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Béatrice Dalle

 

Béatrice Dalle

 

(cet article est une variation de l’article Que Dalle un livre sur l’actrice et comédienne Béatrice Dalle).

 

 

 

Béatrice Dalle, aujourd’hui, fait moins parler qu’il y a « longtemps » : il y a dix ou vingt ans.

 

J’ai acheté ce livre parce que Béatrice Dalle me « parlait ». Comme un conflit pourrait parler à des vieux qui y avaient participé en tant que simple appelés ou appuis militaires. Ce qu’ils sont devenus ensuite, c’est un autre problème. Et, avant tout, et surtout, le leur. Ce que je raconte ensuite, ici, c’est peut-être aussi, avant tout, et surtout, mon problème.

 

Lorsque j’avais acheté ce livre consacré à Béatrice Dalle, je faisais déjà partie des vieux. Mais, bien entendu, je ne l’avais pas vu comme ça, ce jour-là. Aujourd’hui, je suis un peu plus réaliste :

 

Même si, en apparence, j’ai encore un look assez jeune, je vois bien que je fais partie des vieux. On peut être myope et visionnaire.

 

Ainsi, je vais spontanément vers des musiques – mais aussi vers des pratiques- qui montrent bien que je ne suis plus jeune. Récemment, lors d’une rencontre professionnelle, celle qui m’a reçu m’a dit :

 

« De toute façon, si vous m’envoyez un mail, je le recevrai sur mon portable ». Le fait que je sois autrement plus qualifié qu’elle pour le travail que j’effectuerai peut-être pour sa « boite »,  est ici accessoire. J’avais compris à cette simple phrase que j’étais vieux. Tant pour ces valeurs et ce mode de vie que cette « jeune » justifie et défend. Que pour cette façon d’offenser sans même s’en apercevoir.

 

J’ai regardé dans les yeux ma jeune interlocutrice. Ses beaux yeux bleus. Mais je n’étais pas amoureux. J’avais bien plus d’expérience qu’elle et voire qu’elle n’en n’aurait jamais pour ce travail pour lequel je la rencontrais. Pourtant, c’était elle qui dirigeait l’entretien.   Très certainement, m’a-t’elle trouvé l’abord froid et rigide de celui qui borde un monde qu’elle ne connaît pas. Elle ne sait pas qu’une grande partie de ma vie comme celle d’autres que je connais ou ai connus, se dévalue à mesure qu’elle devient un exemple à suivre. Et, j’en suis aussi en partie responsable :

J’ai refusé de devenir responsable de ce monde qu’elle défend.

 

Béatrice Dalle, dans l’ouvrage de Louvrier, est un moment comparée à Brigitte Bardot et à Marilyn Monroe. Régulièrement, se succèdent des personnalités et des idoles de toutes sortes qui en rappellent d’autres. Et si cela se perpétue, c’est parce-que cela rend plus polis certains de nos échecs. Que l’on soit jeunes ou vieux.

 

Mentionner Bardot, Monroe et Dalle, c’est additionner les sex-symbol. Un sex-symbol, c’est festif. Ça met en alerte. Ça donne envie de consommer. De se transformer en superlatif.

 

Mais c’est une histoire triste. Telle qu’elle m’a racontée. Celle d’une enfant d’une famille nombreuse sacrifiée parmi d’autres. Bonne élève d’une école dont elle a dû se retirer à l’école primaire. Afin de s’occuper de frères et de sœurs plus jeunes. Mais, aussi, pour faire la cuisine. Pourquoi elle plus qu’une autre ? Et, en quoi, cela aurait-il été plus juste qu’une autre soit choisie ?

 

 

Ma mère est une femme gentille. Comme aurait pu l’être le personnage joué par l’acteur Tim Robbins dans Mystic River réalisé par Clint Eastwood.

 

Ma mère est donc l’opposée d’une Béatrice Dalle. Si l’une et l’autre ont quitté leurs parents avant leur majorité, leur tempérament les sépare.  Béatrice Dalle a pu « se prendre la gueule » avec des femmes et des hommes, connus ou inconnus. Elle a aussi connu la rue. Eté punk. Elle peut baptiser des injures et professer des menaces qui ont valeur de futur. Ma mère n’a jamais prononcé le moindre gros mot devant moi. Elle a fait baptiser ses enfants.

 

Dans le livre qu’il a consacrée à Béatrice Dalle, le journaliste Pascal Louvrier relate que celle-ci a pu faire penser à une « panthère ». Ma mère n’a rien de la panthère. Mais j’aurais aimé qu’elle le soit. Qu’elle puisse l’être. Qu’elle sache l’être. Qu’elle puisse griffer. Elle ne le fera jamais. Au lieu de griffer, elle priera. Béatrice Dalle est croyante à sa façon, parle de Jésus-Christ mais elle et ma mère ne sont pas faites de la même ferveur religieuse. J’attends de voir Béatrice Dalle dans un film de Bruno Dumont.

 

Ma mère a été et est une très belle femme. C’est une femme capable. A son âge, beaucoup aimeraient avoir sa forme physique. Sa souplesse. Son endurance. Son dynamisme.

Mais elle est une de ces multiples femmes- déployées et employées- qui ont trop accepté un peu tout et n’importe quoi. Piégées sans doute par leur trop grande endurance, leur naïveté et leur indéfectible indulgence pour leurs peurs.

 

 

Certaines réussites sont là pour masquer certains échecs.  Normalement, ma mère a réussi. Son mariage. Ses enfants. Sa maison. Ses activités. Elle peut parler. Discrètement. Mais elle a plus subi de vérités qu’elle n’en n’a dit.

 

 

Béatrice Dalle, c’est le contraire.

 

 

Ça tombe très bien qu’aujourd’hui, on parle moins de Béatrice Dalle comme sex-symbol.

 

Parce-que toutes ces histoires de sexe, de drogue et de frasques (des histoires de jeunes)  m’empêchaient sans doute de comprendre qu’au cinéma, ou ailleurs, ce qui pouvait me déranger chez Béatrice Dalle mais aussi me donner envie d’aller la voir, c’était de pouvoir m’imaginer un peu ce que ma mère aurait pu être ou faire de différent.

 

Je vais peut-être au cinéma afin de pouvoir imaginer des différences. Et, pour moi, Béatrice Dalle permet ça.

Franck Unimon, Dimanche 4 juillet 2021.

 

 

 

 

 

 

 

 

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Que Dalle un livre sur l’actrice et comédienne Béatrice Dalle

 

                Que Dalle un livre sur l’actrice et comédienne Béatrice Dalle

 

                         Ecrit par Pascal Louvrier et Béatrice Dalle

 

 

Hésiter entre la lecture de UCHIDESHI Dans Les Pas du Maitre (Apprendre ce qui ne peut être enseigné)  de Maitre Jacques Payet, 8 ème Dan, Shihan, au sein de l’organisation Aikido Yoshinkan. Et la lecture du livre sur l’actrice et comédienne Béatrice Dalle.

 

Opter pour ce dernier. Et se sentir d’abord éclaboussé par de la poussière de honte. Une fois de plus, avoir cédé aux séductions de la forme. Au lieu de déterrer de soi ces peurs qui nous martèlent les vertèbres.

 

Nos peurs sont des productions incessantes. Les combattants sont celles et ceux qui, jour après jour, les voient s’amonceler sur leur compteur. Et qui ont appris et apprennent de leurs peurs. Et qui répètent des gestes, parfois des incantations, ou des Savoirs, en vue de leur répondre.

 

Ce sont des voix qui leur parlent, à toute heure,  à eux seuls, et que personne d’autre n’entend, d’abord. Du moins ont-ils souvent cette impression.

 

Pas de combattant sans peur.

 

Mais comparer une actrice ou un acteur, Dalle ou autre, à un combattant tel que Maitre Jacques Payet, c’est aussi tenter de vouloir parer un miroir des mêmes mérites et des mêmes héritages que le diamant.

 

La différence entre les deux reste quand même que, une fois « choisi », l’un (l’actrice ou l’acteur) est si puissamment éclairé, entouré, stylisé, entraîné, conseillé qu’il est presque condamné à réussir.

Je repense à l’actrice Adèle Exarchopoulos tellement mise en valeur par Kechiche dans La Vie d’Adèle ( 2013)  que je m’étais dit :

 

 « Si après ça, elle ne réussit pas une belle carrière au cinéma, elle ne pourra pas dire qu’elle n’a pas été aidée ».

 

 

La combattante ou le combattant, longtemps, est bien moins entouré que l’actrice ou l’acteur. C’est peut-être, aussi, ce qui le pousse à surgir. Car, soit il restera victime, oublié, dominé ou enfermé. Soit il vivra. En se mettant à vivre, la combattante ou le combattant commence à éblouir celles et ceux qui l’entourent.  Parce que vivre, c’est notre histoire à tous. Sauf que pour beaucoup, vivre reste une intention ou une tentation. Alors que pour la combattante ou le combattant, vivre est une action.

 

L’actrice et l’acteur se mettent à vivre lorsque l’on dit : « Action ! ». La combattante et le combattant vivent parce qu’ils agissent. En dehors du combat. Au cours du combat. Mais, aussi, après le combat.

 

Le combat, c’est le temps absolu. L’extrême. Aucun faux semblant possible.

 

Il y a maintenant un jeu de mot très facile à faire : le contraire du combat, plus que la défaite, c’est le coma. Etre dans le coma, c’est bien-sûr être allongé dans un lit d’hôpital dans un service de réanimation. Peut-être en mourir. Peut-être en sortir. Peut-être en revenir diminué, paralysé ou transformé.

 

Mais le coma, c’est aussi laisser quelqu’un d’autre ou une substance agir ou faire des rêves à notre place. Puis exécuter au détail près. Comme des rails nous menant vers une destination préétablie par quelqu’un d’autre que nous et à laquelle nous accepterions de nous rendre sans conditions.  

 

 

A ce stade de cet article, par lequel je me suis laissé « détourner », il faudrait maintenant  vraiment parler du livre.

Normalement, ce que j’ai écrit m’a déjà disculpé concernant le fait d’avoir « préféré » d’abord lire cet ouvrage sur Béatrice Dalle. Mais la normalité peut aussi être une folie souvent acceptée par le plus grand nombre. Alors, je vais prendre mes précautions et m’en tenir à ce que j’avais prévu de mettre en préambule.

 

La lecture de la « biographie » de l’acteur Saïd TAGHMAOUI, SAÏD TAGHMAOUI De La Haine A Hollywood dont j’ai rendu compte il y a quelques jours m’a influencé. Saïd Taghmaoui/ De la Haine A Hollywood

 

Dans son livre, TAGHMAOUI ne dit pas un mot sur Béatrice Dalle et Joey Starr. Pourtant, il est impossible qu’ils ne se soient croisés.

 

Ils ont à peu près le même âge. Sont entrés dans le grand bal de la scène médiatique à peu près au même moment même si Dalle fait un peu figure « d’aînée » avec 37°2  de Beineix, sorti en 1986.

Ils ont eu des amis et des intérêts communs : Au moins Le Rap, Les Tags, les graffitis, la banlieue parisienne défavorisée ( Taghmaoui, Morville) Benoit Magimel, les frères Cassel ( Vincent et/ou Rockin’ Squat).

 

Si leur adresse et leur réussite artistique (TAGHMAOUI, DALLE, Joey Starr/ Morville) doivent à leur présence physique ainsi qu’à leurs origines sociales et personnelles, elles doivent aussi à leur intelligence particulière (du jeu, du texte, pour faire certaines rencontres existentielles et décisives) ainsi qu’à leur travail d’avoir duré alors, qu’au début, dans leur vie mais aussi comme lors de leur arrivée dans le milieu de la musique ou du cinéma, rien ne le garantissait.

 

Pour le dire simplement et sans mépris : Aucun des trois ne venait d’un milieu social et intellectuel privilégié et, d’une façon ou d’une autre, tous les trois ont connu ce que l’on appelle la « zone ». Que ce soit la prison, les gardes à vue, la drogue, la rue. Dans un pays officiellement démocratique et universel comme la France, celles et ceux qui réussissent et sont aux avant postes de la société ont généralement d’autres profils, d’autres CV,  voire d’autres prénoms, que ces trois-là.

 

Et, avec ces trois-là, aussi, le même « miracle » s’est plus ou moins répété (davantage avec Dalle et Joey Starr en France, toutefois) :

 

Une fois que chacun de ces trois-là a réussi à bien planter sa tente dans le décor avide de la réussite artistique, économique, commerciale et Jet Set de ce pays, ils sont devenus désirables. Respirables. Par le plus grand nombre. Spectateurs et parasites compris.

 

Je ne fais pas exception. Au début du livre, avant sa toute première rencontre avec elle, Pascal Louvrier raconte son appréhension vis-à-vis des réactions de Béatrice Dalle qui avait pour réputation d’être imprévisible et, bien-sûr, d’être peu fréquentable. Une fétichiste des options racaille. Ces appréhensions, je les ai longtemps eues vis-à-vis d’elle comme vis-à-vis de Joey Starr . Et les jugements moraux dépréciatifs définitifs -fondés bien-sûr sur des éclats médiatiques et certaines de leurs attitudes- que d’autres ont pu avoir sur eux, je les ai eus aussi.

 

Et, cela va dans les deux sens : Dalle, pour parler d’elle, ne brille pas non plus par une tolérance de tous les instants pour autrui. Même si elle est capable de gentillesse ou de prendre la défense de celles et ceux qu’elle perçoit comme victime. Lors d’un tournage comme dans la vie.

Car, Dalle « vomit » aussi les tièdes. Et les méritants. Toutes celles et tous ceux qui font de leur mieux et qui, à ses yeux, sont « faibles » ou ne valent pas qu’on s’attarde sur eux : les gens sans particularité évidente, monocordes et lambda qui se fondent dans le décor social comme dans une boite à chaussures.

 

Ce faisant, elle répète comme d’autres, y compris comme celles et ceux qui l’adorent, certaines injustices et certains préjugés, que, comme ses adorateurs,  elle condamnera ailleurs. Et en d’autres circonstances selon des critères sélectionnés par eux. Et par elle.

Cela, c’est le paradoxe permanent du « Star Système » que l’on évolue dans le cinéma hautement commercial ou dans le cinéma d’auteur :

 

Pour peu que l’on soit admiré et aimé par des personnalités du monde du spectacle, de l’art ou de l’intellect, on sera excusé et défendu contre les bien-pensants et les bons élèves besogneux qui, les abrutis ! , ne peuvent rien faire de mieux- et de plus- que de réfléchir de travers. Comme on pisse sur le sol en ratant l’urinoir ou la cuvette des toilettes. Avant, évidemment, de partir prestement et lâchement, en laissant tout en l’état sans même se laver les mains. 

 

C’est mon principal reproche au livre de Louvrier : cette façon de mettre Dalle sur un piédestal et de, pratiquement, tout justifier et tout accepter de certains de ses actes « déflagrants ».

 

Je vais néanmoins m’abstenir de frimer dans ces quelques lignes. Au tout début du livre, je me suis bien dit :

« J’aurais pu mieux écrire ». «  J’aurais pu mieux faire ».

 

Mais, par la suite, je me suis avisé que Louvrier a effectué un très gros et très bon travail de recherche. Que ce soit dans les archives mais aussi auprès de Dalle et de quelques personnes qui ont travaillé avec elle et dont certaines sont devenues des proches :

 

Dominique Besnehard, l’agent qui l’a découverte et qui est aussi un de ses protecteurs et un de ses proches. Un protecteur dévoué et idéal.

Besnehard a aussi été l’agent de TAGHMAOUI. Mais à lire celui-ci, sa rencontre avec Besnehard a nettement moins été à son avantage.

 

Du reste, pour avoir lu- avec plaisir- l’ autobiographie Casino d’Hiver de Besnehard ( parue en 2014), je « sais » que TAGHMAOUI ne figure pas parmi les rencontres qui ont le plus marqué Besnehard, humainement et artistiquement. Au contraire de Béatrice Dalle, Jean-Claure Brialy, Nathalie Baye, Marlène Jobert ou Maurice Pialat par exemple.

 

Je garde d’ailleurs un très bon souvenir de ses pages sur Pialat.

 

La réalisatrice Claire Denis est aussi « convoquée » pour parler de Béatrice Dalle dans Que Dalle.

 

Tout comme le photographe  Richard Aujard.

 

Ainsi que le réalisateur Jean-Jacques Beineix, bien-sûr, dont j’avais aimé lire l’autobiographie parue en 2006 : Les Chantiers de la Gloire.

 

Ma seconde excuse pour avoir choisi de lire Que Dalle avant celui de Sensei Payet est que le livre de celui-ci est sorti récemment. En 2021 pour la version française. Celui consacré à Dalle, en 2008 puis en 2013. Je crois l’avoir acheté en 2013. Cela fait donc huit ans que je l’avais parmi plein d’autres livres. Sur le cinéma et d’autres thèmes.

 

Entre les années 80-90 et le « récit » parcellaire, de sa relation à ressorts et à sorts avec Joey Starr/ Didier ou avec son premier mari et ses autres amants et mari(s) sans omettre certaines parties judiciaires de sa trajectoire, et les années qui ont suivi, j’ai appris à mieux regarder Dalle et celles et ceux qui lui ressemblent. Pour tout dire : je l’avais toujours fait. Car il n’y a aucune raison pour que, subitement, je sois devenu plus sensé. Elephant Man

 

 

Même si je me distingue des mâles alpha et de ces personnes « destroy » ou « rock’n’roll » (femmes ou hommes) qui captent tant le regard de Béatrice Dalle et l’imaginaire des réalisateurs et des photographes comme des stylistes de toutes sortes, ma vie normale et mentale, comme celle de beaucoup d’autres, est moins monocorde et plate qu’elle ne le paraît. Sauf que je le garde pour moi. Par précaution. Par peur.

 

Mais, aussi, pour protéger les autres.

 

Car c’est aussi, ça, l’un des très grands secrets de beaucoup de gens normaux : avoir cette capacité, trop grande sans doute, de tenir en laisse certaines folies. Et laisser à d’autres l’initiative de se jeter dans les gueules mais aussi dans les trous de diverses folies que l’on a pu soi-même, suivre, observer, tuyauter, tutoyer, dissimuler. Ou condamner.

 

Les gens normaux peuvent être de très grands comédiens. Ils le sont tant qu’ils jouent leur vie puis l’oublient. La folie, psychiatrique, comme la dépression, bien-sûr, est régulièrement proche à trop souvent se renier.

 

Alors, quelques fois, lorsque les gens normaux tombent sur une Béatrice Dalle, ou une autre ou un autre, ça peut aussi leur donner envie de se rapprocher. Mais pas trop près. Car ça leur rappelle quelqu’un. Peut-être, aussi,  que ça leur rappelle leur adolescence. L’époque des révoltes, des mutations et des rêves les plus excessifs. Lorsque ça bouge et que ça s’agite. Parce-que, c’est bien connu, le calme, le quotidien et l’immobilité, c’est l’extinction et la soumission assurées. Et, ça, c’est bien-sûr pour les faibles et les moins que rien.

 

Franck Unimon, ce vendredi 2 juillet 2021.

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Cinéma

Zero Dark Thirty/ Un film de Kathryn Bigelow

ZERO DARK THIRTY ( 2012) un film de Kathryn Bigelow

 

« When you lie to me I Hurt you ! » ( Chaque fois que tu me mentiras, je te ferais du mal !)

 

 

C’est sûrement le fait, hier, dans un de mes articles, d’avoir mentionné l’acteur Reda Kateb qui m’a amené, ce matin, au réveil, à me rappeler du film ZERO DARK THIRTY de Kathryn Bigelow. J’avais vu le film dans une grande salle de cinéma à sa sortie. Et, j’avais été étonné de tomber sur….Reda Kateb quasiment dès l’ouverture du film dans le rôle d’un terroriste que l’on torture et qui finit par lâcher une information qui permettra de retrouver Ben Laden, l’homme alors le plus recherché du monde, après les attentats du 11 septembre 2001.

 

Attentats dont je me « rappelle ». Je sais encore où je me trouvais et ce que je faisais lorsque les images des attentats du 11 septembre avaient été distribuées et redistribuées à la télé :

Au travail, dans le service de pédopsychiatrie où je travaillais alors avec des adolescents. Mais, à cette époque, en 2001, personne ne parlait des soignants comme de « héros de la nation ».

 

La dernière fois que j’avais aperçu l’acteur Reda Kateb sur un écran, c’était pour le voir dans des films d’auteurs français. Et, là, dans ce complexe de cinéma parisien, sur un très grand écran, c’était dans cette très grosse production américaine réalisée par Kathryn Bigelow.

 

Kathryn Bigelow, américaine, est connue pour être une gorgone-réalisatrice de  films membrés.  Réalisatrice, américaine et gorgone, Bigelow  a sans doute beaucoup à dire sur la question du genre. Et, elle le fait en poussant ses films comme une femme pourrait se mettre debout pour pisser.

 

J’avais déjà vu- et aimé- plusieurs de ses autres films. Hormis Point Break ( 1991) (je n’avais pas retenu qu’elle en était la réalisatrice)

 

 

 

 

j’avais vu Strange Days ( 1995)

 

 

 

, K-19, le piège des profondeurs ( 2002)

 

 

ou Démineurs ( 2008) au cinéma.

 

Avec ZERO DARK THIRTY, nouveau « film d’action », on entre cette fois dans une autre actualité politique récente. La traque reconstituée, au cinéma, et la « fin » de Ben Laden.

 

 

Si ZERO DARK THIRTY m’avait plu pour sa réalisation, j’étais resté très perplexe quant aux motivations morales de ce film.

Réalisé avant que les Etats-Unis (ou les Extra-Terrestres) ne nous « envoient » Donald Trump, ZERO DARK THIRTY  expédie quand même à la face du Monde, que « America Rules ! » et que si l’on s’en prend aux Etats-Unis, on s’expose à de sévères « Retaliation » ( représailles) y compris médiatiques.

 

Je ne nie pas le trauma du 11 septembre 2001 pour les Américains. Cela est impossible. Mais cette façon de percevoir les Etats-Unis comme l’équivalent du « berceau de l’Humanité » et de justifier par ailleurs toutes les atrocités, militaires ou autres, connues ou non, réalisées par les Etats-Unis m’a semblé se confondre avec les intentions du film.

 

Une très mauvaise habitude :

Je parlais de l’acte de pisser debout tout à l’heure. Et, j’ai déjà raconté cette histoire.

 

Lorsque j’étais allé voir le film en salle, pratiquement à sa sortie, j’avais commencé à prendre l’habitude, de me rendre aux toilettes en pleine séance et de laisser mon sac dans la salle.

 

Très mauvaise habitude que j’ai perdue depuis.

 

 

A mon retour dans la salle, alors que je me rapprochais de ma place, j’avais été étonné d’apercevoir deux silhouettes presque collées à l’issue de secours. Debout. Et qui attendaient ou observaient. Plutôt inquiètes à leur attitude. Et, ce n’était pas pour pisser debout contre un des murs de la salle.

 

Car, alors que je commençais à me diriger vers la rangée de fauteuils où se trouvaient mes affaires, un homme, en début de rangée m’avait alors demandé :

 

« Elles sont à toi, ces affaires ? ». J’avais opiné de la tête.

 

Il avait repris : « Quelle bande de cons ! Si tu les avais vus ! ». J’avais alors compris que, sitôt que mes affaires avaient été découvertes sans leur propriétaire- par quelques spectateurs- que pour plusieurs d’entre eux, le film était soudainement devenu beaucoup plus réel dans la salle que sur le très grand écran.

 

Nous étions en 2012. Plus de dix ans après les attentats du 11 septembre. Ben Laden avait été exécuté un an plus tôt par des forces spéciales américaines. C’était ce que nous racontait Zero Dark Thirty.

 

Je m’étais rassis.  Aucune équipe de démineurs n’était venue investir la salle. Et j’avais regardé la suite du film.

 

Je crois que les deux silhouettes près de la sortie de secours étaient ensuite revenues s’asseoir. Mais je ne saurais jamais de quel film elles se souviennent le mieux.

 

Aujourd’hui, ce 16 juin 2021, et depuis plusieurs mois, nous parlons certes beaucoup de la pandémie du coronavirus, de ses variants et de ses vaccins. Mais, nous savons aussi que vingt ans après Al Quaïda et Ben Laden, que d’autres terrorismes subsistent, croissent et nous inquiètent de plus en plus. Qu’il s’agisse d’un terrorisme religieux, politique, économique, climatique, ou sanitaire. Lequel a plusieurs visages et différentes façons de se manifester et de tuer. Que l’on parle de Daech, de l’extrême droite, de certaines positions catholiques intégristes, de la déforestation intensive ou d’autres pratiques devenues si courantes qu’on les oublie ou les banalise.

 

Après tout ce bla-bla en préambule, je vais regarder à nouveau ce film et je vous en reparle.

 

 

« You Belong to me ! » ( Tu m’appartiens/ Je fais de toi de que je veux !/ Tu es ma chose ! »

Quelques jours sont passés depuis que j’ai commencé à rédiger cet article. Entre-temps, la vie courante, parfois mourante, m’a éloigné du terrain de l’écriture.

 

Je me reprends en main ce matin.

 

Divinités de la lecture ! Alors que les terrasses des restaurants sont de nouveau sorties des bâches de la pandémie du Coronavirus et que l’on peut, depuis quelques jours, marcher dans les rues à visage découvert et y « récupérer » celui de son prochain ou de sa prochaine alors que l’on ne pouvait, depuis des mois, que tomber dans ses yeux.

 

Faites prospérer l’attention des lecteurs ! Et, multipliez, aussi, les cercles et les sangs de celles et ceux qui, autour, pourront et voudront bien lire ces phrases aux pleins poumons. Car, déjà, je « sais » que cet article, vautour de mon temps, sera plus long que prévu.

 

A peine dix minutes de Zero Dark Thirty ont été vues que, déjà, mes pensées se resserrent sur un certain nombre de proies.

 

 

En commençant à revoir ce film, j’ai redécouvert ce plaisir qu’il y a se recueillir en soi…en entrant dans un film. J’ai déjà comparé le fait d’aller dans une salle de cinéma au fait d’aller à la messe. Pour moi, sur l’écran, comme sur ce que l’on entend et voit d’un représentant de la foi, on projette ce que l’on est. On regarde un film comme l’on est et comme on vit. Comme on a pu vivre. Ou comme l’on voudrait vivre. De là nous vient un certain nombre de nos certitudes par rapport à une scène, un film, un prêche religieux.

 

On veut faire établir pour vérité ce qui nous parle à nous, personnellement. Ce que l’on a compris et « vu ». Et on veut convaincre.

 

Je veux donc convaincre. Une fois de plus. Et, une fois de plus, je n’y parviendrai pas forcément. Ou si peu. C’est notre histoire, à tous.

 

J’entends des voix :

 

 

Je me rappelais de ma surprise à voir l’acteur Reda Kateb au début de ce film. Mais j’avais oublié ces « voix » vraisemblablement de victimes des attentats du 11 septembre 2001 comme celles des services de secours qui leur répondent au téléphone et qui tentent de les rassurer. Si ! Si ! Tout va bien se passer, vous allez voir !  « Je vous aime ! » crie une victime dans un message téléphonique qu’elle laisse à ses proches. Aucune image.

 

Que des voix.

 

Un écran noir. Le noir sans doute pour le deuil. Sans doute pour la pudeur. Sans doute pour parler directement à nos émotions et à nos consciences. Directement. Sans artifice. S’exfiltrer de l’artifice qu’est l’exercice du cinéma…en passant par le cinéma, ce film Zero Dark Thirty. Par un collage entre le réel ou supposé réel et la mise en scène d’un film de cinéma :

 

Je n’ai pas vérifié si ces voix sont d’authentiques voix de victimes du 11 septembre 2001 à New-York. Mais je le suppose. Je ne demande qu’à le croire. Voire : je trouverais presque indécent, moralement, d’en douter.

 

Des horreurs séparées et hiérarchisées :

 

Donc, lorsque le film débute vraiment avec l’acteur Reda Kateb en position de terroriste torturé afin qu’il permette de remonter la filière qui permettra d’attraper les responsables de cette horreur (les attentats du 11 septembre 2001), le premier but de la Kathryn Bigelow est atteint. Les deux horreurs sont séparées, hiérarchisées.

 

Il y a d’un côté cette horreur (les attentats du 11 septembre 2001) que l’on ne voit pas car on ne l’accepte pas. Parce qu’on la trouve ignoble. Et celle de la torture du terroriste (interprété donc par l’acteur Reda Kateb) que l’on va voir. Et accepter.

 

Première remarque à propos de cette phrase- « You Belong to Me ! » que Dan (l’acteur Jason Clarke) le tortionnaire en chef , visage découvert ( le seul à avoir son visage découvert face au terroriste également mis à nu, bien que porteur d’un pantalon et d’un tee-shirt) active :

 

Nous « appartenons » presqu’autant à la réalisatrice dès ce moment du film que ce terroriste n’appartient à Dan. Et, pour cela, moins de dix minutes de cinéma ont été nécessaires. On peut d’ores et déjà saluer le Savoir faire de la réalisatrice. Se demander, si, dans notre vie courante, nous nous faisons, toujours, aussi rapidement manipuler.

 

Ou commencer à réprouver moralement son film.

 

Je n’ai pas encore tranché à propos de ces questions alors que je rédige cet article.

 

Dominant/dominé/domino :

 

 

Mais, « You Belong to me ! », c’est évidemment, la phrase qui peut se dire de dominant à dominé. Que cette situation de domination soit visible ou invisible. Détectable ou indétectable. Dans la vie conjugale. Entre des parents et leurs enfants. Au travail. Entre riches et pauvres. Entre l’occident…et le reste du monde.

 

Cette phrase a donc deux faces. Elle étale aussi au grand jour, au travers de Dan, cette domination qu’entend continuer d’exercer l’Occident, via les Etats-Unis, ici, sur un membre du Moyen-Orient :

 

Ammar, interprété par l’acteur Reda Kateb.

 

Et, en exposant la dualité de cette phrase, Bigelow montre aussi une certaine responsabilité de l’Occident. Ammar, et celles et  ceux qui lui ressemblent, ne sont peut-être pas que des terroristes. Mais, peut-être, aussi, des personnes qui refusent d’appartenir à l’Occident. Et d’être ses esclaves ou ses choses.

 

 Mais c’est peut-être, moi qui l’interprète comme comme ça. D’autres, à ma place, ne verront en Ammar qu’un bouffon terroriste qui va et doit en baver comme il le « mérite ». Et les adeptes de cette croyance ( « Ammar/bouffon/terroriste/qui-doit-en-baver) vont prendre leur pied, et peut-être se lubrifier, devant les scènes de torture.

 

Subtilités : j’ai mes règles.

 

 

Sauf que Bigelow est plus subtile que ça.

 

 

J’avais oublié ce visage de femme « prégnante » (de femme enceinte) de Maya – l’actrice Jessica Chastain qui a le rôle principal- qui assiste, d’abord avec une cagoule, à la torture d’Ammar.

 

Dan ironise quant au fait que, pour sa première mission, on lui confie un « cas » particulièrement difficile en la personne d’Ammar. Et l’on peut penser que cette séquence de torture a de quoi l’éprouver comme elle éprouverait toute personne qui débute par ce genre de méthode. Comme pour toute initiation qui peut rappeler aussi, celle, trois ans plus tard, de Kate Macer (l’actrice Emily Blunt) face à Alejandro ( l’acteur Benicio Del Toro) dans le Sicario réalisé en 2015 par Denis Villeneuve.

Au premier plan, l’actrice Emily Blunt. Derrière, Daniel Kaluuya dans « Sicario » de Denis Villeneuve ( 2015).

 

 

Attouchements/accouchement :

Stationed in a covert base overseas, Jessica Chastain plays a member of the elite team of spies and military operatives who secretly devoted themselves to finding Osama Bin Laden in Columbia Pictures’ electrifying new thriller directed by Kathryn Bigelow, ZERO DARK THIRTY.

 

 

Mais en revoyant Zero Dark Thirty, il me plait maintenant de me dire que Maya/ l’actrice Jessica Chastain est pâle au début du film parce qu’elle est enceinte. Et cela me plait d’autant plus qu’une séance de torture, un film, un jeu d’acteur est aussi un accouchement. Une séance de torture, c’est aussi une séance d’attouchements qui peut mal tourner en vue de provoquer un accouchement.

 

 

Bien des situations critiques, dans la vie, sont nos sérums de vérité. La séance de torture  fait partie de ces sérums de vérité.

 

Ammar, Dan mais aussi Maya, dans cette scène de torture, accouchent de leur véritable visage à un moment ou à un autre. De ce fait, inutile de porter une cagoule et de se cacher derrière elle. C’est sans doute la raison pour laquelle Dan n’en porte pas. D’abord parce qu’il a la certitude, comme il le répond à Maya, qu’Ammar ne sortira jamais de ce camp de torture. Mais, aussi, parce-que, comme le « héros » du film Démineurs ( 2010) qui avait  valu l’Oscar à Bigelow, Dan s’est totalement fondu dans sa fonction. Elle et lui ne font plus qu’un.

Un film paritaire

 

Maya, elle, en retirant sa cagoule, use sans doute d’une stratégie, pour, en se servant de sa vulnérabilité supposée, ébranler Ammar. Mais, elle montre aussi qu’elle est raccord avec cette séance de torture.  Qu’elle est l’égale de Dan.

 

Maya/l’actrice Jessica Chastain

 

« You can Help Yourself by being truthful » ( vous pouvez vous en tirer en disant la vérité/ en vous montrant sincère) répond/ment-elle avec son assurance de Bambi à Ammar, lorsque, laissée seule avec lui, celui-ci essaie d’en faire son alliée.

 

Zero Dark Thirty  est donc aussi un film paritaire Femme/homme.  Vis-à-vis de Dan, le mâle occidental, plutôt macho et physique. Mais aussi vis-à-vis d’Ammar, terroriste islamiste qui, probablement, « voit » la femme comme l’inférieure de l’homme.

 

 Maya expose qu’elle est plus solide qu’elle ne le paraît. C’est du reste, elle, qui convainc Dan de reprendre la séance plus tôt que celui-ci ne l’avait prévu. Et qui trouvera plus tard le subterfuge afin de faire parler Ammar….

 

 

Ammar accouche, donc. Se délivre. Et montre un autre visage que celui qu’il montrait jusqu’alors. Jusqu’alors, Ammar montrait le visage d’un homme déterminé à résister. « Notre mission durera cent ans » est une phrase attribuée à des Jihadistes du film. Ammar partage sans doute cette pensée.

 

Mais, finalement « grâce » à Maya, Ammar s’ouvre. Et, la pâle Maya supplante -ou potentialise- la brutalité de Dan, le tortionnaire éprouvé et redouté : car, sans le travail préliminaire de Dan et d’autres, la seule apparition de Maya aurait peut être été insuffisante pour que la cuirasse d’Ammar ne se fissure.

 

 

Pour conclure avec la phrase « You Belong to me ! » avant de retourner revoir la suite du film :

Histoire de faire un peu de sémantique prétentieuse, « You Belong to me ! » est proche de l’expression « Longing for ». « Se languir de…. ».

 

La personne qui impose à une autre son « Tu m’appartiens ! »/ « Tu es ma chose » lui dit aussi :

 

«  Je ne peux pas me passer de toi »/ « Tu me manques ». «  Sans toi, je ne suis rien ».

 

On retrouve donc dans ce « You Belong to Me ! »  de Dan son ambivalence envers Ammar. L’ambivalence de l’occident envers le Moyen-Orient. Le « With or Without you I can’t Live » ( «  Avec et sans toi, je ne peux pas vivre ») chanté entre-autre par le groupe –irlandais- U2 qui s’y connaît en relations-poudrières indissociables.

 

 

« Friandises » en filigrane

 

 

A travers Dan et Ammar, on peut aussi deviner en filigrane la Palestine et Israël.

 

Dan est donc sans doute moins libre qu’il n’y paraît. Même si, bien-sûr, en pratique, il est plus libre d’aller, de venir et d’agir qu’Ammar. Le personnage le plus libre du trio mais aussi de l’ensemble, dans cette scène de torture, c’est véritablement Maya. Elle vient pour cette scène. Se permet de montrer son visage, sa faiblesse apparente. Puis, elle repart. Tous les autres, armés, baraqués, restent sur les lieux. Cagoulés ou à visage découvert. Dan, aussi, comme Ammar, ne quittera sans doute jamais cet endroit de torture. Vous parlez d’un accomplissement dans une vie ?! Passer son temps à torturer d’autres êtres humains. Autant travailler dans un abattoir industriel où l’on tue à la chaîne des animaux. Si Dan torture à visage découvert, c’est peut-être aussi parce qu’il a déjà du mal à respirer à cet endroit. Et, cela va sans doute être de pire en pire pour lui.

 

Et, Ammar, terroriste meurtrier, dans sa position d’être condamné à l’enfermement à perpétuité, a quand même aussi un statut de personnage tragique. Il lui sera nécessaire d’être sûr que ses actions qui l’ont mené à finir là en valaient véritablement la peine. Car en cas de moindre doute de sa part, son supplice à rester là, sera d’autant plus augmenté.

 

Mais après ces petites friandises, retournons maintenant revoir la suite du film.

 

Stationed in a covert base overseas, Jason Clarke plays a member of the elite team of spies and military operatives who secretly devoted themselves to finding Osama Bin Laden in Kathryn Bigelow’s electrifying new thriller, ZERO DARK THIRTY.

 

« Je voulais te dire »

 

Nous sommes à la 43ème minute du film et Dan apprend à Maya :

 

« Je voulais te dire, je me tire d’ici. Je dois en être à 100. J’ai besoin d’une activité normale ». Un peu plus tard, Dan affirmera : « Ils ont tué mes singes ». Ses singes en captivité, « doubles » inversés de cette centaine d’hommes (on ne voit pas de femmes torturées dans le film de Bigelow. Cela fait peut-être partie de ses limites) que Dan a torturés étaient sa « réserve » d’humanité. La disparition de  ses singes lui indique que sa jauge d’humanité est désormais dans le rouge.

 

Cette scène entre Maya et lui est un passage de témoin. La Maya que nous avons connue tout au début n’est plus. Même si elle a toujours la même allure. L’actrice Jessica Chastain passerait très bien en tant que créature dans Alien. Ce qu’elle fera autrement, d’ailleurs, et avec réussite, en 2019 dans le rôle de Vuk dans X-Men : Dark Phoenix réalisé par Simon Kinberg. Le professeur Xavier ( l’acteur James MacAvoy) lui demandant dans une scène : « What Are You ?! » ( « Qu’est-ce que vous êtes ?! »).

Jessica Chastain (à droite) dans le rôle de Vuk face à Sophie Turner dans le rôle de Phoenix.

 

 

Mais je parlais de « grossesse » pour Maya au début du film. Environ cinq ans après le début de son travail de terrain pour retrouver Ben Laden, il lui est dit :

 

« Je sais qu’Abou Ahmed est ton bébé. Mais il faut couper le cordon ». C’est une collègue, amie et mère de famille qui lui dit ça. Jessica (l’actrice Jennifer Ehle) qui se trouve sur le terrain depuis plus longtemps qu’elle.

 

Jessica.

 

President Obama on TV :

 

Avant de quitter le camp de torture, Dan avait prévenu Maya que la politique allait changer. Et, donc, qu’il ne serait plus possible de pratiquer la torture de la même manière.

 

A la 50ème minute du film, on peut voir et entendre le Président Obama déclarer à un journaliste :

 

« L’Amérique ne pratique pas la torture ».

 

Vrai/faux ? Toujours est-il que Bigelow montre dans son film que les méthodes d’interrogation changent. Mais, aussi, que récupérer des informations devient plus difficile. Faut-il, oui ou non pratiquer la torture ? Bigelow pose la question.

 

 

« I Believe I was spared to finish the Job » ( « Je crois que j’ai été choisie/élue pour finir le boulot ! ».

Stationed in a covert base overseas, Jessica Chastain plays a member of the elite team of spies and military operatives who secretly devoted themselves to finding Osama Bin Laden in Columbia Pictures’ electrifying new thriller directed by Kathryn Bigelow, ZERO DARK THIRTY.

 

Les terroristes sont convaincus d’être des « élus de Dieu ». Maya, après avoir perdu plusieurs amis et avoir survécu à un attentat, par cette phrase, est aussi portée par la même conviction- d’être une élue- que ceux qu’elle combat.

 

Les années passent. Et, jamais, Maya ne se lasse. «  Je vais tuer Ben Laden ». Executive Woman version militaire, Maya ne compte pas ses heures.

 

 

Vers la fin du film, elle tient d’ailleurs tête même à certains de ses supérieurs et son niveau d’exigence  dépasse le leur, pourtant situé  » on a very high level ». 

From his command post inside the CIA, Mark Strong directs the fight against the world’s most dangerous man in Columbia Pictures’ revealing new thriller directed by Kathryn Bigelow, ZERO DARK THIRTY.

Tel Georges, l’acteur Mark Strong, qui, lors de sa première apparition intimide particulièrement ses hommes, Maya inclus. Georges, alors, veut des résultats ! «  I want targets ! » ( Je veux des cibles !). « I want people to kill ! » ( Je veux des gens à tuer ! « ).  Mais même lui finit par faire du surplace. Et Maya le lui fait bien sentir. A travers ce face à face que Georges subit, c’est sans doute l’immobilisme de la société que Bigelow décrit lorsqu’il s’agit de laisser un certain pouvoir décisionnel à des femmes. Car il s’en passe des semaines avant que la décision de passer à l’action ne tombe. Ces passages du film où, au marqueur rouge, Maya écrit avec colère le nombre de jours qui passent avant que ne soit prise la grande décision sont les seuls moments un peu « comiques » du film. Mais, aussi, très critiques. Néanmoins, ces passages montrent aussi que certaines décisions sensibles ne se prennent pas à la légère.

 

Ensuite, une fois le feu vert donné, le film devient un western américain pur jus héliporté .

 

 

De Maya qui dit aux « garçons » : « Vous allez tuer Ben Laden pour moi ». L’équivalent de : «  Soyez des bons et grands garçons ! Faites plaisir à maman ! » Aux blagues viriles et trompe-la-mort en plein vol (« Qui s’est déjà crashé en hélicoptère ? »).

 

 

« For God and country : Geronimo » : ( «  Pour Dieu et la Patrie : Geronimo (objectif atteint)

 

Ce n’est pas la première fois que j’entends un Américain parler de « Dieu » dans beaucoup de ses propos. Mais invoquer Dieu, la Patrie, un ancien chef Indien- même si c’est en langage codé- qui, comme d’autres, a vu ses peuples exterminés et dépossédés de leurs terres par les colons européens, pour confirmer le succès d’une opération, m’a fait un drôle d’effet. Ces paradoxes font partie de l’identité américaine.

 

Le contraire d’un film raté

 

 

Quoiqu’il en soit, raconter ces presque dix ans de traque de Ben Laden en seulement deux heures et vingt quatre minutes m’a laissé l’impression d’une très grande maitrise cinématographique.

 

Zero Dark Thirty est le contraire d’un film raté. Concernant mes interrogations morales du début quant aux intentions de ce film, Bigelow montre aussi le prix plus qu’élevé que cette traque a coûté aux Américains.  En logistique, en dollars, mais aussi en vies humaines. Et, encore, Bigelow ne s’attarde-t’elle pas sur les à-côté. Je n’envie pas la vie personnelle d’une Maya ou d’un Dan.

 

L’apothéose de la vie de Maya aurait pu être de reconnaître le visage d’un être cher à sa naissance ou lors d’une rencontre amoureuse. Il consistera à confirmer l’identité d’un mort qu’elle « suit » depuis des années. Il y a des destinées plus heureuses.

 

Stationed in a covert base overseas, Jessica Chastain (center) plays a member of the elite team of spies and military operatives who secretly devoted themselves to finding Osama Bin Laden in Columbia Pictures’ electrifying new thriller directed by Kathryn Bigelow, ZERO DARK THIRTY.

 

Donc que Maya pleure un peu à la fin du film, est, pour moi, la moindre des choses. Car je ne vois pas quelle paire de bras pourra jamais l’étreindre suffisamment afin de pouvoir l’extraire de cette cellule, où, pendant plus de dix années elle a passé sa vie à désirer un cadavre.

 

Franck Unimon, ce jeudi 24 juin 2021.

 

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Cinéma

Saïd Taghmaoui/ De la Haine A Hollywood

 

Saïd TAGHMAOUI/ De La Haine A Hollywood

 

 

La main posée, il semble regarder par la fenêtre. Il observe. Ce qu’il aperçoit ne lui plait pas. C’est peut-être un braqueur ou une sentinelle à la recherche du moindre scintillement qui pourrait lui révéler la présence d’un tesson de bouteille, d’une infanterie du GIGN ou l’approche d’une très mauvaise nouvelle.

 

Ses cheveux noirs lisses et plaqués, sa petite moustache, sa peau basanée et son profil lui donnent une allure d’homme grec. L’Homme grec des Mythologies. Celui des péplum mais aussi celui des grands philosophes et des grands orateurs. Ceux qui ont contribué au rayonnement de la pensée humaine il y a des millénaires et que l’on continue d’étudier et de citer encore aujourd’hui. Y compris au sein des élites. Dans les grands Ministères. A côté de toutes celles et tous ceux que l’on nomme.

 

Lorsque l’on veut faire peur à toutes sortes de boxeurs, de rappeurs ou de personnes que l’on tient à amadouer. Que ce soit sur une scène politique, lors d’un combat ou lors d’une phase de séduction car tout cela se ressemble.

 

Lorsque l’on veut faire savoir que, nous aussi, on a des titres et du potentiel.

 

Ni magistrat, ni petit bras, son registre, c’est le cinéma.

 

A l’origine, et pendant longtemps, il n’a pas été aidé. Famille nombreuse d’origine marocaine. Famille modeste et croyante appliquant à la lettre les préceptes de la religion. Le père s’use au travail pour peu d’argent. La mère reste à la maison. Cité de banlieue précaire. Un frère aîné aimé mais héroïnomane qui mourra du Sida. Une personnalité « hyperactive » et souvent incomprise de ses propres parents. Une scolarité vite prise en défaut sur le modèle du titre du Rappeur Oxmo Puccino :

 

Peu de gens le savent  (interlude) où l’on peut entendre, parmi d’autres, cette phrase

 

« Tu veux faire quoi, avec un BEP ?! Combien de millionnaires ont un BEP ?! » ou celle-ci

« Un BEP chaudronnerie ?! Tu veux faire quoi avec un chaudron ?! ».

 

 Il a alterné vols d’autoradio, gardes à vue, Tags (sous le pseudo Airone), Rap, rencontres, multiples boulots tels chef de rang ou autre emploi manuel avec des rôles au cinéma. 

 

 

Puis, il a fini par se stabiliser. S’il avait été blanc de peau, à ses débuts, on l’aurait comparé à une époque à un Nicolas Duvauchelle ou à tout autre ex-jeune voyou du cinéma français lors de ses débuts (Depardieu, Dewaere, Léotard, Lanvin…).  

 

« Mais », pour les autres, et aussi pour lui-même, c’est un Arabe. Un de la « pire espèce » : des cités, peu éduqué. C’est  un « physique », dans le sens où c’est davantage un instinctif et un affectif qu’un intellectuel. Et qu’il a d’abord été beaucoup chargé en Rap et en roue arrière sans casque. Il a connu ou été témoin de ce qui peut se décrire de pire dans une cité. Une de plus. Une de trop.

 Il a été ou il est encore un Arabe sans filtre comme on pourrait le dire d’une cigarette à forte concentration nicotinique.

 

Comparaisons/ comparutions

Alors, comparons-le à ses « cousins » et « frères » (masculins, donc) acteurs arabes ou d’origine arabe. Dans son livre, il ne cite pas ces autres acteurs et réalisateurs arabes ou d’origine arabe. C’est moi qui prends l’initiative de citer ces acteurs et ces réalisateurs.  Autant pour réviser. Que pour mieux « le » situer dans une généalogie approximative de l’apparition des acteurs masculins arabes ou d’origine arabe ces trente ou quarante dernières années dans le cinéma français. Cette généalogie, et les rôles attribués, pourraient bien-sûr permettre un début d’analyse de l’évolution de l’image de l’homme arabe ou d’origine arabe dans le cinéma et la société française. Mais je ne pourrai pas le faire dans cet article.

 

Ces acteurs et ces réalisateurs que je vais citer, je les ai tous vus, regardés, dans un ou plusieurs films. J’en ai même interviewé deux : Sami Bouajila et Roschdy Zem pour le mensuel Brazil pour la sortie du film Hors-la-loi de Rachid Bouchareb (réalisé en 2010). Du reste, j’avais aussi interviewé Rachid Bouchareb à propos de ce film.

 

 

« Lui », Il s’est fait connaître sur grand écran dix ans après Le Thé au harem d’Archimède (1985) de Mehdi Charef. Dans ce film de Charef,  Kader Boukhanef avait un des deux rôles principaux aux côtés de Rémi Martin.  

 

 

 

Roschdy Zem, Sami Bouajila et Zinedine Soualem l’ont précédé de quelques années. Michel Polnareff, aussi. ( Bien-sûr, Polnareff n’est ni acteur ni arabe. Et, alors ?!).

 

Je devrais citer Simon Abkarian parmi ceux qui l’ont précédé sur grand écran « mais », sans vouloir l’exclure, Abkarian est d’origine arménienne.

 

Il est plus ancien sur grand écran que Rachid Djaïdani, Reda Kateb, Samir Guesmi, Tahar Rahim ou Karim Leklou.

 

Le premier Taxi de Luc Besson qui avait fait connaître Sami Nacéri mais aussi Marion Cotillard au grand public ? 1998. Trois ans après lui.

 

 

 

L’acteur et réalisateur Jalil Lespert ? 1998 (Nos vies heureuses de Jacques Maillot) ou 1999 (Ressources humaines de Laurent Cantet).

 

Le film Le Ciel, les oiseaux… et ta mère de Djamel Bensalah, premier grand succès cinématographique de Jamel Debbouze ? 1999.

 

L’acteur/réalisateur Rabah Ameur-Zaïmèche ? 2002 avec le film Wesh Wesh qu’est-ce qui se passe?

 

Mehdi Nebbou ? 2005 dans Munich de Steven Spielberg ou 2007 dans Truands de Frédéric Schoendoerffer.

 

Tomer Sisley ? 2006 pour Toi et moi de Julie Lopes-Curval, 2007 pour Truands de Frédéric Schoendoerffer et, bien-sûr, 2008 pour Largo Winch de Jérôme Salle.

 

Slimane Dazi ? 2009 dans Un Prophète de Jacques Audiard.

 

 

Désormais, il a un CV assez chargé. Et international. Plus cinématographique que judiciaire. ( Les Rois du Désert, Wonder Woman, John Wick, Ali Zaoua prince de la rue….) Ça dure comme ça depuis un peu plus de vingt ans, mais en France, personne ne le « connaît ».

 

 

La Haine

 

Personne ne le connait ?! Sauf pour le film La Haine réalisé par Matthieu Kassovitz en 1995.

 

.

Dans son livre, cela en devient comique lorsqu’il relate le nombre de fois, où, dix voire vingt ans plus tard, après l’avoir vu dans La Haine, des grands noms du cinéma américain ( réalisateurs, producteurs) pensent à lui pour un rôle dans leurs projets.

 

 

1995, c’est vraiment loin. Par exemple, c’est quatre années lumière avant le premier volet du film Matrix des ex-frères Wachowski. C’est avant l’an 2000. Avant les attentats du 11 septembre 2001. Avant Ben Laden. Et, bien avant que Kassovitz ( le même) ne se fasse connaître par son rôle de l’agent Malotru dans la série ( cinq saisons) de Le Bureau des Légendes. Avant que Vincent Cassel (Vinz, dans La Haine) ne tourne avec le réalisateur David Cronenberg (Les promesses de l’ombre en 2007) puis ne joue Mesrine, ex ennemi public numéro 1 dans les deux films réalisés par Jean-François Richet en 2008 : L’Instinct de mort et L’Ennemi public numéro 1.

Hubert Koundé (un acteur noir) l’autre « héros » de l’aventure cinématographique, commerciale et sociétale du film La Haine est encore plus mal loti que lui. Car, aujourd’hui, qui connaît Hubert Koundé au cinéma ?

 

Lorsque le film La Haine était sorti au cinéma en 1995, je n’avais rien fait pour aller le voir. Je me rappelle de l’éclat médiatique du film. Des prix. Du fait que ce film avait propulsé la carrière de Kassovitz et de Cassel. Mais, aussi, que Joey Starr, du groupe de Rap NTM avait qualifié Kassovitz…. « d’opportuniste ».  

 

Plus j’avais entendu parler du film- et on en avait beaucoup parlé- et moins j’avais eu envie d’aller le voir. Aujourd’hui, on compare facilement La Haine (1995) avec Les Misérables de Ladj Ly (2019).

 

Cependant, les émeutes en banlieue en 1995 puis en 2005 avaient et ont donné d’autant plus de crédibilité à La Haine.

 

J’ai regardé La Haine bien plus tard (il y a moins de dix ans). Je lui préfère pour l’instant largement Le thé au harem d’Archimède qui lui est antérieur de dix ans. Cependant, il est indiscutable que La Haine a été dans le cinéma français l’équivalent du Rap dans la chanson et dans la société française. Peut-être que Joey Starrn’aurait pas eu la carrière cinématographique et théâtrale qu’il connaît, à juste titre, depuis des années maintenant, sans un film comme La Haine….

 

Les ricochets de La Haine blessent certains et en bénissent d’autres… de reconnaissance.

 

Littérature

Son livre a une faible teneur en littérature. Cependant Saïd Taghmaoui témoigne. 

 

Je n’ai pas arrêté de parler de lui depuis le début de cet article. Même si j’ai cité beaucoup d’autres personnes qui sont désormais connues en France et ailleurs.

 

Dès que je suis tombé sur son livre dans la librairie, il y a quelques semaines, je l’ai acheté. Je connais mal sa filmographie. Mais, plusieurs années après La Haine, j’avais été étonné d’apprendre, au travers d’articles, que sa carrière d’acteur continuait. A l’étranger. Grâce à ses dons, découverts par hasard, pour apprendre des langues étrangères. Mais, aussi, parce qu’ailleurs, on le regardait d’abord comme un acteur capable. Et non comme une photocopie de clichés ou de l’Arabe de la cité.

 

Je l’avais vu dans Confession d’un dragueur (2001) réalisé par….Alain Soral avec Thomas Dutronc. J’avais été marqué par une réplique qu’il faisait à Thomas Dutronc qui confiait, déjà, que son image, quoiqu’il dise, passerait moins bien que celle de Dutronc, homme blanc. Et fils « de ».

 

J’avais oublié que ce film avait été réalisé par le Soral aujourd’hui ouvertement raciste et au moins antisémite. Taghmaoui dit sans ambigüité qu’il est aux antipodes des pensées racistes de Soral.

 

Notoriété et normalité

Notoriété et normalité sont incompatibles nous apprend-il. Nous en entendons parler de temps à autre dans les journaux à potins ou sur divers réseaux sociaux. Mais il nous donne quelques exemples. Il nous parle aussi de certaines désillusions connues avec des acteurs ou des réalisateurs qu’il considérait comme des « frères ». De la difficulté de s’ouvrir à une vie affective comme il a pu le faire avec sa carrière d’acteur.

Taghmaoui est peut-être du genre hérissé. Pas évident à approcher. Et, il est possible que dans ces désillusions amicales qu’il raconte, il ait pu être difficile de lui faire accepter certaines règles ou certaines limites. Néanmoins l’envers du décor de certaines vedettes qu’il raconte est crédible dans ce monde trait d’artifices qu’est le cinéma.

 

 

Franck Unimon, ce jeudi 24 juin 2021

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Micro Actif

Projet d’annonces II pour Tinder et ce genre de sites ou Prince Charmant

 

 

Projet d’annonces II pour Tinder et ce genre de sites ou Prince Charmant

 

Vous avez été nombreuses et nombreux à réagir à mon précédent article intitulé Projet d’annonces pour Tinder et ce genre de sites . Et, cela, ne serait-ce que dans ma tête ! Je me serais presque cru dans un stade de Foot ou dans une salle de concert remplie de la taille de l’Arena Défense. J’attends donc que tout le monde se calme, se taise, se mette en rang et se tienne par la main. Car j’ai une annonce à vous faire. Maintenant que je me sens une soudaine très haute responsabilité….

 

 

 

Franck Unimon, mercredi 16 juin 2021. 

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Micro Actif

Projet d’annonces pour Tinder et ce genre de sites

 

            Projet d’annonce pour Tinder et ce genre de sites ou Prince Charmant

Comme j’ai un peu de temps devant moi, je me suis dit que j’allais m’essayer à un projet initiatique d’annonce pour Tinder et ce genre de sites d’annonces.

 

Ce n’était pas prévu.  J’ai eu quelques idées qui me sont arrivées alors que j’étendais le linge, chez moi, en faisant bien attention aux plis. ça (les idées) m’a fait rire. Je me suis dit qu’ensuite, j’allais l’enregistrer. En plus, comme ça, cela me permettra d’accélérer mon débit de voix, de parler plus fort. Et de m’animer. Ça changera. Je suis tellement mort, d’habitude. Presqu’un fantôme….

 

 

Franck Unimon, ce mardi 15 juin 2021. 

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Croisements/ Interviews

Bilan de mes articles les plus lus

 

                                 Bilan de mes cinq articles les plus lus

J’ai traîné pour faire le bilan des cinq articles les plus lus, à ce jour, sur mon blog.

 

Même si vous êtes encore des milliers et des milliers et des milliers à ne pas lire mes articles, et que j’aurai sans doute tout oublié d’aujourd’hui lorsque vous le ferez, ce n’est pas une raison pour que je minimise ce que ce bilan me permet de découvrir, aujourd’hui, ce mardi 15 juin 2021.

 

Par ordre décroissant, voici les cinq articles actuellement les plus lus sur mon blog, balistiqueduquotidien.com :

 

 Arts Martiaux : un article inspiré par Maitre Jean-Pierre Vignau   

 

Jacques Bral, l’indépendant

 

Interview des apnéistes Julie Gautier et Guillaume Néry en 2016

 

4 ) Redemption Day

5) Marche jusqu’au viaduc

 

Et, en sixième position, on trouve Préparatifs pour le stage d’apnée à Quiberon, Mai 2021  

 

La première « place » de l’article consacré à Maitre ou Sensei Jean-Pierre Vignau déboute certains principes.

 

On m’a dit et répété qu’il vaut mieux écrire court. Les gens veulent lire du court. Du rapide. Ou voir des images.

 

J’aime les images. Je peux écrire court. Mais lorsque je suis inspiré. Si je suis inspiré….

 

Cet article consacré à Maitre Jean-Pierre Vignau est un article long. Plus de 4000 mots. Quelques photos. Pas de vidéo.

 

Il y a sans doute un lectorat, déjà acquis à Maitre Jean-Pierre Vignau (Il enseigne le Karaté), qui a lu cet article et a su le trouver car correctement relayé. Néanmoins, le contenu, aussi, de cet article et le contexte de sa publication y est peut-être aussi pour quelque chose.

 

Après la sortie et le succès de son film Gravity,  le réalisateur  Alfonson Cuaron avait dit dans une interview quelque chose comme  :

 

«  Ce n’est pas parce qu’un film a moins de succès qu’il est moins bon ». De Cuaron, je garde un souvenir particulier de son film Les Fils de l’homme. Un film passé pratiquement inaperçu et sous-estimé à sa sortie.

 

Concernant les articles de mon blog, malgré leurs défauts, je me dis aussi de temps à autre, que même s’ils sont beaucoup moins lus qu’ils le pourraient ou le « devraient », que cela ne signifie pas qu’ils soient moins bons qu’un certain nombre de commentaires  lus et relus ailleurs des milliers ou des millions de fois.

 

Pour écrire cet article consacré à Maitre Jean-Pierre Vignau, je m’étais déplacé jusqu’à chez lui en voiture. En m’affranchissant de la restriction kilométrique imposée pour causes de Covid. Ni Jean-Pierre ni sa femme, ni moi, n’avions ensuite contracté le Covid. Nous avions bien-sûr respecté certaines règles. Je n’ai serré la main à aucun des deux. Ni embrassé. Et, je me tenais à un bon mètre de Jean-Pierre.

 

Mes deux passages chez eux, en banlieue parisienne, puis dans son club, à Paris, ont sans doute inspiré à Jean-Pierre une certaine sympathie pour mon personnage. Car, depuis, il arrive, qu’assez régulièrement, il me laisse un message téléphonique. Pour avoir de mes nouvelles. Et de ma fille. Et pour s’assurer que tout va bien chez moi. Je le rappelle ensuite et lui laisse, à mon tour, un message téléphonique.

 

A mon deuxième passage chez lui, j’avais raconté à Jean-Pierre avoir croisé récemment par hasard Maitre Léo Tamaki ( Maitre d’Aïkido) près des Galeries Lafayette, à Paris. Aussitôt, Jean-Pierre m’avait dit : «  Il n’y a pas de hasard ». Et, Jean-Pierre m’avait donné le numéro de téléphone personnel de Maitre Léo Tamaki. Il est prévu que je l’interviewe prochainement.

 

On peut donc dire que c’est une belle rencontre que j’ai faite avec Maitre Jean-Pierre Vignau.

 

Une autre sorte de rencontre :

 

Le deuxième article, consacré au réalisateur Jacques Bral, est une autre sorte de rencontre. C’est la rencontre avec sa mort. Sachant que rencontrer la mort d’un autre, c’est souvent, se rencontrer soi-même aussi.

 

Je n’étais pas supposé être présent à l’enterrement de Jacques Bral, au cimetière du Père Lachaise. Mais il se trouve que j’ai appelé ce matin-là, Jamila Ouzahir, l’attachée de presse. Comme ça. Par sympathie. J’étais dans ma voiture. Et, c’est là qu’elle m’a appris que Jacques Bral, dont j’avais appris le décès par la presse quelques jours plus tôt, allait être enterré (incinéré, plutôt) vers 10h.

 

Le peu que j’avais compris de Jacques Bral à travers un de ses films, m’a convaincu de venir.

Mais, alors que j’écris, je trouve que Jacques Bral, l’indépendant, cela va très bien, aussi, à Maitre Jean-Pierre Vignau. Il m’est bien sûr impossible de savoir si les deux hommes s’étaient rencontrés, s’ils se seraient entendus. Mais, l’un comme l’autre me semblent faits de cette absence de compromis qui les ont rendus ou les rendent indépendants.

 

Et, d’une façon ou d’une autre, même si je suis sans doute moins radical qu’eux, et sois aussi moins « connu » qu’eux, il est probable, qu’à ma façon, je sois, aussi, un indépendant.

 

Interview des apnéistes Julie Gautier et Guillaume Néry :

 

C’est une interview ( filmée) dont je reste très content. Cette interview dit tellement de choses. Et, grâce à Eddy Brière, elle est si bien réalisée techniquement. J’ai aimé le fait qu’Eddy et moi nous soyons très bien complétés. C’était et c’est à ce jour le seul travail que nous avons faits ensemble depuis l’expérience journalistique pour le mensuel de cinéma Brazil qui nous avait permis de nous rencontrer : C’était, Place d’Italie, pour l’interview de l’acteur Reda Kateb à propos de son rôle dans le film Qu’un seul tienne et les autres suivront  de Léa Fehner.

L’acteur Reda Kateb. Une des photos que j’ai prises de lui, ce jour où je l’ai interviewé, Place d’Italie, pour parler du film « Qu’un seul tienne et les autres suivront » de Léa Fehner. Interview effectuée pour le mensuel papier « Brazil ».

 

Auparavant, Kateb s’était fait connaître dans Un Prophète d’Audiard ainsi que dans la série Engrenages.

 

Depuis  cette interview de Julie Gautier et de Guillaume Néry, l’apnée est devenue une pratique plus courante pour moi. Je  me suis ensuite inscrit dans un club, à Colombes. J’ai parlé un peu de mes expériences d’apnéiste. En particulier dans l’article Préparatifs pour le stage d’apnée à Quiberon, Mai 2021, sixième de la liste de mes articles les plus lus.

 

L’apnée a pour moi des points communs évidents avec les Arts Martiaux. Ne serait-ce que pour et par la respiration. La mort, aussi, d’ailleurs, si je fais un peu d’humour noir.

 

Je vais moins m’attarder sur l’interview de Julie Gautier et Guillaume Néry parce qu’ils ont moins besoin de couverture médiatique que mes articles ou les autres personnes que je peux citer dans un certain nombre de mes articles.

 

Mais leur interview reste selon moi une très bonne interview. Et, je ne serais pas surpris d’apprendre un jour que cette interview soit l’une des meilleures qui ait été faite d’eux, ensemble. En outre, habituellement, on interviewe « seulement » Guillaume Néry. Alors que, moi, j’ai tenu à ce que sa compagne, Julie Gautier, soit présente lors de l’interview. Il était évident pour moi que cela donnerait un plus. Et, c’est plus que le cas.

 

Redemption Day

 

Cet article sur le projet de film de Hicham Hajji m’avait été demandé par Jamila Ouzahir. «  Comme un service ». Service rendu. Si je peux, en quelques lignes, rendre service, je le fais. Je ne sais pas où en est le projet. Hicham Hajji, d’origine marocaine, a tenté l’aventure hollywoodienne, mettant en hypothèque sa maison, je crois. Faire son possible pour réaliser son rêve, je crois que cela justifie un petit coup de pouce. Si, d’une façon ou d’une autre, avec mon article, j’ai pu donner un (tout) petit coup de pouce à Hijam Hajji dont le rêve est de devenir réalisateur de cinéma, je le donne.

 

Marche jusqu’au viaduc :

 

Mon article peut-être le plus remuant. Peut-être, aussi, l’un de mes meilleurs.

 

Des larmes me montent aux yeux alors que j’écris. Pourtant, je n’ai plus touché à cet article depuis un moment. J’ai écrit bien d’autres articles depuis. Mais, c’est instinctif. Pour parler de ce fait divers survenu dans ma ville, à Argenteuil, le 8 mars dernier, je me suis fait reporter, ce que j’étais déjà sans doute. Mais, aussi, plus que ça :

Père, témoin, victime, éducateur, passeur…..

 

Passeur de quoi ?

 

Cet article-là, je l’ai écrit sans filet. Vraiment sans filet. C’est un très grand article. Très bien écrit. Mais il ne devrait pas. Il n’aurait pas dû. Mais, à tout prendre, alors que le meurtre avait eu lieu, autant, si possible, écrire « bien » les choses. Sans détourner les yeux. Sans banaliser l’événement.

 

Il y a quelques jours, encore, alors que nous sortions du déconfinement et qu’il faisait beau, j’ai repensé aux parents de la jeune Alisha. Comme elle devait leur manquer par ces beaux jours. Je crois que lorsque l’on perd son enfant, ce serait plus simple si, dehors, il faisait moche et pleuvait tout le temps. Alors que, là, il faisait beau et il continue de faire beau. Et, les gens, et c’est bien normal, sont contents.

 

Lorsque j’ai mis Marche jusqu’au viaduc, sur ma page Facebook, il a eu un succès inhabituel. C’est aussi un article long. Mais, pour une raison un peu surprenante, plusieurs personnes l’ont lu et ont fait des commentaires pour l’approuver. Bien plus que pour mes autres articles en général.

 

Donc, en regardant ce « Top 5 », parmi mes articles, je me suis dit :

 

« Voici ce qui le marche le mieux pour mes articles dans mon blog. Voici là, où, je suis le mieux inspiré apparemment : Les Arts Martiaux, le cinéma, L’apnée, Un fait divers, une interview ».

 

Il n’y a pas de règle ni de recette pour réussir. Mais dans avec ces thèmes, soit il y a un lectorat prêt à venir, soit j’écris de manière suffisamment attractive pour que cela donne envie de lire mes articles.

 

Franck Unimon, ce mardi 15 juin 2021.

Du côté de Quiberon, Mai 2021.

 

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Erykah Badu

 

           Erykah Badu

 

 

Ses albums sont placés derrière les barreaux depuis plusieurs années maintenant. Parfois vingt.  Pourtant, ils continuent de nous libérer. Pourtant leurs canons ont fait et continuent de faire la jeunesse d’artistes que l’on écoute aujourd’hui.

 

Quand on est jeune.

 

Si le corps essuie et colmate avec des rythmes les gestes qui, dans la vie courante, nous manquent ainsi que les bruits que l’on cache et qui nous braquent, notre esprit, lui, détruit ou non, est la gomme qui efface les distances entre les œuvres et nous.

 

Plus jeune, j’avais entendu parler d’Erykah Badu. Je l’avais écoutée. Sûrement en regardant et en écoutant d’autres plus jeunes qui écoutaient les Fugees, Macy Gray, Kelis, Alicia Keys et sont probablement, aujourd’hui, passés à autre chose.

 

Autre chose.

 

Moi, le vieux, depuis peu, je réécoute ses albums. J’en ai emprunté à la médiathèque près de chez moi. J’en ai un acheté un, neuf, vendredi, à une femme d’une trentaine d’années, enceinte de plus de six mois, à Mairie de Montreuil, près d’un marchand de fleurs. Le lieu du rendez-vous avait été choisi par la vendeuse. Deux ou trois jours  plus tôt, j’avais commis un impair. Trop attaché à ce que j’écrivais, j’avais pris trop de retard. Mais, cette fois, j’avais plus d’une demi-heure d’avance. Je lui ai de nouveau présenté mes excuses. Je lui ai donné un peu plus que ce qui était prévu pour le disque. J’ignorais qu’elle était enceinte.

 

Aujourd’hui, j’entends autrement les titres d’Erykha Badu. Je croyais pourtant qu’avec les ans, on devenait sourd. Peut-être pas. Je repense à mon père, tiens. Le premier amateur de musique que j’ai connu. Pourquoi, vers ses quarante ans, a-t’il arrêté d’acheter des disques comme d’écouter de la musique à la maison ? Lui, qui était allé jusqu’à acheter des magazines de musique spécialisés tels Rock & Folk et Best. Des magazines dans lesquels des critiques, qui se dévouent à la musique, passent leur vie à en écouter, à aller à des concerts, à rencontrer des artistes. Puis, à en parler et à donner envie de les écouter et d’en discuter avec d’autres.

 

La musique, ça a à voir avec la vie mais aussi avec notre enfance et notre jeunesse. Alors, mon père a-t’il arrêté de vivre vers ses quarante ans comme beaucoup d’autres ? Ou a-t’il considéré que tout cela était anecdotique et coûtait trop d’argent pour si peu d’épanouissement ?

 

On arrête tous de faire quelque chose à un moment ou à un autre, de notre vie. Mentir. Vomir. Sucer son pouce. Faire du sport. Sortir. Rire de tout.

 

Certaines personnes nous expliqueront que cela correspondait à une étape de leur vie. Et que tout cela appartient désormais au passé. Mais est-on toujours obligé de le croire ?

 

A quarante ans, néanmoins, j’ai arrêté d’aller danser. De danser. Je me sens un peu fautif. Surtout envers ma fille. Enfant et ado, j’ai des souvenirs de soirées antillaises (mariages, baptêmes, communions) où beaucoup de gens dansaient, discutaient et mangeaient pendant des heures dans des grandes salles. Et, parfois, deux ou trois se bagarraient. Je me suis raconté des histoires, certains soirs, à regarder tout ce monde. Mais j’ignorais que ce que je voyais et entendais était exceptionnel. Ce que nous voyons et entendons peut être exceptionnel. C’est nous, qui l’oublions.

A ces soirées, je n’ai pas pris de notes. Je n’en prenais pas. Je n’ai rien filmé. Je n’avais pas de caméra. Je n’ai pas pris de photos. Et les quelques photos qui ont été prises l’ont été par d’autres regards et d’autres intentions. Mais j’ai appris à gesticuler. Ou à…danser.

 

 

J’ai été un peu triste, lorsqu’un jour,  un petit a demandé à sa mère si, à leur mariage, elle et son père, avaient dansé. Elle a répondu un peu gênée, intimidée par cette question posée en public, comme si le sujet était osé :

« Non, on n’a pas dansé ». Elle avait une trentaine d’années et était plutôt d’un abord avenant. C’était au conservatoire d’Argenteuil, au Val d’Argenteuil. J’avais emmené ma fille à son cours de danse. A son cours d’initiation à la danse et au chant. On emmène au conservatoire nos enfants pour qu’ils apprennent ce qui a pu et peut s’apprendre dans les soirées voire entre copains et copines. Ou chez la tante, le grand-père ou avec la cousine ou le cousin.

 

Je ne sais pas quoi penser de ma « défection » à propos de la danse. Si ce n’est que, certaines fois, je me dis que j’en ai assez de répéter les mêmes gestes. Pourtant, je n’aime pas penser que, pour moi, la danse, c’était l’armée. On danse aussi pour arrêter d’être des bêtes traquées.

 

J’ai peut-être eu moins besoin de m’échapper. Et, aussi, celles et ceux que je fréquente désormais sont plus installés dans leur vie et davantage portés sur la parole. Ou, souvent aussi, quand même, nous parlons des mêmes…. sujets.

 

J’imagine qu’Erykah Badu, même si son dernier album a quelques années, a continué de danser et de chanter. Si une Me’Shell Ndégeocello ou une Björk ont pu se mettre en danse sur scène, cela se passait autrement pour Miles Davis. Par contre, j’ai appris qu’Erykah Badu avait dirigé la réédition d’albums de Fela. Mon père avait un de ses albums à la maison. Mais il ne le mettait pas souvent. Et il n’achetait plus de disques lorsque Kassav’ a émergé. Et encore moins lorsque d’autres artistes de zouk sont ensuite arrivés tel Jean-Michel Rotin qui fait partie des anciens, maintenant.

 

Comme Erykah Badu.

 

Rimshot, en concert, a été le titre qui a reposé Erykah Badu sur mon atlas musical. Et, tout cela, suite à un stage d’apnée à Quiberon, en Bretagne, avec mon club le mois dernier. Parce-que j’ai fait des photos. Et qu’ensuite j’ai fait deux  diaporamas, un long et un court, et qu’à chaque fois cette chanson d’Erykah Badu a été celle que j’ai mise au premier plan.

 

De l’apnée en Bretagne, et, aussi, de la chasse sous-marine, à Erykah Badu. Nos directions et notre façon d’écouter la vie restent assez imprévisibles. Notre façon d’écouter, surtout. Car, souvent, le reste suit. A plus ou moins long terme.

 

Franck Unimon, ce dimanche 6 juin 2021.