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Vélo Taffe : Petit Crochet par le musée d’Orsay

 

 

  Vélo Taffe : Petit crochet par le musée d’Orsay

 

Ce matin, en sortant du travail, j’ai eu envie de changer un peu d’itinéraire.  Généralement, je passe         « devant » le musée d’Orsay à l’aller comme au retour.

 

Pendant mes premiers trajets Vélo Taffe, non loin du musée, j’avais aperçu, je crois, Manuel Valls, l’ancien Premier Ministre, qui revenait de son footing. Debout, au bord de la route, attendant de pouvoir passer, il transpirait sans maquillage. Mais aussi sans micro et sans caméra.

Pour surprenante qu’ait été cette image en passant à vélo devant lui de retour du travail, je l’avais trouvée complètement raccord. Manuel Valls, si c’était lui, après sa tentative politique manquée en Espagne,  ne se trouvait pas n’importe où dans Paris.  

Je n’avais pas rebroussé chemin pour vérifier.

 

Chacune de ces sculptures a été réalisée à la fin du 19ème siècle. Celle de gauche représente l’Afrique. Celle de droite, peut-être celle de l’Amérique du Nord, si je ne me trompe. Les six sculptures sont des figures féminines. La plupart d’entre elles portent des armes même si elles portent des fruits ou sont accompagnées d’animaux plutôt connus pour être pacifiques. Ces figures féminines sont donc loin d’être des incarnations de femmes passives ou soumises même si leur poitrine, averse opulente et découverte, pourrait d’abord faire penser à des créatures seulement lascives et désaltérantes.

 

Ce matin, en passant, pour changer, rue de Lille, j’ai eu envie de m’arrêter devant le musée d’Orsay.

 

 

On peut prier jour et nuit. Si on ne croit ni dans la Vie, ni en soi, nos prières sont des cendres et des cercueils. Et nos rêves, des poudrières. A moins d’un miracle.

 

Mais les miracles, ça ne court ni les réseaux sociaux, ni les magasins. Il n’existe pas de promotion ou de bons plans pour attraper un miracle ou de livreurs précaires pour nous en apporter après avoir passé commande.

 

Il existe peut-être beaucoup plus de miracles inconnus que de miracles dont nous avons entendu parler. Mais nos miracles, il nous faut, malgré tout, le plus souvent, aller les chercher nous-mêmes.

 

Je n’ai rien contre les religions. Le recueillement, la méditation, l’introspection, la respiration, la contemplation, la transe, ce sont des états de conscience que j’approche partiellement. Que ce soit par la lecture, la musique, l’apnée sportive, l’écriture….

 

Il y a quelques jours, au travail, deux de mes collègues implantés depuis plus longtemps que moi dans mon nouveau service, ont commencé à vitupérer contre certaines conséquences de la pandémie du Covid:

 

A cause d’elle «  nous sommes des esclaves ! » affirmaient-ils dans un même souffle inspiré et catégorique.

 

J’étais assis face à eux. Aussitôt après les avoir entendus, je leur ai dit calmement :

 

« C’est vrai que nous avons perdu des libertés depuis le Covid. Mais je préfère encore vivre aujourd’hui qu’en 1800. En 1800, je n’aurais pas pu être là en train de travailler. Sans compter toutes ces libertés dont on se prive tout seuls…. ».

 

Mes deux collègues, un de mon âge, et l’autre plus âgé de plusieurs années, proche de la retraite, se sont tus. Pourtant, ce ne sont pas des timides.

 

Le quotidien, c’est de la banquise. Une fois que ça t’encercle, ça peut te saisir. Il faut de l’agilité, de l’anticipation mais aussi une certaine mobilité pour éviter que ça te piège. Pour percer des trous aux endroits où c’est possible. Pour repérer les trous qui existent déjà. Pour s’assurer que sont restés suffisamment ouverts ceux qui avaient été décelés. Et pour passer à travers afin de reprendre son souffle ou pour rejoindre la surface.

 

Pour cela, il faut aussi être un peu curieux. Ou simplement préoccupé de sa survie.

 

Quelques fois, dans l’eau, on peut apercevoir des corps aux regards gelés dont les reflets crient : « Nous sommes vivants ! ». Il est très facile de les croire. Ils sont si beaux.

 

L’Art fait partie des trous dans la banquise.

Au premier plan, une sculpture qui représente l’Océanie. Cette figure évoque assez le peuple aborigène.

 

 

C’est peut-être pour cette raison que, même fermé, ce matin, le musée d’Orsay m’a donné envie de m’arrêter. Il est resté silencieux pendant les quelques minutes que j’ai passées près de lui. J’en ai profité pour me raconter des histoires avec ces statues.

 

Certains petits crochets font du bien.

 

 

Franck Unimon, ce samedi 24 avril 2021.

 

 

 

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Vélo taffe : Jimi Hendrix contre le Covid

 

            Vélo Taffe : Jimi Hendrix contre le Covid

 

Il faisait entre 3 et 6 degrés ce matin, lorsque j’ai quitté le travail sur mon vélo.

 

Depuis quelques jours, les températures se sont refroidies. Alors que jeudi après-midi, on aurait presque pu croire à une journée d’été.

 

L’écart entre les températures du matin et celles de l’après-midi « mouche » désormais régulièrement les dix degrés ou davantage. Cependant, comme l’année dernière, à la même époque, la luminosité extérieure est vaste et belle lorsqu’elle nous interpelle.

 

C’est peut-être la luminosité intérieure qui se fait parfois repasser selon ce que l’on vit.

 

Mon moral se maintient malgré l’avancement d’une semaine, ce vendredi, des vacances scolaires de Pâques. Pour cause de pandémie sanitaire due au Covid, vedette presque planétaire : on en parle moins en Afrique, par exemple où l’on connaît d’autres brides.

 

L’année dernière, à la même époque, comme beaucoup en France, je croyais la pandémie du Covid passagère. Aujourd’hui, la série des variants du Covid, les seconds couteaux de la pandémie, se multiplie et se rallonge. Afin d’essayer de contrer un certain nombre de râteaux, la course à la vaccination, comme aux tests de dépistage, s’intensifie. En une semaine, j’ai dû me faire trifouiller les narines deux fois pour un  test antigénique :

 

Deux de mes collègues, à une semaine d’intervalle, ont été déclarés positifs. L’un, sans équivoque. L’autre, avait une « trace ».  Avant ça, à part une sérologie sanguine de dépistage effectuée dans mon précédent service il y a plus de six mois, je n’avais pas eu à faire d’examen. Alors que là, en une semaine, je me suis retrouvé deux fois « cas contact ».  Pareil pour les « variants ». Encore des termes qui vont devenir de plus en plus populaires et entrer dans les consciences. Alors que nous étions une majorité à les ignorer il y a encore un an et demi. Il y a un an et demi, malgré nos contraintes, nos peurs et nos insatisfactions, nous vivions davantage pour le plaisir. Aujourd’hui, le Devoir nous dicte davantage comment nous sommes supposés vivre et nous comporter.

 

Il y a plus de vingt ans, en Guadeloupe, un de mes oncles paternels avec lequel je discutais, m’avait affirmé : « Il n’y a pas de plaisir dans la vie, Franck ! ». A l’époque, j’avais rigolé.

 

Je relate ça pour la mémoire. Parce-que lorsque la pandémie du Covid sera passée – et ça passera même si à mon avis ça durera au delà de cet été -on oubliera.

 

On oubliera parce-que notre mémoire se fera loger par d’autres événements moins drôles que le Covid. Oui, c’est possible.

 

Mon moral se maintient.

 

Même si je suis resté en région parisienne contrairement à d’autres qui ont filé sur la route, ou par train, dès qu’ils ont pu, après l’annonce du reconfinement et l’avance des vacances de Pâques. A ne pas confondre avec l’avance sur recettes.

 

On ne parle plus aujourd’hui d’applaudir les soignants, depuis son balcon, à vingt heures. Pourtant, pour les soignants touchés par le Covid ou confrontés directement à des conditions de travail rendues particulièrement difficiles par la pandémie, la situation est identique voire pire que celle de l’année dernière. Pour sincères qu’aient pu être ces applaudissements, et je crois qu’un certain nombre des applaudissements de l’année dernière étaient sincères, leur abandon et leur oubli reflètent à mon avis à la fois un découragement général, un certain épuisement aussi, mais aussi le traitement qui a souvent été celui des soignants. Et de toute personne dont le métier consiste à traverser des pics de souffrance et de violence avec leur blouse, leurs compétences techniques, mais aussi leurs engagements physiques, mentaux, émotionnels et culturels :

 

On leur assure une admiration ainsi qu’une certaine distance prudente et sécurisée. En attendant- en exigeant- d’eux qu’ils fassent le boulot pour lequel ils ont été embauchés. Sans toujours vraiment regarder ce que cela peut leur coûter car on a d’autres choses à faire. Et puis, ils l’ont bien cherché (les soignants) à choisir ce métier. Donc, qu’ils ne se plaignent pas ! C’est déjà bien qu’ils aient un travail et qu’on les paie à peu près correctement et plus que d’autres. Peu importe que la profession de soignant puisse imposer des contraintes qui feraient fuir ou vomir un certain nombre de ces « autres » ( pipi, caca, la vue du sang, les crachats, les plaies, la maladie, la mort, les insultes, les menaces de mort, les horaires de travail, les diverses hiérarchies omniscientes et incendiaires. Ah, la jolie carrière- politique ?- de Martin Hirsch/ Ah, la parfaite démonstration de déontologie, de justice et de démocratie que le jugement des labos Servier pour “l’affaire” du Mediator etc….).

 

 

Mon moral se maintient parce-que j’ai déjà « connu » ça l’année dernière. Pour ce qui est de la pandémie. Même si, j’avais connu un peu, aussi, celle du Sida, à la fin des années 80. J’avais 18 ans en 1986.

 

 

Mon moral se maintient vis-à-vis de la pandémie du Covid même si cette fois-ci, plus de personnes, et plus jeunes, se font manifestement contaminer par « Lui » ou par « Elle ». Et on ne parle pas des magazines  Lui et Elle,  ici, même si, bien-sûr, je l’aurais préféré.

 

 

Mon moral se maintient parce-que je sors pour le travail. Le seul télétravail qui me convienne a priori, c’est celui que j’effectue actuellement alors que j’écris, à des heures qui me conviennent, selon mes possibilités, mes envies et mes besoins.

 

J’ai aussi le moral parce-que j’ai des masques. Parce-que j’ai un vélo et je fais quelques  photos qui me permettent de voir la vie et les rues « autrement ». De ruser avec une certaine fatalité. Parce-que j’ai une vie affective chez moi, aussi. Parce-que j’ai des amis. Une famille. Parce-que j’écris. Parce-que je lis. Oui, je me répète parce-que répéter ce qui nous fait du bien en renforce les effets.

Parce-que j’écoute des podcast. Parce-que mon travail me plait comme me plait l’alternance de jour comme de nuit.

 

Parce-que j’écoute de la musique. Beaucoup Jimi Hendrix, depuis quelques jours. Je le redécouvre. C’est plus stimulant de l’écouter que d’écouter du Jacques Brel que j’aime entendre mais que je délaisse pour le moment. C’est étonnant.

 

J’ai commencé à réécouter Jimi Hendrix d’abord par le coffret de Cds Songs for Groovy Children emprunté il y a plus d’un mois à la médiathèque de ma ville.  Oui, la culture, l’accès à la culture, les discussions avec les bibliothécaires, font aussi du bien, même derrière un masque. Mais, depuis hier soir, la médiathèque de ma ville, est de nouveau fermée au public. On peut réserver sur le site de la médiathèque et venir chercher sur place, à certains horaires, les documents que l’on aura préalablement réservés. Pour cela, il faut une connexion à internet et, bien-sûr, savoir se servir d’internet.

 

Jimi Hendrix, c’est de la musique de « vieux ». Je me le dis bien en l’écoutant. Car je « devrais » plutôt parler d’Eddy de Pretto, de Lous and The Yakuzas, deux artistes français parmi bien d’autres qui « marchent » bien en France, de plus en plus, et que je n’ai pas encore pris le temps de vraiment écouter. Comme je n’ai toujours pas pris le temps de m’initier à beaucoup de jeux vidéos, au rétro gaming. Alors que je suis « rétro ».  Daté. Dépassé.

 

Mais je veux bien être rétro s’il faut dire ça pour continuer d’écouter Jimi Hendrix et d’autres. Cela ne m’empêchera pas ensuite d’aller fouiller dans la musique des « jeunes ».

 

Jimi Hendrix, c’est de la musique de vieux, donc, mais qu’est-ce que j’aimerais être vieux comme sa musique pendant encore plusieurs années !

 

On pensera peut-être au titre Voodo Chile de Jimi Hendrix contre le Covid. Mais ce n’est pas à lui que je pense en premier. Même si je peux comprendre que l’on titube en écoutant ce tube.

 

Je vous invite par exemple à écouter  les titres ” Machine Gun”  et ” Foxey Lady”, dans leur intégralité et leurs diverses déclinaisons, dans le coffret ” Songs for Groovy Children”. C’était il y a 51 ans. Assez peu de grands artistes “d’aujourd’hui”, pourtant, la ramèneraient devant Jimi Hendrix. 

 

Voici quelques photos prises ce matin en rentrant du travail. Je me suis dit ce matin que j’avais vraiment bien fait de m’acheter ce vélo pliant il y a bientôt deux mois. Même si je continue de lorgner sur les vélos Brompton. Cette marque- ou quelqu’un qui connaît un de ses décideurs- devrait penser à me sponsoriser vu le nombre de fois, déjà, où je la cite. Un peu tel l’amateur qui repère une belle mécanique qui sort de l’ordinaire mais qu’il ne peut s’offrir. Je devrais peut-être démarcher un de ses représentants. En leur disant que je veux bien rouler pour les solos de Jimi et pour  un de leurs vélos.

 

Franck Unimon, ce dimanche 4 avril 2021, dimanche de Pâques.  

 

 

Du côté de St-Germain des Prés.

 

 

 

 

 

 

Place Vendome.

 

 

 

 

Vers l’Opéra Garnier.

 

 

Sur la gauche, Galeries Lafayette ou Grand magasin Printemps ? En haut à gauche, l’actrice d’un “seul” rôle, Sharon Stone ( “Basic Instinct”) “encadre” un article ” Déradicalisation. Enquête sur un fiasco” avec l’artiste Lous and The Yakuza qui pose en modèle pour une marque de vêtement ou de chaussures, orientée sport.

 

 

Salle de cinéma fermée, comme toutes les autres accessibles au public, depuis des mois. Bar d’images fermé près de la gare St Lazare plus que déserté pour raisons sanitaires liées au Covid.

 

 

 

 

Contrairement à la salle de cinéma précédente ou à la salle de concerts de l’Olympia, l’enseigne Fnac était encore ouverte il y a quelques jours.

 

 

 

 

Vue depuis une des sorties de la gare St Lazare, Paris.

 

 

Dans la gare St-Lazare.

 

 

 

 

” Hear my Train A Comin’ ” : ).

 

 

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Vélo Taffes : photos de février-mars 2021

 

Vélo taffes : Photos de février-mars 2021. 

 

” Tu m’as abandonné ! Je suis devant la BNP… “. 

Une cousine africaine parlait au téléphone, de l’autre côté de la rue, il y a quelques heures, à Argenteuil. Avant le couvre-feu. Elle portait un tailleur, des talons aiguilles, et malgré son masque anti-covid, personne, pas même un représentant de la BNP, n’aurait pu hypothéquer le bel arrangement de son apparence. 

Quelques mètres plus haut, j’ai croisé une autre cousine. Alors qu’elle s’éloignait, et distançait peu à peu un cousin de l’âge de son père, celui-ci a regardé son postérieur. Il était aussi large qu’un avenir limitrophe mais encore trop proche des frontières d’un pays qu’il ne pourrait jamais atteindre. Et, il le savait. 

 

Ces remarques n’ont rien à voir avec la rubrique Vélo Taffe puisque je revenais à pied – et bredouille- du magasin Babou lorsque j’ai assisté à ces deux micro-scènes de la vie courante. Mais je les trouve amusantes. Beaucoup plus que ce qui concerne les campagnes de vaccination et les vaccins anti-covid      ( Pfizer, Moderna, Astrazeneca, Sputnik V, Johnson&Johnson) ou la manière dont il aurait fallu ou dont il faudrait s’occuper de l’épidémie du Covid. Peut-être que de même qu’il y a trois ou quatre opérateurs de téléphonie mobile qui se répartissent le marché des téléphones portables en France, qu’il y aura bientôt trois ou quatre labos qui se répartiront le marché de notre santé en France ou dans le monde. Mais nous sommes encore un petit peu loin de tout ça.

 

Il y a deux ou trois jours, maintenant, je suis tombé devant chez moi sur un couple d’amis. Nous nous sommes reconnus malgré nos masques.

Ils découvraient le magasin de produits exotiques africains qui a ouvert il y a bientôt six mois maintenant. Ils étaient là à regarder la vitrine sans trop oser y entrer quand j’y repense maintenant. Ils m’ont demandé si les articles alimentaires étaient bons. Oui. Ce magasin marche plutôt bien. Nous saluons régulièrement la commerçante.

Je n’avais pas croisé ces amis depuis un moment. Ils habitent à une dizaine de minutes de chez nous.

En discutant avec eux, j’ai compris qu’ils n’étaient plus sortis de chez eux depuis plusieurs semaines ou plusieurs mois. Lui, m’a dit : ” On respecte les consignes”. Ils m’ont expliqué qu’ils pouvaient travailler depuis chez eux. Moi, j’avais un peu l’impression qu’ils sortaient de leur caisson de cryogénisation. Même s’ils étaient parfaitement présentables et que nous avons eu une conversation tout à fait convenable, comme “auparavant”. Ils avaient toujours la même syntaxe. Au moins en apparence.  Car j’ai compris avec eux qu’il existait des comportements radicalement opposés par rapport à cet événement qu’est le Covid. Ou la Covid. Y compris au sein des couples.

Le Covid nous met devant nos rapports personnels avec la mort. Il y a très peu de mise en scène possible avec nos angoisses. Ce couple d’amis était apparemment encore uni et raccord par rapport à ce sujet. Lui, avait attrapé des cheveux blancs depuis la dernière fois que je l’avais rencontré. Cela n’a peut-être aucun rapport avec l’épidémie mais ça m’a fait un drôle d’effet. 

Je ne leur ai pas dit que le matin, dans une pharmacie à Odéon, j’avais passé mon premier test antigénique. Car un de mes collègues était présumé positif au Covid. Et que, comme mes autres collègues, j’avais été considéré ” cas contact”. J’ai eu le résultat au bout de quinze minutes comme deux employés sympathiques des impôts dont l’un des collègues avait attrapé le Covid :

Nous étions tous les trois négatifs. 

Pour moi, le pire de l’angoisse, comme je l’ai répété à ce couple d’amis, même si depuis les variants du Covid se multiplient et que de plus en plus d’enfants l’attrapent apparemment( six classes ont été fermées dans l’école de ma fille après qu’un enfant ou une personne ait été positive au Covid dans chacune de ces classes), ça a été au mois de mars de l’année dernière.  

Les premières semaines du premier confinement de l’année dernière avaient été les plus angoissantes. Je continuais comme aujourd’hui d’aller au travail. Et, au départ, il y avait une pénurie de masques. Jusqu’au début du mois de Mai où les masques avaient commencé à être “parachutés” dans les supermarchés et les pharmacies.

Puis, à partir de mi-juillet de l’année dernière, en partant quelques jours en vacances, je m’étais un peu plus “séparé” de l’angoisse. Même si je continue de vivre masqué lorsque je sors de chez moi. 

Mais lorsque je suis à vélo pour partir au travail, je retire mon masque pour pédaler. Pour écrire aussi, sans doute. 

 

Quelques remarques complémentaires à propos de l’expérience vélo pliant 

Pour ce deuxième article de la rubrique Vélo Taffe après ( Vélo Taffe : une histoire de goudron), je joins des photos prises pendant mon trajet de travail lors de ces mois de février-mars 2021.

Si ma lampe avant- fixée à mon vélo lors de la vente- ne marche déja plus sans doute du fait des piles, je continue mes parcours à vélo pour aller au travail. Je viens de commander une lampe avant et une lampe arrière de la marque Lezyne que je ne connaissais pas. Je me suis fié au site d’un magasin de vélo devant lequel je passe, boulevard Raspail, en allant au travail. Magasin, ou plutôt chaine de magasins, que je ne connaissais pas non plus avant ces itinéraires à vélo : En selle Marcel

Sur la route, je croise différentes sortes de vélos. Pliants, non pliants, course, non-course, vélib. Je me demande si, un jour, un type ou deux ou trois types de vélos s’imposeront. En espérant que ce ne soit pas le Vélib actuel. “Le” Brompton, dans les vélos pliants, continue d’avoir une aura particulière à mes yeux. Depuis mon premier article, j’ai appris en discutant un peu à un feu rouge avec un “bromptonien” que si le vélo est très bien, ses accessoires coûtent cher : 35 euros pour changer une plaquette de freins ? Mais ses pièces durent peut-être plus longtemps.

Le Brompton a aussi pour particularité d’avoir des roues de 16 pouces. Contre 20 pour mon vélo pliant (je m’étais trompé en disant que c’était des roues de 26 pouces). Concernant son prix, j’ai vu sur le site de En Selle Marcel qu’il est possible de payer son Brompton en quatre fois sans frais. Mais il faut quand même pouvoir donner 300 à 400 euros quatre mois de suite. Une seule mensualité de 400 euros, pour un Brompton, équivaut presque au prix de mon vélo B’Twin. 

Je reste tout autant perplexe devant le nombre de têtes recouvertes par le casque de la marque Kask. Plus de cent cinquante euros, près de deux cents euros ou plus, le casque. On le leur aura peut-être offert. 

 

Je croise aussi assez fréquemment des livreurs Deliveroo ou Uber Eats à vélo. Je m’applique généralement à les laisser passer. Leurs conditions de travail sont si difficiles. 

Pour mes premiers trajets “vélo taffe”, je passais par le carrefour de l’Odéon, un endroit très sensible pour la circulation. Que ce soit à vélo ou à pied. J’ai changé de parcours et je m’en trouve mieux. Même si le Boulevard Raspail m’apparait encore un peu long à monter. 

 

Les photos seront sûrement un peu dans le désordre. 

Franck Unimon, ce mercredi 31 mars 2021. 

 

 

Cette photo a été prise il y a plusieurs semaines, maintenant. Il s’agit du théâtre de l’Odéon où des banderoles sont toujours présentes comme on le verra sur deux photos plus récentes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Théâtre de l’Odéon, ce vendredi 26 mars 2021.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Vélo Taffe : une histoire de goudron

Place de la Concorde, Paris, Février 2021.

 

                                            Vélo Taffe : une histoire de goudron

A chaque coup de pédale, je prends le pouls du macadam. Je m’écarte de l’écrou des tumeurs que sont les correspondances du métro.  Des cycles de « Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée ». (cf.  Une ligne 14 à bloc ! )

 

Pour fuir cette mauvaise fumée et ces rimes qui puent des pieds, cela fait un peu plus d’un mois maintenant que je me rends à vélo au travail.

 

 

 Quelques uns de mes critères pour le choix d’un vélo :

 

Depuis des années – bien avant la pandémie du Covid et premier confinement de l’année dernière qui a stimulé l’usage du vélo – je lorgnais sur le vélo pliant.

 

Je possède le même VTT plutôt léger depuis plus de vingt ans. Je suis déjà allé au travail avec lui depuis chez moi. Mais son inconvénient est que je dois le laisser dans un local fermé à dix minutes à pied de chez moi. Par manque de place à la maison.

Même s’il a vieilli et qu’il ne s’agit ni d’un vélo de luxe ou de compétition, je refuse de l’attacher dehors et de prendre le risque de me le faire voler.

 

L’avantage du vélo pliant est de pouvoir se ranger facilement chez soi. Mais aussi de pouvoir être amené à peu près partout avec autant d’aisance. En plus, en se renseignant un peu, on apprend qu’un vélo pliant peut être aussi rapide qu’un « vrai » vélo :

 

Un vélo de plus grande taille, avec braquets et plusieurs vitesses.

 

A condition de bien choisir son vélo pliant. Bien-sûr, il existe des premiers prix à 150 ou 200 euros mais j’ai facilement accepté le conseil d’éviter ces premiers prix. Il y a ce que j’appelle les « fausses économies» :

 

On prend un article le moins cher possible en pensant que cela ne vaut pas le coût. Et, finalement, en pratique, on le paie plus cher à mesure des ennuis  mécaniques ou autres. Sauf que, là, personne ne vous dira  « Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée » pendant que vous regarderez passer les autres cyclistes bien heureux de continuer de rouler tout en vous ignorant ou, au mieux, en vous offrant un air désolé.

 

 

Il y a donc un minimum à mettre dans un vélo, pliant ou non, afin de se garantir une bonne durée de vie. Il y a plus de vingt ans, j’avais décidé de mettre 3000 francs dans mon VTT. Je m’étais renseigné auparavant sur la qualité des pièces de la marque Shimano qui constituaient le vélo. C’était une somme assez importante même pour l’époque. Mais je pouvais alors me le permettre. Et, aujourd’hui, plus de vingt ans plus tard, je peux témoigner du fait que je n’ai pas eu de mauvaise surprise ou de regret concernant cet effort financier.

 

Je me suis surtout servi de mon VTT pour des parcours que l’on réserve aux VTC  ou aux vélos de course. Je suis un vététiste du dimanche. Mais je voulais un vélo solide qui puisse aller partout si j’en avais le besoin. Et puis, je considère le vélo comme l’une des meilleures inventions mécaniques de l’être humain. Aussi, je crois qu’il faut savoir mettre le prix lorsque l’on s’achète un vélo.

 

Il y a encore des gens qui gardent leur vélo toute leur vie et qui le transmettent à leurs enfants. Pour moi, ce genre de bien a une valeur particulière en plus d’avoir un usage pratique évident. Je m’en rends bien compte lorsque je croise de temps en temps, celles et ceux qui partent fourailler dans les poubelles récupérant ce dont d’autres se débarrassent. Ces « fourailleurs » sont souvent à vélo. Car c’est plus pratique pour se déplacer sur des kilomètres et pour transporter des objets en faisant le moins d’efforts possibles.

 

 

 

La marque Brompton :

 

 

 La marque Brompton est actuellement, et depuis des années, la Rolls du vélo pliant. La première fois que j’avais croisé un Brompton, c’était au quartier de la Défense, au centre commercial Les Quatre Temps il  y a plusieurs années. C’était dans un magasin de bricolage. Le vélo se trouvait avec son propriétaire. Celui-ci m’avait répondu en être content.

 

Le vélo m’était apparu beau. Il m’avait donné envie. Mais, à l’époque, je n’avais pas de besoin particulier de vélo pliant. Je n’ai aucune idée ou aucun souvenir de son prix. Par contre, aujourd’hui, le prix d’un Brompton est exorbitant. Je veux bien mettre de l’argent dans un vélo mais, psychologiquement, et financièrement, j’ai des limites.

Le premier prix pour un Brompton dépasse les 1200 euros. Ensuite, il y a tout un tas d’autres critères à prendre en compte :

 

Le nombre de vitesses, le poids etc….

 

Il m’a été conseillé de prendre un vélo pliant qui dispose au moins de six vitesses. Quant à la taille des roues, je crois que l’on m’avait recommandé un diamètre de 26 pouces.

Mais lorsque l’on se trouve sur un site qui vous présente les vélos Brompton, vous avez un certain nombre de modèles sauf que le prix, lui, reste de plus en plus agressif pour votre compte en banque.

 

J’achèterai peut-être un Brompton, un jour, pour me faire plaisir d’autant que pour en avoir croisé quelques uns sur la route, les Brompton me semblent pourvus de spécificités qui les rendent particulièrement aérodynamiques et performants. Sans forcer. Mais, pour l’instant, c’est trop cher pour moi.

 

La marque Tern :

Moins connue que Brompton, assez confidentielle, cette marque semble offrir des gages de fiabilité mais aussi d’accessibilité financière plus facile par rapport à la marque Brompton. Mais son premier prix se situe aux alentours de 800 euros si j’ai bien retenu. A nouveau, je veux bien mettre de l’argent dans cette technique de pointe qu’est le vélo pliant, mais j’ai pour l’instant du mal à allonger 800 euros dans un vélo pliant qui, pour moi, reste un vélo miniature. Même si j’ai pu apprendre qu’un « vélo pliant peut être aussi rapide qu’un vélo normal…. ».

 

Pour choisir son vélo, on peut aussi le faire selon des canons esthétiques. Pour ma part, je trouve qu’esthétiquement, il y a aussi des beaux vélos dans la marque Tern. Pour faire un jeu de mot très facile: les vélos Tern sont loin d’être ternes.

 

Mais le premier prix est à 800 euros ensuite ça grimpe assez haut, aussi.

 

La Marque Moma :

Je n’ai rien lu de particulier sur cette marque. Mais d’après ses prix, je trouve cette marque sur la ligne des prix pratiqués par la chaine Décathlon. Je parle de cette marque parce-que j’en ai croisé quelques uns et que leurs propriétaires en semblaient satisfaits. Le vélo était assez passe-partout et jouait son rôle de vélo pliant.

 

 

Mon attirail :

 

J’ai opté pour ce qui est actuellement le vélo pliant le plus haut de gamme chez Décathlon : Le B’Twin Tilt 900 qui coûte 499 euros et un petit peu plus si l’on prend la formule crédit pour l’acheter. En trois ou quatre fois. Ce que j’ai fait.

 

Pourquoi ce modèle ?

 

Tout d’abord, j’avais et ai un a priori défavorable sur la marque B’Twin de Décathlon. Même si je veux bien croire que la chaine Décathlon fasse des recherches pour améliorer ses produits et les amener au prix le plus accessible en fonction des possibilités de sa clientèle, pour moi, Décathlon  reste connoté comme une sorte de TATI  des articles de sport. Même si j’ai pu acheter bien des articles de sport à Décathlon et en ai été plutôt satisfait.

 

Mais il y a un déficit d’image ou d’éducation  de ma part envers la marque Décathlon:

 

Pour moi, un vélo Décathlon est de qualité moyenne. Peut-être parce-que Décathlon reste une chaine de grande surface et, qu’en tant que telle, je crois qu’elle ne peut offrir qu’un conseil bas de gamme puisqu’elle privilégie les gros volumes lorsqu’elle vend des produits. Et vu qu’ils sont à un prix courant ou « facile », ce n’est pas grave, si, à un moment ou à un autre, l’article que l’on a acheté « chez » Décathlon nous lâche. Il suffit d’aller en racheter un autre à un prix tout autant abordable que le premier.

 

Par ailleurs, des avis que j’ai pu lire sur le B’Twin Tilt 900 sur le net étaient très critiques. Même si, ensuite, des avis relativisaient expliquant que, depuis, Décathlon avait rectifié ce qui n’allait pas. Mais sans communiquer à ce sujet.

 

 

C’est après avoir vu le film  Maudit !- un film d’Emmanuel Parraud d’Emmanuel Parraud en projection de presse que je me suis décidé à aller commander mon vélo pliant. C’était pendant les vacances scolaires du mois de février.

 

Dix jours plus tard, je recevais un mail ou un sms m’informant de son arrivée dans le magasin où je l’avais commandé.

 

J’ai opté pour le B’Twin Tilt 900 car 500 euros était le maximum que je pouvais accepter de mettre, psychologiquement, dans l’acquisition d’un vélo pliant. Et je me suis dit qu’en prenant le haut de gamme actuel de Décathlon, je pourrais me faire une idée assez juste de ce que peut offrir un vélo pliant à peu près convenable.

 

 

Qu’a mon vélo pliant de convenable ?

 

 

Son poids, par exemple : 12, 2 kgs. Certains vélos pliants font 14 kgs. D’autres peuvent ne faire que 8 kgs mais ils sont nettement plus chers que le mien. J’ai oublié le poids de mon VTT. Mais 12,2 kgs, c’est assez facile à soulever. 

 

Son nombre de vitesses : Il en a neuf. Certains vélos pliants n’ont pas de vitesse ou en ont six. D’autres en ont peut-être plus.

 

Concernant la façon de le plier, j’ai compris que la façon de plier son vélo varie selon la marque. Vu qu’il s’agit de mon premier vélo pliant, je n’ai aucun élément de comparaison. Mais je peux néanmoins dire que s’il est affirmé qu’il suffit de quinze secondes pour le plier et le déplier, que je continue plutôt de mettre une bonne minute pour le faire. Je ne suis peut-être pas très doué alors que le personnel de Décathlon, lui, subit peut-être des entraînements intensifs de pliage et de dépliage de vélo. Mais ça n’est pas grave. Car même en prenant une minute ou deux pour le plier ou le déplier, c’est assez simple. Ensuite, c’est agréable de pouvoir s’en aller sur son vélo et de voir comme on se déplace aisément plus rapidement que les piétons.

De toute façon, même déplié, le vélo prend en effet une place raisonnable dans le train. En effet, si je me passe du métro dans Paris pour aller au travail et en repartir, je continue de prendre le train pour aller jusqu’à Paris et en repartir.

Gare d’Argenteuil, février 2021.

 

 

La maniabilité de mon vélo me paraît bonne.

 

 

Question vitesse, je peux confirmer qu’il m’est arrivé, à mes débuts, de surprendre quelques cyclistes, sur leur vélo « monté » en les rattrapant sans trop forcer puis en les dépassant y compris dans une montée. En remontant le boulevard St Michel par exemple vers le jardin du Luxembourg. Ce fut assez amusant de facilité.

 

 

Ses limites :

A la fin de ma première journée de vélo pliant, j’ai quitté le travail tout content. Et puis, sur les pavés de la place de la Concorde, alors que j’étais à quelques minutes de « l’arrivée » ( la gare St Lazare, pour moi), ma roue avant a déchaussé sans que je ne comprenne pourquoi.

 

Quelques secondes plus tard, j’étais en train d’essayer de me rattraper sur mes deux pieds alors que je me dirigeais dans un sprint survolté vers le haut trottoir qui borde les pavés. Prêt à tenter les qualifs pour le championnat de France des dix mètres.  J’ai réussi à éviter de heurter la “haie” du trottoir. Mais, malgré toute ma volonté pour m’arrêter, mon avant-bras gauche a buté contre un feu de signalisation. L’arrière gauche de mon casque, dans un élan de solidarité, a suivi. Je me suis aussi fait mal au majeur de ma main droite. Depuis, à cette main-là, j’ai encore le doigt d’honneur un peu douloureux. Mais ça va de  mieux en mieux même si je m’en sers peu. 

 

Je ne roulais pas particulièrement vite lors de ma chute. Le sol était plutôt sec. Il faisait plutôt jour. Je n’avais de problème de visibilité particulier. Je n’étais pas fatigué plus que de raison ou distrait.

 

Très vite, deux cyclistes se sont arrêtés à ma hauteur sur le haut trottoir. Ils allaient dans le sens inverse. Ils m’ont demandé si ça allait bien. Mais, oui ! Même si je ne voyais pas ce qui avait bien pu se passer.

 

Le cycliste le plus proche m’a dit :

« ça a été impressionnant à voir ! ». Je les ai remerciés. Puis, ils sont partis.

 

Je n’ai pas eu le temps d’avoir peur. J’ai plutôt été en colère. Une chute aussi idiote dès le premier jour. Alors que tout allait bien.

 

 

Par précaution, avant de prendre le train, je suis allé voir les pompiers de la gare St Lazare afin qu’ils m’examinent. J’ai ainsi appris qu’était  est fréquent que des personnes glissent sur les pavés de la place de la Concorde. Depuis, même si j’ai vu et continue de voir des cyclistes prendre ce passage avec leur vélo pliant, je l’évite en passant sur le trottoir. A ce jour, je n’ai pas fait d’autre chute. Et, Boulevard Raspail, à quelques mètres derrière moi, récemment, un jour de pluie, c’est un conducteur de Vespa qui a chuté. Sans gravité. J’avais entendu parler du fait que les Vespa ont une très mauvaise stabilité. Pourtant, les pneus de la Vespa sont plus larges que ceux de mon vélo pliant qui sont d’ailleurs supposés bénéficier d’une bonne adhérence.

 

J’ai oublié de dire qu’après ma chute, je me suis racheté un nouveau casque de vélo. Alors, je vois assez régulièrement des personnes porter le très beau casque de la marque Kask. Je me demande souvent comment elles font. Ce casque coûte plus de 150 euros. Je trouve ça très cher. Même si je tiens à ma vie et à ma tête. Le nouveau casque, de la marque Abus, que j’ai acheté (chez Décathlon) m’a coûté 50 euros.

 

L’autre limite que je vois concernant mon vélo, c’est sa « sujétion » au vent. Lorsque je pédale et que je reçois un vent de travers, j’ai un peu l’impression d’être sur la mer, emporté par le courant. Mais ce n’est peut-être qu’une impression.

 

 

Les pièges du vélo d’une manière générale :

Libéré du carcan des correspondances de métro comme de l’attente de son moyen de transport pour se rendre d’un point A à un point B, la tentation est grande de vouloir décider de fractionner l’espace-temps. Et de foncer. Peu importe la signalisation- ou les autres- et peu importe quelques mesures de précaution.

 

Je peux ainsi témoigner du fait que Batman fait du vélo. Il a la trentaine, pédale sans casque, sur un vélo de course de taille normale, mesure environ 1m65 pour une cinquantaine de kilos. Et sprinte, avec son manteau de Columbo grand ouvert, au point de laisser sur place le  cycliste sportswear qui porte un sac de la marque WANDRD PRVKE  , qui, au feu rouge, ne peut que le voir disparaître, une fois son excès de vitesse accompli.

 

Mais ne me faites pas dire que Batman est seulement un homme. Avec ou sans Brompton – qui semble optimiser les effets de la poussée rectale de celles ou ceux qui avancent sur ce genre de vélo- Batman peut aussi être une femme.

 

Des livreurs de Mc Do, après l’heure du couvre-feu durant la pandémie du Covid, près du Panthéon, février ou mars 2021.

 

Batman  peut aussi être un livreur (je vois beaucoup moins de livreuses de repas). Un livreur qui, près du carrefour de l’Odéon, s’engueule avec un chauffeur de bus alors que celui-ci a la priorité ( à droite) lorsqu’il débouche assez subitement. Le livreur voit alors le chauffeur de bus comme celui qui l’empêche de faire son travail et de gagner sa vie ! Tout ça, pour s’arrêter à peine cinquante mètres plus loin où se trouve sa « base » en quelque sorte.

 

 

La vitesse est l’un des ennemis des cyclistes. Prendre son vélo pour aller plus vite est selon moi un des grands pièges. En ce moment, après plusieurs essais d’itinéraires, je mets entre 27 et 32 minutes pour aller au travail et en revenir. Un de mes collègues, pour le même trajet, met….18 minutes. Tranquillement. Il m’a précisé qu’au début, il mettait 30 minutes, tout transpirant. Mais je ne me lancerai pas dans une compétition du chrono à vélo pour aller au travail.

 

Les avantages et les bénéfices du vélo pour aller au travail :

 

Outre l’aspect pratique, se rendre là où l’on a besoin ou envie d’aller, il y a le fait, de concilier comme on le dit « l’utile et l’agréable ». On ne dépend pas d’un métro ou d’un bus. On a donc une certaine liberté ou une certaine autonomie. Et, en plus, on fait du sport sans se dire forcément que l’on fait du sport. Ce qui reste l’une des meilleures manières de faire du sport : en réalisant un acte concret et utile. Et, mieux, de manière ludique.

 

Si je mets entre 27 et 32 minutes pour réaliser mon trajet, c’est parce-que je ne force pas trop pour aller vite. Parfois oui, parfois non. Et, dès qu’à un endroit, je trouve que ce serait bien de prendre une ou deux photos, je m’arrête pour prendre ma photo. Je peux même faire un petit détour s’il le faut. Puisque, de toute façon, j’ai prévu large en partant de chez moi. Et, quand je rentre du travail, je ne fais pas la course.

 

 

Mais l’avantage et le bénéfice les plus étonnants à aller au travail à vélo à chaque fois comme je le fais depuis que j’ai mon vélo pliant, c’est qu’en quelques semaines, j’ai déjà pratiquement oublié ce que ça fait de sortir de son train, descendre les escalators, rejoindre sa correspondance, poireauter sur un quai de métro (ou de RER) en attendant que le véhicule ferroviaire arrive. Monter, descendre des escalators, des escaliers. C’est vraiment une vie de con ! Et, le pire, c’est qu’on l’accepte rapidement, cette vie de con.

 

 

Rouler sous la pluie m’invite à la prudence pour la glisse. Mais, à part ça, avec des vêtements adéquats, ça se passe très bien. En arrivant au travail, comme je suis en avance, je me douche, je me change puisque j’ai cette possibilité-là. Et puis, c’est parti pour la journée ou la nuit de travail.

 

S’il fait froid, faire du vélo, avec, là aussi, les vêtements adéquats, ça réchauffe et ça stimule. Le point sensible reste les mains. Trouver des bons gants lorsqu’il fait froid selon la thermorégulation qui est la nôtre peut être un exercice assez difficile. Mais la solution est sûrement à portée de main dans un article ou une astuce que l’on n’a pas encore dénichée.

 

C’est plutôt s’il fait très chaud que cela m’incommoderait un peu de faire du vélo.

 

Mais le risque maximal,  pour moi, c’est en cas de verglas voire de neige. Ce serait, pour moi, les seules raisons qui pourraient, pendant deux ou trois jours, me décider à recommencer à venir au travail en prenant le métro etc….à ceci près que, je peux aussi marcher. Si je m’y prends suffisamment à l’avance. Si ce n’est pas trop loin. ça me fait sourire lorsque, dans la rue, on me dit que «  c’est loin », alors qu’il s’agit de marcher quinze minutes.

 

 

Vélo Taffe : pourquoi ce titre ?

 

J’ai découvert l’expression « vélo-taf » il y a seulement quelques mois. Mais au moment d’écrire cet article, il m’a amusé de faire un jeu de mot.

 

Si je suis non-fumeur depuis toujours, j’aime ces moments, où, l’on prend le temps de s’apesantir comme lorsque l’on prend une taffe. C’est un petit peu mon équivalent du Birth of the Cool de Miles Davis, lorsqu’il avait décidé de ralentir le tempo du Jazz qui se jouait alors. 

 

Donc, Vélo Taffe, non pour se remplir les poumons et le cerveau- ou les autres organes- de tumeur et de nicotine. Mais pour prendre le temps de respirer. Pour retrouver son souffle et son inspiration. En regardant à nouveau autour de soi. 

Si l’article de cette nouvelle rubrique a été long, c’est parce-que cela faisait plusieurs semaines que je pensais à m’y atteler. Mais je ne disposais pas du temps nécessaire. Les articles suivants devraient être plus courts.

Article écrit avec le concours de l’album Myopia d’Agnes Obel, et, avant cela, de l’album The Good, The Bad & The Queen du groupe du même nom ( avec Feu Tony Allen) et de l’album Meat is Murder de The Smiths que je découvrais. 

Franck Unimon, ce jeudi 18 mars 2021.