Catégories
En Concert

En concert avec Pongo à la Cigale, ce vendredi 18 novembre 2022

Pongo, à la Cigale, ce vendredi 18 novembre 2022. Photo©️Franck.Unimon

En concert avec Pongo à la Cigale ce vendredi 18 novembre 2022.

 

 

Pongo m’était encore inconnue cet été. Dans mon entourage, personne ne la connaît. Cela a été pareil lorsque j’ai parlé récemment de l’humoriste Tania Dutel ( que j’ai envie d’aller revoir) ou de Hollie Cook. Trois femmes, chacune d’une trentaine d’années, plutôt émancipées. Je ne l’ai pas fait exprès.

 

Si Pongo est angolaise, Tania Dutel est française ( L’humoriste Tania Dutel sur scène à la Nouvelle Eve)  et Hollie Cook ( En concert avec Hollie Cook au Trabendo), elle, Anglaise.

 

C’est en écoutant le podcast Musicaline d’une poignée de minutes, il y a environ deux mois, que j’ai « découvert »  Pongo. La journaliste racontait qu’à l’âge de 15 ans, Pongo avait fait un tube mondial, Wegue Wegue pour la FIFA. Mais son nom n’avait pas été crédité. J’ai écouté Wegue Wegue, tout à l’heure, le titre ne stimule pas ma mémoire. Il y a 15 ans, nous étions en 2007.

 

Après Wegue Wegue, durant une quinzaine d’années, Pongo a vécu de petits boulots afin de subvenir aux besoins de ses sœurs. ( Selon wikipédia, Pongo et sa famille auraient fui la guerre civile en Angola en venant vivre au Portugal. Cependant, quelques années après leur arrivée, son père aurait abandonné le foyer. Si cela est avéré, je l’ignorais lors du concert à la Cigale hier soir)

 

Un jour, Pongo s’est entendue chanter à la radio pour le titre Wegue Wegue.  Cela l’aurait décidée à se remettre dans la musique.

 

Dans ce podcast daté du 31 mars 2022 où Pongo était surnommée La Guerrière du Kuduro, la journaliste louait son énergie ainsi que ses dansants mélanges musicaux.

Kuduro, le Semba ( musique angolaise), Zouk, Rap, Afrobeat, Dance Hall jamaïcain… quelques extraits de titres de Pongo avaient suivi :

 

Wegue Wegue, Bruxos, Doudou, Hey Linda

 

La journaliste disait que Pongo était capable de faire « trois fois le tour du monde » dans une seule chanson.

 

Quelques jours plus tard, j’achetais son album, sorti cette année : Sakidila.  

 

Je l’ai tout de suite aimé. Cela fait quelques années, maintenant, que le Kuduro a jailli. Et, même s’il a pu m’arriver de le côtoyer, je n’avais jamais pris le temps de l’écouter de près.

 

La musique de Pongo ne se cantonne pas au Kuduro. Puisqu’il y est question de mélanges. Mais son album me permet de m’y rendre en partie. Même si, au départ, en l’entendant chanter, je l’ai crue Nigériane car j’avais cru reconnaître l’Afrobeat de Fela pour la façon de chanter mais aussi une certaine agressivité dans le rythme. Si la musique de Hollie Cook berce, celle de Pongo, perce.  

Pongo, à la Cigale, ce vendredi 18 novembre 2022. Photo©️Franck.Unimon

 

 

J’étais allé seul aux concerts de Zentone ( En concert avec Zentone à la Maroquinerie) et de Hollie Cook. Ce vendredi, j’ai invité deux amies, Zara et Tu piges ?! ou Tu Piges ?! et Zara à venir avec moi.

Deux à trois semaines plus tôt, Tu Piges ?! et un autre ami, Radio Langue de Pute, m’avaient expliqué qu’ils avaient pour habitude de partir à trois en concert avec une autre amie. Et qu’à tour de rôle, chacun faisait découvrir aux deux autres un artiste.

 

L’idée m’avait plu. Je l’ai assez rapidement mise en pratique avec le concert de Pongo. Car à trop attendre, certains projets ne se font pas. La preuve :

Comme j’avais un peu trop traîné pour acheter les places, il n’y en n’avait plus lorsque je me suis présenté dans cette chaine de magasins plus que connue pour vendre des produits culturels. Deux semaines avant le concert.

 

Je parle de cette chaine de magasins très connue qui ouvre aussi désormais le dimanche et qui figurait, lors du confinement dû à la pandémie du Covid, sur la liste des commerces essentiels. Tandis que les salles de concert, de théâtre, les salles de cinéma, les bibliothèques et les médiathèques municipales, les musées et les écoles avaient dû rester fermées pour raisons sanitaires ou nécessiter la présentation d’un passe sanitaire valide.

 

Je fais allusion à cette chaine de magasins qui vend aussi, maintenant, des produits électroménagers, en plus d’ordinateurs, de vélos électriques….

 

J’ai été bien contrarié lorsque la jeune vendeuse de cette chaine de magasins essentielle m’a appris qu’il n’y avait plus de places de concert disponibles quinze jours avant la date. J’avais trop attendu. Mais j’ai persisté à chercher.

 

Je suis tombé sur l’application Dice que je ne connaissais absolument pas. J’ai pu acheter trois places sur Dice, à 30 euros la place. Tout semblait en règle.  J’ai même reçu une facture que j’ai imprimée. Mais cette transaction uniquement numérique me changeait de ce que j’avais toujours connu et de ce que je préfère :

 

Le contact humain. Même si on ne peut pas dire que le contact humain avec une vendeuse ou un vendeur de places de concert soit très souligné étant donné le nombre important de clients qu’ils voient défiler. Etant donné, aussi, le peu de plaisir qu’il peut y avoir dans le fait de répéter la tâche standardisée qui consiste à vendre des places de concert- ou du rêve- à un prix parfois élevé. Sans compter que, souvent sans doute, les vendeuses et vendeurs de places de concerts et de spectacles divers ont  à répondre plusieurs fois aux mêmes questions comme si c’était la première fois que celles-ci leur étaient posées.

 

Je peux confirmer que Dice m’a permis de me rendre au concert de Pongo mais aussi d’y inviter Zara et Tu Piges ?! Radio Langue de pute ayant déjà prévu d’aller émettre dans une certaine région de France, il n’a pas pu venir avec nous cette fois-ci. J’ai donc fait profiter Zara de la place qui me restait.

 

Ce vendredi soir, avant de retrouver Tu Piges ?! et Zara à la cantine de la Cigale, cette fois, je suis allé acheter des protections auditives à la Baguetterie, un magasin de musique, rue Victor Massé. Même si, en le mentionnant, je fais là une forme de publicité, je la crois utilitaire pour des raisons sanitaires ainsi que musicales. 

Ce vendredi, pour la première fois depuis que j’ai commencé à aller à des concerts, J’ai décidé de mettre le prix dans des protections auditives.  Vu que j’ai envie de retourner à d’autres concerts. Et que j’ai besoin d’être près de la scène pour faire des photos.

 

Pour à peu près 50 euros, j’ai acheté les Fcking Loud 25 de la marque Crescendo que j’essayais pour la première fois et qui m’ont apporté un  confort acoustique aussi étonnant que plaisant. A la fin du concert de Pongo, au bar de la Cigale, j’ai pu obtenir gratuitement des protections auditives. Mais celles que j’ai achetées protègent et mes oreilles et la qualité du son.

 

Il existe des protections auditives moins chères. Il existe un autre modèle, très recommandé, qui coûte environ 30 euros.

Pongo, à la Cigale, ce vendredi 18 novembre 2022. Photo©️Franck.Unimon

 

Lors du concert, dans la salle de la Cigale, ce qui m’a très vite étonné, c’est le nombre de femmes présentes. On aurait dit qu’il y avait plus de femmes que d’hommes à ce concert. Ou, que c’était peut-être une soirée entre femmes qui avait finalement « mâle tourné » puisqu’il se trouvait quand même des hommes.

 

Si j’ai remarqué que la moyenne d’âge générale du public se situait entre 20 et 30 ans, Tu Piges ?! et Zara m’ont ensuite dit avoir vu des spectateurs plus âgés. Mais pas dans la fosse où je me trouvais et où Tu Piges ?! a passé un peu de temps avec moi avant de retourner rejoindre Zara au balcon.

Tu Piges ?! et moi avant le début du concert de Pongo, à la Cigale, ce vendredi 18 novembre 2022. Photo©️Franck.Unimon

 

 

Je m’attendais aussi à rencontrer un public plus noir ou majoritairement noir. Cela a été  l’inverse. Le public était majoritairement, et très largement, blanc. Et, si je poussais plus loin dans l’idée reçue, je dirais qu’à voir ce public blanc aussi présent au concert de Pongo, la preuve est à nouveau faite que la danse mais surtout certaines musiques se sont véritablement démocratisées et ne sont plus uniquement le  « patrimoine » de communautés noires ou arabes. Comparativement aux années 80 ou 90 par exemple.

 

Je vais ici m’avancer à affirmer qu’une artiste comme Pongo, dans les années 80 ou 90 aurait sans doute compté un public plus « foncé ». Pour cela, je me fie à l’histoire de groupes comme Kassav’ par exemple, qui, lors de ses premiers concerts à Paris, avait gagné son succès grâce aux communautés noires présentes en France, en particulier antillaises et d’Outremer et sans doute aussi africaines ( lien vers mon compte-rendu sur le documentaire réalisé par Benjamin Marquet sur  Kassav’ ). Au vu de la réussite par la suite de Kassav’ également dans des pays d’Afrique noire.

 

Et, je me rappelle aussi d’un concert du groupe de Reggae Black Uhuru à la fin des années 80, je crois, à l’Elysée Montmartre. Si j’avais finalement renoncé à profiter (une erreur de ma part ! ) de ma place que j’avais achetée et que j’avais très facilement revendue, je me rappelle d’avoir alors été étonné par la foule de Rastas ou de personnes en possédant certaines des caractéristiques majeures, en particulier les dreadlocks qui n’étaient pas là pour faire décoration.

Et, mon souvenir est que la foule que j’avais aperçue sur place devant la salle de concert était majoritairement et indiscutablement noire. Pour moi, qui suis noir, cela avait presque été un choc sociologique de me retrouver subitement devant un tel concentré de personnes noires. Au point que je m’étais demandé d’où sortaient tous ces « Rastas » que je voyais rarement, dans de telles proportions, dans ma vie ordinaire. Et où se cachaient-ils habituellement ? Dans des caves ?

 

Autre découverte hier soir : si, dans mon entourage, personne ne connaît Pongo, dans la salle, pleine, beaucoup de monde la connaissait. Ainsi que ses titres. La salle de concerts de la Cigale est une « petite » salle de concerts par comparativement à quelques paquebots sonores mais elle accueille néanmoins beaucoup plus de monde que certains bureaux de vote.

 

La première partie du concert a été assurée par le DJ Lazy Flaw. C’était plutôt plaisant. Mais on connaît le « principe » des premières parties. Ce n’est pas pour elles que l’on vient. Alors, on patiente poliment. Un peu comme si l’on attendait la fin d’un cours ou du ruisseau qui va nous mener à la mer en opinant de temps en temps. Par moments, on se dit même que ce n’est pas trop mal à condition, toutefois, que cela se termine bientôt.  Ce qui a fini par arriver avec le DJ Lazy Flaw.

 

Après « l’entracte », les deux musiciens de Pongo sont arrivés tranquillement. D’abord la DJ et choriste, aussi élégante que discrète. Et le batteur, simple mais adéquat.

Pongo, à la Cigale, ce vendredi 18 novembre. Photo©️Franck.Unimon

 

 

Pongo ? Son entrée sur scène a suffi pour capter  l’attention de la salle. Je ne crois pas qu’elle avait commencé à chanter lorsqu’elle a produit cet effet. Elle est arrivée, elle a peut-être dit quelques mots. Tout le public était déjà branché sur elle.

 

Pongo a commencé par le titre Doudou. Lorsque j’écris « commencé », ce n’était pas juste chanter. Mais aussi danser, s’emparer de la scène et faire corps avec elle.

 

On ne peut pas rester indifférent lorsque l’on voit danser comme Pongo le fait. Si l’on aime la danse. Si, pour soi, danser, c’est se libérer, se défaire des regards, du découragement, se sensibiliser à la transe. Et projeter sa vitalité.

 

Un peu sur l’arrière scène, entre la DJ choriste et le batteur, il y avait une sorte de carré noir un peu surélevé sur lequel, plusieurs fois, Pongo est venue s’installer comme sur une machine à danser destinée à nous secouer et à promouvoir ce temps que nous allions passer ensemble.

 

Les titres étaient courts ou m’ont semblé courts mais pratiquement aucun n’a raté son sort. Nous attraper, nous faire danser. Pongo a régulièrement ponctué la fin de ses chansons de roucoulements et interpellé le public en l’appelant ” La Famille ! “.

Pongo, à la Cigale, ce vendredi 18 novembre 2022. Photo©️Franck.Unimon

 

 

Un spectateur a remis un bouquet de fleurs à Pongo. Le public a manifesté son amour. Pongo a été très émue au point de pleurer un peu. Il m’a semblé que beaucoup de féministes étaient à la Cigale au concert de Pongo. A commencer par Zara et Tu Piges ?!

 

 

Vers la fin du concert, Pongo a invité le public à venir sur scène avec elle à deux reprises. Il y a eu foule à chaque fois. Entre les deux, Pongo est descendue dans la fosse pour chanter au milieu du public.

 

La seconde fois sur scène, avec tout ce public à nouveau venu la rejoindre, cela a été drôle de voir la tête d’un des agents de sécurité qui se serait bien passé de tout ce bordel.

Pongo a enlacé quelques spectatrices et spectateurs. Pongo a aussi fait intervenir deux danseuses, séparément mais aussi ensemble. Chacune avait de solides arguments. Personne, je crois, n’a contesté ce qu’elles avaient à dire et elles l’ont dit. Pongo, à côté, ne faisait pas de la figuration. Il lui suffisait d’un mouvement ou deux pour réaffirmer sa présence.

 

Le concert a été extraordinaire. Et, je suis d’autant plus content qu’il a beaucoup plu à Zara et à Tu Piges ?!

J’espère que cet article et mes photos contribueront à prolonger cette impression d’extraordinaire mais aussi à donner envie d’écouter Pongo ou de danser avec elle en concert.

 

Pour rendre compte au mieux avec mes photos de l’atmosphère du concert, il m’a semblé qu’il fallait, cette fois-ci, opter pour un diaporama. Et, j’ai choisi le titre Bruxos de Pongo  qui est un de mes préférés et celui que j’avais en tête lorsque j’étais en quête des places de concert.

 

Les photos du concert viennent dans un certain désordre. J’ai délibérément évité de suivre la chronologie exacte du déroulement du concert. Je crois que c’est mieux comme ça et j’espère que cela vous plaira.

 

 

Franck Unimon, ce samedi 19 novembre 2022.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.