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New York 2011 : “You’re Welcome !”

 

New-York 2011 : «  You’re Welcome ! Â».

( cet article est la suite de New-York 2011- 2Ăšme partie )

 

Ma compagne m’a proposĂ© d’aller au cinĂ©ma dans Time Square. Je ne peux qu’accepter. Nous reprenons le bus. Et sa climatisation. Nous longeons la partie ouest de Central Park.

 

Nous passons devant le musĂ©e amĂ©ricain d’histoire naturelle. J’ai entendu dire beaucoup de bien de ce musĂ©e qui a manifestement Ă©tĂ© trĂšs frĂ©quentĂ© ce dimanche. Je vois principalement des blancs. La statue devant le musĂ©e me dĂ©range :

Un blanc Ă  cheval. A sa gauche, Ă  pied, un noir. A sa droite, je ne vois pas qui marche Ă  ses cĂŽtĂ©s. Un Indien ?

 

Nous descendons Ă  la 59Ăšme rue. LĂ , une dame avec un accent d’Europe de l’est me rĂ©pond que Time Square est Ă  environ dix rues ( «  Ten blocks ! Â» de lĂ  en prenant Broadway.

 

En prime abord, je trouve Broadway plaisant. Bien plus que Madison Square Garden.

Et puis, nous entrons dans un pavé touristique. Et puis, toute cette foule. Tous ces écrans. Toutes ces lumiÚres. Il est un peu moins de dix neuf heures.

 

Nous croisons une foule qui se fait des gestes/signes sur un Ă©cran gĂ©ant. A d’autres endroits, nous entrons dans un magasin Quicksilver «  Hi Guys ! Â» ouvert jusqu’à minuit.

Ailleurs, il semble qu’il y’ait des parcs d’attraction, des salles de spectacles courues. Mais je n’y comprends rien. Je vois de la promo pour Mme Tussaud. Samuel Jackson à l’affiche. Un restaurant ou une salle de concert B.B King/ Lucille.

Apparemment, devant une salle, une actrice se fait interviewer. Des passants la photographient. La vingtaine, blonde, mince, en robe et souriante, elle semble contente de ce qui lui arrive. Je me dis qu’elle doit avoir un rîle dans une piùce à succùs.

Il nous faut nĂ©anmoins demander Ă  deux reprises oĂč se trouvent les cinĂ©mas. Car, ici, ils ne sont pas majoritaires. Je redoute de tomber sur un UGC. Sur une rĂ©plique exacte d’un UGC parisien.  Finalement, non.

J’aurais aimĂ© voir le film avec GĂ©rard Butler mais il passe trop tard : une heure trente plus tard.

Nous optons pour le film Abduction dont j’ai oubliĂ© le titre en Français avec Taylor Lautner en hĂ©ros. Taylor Lautner, dĂ©couvert/rĂ©vĂ©lĂ© grĂące Ă  Twilight  dont j’ai dĂ©jĂ  vu Ă  peu prĂšs en entier le premier Ă©pisode, je crois.

 

L’affiche et l’annonce du film en France m’ont fait penser Ă  du Jason Bourne. Autant, j’ai aimĂ© la trilogie de Jason Bourne, autant je suis perplexe devant l’affiche. Mais les critiques, en France, ont Ă©tĂ©, je crois, plutĂŽt bonnes.

 

La caissiĂšre, Priscilla, est plutĂŽt jeune et jolie. Mais elle est lĂ  pour faire du chiffre et aligne ses phrases mĂ©caniquement. Lorsque je lui demande s’il existe une feuille avec les rĂ©sumĂ©s des films, il lui faut quelques secondes pour comprendre. Enfin, elle comprend et je rĂ©cupĂšre une feuille. Je ne comprends rien Ă  ses indications pour trouver la salle mais je suis serein. RĂ©trospectivement, elle m’avait sĂ»rement dit « Level five ! Â» soit tout en haut.

Nous prenons les escalators.

 

La salle est assez petite. Cent places ? Plus ?

Les fauteuils s’abaissent lorsque l’on s’assied. Ils me donnent une impression de mollesse qui me dĂ©plait. Bien-sĂ»r, il y’a du pop corn dans la salle mais pas plus que dans certains films grand public dans une salle UGC Ă  Paris. Quelques tĂ©lĂ©phones portables allumĂ©s. Par contre, mieux vaut entendre les rĂ©clames publicitaires car leur volume sonore est particuliĂšrement Ă©levĂ©.

 

Le film : Taylor Lautner est sur le capot d’une voiture conduite Ă  vive allure sur la route par un de ses meilleurs amis. Un blanc. Un noir. MalgrĂ© la vitesse et les virages, Taylor Lautner n’a pas peur. Le trio arrive Ă  une party. Le noir est un faussaire de gĂ©nie : il fabrique des faux papiers d’identitĂ© qu’il vend Ă  prix d’or. « No Stress Â».

Taylor croise une jeune fille qu’il biche. Elle, aussi, le biche. Mais elle l’évite et elle a un copain. Lequel bouscule Taylor Lautner. Surproduction de testostĂ©rone. La fille intervient. Pas de bagarre. Taylor et ses copains s’amusent. Il prend une cuite, se rĂ©veille le lendemain, torse nu, dans le jardin qui a servi Ă  la fĂȘte. Celle qui a organisĂ© la fĂȘte a une heure pour tout ranger avant que ses parents n’arrivent.

Dans ce film, outre Lautner, il y’a Alfred Molina, Maria Bello, Sigourney Weaver.

Il y’a des traits d’humour que je n’ai pas compris. Mais je crois avoir compris l’intrigue et le but de ce film :

AprĂšs le succĂšs de Twilight, pousser la carriĂšre de Taylor Lautner. Lequel a d’évidentes aptitudes plastiques et acrobatiques. Sorti de ça, Ă  part du pop corn, il n’y’a rien dans ce film. Un film de spectacle pour celles et ceux qui veulent du spectacle. Un spectacle de division d’honneur ou de troisiĂšme division.

AprĂšs ça, trente minute de marche jusqu’à l’hĂŽtel. Nous Ă©tions claquĂ©s. Je me suis dit que ce dimanche, nous en avions trop fait.

J’étais claquĂ©, j’avais la nausĂ©e et un peu mal Ă  la tĂȘte. Nous nous sommes couchĂ©s sans dĂźner Ă  23 heures. Sur la messagerie du tĂ©lĂ©phone de notre chambre, un message de la rĂ©ception pour nous proposer une soirĂ©e Ă  23 heures
.

 

Aujourd’hui, ce lundi 10 octobre, il nous fallait frapper un grand coup !

Notre City Pass achetĂ© sur internet avant notre arrivĂ©e Ă  New-York nous donne droit Ă  six sorties culturelles (musĂ©es, croisiĂšre, point de vue panoramique). Puisque nous repartons samedi et que nous envisageons de prendre notre temps pour ces sorties, il devenait nĂ©cessaire d’en faire deux si possible aujourd’hui. Sans nous fatiguer. Car ma compagne a eu les mĂȘmes impressions que moi par rapport Ă  notre journĂ©e d’hier. Et, je me demande comment font celles et ceux qui restent entre trois et cinq jours Ă  New-York avec le dĂ©calage horaire. A part en courant en permanence ou en se concentrant sur deux ou trois activitĂ©s, je ne vois pas
.

 

 

Nous avons cette fois pris notre petit-dĂ©jeuner vers midi. Le temps de finir mon compte-rendu dans ce cahier, de m’étirer et de me doucher
mais ma compagne ne m’a pas semblĂ© trĂšs pressĂ©e non plus.

Nous sommes allĂ©s Ă  PrĂȘt Ă  Manger dans la 3Ăšme avenue. Lieu de restauration fermĂ© le week-end qui nous avait fait bonne impression Ă  notre arrivĂ©e Ă  New-York. Nous avons d’abord cru que ce serait trĂšs cher. Alors, nous commandons  prudemment.

Je prends un Bagel. Ma compagne dit d’abord : « Ă§a va ĂȘtre cher ! Â».

Nous partons. Je goĂ»te le Bagel. Il est trĂšs bon. Ma compagne le goĂ»te puis me dit :

« C’est comme tu veux ! Â». Nous y retournons :

Un Mocha et deux Bagels pour elle. Un large hot chocolate, un Muffin aux baies et Ă  l’orange et un verre d’eau pour moi. Conclusion : 13 dollars. SuccĂšs commercial. C’est fait maison. C’est bon et c’est copieux. Martine a du mal Ă  finir son Mocha. Ce que j’ai pris me suffit.

Nous partons pour le MOMA avec le deuxiĂšme Bagel de ma compagne.

Une partie du tableau ” Christina’s World” rĂ©alisĂ© en 1948 par Andrew Wyeth.

 

Le MOMA est Ă  une dizaine de minutes Ă  pied de l’hĂŽtel. Demain, il sera fermĂ©. Mais avant ça, je cherche un lavomatic dans le quartier. Mais Ă  qui demander ?

Je remarque un noir qui parle dans son tĂ©lĂ©phone portable en poussant un diable vide. Il a une bonne quarantaine d’annĂ©es. Peut-ĂȘtre plus. A l’entendre, je crois reconnaĂźtre un HaĂŻtien. Je l’interpelle devant le magasin Duane.

Oui, il parle Français. Mais il me rĂ©pond d’abord en Anglais. Puis, il se met au Français. Il habite Brooklyn. Il n’est pas du quartier mais il veut bien se renseigner. Il pousse son diable dans le Duane comme en terrain familier, salue un des jeunes caissiers (la vingtaine) qui semble s’ĂȘtre accommodĂ© du personnage qu’il perçoit sans doute comme un farfelu. Non, il ne sait pas oĂč il y’a un lavomatic dans le quartier.

Notre homme interpelle un autre noir, une cliente. Personne ne sait.

Il part chercher le manager. Revient peu aprĂšs : le manager ne sait pas. Et dire qu’à Brooklyn, oĂč il habite, il y’a tant de lavomatic !

Il se propose presque de nous y accompagner. Je dĂ©cline. Il me propose de l’appeler si j’ai besoin d’un service. Je dĂ©cline tout autant poliment. A Church Avenue, Ă  Brooklyn, il y’a plein de lavomatic m’assure-t’il. Il me rĂ©pond qu’il faut amener sa lessive. Il est bien HaĂŻtien et s’appelle Zelo.

 

 

Puis, le MOMA.

 

Il y’a du monde. La jeune femme du vestiaire a commencĂ© Ă  perdre patience.  Oui, le vestiaire est gratuit. Mais au moment de prendre mon sac : ai-je du matĂ©riel Ă©lectronique dedans ? Oui.

Dans ce cas, il me faut le prendre avec moi. Bon.

Ai-je des objets de valeur dans mon sac ? Oui. Il me faut les prendre avec moi.

Puis, elle m’explique que l’usage des appareils photos et camĂ©ra est autorisĂ© au MOMA. Que je peux emmener mon sac avec moi.

Il me faut un moment pour comprendre : j’étais content de pouvoir m’allĂ©ger pour profiter au mieux de cette exposition. Alors, en souriant, je la fais rĂ©pĂ©ter. Je la vois qui commence Ă  perdre patience. Je dĂ©cide de prendre mon sac.

 

 

Pendant les dix premiùres minutes, dans la partie Art contemporain, je me sens idiot. Ce que je suis sans doute de plus en plus. Ensuite, je bute sur les constants chefs d’Ɠuvre de peintres comme Picasso etc
Jeff de Kooning


Je ne vois rien. Une femme assez bruyante, et accompagnĂ©e de ses deux garçons, interpelle un gardien. Noir. Ils Ă©taient principalement noirs. J’ai vu un seul gardien sud-amĂ©ricain.

La femme demande au gardien ce qu’il voit dans la toile qu’elle regarde. Celui-ci lui rĂ©pond qu’il faut utiliser son imagination. La femme affirme devant le gardien dĂ©bonnaire qu’elle l’utilise, son imagination !

 

Et puis, des tableaux m’ont plu. Comme NapolĂ©on into Wilderness de Max Ernst. Ou un portrait de Modigliani.

 

Dans une salle, alors que j’entre, le gardien, un noir d’environ 1m90 pour 120 kilos mime le geste de m’adresser un ballon de football  amĂ©ricain. Au dĂ©part, je ne rĂ©agis pas.

Il rĂ©pĂšte son geste. Je fais mine d’attraper le ballon. Il fait semblant d’avoir le ballon contre lui. Cela lui suffit. Je poursuis ma visite.

Lorsque je ressors de la salle, il recommence. Toujours à distance. Environ cinq à dix mÚtres nous séparent. Tout se passe en silence.

 

 

Nous terminons notre visite un peu avant 17 heures. Vers 16h30. Puis, direction la Circle Line pour une croisiĂšre autour de Manhattan. Nous faisons en fait un demi tour. Le bateau est plein.

Nous avons droit Ă  un commentateur pendant une bonne partie de la traversĂ©e. J’ai compris des bouts de ses commentaires. J’ai pris des photos, quelques vidĂ©os. C’est le rĂ©sultat de ces images qui me dira si cela m’a plu. Car ĂȘtre sur un bateau aussi plein m’a dĂ©plu.

 

 

Pour dĂźner ce soir, nous faisons une halte auprĂšs d’un marchand ambulant :

Pour du riz et du falafel. Pour du riz et du gyro, mĂ©lange de poulet et d’agneau. Dix dollars.

L’homme me demande d’oĂč nous venons. Je lui rĂ©ponds. Je lui demande d’oĂč il vient :

« Afghanistan Â».

 

 

Ce soir, deux Ă©vĂ©nements :

 

J’ai mis un pied dans le magasin de comics repĂ©rĂ© prĂšs de l’hĂŽtel. Dix minutes avant sa fermeture Ă  21h ?

Ma compagne m’a appris que sur la carte, à New-York, les rues sont horizontales et les avenues, verticales jusqu’à Chelsea et Gramercy. Ensuite, la carte se complique.

Elle se dĂ©brouille trĂšs bien avec la carte. Elle me guide. Je suis plus portĂ© sur la mĂ©moire visuelle (laquelle n’est pas encore totalement opĂ©rationnelle ici) et le fait d’entrer en relation avec les gens. 

 

Nous avons complĂ©tĂ© notre diner « afghan Â» avec quelques morceaux de fruits achetĂ©s au Long Gourmet : lĂ  oĂč nous avions pris notre petit dĂ©jeuner hier.

 

Plusieurs fois, aujourd’hui, alors que je cherchais notre itinĂ©raire, trĂšs vite un New-Yorkais m’a demandĂ© oĂč nous voulions aller.

Depuis le dĂ©but de notre sĂ©jour, chaque personne que nous avons pu solliciter a fait de son mieux pour nous renseigner, allant jusqu’à nous dire aprĂšs nos remerciements :

 

« You’re welcome ! Â».

 

 

Franck Unimon ( photos prises au MOMA en octobre 2011 exceptées les deux premiÚres photos prises en extérieur).

 

 

 

 

 

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