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Projet d’annonces II pour Tinder et ce genre de sites ou Prince Charmant

 

 

Projet d’annonces II pour Tinder et ce genre de sites ou Prince Charmant

 

Vous avez Ă©tĂ© nombreuses et nombreux Ă  rĂ©agir Ă  mon prĂ©cĂ©dent article intitulĂ© Projet d’annonces pour Tinder et ce genre de sites . Et, cela, ne serait-ce que dans ma tĂŞte ! Je me serais presque cru dans un stade de Foot ou dans une salle de concert remplie de la taille de l’Arena DĂ©fense. J’attends donc que tout le monde se calme, se taise, se mette en rang et se tienne par la main. Car j’ai une annonce Ă  vous faire. Maintenant que je me sens une soudaine très haute responsabilitĂ©….

 

 

 

Franck Unimon, mercredi 16 juin 2021. 

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Projet d’annonces pour Tinder et ce genre de sites

 

            Projet d’annonce pour Tinder et ce genre de sites ou Prince Charmant

Comme j’ai un peu de temps devant moi, je me suis dit que j’allais m’essayer à un projet initiatique d’annonce pour Tinder et ce genre de sites d’annonces.

 

Ce n’était pas prĂ©vu.  J’ai eu quelques idĂ©es qui me sont arrivĂ©es alors que j’étendais le linge, chez moi, en faisant bien attention aux plis. ça (les idĂ©es) m’a fait rire. Je me suis dit qu’ensuite, j’allais l’enregistrer. En plus, comme ça, cela me permettra d’accĂ©lĂ©rer mon dĂ©bit de voix, de parler plus fort. Et de m’animer. Ça changera. Je suis tellement mort, d’habitude. Presqu’un fantĂ´me….

 

 

Franck Unimon, ce mardi 15 juin 2021. 

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Bilan de mes articles les plus lus

 

                                 Bilan de mes cinq articles les plus lus

J’ai traîné pour faire le bilan des cinq articles les plus lus, à ce jour, sur mon blog.

 

Même si vous êtes encore des milliers et des milliers et des milliers à ne pas lire mes articles, et que j’aurai sans doute tout oublié d’aujourd’hui lorsque vous le ferez, ce n’est pas une raison pour que je minimise ce que ce bilan me permet de découvrir, aujourd’hui, ce mardi 15 juin 2021.

 

Par ordre dĂ©croissant, voici les cinq articles actuellement les plus lus sur mon blog, balistiqueduquotidien.com :

 

 Arts Martiaux : un article inspirĂ© par Maitre Jean-Pierre Vignau   

 

Jacques Bral, l’indĂ©pendant

 

Interview des apnéistes Julie Gautier et Guillaume Néry en 2016

 

4 ) Redemption Day

5) Marche jusqu’au viaduc

 

Et, en sixième position, on trouve PrĂ©paratifs pour le stage d’apnĂ©e Ă  Quiberon, Mai 2021  

 

La première « place Â» de l’article consacrĂ© Ă  Maitre ou Sensei Jean-Pierre Vignau dĂ©boute certains principes.

 

On m’a dit et répété qu’il vaut mieux écrire court. Les gens veulent lire du court. Du rapide. Ou voir des images.

 

J’aime les images. Je peux écrire court. Mais lorsque je suis inspiré. Si je suis inspiré….

 

Cet article consacré à Maitre Jean-Pierre Vignau est un article long. Plus de 4000 mots. Quelques photos. Pas de vidéo.

 

Il y a sans doute un lectorat, déjà acquis à Maitre Jean-Pierre Vignau (Il enseigne le Karaté), qui a lu cet article et a su le trouver car correctement relayé. Néanmoins, le contenu, aussi, de cet article et le contexte de sa publication y est peut-être aussi pour quelque chose.

 

Après la sortie et le succès de son film Gravity,  le rĂ©alisateur  Alfonson Cuaron avait dit dans une interview quelque chose comme  :

 

«  Ce n’est pas parce qu’un film a moins de succès qu’il est moins bon Â». De Cuaron, je garde un souvenir particulier de son film Les Fils de l’homme. Un film passĂ© pratiquement inaperçu et sous-estimĂ© Ă  sa sortie.

 

Concernant les articles de mon blog, malgrĂ© leurs dĂ©fauts, je me dis aussi de temps Ă  autre, que mĂŞme s’ils sont beaucoup moins lus qu’ils le pourraient ou le « devraient Â», que cela ne signifie pas qu’ils soient moins bons qu’un certain nombre de commentaires  lus et relus ailleurs des milliers ou des millions de fois.

 

Pour écrire cet article consacré à Maitre Jean-Pierre Vignau, je m’étais déplacé jusqu’à chez lui en voiture. En m’affranchissant de la restriction kilométrique imposée pour causes de Covid. Ni Jean-Pierre ni sa femme, ni moi, n’avions ensuite contracté le Covid. Nous avions bien-sûr respecté certaines règles. Je n’ai serré la main à aucun des deux. Ni embrassé. Et, je me tenais à un bon mètre de Jean-Pierre.

 

Mes deux passages chez eux, en banlieue parisienne, puis dans son club, à Paris, ont sans doute inspiré à Jean-Pierre une certaine sympathie pour mon personnage. Car, depuis, il arrive, qu’assez régulièrement, il me laisse un message téléphonique. Pour avoir de mes nouvelles. Et de ma fille. Et pour s’assurer que tout va bien chez moi. Je le rappelle ensuite et lui laisse, à mon tour, un message téléphonique.

 

A mon deuxième passage chez lui, j’avais racontĂ© Ă  Jean-Pierre avoir croisĂ© rĂ©cemment par hasard Maitre LĂ©o Tamaki ( Maitre d’AĂŻkido) près des Galeries Lafayette, Ă  Paris. AussitĂ´t, Jean-Pierre m’avait dit : «  Il n’y a pas de hasard Â». Et, Jean-Pierre m’avait donnĂ© le numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone personnel de Maitre LĂ©o Tamaki. Il est prĂ©vu que je l’interviewe prochainement.

 

On peut donc dire que c’est une belle rencontre que j’ai faite avec Maitre Jean-Pierre Vignau.

 

Une autre sorte de rencontre :

 

Le deuxième article, consacré au réalisateur Jacques Bral, est une autre sorte de rencontre. C’est la rencontre avec sa mort. Sachant que rencontrer la mort d’un autre, c’est souvent, se rencontrer soi-même aussi.

 

Je n’étais pas supposé être présent à l’enterrement de Jacques Bral, au cimetière du Père Lachaise. Mais il se trouve que j’ai appelé ce matin-là, Jamila Ouzahir, l’attachée de presse. Comme ça. Par sympathie. J’étais dans ma voiture. Et, c’est là qu’elle m’a appris que Jacques Bral, dont j’avais appris le décès par la presse quelques jours plus tôt, allait être enterré (incinéré, plutôt) vers 10h.

 

Le peu que j’avais compris de Jacques Bral à travers un de ses films, m’a convaincu de venir.

Mais, alors que j’écris, je trouve que Jacques Bral, l’indépendant, cela va très bien, aussi, à Maitre Jean-Pierre Vignau. Il m’est bien sûr impossible de savoir si les deux hommes s’étaient rencontrés, s’ils se seraient entendus. Mais, l’un comme l’autre me semblent faits de cette absence de compromis qui les ont rendus ou les rendent indépendants.

 

Et, d’une façon ou d’une autre, mĂŞme si je suis sans doute moins radical qu’eux, et sois aussi moins « connu Â» qu’eux, il est probable, qu’à ma façon, je sois, aussi, un indĂ©pendant.

 

Interview des apnĂ©istes Julie Gautier et Guillaume NĂ©ry :

 

C’est une interview ( filmĂ©e) dont je reste très content. Cette interview dit tellement de choses. Et, grâce Ă  Eddy Brière, elle est si bien rĂ©alisĂ©e techniquement. J’ai aimĂ© le fait qu’Eddy et moi nous soyons très bien complĂ©tĂ©s. C’était et c’est Ă  ce jour le seul travail que nous avons faits ensemble depuis l’expĂ©rience journalistique pour le mensuel de cinĂ©ma Brazil qui nous avait permis de nous rencontrer : C’était, Place d’Italie, pour l’interview de l’acteur Reda Kateb Ă  propos de son rĂ´le dans le film Qu’un seul tienne et les autres suivront  de LĂ©a Fehner.

L’acteur Reda Kateb. Une des photos que j’ai prises de lui, ce jour oĂą je l’ai interviewĂ©, Place d’Italie, pour parler du film « Qu’un seul tienne et les autres suivront » de LĂ©a Fehner. Interview effectuĂ©e pour le mensuel papier « Brazil ».

 

Auparavant, Kateb s’était fait connaître dans Un Prophète d’Audiard ainsi que dans la série Engrenages.

 

Depuis  cette interview de Julie Gautier et de Guillaume NĂ©ry, l’apnĂ©e est devenue une pratique plus courante pour moi. Je  me suis ensuite inscrit dans un club, Ă  Colombes. J’ai parlĂ© un peu de mes expĂ©riences d’apnĂ©iste. En particulier dans l’article PrĂ©paratifs pour le stage d’apnĂ©e Ă  Quiberon, Mai 2021, sixième de la liste de mes articles les plus lus.

 

L’apnée a pour moi des points communs évidents avec les Arts Martiaux. Ne serait-ce que pour et par la respiration. La mort, aussi, d’ailleurs, si je fais un peu d’humour noir.

 

Je vais moins m’attarder sur l’interview de Julie Gautier et Guillaume Néry parce qu’ils ont moins besoin de couverture médiatique que mes articles ou les autres personnes que je peux citer dans un certain nombre de mes articles.

 

Mais leur interview reste selon moi une très bonne interview. Et, je ne serais pas surpris d’apprendre un jour que cette interview soit l’une des meilleures qui ait Ă©tĂ© faite d’eux, ensemble. En outre, habituellement, on interviewe « seulement Â» Guillaume NĂ©ry. Alors que, moi, j’ai tenu Ă  ce que sa compagne, Julie Gautier, soit prĂ©sente lors de l’interview. Il Ă©tait Ă©vident pour moi que cela donnerait un plus. Et, c’est plus que le cas.

 

Redemption Day

 

Cet article sur le projet de film de Hicham Hajji m’avait Ă©tĂ© demandĂ© par Jamila Ouzahir. «  Comme un service Â». Service rendu. Si je peux, en quelques lignes, rendre service, je le fais. Je ne sais pas oĂą en est le projet. Hicham Hajji, d’origine marocaine, a tentĂ© l’aventure hollywoodienne, mettant en hypothèque sa maison, je crois. Faire son possible pour rĂ©aliser son rĂŞve, je crois que cela justifie un petit coup de pouce. Si, d’une façon ou d’une autre, avec mon article, j’ai pu donner un (tout) petit coup de pouce Ă  Hijam Hajji dont le rĂŞve est de devenir rĂ©alisateur de cinĂ©ma, je le donne.

 

Marche jusqu’au viaduc :

 

Mon article peut-être le plus remuant. Peut-être, aussi, l’un de mes meilleurs.

 

Des larmes me montent aux yeux alors que j’écris. Pourtant, je n’ai plus touchĂ© Ă  cet article depuis un moment. J’ai Ă©crit bien d’autres articles depuis. Mais, c’est instinctif. Pour parler de ce fait divers survenu dans ma ville, Ă  Argenteuil, le 8 mars dernier, je me suis fait reporter, ce que j’étais dĂ©jĂ  sans doute. Mais, aussi, plus que ça :

Père, témoin, victime, éducateur, passeur…..

 

Passeur de quoi ?

 

Cet article-lĂ , je l’ai Ă©crit sans filet. Vraiment sans filet. C’est un très grand article. Très bien Ă©crit. Mais il ne devrait pas. Il n’aurait pas dĂ». Mais, Ă  tout prendre, alors que le meurtre avait eu lieu, autant, si possible, Ă©crire « bien Â» les choses. Sans dĂ©tourner les yeux. Sans banaliser l’évĂ©nement.

 

Il y a quelques jours, encore, alors que nous sortions du déconfinement et qu’il faisait beau, j’ai repensé aux parents de la jeune Alisha. Comme elle devait leur manquer par ces beaux jours. Je crois que lorsque l’on perd son enfant, ce serait plus simple si, dehors, il faisait moche et pleuvait tout le temps. Alors que, là, il faisait beau et il continue de faire beau. Et, les gens, et c’est bien normal, sont contents.

 

Lorsque j’ai mis Marche jusqu’au viaduc, sur ma page Facebook, il a eu un succès inhabituel. C’est aussi un article long. Mais, pour une raison un peu surprenante, plusieurs personnes l’ont lu et ont fait des commentaires pour l’approuver. Bien plus que pour mes autres articles en général.

 

Donc, en regardant ce « Top 5 Â», parmi mes articles, je me suis dit :

 

« Voici ce qui le marche le mieux pour mes articles dans mon blog. Voici lĂ , oĂą, je suis le mieux inspirĂ© apparemment : Les Arts Martiaux, le cinĂ©ma, L’apnĂ©e, Un fait divers, une interview Â».

 

Il n’y a pas de règle ni de recette pour réussir. Mais dans avec ces thèmes, soit il y a un lectorat prêt à venir, soit j’écris de manière suffisamment attractive pour que cela donne envie de lire mes articles.

 

Franck Unimon, ce mardi 15 juin 2021.

Du côté de Quiberon, Mai 2021.

 

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Erykah Badu

 

           Erykah Badu

 

 

Ses albums sont placĂ©s derrière les barreaux depuis plusieurs annĂ©es maintenant. Parfois vingt.  Pourtant, ils continuent de nous libĂ©rer. Pourtant leurs canons ont fait et continuent de faire la jeunesse d’artistes que l’on Ă©coute aujourd’hui.

 

Quand on est jeune.

 

Si le corps essuie et colmate avec des rythmes les gestes qui, dans la vie courante, nous manquent ainsi que les bruits que l’on cache et qui nous braquent, notre esprit, lui, détruit ou non, est la gomme qui efface les distances entre les œuvres et nous.

 

Plus jeune, j’avais entendu parler d’Erykah Badu. Je l’avais écoutée. Sûrement en regardant et en écoutant d’autres plus jeunes qui écoutaient les Fugees, Macy Gray, Kelis, Alicia Keys et sont probablement, aujourd’hui, passés à autre chose.

 

Autre chose.

 

Moi, le vieux, depuis peu, je réécoute ses albums. J’en ai empruntĂ© Ă  la mĂ©diathèque près de chez moi. J’en ai un achetĂ© un, neuf, vendredi, Ă  une femme d’une trentaine d’annĂ©es, enceinte de plus de six mois, Ă  Mairie de Montreuil, près d’un marchand de fleurs. Le lieu du rendez-vous avait Ă©tĂ© choisi par la vendeuse. Deux ou trois jours  plus tĂ´t, j’avais commis un impair. Trop attachĂ© Ă  ce que j’écrivais, j’avais pris trop de retard. Mais, cette fois, j’avais plus d’une demi-heure d’avance. Je lui ai de nouveau prĂ©sentĂ© mes excuses. Je lui ai donnĂ© un peu plus que ce qui Ă©tait prĂ©vu pour le disque. J’ignorais qu’elle Ă©tait enceinte.

 

Aujourd’hui, j’entends autrement les titres d’Erykha Badu. Je croyais pourtant qu’avec les ans, on devenait sourd. Peut-ĂŞtre pas. Je repense Ă  mon père, tiens. Le premier amateur de musique que j’ai connu. Pourquoi, vers ses quarante ans, a-t’il arrĂŞtĂ© d’acheter des disques comme d’écouter de la musique Ă  la maison ? Lui, qui Ă©tait allĂ© jusqu’à acheter des magazines de musique spĂ©cialisĂ©s tels Rock & Folk et Best. Des magazines dans lesquels des critiques, qui se dĂ©vouent Ă  la musique, passent leur vie Ă  en Ă©couter, Ă  aller Ă  des concerts, Ă  rencontrer des artistes. Puis, Ă  en parler et Ă  donner envie de les Ă©couter et d’en discuter avec d’autres.

 

La musique, ça a Ă  voir avec la vie mais aussi avec notre enfance et notre jeunesse. Alors, mon père a-t’il arrĂŞtĂ© de vivre vers ses quarante ans comme beaucoup d’autres ? Ou a-t’il considĂ©rĂ© que tout cela Ă©tait anecdotique et coĂ»tait trop d’argent pour si peu d’épanouissement ?

 

On arrĂŞte tous de faire quelque chose Ă  un moment ou Ă  un autre, de notre vie. Mentir. Vomir. Sucer son pouce. Faire du sport. Sortir. Rire de tout.

 

Certaines personnes nous expliqueront que cela correspondait Ă  une Ă©tape de leur vie. Et que tout cela appartient dĂ©sormais au passĂ©. Mais est-on toujours obligĂ© de le croire ?

 

A quarante ans, néanmoins, j’ai arrêté d’aller danser. De danser. Je me sens un peu fautif. Surtout envers ma fille. Enfant et ado, j’ai des souvenirs de soirées antillaises (mariages, baptêmes, communions) où beaucoup de gens dansaient, discutaient et mangeaient pendant des heures dans des grandes salles. Et, parfois, deux ou trois se bagarraient. Je me suis raconté des histoires, certains soirs, à regarder tout ce monde. Mais j’ignorais que ce que je voyais et entendais était exceptionnel. Ce que nous voyons et entendons peut être exceptionnel. C’est nous, qui l’oublions.

A ces soirées, je n’ai pas pris de notes. Je n’en prenais pas. Je n’ai rien filmé. Je n’avais pas de caméra. Je n’ai pas pris de photos. Et les quelques photos qui ont été prises l’ont été par d’autres regards et d’autres intentions. Mais j’ai appris à gesticuler. Ou à…danser.

 

 

J’ai Ă©tĂ© un peu triste, lorsqu’un jour,  un petit a demandĂ© Ă  sa mère si, Ă  leur mariage, elle et son père, avaient dansĂ©. Elle a rĂ©pondu un peu gĂŞnĂ©e, intimidĂ©e par cette question posĂ©e en public, comme si le sujet Ă©tait osĂ© :

« Non, on n’a pas dansĂ© Â». Elle avait une trentaine d’annĂ©es et Ă©tait plutĂ´t d’un abord avenant. C’était au conservatoire d’Argenteuil, au Val d’Argenteuil. J’avais emmenĂ© ma fille Ă  son cours de danse. A son cours d’initiation Ă  la danse et au chant. On emmène au conservatoire nos enfants pour qu’ils apprennent ce qui a pu et peut s’apprendre dans les soirĂ©es voire entre copains et copines. Ou chez la tante, le grand-père ou avec la cousine ou le cousin.

 

Je ne sais pas quoi penser de ma « dĂ©fection Â» Ă  propos de la danse. Si ce n’est que, certaines fois, je me dis que j’en ai assez de rĂ©pĂ©ter les mĂŞmes gestes. Pourtant, je n’aime pas penser que, pour moi, la danse, c’était l’armĂ©e. On danse aussi pour arrĂŞter d’être des bĂŞtes traquĂ©es.

 

J’ai peut-être eu moins besoin de m’échapper. Et, aussi, celles et ceux que je fréquente désormais sont plus installés dans leur vie et davantage portés sur la parole. Ou, souvent aussi, quand même, nous parlons des mêmes…. sujets.

 

J’imagine qu’Erykah Badu, même si son dernier album a quelques années, a continué de danser et de chanter. Si une Me’Shell Ndégeocello ou une Björk ont pu se mettre en danse sur scène, cela se passait autrement pour Miles Davis. Par contre, j’ai appris qu’Erykah Badu avait dirigé la réédition d’albums de Fela. Mon père avait un de ses albums à la maison. Mais il ne le mettait pas souvent. Et il n’achetait plus de disques lorsque Kassav’ a émergé. Et encore moins lorsque d’autres artistes de zouk sont ensuite arrivés tel Jean-Michel Rotin qui fait partie des anciens, maintenant.

 

Comme Erykah Badu.

 

Rimshot, en concert, a Ă©tĂ© le titre qui a reposĂ© Erykah Badu sur mon atlas musical. Et, tout cela, suite Ă  un stage d’apnĂ©e Ă  Quiberon, en Bretagne, avec mon club le mois dernier. Parce-que j’ai fait des photos. Et qu’ensuite j’ai fait deux  diaporamas, un long et un court, et qu’à chaque fois cette chanson d’Erykah Badu a Ă©tĂ© celle que j’ai mise au premier plan.

 

De l’apnée en Bretagne, et, aussi, de la chasse sous-marine, à Erykah Badu. Nos directions et notre façon d’écouter la vie restent assez imprévisibles. Notre façon d’écouter, surtout. Car, souvent, le reste suit. A plus ou moins long terme.

 

Franck Unimon, ce dimanche 6 juin 2021.  

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Pour les Poissons Rouges

Célébrités

 

                                                     CĂ©lĂ©britĂ©s

Un jour, toutes ces personnes que j’ai aimĂ©es Ă©couter,  regarder, ainsi que leurs Ĺ“uvres. Qui m’ont guidĂ©, protĂ©gĂ© et aidĂ© Ă  me dĂ©cider. Que j’ai souvent- ou toujours- placĂ©es au dessus de moi, de mes idĂ©es. Grâce auxquelles j’ai fait mes choix, me suis fâchĂ©, ai Ă©voluĂ©.

 

Toutes ces personnes que je n’ai jamais rencontrées. Avec lesquelles je n’ai pas vécu. Auxquelles je ne me suis pas confronté. Toutes ces statues.

 

Toutes ces personnes, religieuses, politiques, artistes, intellectuelles, riches, charismatiques et belles, un jour, je m’apercevrai qu’elles n’ont pas existé. Et que, depuis le début, c’est moi et le plus grand nombre qui les avons fait vivre, rendus vibrants et exceptionnels. Elles, elles se sont présentées ou avait déjà été mises là par d’autres, avant nous, qui les avaient fait vivre, entretenues, et nous avaient ensuite passé le relais.

 

Sans toutes celles et tous ceux qui nous ont précédés et qui les ont fait vivre, il ne serait resté que des ruines ou quelques échos migratoires plus ou moins persistants.

 

C’est par ce genre de mystère que nous pouvons aussi rĂ©aliser certaines inventions. L’observation et l’imitation ne sont pas les seuls moyens dont nous disposons pour inventer. La projection, le fait de se protĂ©ger en l’autre, de confondre « Je Â» avec « toi Â» ou « Je Â» avec « nous Â», est un de nos plus grands pouvoirs.

 

Il nous distingue, pour l’instant, de beaucoup d’espèces. Grâce Ă  lui nous pouvons nous diriger. Nous propulser dans l’espace et aussi ailleurs. Car il peut, aussi, nous rendre, très fous :

 

C’est à dire, connus du plus grand nombre.

 

Franck Unimon, dimanche 6 juin 2021. 

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Corona Circus Croisements/ Interviews

Un supermarché pour tout

 

Un supermarché pour tout

Ce matin, je suis retourné dans un Décathlon. Je cherchais des mitaines pour faire du vélo. Les miennes commencent à être usées. Et un short, tendance cuissard, pour faire du vélo.

 

Aujourd’hui, on peut se rendre dans une enseigne de cette chaine – DĂ©cathlon– de grands magasins de sport comme chez le boulanger ou le marchand de primeurs. Trente ans plus tĂ´t, dans les annĂ©es 60, cela eut Ă©tĂ© inconcevable. C’était un autre monde.

 

C’est pareil pour certaines grandes enseignes de bricolage. Et d’autres enseignes telles que la Fnac qui agrège librairie, informatique, photographie, produits high tech, Cds, Blu-rays et autres. Il y a aussi Darty. S’y rendre est une formalitĂ©.

 

On entend encore parler de la mort des petits commerces et de l’artisanat. Mais on n’est pas à ça près. D’abord, on fait avec ce qui se trouve à proximité, ce qui est moins cher et le plus pratique. Les supermarchés offrent des grandes quantités, de la variété. Et nous sommes preneurs. Je suis preneur.

 

Avant d’aller Ă  DĂ©cathlon, j’ai confiĂ© mon vĂ©lo Ă  un petit magasin de cycles qui a ouvert Ă  quelques minutes de lĂ , il y a quelques mois :

La Roue Liber.

 Pour des nouveaux patins de frein. J’ai prĂ©fĂ©rĂ© passer par un petit magasin Ă  une chaine telle que DĂ©cathlon. Ceci afin de soutenir un peu Ă©conomiquement les petits commerces.

 

Je m’échappe de plus en plus des grandes surfaces. Sauf quand je n’ai pas le choix.

 

Dans le petit magasin de cycles, La Roue Liber,  j’ai Ă©tĂ© Ă©tonnĂ© lorsque celle qui m’avait accueilli m’a demandĂ© :

« Vous voulez boire, quelque chose ? Â». J’étais en train de refermer mon sac Ă  dos et j’allais partir Ă  DĂ©cathlon.  

 

J’ai acceptĂ© de prendre un verre d’eau. En me l’apportant, cette mĂŞme personne m’a dit :

 

« Vous pouvez aller vous asseoir sur la terrasse. C’est Ă  nous Â». Devant le magasin de cycles, se trouve en effet une petite terrasse. Près de la route. Donc, Ă  portĂ©e des pots d’échappement des voitures des rues parisiennes. Mais, lorsque l’on passe du temps Ă  Paris, on est immunisĂ© contre ce genre de paradoxe. Et puis, une telle proposition dĂ©tonait dans,  pratiquement, toute ma vie de consommateur. 

 

Alors, mettons-ça sur le fait que ce magasin de cycles vient d’ouvrir. Qu’il se constitue sa clientèle. Et que dans d’autres commerces, telles les concessions automobiles ou certains opticiens, on fait aussi ce genre de proposition.

 

Après mon verre d’eau, je suis parti vers la grande enseigne du sport (DĂ©cathlon). J’avais Ă  peine fait quelques mètres que je suis passĂ© devant une pâtisserie tenue par un couple japonais. Je ne l’avais jamais vue auparavant. Le couple Chiba. AngĂ©lique, qui tient cette pâtisserie avec son mari, m’a parlĂ©. Mais j’avais « mon Â» DĂ©cathlon en tĂŞte. Alors, je lui ai rĂ©pondu que je reviendrais plus tard.

 

 

Sur le chemin, je suis passĂ© devant un autre magasin d’articles de sport. Une marque plutĂ´t cotĂ©e, assez technique, qui, depuis plusieurs annĂ©es, s’est ouverte au grand public : La marque Salomon. Avant, mĂŞme s’il y en a encore peu, aujourd’hui, en plein Paris, on trouvait moins ou pas de magasins reprĂ©sentant exclusivement cette marque.  

 

En vitrine, j’ai aperçu un pantalon qui m’a plu. Dans le magasin, j’ai demandé conseil à l’un des vendeurs. Le vendeur ne voyait pas de quel pantalon il s’agissait. Il a accepté de me suivre dans la rue où je le lui ai montré. Pour finalement m’apprendre qu’il s’agissait d’un article….pour femme

 

S’adressant Ă  moi comme si je comprenais  son langage, le vendeur m’a annoncĂ© qu’il s’agissait d’un pantalon « chino Â» et « wide Â».

 

Je n’ai pas compris tout de suite.  Je lui ai fait rĂ©pĂ©ter. J’ai mĂŞme compris « Wild Â».

Peut-ĂŞtre parce-que, dehors, face Ă  lui, je me suis senti un peu soupesĂ© par le vendeur en tant que valeur sur le marchĂ© du sexe. Car j’ai oubliĂ© de dire que je m’étais mis Ă  mon avantage pour cette sortie :  

Cycliste noir moulant, mi-cuisses, baskets, allure sportive. Puisque j’avais pris mon vĂ©lo et qu’il faisait chaud.  

 

Les femmes ont les jupes, les robes, les dĂ©colletĂ©s, les  bustiers, les les jambes nues et autres prompteurs Ă  cristaux liquides. Un retard d’acclimatation peut Ă©tourdir et faire perdre un peu le goĂ»t de l’heure et du temps qui passe. Cependant,  nous, les hommes, en Ă©tĂ©, ou lorsqu’il fait chaud, l’équivalent de notre panoplie Ă©rotique ou sensuelle peut-ĂŞtre une certaine allure sportive.  Avec ou sans marcel. Avec ou sans gamelle.

 

Le magasin Salomon n’avait pas encore reçu ce type de pantalon. Je pouvais en trouver sur le site internet. A voix haute, je me suis soudainement plongĂ© dans un abysse d’incertitudes inĂ©luctables :

Pouvais-je- en- tant -qu’homme-porter- un- tel- pantalon- puisqu’il- s’agissait- d’un article- fĂ©minin ?

Notre vendeur, empathique, et pragmatique, m’a alors dit :

« Il m’arrive de mettre des vĂŞtements pour femmes. Ça va passer crème ! Â». Il fallait juste que je me fasse Ă  l’idĂ©e que c’Ă©tait un pantalon « taille haute ». 

 

«  Passer Crème ! Â».  Cette expression, je l’ai dĂ©couverte par hasard en Ă©coutant un concours d’éloquence il y a un ou deux ans.

 

Au DĂ©cathlon, je n’ai pas trouvĂ© ce que je cherchais. Ni Ă©loquence. Ni crème. Les mitaines Ă©taient moches. Il n’y avait pas le short que je recherchais, non plus. Mais j’ai trouvĂ© un  vendeur qui a bien voulu m’aider. Pendant toutes ces annĂ©es, j’avais Ă©tĂ© suffisamment nĂ©gligent pour laisser le code barre sur mes mitaines usagĂ©es. Cet article ne se vend plus m’a appris le jeune vendeur. « C’est un vieil article Â» a-t’il continuĂ©  tel un expert qui, examinant au microscope les lignes de ma main, s’aperçoit qu’il a affaire Ă  un objet dĂ©suet. Puis, il m’a assurĂ©  que j’avais dĂ» le payer «  six euros Â». Les nouvelles- et moches- mitaines prĂ©sentes devant moi dans les rayons coĂ»tent dĂ©sormais 20 euros.  

 

Les employés des enseignes comme Décathlon sont désormais souvent de passage. Comme dans les banques. On se rappelle davantage du nom de l’enseigne, de l’article ou de la marque que l’on achète.

 

Après Décathlon, je me suis arrêté dans la pâtisserie tenue par le couple japonais. J’ai appris qu’elle existait depuis…42 ans.

 

« Tout est fait maison Â», concernant les pâtisseries, m’a appris AngĂ©lique. Celle-ci, la soixantaine, s’est affairĂ©e pour me servir. Il y avait sans doute le cĂ´tĂ© commercial qui consiste Ă  vouloir faire acheter le plus de produits. Mais, aussi, la volontĂ© de conseiller.

 

Un habituĂ© est arrivĂ©. Un homme en costume cravate. L’heure du dĂ©jeuner approchait. Comme AngĂ©lique s’occupait de moi, après l’avoir saluĂ©e, il s’est installĂ© tranquillement en terrasse. AngĂ©lique a continuĂ© Ă  me parler des autres thĂ©s disponibles. Fouillant dans ses placards, elle sortait des grands paquets de hojicha, de GemmaĂŻcha. Elle m’a parlĂ© d’un thĂ© Sencha qu’elle venait de recevoir et qu’elle allait goĂ»ter. Mais celui que j’avais pris Ă©tait très bon ! Elle vendait du Matcha, aussi. Mais, le matcha, lui ai-je dit, je ne sais pas le faire. Alors, AngĂ©lique de me dire :

 

« Un jour, si vous avez le temps, je vous montrerai Â». Je lui ai rĂ©pondu :

« Je prendrai le temps Â». Elle s’est mise Ă  rire. Approuvant sans doute ma conduite.

 

Au moment de partir, je l’ai remerciĂ©e en Japonais : « Arigato Gozaimasu Â». Alors, s’inclinant vers moi avec dĂ©fĂ©rence, AngĂ©lique m’a Ă©galement rĂ©pondu en Japonais.

 

J’ai rĂ©cupĂ©rĂ© mon vĂ©lo Ă  La Roue Liber. J’ai Ă©tĂ© content de la rapiditĂ© des « travaux Â». J’avais Ă©tĂ© informĂ© par sms -alors que j’étais encore au DĂ©cathlon- qu’il Ă©tait prĂŞt.

 

Ensuite, je suis passĂ© dans cette pharmacie, près de la gare de St Lazare, qui a, depuis peu,  changĂ© d’emplacement. Elle est s’est maintenant rapprochĂ©e d’un grand hĂ´tel : Le Hilton.

 

L’intĂ©rieur a Ă©tĂ© modifiĂ©. Très Ă©clairĂ©. Cela se veut modĂ©lisĂ©. Prestigieux. Mais, impossible de trouver les huiles essentielles. Une personne de la pharmacie, souriante, me rĂ©pond que, dĂ©sormais, il suffit de faire la commande en appuyant sur un grand Ă©cran. Et que le flacon arrive dans une sorte de boite. Mais ça ne marche pas. On ne peut pas sĂ©lectionner l’huile essentielle que je souhaite acheter. L’écran « cale Â»  Ă  la lettre « G Â». Je dois donc me passer de l’huile essentielle que je comptais acheter.

 

J’escompte trouver du dentifrice. On m’indique oĂą se trouvent les tubes de dentifrice. Parmi les diffĂ©rents dentifrices, je ne trouve pas le dentifrice que je cherche. « Avant Â» le dĂ©mĂ©nagement, je le trouvais facilement. Je sors de la pharmacie sans rien acheter. J’irai ailleurs, une autre fois, dans un supermarchĂ© oĂą je trouverai ce que je « cherche Â».

 

Il y a des supermarchĂ©s pour tout. Partout. BientĂ´t, il y aura aussi des supermarchĂ©s oĂą nous trouverons des premiers prix pour nos tombes. Bien-sĂ»r, tout n’est pas perdu. Puisqu’il y a eu des pauses  et des oasis tels que ce magasin de cycles et cette pâtisserie. Et, il en existe d’autres. Certaines de ces oasis viennent de se crĂ©er ou vont se crĂ©er. D’autres sont lĂ  depuis longtemps et sont seulement connues des habituĂ©s ou de leur proche voisinage.

 

A La Roue Liber, le réparateur, prévenant, m’a engagé à ne pas appuyer trop fort sur les freins. Afin, de me réhabituer au système de freinage. Je l’ai écouté avec approbation.

 

Le monde dans lequel nous vivons, auquel nous appartenons en grande partie, et qui nous consomme, autant que nous le consommons, n’aime pas freiner. Ses freins sont  dĂ©fectueux ou usĂ©s. Ou brutaux. Il faudrait sans doute partir loin de tout ça avant l’irrĂ©mĂ©diable. Savoir sortir, au bon moment, de ces supermarchĂ©s- et de leurs hiĂ©rarchies- depuis longtemps Ă©tablis dans notre tĂŞte. Cela peut sans doute s’apprendre au jour le jour. Car nous avons encore plus de pensĂ©es et de rĂŞves qu’il n’existe de supermarchĂ©s.

 

Franck Unimon, ce jeudi 3 juin 2021.  

 

 

 

 

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Perdre pied-vélo taffe

Perdre pied

J’ai travaillĂ© cette nuit. En quittant mon service, ce matin,  23 minutes,  pour faire le trajet Ă  vĂ©lo depuis le 14 ème arrondissement de Paris jusqu’à la gare St Lazare.

 

Certes, il fait beau, assez chaud, mais c’est surtout parce-que, pour une fois, je me suis autorisĂ© Ă  « suivre» certains cyclistes pressĂ©s (hommes comme femmes) que je suis allĂ© aussi vite. Habituellement, pour le mĂŞme trajet, je mets entre 27 et 29 minutes. En « flânant Â» quelque peu. Hier soir, une femme sur un vĂ©lo de course de marque Triban Ă©tait belle Ă  voir. Son short cycliste noir lui arrivait Ă  mi-mollet. Lesquels mollets Ă©taient fermes et assez volumineux. Elle devait avoir Ă  peine la trentaine. Si elle dĂ©marrait doucement, elle avait ensuite une façon d’avaler les mètres en avant, sans forcer, qui me dĂ©crochait de plusieurs mètres. C’était beau, cette aisance. C’était comme si elle rentrait dans le vent.

 

Hier soir, Bd Raspail, dans la montée, j’ai bien rattrapé et lâché quatre ou cinq personnes sur leur vélo. Mais pas elle, toujours revenue et restée facilement devant moi, et qui a tourné, sur la droite, vers la Tour Montparnasse, après un feu, alors que je continuais tout droit vers la Place Denfert Rochereau. J’ai vu sa main indiquer qu’elle allait tourner. Un geste simple, économe, sans précipitation. Et, ça a été tout. C’était fini.

 

Je croise ça ou lĂ  quelques cyclistes sur mon trajet. Des hommes comme des femmes.  Certains que je peux rattraper. D’autres qui sont des « missives Â» en express que leur braquet emporte loin de moi. NĂ©anmoins, mĂŞme disparus de l’horizon et de la rencontre, j’en garde quelques unes et quelques uns, pour quelques temps, dans ma mĂ©moire.

 

Ce matin, il y avait « un Â» vĂ©lo Ă©lectrique, « un Â» Brompton mĂ©canique et une cycliste sur un VĂ©lib qui m’ont marquĂ© et qui m’ont aussi…inspirĂ©.

 

« Le Â» vĂ©lo Ă©lectrique m’a d’abord dĂ©passĂ© avec agilitĂ© et facilitĂ© Boulevard ou rue St Jacques. Sur le chemin assez Ă©troit de la piste cyclable protĂ©gĂ©e. Pourtant, j’avais bien pris mon Ă©lan depuis le dĂ©but. Etant donnĂ© que je ne me sentais pas essoufflĂ© et que mes cuisses le supportaient, j’ai appuyĂ© sur mes pĂ©dales pour le suivre malgrĂ© les mètres qui nous sĂ©paraient dĂ©ja. Je me suis dit que pour monter, il fallait de toute façon prendre de l’élan. Et non se traĂ®ner. Au feu, « Le Â» vĂ©lo Ă©lectrique a pris une autre direction. J’ai passĂ© les pavĂ©s et me suis dirigĂ© vers la descente du Bd Raspail vers la rue du Bac. C’est lĂ  qu’un autre « vĂ©lo Ă©lectrique Â» a pris le relais. Il a quelque peu fusĂ©. Avec son pantalon Khaki, son casque Cusco, il dĂ©livrait de la facilitĂ©. Moi, je devais me donner. Un peu plus bas oĂą Ă  moins qu’il ne nous ait rattrapĂ©, « Le Â» vĂ©lo Brompton a dĂ©barquĂ©. A nouveau, cette fluiditĂ© que je trouve dans cette catĂ©gorie de vĂ©lo. L’homme dessus Ă©tait du genre cadre qui se rend au travail.  La trentaine. Casque sur la tĂŞte. Lunettes de soleil. Chemise  de couleur claire, chaussures de villes, pantalon de ville. Une sacoche Ă  l’avant. Une petite derrière la selle. On aurait dit un skieur ou un pratiquant de roller. Il glissait sur le bitume. Il a rapidement pris les devant sans mĂŞme se prĂ©occuper de nous.

 

MĂŞme « Le Â» vĂ©lo Ă©lectrique, si avancĂ©, a fini par ĂŞtre derrière. Car « Le Â» Brompton virevoltait. A aucun moment, je n’ai essayĂ© de lui parler. Il avait un air de « Je ne connais plus personne en Brompton Â». Mais aucune ressemblance avec Brigitte Bardot et Serge Gainsbourg.

 

Certainement sobre sur sa selle, « Le Â» Brompton Ă©tait plutĂ´t grand, Ă©lancĂ©. Je suis incapable de dire s’il Ă©tait sportif. Ces vĂ©los « Brompton Â» me donnent toujours l’impression que, dessus, tout le monde est athlĂ©tique. Que tout le monde est performant. Je l’ai dĂ©jĂ  Ă©crit :

 

« Certains vĂ©los sont faits pour rouler. Le mien semble fait pour pĂ©daler Â».

 

Ce matin, une femme en vĂ©lib Ă©tait Ă©tonnante. Ce type de vĂ©lo est lourd. Pourtant, elle suivait de près « Le Â» Brompton. Au point que cela m’a donnĂ© l’impression qu’elle et lui Ă©taient ensemble. Plus surprenant, alors qu’elle pĂ©dalait, devant, rĂ©gulièrement, cette cycliste en Jean et casquĂ©e, secouait un de ses bras. TantĂ´t le droit. TantĂ´t le gauche. J’ai plus eu l’impression que c’était une peu une force de la nature. Une jeune femme en pleine forme. Et non une sportive assidue. Mais impossible de le certifier.

 

Au feu rouge, Ă  la rue du Bac, juste avant de tourner Ă  gauche pour prendre cette rue qui passe ensuite devant le musĂ©e d’Orsay, je me trouvais derrière « Le Â» Brompton que je venais de rejoindre. La jeune femme au vĂ©lib’, elle, s’était dĂ©tournĂ©e de la rue du Bac auparavant et nous avait quittĂ©.

 

« Le Â» vĂ©lo Ă©lectrique est arrivĂ© après nous. Nous l’avions distancĂ© plusieurs centaines de mètres plus tĂ´t Ă  un endroit oĂą il s’était arrĂŞtĂ© Ă  un feu rouge. Et, oĂą, de manière opportuniste, Ă  la suite du « Brompton», nous avions Ă©tĂ© plusieurs Ă  nous engager.

 

Chaque fois que je fais ça, je regarde bien si une voiture vient. C’est comme traverser à pied une route en dehors d’un passage piéton ou lorsque le feu est vert pour les voitures. On évalue la distance et la vitesse des autres véhicules. On regarde avec attention. Et on s’engage. Bien-sûr, il convient de ralentir voire de freiner avant de faire ça.

 

Chaque fois que je suis passé au rouge, les autres véhicules étaient soit absents de l’horizon. Soit à l’arrêt. Et, moi, j’étais lancé et à plusieurs mètres d’eux.

 

 

Puis, rue du Bac, le Brompton est passé alors que, pour nous, le feu était encore rouge.

 

Je ne l’ai pas suivi. J’ai mes limites.

 

Je ne passe au feu rouge Ă  cet endroit. « Le Â» Brompton a tournĂ© sur la gauche et est descendu. Il allait passer devant le musĂ©e d’Orsay, vers la place de la Concorde. Mon trajet.

 

A la place de la Concorde, « Le Â» Brompton avait une bonne centaine de mètres devant moi. Il filait.

 

Mais, près du jardin des Tuileries, au lieu de repartir, alors qu’il s’était arrêté et attendait le feu rouge, pour les voitures, il est descendu de son vélo pour vérifier ou prendre quelque chose sous sa selle. C’est à ce moment-là que je suis passé, une fois que le feu est passé au vert pour nous, les cyclistes. Je ne l’ai plus revu ensuite.

 

Avant la gare St Lazare, j’ai fait un crochet par la rue Vignon où se trouve un magasin de cycles qui vend des vélos électriques, des accessoires et fait des réparations. Afin de récupérer son nom car je l’avais oublié. Puis, je suis reparti vers St-Lazare. Ce qui fait que j’aurais sans doute pu faire ce trajet en 21 minutes. Ce qui n’est pas mal en durée.

 

Je sais avoir rompu avec certaines de mes résolutions en matière de terrorisme de la vitesse. Mais mon séjour à Quiberon m’a débarrassé pour l’instant de mon émerveillement pour les environs que je traverse à Paris, désormais. La mer à Quiberon était bien plus belle que ce béton, toutes ces voitures et cette densité humaine.

Voir Quiberon, Mai 2021.

Ou, si l’on est pressĂ© : 

 

Sans compter qu’avec le beau temps, et plus de possibilitĂ©s de sortie depuis quelques jours dans le contexte Covid , il y a bien plus de personnes Ă  vĂ©lo dans Paris Ă  divers endroits selon les heures.  Et certains de ces cyclistes ( hommes et femmes) s’adressent Ă  leur route sans ( trop) faire attention aux autres :

 

Je reste étonné par le peu d’usage qui est fait de la sonnette pour prévenir les piétons ou les autres cyclistes que l’on dépasse. J’ai deux sonnettes sur mon vélo. Et, je m’en sers régulièrement pour prévenir que j’arrive. Le piéton qui traverse à plusieurs mètres devant soi. Le cycliste ou la cycliste à côté de qui l’on va passer.

 

Il doit y avoir bien peu de cyclistes qui se servent d’une sonnette. Que ce soit « Le Â» Brompton de ce matin, les deux vĂ©los Ă©lectriques, la femme en VĂ©lib’ ce matin ou celle d’hier sur son vĂ©lo de course Triban, aucun n’a utilisĂ© de sonnette. Par contre, ils portaient tous un casque. C’est dĂ©jĂ  bien.

 

Je suis « content Â» du temps mis pour rejoindre St Lazare. Mais, surtout, d’avoir pu suivre certains vĂ©los sur mon vĂ©lo pliant. Celui-ci conserve des dĂ©fauts. Parmi eux, cette selle qui descend insensiblement et que, hier soir, Ă  un feu rouge, sur le Bd Raspail, j’ai dĂ» remonter. Ce soir, encore, sans doute, je devrais Ă  nouveau la remonter. Je pressens aussi que pour ce qui est du passage des vitesses, il y a mieux que mon vĂ©lo de marque B’Twin. Mais, cela mis Ă  part, entre hier soir et ce matin, j’ai eu la satisfaction d’avancer quelque peu sur mon deux roues. Mon vĂ©lo n’est donc pas fait que pour pĂ©daler.

 

Franck Unimon, mercredi 2 juin 2021.

 

 

 

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Say Hello, Wave Good Bye

 

 

 

Say hello, wave good bye

Cette chanson du groupe Soft Cell, sortie en 1981, m’a toujours beaucoup touchĂ©e. Bien qu’elle soit moins connue que son tube : Tainted Love.

 

 

A nouveau, je viens d’essayer de chanter sur Say Hello, Wave Goodbye en mĂŞme temps que son interprète, Marc Almond. J’ai probablement chantĂ© faux.

Mais, cette fois, pour la première fois, je suis restĂ© dans « ma Â» voix. Enfin, je crois m’être au mieux rapprochĂ© de ce qui est ma voix. Car, Ă  chaque fois, auparavant, je me faisais aspirer par celle de Marc Almond fuselĂ©e pour passer des graves aux aigus. Evidemment, je finissais, Ă  chaque fois, par «m’asphyxier Â» et racler mes limites vocales. Cela devait ĂŞtre plus que moche Ă  voir et Ă  Ă©couter. Fort heureusement, pour l’instant, je n’ai jamais cru en ma carrière de vocaliste. MĂŞme si chanter m’attire depuis des annĂ©es. Au mĂŞme titre que faire de la musique.

 

Chanter, jouer de la musique, Ă©crire, ce sont des activitĂ©s d’abord humaines, qui, si elles ne permettent pas de devenir « riches Â» et « cĂ©lèbres Â» matĂ©riellement, autorisent Ă  ĂŞtre soi-mĂŞme. Seul ou avec d’autres. Et Ă  vivre, autrement, seul ou avec  d’autres, connus, ou inconnus, ce temps qui passe, qui nous occupe ou nous accule. Dans une certaine sincĂ©ritĂ©.

 

Il existe plein d’activitĂ©s humaines. Certaines plus nĂ©cessaires que d’autres. Certaines plus volontaires. Et, d’autres, plus interdites. Que ces activitĂ©s soient bĂ©nĂ©fiques ou nĂ©fastes, toutes ces activitĂ©s ont lieu. Nous les faisons. Nous y assistons. Nous en entendons parler. Puis, nous en parlons, en rĂŞvons, tentons de faire pareil. Ou, au contraire, nous nous taisons et nous Ă©loignons. Parfois pour des « bonnes Â» raisons. D’autres fois, non. Car quelle bonne raison pourrait-il y avoir, si l’on en a envie, de s’interdire de prendre le temps de chanter ou d’apprendre Ă  chanter ? A Ă©crire ? A jouer de la musique ? Si cela nous plait. Si cela nous ouvre Ă  nous-mĂŞmes mais aussi Ă  certaines Ă©motions.

 

Ce titre, Say Hello, Wave Good Bye raconte une histoire triste. La musique est fort peu dansante. Plutôt nostalgique. J’avais 13 ans lorsqu’elle est sortie, en 1981. Il n’y a rien d’exceptionnel dans le fait de filer une certaine nostalgie lorsque l’on a 13 ans. Une peine d’amour ou d’amitié. Une mauvaise note. Une mauvaise nouvelle dans sa famille.

 

En 1981, pourtant, j’avais plus été touché par la mort de Bob Marley. Sa musique était familière grâce à la platine disque de mon père depuis plusieurs années. En 1981, j’avais sûrement entendu Tainted Love à la radio. Parmi les tubes. Mais pas Say hello, Wave Good Bye. Et, jamais, je n’aurais entendu ou n’ai entendu de groupes du genre de Soft Cell ou Depeche Mode qui se sont faits connaître à peu près en même temps, à la maison.

Cette musique, ainsi que d’autres, Ă©taient ignorĂ©es Ă  la maison. Et dans nos rĂ©unions familiales. Je ne pourrais mĂŞme pas dire qu’elles Ă©taient interdites. MĂŞme si ça revenait au mĂŞme : elles auraient Ă©tĂ© ignorĂ©es, mĂ©prisĂ©es. Ou, auraient Ă©tĂ© perçues comme l’empire du mal. Je repense encore, par moments, Ă  ce jour, oĂą, dans un mariage ou une fĂŞte antillaise, j’avais remplacĂ©, pour quelques titres un de mes oncles maternels qui Ă©tait le  DJ de cette soirĂ©e.

 

 

Après plusieurs titres antillais, j’avais décidé placé sur une des platines le titre World in My Eyes…de Depeche Mode. Jusque là, tout s’était bien passé.

 

 

Mais, Ă  peine avais-je posĂ© ce titre, que, c’était comme si j’avais balancĂ© du Round Up sur la piste. En moins d’une minute, tous les danseurs et danseuses avaient dĂ©guerpi ! Ce n’était pas uniquement une histoire de goĂ»t ou de rythme. Mais, aussi, une affaire de prestige et de honte. J’imagine que cela aurait Ă©tĂ© la honte pour elle si une seule personne avait osĂ© danser sur ce titre. Mizik A Blan ! De la musique de Blanc !

 

Il est un certain nombre d’activitĂ©s vis-Ă -vis desquelles nous avons le mĂŞme comportement : nous considĂ©rons que ce n’est pas pour nous ! MĂŞme si rien ne nous interdit de les pratiquer ou de nous en approcher. Si ce n’est notre sentiment d’appartenance Ă  un groupe. Et la conception, assez superficielle, en surface, que nous avons de ce que nous sommes. Je me rappelle encore de mon petit frère, ado, qui Ă©coutait du Rap avec ses copains, et qui, secrètement, en cachette et en ma prĂ©sence, avec ma « complicitĂ© Â», Ă©coutait….Björk.

 

 

Car j’écoutais et j’aimais cette artiste que j’ai d’ailleurs « vue Â» trois fois en concert. Presque autant de fois que j’ai vu Miles Davis, Me’Shell NĂ©dĂ©geocello, Kassav’ ou Alain Bashung en concert…..

 

https://youtu.be/sJ7M3ht9rYI

 

 

J’ai découvert ou redécouvert Say Hello, Wave Good Bye lors d’un séjour supposé linguistique en Ecosse, à Edimbourg, en 1990. Un séjour affectivement conséquent pour moi.

 

Dans ce titre, je suis sensible à la tristesse. A cette désillusion amoureuse. Sans doute ou peut-être parce-que lors de ce séjour, j’avais vécu une double rencontre amoureuse. Avant mon départ pour l’Ecosse. Puis durant mon séjour. Deux histoires contraires dont le contenu émotionnel et sentimental m’ont porté pendant des années. Une, plutôt à distance, avec une Marseillaise. Une autre, avec une Parisienne, déjà en couple.

 

Peu importe que Say Hello, Wave Good Bye raconte une histoire d’amour entre un homme et une femme ou pour un autre homme. Car j’ai plus tard appris, si je ne me trompe, que Marc Almond est homo. Et, s’il ne l’est pas, je n’ai aucune difficulté à croire que ce titre puisse être un classique pour une certaine génération d’hommes voire de femmes homos. Comme je n’avais pas a priori compris, lors de sa sortie, que le tube d’Elton John, I’M still standing, puisse être si important pour les homos touchés, percutés et persécutés par le Sida.

 

 

Tout ce que j’avais entendu à l’époque, dans les années 80, c’était un titre plutôt dansant, assez funky. Je n’écoutais pas les paroles. Je ne comprenais pas le contexte. Pourtant, j’avais aussi peur du Sida. Et l’épidémie du Sida me concernait beaucoup. En tant que jeune adulte avec une sexualité. Mais, aussi, en tant qu’infirmier récemment diplômé.

 

Avec la pandĂ©mie du Covid, c’est pareil. Rien ne nous empĂŞche de nous livrer Ă  certaines activitĂ©s dont nous avons envie et besoin. MĂŞme s’il faut savoir se protĂ©ger. Car, certaines fois, c’est peut-ĂŞtre, aussi, de certaines de nos apparences dont il vaut mieux savoir se protĂ©ger :

 

Il y a quelques jours, en revenant du travail, sur mon vĂ©lo  pliant, j’ai dĂ©couvert tous ces gens Ă  nouveau en terrasse. Il faisait beau. Très beau. Et, moi, mĂŞme si je savais que tout cela avait existĂ© auparavant. MĂŞme si je comprenais ce besoin de sortir Ă  nouveau.  MĂŞme si j’irai sĂ»rement, aussi, Ă  une de ces terrasses un jour ou l’autre, j’ai nĂ©anmoins eu l’impression d’assister Ă  une mise en scène.

 

J’ai eu l’impression que beaucoup de ces gens que j’ai aperçus, et, parmi eux, sans aucun doute, des amis, des proches ou des collègues, voulaient affirmer que, pour eux, vivre, c’était absolument ça ! Presque revendiquer le droit d’être en terrasse face Ă  face. De fumer. De cloper Ă  l’air libre. De consommer. De refaire les magasins.

 

Pourquoi je fais le moraliste ? Pourquoi cela m’a-t’il dĂ©rangĂ© Ă  ce point alors que je l’ai moi-mĂŞme fait et refait ? Et que je le referai ?! Moi, aussi, je me rendrai bientĂ´t sur une terrasse en plein Paris…

 

Je fais le moraliste parce-que, subitement, ce jour-là, et parce-que la pandémie a déja duré un certain temps, je me suis peut-être, et de manière assez provisoire sans doute, aperçu, que, pendant des années, je m’étais accroché à certaines activités qui, finalement, étaient peu nécessaires.

 

Etre en terrasse, oui, mais pour y vivre quoi et avec qui ?!  Juste pour s’y montrer ?!

 

On peut ĂŞtre en terrasse avec quelqu’un et ne rien vivre de particulier avec elle ou lui. Donc, pourquoi y rester ?! Pourquoi y revenir ?!  Pourquoi se l’imposer si ce n’est, principalement, pour ĂŞtre dans la norme ?!  Pour faire quelque chose. Pour ne se pas se confronter Ă  notre propre vide. A notre grande tristesse et Ă  notre grande solitude.

Pour ne pas devoir admettre que l’on passe une grande partie de son temps à se vider de notre vitalité et de notre créativité au lieu de lui donner les moyens de s’exprimer et de, véritablement, nous libérer, nous aider.

 

Pour ne pas voir que l’on tourne régulièrement en rond mais que, comme la majorité des personne que l’on voit et que l’on fréquente agit de même, hé bien, cela nous rassure et nous encourage à continuer de rester sur la même piste de danse.

 

Il est plus facile et plus commode de faire la fête, d’être en terrasse en plein soleil avec d’autres que d’admettre que l’on est triste et défait. Lorsque l’on est triste et défait.

 

J’aime sans doute ce titre de Soft Cell (cellule douce) parce-qu’avec lui, comme avec d’autres, je m’autorise Ă  entendre et Ă  chanter ma tristesse et ma peine. Ce qu’il m’en reste. Ou ce que j’en ressens. Si la tristesse d’un Jacques Brel me fait dĂ©primer, celle de Say Hello, Wave Goodbye a plus tendance Ă  me donner un certain envol. Ensuite, si j’ai envie de bercer cette tristesse, de la distancer ou de la percer, j’écouterai du dub, du Reggae, du zouk, du Maloya, ou Miles Davis par exemple. 

https://youtu.be/ChZ1QU9pxZE

 

 

D’autres prĂ©fèreront Ă©couter du Rap, de la musique classique, du Rock, de la musique arabe, de la chanson française ou de la techno. La musique, cet ailleurs qui se joint Ă  nos coups de poings mais aussi Ă  nos soins intĂ©rieurs…

 

 

Mais quoiqu’il en soit, en terrasse ou non, nous vivrons les mêmes émotions (joie, espoir, tristesse, colère, désir ou dégout) à un moment ou à un autre. L’idéal, ensuite, ce sera de pouvoir les vivre avec d’autres, ces émotions. Que ce soit en terrasse. Ou ailleurs….

 

 

Franck Unimon, ce lundi 31 Mai 2021.