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Face A La Mer- un film de Ely Dagher au cinéma le 13 avril 2022

    Face A La Mer- un film de Ely Dagher au cinéma le 13 avril 2022

 

 

« Rien n’est trop difficile pour la jeunesse ». Jana, la vingtaine libanaise, le sait.

Pourtant partie à l’étranger faire des études dans une école d’art « huppée », la voilà qui revient au pays alors que tout se passait bien, « là-bas ». En France.

 

Si les premières vues aériennes du Liban ( à Beyrouth) m’étonnent un peu, j’ai aimé la façon dont notre regard découvre Jana (l’actrice Manal Issa qui la porte très bien) la première fois. Jana sort de l’aéroport, seule, un peu telle une égarée, un simple petit sac à dos à la main. Après que l’on ait vu un homme enlacer des proches lors de retrouvailles puis les emmener dans sa Mercedes blanche.

 

On pourrait penser qu’il est arrivé « quelque chose » à Jana. C’est d’ailleurs ce que pensent ses proches (ses parents, son oncle maternel, son ex petit ami, Adam) qui, à la fois contents de la revoir, essaient de cerner la raison pour laquelle elle est revenue.

 

Je ne connais pas le Liban. Et encore moins Beyrouth. Mais j’ai connu, un peu, une Libanaise d’origine syrienne. Et, je suis allé passer quelques jours en Israël il y a quelques années. Israël, le pays « ennemi », n’est pas mentionné dans le film. Même si, furtivement, la guerre et d’autres catastrophes ( un tsunami) figurent dans le casting probable du Liban décrit comme un pays fermé malgré son accès direct à la mer qu’il transforme en poubelle.

 

Devant Face à la mer,  je n’ai pas pu m’empêcher de penser que la vitalité de certaines villes d’Israël ( Tel Aviv…)  aujourd’hui est peut-être celle qu’a connue le Liban et qu’il ne parvient pas à retrouver. Les habitants du Liban se souviennent encore de cette vitalité. Sauf, qu’entretemps, ils sont devenus les pilotes vivants d’une Nation désormais sans destination. 

 

En passant Jana, l’héroïne de Face à la mer, au travers du tamis de ses parents, d’un oncle maternel et de son ex-petit ami, le réalisateur Ely Dagher nous montre au moins trois couches de la société libanaise. Dans chacune de ces couches, on trouve un attachement  forcené au Liban même si celui-ci continue de disparaître. Une activité et une certaine vie sociale sont entretenues mais elles font partie du décor.

Jana ( l’actrice Manal Issa) et sa mère Mona ( l’actrice Yara Abou Haidar).

 

Jana est celle qui avait quitté ce décor. Des parents inquiets pour elle. Un père ( l’acteur Rabih El Zaher) sans travail et qui se demande si le travail existe encore au Liban. Une mère (l’actrice Yara Abou Haidar) féministe, traditionnaliste et dépendante. Un frère à Dubaï qui semble heureux de son sort et que Jana ne cherche pas à contacter. Un oncle maternel ( l’acteur Fadi Abi Samra) assez inquisiteur qui reproche à Jana  d’avoir eu des rêves. Ou d’avoir échoué à les réaliser surtout d’un point de vue financier. Un ( ex) petit ami ( l’acteur Roger Azar) qui fait comme si la vie continuait.

 

Dans Face à la mer, le Liban est un pays où le pire devait être temporaire mais persiste. Donc, tout le monde fait malgré tout. Car il n’y a rien d’autre que l’on puisse faire. Jana est celle qui est lassée de ça. Mais elle essaie de s’étourdir et d’y croire encore une fois.

Jana ( l’actrice Manal Issa) et son petit ami, Adam ( l’acteur Roger Azar)

 

Franck Unimon, ce vendredi 1er avril 2022.

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