Le PrĂ©sident amĂ©ricain Donald Trump envisagerait de fermer les frontiĂšres des Etats-Unis pendant une trentaine de jours en vue de tenter dâattraper le Coronavirus Covid 19 par la chatte. Jâai un petit peu modifiĂ© ce quâune collĂšgue mâa appris ce matin. Mais lâidĂ©e de fermeture des frontiĂšres des Etats-Unis Ă©tait bien lĂ . Sâil mâa Ă©tĂ© pour lâinstant impossible de vĂ©rifier le caractĂšre officiel de cette information, un rapide passage sur le net mâa rappelĂ© que la fermeture des frontiĂšres, pour compenser peut-ĂȘtre une trop grande ouverture de la braguette et de la bouche, fait partie des leitmotiv du prĂ©sident amĂ©ricain. En France, rĂ©cemment, lâĂ©pidĂ©mie du coronavirus Covid 19 et toute lâattention quâelle captive a permis de faire passer la rĂ©forme des retraites en poussant avec le 49.3.
Aux Etats-Unis, peut-ĂȘtre que la peur du Coronavirus Covid 19 permet Ă Donald Trump de pratiquer au passage une certaine forme de protectionnisme Ă©conomique envers la Chine et le reste du monde. Devant ce genre de pensĂ©e et le climat actuel envers le coronavirus Covid 19, on se croirait un peu dans le film Les fils de lâhomme (Children of men) dâAlfonson Cuaron, un film beaucoup trop ignorĂ© que le rĂ©alisateur mexicain avait rĂ©alisĂ© en 2006 plusieurs annĂ©es avant Gravity ( 2013).
Oui, prĂ©ciser la nationalitĂ© dâAlfonson Cuaron a son importance au mĂȘme titre que celle dâAlejandro Inarritu ( Ă©galement mexicain) ou encore de Robert Rodriguez ( AmĂ©ricain dâorigine mexicaine) qui a entre-autres rĂ©alisĂ© rĂ©cemment Alita : Battle Angel ( 2019) inspirĂ© du manga Gunnm crĂ©Ă© par le Japonais Yukito Kishiro au dĂ©but des annĂ©es 1990.
Cuaron, Inarritu et Rodriguez ont au moins en commun de partager des origines mexicaines mais aussi de prescrire un cinĂ©ma qui fait beaucoup de bien Ă lâArt ainsi quâĂ lâĂ©conomie amĂ©ricaine. Pourtant, selon la logique dâun Donald Trump et dâautres dĂ©cideurs et dĂ©cideuses, ils auraient dĂ» rester confinĂ©s dans « leur » pays ou y ĂȘtre renvoyĂ©s Coronavirus ou non, car le Mexique, câest le pays de la Drogue et des cartels qui est frontalier avec les Etats-Unis. Et le Mexique est aussi lâun des pays de celles et ceux qui entrent clandestinement aux Etats-Unis afin dâessayer dây trouver une meilleure vie. Le film Brooklyn Secret qui sort ce 18 mars au cinĂ©ma parle aussi de ça.
Câest Ă©tonnant ( effrayant) comme une Ă©pidĂ©mie peut trĂšs vite permettre lâexpansion de pensĂ©es et dâidĂ©es racistes. Ce qui se passe en ce moment vis-Ă -vis du Coronavirus Covid 19 et des “Chinois” comme de celles et ceux que l’on estime susceptibles d’ĂȘtre “sales”, “impurs” ou tout simplement porteurs du virus me rappelle ce qui se disait lors de l’Ă©pidĂ©mie du Sida dans les annĂ©es 80 :
Les homosexuels, les HaĂŻtiens, les prostituĂ©es et les toxicomanes Ă©taient alors perçus comme responsables ( plutĂŽt que victimes) de l’Ă©pidĂ©mie et aussi comme celles et ceux qui Ă©taient ainsi “punis” pour leurs vices ou leurs pĂ©chĂ©s. On peut croire ces idĂ©es limitĂ©es par des barrages. Mais non.
Il y a Ă peu prĂšs un mois maintenant, prĂšs du Val de GrĂące, dans la rue, jâavais aperçu un SDF qui avait sollicitĂ© une femme dâorigine asiatique afin quâelle lui donne une piĂšce. Celle-ci avait refusĂ©. Lâinstant dâaprĂšs, le mĂȘme SDF insultait la mĂȘme femme, lâintimant Ă rentrer chez elle avec son Coronavirus !
Hier soir, une de mes collĂšgues a vu des passagers dĂ©serter la voiture du mĂ©tro oĂč elle se trouvait. Elle est ainsi restĂ©e seuleâŠavec des passagers dâorigine asiatique. La peur et lâangoisse font surgir des Ă©tats de folie sociale qui devient une norme beaucoup plus puissante que les services de psychiatrie qui sont souvent jugĂ©s pour leurs travers plus que pour leurs habilitĂ©s. Peut-ĂȘtre parce-que la folie sociale est mobile, variable, et peut trĂšs facilement devenir indĂ©tectable aprĂšs ses crimes et ses excĂšs. Sauf si lâon dĂ©cide dâune enquĂȘte aprĂšs coup et mĂȘme de cette façon il n’est pas toujours certain d’en retrouver les principaux acteurs afin de les confronter Ă leurs agissements. Alors que la psychiatrie, elle, reste localisable et identifiable de par ses murs et son statut Ă peu prĂšs immuables ainsi que par ses intervenants, ses victimes et ses tĂ©moins.
Quâil soit rĂ©Ă©lu ou que son mandat de prĂ©sident sâarrĂȘte bientĂŽt, Donald Trump passera dans lâHistoire. Et, malgrĂ© ses erreurs, ses fautes et ses coups de folie, il finira vraisemblablement sa vie en restant libre et dans le confort comme celles et ceux qui lui ressemblent. Contrairement Ă la majoritĂ© des femmes et des hommes de cette terre, que ceux-ci soient chinois, mexicains, clandestins ou autres.
Je nâavais pas prĂ©vu une introduction aussi longue avant de « raconter » ce sĂ©jour que ma compagne et moi avions effectuĂ© Ă New-York en 2011.
Je ne crois pas que ce soit toujours « mieux avant ». Par contre, je crois que ça peut faire du bien de revoir ce qui a pu ĂȘtre vĂ©cu et quâon peut aussi le voir « mieux » quâavant.
Je crois surtout que reparler de ce voyage dâaprĂšs les notes que jâavais alors prises est une bonne façon de retourner dans ce pays que le prĂ©sident Donald Trump veut de plus en plus fermer dans un monde qui semble de plus en plus en train de se fermer :
Ce matin, en prenant cette photo Ă la gare de Paris St-Lazare, je voulais surtout capter cette discordance qui est dĂ©jĂ notre ordinaire- et notre imaginaire- oĂč, dâun cĂŽtĂ©, une pub en hauteur reprĂ©sentant lâactrice Julia Roberts nous affirme en souriant que la vie est belle. Donc, que nous aussi, femmes et hommes inclus, nous devons nous Ă©lever, sourire et nous persuader que nos vies sont des triomphes parfumĂ©s. Tandis que dâun autre cĂŽtĂ©, un panneau, comme il y en a tant dĂ©sormais, nous rappelle les consignes dâhygiĂšne Ă suivre en raison de lâĂ©pidĂ©mie du Coronavirus Covid 19. Et comment nous devons rĂ©guliĂšrement parfumer nos mains avec du savon ou une solution hydro-alcoolique que nous pouvons bien-sĂ»r nous procurer ( acheter) en magasin ou dans des pharmacies.
Et, ce nâest quâen rentrant chez moi et en dĂ©couvrant les photos sur mon Ă©cran dâordinateur que je me suis aperçu que ce panneau nous incitait aussi Ă la prudence et nous rappelait que nous Ă©tions toujours sous le plan Vigipirate. Entre lâĂ©pidĂ©mie du Coronavirus Covid 19 et la peur du terrorisme, je me suis dit que nous Ă©tions de plus en plus cernĂ©s. Et que nous nous y sommes dĂ©jĂ accoutumĂ©s. Je me suis aussi dit que, pourtant, nous sommes sĂ»rement aujourdâhui plus libres que demain. Mais, Ă©videmment, ce qui peut faire la diffĂ©rence autant voire plus que les Ă©vĂ©nements que nous vivons, câest souvent notre regard et notre attitude vis-Ă -vis d’eux.
Franck Unimon, ce jeudi 12 mars 2020.
Dimanche 8 octobre 2011, New-York.
Save you Money !
Nous sommes dans notre chambre dâhĂŽtel lorsque les femmes de mĂ©nage arrivent.
Une Noire qui a Ă peu prĂšs 60 ans. Une Blanche originaire de Montenegro, qui a vĂ©cu en Italie, et qui vit maintenant Ă New-York depuis 16 ans. Elle et moi discutons alors quâelle travaille seule dans notre chambre. Voici ce qu’elle me dit :
Le quartier oĂč se trouve lâhĂŽtel est un quartier de riches. Plus on descend, plus câest riche. Elle mâenjoint Ă aller Ă Harlem afin que je vois Ă quoi ressemble la vie de mes semblables. Elle mâassure que je nây aurai aucun problĂšme.
Elle ne me parle pas du Bronx, me recommande, si je prends le train, de taire le fait que je suis Français.
Macyâs ? Trop cher. Aller plutĂŽt dans le centre commercial prĂšs de lâancien emplacement des tours du World Trade Center. En semaine. Central Park est accessible Ă pied depuis lâhĂŽtel. « Save your money ! ».
Vers 17h30, nous sommes Ă la gare Grand Central. Est-ce lĂ quâa eu lieu une scĂšne du film X-Men ?
La foule palpite dans la gare. Le flic que je viens dâinterpeller me rĂ©pond, goguenard, que le pont de Brooklyn a un dĂ©but. De quel cĂŽtĂ© veux-je le traverser ?
Dans le mĂ©tro vers Brooklyn, la foule est subitement dopĂ©e par la reprĂ©sentation numĂ©rique des Noirs. Une petite femme noire dâenviron 1m50 , boulotte, Ă peine la trentaine, sâaccroche avec un jeune blanc dâune vingtaine dâannĂ©es du type Ă©tudiant. Celui-ci est avec deux copains. Le compagnon (noir) de la jeune femme, visiblement, se lĂšve trĂšs vite et commence Ă apostropher «lâĂ©tudiant ». Lequel se dĂ©fend en disant :
« Ce nâest pas dâelle dont je parlaisâŠ. ».
Cela nous donne un aperçu dâune certaine tension raciale ou de ce que lâhystĂ©rie peut provoquer :
Je me suis imaginĂ© quâavant cet incident, le couple noir sâĂ©tait disputĂ© dâoĂč la distance entre la jeune femme noire et son compagnon. Avant « lâaccrochage » avec le jeune Ă©tudiant blanc, La femme Ă©tait debout, prĂšs de la porte dâentrĂ©e du mĂ©tro, presquâĂ gĂȘner le passage. Tandis que Lâhomme (son compagnon) assis un ou deux mĂštres plus loin, Ă©tait alors occupĂ© Ă jouer sur son tĂ©lĂ©phone portable avec leur enfant assis Ă ses cĂŽtĂ©s.
Dimanche 9 octobre. 7h30, heure locale. HĂŽtel intercontinental, The Barclay. New-York.
Do you want cold water ?
On fait toute une histoire de New-York. Mais je ne sens nulle transformation. Je suis un touriste. Un consommateur. Une carte bancaire. Des billets en banque.
Je suis celui, hier, qui a perdu 5 dollars en achetant deux billets de mĂ©tro utilisables une seule fois alors que jâaurais dĂ©jĂ pu acheter une Metrocard Unlimited pour une semaine pour 29 dollars. Ce qui me permettrait de prendre bus et mĂ©tros de façon illimitĂ©eâŠ.
Câest ce que nous a rĂ©expliquĂ© hier soir une agent du mĂ©tro, derriĂšre son guichet, alors que nous revenions de Brooklyn.
La femme, noire, la quarantaine, Ă©tait sympathique.
A New-York, je suis aveugle et sourd. Comme dâhabitude. Mais, ici, je mâen rends davantage compte. Je passe devant des bĂątiments dont jâignore la rĂ©elle fonction :
Tribunal ? UniversitĂ© ? BibliothĂšque ? Vu que la plupart des bĂątiments sont imposants, on a lâimpression que tout bĂątiment est important. Et vu quâil yâa beaucoup de voitures de police, vides ou occupĂ©es par des policiers qui attendent, on a lâimpression que beaucoup dâendroits sont prestigieux.
Hier soir, prĂšs de la gare de Brooklyn Bridge City Hall, en pleine nuit, câest avec un peu dâinquiĂ©tude que je me suis dĂ©cidĂ© Ă pisser dans un coin. AprĂšs le passage dâun flic noir. A quelques mĂštres de deux mecs qui discutaient. Ma compagne sâest Ă©loignĂ©e. Elle avait tentĂ© de me dissuader, prĂ©occupĂ©e Ă lâidĂ©e que je me retrouve en prison.
Moi, sûr de mon fait et vidant ma vessie, je repensais à cette phrase lue dans le métro à propos de tout paquet abandonné suspect :
« If you see something say something ». Allais-je ĂȘtre dĂ©noncĂ© ? Mais je nâen pouvais plus.
Ici, Ma compagne et moi sommes deux touristes dans une sorte de supermarchĂ© au toc un peu clinquant oĂč dâautres touristes dĂ©barquent et claquent du fric. OĂč, hier, une employĂ©e derriĂšre son guichet mâa rĂ©pondu que lâaccĂšs Ă internet est effectivement gratuit. En Wifi avec son ordinateur personnel. Sinon, moyennant 8 dollars et quelques dĂ©bits de notre carte bancaire, jâaurai droitâŠĂ 15 minutes dâinternet.
Dans la mĂȘme idĂ©e, dans cet hĂŽtel, une omelette avec trois Ćufs (avec libre choix des condiments ?) coĂ»te 22 dollars.
Pour moins de 20 dollars hier soir, Ă Chinatown, au 67 Bayard Street, au restaurant Xiâan Famous Foods, Ma compagne et moi avons eu un plat chacun :
Concubineâs chicken noodles ( 6 dollars).
Spicy cumin Lamb noodles ( 7 dollars) + 1 chrysanthĂšme tea ( 1,50 dollar) + 1 sour tea (1,50 dollar).
Hier soir, en sortant du métro, le pont de Brooklyn était indiqué. Mais, aussi, dans une direction opposée :
Chinatown et Little Italy.
Nous avons suivi la procession le long du pont. Nous avons croisĂ© la foule, plus importante, qui revenait du pont. PrĂšs du pont, une voiture de police. De part et dâautre du pont, une circulation routiĂšre, fluide, et assez rapide. Et nous sur le pont. Sur le pont, donc, du monde. Le coucher de soleil Ă©tait passĂ©. Quelques coureuses et coureurs. Plusieurs personnes Ă vĂ©lo se signalant aux piĂ©tons, lesquels ne tenaient pas toujours compte du sens aller et retour indiquĂ© au sol.
Deux couples en sĂ©ance de photo dans leur tenue de mariage. Dâautres personnes
(familles, couples) se photographiant ou se faisant photographier. Des photographes, plein de photographes, avec des compacts, des reflex ou autres. Au loin, la Tour Eiffel ?
Non, la statue de la Liberté.
Un peu de marche dans Brooklyn. Plus calme. PrĂšs de Montaigue Street. RĂ©apparition de jeunes couples noirs. Nous restons peu de temps. Nous voulons aller Ă Chinatown et Ă Little Italy. MĂ©tro oĂč nous croisons cette employĂ©e noire qui mâexplique que ces billets que nous avons achetĂ©s 2, 50 dollars lâunitĂ© sont bons pour la poubelle : car ils sont valables une seule fois et deux heures maximum aprĂšs leur achat.
ArrĂȘt Ă Brooklyn Bridge City Hall de nouveau. Jâai plusieurs fois entendu parler de lâaspect dĂ©labrĂ© du mĂ©tro de New-York. Mais je suis plus marquĂ© par le fait quâil fasse chaud dans les couloirs et sur les quais des mĂ©tros de New-York. Par contre, le mĂ©tro est climatisĂ©. Trop. Mais les New-Yorkais semblent sâen accommoder.
A la gare de Brooklyn Bridge, je demande notre chemin Ă une jeune. 18 ans maximum. Elle est avec deux de ses copines. Elle nâest pas trop sĂ»re dâelle. Elle me recommande nĂ©anmoins un itinĂ©raire. Peu aprĂšs, jâinterpelle un flic, la trentaine : il suffit de descendre tout droit Ă lâentendre.
Cent mĂštres plus loin, je redemande Ă un homme dâune cinquantaine dâannĂ©es apparemment avec sa femme ou sa maitresse :
Descendre jusquâĂ Canal Street puis tourner Ă droite.
A Canal Street, jâinterroge un jeune chinois qui se promĂšne avec deux copains. Il me rĂ©pond :
« This is Chinatown ».
Bien quâil parle AmĂ©ricain, il a un accent cantonais. Un restaurant ? Il mâindique un point visuel. Câest de cette façon quâaprĂšs ĂȘtre passĂ©s devant plusieurs restaurants asiatiques, nous nous arrĂȘtons au Xiâ an Famous Foods tenu visiblement par un jeune homme dâenviron 25 ans, trĂšs commerçant et trĂšs sĂ»r de lui. SĂ»rement un bon parti.
Dans le restaurant, nous sommes dâabord les seules personnes de couleur noire. ClientĂšle assez jeune. 30 ans de moyenne dâĂąge. Un grand blanc (entre 1m90 et 2mĂštres) semble y avoir ses habitudes. Il mange une salade, une soupe puis passe une autre commande. Je lâimagine Australien. Devant lui, une feuille. Manifestement du travail. Chercheur ?
Les plats sont trĂšs bons. TrĂšs bonnes pĂątes fraĂźches. Mais un peu trop Ă©picĂ©es. Voire un peu trop salĂ©es. Mais câest bon.
En quittant le restaurant, nous avisons un marchant ambulant de fruits : bananes, manguesâŠcelui-ci parle Ă peine Anglais. Son accent est sur « coussin » cantonais. Mais il sait parler argent. Il est peu aimable. Celle qui le remplace aussi. Je crois quâil part avec sa radio, laquelle diffuse un programme en Cantonais ou en Mandarin.
Je mây perds un peu avec ces petites piĂšces de monnaie : quarter dollar, dime. Impossible de savoir si je me fais voler de 5 ou 10 centimes. Mais les prix sont abordables. Moins de 2 dollars un kilo de bananes. 1 dollar 25, la mangue.
Non loin de là , toujours dans Bayard Street, nous tombons sur le Colombus Park Pavillion. Des Asiatiques semblent y pratiquer des arts martiaux. Nous nous rapprochons et nous tombons sur des femmes et des hommes asiatiques attablés dans le parc :
Ils jouent aux cartes, au GO peut-ĂȘtre ou au Mah Jong. Il yâ a plus dâhommes que de femmes. Les femmes dâun cĂŽtĂ©. Les hommes de lâautre.
Celles et ceux qui jouent sont parfois entourĂ©s de spectateurs. Tout se passe, quand nous passons, en silence. A priori, personne ne nous remarque. Mais câest sans doute trompeur.
A une table de jeu, deux jeunes dĂ©notent. Ils ont Ă peine 30 ans, sont plutĂŽt grands, entre 1m80 et 1m90, sont vĂȘtus de maniĂšre assez disco, assez branchĂ©e voire transsexuelle : Leur chemise, leurs bottes, la couleur de leurs cheveux, les pommettes hautes. Lâun des deux jeunes joue, lâautre regarde. Les autres joueurs et les autres spectateurs ont une bonne soixantaine dâannĂ©es, portent des vestes et pantalons gris, plutĂŽt fripĂ©s.
Nos combattants sont finalement des amateurs. Ils sont une dizaine. 5 ou 6 filles. 4 ou 5 hommes. Un homme, apparemment SDF ou Ă©garĂ©, les filme avec son tĂ©lĂ©phone portable. En se marrant. Est-il ivre ? Il fait quelques commentaires. La bonne cinquantaine, en costume lui aussi, sa prĂ©sence semble peu dĂ©ranger nos pratiquants dâarts martiaux.
Les filles sont des débutantes. Elles ont la vingtaine. Celui qui semble faire autorité leur enseigne des gestes. Les filles ne sont pas douées.
Deux binĂŽmes de garçons sâentraĂźnent. Un des « profs » me remarque. La sĂ©ance se poursuit. Celui-ci sâoccupe dâun jeune qui doit avoir environ 25 ans. Le jeune, torse nu, a un tatouage dans le dos. Bas de survĂȘtement noir, baskets noires (des Nike apparemment) il semble trĂšs disposĂ© Ă donner des crochets dans les gants de celui qui lâentraĂźne. Mais il est moins concentrĂ© pour retenir les enchainements demandĂ©s. Celui qui lâentraĂźne, assez gros, apparaĂźt particuliĂšrement raide des hanches.
Le prof envisage de montrer un nouvel exercice Ă un des garçons. Il lance un coup de pied bas, se fait un claquage ou une crampe. Il active sa jambe, essaie de sâĂ©tirer. Cela ne passe pas. Cela lui fait tellement mal quâil doit partir sâasseoir. Jâentends une des filles lui demander :
« Do you want cold water ? ».
En tout et pour tout, nous avons dĂ» rester environ dix minutes. A aucun moment, je nâai eu lâimpression que nous avons ou que nous aurions pu faire partie dâeux :
Depuis notre arrivĂ©e Ă New-York, jâai dĂ©jĂ croisĂ© des couples mixtes. Mais les communautĂ©s prĂ©sentes Ă New-York semblent assez peu permĂ©ables entre elles.
Une réponse sur « New-York 2011 »
[…] cet article est la suite de New-York 2011 que j’avais publiĂ© le 12 mars 2020. Ce 24 septembre 2021, je me suis senti inspirĂ© […]