
Rosalia au festival LOLLAPALOOZA 2023

On a plutôt la vingtaine voire un petit peu moins lorsque l’on va voir Rosalia ce samedi 22 juillet 2023 au festival LOLLAPALOOZA à l’hippodrome de Longchamp. Beaucoup de jeunes femmes. Des hommes eau. Même un homme en fauteuil roulant, poussé par un de ses amis, a voulu traverser la foule pour être au plus près de la scène. Un des agents de sécurité, pédagogue, a su être convaincant :
« Au moindre mouvement de foule, la première personne à se faire écraser, ce sera vous ».
Plus d’une heure avant le concert de Rosalia, toutes les bonnes places face à la scène sont prises. Elles l’étaient dès le concert précédent. J’ai essayé de me faufiler comme j’ai pu. Je n’ai pas pu faire mieux que d’être sur le côté à plus d’une vingtaine de mètres de là où ça s’est « passé ». Mais j’avais un grand écran au dessus de moi et mon matériel photo et audio. Ci-dessous, le titre Saoko :
J’ai beaucoup hésité avant de venir à ce concert de Rosalia. 89 euros la place pour la journée du festival ( contre 28 euros pour aller voir Oumou Sangaré récemment. Voir Oumou Sangaré en concert) . Seule Rosalia me donnait envie de venir. Rosalia, dont le dernier album Motomami – que j’avais acheté et écouté- avait été adoubé par la critique. Rosalia dont les vidéos provocantes déployaient une audace et une assurance en même temps qu’un certain « contraste».

Ici, la langue espagnole prend le dessus sur la langue anglaise. Rosalia se joue des tendances musicales. Techno, kizomba, Flamenco, Reggaeton, la forme piano/voix ou d’autres allures d’Amérique latine peuvent ainsi cohabiter. Elle peut aussi très bien danser. On peut considérer qu’elle sait tout faire et avoir l’impression d’assister à un renversement de modèle où l’Espagne, pays « minoré » sur la scène musicale internationale, prend en quelque sorte sa revanche sur les pays anglo-saxons qui, au moins depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale environ, dominent le monde avec leurs artistes et leurs névroses Rock. Ci-dessous, une autre vidéo montrant Rosalia lors du festival LOLLAPALOOZA:
Adémas (en outre), Rosalia est une femme séduisante, affirmée, indépendante et ouverte aux différents genres. On a donc le Jackpot. Une musique et une culture différentes. Même si, même si, lorsque l’on y regarde bien, Rosalia, par certains aspects, et sûrement malgré elle, colle à l’image que l’on se fait d’une femme espagnole. Brune, ardente, virilement- presque brutalement- et fièrement sensuelle.

Mais c’est toujours ça. Ne nous privons pas d’un bon moment d’autant que l’on a payé- plutôt cher- pour cela. Et marché aussi près de deux kilomètres au moins depuis l’endroit où l’on a pu trouver où se garer.
Il fait beau ce samedi et il s’agit du dernier concert de la tournée mondiale de Rosalia qui a été un très grand succès. Désormais, Rosalia fait partie des grandes vedettes et cette prestation a été présentée comme l’événement à ne pas manquer. Son concert de décembre dernier, à Paris, a bien été déclaré « meilleur concert de l’année ». On n’a pas envie de rater des moments pareils.
Dès l’entrée sur scène de Rosalia avec ses danseurs et le début de son concert avec le titre Saoko, le public est happé par la toile Rosalia. Laquelle a gardé la main et la maitrise totale sur sa représentation. Passionnée et souriante, oui, mais pas liée à l’approximatif.
Rosalia est très à l’aise avec l’image et les technologies de communication moderne. Elle aime aussi beaucoup se voir même si elle tourne cela aussi en dérision. Le public, lui, l’adore, et reprend plusieurs de ses paroles. Il se trouve bien un public hispanophone parmi nous mais d’autres se sont aussi visiblement mis à l’Espagnol.
J’aurais préféré être plus près de la scène, entendre des titres de quatre minutes ou plus, et y voir des « vrais » musiciens. Le festival, officiellement, entend proposer une alternative à notre société d’argent en nous imposant un système de recharge. Système qui, d’après mon expérience, expose surtout à offrir au festival ce que l’on n’a pas pu dépenser. Qu’est-ce que cela m’a agacé par ailleurs de devoir me promener avec un gobelet en carton rempli d’eau simplement « pour des raisons de sécurité ». A moins de filouter, Il est devenu de plus en plus difficile de se trouver à un concert avec une bouteille d’eau munie de son bouchon en plastique. Car trop d’artistes ont reçu des projectiles inopportuns lors de leur prestation.
Mais le spectacle valait le déplacement. Et, lorsqu’ensuite, je me suis mis à réécouter l’album Motomami, j’ai su que cela m’avait véritablement plu.

Franck Unimon, ce lundi 2 octobre 2023.