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Journal 1955-1962 de Mouloud Feraoun

 

 

 

J’ai entendu parler de Mouloud Feraoun pour la premiĂšre fois cette annĂ©e, en 2018. C’était il y’a environ deux-trois mois. Cela a commencĂ© dans l’une des mĂ©diathĂšques de ma ville.

Mes indĂ©pendances : Chroniques 2010-2016 (parution en 2017) de Kamel Daoud faisait partie des livres exposĂ©s Ă  l’entrĂ©e. J’avais dĂ©jĂ  entendu parler de Daoud et de son livre inspirĂ© de L’Etranger de Camus. J’ai empruntĂ© les chroniques de Daoud. Cela m’a beaucoup plu et m’a instruit. J’ai beaucoup de lacunes. En France, nous sommes engraissĂ©s Ă  la culture anglo-saxonne. DĂšs que l’on s’éloigne de cette citĂ© du monde

(les Etats-Unis, la Grande-Bretagne) notre ignorance culturelle et linguistique croĂźt.

Les chroniques de Daoud ont entre-autres placĂ© sous mes yeux le nom de l’auteure Assia Djebar, qui, de son vivant, faisait partie de l’AcadĂ©mie française.

Le Blanc de l’AlgĂ©rie (parution en 1996) d’Assia Djebar stationnait dans la rĂ©serve d’une des mĂ©diathĂšques de ma ville. Ce livre relate le dĂ©cĂšs de plusieurs personnalitĂ©s algĂ©riennes souvent par assassinats, un peu par suicide, par maladie ou par accident : Kateb Yacine, Mouloud Mammeri, Jean SĂ©nac, Albert Camus, Frantz Fanon et d’autres autant connus ou moins connus. Djebar avait connu personnellement plusieurs de ces personnes ou des proches de ces dĂ©funts.

J’ai fait quelques recherches sur le net en relation avec la guerre d’AlgĂ©rie. Car Daoud, dans ses chroniques, comme Assia Djebar avant lui, explique aussi comme un demi-siĂšcle plus tard, l’AlgĂ©rie peine Ă  assurer le rĂȘve et les espoirs de l’indĂ©pendance.

 

J’ai fait connaissance avec d’autres noms de l’Histoire algĂ©rienne. Des femmes et des hommes. Des militants FLN mais aussi des artistes, des Ă©crivains, des intellectuels. Certains Pro-FLN et d’autres plutĂŽt prudents vis-Ă -vis du FLN. Parmi ces «  prudents », Mouloud Feraoun.

 

Le journal de Mouloud Feraoun dĂ©bute en 1955. La guerre d’AlgĂ©rie a alors un an.

 

Vingt Ă  vingt cinq ans plus tard alors qu’elle sera « terminĂ©e », enfant, nĂ© et vivant Ă  Nanterre de parents exilĂ©s de leur Guadeloupe natale, je percevrai quelques fois des restes de la guerre d’AlgĂ©rie et des autres guerres d’indĂ©pendance dans le Maghreb contre l’Etat français. Tout en ignorant cette histoire « évidente » pour les jeunes arabes de mon Ăąge.

Je serai par exemple plusieurs fois surpris de voir que le mĂȘme copain d’origine algĂ©rienne, marocaine ou tunisienne (je le voyais comme un Arabe sans jugement particulier comme je me voyais et me vois, aussi, comme un Noir) seul, peut ĂȘtre trĂšs sympathique. Et qu’il peut, mystĂ©rieusement, devenir moins sympathique sitĂŽt qu’il se trouve au contact d’autres garçons ayant les mĂȘmes origines culturelles que lui. Et, ce sera bien plus tard, Ă  l’ñge adulte, que je finirai par capter que tous ces garçons rencontrĂ©s dans le passĂ© agissaient ainsi par loyautĂ© envers l’Histoire de leurs familles et de la dĂ©colonisation de leur pays d’origine (AlgĂ©rie, Maroc, Tunisie principalement).

Ce sera plus tard, aussi, par recoupements, que je comprendrai que lorsque mon pĂšre, certains dimanches matins, m’emmenait, parfois dans le froid- sans doute pour m’endurcir- assister aux matches de foot auxquels il participait Ă  Nanterre avec ses compatriotes et collĂšgues contre d’autres employĂ©s des PTT, cela se passait aux abords d’un bidonville (ou de la citĂ© blanche ?) non loin de la maison d’arrĂȘt de Nanterre inexistante alors (sa construction s’est achevĂ©e en 1991).

Je me rappelle de ce gamin de mon Ăąge ou peut-ĂȘtre mon aĂźnĂ©, parti en courant avec le ballon de foot qui m’avait Ă©tĂ© confiĂ©, tandis qu’un autre me distrayait en discutant aimablement avec moi. Et qu’un troisiĂšme, sans doute embarrassĂ©, m’avait alertĂ©. J’avais alors tournĂ© la tĂȘte. Un seul regard m’avait suffi pour estimer impossible de rattraper le voleur de ballon qui filait vers le bidonville (ou la citĂ© blanche ?), pĂ©rimĂštre inconnu et intimidant, dont les frontiĂšres se trouvaient Ă  environ une centaine de mĂštres du terrain de foot. De cet Ă©vĂ©nement, en y repensant rĂ©trospectivement, je me suis dit que ce ballon de foot avait dĂ» constituer une formidable Ă©vasion voire une certaine promotion pour ce gamin et les autres de son quartier (bidonville ou citĂ©) ainsi que pour certains adultes. Tandis qu’il avait sĂ»rement amorcĂ© pour moi l’abandon dĂ©finitif d’une future carriĂšre. En effet, Ă  dĂ©faut de marquer des buts, on attend souvent d’un footballeur professionnel qu’il soit au moins capable de garder le ballon.

 

Depuis cette Ă©poque malheureusement (mon enfance remonte aux annĂ©es 70-80) par la suite, la guerre d’Afghanistan de 1979 Ă  1989, la guerre Iran-Irak de 1980 Ă  1988, la guerre du Golfe au KoweĂŻt en 1991, les attentats islamistes en France en 1995, les attentats du 11 septembre 2001 Ă  New-York, l’invasion de l’Irak en 2003

(officiellement en raison de la prĂ©sence d’armes de «  destruction massive »), les attentats islamistes en France depuis le dĂ©but des annĂ©es 201O et le conflit israĂ©lo-palestinien font partie des Ă©vĂ©nements ( avec le Liban, la Syrie
) qui, depuis les annĂ©es de dĂ©colonisation, ont contribuĂ© Ă  dĂ©grader davantage les relations des pays occidentaux   ( dont la France) avec certains pays du Maghreb , du Proche-Orient et de l’Asie.

Mouloud Feraoun ne vivra jamais cela. C’est sans doute mieux. Comme il ne verra jamais le documentaire La Guerre sans nom de Bertrand Tavernier et Patrick Rotman.

Lorsque ce documentaire est distribuĂ© en 1992, Ă  Paris il est visible dans une seule salle durant une semaine du cĂŽtĂ© de St-Michel. Feraoun, mort trente ans plus tĂŽt, n’est alors quant Ă  lui plus visible. Autrement, il aurait peut-ĂȘtre vu sur l’écran, ces tĂ©moignages de Français (ou de leurs proches) racontant leur service militaire alors qu’ils Ă©taient simples appelĂ©s ou peu gradĂ©s lors de la guerre d’AlgĂ©rie. Il aurait aussi peut-ĂȘtre croisĂ© certains de ces « spectateurs », majoritairement blancs, ayant cinquante ou soixante ans de moyenne d’ñge et principalement de sexe masculin.

 

Lorsque le journal de Feraoun dĂ©bute en 1955, la guerre d’AlgĂ©rie a officiellement un an. Mouloud Feraoun, lui, originaire de Tizi-Hibel en Kabylie, a alors 42 ans. C’est un homme d’ñge mĂ»r, mariĂ© et pĂšre de famille. C’est aussi un Ă©crivain reconnu y compris par l’élite française tant intellectuelle, politique que militaire (RoblĂšs, Camus, Malraux, Alquier, Soustelle
).

Son journal laisse transparaĂźtre qu’il avait des relations sociales faciles avec son entourage proche et moins proche et qu’il savait aussi Ă©couter et conseiller. C’est un homme au fait de son Ă©poque, dans son pays, l’AlgĂ©rie, mais aussi de ce qui se passe dans le monde et qui s’informe Ă©galement par la radio et la presse ( il cite par exemple Le Canard EnchainĂ© mais aussi le journal Le Monde me semble-t’il).

Son journal s’adosse donc Ă  la luciditĂ© et Ă  la rigueur malgrĂ© les Ă©vĂ©nements dont il est le tĂ©moin direct ou indirect voire la victime parmi d’autres. A le lire, on peut trouver « normal » et « facile » que Mouloud Feraoun, Ă©crivain patentĂ©, ait pu tenir ce journal pendant sept ans. Sauf si l’on prend en compte le fait que la guerre est une violence vorace en corps et en temps. Et qu’elle a la propriĂ©tĂ© de faire perdre ses moyens Ă  n’importe qui, aguerri ou non, jusqu’à fixer dans l’axe des ĂȘtres l’hĂ©lice du stress post-traumatique. Car comme l’écrit Jean-Paul Mari (Ă©galement rĂ©alisateur du documentaire La Bleuite ) dans son livre Sans Blessures apparentes :

 

«  On comprend toujours pourquoi une guerre éclate mais rarement pourquoi elle perdure ».

 

Feraoun comprend trĂšs vite les raisons de cette guerre. D’un cĂŽtĂ©, la colonisation de l’AlgĂ©rie par la France, empire colonial, en 1830. La condescendance-ignorance de la France pour les AlgĂ©riens considĂ©rĂ©s comme des sous-ĂȘtres et conservĂ©s sans autre projet dans l’analphabĂ©tisme et la pauvretĂ©. La rĂ©pression meurtriĂšre de l’Etat français lors des premiĂšres manifestations pacifiques des AlgĂ©riens en faveur de plus d’équitĂ©. Puis, la torture, les viols et les exĂ©cutions arbitraires de l’armĂ©e française lorsque la rĂ©volte algĂ©rienne dĂ©bute en 1954.

 

Voici un extrait de ce que Feraoun écrit en 1955 dans son Journal :

 

«  (
..) La vĂ©ritĂ©, c’est qu’il n’y’a jamais eu mariage. Non. Les Français sont restĂ©s Ă  l’écart. DĂ©daigneusement Ă  l’écart. Les Français sont restĂ©s Ă©trangers. Ils croyaient que l’AlgĂ©rie c’était eux. Maintenant que nous nous estimons assez forts ou que nous les croyons un peu faibles, nous leur disons : non messieurs, l’AlgĂ©rie c’est nous. Vous ĂȘtes Ă©trangers sur notre terre.

Ce qu’il eĂ»t fallu pour s’aimer ? Se connaĂźtre d’abord, or nous ne nous connaissons pas. Qu’on demande Ă  une femme kabyle ce que c’est qu’un Français. Elle dira que c’est un mĂ©crĂ©ant, un homme souvent beau et fort mais sans pitiĂ©. Il est peut-ĂȘtre intelligent. Son intelligence, il la tient du dĂ©mon, de mĂȘme que sa force. Qu’attend-elle du Français, rien de bon (
..) Qu’est-ce qu’un IndigĂšne pour un EuropĂ©en ? C’est l’homme de peine, la femme de mĂ©nage. Un ĂȘtre bizarre aux mƓurs ridicules, au costume particulier, au langage impossible. Un personnage plus ou moins sale, plus ou moins dĂ©guenillĂ©, plus ou moins antipathique. En tout cas un ĂȘtre Ă  part, bien Ă  part et qu’on laisse oĂč il est (
..).

Inutile de chercher ailleurs. Un siĂšcle durant, on s’est coudoyĂ© sans curiositĂ©, il ne reste plus qu’à rĂ©colter cette indiffĂ©rence rĂ©flĂ©chie qui est le contraire de l’amour (
.) ».

 

Il est courant de lire ou d’entendre que l’on apprend de nos erreurs mais aussi que la diplomatie et les façons de communiquer entre les ĂȘtres humains ont Ă©voluĂ© par rapport au « passé ». Pourtant, dans son livre de chroniques Mes IndĂ©pendances, un demi-siĂšcle plus tard aprĂšs Feraoun (au 21Ăšme siĂšcle, le nĂŽtre ) Kamel Daoud fait ce constat  :

« (
.) La France, malgrĂ© les millions d’AlgĂ©riens qui y vivent , est un pays Ă©tranger, membre d’un occident de destination ou de rĂ©criminations (
..) ».

Mais retournons dans le passĂ© avec le Journal de Feraoun et de l’autre cĂŽtĂ© du conflit, avec le FLN. Dans son journal, lorsqu’il le mentionne, Feraoun parle principalement du FLN dans son journal sans nommer explicitement ses diffĂ©rents leaders. Ou alors il parle de « simples » leader, plutĂŽt en bas de l’échelle de la hiĂ©rarchie du FLN et qu’il cĂŽtoie directement ou dont il entend parler dans son quotidien.

Au dĂ©part parti libĂ©rateur du peuple algĂ©rien, le FLN se rĂ©vĂšle aussi porteur de souffrances et de sacrifices pour celles et ceux qu’il se destine Ă  dĂ©livrer : interdiction formelle de boire et de fumer. Obligation de s’en remettre Ă  l’Islam tel qu’il est Ă©dictĂ© par les membres du FLN. Obligation de se soumettre au FLN mĂȘme si certains de ses reprĂ©sentants abusent de leurs pouvoirs.

Un nouvel extrait de son Journal, cette fois-ci en 1958, nous parle de certains de ces leaders du FLN auxquels sont confrontĂ©s Feraoun et sa famille dans leur quotidien. Feraoun s’est alors « exilé » Ă  Alger ou sa sƓur vient lui rendre visite. La Guerre de LibĂ©ration ou guerre d’AlgĂ©rie a alors quatre ans et elle se terminera quatre ans plus tard :

« (
.) Ma pauvre sƓur qui en avait gros sur le cƓur, baisse la voix, demande si on peut l’entendre du dehors, se rassure, s’enhardit Ă  dire du mal puis une fois lancĂ©e, allez arrĂȘter ce flot verbeux qui se prĂ©cipite soudain comme un cri de rĂ©volte confus et interminable, comme un abcĂšs qui crĂšve, comme un ciel sombre qui soudain se purifie rageusement.

Tout le monde comprend que les « frĂšres » ne sont pas infaillibles, ne sont pas courageux, ne sont pas des hĂ©ros. Mais on sait aussi qu’ils sont cruels et hypocrites. Ils ne peuvent donner que la mort mais, eux, il faut tout leur donner. Ils continuent de rançonner, de rĂ©quisitionner, de dĂ©truire. Ils continuent de parler religion, d’interdire tout ce qu’ils ont pris l’habitude d’interdire et ce qu’il leur chante de nouveau d’interdire (
.) ».

 

Feraoun souhaite la libĂ©ration de l’AlgĂ©rie et au delĂ  de ça, la paix pour tous. Mais les monstruositĂ©s commises par l’Etat français et le FLN sont les deux reflets d’un mĂȘme sang. Au cours de leurs affrontements, ils vendangent, aussi, quantitĂ© d’innocents. Et en lisant ce genre d’extrait, on est trĂšs tentĂ© de se dire qu’en 1958, dĂ©jĂ , existaient les ferments du fanatisme islamiste ( terroriste ou non ) qui se sont depuis fait connaĂźtre de par le monde. Du fait Ă  la fois de la responsabilitĂ© de dirigeants du Maghreb, Moyen-Orient et de l’Asie mais aussi, Ă©videmment, du fait des calculs, de la cĂ©citĂ© ou de l’ignorance complaisante des dirigeants ( politiques, Ă©conomiques et industriels) des principales grandes puissances occidentales.

 

Un tel systĂšme dĂ©chausse les plus grandes volontĂ©s tolĂ©rantes et pacifistes. Sur les deux derniĂšres annĂ©es du conflit, entre 1960 et 1962, Feraoun se livre moins dans son journal ou nous en dit « moins ». On peut comprendre son besoin de dĂ©tourner son regard de la mort, armure ambiante que tout le monde porte et qui Ă©touffe le feu de la vie. Et puis, on peut imaginer qu’il Ă©crivait la nuit aprĂšs ses journĂ©es de travail alors que tout le monde chez lui Ă©tait endormi. De quoi Ă©puiser aussi bien moralement que physiquement. Surtout aprĂšs avoir dĂ» quitter la Kabylie pour Alger et se retrouver d’autant plus exposĂ© Ă  cette troisiĂšme furie qu’est l’OAS, identitĂ© meurtriĂšre aux Ă©lans autarciques.

 

Peut-ĂȘtre est-ce pour ces quelques raisons qu’il Ă©voque en quelques mots ses rencontres avec Malraux, GeneviĂšve de Gaulle-Anthonioz (la niĂšce de De Gaulle), la mort de Camus.

J’aurais aimĂ© savoir s’il avait entendu parler de Jacques VergĂšs et de sa campagne en faveur, entre-autres, de Djamila Bouhired, militante du FLN, un temps condamnĂ©e Ă  mort. J’aurais voulu connaĂźtre son opinion sur Frantz Fanon Ă©galement engagĂ© aux cĂŽtĂ©s du FLN.

 

Dans son film Au-delĂ  de la gloire (distribuĂ© en 1980), Samuel Fuller – soldat et reporter durant la Seconde guerre mondiale- nous apprend que, quelle que soit la guerre en cours, les morts portent toujours les mĂȘmes noms. Alors qu’il a pu depuis le dĂ©but de la guerre d’AlgĂ©rie Ă©chapper Ă  la mort, le nom de Feraoun Ă©choue un jour sur la liste de courses d’assassins de l’OAS. On peut se demander si en restant en Kabylie, il serait restĂ© en vie.

En partant du principe qu’aprĂšs la guerre d’AlgĂ©rie, une vie Ă©tait encore possible. D’autant que Feraoun dĂ©ploie ici une formidable capacitĂ© de rĂ©sistance face Ă  l’endoctrinement comme Ă  l’avilissement.

 

En lisant son journal, il se crĂ©e un lien entre lui et nous. Si bien qu’on s’étonne tout d’abord qu’il s’abstienne de nous raconter ses derniers jours et ses derniers moments ce 15 mars 1962. Et puis, on se reprend. Ce journal n’est pas un roman.

 

Franck Unimon, ce mercredi 15 aout 2018.

 

 

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