Le Sacrifice
Pour la premiĂšre fois hier soir et encore un peu plus, il y a quelques heures, jâai remis de lâhumour dans mes articles. Oui, je crois que je peux concevoir de lâhumour. Et, quelques fois, dâautres personnes le croient aussi.
Depuis la premiĂšre allocution du PrĂ©sident concernant lâĂ©pidĂ©mie (câest Ă©tonnant, je nâai dĂ©jĂ plus envie de citer le nom du PrĂ©sident ni mĂȘme de lâappeler « GĂ©nĂ©ral »), jâai en effet transfĂ©rĂ© ce que je prends pour de lâhumour dans un de mes articles intitulĂ© Je lâaimerais peut-ĂȘtre. Article plus drĂŽle que lâarticle Ce serait facile que jâavais Ă©crit hier matin et que jâavais renoncĂ©, pour lâinstant, Ă publier. Car je mâĂ©tais dit que cet article, Ce serait facile, nâĂ©tait vraiment pas drĂŽle.
Mon article Contrainte et motivation Ă©crit auparavant et par contre, lui, publiĂ© sur mon blog, nâĂ©tait pas particuliĂšrement drĂŽle non plus, je pense.
Donc, hier soir, jâai commencĂ© Ă me dire que ce serait bien, mieux, de respirer aprĂšs ces articles que jâĂ©cris depuis bientĂŽt dix jours ou un peu plus. Car, oui, depuis la premiĂšre allocution du PrĂ©sident de la RĂ©publique (mĂȘme le mot « RĂ©publique » me dĂ©range), jâavais perdu la notion du temps. Jâavais oubliĂ© la date de lâallocution : Le 16 mars 2020. Il y a 11 jours. 11 jours pour changer dâĂ©poque. Et de vie.
Enfin, depuis hier ou avant hier, je commençais, je crois, Ă mâadapter. Jâai achetĂ© plusieurs journaux avant hier afin de lire ce qui se dit et ce qui se passe dans le monde Ă la fois concernant lâĂ©pidĂ©mie. Mais aussi pour sortir la tĂȘte du chaudron. Et ça a marchĂ©, dâacheter ces journaux, de commencer Ă les lire ( Les Echos, The Times, El Pais, Le Parisien, Le Monde, Le Canard EnchaĂźnĂ© dâautresâŠ.jâen ai eu pour prĂšs de 30 euros de journaux papier. Non, non, les journaux ne se vendent pas tant que ça mâavait-il Ă©tĂ© rĂ©pondu : « Entre choisir de sortir pour faire des courses ou venir acheter le journal, les gens prĂ©fĂšrent aller faire des courses » mâavait-il Ă©tĂ© expliquĂ©. Par contre, toujours pas de trace du journal El Watan).
Ce matin, jâai aussi changĂ© la chambre Ă air de la roue arriĂšre de mon vĂ©lo. Je ne crois pas que le Tour de France acceptera de me prendre comme prĂ©parateur de vĂ©los mais je suis nĂ©anmoins arrivĂ© Ă rendre mon vĂ©lo de nouveau utilisable.

Ensuite, je suis allĂ© faire quelques courses- dont du thĂ© Matcha- Ă propos duquel jâai lu beaucoup de bien pour la santĂ© en me disant que je nâaurai plus de raison de sortir pendant tout le week-end jusquâĂ ma reprise du travail, ce lundi.
Mais, dans ma tĂȘte, ça a changĂ© depuis moins dâune heure. Il a suffi dâun message laissĂ© sur mon tĂ©lĂ©phone portable cette aprĂšs-midi alors que je me reposais de ma nuit. Pour lâinstant, je nâen nâai pas parlĂ© Ă ma compagne. Je la crois plus inquiĂšte que moi vis-Ă -vis de ce qui se passe.
Dans ce message, mon ancien collĂšgue infirmier qui est maintenant « faisant fonction de cadre infirmier » mâexplique quâil a reçu de nouvelles informations. Quâil aimerait mâen parler. Jâai compris en Ă©coutant quâil est question soit dâaller remplacer de jour dans mon service ( je travaille de nuit) ou dâaller dans un service « Covid » de lâhĂŽpital qui mâemploie : Certains patients porteurs de troubles psychiatriques ont contractĂ© le virus. Et, bien-sĂ»r, il convient de les surveiller dâune façon particuliĂšre en raison du risque mĂ©dical et vital. Jusque lĂ , rien dâĂ©tonnant au vu des « Ă©vĂ©nements».
Sauf que ma compagne Ă©tant aussi infirmiĂšre, elle est aussi susceptible que moi dâĂȘtre sollicitĂ©e pour les mĂȘmes raisons. Et que, elle comme moi, sommes un petit peu au courantâŠdu manque de matĂ©riel de protection pour les soignants (masques, tenues, gel hydro-alcooliqueâŠ.). Puisque nous sommes directement concernĂ©s.
Dans le journal Les Echos de ce jeudi 26 mars 2020, on apprend par exemple dans lâarticle Comment la Chine est parvenue Ă produire 110 millions de masques par jour ( page 8, signĂ© F.S pour FrĂ©dĂ©ric Schaeffer sans doute) que des milliers dâentreprises chinoises produisent des masques, y compris des entreprises ( tant publiques que privĂ©es), qui, initialement, Ă©taient sur dâautres secteurs ( automobile, Ă©lectronique etcâŠ). Lâarticle se conclut ainsi : « A lui seul, BYD produit 5 millions de masques par jour. Cinq fois plus que la France ».
Sur la mĂȘme page de Les Echos, GuillĂšn del Barrio, un infirmier urgentiste Ă Madrid, dĂ©clare dans lâarticle de CĂ©cile Thibaud :
« A Madrid, nous manquons de lits, de matĂ©riel, de personnel, de toutâŠ. ».
Nous apprenons aussi dans cet article que : « Avec 3.434 dĂ©cĂšs depuis le dĂ©but de lâĂ©pidĂ©mie, le pays compte dĂ©jĂ plus de victimes mortelles que la Chine ( 3.281 selon les chiffres de PĂ©kin).
Dans le mĂȘme journal, Ă la mĂȘme date, toujours, on peut apprendre nĂ©anmoins que la France, pour lâinstant, gĂšre (bien) mieux lâĂ©pidĂ©mie que les Etats-Unis ( article Les Etats-Unis, prochain Ă©picentre de la pandĂ©mie mondiale, article de Virginie Robert, page 7.
Les Etats-Unis ont mal gĂ©rĂ© lâĂ©pidĂ©mie, dâabord, nous explique Les Echos parce quâil y a encore un mois, le PrĂ©sident amĂ©ricain Donald Trump « dĂ©dramatisant les risques de lâĂ©pidĂ©mie, demandait seulement au CongrĂšsâŠ.2,5 milliards de dollars, pour acheter des Ă©quipements de protection et surveiller la progression du virus » ( article Washington dĂ©ploie lâartillerie lourde pour sauver son Ă©conomie de VĂ©ronique Billon, page 6, Les Echos du jeudi 26 mars 2020).
Sauf que, poursuit le mĂȘme article « Les Etats-Unis sont devenus entre-temps le troisiĂšme foyer mondial de lâĂ©pidĂ©mie de coronavirus derriĂšre la Chine et lâItalie, avec plus de 55.000 cas de contamination, et plus de 800 dĂ©cĂšs, selon le dĂ©compte de lâuniversitĂ© Johns Hopkins ».
Ensuite, la France offre une « assurance-santĂ© quasi gratuite alors quâelle est liĂ©e Ă lâemploi aux Etats-Unis » (propos de Roland Lescure, dĂ©putĂ© ( LREM) des Français dâAmĂ©rique du Nord, prĂ©sident de la commission des Affaires Ă©conomiques dans lâarticle intitulĂ© Quand on est dans la tranchĂ©e, on ne sâinterroge pas sur le coĂ»t des munitions, signĂ© V.L.B, page 7 toujours dans Les Echos de ce jeudi 26 mars 2020.
« Avant mĂȘme dâen mesurer les consĂ©quences, le modĂšle social made in USA en lui-mĂȘme aura participĂ© Ă la profondeur de la crise : Un quart des salariĂ©s ne bĂ©nĂ©ficient dâaucun congĂ© maladie payĂ© et mĂȘme un sur deux dans les mĂ©tiers les moins rĂ©munĂ©rĂ©s (âŠ.) quel choix, dĂšs lors, avait un salariĂ© lĂ©gĂšrement fiĂ©vreux travaillant dans un hĂŽtel, un restaurant ou un supermarchĂ© ? » (article coronavirus : un « stresse test » pour le modĂšle social amĂ©ricain, de VĂ©ronique Le Billon, page 9 Les Echos du jeudi 26 mars 2020.
Autre handicap des Etats-Unis pour gĂ©rer lâĂ©pidĂ©mie comparativement Ă la France, toujours dans le mĂȘme article :
« Vu de lâextĂ©rieur, il nây a quâun prĂ©sident aux Etats-Unis- Donald Trump. Mais, en rĂ©alitĂ©, cinquante gouverneurs dĂ©cident chacun du degrĂ© de confinement dans leur Etat, sans beaucoup de concertation. Avec un Donald Trump alternant dĂ©ni, prise de conscience et optimisme dĂ©mesurĂ©, lâabsence de cap clair aggrave aussi la crise et le « chacun pour soi ».
Le « Chacun pour soi », ça peut donner ça (Ă nouveau, lâarticle Les Etats-Unis, prochain Ă©picentre de la pandĂ©mie mondiale) :
« A Manhattan, lâargent fait plus que jamais la diffĂ©rence pour se procurer au marchĂ© noir des masques vendus Ă prix dâor ou carrĂ©ment des appareils de ventilation ( sâils en trouvent) que les plus riches gardent sous le coude, au cas oĂč, rapportent des rĂ©sident effarĂ©s ».
NĂ©anmoins, les Etats-Unis ont rĂ©ussi Ă adopter un plan de sauvetage de « 2.000 milliards de dollars » dont « 100 milliards » sont destinĂ©s aux « hĂŽpitaux » et aux « prestataires de soins » ( article PrĂȘts, chĂšques et allĂ©gements de charges : un plan hors normes de V.L.B et N.Ra, page 6 de Les Echos de ce jeudi 26 mars 2020).
La France aussi fait des efforts avec de moindres moyens financiers. « 100 milliards de dollars » aux Etats-Unis pour les hĂŽpitaux et les prestataires de soins ? Jâai oubliĂ© ce que le gouvernement français avait proposĂ© ou a proposĂ© en termes dâaide financiĂšre pour les hĂŽpitaux. Dans les 300 millions d’euros ou quelque chose comme ça, non ?
De notre cĂŽtĂ©, en France, le « chacun pour soi » a aussi commencĂ©. Hier matin en rentrant, jâĂ©tais Ă peine descendu du train dans ma ville que deux ou trois hommes commençaient dĂ©jĂ Ă entrer. Jâai dĂ» un peu mâimposer. Il y avait pourtant largement le temps, et la place dans la voiture, pour me laisser sortir. MĂȘme sâil peut y avoir du meilleur chez lâĂȘtre humain, devant ce comportement, je me suis demandĂ© ce que ça allait donner aprĂšs deux ou trois semaines de couvre-feu et de confinement.
Un peu plus tĂŽt, dans le service, deux de mes collĂšgues du matin Ă©taient en colĂšre :
Dans la rue, on pouvait voir des personnes porter un masque FFP2 alors quâil en manquait Ă lâhĂŽpital. Des stocks de masques et de gel hydro-alcoolique auraient Ă©tĂ© volĂ©s dans des hĂŽpitaux.
Un de mes collĂšgues a affirmĂ© que dans dâautres services de psychiatrie, le personnel Ă©tait fourni en tenues, alors que nous, nous nâen nâavions plus et devions nous contenter de masques chirurgicaux. Il fallait savoir ! Il y a encore peu, en raison de suspicion de coronavirus, nous devions tous porter dans le service une tenue et porter un masque. Et, maintenant, on nous disait que cela nâĂ©tait plus nĂ©cessaire de porter une tenue. Parce quâil en manquait ?! Ou parce-que cela nâĂ©tait plus nĂ©cessaire?!
De nuit, dans mon service, en ce moment, quatre collĂšgues sont en arrĂȘt de travail.
Ce matin, une aide-soignante intĂ©rimaire dĂ©jĂ venue travailler dans notre service est revenue. Les hĂŽpitaux et les Ă©tablissements de santĂ© (tant publics que privĂ©s) font appel Ă du personnel intĂ©rimaire ou vacataire depuis au moins trente ans. Ce nâest donc pas une nouveautĂ©. Jâai aussi Ă©tĂ© intĂ©rimaire et vacataire. Et, jâavais mĂȘme entendu dire que sans ce personnel intĂ©rimaire ou vacataire, bien des Ă©tablissements de santĂ© ne pourraient pas tenir. Ceci pour souligner que la pĂ©nurie de personnel soignant qui sâest accentuĂ©e ces dix derniĂšres annĂ©es â en dĂ©cidant de ne pas remplacer le personnel parti ou convalescent, ou en supprimant des postes- a, Ă mon avis, amplifiĂ© une pĂ©nurie qui Ă©tait dĂ©jĂ persistante dans les murs des Ă©tablissements de soins. Un peu comme un incendie Ă combustion lente.
Et ces choix « trÚs avisés » de gestion de personnel, de locaux, de façon de soigner et de planning éclaboussent en premier lieu les soignants qui sont dans les services et qui doivent « assurer » en servant de contre-feu.
On peut se dire que le fait de devoir dĂ©pendre de personnel intĂ©rimaire, donc particuliĂšrement « itinĂ©rant », est une incohĂ©rence supplĂ©mentaire dans la gestion de la crise sanitaire actuelle. Jâai prĂ©fĂ©rĂ© voir « dans » cette collĂšgue intĂ©rimaire la possibilitĂ© de savoir comment ça se passait dans un autre service de lâhĂŽpital : Celle-ci mâa appris avoir effectuĂ© une mission rĂ©cemment dans un service dâhospitalisation psychiatrique adulte oĂč il n y avait pas assez de matĂ©riel de protection pour tous les soignants. Jâen ai donc dĂ©duit- si comme un de mes collĂšgues lâa affirmĂ©, certains services de lâhĂŽpital sont bien Ă©quipĂ©s en matĂ©riel de protection- que tous les services de notre hĂŽpital ne bĂ©nĂ©ficient pas, de maniĂšre Ă©gale, des mĂȘmes moyens de protection en masques, tenues, gels hydro-alcooliques etcâŠ.
Ce qui nous amĂšne un peu plus au sujet de cet article. Il y a une heure maintenant, je suis allĂ© souhaiter une bonne nuit Ă ma fille. Pour la premiĂšre fois depuis les mesures relatives au couvre-feu et au confinement dĂ©butĂ©es il y a une dizaine de jours, je lâai regardĂ©e diffĂ©remment. Alors que ma fille me parlait et me souriait, et mâinterrogeait sur le soleil, les Ă©toiles, le carburant, comment ça se fabrique⊠mon cerveau se dĂ©doublait. Sâil est assez frĂ©quent dâentendre que les hommes ne peuvent pas faire deux choses en mĂȘme temps contrairement aux femmes, cela est faux pour les hommes qui sont pĂšres, Ă©ducateurs ou se sentent responsables de quelquâun dâautre.
Je nâai pas particuliĂšrement peur, pour lâinstant, de mourir du coronavirus en allant au travail. Par contre, lâidĂ©e que ma fille soit exposĂ©e Ă la perte dâun ou de ses deux parents en raison dâun manque de matĂ©riel de protection alors mĂȘme que « lâon » nous demande dâaller au casse-pipe ne passe pas. Ăa ne passe pas. On peut me parler de « hĂ©ros de la Nation », de mĂ©daille, de nom de rue, de PanthĂ©on, des « honneurs de la France » et de tout ce que lâon veut. Je ne prends pas. A la place de « HĂ©ros de la Nation », jâentends plutĂŽt les termes de « Couillon de la Nation » si je dĂ©cĂšde ou que ma compagne dĂ©cĂšde parce-que nous aurons Ă©tĂ© mis en contact du coronavirus par manque de matĂ©riel. Du fait de mauvais choix rĂ©pĂ©tĂ©s depuis des annĂ©es concernant la façon de gĂ©rer les hĂŽpitaux ainsi que le personnel soignant.
Par ailleurs, je nâai pas Ă©tĂ© Ă©tonnĂ© dâapprendre que des soignants avaient Ă©tĂ© ostracisĂ©s car leur voisinage craignait quâils ne propagent lâĂ©pidĂ©mie.
AprĂšs lâĂ©pidĂ©mie, je suis curieux de voir ce que lâon nous dira Ă propos de notre fille quand elle retournera Ă lâĂ©cole. Devra-tâelle observer une quarantaine supplĂ©mentaire par rapport aux autres enfants ? Sera-elle suspectĂ©e de pouvoir contaminer lâĂ©cole ?
Et, mĂȘme nous, les « hĂ©ros ». On veut des hĂ©ros qui se sacrifient pour nous. Ensuite, si les conditions sont rĂ©unies, et qu’on le souhaite, et aussi selon certains critĂšres, on en choisira quelques unes ou quelques uns que l’on remerciera publiquement. Ou on permettra peut-ĂȘtre Ă leurs cadavres d’ĂȘtre enterrĂ©s avec des honneurs qui lui Ă©taient interdits de leur vivant oĂč leur statut Ă©tait Ă peu prĂšs Ă©quivalent Ă celui d’un ver. On assurera Ă leurs proches ou Ă leurs descendants  » toute la reconnaissance » que la Nation leur porte.
Mais il y a nĂ©anmoins des bonnes nouvelles. Dans le journal Les Echos de ce 26 mars que jâai abondamment citĂ©, il y a plusieurs articles oĂč des personnes louent le numĂ©rique, la trĂšs haute capacitĂ© dâadaptation des Start-Up et les vertus de lâinformatique, du tĂ©lĂ©travail, de la « communication » etcâŠque toutes les nouvelles technologies permettent. Puisquâelles permettent de continuer de travailler, de sâadapter et de rester confinĂ©s.
Je ne conteste pas ces atouts. Sauf que ce sont- aussi- des personnes fĂ©rues des nouvelles technologies, des algorithmes et des calculs en tout genre qui ont fini par ĂȘtre convaincues et par convaincre que lâon pouvait tout maitriser Ă la seconde prĂšs et sâajuster en permanence aux Ă©vĂ©nements. Cette Ă©pidĂ©mie, et dâautres catastrophes, avant et aprĂšs elle, dĂ©montrent bien le contraire. Quels que soient les rĂ©els avantages que donnent les nouvelles technologies.
Et je suis trĂšs sceptique concernant notre monde sâil dĂ©pendait du tout numĂ©rique, du tout informatique. En cas de panne. En cas de virus informatique. En cas de piratage. En cas de dĂ©sinformation. Lorsque lâon voit Ă quelle vitesse, et dans quelles proportions, une mauvaise information peut dĂ©sormais se transmettre.
Il se trouve que, pour moi, notre PrĂ©sident actuel, mais aussi une bonne partie de celles et ceux qui lâentourent que ce soit au gouvernement ou ailleurs qui lâadmirent et lâenvient sont acquis depuis longtemps Ă cette conception qui est que le monde Ă©volue et les technologies avec lui. Et que refuser ça, câest avoir des difficultĂ©s « Ă accepter le changement ». Je ne vois pas de changement dans le fait quâil y a toujours des milliers voire des millions de personnes qui se font sacrifier ou se doivent de se sacrifier pour quelques uns qui restent bien Ă lâabri quelles que soient les consĂ©quences de leurs actes et de leurs dĂ©cisions. Et jâai beaucoup de mal Ă lâidĂ©e de me sacrifier ou de devoir me sacrifier pour ce genre de personnes. On parle des irresponsables qui ne respectent pas les rĂšgles du confinement. Dâaccord. Mais ça ne mâempĂȘche pas de voir quâil y a des responsables tout autant irresponsables mais dâune autre façon concernant la façon de gĂ©rer ma vie.
Donc, pour moi, câest Ă©vident : ma compagne ou moi, ira en renfort ou en remplacement dans un des services « Covid » de lâhĂŽpital si nĂ©cessaire. Je veux bien ĂȘtre celui qui ira. Mais pas nous deux.
Franck Unimon, ce vendredi 27 mars 2020.