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self-défense/ Arts Martiaux

Hino Akira Sensei au Cercle Tissier ce samedi 3 septembre 2022

 

Hino Akira Sensei, au Cercle Tissier, ce samedi 3 septembre 2022. Photo©Franck.Unimon

Hino Akira Sensei au Cercle Tissier, ce samedi 3 septembre 2022.

 

Cette aprĂšs-midi, je suis allĂ© participer au stage animĂ© par Hino Akira Sensei au Cercle Tissier. Au 108, rue de Fontenay, Ă  Vincennes, Ă  cĂŽtĂ© d’un restaurant. J’avais entendu parler de ce stage « par Â» LĂ©o Tamaki sur les rĂ©seaux sociaux ou en lisant son interview ( par LĂ©o Tamaki lui-mĂȘme) dans le magazine Yashima de ce mois de juillet.

 

Devant l’entrĂ©e du Cercle Tissier, ce samedi 3 septembre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

 

Le stage avait débuté ce matin. Pour se terminer demain soir.

 

Comme je n’étais pas certain de pouvoir me faire aux enseignements du Sensei, je me suis inscrit Ă  une seule sĂ©ance avec lui :

 C’était de l’AĂŻkido mais ce n’était pas de l’AĂŻkido. Normal, puisqu’il s’agit de sa mĂ©thode, le Hino Budo. Une mĂ©thode trĂšs simple et, pourtant, souvent, on pouvait se tromper en tentant de la rĂ©aliser.

Hino Akira Sensei face Ă  LĂ©o Tamaki, au Cercle Tissier, ce samedi 3 septembre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

Je me suis dĂ©cidĂ© Ă  participer car je suis attirĂ© par les Arts Martiaux ( Arts Martiaux : un article inspirĂ© par Maitre Jean-Pierre Vignau ; Les MaĂźtres de l’AĂŻkido ; Marcher jusqu’Ă  un Maitre de Kung Fu Wing Chun traditionnel ).

 

Parce-que Hino Akira Sensei vit au Japon.

 

RĂ©cemment, une collĂšgue m’a demandĂ© ce que je ferais lorsque je serais Ă  la retraite. Parmi mes projets, il y avait l’écriture, la pratique de l’apnĂ©e, ma fille, les voyages et les Arts Martiaux.

 

Les Arts Martiaux sont un voyage en eux-mĂȘmes. Je ne comprends pas qu’autant de personnes autour de moi puissent l’ignorer.

 

DerniĂšrement, aussi, une connaissance m’a informĂ© qu’elle n’était pas du tout intĂ©ressĂ©e par les Arts Martiaux. J’ai d’abord reçu cette information avec rĂ©signation comme un uppercut. Puis, j’ai rĂ©flĂ©chi et je me suis dit qu’il faudrait, lorsque j’en aurais la possibilitĂ© dĂ©sormais de demander Ă  ces personnes peu ou pas intĂ©ressĂ©es par les Arts Martiaux ce qui les rebute autant dedans.

 

MĂȘme si j’ai dĂ©ja une partie de ma rĂ©ponse. Les Arts Martiaux sont aujourd’hui dĂ©laissĂ©s au profit de sports tels que le Crossfit ou le fitness car l’expĂ©rience de la guerre appartient au passĂ©. La guerre en Ukraine, c’est encore trop loin mĂȘme si l’on en subit les consĂ©quences. Et puis, nous avons dĂ©jĂ  « vu Â» des guerres avoir lieu ailleurs. Un peu comme les Ă©ruptions de ces volcans dont les effets les plus directs se maintiennent dans l’enclos de ces pays que l’on regarde.

 

Par ailleurs, nous sommes pratiquement tous des citadins. Bien plus qu’il y a un demi siĂšcle. Lorsque l’on habite depuis des annĂ©es dans une ville, dans un pays riche et officiellement dĂ©mocratique, on se fait Ă  l’idĂ©e que l’ordre et la paix y sont abritĂ©s et garantis pour toujours. Et qu’en cas de danger, on bĂ©nĂ©ficiera d’alertes, d’aides, d’une justice et de protections efficaces.

Le MMA, le Krav Maga et la Self-DĂ©fense sont bien des disciplines qui prennent de l’essor mais elles comptent quand mĂȘme plus de spectateurs que de pratiquants. Et, sans aucun doute qu’une partie de leurs pratiquants est passĂ©e au prĂ©alable par le tamis d’un ou de plusieurs Arts martiaux ou sports de combats.

 

 

D’ailleurs, Hino Akira Sensei, avant de devenir Maitre, comme tous les Maitres, j’ai fini par le savoir, est passĂ© par l’apprentissage de plusieurs Arts Martiaux : KaratĂ©, Aikido, Iaido
..

 

(re)venir au Cercle Tissier ce samedi aprĂšs-midi, c’est dĂ©jĂ  en soi se rapprocher d’une Histoire et d’un avenir. Et, aujourd’hui, cela l’a Ă©tĂ© davantage avec la prĂ©sence de Hino Akira Sensei, 74 ans.

 

 

Hino Akira Sensei avec LĂ©o Tamaki, au Cercle Tissier, ce samedi 3 septembre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

La Présence

 

Pour nous qui sommes habituĂ©s Ă  des vies souvent stĂ©rĂ©otypĂ©es, prendre connaissance et dĂ©velopper notre prĂ©sence est toute une dĂ©marche. Pour cela, il faut aller Ă  la rencontre de certaines personnes et de certaines expĂ©riences possibles en certains lieux. Cette aprĂšs-midi, nous Ă©tions environ une soixantaine de personnes, peut-ĂȘtre un peu plus, sur le tatamis. A venir de Moselle, de Perpignan, de Lorraine, de Lyon, de Reims ou d’ailleurs. Je suis venu d’Argenteuil. ( Argenteuil, une ville de banlieue parisienne qui reste Ă  affranchir).

 

J’ai croisĂ© des Ă©lĂšves de Maitre LĂ©o Tamaki qui participent Ă  ses cours au dojo 5 Ă  Paris ( Dojo 5). J’ai aussi croisĂ© des pratiquants de combat russe, de karatĂ© shotokan, de Tai Jitsu, d’AĂŻkido
.

Il y avait plus d’hommes que de femmes. En moyenne d’ñge, j’opterais pour 40-45 ans.

 

Une fois sur place, il s’agit d’essayer d’assimiler ce que le Maitre nous enseigne. Le Maitre s’exprime en Japonais et, rĂ©guliĂšrement, LĂ©o Tamaki, traduit.

 

De gauche Ă  droite, Hino Akira Sensei, LĂ©o Tamaki, Laurent Sikirdji au Cercle Tissier, ce samedi 3 septembre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

 

Le terme « Maitre Â» dĂ©range peut-ĂȘtre celles et ceux qui ne pratiquent pas du tout les Arts Martiaux. Et, ils voient peut-ĂȘtre ce terme comme l’équivalent de la soumission Ă  un prĂȘtre, Ă  un rabbin ou Ă  un imam. La “couverture” laĂŻque de la France explique peut-ĂȘtre aussi cette forme de rejet pour les Arts Martiaux. Car je me rappelle maintenant la ferveur religieuse et spirituelle de Maitre Ueshiba. Ou de Maitre Shioda.

Et, il est vrai que les Arts Martiaux ont aussi Ă  voir avec une aspiration et une dimension au moins spirituelle, philosophique voire, parfois, mystique.

 

Hino Akira Sensei et LĂ©o Tamaki, au Cercle Tissier, Ă  Vincennes, ce samedi 3 septembre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

Mais ĂȘtre prĂ©sent, sur le tatamis, c’est ĂȘtre vivant, plus que soumis, lorsque l’on pratique. C’est oublier, abandonner, cette femme ou cet homme stĂ©rĂ©otypĂ© que l’on s’est attribuĂ© comme identitĂ©.  

 

Ce n’est pas facile.

Hino Akira Sensei face Ă  LĂ©o Tamaki, au Cercle Tissier, ce samedi 3 septembre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

Il faut rĂ©pĂ©ter plusieurs fois pour se libĂ©rer de nos propres conduites. Des conduites plus ou moins serviles qui nous ont servi et qui nous servent en sociĂ©tĂ© mais qui nous sĂ©parent de nous mĂȘmes, aussi. Nous faisons rĂ©guliĂšrement trop d’efforts lorsque cela n’est pas nĂ©cessaire. Nous respirons aussi assez mal et nous nous Ă©puisons pour des tĂąches qui n’en valent pas vraiment la peine. Et lorsque nous avons vĂ©ritablement besoin du meilleur de nos forces tant morales que physiques, nous sommes absents ou parvenons difficilement Ă  surmonter certains obstacles pourtant Ă  notre portĂ©e.

 

C’est sans doute ça qui m’attire dans les Arts Martiaux, la recherche de la justice et de l’économie au travers du geste et du souffle juste. Et, Hino Akira SenseĂŻ, ainsi que celles et ceux qui l’entourent ce samedi aprĂšs-midi, est une des portes possibles vers cela.

 

Hormis LĂ©o Tamaki, croisĂ© deux ou trois fois, et avec qui j’ai pu correspondre, je ne connaissais personne Ă  ce stage. Les Arts Martiaux me semblent aussi un bon moyen de rencontrer d’autres personnes. Ce samedi aprĂšs-midi, j’ai eu la chance de pouvoir pratiquer avec des personnes diffĂ©rentes. Laurent Sikirdji a fait partie de ces personnes “diffĂ©rentes”. J’ai aimĂ© travailler avec lui et d’autant plus tenu Ă  le prendre en photo qu’il est en quelque sorte le photographe de l’Ă©vĂ©nement. Et que, souvent, les photographes, sont celles et ceux qui nous assurent de bons souvenirs de notre image alors que leur propre visage reste invisible. 

Laurent Sikirdji au Cercle Tissier, ce samedi 3 septembre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

 

Mais j’ai aussi eu la chance de me faire corriger une fois par Hino Akira Sensei. Ce moment de correction est restĂ© pour moi intimidant. D’un cĂŽtĂ©, j’ai Ă©tĂ© content que le Maitre prenne un peu de temps pour moi. D’un autre cĂŽtĂ©, j’ai craint de lui faire perdre son temps et ne suis pas certain d’avoir « rĂ©ussi Â» mĂȘme aprĂšs qu’il ait acquiescĂ©.

 

 

Hino Akira Sensei, au Cercle Tissier, ce samedi 3 septembre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

 

Apprendre Ă  se relĂącher, Ă  s’enlever de la force, Ă  sentir que s’assembler Ă  l’autre sans Ă  coups permet de le renverser ou de le « dĂ©structurer Â» a Ă©tĂ© une dĂ©couverte plaisante, pas toujours Ă©vidente.

 

A la fin du cours, Hino Akira Sensei a demandĂ© si nous avions des questions. Quelqu’un a demandĂ© si faire de la musculation en parallĂšle pouvait aider. Sensei a rĂ©pondu qu’il pouvait faire comme il le souhaitait.

 

AprĂšs le salut, Hino Akira Sensei s’est prĂȘtĂ© au moment des photos et des dĂ©dicaces. J’ai vu fleurir les passeports de pratiquants. Ainsi que quelques exemplaires de livres Ă©crits par Sensei tel que Don’t Think, Listen to the bodydont un stagiaire, pratiquant de karatĂ© shotokan, m’a dit le plus grand bien.

 

Avec Hino Akira Sensei, au Cercle Tissier, ce samedi 3 septembre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

AprĂšs m’ĂȘtre douchĂ©, et ĂȘtre sorti du Cercle Tissier, lorsque je retrouve la ville de Vincennes, animĂ©e, agrĂ©able, en cette journĂ©e du forum des associations qui se termine, j’ai l’impression de revenir d’un autre monde. D’une autre dimension.

 

 

Une fois rentrĂ© chez moi, dĂšs que j’ai pu, j’ai pris le petit parapluie de ma fille. Puis, j’ai essayĂ© de lui apprendre le peu que j’avais appris.

 

Franck Unimon, ce dimanche 4 septembre 2022.

 

 

 

 

 

 

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