perceptions sur cette ville ont assez peu variĂ© depuis notre retour. On sent Ă  Lille un hĂ©ritage historique particulier. Je le dis parce-que je l’ai lu :

Cette ville a morflĂ© Ă  chaque fois durant les deux Guerres Mondiales du 20 Ăšme siĂšcle. Son patrimoine picard et flamand ainsi que les diverses immigrations ont aidĂ© Ă  sa reconstruction et Ă  son impulsion actuelle. La naissance sur son sol de Charles de Gaulle a fait de cette ville une terre Gaulliste. Et il m’a fallu ce sĂ©jour pour mieux comprendre Ă  travers une ou deux plaques de commĂ©moration comme, pour Pierre Mauroy, Maire de Lille en 1981, cela avait dĂ» ĂȘtre une trĂšs forte victoire politique, personnelle et symbolique d’ĂȘtre le premier Premier Ministre du prĂ©sident socialiste François Mitterrand, un demi-siĂšcle aprĂšs LĂ©on Blum.

 

 

MĂȘme si, ensuite, Pierre Mauroy avait dĂ» laisser sa place de Premier Ministre et que peu Ă  peu, le parti socialiste de François Mitterrand s’était rĂ©vĂ©lĂ© moins « beau » que ce qu’il avait promis d’ĂȘtre.

 

 

En se dĂ©plaçant dans le centre de Lille et ses quartiers les plus emblĂ©matiques, on perçoit la volontĂ©- socialiste ?- depuis des annĂ©es, de faire de cette ville un essaim d’horizons. Par ses deux gares Ă  TGV, bien-sĂ»r, Lille-Europe et Lille-Flandre (une station de mĂ©tro ou dix minutes de marche Ă  pied les sĂ©parent). Par son mĂ©tro qui, s’il est moins dense que le mĂ©tro parisien, est bien pratique couplĂ© Ă  ses autres moyens de transports en commun. Et par ses infrastructures, Ă©tudiantes, commerçantes


 

Le sens de l’accueil lillois s’est confirmĂ© Ă  plusieurs reprises. Mais il faut aussi savoir se rappeler lorsqu’on s’attĂšle Ă  critiquer le mĂ©pris parisien que Lille et sa rĂ©gion sont nettement moins peuplĂ©es que Paris et ses villes de banlieue. Par ailleurs, ce samedi vers 18h, j’ai briĂšvement fait l’expĂ©rience de remonter la rue Esquermoise Ă  une heure de grande affluence. J’y ai Ă©tĂ© bousculĂ©- Ă  l’épaule- sans mĂ©nagement et sans un regard par une femme d’un certain Ăąge qui m’a semblĂ© faire partie de ce grand troupeau qui allait se vider vers le « Vieux-Lille ».

Dans le Vieux-Lille.

 

 

A dĂ©faut de pouvoir nous rendre sur le marchĂ© de Wazemmes (un des plus grands de France) quelques heures plus tĂŽt, nous nous Ă©tions rabattus sur ses Halles le samedi midi au mĂȘme endroit.

Les Halles de Wazemmes ce samedi. Le marchĂ© a lieu les mardis, jeudis et dimanches. Il semblerait qu’il soit plus beau les jeudis et les dimanches.

 

Les Halles de Wazemmes sont elles ouvertes du mardi au dimanche comme indiqué.

 

Les Halles de Wazemmes est/sont un lieu trĂšs agrĂ©able, entourĂ© de bĂątiments qui, dĂ©jĂ , montraient une ville de Lille moins Ă©panouie mĂȘme si ce quartier, en raison de sa mobilisation artistique et culturelle, ferait partie des quartiers qui « montent » Ă  Lille.

 

 

 

En sortant du mĂ©tro, des affiches annonçaient la manifestation du 20 juillet – Ă  Paris- en mĂ©moire d’Adama TraorĂ©.

 

 

Cependant, dans ce quartier de Wazemmes, il y’avait de la vie et une ambiance paisible.

 

Ensuite, notre passage Ă  Roubaix avait Ă©tĂ© assez dĂ©primant. Une ou deux semaines avant nos vacances Ă  Lille, j’avais croisĂ© deux jeunes de Roubaix prĂšs de la rue Montorgueil, Ă  Paris. Lorsque je leur avais demandĂ© ce qu’il y’avait Ă  voir ou Ă  faire Ă  Roubaix, les deux jeunes, d’une vingtaine d’annĂ©es, m’avaient rĂ©pondu stoĂŻquement :

« Il n’y’a rien Ă  Roubaix
 ».

 

 

J’avais alors tentĂ© : « Et la piscine de Roubaix ? ». AssurĂ©ment, ils savaient de quoi je parlais mais ça les concernait trĂšs peu. Le musĂ©e de la Piscine de Roubaix a une trĂšs bonne cĂŽte y compris Ă  Paris.

 

Je voulais absolument y aller pour l’exposition consacrĂ©e Ă  l’AlgĂ©rie. J’avais simplement oubliĂ© que cette exposition s’était terminĂ©e le 2 juin de cette annĂ©e. Nous y sommes nĂ©anmoins allĂ©s car c’était un endroit « oĂč aller » lorsque l’on est Ă  Lille. Et les photos aperçues de la piscine de Roubaix m’avaient donnĂ© envie. Ainsi que l’exposition de l’artiste ISE.

 

 

ça m’a fait tout drĂŽle, en sortant du mĂ©tro, non loin de la gare de Roubaix, de voir ces rues dĂ©sertes et ces commerces fermĂ©s un samedi, vers quatorze heures. J’ai pensĂ© Ă  ce que j’avais pu entendre dire de Detroit ( aux Etats-Unis), ville coulĂ©e Ă©conomiquement et socialement par la crise et la fermeture des usines automobiles. MĂȘme si certains projets en particulier Ă©cologiques s’y dĂ©velopperaient. En nous rapprochant de la piscine de Roubaix, un peu plus bas, une statue commĂ©morait celles et ceux de Roubaix qui s’étaient, de par le passĂ©, sacrifiĂ©s.

Au fond à gauche, la statue à la mémoire des martyrs de la résistance.

 

Je me suis dit que cela devait ĂȘtre ça : Ă  un moment de son histoire, Roubaix, qui est Ă  16 stations de mĂ©tro de Lille soit Ă  une vingtaine de minutes, et sa population avaient Ă©tĂ© sacrifiĂ©s et beaucoup de monde, ici, avait dĂ©cidĂ©ment beaucoup de mal Ă  s’en remettre.

 

Le musĂ©e de La piscine de Roubaix a Ă©tĂ© une espĂšce d’oasis. Nous y avons aussi sans doute croisĂ© autant de personnes que dans les rues de Roubaix.

 

 

 

 

 

Buste de jeune fille, oeuvre en marbre et lapis-lazuli rĂ©alisĂ©e en 1889 par l’artiste Jean Dampt.

 

 

 

 

 

 

En sortant de la piscine de Roubaix, nous nous dirigions vers un « commerce » oĂč l’on pouvait ĂȘtre susceptible d’acheter du linge de maison de bonne qualitĂ©. AprĂšs avoir dĂ©passĂ© un terrain de basket oĂč quelques jeunes jouaient. Le terrain de basket Ă©tait derriĂšre le musĂ©e de la piscine.

Je m’étais demandĂ© si ces jeunes qui jouaient au basket en plein soleil Ă©taient allĂ©s une seule fois se mettre Ă  l’ombre au musĂ©e de la Piscine. Par expĂ©rience, je sais que l’on peut multiplier pendant des annĂ©es nos regards sur un lieu « prestigieux » et vecteur d’avenir et s’en soustraire car on le trouve trop abstrait. MĂȘme s’il est ouvert au plus grand nombre et Ă  l’addition des chances.

 

 

Nous nous Ă©tions Ă©loignĂ©s d’une bonne centaine de mĂštres de ce terrain de basket quand j’ai entendu plusieurs coups de klaxon suivis de : « HĂ©, NĂ©gro ! ». Un angle de mur et plusieurs mĂštres me sĂ©paraient de celui qui appelait. Estimant que cette personne devait sĂ»rement s’adresser Ă  quelqu’un d’autre, aprĂšs une ou deux secondes, sans mĂȘme me retourner, j’ai donc repris ma marche. Ça ne pouvait pas ĂȘtre moi. Et puis, j’ai entendu deux hommes qui se parlaient, contents de se revoir.

 

 

Il nous a fallu plus de temps pour aller jusqu’au magasin de linge de maison que pour en repartir.

 

 

Une ouvriĂšre trĂšs aimable m’a ouvert la porte puis est retournĂ©e Ă  son atelier. Je la voyais comme elle me voyait Ă  travers deux fenĂȘtres ouvertes. J’ai regardĂ© les serviettes. Et d’une, toutes ces serviettes Ă©taient laides avec cette inscription « La piscine ». Et de deux, cela me mettait trĂšs mal Ă  l’aise de dĂ©ranger cette ouvriĂšre qui, si elle bĂ©nĂ©ficiait sans doute de meilleures conditions de travail qu’ailleurs, me donnait l’impression de remplir ainsi deux fonctions. Nous sommes trĂšs vite repartis. Bien-sĂ»r, Roubaix n’est pas Lille. Et le Maroilles n’est pas le camembert. Et, Bien-sĂ»r, Ă  Roubaix comme Ă  Lille, il y’a des personnes pleines d’énergie et qui s’en sortent. A notre arrivĂ©e Ă  Roubaix, il s’était mis Ă  pleuvoir et il faisait assez gris. Lorsque nous sommes sortis de la piscine de Roubaix, il avait arrĂȘtĂ© de pleuvoir. Et il y’avait un trĂšs beau ciel bleu. A la gare, un homme nous a dit qu’il n’y’avait pas de train aujourd’hui. Alors, nous sommes repartis comme nous Ă©tions arrivĂ©s. Par le mĂ©tro.

 

Je suis descendu Ă  la station Rihour oĂč j’ai vĂ©cu un peu le centre de Lille un samedi en fin d’aprĂšs-midi, Ă  une heure d’affluence. Avant notre dĂ©part le lendemain, je voulais faire quelques derniers achats de pĂątisseries. J’ai eu de la chance : j’ai obtenu la derniĂšre brioche sucrĂ©e et le dernier pot de glace Ă  la vanille de 500 ml chez MĂ©ert oĂč des gens faisaient dĂ©sormais la queue tandis que dans la rue des passants lorgnaient sur la vitrine.

 

Juste derriĂšre moi, une femme arrivait trop tard pour acheter sa brioche sucrĂ©e. L’employĂ© a fait un peu d’humour : « Faites monter les enchĂšres
 ».

 

 

 

Devant moi, un couple de jeunes (re)faisait l’expĂ©rience de se sentir des personnalitĂ©s importantes en commandant des pĂątisseries pour eux et leurs amis. Chez le pĂątissier Alex Croquet, j’ai eu la chance d’acheter la derniĂšre ensaimada.

 

 

 

Puis, je me suis fait un peu secouer par une femme-bovidĂ© en retournant au mĂ©tro. J’ai nĂ©anmoins rĂ©ussi Ă  retourner Ă  notre appartement sans me faire encorner.

 

A Lille et dans ses environs, nous n’avons pas pu prendre le temps d’aller dĂ©couvrir la gare St Sauveur, le marchĂ© de Wazemmes, les PrĂ©s de Hem, le MusĂ©e de l’Air ainsi que sa vie nocturne. Sa cĂ©lĂšbre grande braderie a lieu « le premier week-end du mois de septembre ». La ville de Lille possĂšde sans aucun doute encore bien d’autres attraits.

 

Cet article clÎture mes portraits de Lille démarrés dans mes articles précédents Lille-Jour 1, PremiÚres impressions lilloises, Lille. TroisiÚme portrait et Lille, vendredi 19 juillet 2019.

 

Franck Unimon, ce jeudi 25 juillet 2019.

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Lille, vendredi 19 juillet 2019.

Dans le Vieux-Lille. A quelques rues, se trouve la maison natale de Charles de Gaulle.

 

 

Hier encore, en apprenant oĂč je passais mes vacances, mon interlocuteur, alors au Cap Ferret, m’a rĂ©pondu :

” Lille, c’est bien. Mais je prĂ©fĂšre ĂȘtre prĂšs de la mer”. Je ne peux pas lui en vouloir. Etre aux abords de la mer, dessus ou dessous, cela fait de nous des libellules du possible.

Mais Lille nous plait beaucoup. Et nous allons continuer de profiter encore – un peu- de notre bulle “lilloise” pour apposer d’autres photos qui sont bien-sĂ»r les fenĂȘtres que nous choisissons d’ouvrir.

Cet article est la suite des articles Lille-Jour 1 , PremiÚres impressions lilloises et Lille. TroisiÚme portrait.

 

Au fond, le palais des beaux-arts.

 

Un danseur répÚte ses pas.

 

 

L’Ă©cole supĂ©rieure de journalisme de Lille, trĂšs rĂ©putĂ©e.

 

AprĂšs l’enseigne MĂ©ert, cela a Ă©tĂ© un plaisir particulier de tomber par hasard sur le magasin de chaussures La Botte Chantilly et d’y entrer pour la premiĂšre fois. MĂȘme si j’en suis ressorti les mains vides.

 

Dans la rue Esquirmoise ou prĂšs de la rue Basse, j’ai aperçu un passage qui n’a l’air de rien et que je n’avais pas remarquĂ© les autres fois. En le prenant, je me suis trouvĂ© dans cet endroit. En poursuivant, j’ai fait d’autres “dĂ©couvertes”.

 

Iwy Lahcen est l’auteur de cette oeuvre.

 

 

Oeuvre d’Iwy Lahcen.

 

Je n’avais pas entendu parler de cet endroit. Mais je me suis aussitĂŽt dit que j’Ă©tais bien tombĂ©.

 

En outre, Ă  quelques jours prĂšs, nous n’aurions pas pu en profiter.

 

 

 

 

 

 

 

Franck Unimon, ce vendredi 19 juillet 2019.

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Lille. TroisiĂšme portrait

 

 

 

Lille. TroisiĂšme portrait.

Une des sorties possibles de la gare Lille-Europe en se dirigeant vers la gare Lille-Flandre, vers le centre-ville et le vieux Lille.

 

En allant vers la gare Lille-Europe.

 

C’est dans cette rue que nous avions croisĂ© les deux jeunes qui nous avaient recommandĂ© le restaurant ” Les 3 Brigands de Di Napoli”, rue St-Etienne. ( Mon article Lille-Jour 1 )

 

Dans le quartier St-Maurice.

 

 

 

 

C’est le journal qui m’a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© comme Ă©tant celui de rĂ©fĂ©rence concernant Lille.

 

A la Vieille Bourse de Lille.

 

A portée de voix de la place du Général de Gaulle.

 

 

Le long du quai du Wault.

 

Le Quai du Wault avec le coup d’oeil du soleil.

 

Un documentaire vu Ă  Paris avant notre dĂ©part pour Lille. J’espĂšre le chroniquer bientĂŽt ainsi que  Le Chant de la ForĂȘt et  Parasite.

 

Un incontournable. Je n’en n’avais jamais mangĂ©.

 

AprĂšs ĂȘtre descendus au terminus de la ligne 1 du mĂ©tro ( arrĂȘt CHU-EurasantĂ©), nous avons pris un car ( frĂ©quence : environ un car par heure). Vingt minutes plus tard, ce car ( le 229) nous a dĂ©posĂ© prĂšs du parc Mosaic. ConstituĂ© d’aires ludiques pour les enfants et les familles, le parc Mosaic aspire au rassemblement des cultures, Ă  la (re)connaissance de la nature ainsi qu’aux bienfaits de l’Ă©cologie. Nous sommes alors Ă  une dizaine de kilomĂštres de Lille. Les trois photos suivantes ont Ă©tĂ© prises au parc Mosaic.

 

 

 

 

 

 

 

 

Franck Unimon, ce jeudi 18 juillet 2019.

 

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PremiĂšres impressions lilloises

 

 

 

 

 

          PremiÚres impressions lilloises

 

 

Hier en dĂ©but d’aprĂšs-midi, nous venions de descendre du TGV Ă  la gare de Lille-Europe lorsque nous sommes passĂ©s Ă  cĂŽtĂ© d’une file de gens. Ils attendaient pour partir Ă  Londres. La proximitĂ© de Lille avec Londres a aussitĂŽt Ă©tĂ© trĂšs concrĂšte. Un employĂ© de la gare, un noir en tenue de vigile portant chasuble orange, s’assurait que tout le monde Ă©tait bien dans la file. L’ambiance Ă©tait dĂ©tendue. Ces personnes dans la file d’attente, cela aurait pu ĂȘtre nous souhaitant effectuer un sĂ©jour Ă  Londres.

 

Quelques mĂštres plus loin, ce sont deux hommes de mĂ©nage « barbus » qui nous ont confirmĂ© la sortie Ă  prendre pour nous rendre dans le centre-ville. L’un des deux, montĂ© sur son vĂ©hicule de nettoyage, nous a obligeamment renseignĂ©.

 

AprĂšs avoir dĂ©jeunĂ© au restaurant Les 3 Brigands de Napoli, nous avons marchĂ© jusqu’au logement que nous avons louĂ© pour ces quelques jours Ă  Lille. Le tĂ©lĂ©phone de ma compagne indiquait :

« Trente et une minutes de marche ». Aller dans le centre-ville nous avait éloigné.

« A dix minutes de la gare Lille-Europe » affirmait sur le site la premiĂšre annonce de notre « logeur ». Mais je suis tombĂ© sur une autre annonce nous informant que nous Ă©tions Ă  « Quinze minutes de la gare Lille-Europe ». Sourire complice de ma compagne en l’apprenant :

Il est plus attractif de présenter son appartement à dix minutes.

En revenant sur nos pas, nous sommes passĂ©s par la rue Pierre Mauroy. ParticularitĂ© lilloise. DĂ©couvrir ce nom de rue m’a rappelĂ© les premiĂšres annĂ©es euphoriques du gouvernement socialiste entre 1981 et 1983. Pierre Mauroy, alors Premier Ministre de François Mitterand, Ă©tait Ă©galement maire de Lille ( il l’a Ă©tĂ© de 1973 Ă  2001).

Le TGV est « arrivĂ© » Ă  Lille en 1993. NĂ©anmoins, pendant des annĂ©es, cette ville a Ă©tĂ© uniquement un nom pour moi. Une ville connue pour sa Grande Braderie que je ne connais pas. En 1993, j’étais sans doute encore trop sĂ©duit par le sud de la France comme, plus jeune, on peut Ă©galement ĂȘtre fascinĂ© par New-York et les Etats-Unis au dĂ©triment du reste du monde. J’étais aussi davantage attirĂ© par un pays comme l’Ecosse oĂč j’avais effectuĂ© un premier sĂ©jour en 1990.

Martine Aubry, l’ancienne Ministre, m’évoquait aussi Lille. Mais si Pierre Mauroy m’avait d’abord inspirĂ© une certaine sympathie puis l’image d’un homme politique dĂ©passĂ©, Martine Aubry, elle, bien qu’étant la Ministre des « 35 heures » me laissait l’impression d’une politicienne autoritaire, de plus en plus isolĂ©e, et aigrie. Bien-sĂ»r, je crois qu’il est assez rare que la personnalitĂ© d’une figure politique d’un pays ou d’une rĂ©gion incite Ă  venir y faire du tourisme.

Lille est nĂ©anmoins devenue une personne frĂ©quentable il y’a bientĂŽt une vingtaine d’annĂ©es : Une collĂšgue-amie venait de cette ville et, tous les week-end, pratiquement, celle-ci retournait dans son bercail lillois. Les Champs ElysĂ©es et Lille semblaient alors ĂȘtre les principales attaches de sa vie. Les Champs ElysĂ©es/ Lille, Lille/ Les Champs ElysĂ©es. Aujourd’hui, et depuis des annĂ©es, je crois qu’elle s’est un peu guĂ©rie de cette folie.

On comprend un peu mieux une personne en voyant oĂč elle habite.

Je n’ai pas vu grand chose de Lille. Mais c’est ce que je me suis dit hier en marchant dans certaines rues de Lille Ă  notre arrivĂ©e. Ces maisons de ville et ces petits bĂątiments que nous avons aperçus m’ont rappelĂ© ce passĂ© « ouvrier » de Lille. MĂȘme si cette architecture peut dĂ©jĂ  faire penser Ă  certains quartiers anglais oĂč peut subsister, aussi, un certain passĂ© ouvrier. Non loin de lĂ  oĂč nous sommes logĂ©s se trouve la rue de la Briqueterie. Ce monde fait de briques Ă©voque celui de l’ouvrier.

Je m’étais dĂ©ja fait cette mĂȘme remarque la veille, ce dimanche 14 juillet, en plein Paris :

 

On comprend un peu mieux une personne en voyant oĂč elle habite.

 

 

 

Le métro nous met à cinq minutes du centre-ville de Lille.

 

 

 

Ce dimanche 14 juillet, Ă  Paris, pour le travail, j’étais parti faire quelques courses. Un peu de nourriture pour « amĂ©liorer l’ordinaire », des cigarettes ainsi que le journal Les Ă©chos pour un patient-client. Il faisait beau lorsque j’étais sorti du service oĂč j’effectuais un remplacement. En passant, j’ai regardĂ© certaines de ces personnes attablĂ©es, avenue des Ternes, avenue de la Grande ArmĂ©e, prĂšs du Palais des CongrĂšs et de la Porte Maillot. RĂ©sident de Nanterre durant mes dix sept premiĂšres annĂ©es, j’ai toujours vĂ©cu en banlieue parisienne. J’ai eu peur de m’installer Ă  Paris lorsque cela aurait Ă©tĂ©- plus facilement- dans mes moyens financiers vingt ans plus tĂŽt. A cette Ă©poque, pour un primo-accĂ©dant Ă  la propriĂ©tĂ© en rĂ©gion parisienne, la norme Ă©tait d’obtenir un crĂ©dit immobilier intĂ©gral ( sans apport) de 15 Ă  20 ans. Et on Ă©tait ( trĂšs) content lorsque l’on obtenait un prĂȘt immobilier Ă  un taux fixe de 3,5% ou 4% hors assurance.  Mais j’ai Ă©tĂ© trop timorĂ©. J’ai peut-ĂȘtre manquĂ© de perspectives. J’ai aussi cru que j’allais me noyer au milieu de trop de perspectives. J’étais sĂ»rement trop prisonnier du ballet de certaines idĂ©es et de certaines craintes comme de celui de certains devoirs aussi. Je suis restĂ© dans cet environnement que je connaissais depuis mon enfance : la banlieue parisienne. Il y’avait et il y’a – aussi- heureusement, des bons cĂŽtĂ©s dans ce lieu de rĂ©sidence. Mais disons que vivre en banlieue parisienne, selon l’endroit oĂč l’on habite, c’est un peu plus prendre le risque d’ĂȘtre dĂ©favorisĂ© pour accĂ©der aux soins, Ă  de bonnes Ă©tudes ou Ă  de bons moyens de transport : pendant une vingtaine d’annĂ©es, j’ai Ă©tĂ© tributaire de la ligne A du RER pour me dĂ©placer de Cergy-Pontoise Ă  Paris. Plusieurs fois, j’ai Ă©tĂ© Ă©tonnĂ© de voir passer devant moi plus de RER Ă  destination de la ville de St-Germain en Laye, une ville pourtant plus proche et sans doute moins peuplĂ©e que les villes de Cergy-PrĂ©fecture, Cergy-St-Christophe ou Cergy-Le-Haut qui me concernaient.

 

 

Le 17Ăšme arrondissement de Paris est un lieu gĂ©ographique assez proche d’Argenteuil, la ville de banlieue- considĂ©rĂ©e comme « populaire » voire assez « pauvre »- oĂč j’habite dĂ©sormais. Mais ce 14 juillet, en regardant un certain nombre de ces personnes croisĂ©es dans le 17Ăšme arrondissement, en terrasse au restaurant , au cafĂ©, ou devant ces immeubles de « prestige », dans un certain cadre de vie plutĂŽt privilĂ©giĂ©, je me suis dit qu’il leur Ă©tait sĂ»rement impossible et impensable d’imaginer ce que peut ĂȘtre la vie vue de certains endroits de banlieue pourtant proches. Je me suis aussi dit que pour certaines de ces personnes, la vie en banlieue est un lieu de perdition sociale et morale. Et, pourquoi pas, mentale !

Gilets jaunes et gilets noirs Ă©taient peut-ĂȘtre pour quelques uns assez semblables Ă  des aborigĂšnes d’Australie ou Ă  des Indiens d’AmĂ©rique consignĂ©s dans des rĂ©serves Ă©loignĂ©es pour raisons sanitaires Ă  des milliers de kilomĂštres de lĂ . Bien-sĂ»r, mon avis, ici, est lapidaire et manque de nuance : on peut ĂȘtre riche, privilĂ©giĂ© ou sembler l’ĂȘtre, ĂȘtre au courant des mouvements sociaux de son quartier, sa rĂ©gion ou de son pays et se sentir parfaitement impuissant devant eux comme devant leurs causes.

On peut aussi ĂȘtre riche, privilĂ©giĂ© ou sembler l’ĂȘtre et militer activement – bien plus activement que moi- pour que le monde change et Ă©volue.

On peut aussi ĂȘtre riche, privilĂ©giĂ© ou sembler l’ĂȘtre, et tout autant souffrir intĂ©rieurement de sĂ©vĂšres dĂ©boires personnels ou familiaux . Le Dr Tempura nous l’avait dit il y’a plusieurs annĂ©es. Et cela est avĂ©rĂ©.

Parmi ces personnes attablĂ©es tranquillement ce 14 juillet, deux ou trois hommes portaient une kippa. Je me suis demandĂ© la raison pour laquelle ils la portaient dans un espace public : Auparavant, lorsque certaines tensions communautaires Ă©taient « moins » vives, avant le 11 septembre 2001, avant les attentats de l’Hyper Cacher et « de » Charlie Hebdo, avant les meurtres de M.M
 , avant le Gang des barbares et la mort d’Ilan Halimi, je ne me serais pas posĂ© cette question. Mais, lĂ , ce 14 juillet 2019, je me suis demandĂ© si ces hommes portaient leur kippa car quelqu’un de leur famille avait servi la France durant la Guerre. Ou si c’était pour honorer l’Histoire de leur famille d’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale depuis les premiers pogroms dont des juifs avaient pu ĂȘtre victimes en passant – comme s’il Ă©tait possible de passer dessus- par la shoah jusqu’à la crĂ©ation de l’Etat d’IsraĂ«l. Je me suis demandĂ©, si, pour ces hommes, porter la kippa ouvertement, revenait au mĂȘme que, pour des Noirs, lever le poing serrĂ©, recouvert d’un gant noir, du « Black Power ». Sauf que nous Ă©tions dans le 17 Ăšme arrondissement, quartier de Paris- et de France- plutĂŽt privilĂ©giĂ©, dĂ©tendu et agrĂ©able, et trĂšs diffĂ©rent d’autres quartiers de Paris et d’ailleurs oĂč dĂ©sert et misĂšre s’associent et se meurtrissent.

 

On peut s’en dire des choses, hein, en effectuant un petit sĂ©jour touristique comme moi Ă  Lille. Je vais me reprendre. Il est 9h10 ce matin. Notre rĂ©sidence est calme. MĂȘme si, tout Ă  l’heure, ma compagne m’a demandĂ© :

« Tu n’as pas entendu le bruit, cette nuit ? Quatre Boum-Boum. Comme si quelqu’un avait tirĂ© avec un fusil ? ». Non, je n’ai rien entendu cette nuit. Notre « rĂ©sidence » est calme.

 

A part, quelques fois, des personnes qui passent dans le couloir devant l’appartement, nous avons entendu notre premiĂšre voiture ce matin vers 8 heures. Chez nous, Ă  Argenteuil, lors de la victoire de l’AlgĂ©rie Ă  la Coupe d’Afrique de Football, quelques jours plus tĂŽt, nous avions eu droit Ă  des cris d’allĂ©gresse et des coups de klaxon en pleine nuit en bas de chez nous. Et mĂȘme sans match de Foot, nous avons assez rĂ©guliĂšrement l’honneur de profiter des goĂ»ts musicaux d’un automobiliste arrĂȘtĂ© au feu rouge. Ou de la joie de futurs mariĂ©s et de leurs invitĂ©s Ă©galement vĂ©hiculĂ©s. Il est nĂ©anmoins bien des endroits calmes Ă  Argenteuil.

Non, cette nuit, je n’ai rien entendu.

Par contre, ce matin, j’ai bien entendu ma fille me reprocher Ă  nouveau d’ĂȘtre devant mon ordinateur et de ne pas pouvoir venir s’asseoir sur mes genoux. Et pourquoi j’écris ?!

Je l’ai aidĂ©e Ă  s’asseoir sur mes genoux et je lui ai expliquĂ© :

« Parce qu’au fur et Ă  mesure de notre voyage, nous allons oublier des choses. C’est vrai que tu me vois souvent en train d’écrire avec mon ordinateur. Mais ça ne m’empĂȘchera pas d’ĂȘtre avec toi et avec maman ». Je me suis alors tournĂ© vers ma compagne qui m’a demandĂ©  :

« Pourquoi tu me regardes ? ». Je me suis à nouveau adressé à notre fille :

« Et toi, qu’est-ce que tu as remarquĂ© depuis que nous sommes arrivĂ©s Ă  Lille hier ? Qu’est-ce qui t’a plu ? ». Ma fille a rĂ©flĂ©chi. Elle se souvient d’avoir vu des statues

 

( je le lui ai soufflĂ©), un petit chien qui aboyait ( je n’ai pas pris de photo du petit chien) . Et, elle trouve que les maisons sont jolies.

Je me fais assez peu d’illusions : ma fille va sĂ»rement se souvenir que lors de notre sĂ©jour Ă  Lille, je passais –tout- mon temps Ă  Ă©crire sur mon ordinateur. Peu importent ces moments que je passerai avec elle et sa mĂšre loin de mon ordinateur et de mes photos et de mes mots. C’est comme ça que ça marche : entre nous et nos enfants. Entre nous et nos parents. Et entre nos enfants et nous.

 

MĂȘme s’il est sĂ»rement moins frĂ©quentĂ©- et un peu plus Ă©troit- que le mĂ©tro parisien, nous avons pris le mĂ©tro lillois Ă  une heure creuse.

 

 

 

“La Voix du Nord”. Cette “phrase” m’intriguait. Je pressentais qu’elle avait une importance particuliĂšre mais je ne trouvais pas. Ma compagne a eu la bonne intuition : La voix du Nord, c’Ă©tait sans doute celle Charles De Gaulle pendant la Seconde Guerre Mondiale. Nous sommes sur la place GĂ©nĂ©ral De Gaulle.

 

Un copain de mon club d’apnĂ©e m’avait parlĂ© de cette enseigne pour ses gaufres. L’enseigne MĂ©ert qui est un des incontournables Ă  Lille. C’est ce qu’il m’a dit il y’a environ deux semaines. J’avais oubliĂ© le nom de cette enseigne et puis nous sommes passĂ©s devant. A la bonne heure. Pas de queue. Rien qu’Ă  la façon d’y entrer, on comprend que l’on est dans un lieu “sĂ©lect” et quelque peu feutrĂ©. Bon, ils ne prennent pas les chĂšques vacances ( j’ai eu besoin de demander) mais ils acceptent les tickets restaurant. J’ai prĂ©fĂ©rĂ© m’acheter une brioche. Mais le bout de gaufre que m’a tendu par ma compagne Ă©tait bon.

 

 

 

 

 

 

Hier en arrivant Ă  Lille, nous avons optĂ© pour la simplicitĂ© en allant acheter du pain Ă  la boulangerie la plus proche de notre “logement”. En apercevant les baguettes de pain, j’ai dĂ» me rendre Ă  l’Ă©vidence : dĂšs le lendemain, nous achĂšterions du pain ailleurs. “Ailleurs”, c’Ă©tait aujourd’hui et c’est dans la boulangerie d’Alex Croquet pas trĂšs loin de l’enseigne MĂ©ert. Il y’a d’autres bonnes boulangeries mais c’est la premiĂšre sur laquelle nous sommes tombĂ©s ce matin en arrivant dans le centre-ville.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A Lille, je m’attendais Ă  uniquement du bĂ©ton. Et nous arrivons lĂ  Ă  environ dix-quinze minutes Ă  pied du centre-ville.

 

 

Je me sens obligĂ© de rappeler que nous sommes venus lĂ  un jour de semaine Ă  une heure oĂč la majoritĂ© des gens est encore au travail. MĂȘme si nous avons croisĂ© quelques coureuses et coureurs ainsi que quelques promeneurs.

 

 

 

 

 

De retour dans le centre-ville, notre déjeuner fut moins vertueux que sur cette photo.

 

 

 

 

 

Une installation faite de “soleils” se tient Ă  la vieille bourse de Lille.

 

 

Un endroit agrĂ©able et Ă©tonnant oĂč tous les jours, de 13h Ă  19h, sauf les lundis, se tiennent des puces ( affiches de films, dvds, livres, bandes dessinĂ©es, magazines, vinyles…).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Franck Unimon, ce mardi 16 juillet 2019.

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Voyage

Lille-Jour 1

Lille-Jour 1

 

« Vous avez Google Maps sur votre téléphone ? ».

 

J’aimerais un jour retourner au Japon. Un collĂšgue m’a ramenĂ© ce thĂ© vert du Japon rĂ©cemment.

 

Nous sommes arrivĂ©s Ă  Lille depuis une quinzaine de minutes et prĂšs de l’OpĂ©ra de Lille, je viens d’accoster deux jeunes en pleine croissance. C’est tout un Ă©tat d’esprit que d’aborder quelqu’un dans la rue afin de lui demander un renseignement. Je le fais encore souvent. Peu importe « l’aide » que nous apportent les nouvelles technologies. Si en voiture, je me laisser volontiers tĂ©lĂ©guider par une boite vocale, piĂ©ton, je recommence Ă  m’adresser aux inconnus que je croise. C’est peut-ĂȘtre une maladie qui sera un jour diagnostiquĂ©e. Car, bien-sĂ»r, Ă  chaque fois, au prĂ©alable, je m’improvise directeur de casting et effectue une « sĂ©lection » avant d’entrer en contact avec l’atmosphĂšre de l’autre : Car Il s’agit d’essayer de deviner Ă  la fois celle ou celui, ou ceux, qui seront susceptibles de se rendre disponibles. Et « compĂ©tents ».

 

Evidemment, en pratique, le taux de rĂ©ussite du premier coup varie beaucoup. Car on « trouve » de tout. Celle ou celui qui n’est pas du coin. Celle ou celui qui est malvoyant et sourd. Celle ou celui qui vous ignore. Celle ou celui qui est du coin mais qui ne connaĂźt pas la rue ou le lieu que vous recherchez. Ce qui est, je crois, de plus en plus frĂ©quent Ă  mesure que l’on se fie aux nouvelles technologies et sans doute au fait, aussi, que l’on s’enferme vite dans les mĂȘmes itinĂ©raires. Nos dĂ©placements sont aussi nos tours d’ivoire. Et, peu Ă  peu, nous regardons peu ou de moins en moins ce qui nous entoure. Finalement. Ne serait-ce que dans un magasin et dans bon nombre d’autres espaces que nous empruntons (les gares par exemple) oĂč notre regard est souvent horizontal et paramĂ©trĂ© par notre but Ă  atteindre et notre obsession de « l’efficacitĂ© ». Tels des joueurs de foot ou de tennis obnubilĂ©s par le camp adverse et le fait de trouver les moyens les plus habiles pour y accĂ©der.

 

Avant de m’adresser Ă  ces deux jeunes, j’ai dĂ©jĂ  questionnĂ© une personne et un couple. Le couple m’a rĂ©pondu ne pas ĂȘtre de la rĂ©gion. Une jeune femme au profil d’étudiante portant des lunettes et un sac de soldes a fait de son mieux pour me rĂ©pondre. Son manque d’assurance m’a Ă©tonnĂ©. M’indiquant un point gĂ©ographique au loin, elle m’a dit que j’aurais peut-ĂȘtre plus de chance en allant par lĂ . C’est en allant « par lĂ  », Ă  une centaine de mĂštres, suivi de ma compagne et de notre fille, que nous sommes arrivĂ©s sur la Grande Place dont, pour l’heure, je n’ai pas encore pris le temps de retenir le nom( la place De-Gaulle). Mais je me souviens de « la Voix du Nord ». Du restaurant Alcide, je crois. De noms de magasins dĂ©sormais rĂ©pandus partout. Et de quelques terrasses oĂč des personnes dĂ©jeunaient. Et d’autres commerces plus loin.

DĂ©jĂ , je crois, j’ai Ă©tĂ© Ă©tonnĂ© de voir aussi facilement des agences de la Banque Postale. Mais ce n’est pas de ça dont j’ai conversĂ© avec les deux jeunes.

 

Les deux jeunes devaient avoir dans la quinzaine et me dĂ©passaient de deux bonnes tĂȘtes. Longilignes, bien Ă©duquĂ©s, ils ont eu l’air de se demander ce qui leur arrivait lorsque je les ai sollicitĂ©s. Il doit ĂȘtre rare qu’un adulte leur demande ce genre d’information. Ils semblaient Ă  la fois un peu pressĂ©s mais aussi dĂ©sireux de rendre service tout en Ă©tant dĂ©sarmĂ©s. J’ai rajoutĂ© un peu de pression en prĂ©cisant : « Surtout pas un Mac Donald ! ». Devant la tĂȘte un peu surprise d’un des deux jeunes, j’ai alors ajoutĂ© : « Vous voyez, les clichĂ©s
 ».

Non, non, m’ont-ils assurĂ©, ils n’étaient pas si pressĂ©s que ça. Et puis, un des deux a pensĂ© Ă  ce restaurant-pizzeria :

Les 3 Brigands di Napoli. Mais comment me dire oĂč ça se trouvait ? Cela semblait assez loin. A une bonne dizaine de minutes. L’autre jeune m’a demandĂ© :

« Vous n’avez pas Google Maps sur votre tĂ©lĂ©phone ? ». J’ai rĂ©pondu : « Si, mais mon tĂ©lĂ©phone est Ă©teint ». Puis, celui qui avait suggĂ©rĂ© l’idĂ©e a localisĂ© le restaurant sur son tĂ©lĂ©phone portable. Le restaurant se trouvait
.Ă  une minute. Mais il ne pouvait pas bien le situer. A part le fait qu’il fallait tourner Ă  droite sur la place et qu’il se trouvait dans une « petite rue ».

 

J’ai ensuite demandĂ© Ă  deux ou trois personnes oĂč se trouvait le restaurant Les 3 Brigands di Napoli. Une dame d’une soixantaine d’annĂ©es s’est mise Ă  rire lorsqu’elle a entendu le nom du restaurant. Comme si c’était une blague et aussi parce qu’il n’y’avait aucune chance pour qu’elle connaisse ce genre d’endroit. Un jeune couple Ă©tait volontaire pour me rĂ©pondre. Mais il s’est trĂšs vite dĂ©couragĂ©. Alors, j’ai continuĂ© Ă  marcher dans la direction supposĂ©e. J’étais Ă  la fois concernĂ© par ma compagne et ma fille qui suivaient quelques mĂštres derriĂšre moi car il Ă©tait un peu plus de 13h30 et nous avions encore nos bagages. Nous marchions depuis prĂšs d’une vingtaine de minutes. D’un autre cĂŽtĂ©, et mon meilleur ami Driss pourrait en tĂ©moigner en souvenir de notre sĂ©jour en Yougoslavie en 1989, je puis par moments marcher sans que le temps pĂ©nĂštre mes pensĂ©es. Comme un fou.

Mais j’ai trouvĂ© la petite rue assez vite. En moins de cinq minutes. J’ai aperçu l’enseigne dans la rue St-Etienne, je crois. L’endroit nous a tout de suite convenus.

 

 

C’Ă©tait trĂšs bien car  je voulais Ă©viter la nasse Ă  touristes ainsi que le rĂ©servoir de Junk food.

Par ailleurs, nous sommes arrivĂ©s Ă  la bonne heure car j’ai peu de mal Ă  croire que Les 3 Brigands di Napoli marche bien question affluence.

 

 

 

Nous avons Ă©tĂ© trĂšs bien reçus dans un restaurant calme comportant quelques clients. Un musicien ( peut-ĂȘtre un saxophoniste) est venu dĂ©jeuner Ă  cĂŽtĂ© de nous quelques plus tard. Il a dĂ©posĂ© l’étui rigide de son instrument prĂšs de lui et a souri en voyant notre fille s’amuser sous la table Ă  la fin du repas.

 

Merci Ă  ces deux jeunes de nous avoir conseillĂ© cet endroit. Et merci Ă  ma compagne et Ă  ma fille de m’avoir suivi.

 

Franck Unimon, ce lundi 15 juillet 2019