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Survie

Survival Expo Juin 2023 première partie

Bunker à vendre à la Survival Expo en juin 2023. Facilités de paiement proposées. Aucune l’aide de l’Etat fournie pour l’instant. Photo©Franck.Unimon

 

 

Survival Expo juin 2023-Première partie

 

Coming out survivaliste

« Ohhh, le survivaliste ! » s’est marré A… au téléphone, un de mes amis, alors que je venais de lui apprendre que j’avais prévu de me rendre à la Survival Expo 2023. Evénement qui, cette année, pour la première fois, allait se dérouler dans le parc floral de Vincennes. Non loin de son château, de son bois, de sa caserne militaire aussi mais également de la cartoucherie de Vincennes où se trouve, entre-autres, la compagnie du théâtre du Soleil dirigée par Ariane Mnouchkine. Mais bien-sûr, tout cela, en plus du fait que jusqu’alors j’avais connu le parc floral principalement pour ses très bons concerts estivaux (dont un du Cubain Chucho Valdès) n’entraient pas en ligne de compte. Comme l’anecdote qui veut quand même que cet ami et moi nous étions rencontrés pour la première fois, plusieurs années auparavant, lors de notre service militaire à l’hôpital inter-armées Bégin qui se trouve assez proche, à Saint-Mandé.

D’ailleurs, il avait pu arriver à cet ami et moi de passer par la caserne de Vincennes au début de notre service militaire.

Si on a suivi jusqu’alors ce que j’ai écrit, un rapide calcul mental très simple nous apprend que j’ai pris plusieurs mois pour me décider, aujourd’hui, à parler dans mon blog de la Survival Expo 2023. Nous sommes en octobre, en automne. Et cette manifestation a eu lieu quelques semaines avant le début de l’été le 9 et le 10 juin dernier….

Cela donne une idée des précautions que j’ai préféré prendre avant de me lancer. ( J’en parle ou je n’en parle pas ?).

Le Programme des conférences de la Survival Expo de juin 2023, laquelle se déroulait en même temps que l’événement consacré à la maison autonome, juste à côté. Photo©Franck.Unimon

Mais en complétant ce calcul mental « très simple », on peut aussi déduire que je suis au bord de l’âge, presque vieillard. Peut-être suis-je une personne presque sénile après tout ? Pour l’instant, je ne peux pas encore le savoir. Cependant, ce qui est certain, c’est que la personne qualifiée de survivaliste est une bête curieuse.

 

On peut mettre de tout dans une personne survivaliste.

 

Comme dans une dent creuse. On peut décider qu’il s’agit d’une personne complotiste, raciste, misogyne, esclavagiste, despotique, timbrée, paranoïaque, dangereuse. On peut la voir comme une personne complètement à côté de la plaque. Ou comme son opposé, la super aventurière ou l’héroïne sexy et indépendante, sosie de Lara Croft, Gamora ou Bear Grylls, Mike Horn des vrais hommes robustes, aptes à tout, comme ils devraient tous l’être au lieu de ceux que l’on a, des fétichistes de la bandelette et du bandana. 

Oui, je connais un petit peu quelques classiques.  Je suis donc d’abord très suspect avant d’être pré-sénile.

Mais j’ai néanmoins- j’y tenais- répondu à mon ami :

« Ã§a fait du crossfit – entre trois à cinq fois par semaine– ça, se laisse pousser une barbe de plusieurs mois (qu’il prend soin d’aller se faire tailler chez son barbier attitré régulièrement) et ça me traite de survivaliste!».

Mon ami a commencé à rigoler. Je devrais peut-être ajouter aussi que mon ami a plutôt le crâne rasé. Alors que quand je l’avais connu, il avait des cheveux, fumait et avait emmagasiné quelques kilos en trop. Et, le sport, pour lui, était une destination touristique à haut risque ou un programme que l’on regardait à la télé.

Petite ambiance Hunger Games lors de la Survival Expo de juin 2023 au parc floral de Vincennes. Photo©Franck.Unimon

Cependant, mon ami m’avait exprimé spontanément ce qui peut se profiler dans la tête de beaucoup lorsqu’on leur parle de survivalisme. Si pour certains, le survivalisme est une nécessité ou une évidence, pour d’autres, c’est une démarche louche.

Cet article, mon article, ne pourra ni combattre ni épuiser ce qui peut être reproché au survivalisme par beaucoup. Car cet article, mon article, raconte surtout ma perception du survivalisme. Perception qui peut évoluer selon mes expériences et certains événements.

Pour tout « arranger » ou pour rajouter un peu de trouble et de mystère, j’ai profité d’une étonnante et plutôt rare insomnie pour commencer, cette nuit, à rédiger cet article alors qu’il était quatre heures du matin. Alors que je suis en vacances depuis plusieurs jours et encore pour une bonne semaine. Je suis donc, en principe, tout ce qu’il y a de plus détendu d’autant que personne chez moi n’a de problème de santé particulier ou déclaré.

J’ai bien attrapé le Covid pour la première fois – à ma grande surprise- début septembre, mais c’était une forme minorée qui m’a permis en plus d’avancer de quelques jours mes vacances. Et, je sais avoir participé auparavant à un déménagement par plus de trente degrés. Ce qui a sûrement contribué à rajouter de l’épuisement à un état de fatigue préétabli par une alternance de travail  de jour et de nuit ainsi que quelques heures sup travaillées durant cet été.

Pierre « 1911 » en pleine conférence. A la fin de celle-ci, celui-ci m’a répondu qu’il s’était surnommé  » 1911″ en mémoire de son grand-père né cette année-là. Photo©Franck.Unimon

Professionnellement, je sais aussi qu’un poste attractif m’attend début janvier et mon banquier me laisse tranquille. Je n’ai donc pas de raison particulière, pas plus que d’habitude, pour être angoissé ou me réveiller en sueurs en pleine nuit comme on peut le voir dans certains films. Je n’ai pas les inquiétudes de l’acteur Michael Shannon dans le film Take Shelter de Jeff Nichols. Ni celles des protagonistes de The Creator de Gareth Edwards. Un film ( The Creator) qui m’a assez ennuyé, exceptions faites du regard ( et de la réflexion) qu’il porte sur l’intelligence artificielle, les relations multiculturelles et multiraciales mais aussi sur le handicap, j’ai vu dans ce film une nouvelle énorme machinerie cinématographique dans laquelle les Américains refont à nouveau leur guerre du Vietnam. Je ne vois pas trop non plus ce que l’on trouve à l’acteur David John Washington si j’ai son père ( Denzel) en tête.  J’ai donc préféré nettement Anatomie d’un couple de Justine Triet et encore plus L’été dernier de Catherine Breillat. Pourtant, ces deux films n’ont rien à voir avec The Creator et Breillat est une personnalité aussi insupportable que remarquable. Et, j’attends avec impatience la deuxième partie de Dune par Denis Villeneuve, un réalisateur, dont les films, pour l’instant, m’ont tous plu. Contrairement à Christopher Nolan dont j’ai trouvé le Oppenheimer beaucoup trop clinquant. 

Le dimanche

Selon l’ouvrage La Peur et la Haine de Mathieu Burgalassi, paru en 2021, « anthropologue français spécialiste de la pensée politique, des questions sécuritaires et de la violence Â», les principales motivations des personnes survivalistes radicales seraient le racisme et la peur de l’autre.

J’ai aimé lire son ouvrage il  y a plusieurs mois maintenant. Jusqu’à maintenant, je n’avais pas pris le temps d’en parler dans mon blog.

J’avais lu son La Peur et la Haine bien avant de connaître les dates du Survival Expo de ce mois de juin.

C’est un livre qui m’a étonné car pendant plusieurs jours, alors que je continuais de le parcourir, je me demandais s’il s’agissait d’un roman noir étant donné la façon dont c’était écrit, dans un style très entraînant ou s’il s’agissait véritablement d’une enquête anthropologique.

 Je me suis même demandé si Burgalassi avait inventé ce qu’il racontait. Car je ne m’attendais pas à cette façon de présenter ses expériences.

Dans son livre, Burgalassi nous explique avoir poussé particulièrement loin l’expérience du survivalisme. Il nous dit d’abord ce qui l’a amené à entrer dans cet univers. Une agression physique dont lui et un de ses amis auraient été victimes une nuit en revenant d’une soirée ratée. Ainsi que le fait d’avoir grandi dans une certaine insécurité économique et sociale. Burgalassi, d’origine immigrée, est issu d’un milieu social très moyen. A le lire, les fins de mois ont été régulièrement assez difficiles autant pour manger que pour se divertir. Certaines personnes sont habituées à des soirées feutrées ou tout va bien, Burgalassi a plutôt dû se rabattre sur certaines soirées craignos. Ce genre de soirée où l’on peut pronostiquer dès le départ, avant même de s’y rendre, qu’il va y avoir une embrouille car celle-ci est incluse dans le contrat.

Selon Burgalassi, il a commencé à se sortir de ça en développant ses compétences dans le survivalisme. En débutant par les sports de combat et la Self Défense de type Krav Maga. En s’y montrant assidu. Et, tout porte à devenir assidu si l’on craint pour sa peau.

Puis, avec le temps et devenu anthropologue, il a voulu en savoir plus sur le survivalisme et, pour cela, a rencontré des gens qui sont véritablement dedans. En France mais aussi à l’étranger, aux Etats-Unis. Dans certaines conditions limites ou très dangereuses par moments.

J’avais entendu parler de Burgalassi par un article lu dans Télérama. Il y était fait référence à un podcast dans lequel on pouvait entendre Burgalassi parler aussi de son livre. J’ai écouté le podcast d’une vingtaine de minutes, je crois. Et, si ce que disait Burgalassi dans ses conclusions m’intriguait mais ne me dérangeait pas, car fondé a priori sur son enquête, j’avais par contre été agacé par les réactions des journalistes- quel(le)s cruches !- qui l’interviewaient ( je me souviens de femmes et d’hommes) trop contents de dépeindre les survivalistes comme des abrutis chevronnés et dangereux. Tout allait au mieux dans le monde, il y avait juste quelques crétins, là, des survivalistes, qui s’imaginaient qu’il fallait flinguer les autres à bout portant et dont il fallait éviter de s’approcher. Pour cela, il convenait de les laisser dans leur coin, là où ils se terraient de toute façon, à l’abri de la civilisation et, surtout, de la raison. Ils finiraient bien par crever en attrapant le tétanos après s’être blessés avec une de leurs boites de conserves qu’ils auraient essayé de perforer avec leurs dents ou en développant un cancer après avoir  bu l’eau de leur puits bourrée de phosphates pendant plusieurs années.

Assez régulièrement, durant la Survival Expo, se sont tenues à cet endroit des interventions ( très) pratiques portant sur divers sujets, autant sur la manière de faire du feu assez simplement avec du matériel accessible, que sur des conseils pour faire de meilleures photos avec son téléphone portable ou un appareil photo… Photo©Franck.Unimon

Je suis un survivaliste du dimanche. Comme il existe des sportifs du dimanche. Ce que je « sais Â», je l’ai beaucoup lu ou regardé.

Cela signifie que, comme beaucoup de personnes peuvent le faire avec le sport ou lorsqu’elles prennent certaines résolutions, en matière de survivalisme, je suis un faible. Mais je vais un peu mieux m’expliquer avant de repartir me planquer.

Je suis né en ville et ai toujours vécu en ville. Lorsque je me trouve en présence de plantes ou d’arbres, je suis incapable de retenir le nom des plantes ou des arbres que je vois, lorsque j’en vois, comme de les décrire. Cela peut être pareil pour certains oiseaux. A part reconnaître les pigeons, peut-être parce-que je me reconnais en eux, je ne sais pas très bien reconnaître tel ou tel type d’oiseau que je croise. Je ne sais pas faire un feu. Je ne sais pas construire une cabane en bois avec quelques branches. Si on me parle de tarp, je suis capable de faire la différence avec un pétard. Je vois très bien de quoi il s’agit  parce-que j’ai lu et regardé des images, j’en ai peut-être même acheté un, car-on-ne-sait-jamais, mais je ne m’en suis jamais servi.

Je sais casser des œufs, je peux réussir à planter un clou dans un mur, je sais lacer mes chaussures tout seul, je peux porter un seau rempli d’eau, mais je ne suis pas très manuel. Au fond, et par bien des aspects, je suis un assisté. Je m’en remets à des personnes plus compétentes que moi, à des artisans, à des commerçants, à des animateurs, aux services publics, à l’Etat, aux autres, à ma fainéantise, à ma patience mais aussi à mes soumissions.

J’ai quand même quelques capacités. Je ne suis pas un incapable majeur ou complet. Autrement, je ne serais même pas là à écrire cet article.

Mais si je peux encore m’émerveiller devant celles et ceux qui font du scoutisme dès leur enfance ou en repensant au fait que mon grand père paternel, maçon lorsqu’il travaillait, avait construit sa maison pratiquement tout seul, durant ses congés, je me sens incapable de  faire de même. De construire l’équivalent de cette maison où, à Morne Bourg, j’ai passé mes premières vacances en Guadeloupe alors que j’allais avoir 7 ans. Pourtant, mon grand père paternel savait à peine lire. Et il ne savait pas écrire. J’ai donc une culture générale et une situation économique et sociale qui lui sont, officiellement, très nettement supérieures, et, sans doute ai-je pu être une de ses fiertés et, pourtant, il est pratiquement évident que le survivaliste le plus accompli entre lui et moi, c’était lui, de très loin. Et, je ne parle pas d’un homme qui vous guettait dans la pénombre avec un fusil de chasse. Mais de quelqu’un que j’ai connu retraité, qui menait sa vie tranquille avec ses voisins, sa famille, qui se rendait régulièrement sur sa mobylette- sans porter de casque- jusqu’à son jardin où il avait établi une petite cabane en tôle et bois dans laquelle il se posait. Et où se trouvaient les ananas ou les légumes qu’il avait pu cultiver ainsi que ses « poules » qu’il appelait en sifflotant pour les nourrir de grains de maïs tandis que ses coqs de combat, eux, étaient dans leur cage. Je parle d’un homme de la campagne, qui, de temps à autre, partait faire un tour à Marie-Galante, et avait plus de soixante ans, lorsque, pour la première fois, il a pris l’avion pour venir en France, en île de France, où plusieurs de ses enfants- dont mon père- étaient partis vivre.

On est ici très loin du portrait de forcenés qui aspirent à vous «déflagrer » ou à vous délocaliser les vertèbres cervicales.

Nos besoins

Les journalistes qui ont « entouré Â» Burgalassi m’avaient agacé car je les imaginais, relativement jeunes (la trentaine), citadins calfeutrés (ça existe), privilégiés, très sûrs d’eux mais en fait très ignorants et peuplés de préjugés. S’ils étaient a priori dépourvus de toute intention de se servir d’une arme à feu contre autrui, leur immaturité (je crois que l’on peut dire ça) légitimée gratuitement et avec facilité au travers d’un médium capable de toucher une grande audience m’est apparue assez irresponsable.

Dans d’autres circonstances, je me rappelle encore avoir entendu une jeune femme dire un jour fièrement :

« Ce n’est pas parce-que je porte une jupe que je ne sais pas changer une batterie de voiture ! Â».

Pour moi, cette jeune femme avait un état d’esprit survivaliste. Je suis persuadé que ces journalistes qui ont reçu Burgalassi ne savaient pas changer une batterie ou une roue de voiture. Par contre, beaucoup de personnes survivalistes, à mon avis, armées ou non, s’appliqueront à apprendre à le faire ou à penser à une solution alternative en cas de besoin.

Le terme « besoin » devrait être plus souvent employé lorsque l’on parle de survivalisme  à mon avis. De quoi avons-nous vraiment besoin ? Comment satisfaisons nous nos besoins ? Avec quels moyens? A quelles conditions ? A quel prix ?

Sortie de la Survival Expo de juin 2023. Photo©Franck.Unimon

Je me méfie des « c’était mieux avant Â». Cependant, lorsque je nous vois pratiquement tous, la tête penchée et rivés, quasi cramponnés à nos téléphones portables dans les transports en commun où dès qu’il nous faut attendre cinq minutes ou plus, je me dis que nous nous sommes faits capturer.

Je ne crois pas que la satisfaction de nos besoins nécessite que nous soyons autant, aussi souvent et à une telle fréquence, en train de regarder nos téléphones portables. Je l’ai même vu chez des couples dans les transports en commun. Un malaise s’installe au sein du couple, hop, baguette magique, je sors mon téléphone portable et je pianote dessus ou regarde quelque chose. Il vaut mieux ça que de se prendre le malaise- ou le problème- de face.

Le silence, l’observation, la patience et la contemplation sont les ennemis de nos  écrans mais aussi de nos « navigations Â» compulsives sur internet.

Je crois qu’ils font partie de nos besoins mais nous passons outre. Des cascades d’images et de stimulations à volonté se chargent de faire barrage entre eux et nous. Il ne faut surtout pas penser. Il ne faut surtout pas y penser. Il faut vibrer.

J’en suis déjà à cinq pages pour cet article. Et, je me dis que cela fait déjà suffisamment. Il est certain que je vais retrouver plus facilement le sommeil cette fois. Mais je crois aussi que plus de pages, pour cet article, cela fera trop d’un seul coup. Il vaut mieux que je passe par une première partie que je termine maintenant.

Fin de la première partie. A bientôt. Avant la fin du monde, bien-sûr. Sourire. En attendant la deuxième partie, on peut lire quelles avaient été mes impressions lorsque, l’année dernière, je me rendais pour la première fois au Survival Expo Paris, alors situé du côté de la Villette Survival Expo Paris 2022 .

Franck Unimon, ce mercredi 4 octobre 2023.

 

 

 

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En Concert

Rosalia au festival LOLLAPALOOZA 2023

Rosalia au festival LOLLAPALOOZA, à l’hippodrome de Longchamp, samedi 22 juillet 2023. Photo©Franck.Unimon

Rosalia au festival LOLLAPALOOZA 2023

 

Avant le concert de Rosalia, au festival LOLLAPALOOZA, hippodrome de Longchamp, samedi 22 juillet 2023. Photo©Franck.Unimon

On a plutôt la vingtaine voire un petit peu moins lorsque l’on va voir Rosalia ce samedi 22 juillet 2023 au festival LOLLAPALOOZA à l’hippodrome de Longchamp. Beaucoup de jeunes femmes. Des hommes eau. Même un homme en fauteuil roulant, poussé par un de ses amis, a voulu traverser la foule pour être au plus près de la scène. Un des agents de sécurité, pédagogue, a su être convaincant :

 Â« Au moindre mouvement de foule, la première personne à se faire écraser, ce sera vous Â».

Plus d’une heure avant le concert de Rosalia, toutes les bonnes places face à la scène sont prises. Elles l’étaient dès le concert précédent. J’ai essayé de me faufiler comme j’ai pu. Je n’ai pas pu faire mieux que d’être sur le côté à plus d’une vingtaine de mètres de là où ça s’est « passé ». Mais j’avais un grand écran au dessus de moi et mon matériel photo et audio. Ci-dessous, le titre Saoko :

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J’ai beaucoup hésité avant de venir à ce concert de Rosalia. 89 euros la place pour la journée du festival ( contre 28 euros pour aller voir Oumou Sangaré récemment. Voir Oumou Sangaré en concert) . Seule Rosalia me donnait envie de venir. Rosalia, dont le dernier album Motomami – que j’avais acheté et écouté- avait été adoubé par la critique. Rosalia dont les vidéos provocantes déployaient une audace et une assurance en même temps qu’un certain « contraste».

Rosalia, hippodrome de Longchamp, au festival LOLLAPALOOZA, samedi 22 juillet 2023. Photo©Franck.Unimon

Ici, la langue espagnole prend le dessus sur la langue anglaise. Rosalia se joue des tendances musicales.  Techno, kizomba, Flamenco, Reggaeton, la forme piano/voix ou d’autres allures d’Amérique latine peuvent ainsi cohabiter. Elle peut aussi très bien danser. On peut considérer qu’elle sait tout faire et avoir l’impression d’assister à un renversement de modèle où l’Espagne, pays « minoré » sur la scène musicale internationale, prend en quelque sorte sa revanche sur les pays anglo-saxons qui, au moins depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale environ, dominent le monde avec leurs artistes et leurs névroses Rock. Ci-dessous, une autre vidéo montrant Rosalia lors du festival LOLLAPALOOZA:

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Adémas (en outre), Rosalia est une femme séduisante, affirmée, indépendante et ouverte aux différents genres. On a donc le Jackpot. Une musique et une culture différentes. Même si, même si, lorsque l’on y regarde bien, Rosalia, par certains aspects, et sûrement malgré elle, colle à l’image que l’on se fait d’une femme espagnole. Brune, ardente, virilement- presque brutalement- et fièrement sensuelle.

Rosalia, ce samedi 22 juillet 2023. Photo©Franck.Unimon

Mais c’est toujours ça. Ne nous privons pas d’un bon moment d’autant que l’on a payé- plutôt cher- pour cela. Et marché aussi près de deux kilomètres au moins depuis l’endroit où l’on a pu trouver où se garer.

Il fait beau ce samedi et il s’agit du dernier concert de la tournée mondiale de Rosalia qui a été un très grand succès. Désormais, Rosalia fait partie des grandes vedettes et cette prestation a été présentée comme l’événement à ne pas manquer. Son concert de décembre dernier, à Paris, a bien été déclaré « meilleur concert de l’année Â». On n’a pas envie de rater des moments pareils.

 

Dès l’entrée sur scène de Rosalia avec ses danseurs et le début de son concert avec le titre Saoko, le public est happé par la toile Rosalia. Laquelle a gardé la main et la maitrise totale sur sa représentation. Passionnée et souriante, oui, mais pas liée à l’approximatif.

Rosalia est très à l’aise avec l’image et les technologies de communication moderne. Elle aime aussi beaucoup se voir même si elle tourne cela aussi en dérision. Le public, lui, l’adore, et reprend plusieurs de ses paroles. Il se trouve bien un public hispanophone parmi nous mais d’autres se sont aussi visiblement mis à l’Espagnol.

J’aurais préféré être plus près de la scène, entendre des titres de quatre minutes ou plus, et y voir des « vrais Â» musiciens. Le festival, officiellement, entend proposer une alternative à notre société d’argent en nous imposant un système de recharge. Système qui, d’après mon expérience, expose surtout à offrir au festival ce que l’on n’a pas pu dépenser. Qu’est-ce que cela m’a agacé par ailleurs de devoir me promener avec un gobelet en carton rempli d’eau simplement « pour des raisons de sécurité Â». A moins de filouter, Il est devenu de plus en plus difficile de se trouver à un concert avec une bouteille d’eau munie de son bouchon en plastique. Car trop d’artistes ont reçu des projectiles inopportuns lors de leur prestation.

Mais le spectacle valait le déplacement. Et, lorsqu’ensuite, je me suis mis à réécouter l’album Motomami, j’ai su que cela m’avait véritablement plu.

Rosalia, festival LOLLAPALOOZA 2023, hippodrome de Longchamp, samedi 22 juillet 2023. Photo©Franck.Unimon

Franck Unimon, ce lundi 2 octobre 2023.

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Musique

Finley Quaye

UNSPECIFIED – JANUARY 01: Photo of Finley QUAYE (Photo by Marc Marnie/Redferns). Finley Quaye, probably in the beginning of the 2000’s.

 

                                             Finley Quaye

« You, alone ? » is what I heard in one of John Lee Hooker’s songs.

Maybe in that song where John Lee Hooker says « Oh, come back, baby, please don’t go one more time… Â».

I surely wish he would come back.

He did not seemed to be impressed when he came a few years after Portishead, Massive Attack, Tricky (supposed to be his nephew but I never knew if they are really relatives) and Björk in the end of the nineties.

That is probably why he escaped memories. Finley Quaye.

Because Portishead, Massive Attack, Tricky, Björk and others by then were the musical ships which had already taken us to the 21 first century which had to be our next target.

For sure, this is not the only reason why Finley Quaye, today, does not appear in many play lists and I know it but I can barely face it.

Because it’s too hard.

Music is about memory. Our intimate memory. It’s like skin. But some skin we blend with what our lives are made of when when we listen to it. Every time I read the comments below some videos I watch on Youtube you will find someone writing « It reminds me of this, it reminds me of that ». It happened that night while catching Tricky’s Christiansands on video and on stage. While watching some videos of Finley Quaye.

That’s right.

Since we were born and even before, we listen to various amounts of music. Music, for us, in rich and « peaceful » countries, can also be like abundant water. It is  so easy to get some that many times we do not really care about what’s going on. Apart for what we already like and are focused on, the « rest » is just here and we do not have to particularly pay attention until many years later, suddenly, we remember the rest we had left.

And we say :

It was really the good times. I was doing this. Everything was easy then and all smiles were open.

Of course, this feeling is deceiving in some way. But Music does not interfer with our sense of happiness. It stimulates us. It rarely bury us even if  we are listening to some depressive music. By saying this I think of all the fans in the world who are so fond – almost to the grave- of artists like Leonard Cohen and Nick Cave.

I have tried to get involved with their music but all I can hear until now is a grave coming next to me. We cannot dance while hearing Leonard Cohen or Nick Cave. But we can probably pray for our souls while hearing their songs and I do not want to pray for my soul while listening to some music because I must probably have sinned some day.

I want to live even if what I am going through is painful. Even if I feel responsible for that.

We cannot plan to dance if  we want it while listening to Miles Davis’s albums too but I don’t mind. Perhaps because Miles did not sing and it was for the best. The voice can be everything.

But Finley Quaye was someone else.

Finley Quaye’s Music was utter stimulation. It was not a burial. 

Most Reggae artists can be divided in three or four sections.

Those who made History :

Burning Spear, Bob Marley, Albert Griffith and the Gladiators, Lee Scratch Perry, Steel Pulse, Aswad, U-Roy, Black Uhuru, LKJ, and many many more.

Those who respectfully follow the greatest and do nothing really new almost like musicians and singers playing in a zoo or for tourists.

Those who play dancehall.

Those who get Dub.

Finley Quaye Managed to do something else without denying the best the eldest had done before. His « obedience » to some standards of the Rastafarism even sounded odd when he spoke in a jamaican way .  What had this young man ( he was about 25 then when he became famous ) to do with Rastafarism by the end of the 1990’s in a world dealing with the dope of internet, cellular phones and a movie like Matrix by the then brothers Wachowski ? Despite the irresistible clocks of Rap Music. 

I ignored- or I easily forgot- at that time that Finley Quaye had spent most of his life in Scotland, a country I was very pleased with in the beginning of the 1990’s. But in my opinion it does not explain the sort of blast Finley Quaye remains in my mind when I listen to his music today almost 25 years later.

Reggae, Electro ( some say Trip Hop), Jazz, Soul. And what a voice !  In his voice, I find a crooner, a charmer and a…muezzin.

You want to listen to a musician and singer who does not pretend when he is in Music ? Finley Quaye is one of these artists you can rely on. Dig his albums Maverick A Strike and Vanguard.

I confess ( this is my Leonard Cohen and Nick Cave part) I p(r)ay little attention at what Finley Quaye says in his songs whose texts I guess can somewhat be heard like the result of a mix of esoteric, crazy stuff and automatic writing.

 

But, musically….

 

Speaking of Finley Quaye, some People often recall the titles Even after all or Sun is Shining. It is only recently I have heard that Rita Marley gave Finley Quaye the permission to « replay Â» that song of Bob Marley whereas she had always refused any permission of that kind for years.

 

I am OK with Sun is shining and I like the symbol of Finley Quaye playing it after Bob Marley. And like many others I really enjoy Even after all so delicate and yet so warm and strong like blood taking care of  Life in our veins as if it will never stops. And that song never stops when you love it.

But what about Falling ? How can people forget about that song ? Again, Finley Quaye does not force you. He simply has all the keys (notes) to open your mind in 3 minutes and 19 seconds against 3 minutes and 56 seconds for Even after all.

There are others songs of Finley Quaye in Maverick A Strike ( 1997) and Vanguard (2001) that are worth listening : Ultra Stimulation, It’s great when we are together, When I burn off the distance, Feeling Blue and others….

But I want to deal with another song of Finley Quaye that is not very famous :

White Paper.

Probably that song is not a masterpiece for its lyrics. But hear the Music ! At first, this song has some sort of psychedelic atmosphere and seems only to be fun. Nothing special. Then the break occurs at 2’43.  What a break. Only great musicians can do that. Finley Quaye did not need to sing to hide himself. His music can speak for itself.

I saw him once at a concert,  when he came to France, in Paris in the nineties at Le Zenith, I think, or at L’Elysée Montmartre ?

 

He seemed to be bored when he sung his most known songs. Perhaps because he had to and was fed up with this permanent do it again during his tour.

After a while, about an hour, (after his contract was honoured ?) we had a different Finley Quaye in front of us. Playing good music and definitely enjoying it.

That night, he was dressed with military clothes. I forgot when Finley decided to throw his vest at the crowd as a gift. But the circles made by his arm were too strong and too fast. The vest got so high it reached one of the spotlights. It never went down. Like Finley Quaye’s music.

 

When we listen to his Music now, we find pleasure and some regrets about our Youth. Finley Quaye found addiction to bad experiences and drugs.

Nostalgia, too, and its unsung dreams can be an addiction. From the start, Finley Quaye’s Music was safe due to its riddles of Nostalgia. But I wouldn’t notice. Because I was then getting old and I was not ready yet to admit for I was still hooked on my Youth.

 

Our Youth can vanish before we see it. Let’s enjoy it. Perhaps Finley Quaye ‘s Music is also a lot about that warning. I hope Finley Quaye – and his female and male twins- will recover enough from this to be at his best again.

 

Franck Unimon, the 2 of october, 2023. Today is my birthday and when I woke up this morning I had not scheduled to write my very first article in English for my blog balistiqueduquotidien.com. It came in English and I have tried my best. I hope this article will be enough enjoyable for a reading despite my english mistakes. See you !

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En Concert

Oumou Sangaré en concert

 

 

Oumou Sangaré, à la Villette, mercredi 6 septembre 2023. Photo©Franck.Unimon

Oumou Sangaré en concert à la Villette

 

Après En concert avec Hollie Cook au Trabendo, En concert avec Pongo à la Cigale, ce vendredi 18 novembre 2022, Rosalia au festival LOLLAPALOOZA 2023, Me’Shell Ndégeocello au festival Jazz à la Villette ce 1er septembre 2023, avant PJ Harvey (ce 12 octobre) et peut-être, un jour, Jorja Smith :

 

Oumou Sangaré.

 

Sa voix est un empire,  un jaillissement.  Ses chants sont des troncs sans artifices. Il est difficile pour moi, le citadin occidental handicapé, qui a touché des bouts de l’Afrique seulement au travers de  musiques ou de films, d’en dire beaucoup sur Oumou Sangaré en évitant les erreurs. Après l’avoir entendue ou avoir entendu parler d’elle pendant des années, c’était seulement la première fois que je la voyais en concert. Oumou Sangaré, la féministe « Quand je rencontre un homme intelligent, je me dis, ah, lui, sa maman l’a bien éduqué ! Â». Oumou Sangaré, l’optimiste, malgré les blessures « On va oublier ces petits problèmes Â». La voyageuse « Hier, on était à Lisbonne Â». Celle qui multiplie les projets avec d’autres artistes et les inspire (Cheikh Lô, Tony Allen….). Celle qui danse et qui fait de l’humour. Oumou Sangaré nous a présenté l’Afrique « traditionnelle Â», des siècles et des villages, mais aussi l’Afrique moderne. 

 

Oumou Sangaré à la Villette, ce 6 septembre 2023. Photo©Franck.Unimon

Moins connue que les vedettes anglaises et américaines ( elle ne chante pas en Anglais et ne fait pas de strip tease) qui en Europe ou aux Etats-Unis monopolisent les grandes scènes, c’est pourtant une diva qui était présente dans le 19èmearrondissement de Paris, à la Villette, ce mercredi 6 septembre 2023. Celles et ceux qui l’avaient précédée ou qui étaient avec elle sur scène ne dépareillaient pas.

La Chica, Valentin et Théo Ceccaldi. Lors de la 1ère partie du concert d’Oumou Sangaré ce 6 septembre 2023 à la Villette. Photo©Franck.Unimon
Anna Majidson, lors de la 1ère partie du concert d’Oumou Sangaré ce 6 septembre 2023. Photo©Franck.Unimon

 

De gauche à droite, Théo Ceccaldi, Valentin Ceccaldi, Emma Lamadji. Photo©Franck.Unimon
Sofiane Saidi, en première partie du concert d’Oumou Sangaré ce 6 septembre 2023. Photo©Franck.Unimon
Emma Lamadji, lors de la 1ère partie du concert d’Oumou Sangaré. Photo©Franck.Unimon
De gauche à droite : Sofiane Saidi, Théo Ceccaldi, Valentin Ceccaldi, Anne Majidson, Emma Lamadji, La Chica. Photo©Franck.Unimon

 

Abou Diarra, Kamalen’goni, lors du concert d’Oumou Sangaré. Photo©Franck.Unimon
Oumou Sangaré, Abou Diarra, au fond, Elise Blanchard, basse. Photo©Franck.Unimon
Au centre, Emma Lamadji, choeur, à droite, Kandy Guira, choeur. Au fond, Julien Pestre, guitare. Photo©Franck.Unimon
Oumou Sangaré et Julien Pestre, guitare. Photo©Franck.Unimon
Elise Blanchard, basse. Photo©Franck.Unimon
Abou Diarra, Kamalen’goni, Oumou Sangaré, Elise Blanchard, basse. Photo©Franck.Unimon
Emma Lamadji, Kandy Guira, choeurs. Photo©Franck.Unimon
Oumou Sangaré. Photo©Franck.Unimon
Oumou Sangaré. Photo©Franck.Unimon
Emma Lamadji et Kandy Guira. Photo©Franck.Unimon
Elise Blanchard, basse. Photo©Franck.Unimon
Oumou Sangaré. Photo©Franck.Unimon

Franck Unimon, ce samedi 30 septembre 2023.