Catégories
Corona Circus

Vacciner plus pour soigner plus !

 

Vacciner plus pour soigner plus !

 

 

Ce que j’aime dans les enterrements, c’est que l’on y vit des moments de sincĂ©ritĂ©. C’est pareil avec l’humour.

 

Il y a deux ou trois jours, le PrĂ©sident de la RĂ©publique, Emmanuel Macron, le Ministre de la SantĂ©, Olivier VĂ©ran,  puis la Ministre du Travail, Elizabeth Borne, nous ont fait savoir qu’à partir du 15 septembre tout soignant non vaccinĂ© contre le Covid, en cas de contrĂŽle, s’exposerait Ă  des sanctions:

 

Mise Ă  pied, licenciement, suspension du salaire.

 

Ce n’est pas cela qui m’a fait sourire. Et, je n’ai pas vu de sincĂ©ritĂ© particuliĂšre non plus dans ces nouvelles dispositions dans l’intention de pousser les soignants Ă  se faire vacciner Ă  double dose d’ici le 15 septembre. J’ai plutĂŽt vu un passage en force. Je m’attendais Ă  ce que la vaccination anti-Covid devienne obligatoire pour les soignants ou, simplement, pour voyager hors de la France. Mais pas Ă  ce qu’elle le devienne aussi « vite Â». ( Des soignants hĂ©roĂŻques et irresponsables)

 

Un succùs sanitaire et politique. Pour l’instant.

 

Le 15 septembre, c’est dans deux mois. Depuis l’intervention tĂ©lĂ©visĂ©e du PrĂ©sident Macron, « tout le monde Â» veut se faire vacciner. Donc, son intervention serait un succĂšs.

 

Sanitaire. Et politique. Pour l’instant.

 

Mais si j’ai parlĂ© d’enterrement au dĂ©but de cet article, c’est parce-que le lendemain de l’allocution prĂ©sidentielle d’Emmanuel Macron pour « nous Â» exhorter, nous les soignants, Ă  nous faire vacciner, j’ai appris le dĂ©cĂšs du pĂšre de mon meilleur ami. Cela m’a ramenĂ© Ă  Nanterre oĂč j’ai grandi, prĂšs du collĂšge oĂč cet ami et moi nous Ă©tions rencontrĂ©s la premiĂšre fois. Le collĂšge Evariste Galois qui va bientĂŽt disparaĂźtre en raison de l’impasse pĂ©dagogique oĂč il s’est emmurĂ©.

 

Je suis allĂ© Ă  l’enterrement le jour-mĂȘme. Ainsi que dans une mosquĂ©e, pour la premiĂšre fois de ma vie. Une part de chagrin m’inspire donc peut-ĂȘtre certaines de mes pensĂ©es dans cet article. Mais, comme je l’ai annoncĂ©, j’aime, dans les enterrements «  les moments de sincĂ©ritĂ© Â» que l’on y vit. Et, je ne vais pas renoncer Ă  ces moments de sincĂ©ritĂ© alors que j’écris.

 

Les rĂ©actions de quelques journaux aprĂšs l’allocution tĂ©lĂ©visĂ©e du PrĂ©sident Macron, ce 12 juillet

 

Il m’est dĂ©jĂ  arrivĂ© de rire ou de sourire lors d’un enterrement. Et je souhaite qu’on le fasse lors du mien. On pourra mĂȘme danser. Avec ou sans vaccination anti-Covid.

Mais ce qui m’a fait sourire ou rire aujourd’hui, c’est plusieurs dessins du dernier numĂ©ro du journal Charlie Hebdo que je lis rĂ©guliĂšrement depuis « les attentats Â» de 2015.

 

 

 

Il y a quelques jours, je parlais de l’éditorial du journal La Croix dans mon article Des soignants hĂ©roĂŻques et irresponsables. Aujourd’hui, je parlerai plutĂŽt du dernier numĂ©ro de Charlie Hebdo : le numĂ©ro 1512 du 14 juillet 2021 que je n’ai pu acheter que ce matin( jeudi 15 juillet).

 

J’avais besoin de lire les rĂ©actions de diffĂ©rents journaux aprĂšs l’intervention du PrĂ©sident Macron et des Ministres VĂ©ran et Borne. Car j’avais exposĂ© mes rĂ©serves envers la vaccination anti-Covid. MĂȘme si je suis favorable Ă  la vaccination. Mais pas n’importe comment.

 

En premiĂšre page de Charlie Hebdo, parmi les titres, on peut lire : Les soignants boudent le vaccin (le verbe « boudent Â» est Ă©crit en rouge). Il y a la caricature du PrĂ©sident Macron qui plante sa seringue dans la tĂȘte d’un travailleur d’un certain Ăąge, plutĂŽt fourbu, et qui dit, sur un fond rouge, avec un air assez diabolique ou sadique :

 

« Vacciner plus
.pour travailler plus ! Â».

 

Soit une allusion Ă  la rĂ©forme des retraites dont le PrĂ©sident Macron compte reculer l’ñge. Je viens Ă  l’instant de m’inspirer de cette phrase pour le titre de cet article qui Ă©tait totalement diffĂ©rent au dĂ©part.

 

Puis, en deuxiĂšme page de Charlie Hebdo, dĂ©bute le bal Ă  propos du sujet qui me concerne particuliĂšrement en tant que soignant non vaccinĂ© contre le Covid Ă  ce jour. Sujet qui touche aussi visiblement beaucoup plus de Français qu’il n’y a de soignants en France depuis l’intervention du PrĂ©sident Macron.  Puisque depuis, la prise de rendez-vous par Doctolib est dĂ©bordĂ©e :

 

Pour une vaccination anti-Covid.

 

Les dessins de Charlie Hebdo agrĂ©mentĂ©s du titre ANTIVAX A L’HĂŽpital (Pourquoi le personnel soignant rechigne-t’il Ă  se faire vacciner ?) m’ont fait sourire voire rire.

 

 

 

 

Pour moi, vivre, faire de l’humour et de l’autodĂ©rision vont de pair avec ma santĂ© mentale.

 

L’article de GĂ©rard Biard qui suit est intitulĂ© Pour une vaccination inclusive. Seul le mot « inclusive Â» est inscrit en noir. Les mots qui le prĂ©cĂšdent sont en plus gros caractĂšres et de couleur rouge.

Et le but de GĂ©rard Biard n’est pas de faire rire. Sauf un peu lorsqu’il avance que :

 

 Â« (
.) depuis  un an et demi, les pontes de l’hĂŽpital public sont davantage susceptibles de contaminer un journaliste tĂ©lĂ© ou une maquilleuse qu’un patient
. Â».

 

Plus prĂ©cis que l’éditorialiste JĂ©rĂŽme Chapuis du journal La Croix pour son article Une obligation morale, GĂ©rard Biard, dans son article, Ă©nonce que les soignants rĂ©calcitrants au vaccin anti-Covid sont majoritairement des personnels infirmiers et aides-soignants ou autre personnels soignants. « 46% Â» d’entre eux, dit-il ne sont « toujours pas vaccinĂ©s Â». Alors que d’aprĂšs les chiffres de l’AP-HP « seuls 9% des mĂ©decins ne sont Ă  ce jour pas du tout vaccinĂ©s, et 70 % ont reçu les deux doses Â».

 

Soit beaucoup mieux que les personnels aides-soignants et infirmiers.  Est-ce dĂ» Ă  leur esprit matheux, scientifique,  ou Ă  leur cĂŽtĂ© « premier de la classe Â» ? De toutes façons, les mĂ©decins ont toujours besoin de se dĂ©marquer par rapport Ă  nous, les personnels aides-soignants et infirmiers.

 

 

Si Biard reconnaĂźt que la «  raison Â» de la rĂ©ticence de ces personnels soignants «  face Ă  la vaccination anti-Covid n’est pas forcĂ©ment inaudible (
.) Â» il met cependant l’accent sur la prioritĂ© qui doit ĂȘtre accordĂ©e aux patients. Et, il conclut son article par ces deux phrases :

 

« On choisit de travailler Ă  l’hĂŽpital. On ne choisit pas d’y ĂȘtre soignĂ© Â».

 

La vaccination , un autre pass navigo

 

 

J’étais en dĂ©saccord avec les conclusions de Biard. Cependant, depuis l’intervention tĂ©lĂ©visĂ©e de Macron et celle de VĂ©ran et Borne, j’avais lu quelques articles supplĂ©mentaires sur le sujet de la vaccination. Dans des journaux de sensibilitĂ© assez diffĂ©rente :

 

Charlie Hebdo, donc, La Croix, mais aussi Le Canard EnchainĂ© et L’HumanitĂ©. Si Charlie Hebdo et Le Canard EnchainĂ© sont assez cousins, ils sont assez Ă©loignĂ©s de La Croix et du journal L’HumanitĂ©. Sauf, peut-ĂȘtre, par le fait qu’ils sont, je crois, les quatre seuls journaux encore indĂ©pendants financiĂšrement en France. Et ces quatre journaux font consensus en faveur de la vaccination anti-Covid. De mĂȘme que le journal Les Echos.

J’ai aussi contactĂ© une amie, connue durant mes Ă©tudes d’infirmier il y a plus de trente ans, qui, d’une part, perçoit la stratĂ©gie de Macron et de son gouvernement comme une stratĂ©gie dictatoriale derriĂšre une effigie de dĂ©mocratie mais qui, d’autre part, m’a rĂ©pondu s’ĂȘtre faite vacciner contre le Covid, ainsi que son mari et leurs enfants ( 18 ans et plus). Afin de pouvoir voyager.

 

De mon cĂŽtĂ©, je vis prĂšs de Paris. Et je dĂ©pends Ă©conomiquement de mon travail en plein Paris, soit dans une rĂ©gion de plus en plus quadrillĂ©e. Une rĂ©gion oĂč il est dĂ©sormais impĂ©ratif d’avoir son pass navigo pour passer des portiques qui ont poussĂ© partout ces dix derniĂšres annĂ©es et, oĂč, aussi, les contrĂŽles de titres de transport sont devenus rĂ©guliers. Nous sommes de plus en plus contrĂŽlĂ©s pour tout. ContrĂŽle technique pour la voiture. Niveau de pollution de la voiture. Nous nous devons d’avoir un tĂ©lĂ©phone portable. Mais aussi une connexion internet. Et d’avoir des mots de passe. Dans ce monde-lĂ , pour vivre sans le « pass Â» qui ouvre les portes,  les comptes ou qui dĂ©verrouille le tĂ©lĂ©phone, la tablette numĂ©rique ou l’ordinateur, il faut soit ĂȘtre un gĂ©nie de la fraude ou un Evariste Galois de l’informatique. Soit ĂȘtre Ă©tranger Ă  ces normes. Ou ĂȘtre un exclu ou un « inadaptĂ© Â». La personne « normale Â» ou nĂ©vrosĂ©e, elle, prĂ©fĂšrera avoir son « pass Â» afin de s’éviter d’avoir Ă  formuler tout un tas  de calculs en vue de se dĂ©barrasser de bien des contrĂŽles et des portiques de son quotidien.

 

Je vois donc cette vaccination anti-Covid, pour le sujet citadin lambda que je suis, comme une Ă©preuve de rĂ©alisme. Si je vivais en pleine campagne et dans une certaine autonomie  Ă©conomique, j’opterais sans doute pour une prolongation de mon abstinence vaccinale.

 

Je tenais Ă  ce passage dans mon article.

 

Par ailleurs, en repensant Ă  l’article de Biard et Ă  celui d’autres journalistes, je me suis aperçu que trois mots au moins manquent invariablement chaque fois qu’est mentionnĂ©e la « dĂ©fiance Â» des soignants envers la vaccination anti-Covid. Chaque fois qu’il est suggĂ©rĂ© que les soignants qui refusent la vaccination anti-Covid sont des irresponsables et des Ă©goĂŻstes.

 

L’épidĂ©mie des mots :

 

« Irresponsables Â», « Ă©goĂŻstes Â», « immatures Â», « idiots Â»,  «  capricieux Â» ce sont, pour, rĂ©sumer les quatre ou cinq mots qui servent de piliers pour essayer de comprendre cette « dĂ©fiance Â» ou cette « rĂ©ticence Â» ou ce « refus Â» de certains soignants concernant la vaccination anti-Covid.

 

Et, le fait que trois autres mots, au moins, soient rarement rappelĂ©s atteste, selon moi, que le mal est vraiment profond et bien antĂ©rieur, une fois de plus Ă  la pandĂ©mie du Covid. Et contre l’ « oubli Â» de ces mots, je me demande s’il y aura jamais un vaccin efficace. Car, ce n’est pas faute de connaĂźtre ces mots Ă  propos des soignants :

 

 

Saturation. Epuisement. Surmoi.

 

On va commencer par le Surmoi des soignants. Je vais parler ici de celui des aides-soignants et des infirmiers. Tous les soignants ont un Surmoi. Mais concernant la vaccination anti-Covid, les « mauvais Ă©lĂšves Â» sont visiblement les personnels aides-soignants et infirmiers.

 

Le Surmoi des soignants :

Le « Surmoi Â» des soignants- ou leur sens du Devoir- est si prononcĂ© qu’à mon avis, il s’accompagne rĂ©guliĂšrement d’une certaine autodĂ©prĂ©ciation constante.

 

Ce qui est bien pratique.

 

Pour les gouvernements qui, depuis vingt Ă  trente ans, doivent se sentir en toute sĂ©curitĂ© lorsqu’ils entendent parler de manifestations de soignants qui espĂšrent des amĂ©liorations de leurs conditions de travail. Et, cela, aussi, pour «  le bien des patients Â».

 

Ce « Surmoi Â» des soignants est aussi bien utile Ă  bien des managers, responsables hiĂ©rarchiques ou directeurs d’hĂŽpitaux afin de faire accepter certaines conditions de travail difficiles et durables. Mais, aussi, pour culpabiliser les soignants qui feraient « mieux Â» ou « bien Â» de penser avant tout «  au bien des patients Â» ou d’ĂȘtre « solidaires Â» de leurs autres collĂšgues. Et, c’est comme ça depuis vingt ans, trente ans, plus, moins, selon les services, selon les Ă©tablissements, selon les personnalitĂ©s des uns et des autres, selon les circonstances.

 

Il n’y a rien de nouveau.

 

Et puis, arrive la pandémie du Covid.

 

Surmoi + Pandémie du Covid =

Parmi ces journalistes, dont Biard et Chapuis, j’en suis sĂ»r, qui ont su dĂ©cortiquer le mal-ĂȘtre des soignants depuis des annĂ©es, il se trouve aujourd’hui des journalistes qui ont oubliĂ© ou qui oublient ce qu’endurent bien des soignants depuis des annĂ©es. Et, cela, bien avant la pandĂ©mie du Covid. En termes de conditions de travail.

 

Or, lorsque la pandĂ©mie du Covid a Ă©tĂ© officialisĂ©e en France l’annĂ©e derniĂšre avec le premier confinement, ce qui a Ă©tĂ© exigĂ© de ces soignants, c’est d’en faire encore plus que d’habitude. Et avec moins de moyens. Dont, moins de masques ou pas de masques. Moins de personnel Ă  certains endroits. Et, pas de vaccin anti-Covid fiable Ă  cent pour cent.

 

S’il est « admis Â» maintenant que la vaccination anti-covid est actuellement le meilleur moyen, mĂȘme s’il est imparfait, pour peut-ĂȘtre se sortir de la pandĂ©mie du Covid, il est aussi « admis Â» que cette pandĂ©mie du Covid, en un an et demi, a aussi beaucoup Ă©prouvĂ©. Il y a les morts.  Et, il y a les vivants.

 

Dessin dans le « Charlie Hebdo » de ce 14 juillet 2021.

 

Beaucoup, parmi les vivants, ont Ă©tĂ© touchĂ©s Ă©conomiquement. Et, autant ont Ă©tĂ© touchĂ©s physiquement et moralement. Parmi ces personnes Ă©prouvĂ©es, on retrouve des soignants. Des soignants qui, depuis un an et demi, ont donnĂ© de leur personne encore plus que d’habitude, du fait de la pandĂ©mie, et qui constatent un an et demi plus tard que, malgrĂ© leurs efforts, la pandĂ©mie est toujours lĂ . Mieux : aujourd’hui, on les voit comme des irresponsables lorsqu’ils se disent opposĂ©s Ă  la vaccination anti-Covid. Car il est « admis Â» qu’il y a un manque de recul. Mais, aussi, qu’il peut y avoir des effets secondaires. Ou que, comme Biard le dit dans son article :

 

« Certes, il paraĂźt que la vaccination n’empĂȘche ni la contamination ni la contagion. Mais elle en diminue grandement le risque et les effets (
.) Â».

 

 

Face Ă  ces rĂ©serves des personnels soignants, la rĂ©ponse, ferme et, dĂ©sormais, autoritaire et gouvernementale, donc, hospitaliĂšre, est toujours la mĂȘme depuis vingt Ă  trente ans :

 

« Pan-pan, cul-cul ! Â».

 

Culpabilisation et infantilisation des soignants depuis des annĂ©es mĂšne aussi Ă  cette saturation des soignants. Car, culpabiliser et infantiliser des soignants, c’est assez banal dans le milieu. Et, c’est ce que fait aussi Biard dans son article. Lorsqu’il conclut :

 

« On choisit de travailler Ă  l’hĂŽpital. On ne choisit pas d’y ĂȘtre soignĂ© Â». Sa phrase est pleine de bonne sens. Et, elle est inattaquable. On ne va pas reprocher Ă  un patient d’avoir besoin de soins. Ou alors dans un sketch humoristique.

 

Sauf que Biard, comme d’autres, oublie un autre mot, finalement : les limites.

 

Les limites des soignants :

Avoir un surmoi, un sens du Devoir, une conscience professionnelle, ça incite bien des fois Ă  se surpasser. A ne pas compter ses heures. A accepter de vivre- parfois jusqu’Ă  la saturation et l’Ă©puisement- des situations professionnelles et personnelles que le citoyen lambda sera bien content d’éviter. C’est ce qui s’est passĂ©, encore plus que d’habitude, l’annĂ©e derniĂšre lorsque nous Ă©tions applaudis depuis des balcons. Avions-nous vraiment le choix d’aller mourir Ă  l’hĂŽpital en partant y travailler ? Ou avions-nous vraiment le choix de partir travailler Ă  l’hĂŽpital ?

Non.

 

Je ne crois pas que des soignants puissent s’offrir le luxe de « choisir Â». C’est plutĂŽt le contraire. Etre soignant, mĂȘme si l’on « choisit Â» de le devenir, ou de l’ĂȘtre, cela devient assez vite un non-choix. Puisque trĂšs vite, le Surmoi, le sens du Devoir, du sacrifice, la conscience professionnelle, ou le fait d’ĂȘtre sollicitĂ© ou dĂ©signĂ©, nous oblige en quelque sorte Ă  ĂȘtre lĂ .  Donc, parler de choix pour un soignant, c’est presque trĂšs vite une abstraction. Puisqu’ĂȘtre soignant, c’est faire abstraction de soi. Quel choix ?!

 

Constamment, réguliÚrement, les soignants doivent répondre ou ont à répondre à des injonctions diverses.

 

L’un des apprentissages les plus difficiles à faire pour le personnel soignant, lors de son exercice professionnel, lorsqu’il fait cet apprentissage, c’est celui de ses limites.

Un des dessins du Charlie Hebdo de ce 14 juillet 2021, page 2.

 

 

Si le personnel soignant s’en remettait uniquement Ă  sa hiĂ©rarchie pour que celle-ci respecte ses limites ou les fasse respecter, il y aurait sans doute encore plus de personnel soignant en situation de burn-out ou en arrĂȘt maladie. Tant le personnel soignant peut ĂȘtre incitĂ©, pour diffĂ©rentes raisons, Ă  en faire plus. Donc, le choix, dans tout ça
..

 

 

Un profond malaise

 

 

Au lieu de percevoir les personnels soignants rĂ©calcitrants ou rĂ©ticents Ă  la vaccination anti-Covid, comme seulement des grands irresponsables, des grands Ă©goĂŻstes ou des grands idiots, il faudrait plutĂŽt, je crois, se dire, que pour que des professionnels aussi dĂ©vouĂ©s s’arque-boutent de cette maniĂšre contre un vaccin, c’est qu’il existe un profond malaise. Envers ce vaccin. Dans la profession. Dans la sociĂ©tĂ©. Dans le monde. Et que c’est peut-ĂȘtre de lĂ  que vient toute cette rĂ©sistance contre la vaccination anti-Covid.

 

Et si le malaise est aussi profond, ce passage en force du gouvernement pour la vaccination anti-Covid va dĂ©boucher sur des troubles  sociaux radicaux du type gilets jaune.

 

Franck Unimon, ce vendredi 16 juillet 2021.

 

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.