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Vélo Taffe : Petit Crochet par le musée d’Orsay

 

 

  Vélo Taffe : Petit crochet par le musée d’Orsay

 

Ce matin, en sortant du travail, j’ai eu envie de changer un peu d’itinéraire.  Généralement, je passe         « devant » le musée d’Orsay à l’aller comme au retour.

 

Pendant mes premiers trajets Vélo Taffe, non loin du musée, j’avais aperçu, je crois, Manuel Valls, l’ancien Premier Ministre, qui revenait de son footing. Debout, au bord de la route, attendant de pouvoir passer, il transpirait sans maquillage. Mais aussi sans micro et sans caméra.

Pour surprenante qu’ait été cette image en passant à vélo devant lui de retour du travail, je l’avais trouvée complètement raccord. Manuel Valls, si c’était lui, après sa tentative politique manquée en Espagne,  ne se trouvait pas n’importe où dans Paris.  

Je n’avais pas rebroussé chemin pour vérifier.

 

Chacune de ces sculptures a été réalisée à la fin du 19ème siècle. Celle de gauche représente l’Afrique. Celle de droite, peut-être celle de l’Amérique du Nord, si je ne me trompe. Les six sculptures sont des figures féminines. La plupart d’entre elles portent des armes même si elles portent des fruits ou sont accompagnées d’animaux plutôt connus pour être pacifiques. Ces figures féminines sont donc loin d’être des incarnations de femmes passives ou soumises même si leur poitrine, averse opulente et découverte, pourrait d’abord faire penser à des créatures seulement lascives et désaltérantes.

 

Ce matin, en passant, pour changer, rue de Lille, j’ai eu envie de m’arrêter devant le musée d’Orsay.

 

 

On peut prier jour et nuit. Si on ne croit ni dans la Vie, ni en soi, nos prières sont des cendres et des cercueils. Et nos rêves, des poudrières. A moins d’un miracle.

 

Mais les miracles, ça ne court ni les réseaux sociaux, ni les magasins. Il n’existe pas de promotion ou de bons plans pour attraper un miracle ou de livreurs précaires pour nous en apporter après avoir passé commande.

 

Il existe peut-être beaucoup plus de miracles inconnus que de miracles dont nous avons entendu parler. Mais nos miracles, il nous faut, malgré tout, le plus souvent, aller les chercher nous-mêmes.

 

Je n’ai rien contre les religions. Le recueillement, la méditation, l’introspection, la respiration, la contemplation, la transe, ce sont des états de conscience que j’approche partiellement. Que ce soit par la lecture, la musique, l’apnée sportive, l’écriture….

 

Il y a quelques jours, au travail, deux de mes collègues implantés depuis plus longtemps que moi dans mon nouveau service, ont commencé à vitupérer contre certaines conséquences de la pandémie du Covid:

 

A cause d’elle «  nous sommes des esclaves ! » affirmaient-ils dans un même souffle inspiré et catégorique.

 

J’étais assis face à eux. Aussitôt après les avoir entendus, je leur ai dit calmement :

 

« C’est vrai que nous avons perdu des libertés depuis le Covid. Mais je préfère encore vivre aujourd’hui qu’en 1800. En 1800, je n’aurais pas pu être là en train de travailler. Sans compter toutes ces libertés dont on se prive tout seuls…. ».

 

Mes deux collègues, un de mon âge, et l’autre plus âgé de plusieurs années, proche de la retraite, se sont tus. Pourtant, ce ne sont pas des timides.

 

Le quotidien, c’est de la banquise. Une fois que ça t’encercle, ça peut te saisir. Il faut de l’agilité, de l’anticipation mais aussi une certaine mobilité pour éviter que ça te piège. Pour percer des trous aux endroits où c’est possible. Pour repérer les trous qui existent déjà. Pour s’assurer que sont restés suffisamment ouverts ceux qui avaient été décelés. Et pour passer à travers afin de reprendre son souffle ou pour rejoindre la surface.

 

Pour cela, il faut aussi être un peu curieux. Ou simplement préoccupé de sa survie.

 

Quelques fois, dans l’eau, on peut apercevoir des corps aux regards gelés dont les reflets crient : « Nous sommes vivants ! ». Il est très facile de les croire. Ils sont si beaux.

 

L’Art fait partie des trous dans la banquise.

Au premier plan, une sculpture qui représente l’Océanie. Cette figure évoque assez le peuple aborigène.

 

 

C’est peut-être pour cette raison que, même fermé, ce matin, le musée d’Orsay m’a donné envie de m’arrêter. Il est resté silencieux pendant les quelques minutes que j’ai passées près de lui. J’en ai profité pour me raconter des histoires avec ces statues.

 

Certains petits crochets font du bien.

 

 

Franck Unimon, ce samedi 24 avril 2021.

 

 

 

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