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Les 24 heures du Samouraï au dojo d’Herblay ce 20 et ce 21 Mai 2023, 2ème édition

Au dojo d’Herblay, lors des 24 heures du Samouraï, 2ème édition. Membre d’une association parisienne, ce trio qui se connait depuis une dizaine d’années a joué de la musique traditionnelle et, cela, dès l’ouverture des 24 heures du Samouraï. Photo©Franck.Unimon

Les 24 heures du Samouraï au dojo d’Herblay ce 20 et 21 Mai 2023, 2ème édition

 

Chevrotine peut-être cinglée, ce samedi 20 Mai 2023, je traçais depuis quelques minutes sur l’autoroute A15 lorsque, malgré toute l’attention préalable portée à mes préparatifs, je me dis que j’aurais peut-être dû, finalement, la veille, acheter deux nouveaux kimonos plutôt qu’un seul. J’allais tourner avec deux kimonos lors de ces 24 heures du Samouraï. ( Avant les 24 heures du Samouraï au dojo d’Herblay ce 20 et ce 21 mai 2023). 

 

Le trio à l’initiative de l’événement, ce samedi 20 Mai 2023, vers 11h, en face du dojo d’Herblay avant le début des 24 heures du Samouraï : ( de gauche à droite) Tanguy Le Vourch, Issei Tamaki et Léo Tamaki. Photo©Franck.Unimon

 

Nous étions plus de deux cents ce week-end pour cette deuxième édition des 24 heures du Samouraï au dojo d’Herblay. Soit, à bien y repenser aujourd’hui, à peine un petit peu moins de personnes qu’il n’y en aura lors du concert de Beyoncé qui se déroulera demain soir au stade de France, ce vendredi 26 Mai 2023.

 

Dix disciplines : Ni combat, ni compétition

Au dojo d’Herblay, dans la nuit du 20 au 21 Mai 2023, lors des 24 heures du Samouraï. Photo©Franck.Unimon

Pour pratiquer dans notre couvent martial situé dans le Val d’Oise, nous avons troqué nos vêtements ordinaires et civils pour des amas de kimonos majoritairement blancs faisant de nous des volontaires pour cet événement…peu ordinaire. Mais l’état d’esprit, plus que la couleur, le « niveau » d’expérience, la discipline martiale ou de combat pratiquée, ou le grain de la tenue vestimentaire, a été, ici, ce qui importait.

A gauche, en pleine démonstration lors de ces 24 heures du Samouraï, Didier Lorho, expert en Uechi-Ryû. Photo©️Franck.Unimon

Débutant(e)s comme chevronné(e)s, élèves ou Maitres, femmes ou hommes, adolescent(es) ou vétérans, marcheurs ou en fauteuil roulant, issus du Karaté, du Systema, du Penchak Silat, Ju Jitsu brésilien, de l’hapkido, de l’Aïkido, du Wing Chun, du Tae Kwondo ou de toute autre expérience martiale ou de combat ont été acceptés une fois le droit d’entrée acquitté. Pour moi, le tarif solo avait été de 85 euros en prévente.

Au dojo d’Herblay, ce samedi 20 Mai 2023 lors des 24 heures du Samouraï. Photo©️Franck.Unimon

 

Dans ce « couvent » resté ouvert entre ciel et terre et souhaité comme tel, c’est en passant par la porte d’entrée principale que nous avons tous empruntés, qu’un peu avant midi, ce samedi 20 Mai 2023, une représentante de l’Etat est venue nous saluer, nous encourager et aussi nous apprendre qu’elle avait vu ce dojo sortir de terre plusieurs années auparavant.

 

Lors de la création de ce dojo, certaines et certains des personnes qui ont participé à ces 24 heures du Samouraï ce week-end étaient déjà nées, d’autre pas. Et l’on peut souhaiter que d’autres qui naîtront après cette deuxième édition vivront un jour cette expérience. Qu’elles et qu’ils proviennent de Tours, de Toulon, de Limoges, de Normandie, de Bretagne, de Belgique, de l’Est de la France, du Mexique, de l’île de France ou d’ailleurs comme cela a été le cas ce week-end.

 

Une organisation clés en main

Au dojo d’Herblay, lors de ces 24 heures du Samouraï, 2ème édition. De dos, une des bénévoles, par ailleurs pratiquante d’Aïkido, qui assure alors la couverture son, ambiance musicale comprise, des 24 heures du Samouraï, 2ème édition. Photo©Franck.Unimon

 

L’équipe organisatrice (constituée de bénévoles fédérés par Tanguy Le Vourch, Issei Tamaki et Léo Tamaki) de ces 24 heures du Samouraï avait tout prévu :

 

Rappelons d’abord que deux à trois jours avant le début de « l’étape » de ces 24 heures du Samouraï, un mail avait été envoyé aux participantes et participants les informant qu’il était prévu un certain retard sur la ligne J de train reliant Paris à la gare d’Herblay (environ 25 minutes dans les conditions normales). Ce mail mentionnait l’heure du début des inscriptions fixé à 10h45 pour une cérémonie d’ouverture à 11h45. Et recommandait de prévoir son sac de couchage, un oreiller, son nécessaire de toilette, mais aussi de s’hydrater régulièrement.

 

A son arrivée, chaque participant (e ) après s’être acquitté(e) de son droit d’entrée a reçu un sac en carton à l’effigie de l’événement contenant une bouteille d’eau minérale, une banane, une pomme et une canette de coca-cola. Une carte lui a également été remise. Celle-ci allait lui permettre de faire tamponner chacune de ses implications aux ateliers animés par dix experts. Après avoir participé à quatre ateliers, la participante ou le participant obtenait un bracelet avec une couleur correspondant à son nombre d’expériences martiales vécues.

 

Lors de ces 24 heures du Samouraï, 16 ateliers d’une heure quinze chacun furent proposés avec, en moyenne, quinze minutes de pause durant l’intervalle.

Lors de ces 24 heures du Samouraï, 2ème édition. On peut apercevoir Léo Tamak dans le fond, tenant un bokken, lors de sa première intervention entre 1h45 et 3h du matin dans la nuit de samedi à dimanche. On peut voir sur le poignet droit de ce pratiquant au premier plan, par ailleurs, professeur d’Arts martiaux, les bracelets vert et bleu qu’il porte. Ce qui signifie qu’il avait participé à au moins huit séances lorsque cette photo a été prise. Photo©Franck.Unimon

Dans le dojo suffisamment grand (750 mètres carrés ?), des vestiaires, des douches et des toilettes sont disponibles facilement et gratuitement. Un service de restauration propose à un tarif très abordable de la nourriture de qualité ou faite main (2 euros une part de quiche lorraine, autant pour un bol contenant quatre ou cinq portions de pastèque…). Une équipe de pratiquants de shiatsu est repérable sur une partie du tatami et opère à titre gracieux. Des ostéopathes et des infirmières sont présents sur l’événement. Une petite salle est réservée à l’aire de repos. Quelques bokken et bâtons peuvent être prêtés à celles et ceux venus les mains nues.

Trois musiciens traditionnels faisant partie d’une association parisienne font résonner leur voix et leurs tambours lors de certains moments de l’événement.

Une ambiance musicale de circonstance et humoristique est entretenue à la fin de chaque intervention au moment de la séance de photo du groupe de participants entourant l’expert (Opération Dragon, Kill Bill, la série Kung Fu, Highway to hell d’AC/DC et d’autres références….).

 

Une équipe de bénévoles, pratiquant aussi lorsqu’elle le peut, permet de se sentir bien accueilli, contribue à nous donner des repères, et assure, aussi, le très bon déroulement de ces diverses séquences.

Lors des 24 heures du Samouraï. Nous étions encouragés à changer de partenaire lors de chaque “exercice”. C’est ainsi que j’ai pu pratiquer avec un partenaire plus lourd que moi de 40 kilos, un pratiquant en chaise roulante, un adolescent, des partenaires féminines. Et, à chaque fois le niveau de pratique des uns et des autres comme leur discipline variait. Photo©Franck.Unimon

L’intrigue et les « excuses » de l’année dernière concernant les 24 heures du Samouraï

 

L’année dernière, quand je pris connaissance de la première édition des 24 heures du Samouraï à Nantes, je fus d’abord intrigué.

 

Je me suis demandé comment, en passant 24 heures à pratiquer des Arts martiaux ou des disciplines de combat, on pouvait véritablement y prendre plaisir. Je percevais plus ça comme de la surconsommation et de la frénésie à l’image de ce mode de vie et de ces millions d’images par secondes  dans lesquels nous sommes régulièrement immergés et reclus. 

 

Mais il était déjà trop tard pour participer. Et puis, Nantes, c’était « trop loin » pour moi.

 

Par contre, pour Herblay, je n’avais aucune excuse.

 

Herblay est la ville où j’ai véritablement découvert le monde du travail dans un service de nuit, dans lequel je travaillais seul, douze heures durant. La personne qui m’avait recruté pour ces vacations de nuit ne m’avait pas prévenu.  J’avais vingt ans. Je n’avais pas le choix. J’avais besoin de commencer à gagner ma vie. A l’époque, je n’avais pas le permis de conduire et je prenais le train depuis chez mes parents. Cela me prenait environ 45 minutes pour faire le trajet et en marchant un petit peu depuis la gare d’Herblay. En prenant des trains gris qui me faisaient penser à des trains de Blues.

 

Depuis, j’ai quitté mes parents. J’ai déménagé. J’ai un emploi fixe dans lequel je travaille de jour comme de nuit.  Je me suis marié. Je suis devenu père. Et, j’ai même appris à conduire une voiture.  La gare de Herblay est désormais à moins d’une vingtaine de minutes en train par la ligne J depuis chez moi. Et, me rendre en voiture au dojo d’Herblay depuis mon domicile me prend à peu près autant de temps.

 

Sans le faire exprès, en me rendant aux 24 heures du Samouraï, malgré la technologie de guidage aujourd’hui présente sur tous nos smartphones, je me suis un peu trompé d’itinéraire ce samedi  à un moment donné. Et, pour retrouver ma route vers le dojo d’Herblay, pour la première fois depuis à peu près trente ans, je suis repassé devant cet établissement où, à 20 ans, j’avais commencé à découvrir le monde du travail ainsi que le travail de nuit en 19h/7h.

Lors des 24 heures du Samouraï, 2ème édition. On peut voir sur l’horloge qu’il est alors 23h45 ce samedi 20 Mai 2023. Photo©Franck.Unimon

 

 

Curiosité et étonnement : Mon doudou

 

Je suis aussi allé à cette deuxième édition des 24 heures du Samouraï par curiosité.

Durant ces 24 heures, j’ai pratiqué avec plus d’une vingtaine de participants et participantes. J’ai d’ailleurs reconnu deux ou trois personnes que j’avais croisées quelques mois plus tôt au Centre Tissier, à Vincennes, lors du stage animé par Hino Akira Sensei et organisé par Léo Tamaki.

Hino Akira Sensei, en septembre de l’année dernière au Cercle Tissier, à Vincennes. Photo©Franck.Unimon

Certains des pratiquants que j’ai rencontrés lors des 24 heures du Samouraï (comme moi pour elles et eux) ont parfois voulu savoir ce que je pratiquais.

 

Je me suis étonné à chercher mes mots et à avoir un peu de mal à répondre. 

Maitre Jean-Pierre Vignau, à la SACD, rue Ballu, Paris, lors de la soirée qui lui a été consacrée ce mardi 25 avril 2023. Photo©️Franck.Unimon

Officiellement, je suis un très jeune et sporadique élève (depuis l’année dernière) de Jean-Pierre Vignau, Maitre en karaté Shotokan. J’ai aussi pratiqué le judo avec Pascal Fleury, aujourd’hui 6ème ou 7ème Dan de Judo, il y a plus de vingt ans.

 

Cependant, aujourd’hui, je crois être moins cloisonné qu’il y a plusieurs années.

 

Lors de ces 24 heures du Samouraï, j’ai dit que je faisais du karaté pour répondre quelque chose. Mais je crois que je suis moins dans cette « limite ».  

 

« Avant », je me cantonnais à une discipline et j’étais presque fier de m’emmitoufler dedans. Dans cette croyance et cette certitude que « ma » discipline était la meilleure.

Bien-sûr, on a compris que c’était surtout moi qui, une fois que je marchais sur le tatami, me sentais meilleur que d’ordinaire. Une fois que je quittais kimono et tatami et que je retrouvais la vie courante, certaines difficultés de l’existence restaient insaisissables et résistaient terriblement à mes ippon.

 

Il y a plusieurs années, encouragé en cela par Pascal Fleury, mon prof de Judo, il m’était arrivé d’aller un peu au dojo d’été. Nous étions nombreux à être sur le tatami.

Un jour, un des intervenants dont j’ignore évidemment le nom – vu que, lorsque l’on est ignorant, on l’est souvent à peu près jusqu’à l’infini– nous avait tenu un petit discours. Beaucoup de judokas ceinture noire étaient parmi nous.

 

L’ intervenant, très certainement ceinture noire de Judo et enseignant de judo,  nous avait exhorté à apprendre, aussi :

« A donner des coups de poing et des coups de pieds ! ».

Ce jour-là, j’ai commencé à comprendre à quel point j’étais resté  beaucoup trop collé au Judo qui était devenu pour moi l’équivalent d’un doudou.

 

Depuis, bien-sûr, j’ai aussi compris qu’apprendre à donner des coups de poing et des coups de pied pour simplement en donner est une application très limitée des Arts martiaux ou de toute discipline de combat.

 

Non sens, enfermement et perte de goût

 

Pour différentes raisons, aveuglement, fainéantise, facilité ou petites lâchetés, on apprend très vite à croire que nous devons ou pouvons rester recroquevillés, enchevêtrés, enfermés et cadenassés, dans un seul « style », une seule attitude et tournure d’esprit. Et que cette seule expérience suffira à nous offrir le reste de l’univers et ce dont nous rêvons ou avons besoin dans notre existence. Comme si l’Art Martial ou la discipline de combat que nous pratiquons était notre lampe d’Aladin.

 

 

Je crois donc que je suis allé à ces 24 heures du Samouraï aussi pour me « soigner » un peu en quelque sorte de cette maladie de l’enfermement qui me captive et que je cultive passivement ou très activement. Consciemment ou inconsciemment, voire, souverainement. Et, cela, dans le plus grand calme ainsi qu’avec une certaine maitrise ou une maitrise quasi-totale.

De gauche à droite, à la fin des 24 heures du Samouraï, ce dimanche 21 Mai 2023 : Léo Tamaki, Aikido, Tanguy Le Vourch, Aikido, Issei Tamaki, Aikido, Bertrand Jaillet, Karaté Shotokan, Ronan Datausse, Penchak Silat, Didier Lorho, Karaté Uechi-Ryû, Lionel Froidure, Karaté et Eskrima, Didier Beddar, Wing Chun et Tai Chi. Manquent sur la photo Kang Jong Lee, Hapkimudo, David Pierre-Louis, Jiujitsu brésilien, Jérôme Kadian pour le Systema. Photo©Franck.Unimon

Les experts des 24 heures du Samouraï et Beyoncé

 

Les experts sont les mannequins ou les tops modèles d’un événement. Ce sont les Beyoncé des Arts martiaux, si l’on préfère.

 

Les experts présents lors des 24 heures du Samouraï m’ont aussi poussé à venir.

Didier Beddar, ce dimanche 21 Mai 2023, lors de l’avant dernière séance de ces 24 heures du Samouraï pour un enseignement de Tai Chi. Il est alors entre 10h30 et 11h ce dimanche. Photo©Franck.Unimon

Je « connaissais » ou avais croisé deux ou trois de ces experts. Mais je savais que c’était une très bonne occasion que de les rencontrer en aussi grand nombre, de façon aussi rapprochée, dans un temps limité et concentré. Car je le « sais » aussi, maintenant :

Tous ces experts sont souvent très occupés ainsi que passionnés par leur Art comme a pu le souligner Léo Tamaki à la fin de ces 24 heures du Samouraï. C’est donc une chance et une très grande et une très belle opportunité que d’avoir pu les approcher ou leur parler.

Lionel Froidure à gauche et Didier Beddar, ce dimanche 21 Mai 2023 à la fin des 24 heures du Samouraï. Photo©Franck.Unimon

A partir de ces quelques raisonnements, payer 85 euros, cela se justifiait facilement. Passer 24 heures à pratiquer, aussi. Pour aller au concert de Beyoncé ce week-end, le prix des places démarrait à 79,60 euros pour monter jusqu’à 200 euros.

Il ne reste désormais plus de places pour ce concert de Beyoncé sans doute depuis plusieurs semaines ou plusieurs mois. A moins de pouvoir recourir au système D : acheter des billets sur place le jour même ou sur internet s’il est possible d’en trouver. Toutefois, car il faut bien savoir se changer les idées de temps en temps, si l’on tient à profiter de ce concert du Renaissance World Tour de Beyoncé, on peut aussi se rabattre sur les places au salon VIP Cocktail. Il en reste. Il semble qu’elles aient été mises en vente récemment. Le prix par personne hors taxe est de 699 euros et de 838.80 euros TTC, une “ambiance festive” et “un cocktail dinatoire” sont inclus. Il faut savoir vivre avec son temps.

 

J’aurais bien-sûr aimé pouvoir aller découvrir Beyoncé en concert au stade de France. Mais j’aurais eu- aussi- beaucoup de mal à lâcher l’équivalent de cent euros pour aller assister de loin à un concert en étant aussi éloigné d’un(e) artiste sur scène. Même si je suis certain que l’organisation technique du concert de Beyoncé est exemplaire voire unique. Et que son concert sera vraisemblablement un très grand spectacle.

 

Un événement à taille humaine

Dimanche matin, un peu avant 8 heures, un ou une pratiquant(e ) récupère tandis que les musiciens traditionnels font résonner leurs tambours. Photo©Franck.Unimon

La normalité, c’est être raisonnable, mais aussi presque tout faire pour oublier que l’on va mourir. Et, entre les deux, éviter certaines aventures car elles exposent à des risques et demandent certains efforts qui paraissent hors normes ou impossibles.

 

Sans doute ai-je été un tout petit déraisonnable de comparer les experts martiaux de ce Week-end à Beyoncé. Car, comparer des experts en Arts Martiaux ou d’une discipline de combat à une chanteuse américaine sensuelle et rythmée, mondialement connue et presque milliardaire, cela pourrait irriter quelques personnes. Puisque certaines et certains sont capables de consacrer une partie de leur activité à se « clasher » par écrit, sur youtube ou sur un réseau social, sans jamais se rencontrer et sans véritablement prendre le temps de discuter, seulement parce qu’un commentaire publié sous une vidéo leur a déplu.

 

Pourtant, si aux 24 heures du Samouraï, lors de ce week-end, il y avait eu Jackie Chan, Jet Li ou Donnie Yen (présent dans le dernier John Wick 4 sorti au cinéma il y a plusieurs semaines) il est probable que le prix du billet aurait augmenté mais aussi que l’événement aurait attiré bien plus de public y compris parmi des non-participants. Ainsi qu’un public en partie différent. Imaginons un peu ce que cela aurait donné si Bruce Lee était encore vivant et qu’il avait été présent aux 24 heures du Samouraï. Ou une des vedettes actuelles de MMA…

 

Avant de me rendre aux 24 heures du Samouraï, je me suis demandé qui j’allais rencontrer parmi les quelques personnes que j’ai déjà pu croiser aux cours de Jean-Pierre Vignau (qui compte parmi ses élèves des fidèles de vingt ans ou plus), ailleurs ou parmi mes collègues de travail que je sais portés sur les Arts martiaux ou les sports de combat.

 

Hé bien, je n’y ai rencontré personne parmi mes connaissances. J’apprendrai sans doute plus tard que telle personne n’avait pas entendu parler de l’événement.

 

Je crois que la donne aurait changé s’il s’était trouvé un Jackie Chan, un Jet Li ou un Donnie Yen. Parce qu’un Jackie Chan, un Jet Li, un Donnie Yen ou une « star » de la boxe ou du MMA, cela pousse très facilement dans les agendas personnels.

 

Mais l’événement des 24 heures du Samouraï aurait alors pris une toute autre saveur. Car, Beyoncé au stade de France, c’est déjà une industrie. Economiquement, c’est très rentable. Car rien que le nom et l’image de Beyoncé « draguent » très rapidement des milliers de personnes. Beyoncé n’a pas de problème d’anonymat. Tout le monde ou beaucoup de monde sait très vite de qui il s’agit et elle ne fait pas encore partie de celles et ceux que l’on oublie. L’anonymat et l’oubli étant les signes avant coureurs fréquents d’une mort au moins sociale.

 

 

On peut aimer se retrouver dans un très grand stade comme dans certains jeux gigantesques. Cela permet aussi très facilement d’oublier notre anonymat en vibrant avec des centaines et des milliers d’autres. Mais le vécu n’est pas le même. La foule et le spectacle l’emportent complètement sur l’individu présent à l’événement.

 

Les 24 heures du Samouraï ont sûrement demandé beaucoup de travail et beaucoup d’énergie à l’équipe organisatrice. De façon déraisonnable et passionnée. « Mais » cela a été mis au service d’une expérience à taille humaine. Même si au dojo d’Herblay, ce week-end, j’ai compris qu’il y avait eu deux fois plus de personnes que l’année dernière à Nantes lors de la première édition (Plus de 200 contre 100 personnes), ce qui a été vécu avait assez peu de points communs avec un spectacle ou une certaine forme de divertissement. Même si certaines démonstrations ont pu être spectaculaires et que ces heures passées ont pu être divertissantes ou très divertissantes.

Léo Tamaki, lors des 24 heures du Samouraï, 2ème édition. Photo©Franck.Unimon

 

L’ambiance de l’événement

 

Du reste, l’équipe organisatrice des 24 heures du Samouraï l’avait bien rappelé :

 

Le but n’est pas de rester absolument sur le pont durant 24 heures. Mais d’être dans l’ambiance de l’événement. Que ce soit en se reposant lorsque l’on en éprouve le besoin, en allant se faire masser, en partant se restaurer ou en discutant avec d’autres personnes venues vivre cet événement.

Lors des 24 heures du Samouraï, 2ème édition. Photo©Franck.Unimon

Et, à la fin des 24 heures du Samouraï, lorsque Léo Tamaki prendra la parole devant nous tous, en présence des experts présents, ce sera aussi pour nous dire qu’ils ont créé cet événement car, plus jeunes, ils auraient aimé qu’un tel événement existe pour eux.

 

 

En y repensant, ces 24 heures ont leur intérêt pour au moins deux autres raisons :

 

Une expérience, pour qu’elle soit marquante, doit avoir un effet suffisamment durable. Pour cela, il faut qu’elle soit suffisamment intense et qu’on l’ait vécue un certain temps.

Dimanche matin, lors des 24 heures du Samouraï. Photo©Franck.Unimon

On pourrait ajouter la nécessité de la répétition de l’expérience pour que celle-ci nous marque. Pour contrecarrer ou renouveler, un peu, notre expérience de notre vie quotidienne, il nous faut bien un événement qui nous sorte de ce que nous avons l’habitude de faire ou de vivre dans la durée, en intensité mais aussi de ce que nous faisons d’habitude.

 

L’autre raison a à voir avec les uchideshi.

Léo Tamaki, en pleine démonstration avec un de ses élèves. Photo©Franck.Unimon

En « restant » 24 heures dans ce bain martial, en vivant sur place de façon quasi-autonome, pour peu que l’on se soit débranché de son téléphone portable et d’internet durant ces 24 heures (ce que j’ai fait), je crois que l’on peut entrevoir un aperçu de la vie des uchideshi. Et les bénévoles de l’événement, en particulier celles et ceux qui ont pratiqué par ailleurs lors des 24 heures du Samouraï (en grande partie, j’ai l’impression, des élèves de Tanguy Le Vourch, Issei et Léo Tamaki) se sont ainsi mis dans les sillons des uchideshi.

 

Impressions

 

24 heures, cela peut sembler long ou très long. Pourtant, les 12 premières heures sont passées très vite.

 

 

Pour ma part, lors de ces 24 heures du Samouraï, il y a eu des interventions qui sont passées rapidement ou plus rapidement que d’autres. Et, deux ou trois autres, lors desquelles j’ai dû fournir plus d’efforts afin de maintenir mon attention et mon implication. Et où le temps m’est apparu plus long.

 

Je crois que certaines disciplines nous flattent plus facilement parce-que leurs gestes sont plus proches de nous et sont plus rapides à « obtenir » mais aussi à répéter. Mais aussi parce qu’elles nous semblent directement et visiblement plus « efficaces ».

 

Je crois que nous avons cette sensation parce-que ces disciplines reposent sur des actions musculaires et explosives assez simples et qu’elles nous donnent le sentiment d’être aussi puissants que des taureaux ou des machines.

Par contre, lorsque cela devient plus subtil, qu’il nous faut sentir certaines poussées ou certaines forces plus profondes, contradictoires ou plus intimes peut-être, cela nous demande des efforts auxquels nous ne sommes pas habitués ou qui nous dérangent parce-que cela nous demande plus de temps ou plus de maturité émotionnelle peut-être.

 

Ces disciplines présentées devant nous durant ces 24 heures reposent sur beaucoup de fondements communs. Mais leurs formes et leurs présentations sont différentes. Et c’est ce qui va nous attirer, nous barber, nous décourager ou nous repousser.

 

J’ai bien vu comment nous étions un certain nombre à être à la peine lors des interventions de Didier Beddar que ce soit en Kung Fu Wing Chun ou en Tai Chi.

Didier Beddar, le virtuose, entouré de deux de ses assistants, à la fin de la séance de Tai Chi, ce dimanche matin vers 11h aux 24 heures du Samouraï. Photo©Franck.Unimon

J’étais alors l’équivalent d’un lourdaud saccadé, bruyant et poussif qui saccageait l’espace autour de lui alors que j’essayais seulement de marcher tandis que Didier Beddar et ses assistants étaient des ballerines pleines de grâce.

Lorsque j’avais débuté le judo il y a quelques années, j’avais eu la gratification assez immédiate de « réussir ». Le Kung Fu et le Tai Chi m’ont fait exactement l’effet inverse. Malgré leur intérêt évident, ils m’ont adressé un reflet de moi-même peu valorisant.

 

J’ai aussi eu l’impression que l’enseignement de Didier Beddar fait particulièrement appel au Yin et au Yang, au féminin et au masculin, alors que dans le Penchak Silat, le Hapkimudo, le karaté ou dans le Sistema, on peut n’être « que » bourrin.

 

Ou « masculin ». Ou « viril ». Ou « macho ».

 

Arrivera un moment où passer en force finira pas nous limiter ou nous rigidifier mais on peut  arriver à « y faire des choses » tout de suite et durant un certain temps. C’est efficace. Ou c’est plus saccadé. Plus heurté. Plus frontal.

 

C’est un peu comme, dans la pratique de l’apnée ou de la plongée, utiliser la méthode vasalva pour descendre en profondeur. On est très volontaire. On s’impose. C’est efficace jusqu’à une certaine profondeur ainsi que pendant un certain nombre d’années. Mais c’est aussi plus traumatisant pour l’organisme même si on ne le ressent pas tout de suite.

 

Lors des 24 heures du Samouraï, j’ai croisé un pratiquant qui a été un moment mon partenaire qui m’a dit qu’étant donné son âge, la cinquantaine, le karaté Shotokan commençait à être dur pour lui. J’ai compris que la brutalité qu’il s’imposait au travers du karaté shotokan depuis des années commençait à avoir raison de lui.

 

 

Jusqu’à maintenant, je n’avais pas pensé aux Arts martiaux comme une possible expérience ou réflexion sur le « genre » masculin et féminin, sur la façon de l’habiter de façon « masculino-viriliste » et/ou de façon « fémino-douce ». Bien-sûr, voir la féminité comme le versant de la douceur et la masculinité comme celui de la brutalité est un cliché. Mais ce sont des repères pour dire que s’obliger à faire ou à passer en force parce-que l’on est un homme lorsque l’on pratique est une erreur très commune. Et, j’ai trouvé que parmi les différents experts, Didier Beddar était celui qui incarnait le mieux ou le plus cette synthèse du féminin et du masculin dans son expression martiale. Expression martiale que je n’ai aucune difficulté à percevoir comme très efficace dans des conditions de combat.

Didier Beddar et ses deux assistants, ce dimanche matin. Photo©Franck.Unimon

Quelques notes sur les séances :

 

J’ai pris quelques notes à la volée après certaines des séances auxquelles j’ai participé lors de ces 24 heures du Samouraï. C’était une façon, pour moi, de conserver des impressions que l’on oublie souvent par la suite.

 

J’ai beaucoup aimé les interventions de Kang Jong Lee, expert en hapkimudo. Ses formulations et son humour, aussi. D’ailleurs, les experts, lors de ces 24 heures du Samouraï, ont souvent su faire concilier l’humour avec leurs démonstrations ce qui a pu contribuer à désacraliser un certain niveau d’exigence.

 

J’ai été amusé de voir Kang Jong Lee avec son pantalon tendance pattes d’éléphant. Il y a sans doute une raison à cela. Mais je n’ai pas pensé à le lui demander. Je me dis que c’est peut-être une façon de dissimuler les déplacements de ses pieds.

 

Chez Kang Jong Lee, j’ai aussi noté sa formulation :

«  Le monde a changé ».

Pour dire que lors d’un affrontement, la situation évolue très vite et que ce qui aurait pu marcher quelques secondes ou quelques dixièmes de secondes auparavant est devenu obsolète. Et qu’il faut s’adapter, trouver autre chose pour parvenir à la résolution du conflit.

« Accepter » a aussi été employé par Kang Jong Lee. Soit, au lieu de résister ou de forcer, de se servir ou de suivre l’action de l’autre.

Kang Jong Lee enseigne à divers endroits, entre autres au gymnase le Patriarche, rue Monge mais aussi dans le 16èmearrondissement, toujours à Paris.

 

Jérome Kadian, pour le systema, juste après Kang Jong Lee, m’a beaucoup fait plaisir lorsqu’il nous a parlé de la respiration. Depuis  ma formation au massage bien-être et ma pratique amateur de l’apnée en club, je suis devenu assez sensible à ce qui touche la respiration. Ceinture jaune de karaté shotokan avec Jean-Pierre Vignau, donc niveau débutant, lors de certains mouvements de mes katas que je répète, je me sens gêné. Car je n’ai pas encore trouvé la bonne façon, le bon moment, pour respirer, expirer ou arrêter de respirer.

 

La respiration est l’acte le plus important et le plus profond que nous faisons. Pourtant son apprentissage fait partie des apprentissages les plus souvent négligés. Peut-être est-ce parce qu’en plus d’être un acte, la respiration est une fonction qui nous est « donnée » dès la naissance et qu’elle est automatique. Donc acquise.  

J’ai aussi noté avec Jérome Kadian :

Expirer quand on reçoit un coup. Accepter le contact. Travailler sur les appuis. Pivot du bassin. Plier les genoux.

Benjamin, responsable de l’école Kinshikai Aïkido, Belgique. Photo©Franck.Unimon

Jérome Kadian nous a aussi appris que tomber était une de nos plus grandes peurs. Et qu’il fallait donc apprendre à tomber sans se faire mal.

 

Malheureusement, je n’ai pas pu prendre de photo de Jérome Kadian, qui enseigne à Paris, rue Bleue.

 

« Vous êtes armés ? » a commencé Lionel Froidure.

 

Lionel Froidure se trouve derrière Léo Tamaki en train de souhaiter un bon anniversaire à une des participantes. Photo©Franck.Unimon

Lionel Froidure nous a expliqué qu’aux Philippines, ils ne parlaient pas de techniques mais de principes. Il a insisté sur la nécessité de se « bâtir une mémoire » lorsque l’on pratique. De prendre le temps d’apprendre à se servir d’une arme avant d’en découvrir une autre. De garder le contact avec son adversaire lors du combat.

 

« La peur, ça se travaille ».

 

L’Arnis m’est apparu très technique ou exigeant de moi des efforts certains d’apprentissage.

 

De 19h30 à 20h45, Didier Beddar est intervenu en expert Wing Chun.

Au centre, Didier Beddar. Photo©Franck.Unimon

« En Wing Chun, on travaille sur les réflexes ». Didier Beddar a souligné qu’il s’agissait de travailler relâché. Il a présenté le Wing Chun comme un Art « tout en déviations ».

 

Lorsque l’on est à distance de pied, contrôle visuel du genou de son adversaire. Lorsque l’on est à distance de poignet, contrôle visuel du coude de son adversaire.

 

Didier Beddar nous a parlé du triangle pour créer le déséquilibre chez l’autre. Il nous a aussi parlé du centre. Garder ou protéger notre centre. L’importance du contact physique permanent pour connaître le mouvement de son adversaire. Mais aussi de notre colonne vertébrale. La garder droite.

 

 

Avec l’Arnis, le Kung Fu Wing Chun m’est apparu comme l’autre discipline la plus technique à assimiler. C’étaient pour moi deux disciplines qui ne se donnent pas facilement en prime abord. Plus tard est arrivée la séance Taï Chi, le lendemain matin, avec Didier Beddar également. Et, là, j’ai parfois eu l’impression d’être dans une expérience métaphysique lorsqu’il nous a parlé de l’importance de garder ou de protéger notre centre mais aussi de la nécessité d’entraîner son adversaire vers le triangle.

Même si j’ai retenu grâce à Didier Beddar que le gros orteil est en quelque sorte l’appendice de la motricité et le petit doigt de pied, celui de la stabilité.

 

De 0h15 à 1h30, Ronan Datausse est intervenu comme expert en Penchak Silat. C’était assez « drôle », de manière décalée, de nous entraîner à une heure du matin à réaliser des torsions cervicales en cas d’agression.

Ronan Datausse est le deuxième en partant de la droite. Le premier est Didier Lorho. Après Ronan Datausse, vers la gauche, Bertrand Jaillet, Issei Tamaki et Tanguy Le Vourch. Photo©Franck.Unimon

Ronan Datausse nous a dit que nous devions imaginer que nous étions des araignées tissant notre toile autour de notre proie, notre agresseur qui, au départ, nous avait pris « pour un agneau ».

Ronan Datausse nous a appris qu’au départ, le Penchak Silat était un art de guerre appris par les Indonésiens qui ont des petits gabarits. Le Penchak Silat, originellement, est un art de destruction.

Ronan Datausse nous a aussi fait travailler les frappes multidirectionnelles. Cela m’a beaucoup plu.

 

Léo Tamaki, à 1h45, dans la nuit de samedi à dimanche aux 24 heures du Samouraï. Photo©Franck.Unimon

Léo Tamaki est intervenu de 1h45 à 3 heures. Je n’ai plus rien noté à partir de ce moment-là mais je vais écrire de tête.

 

Ce créneau horaire est un horaire tranchant. Peut-être le plus charnière. Nous entrons alors dans la deuxième partie de ces 24 heures. En plus, le Penchak Silat “de” Ronan Datausse a été dynamique et aussi “ludique”. L’ Aïkido, c’est une autre allure. C’est donc quitte. Ou double. Soit on s’ennuie, soit on se laisse entraîner. 

 

Léo Tamaki a été permanent et pédagogique dès le coup de gong. Chaque séance débutait par un coup de gong. J’ai même eu l’impression que Léo Tamaki avait fait retentir le gong une à deux minutes plus tôt. Ensuite, Léo a pris le train en main.

Il y avait du rythme. Des séquences d’entraînement de 2 à 4 minutes. De la martialité et de l’humour. La nuit et le sommeil ont semblé sans prise sur lui. J’ai réentendu parler de

« dissociation ». Mais aussi :

« Recommencez, s’il vous plait ». Ce qui fait partie de ses signatures.

Je tenais comme je pouvais le long bâton qui m’avait été prêté face à G, plus avancé que moi en Aïkido lorsque Léo Tamaki est passé pour me montrer. Il s’agissait de laisser la gravité agir sur le bâton sans mettre de force. Je n’ai rien vu venir. Mon bâton a volé hors de mes mains trois ou quatre mètres plus loin  comme si je ne l’avais pas tenu.

 

Un peu plus tard, il convenait de « couper » son partenaire avec le tranchant de la main au niveau de ses deux poignets qu’il tenait joints devant nous. Léo Tamaki est repassé. Il m’a montré sur mes poignets. Il n’a pas mis (beaucoup) de force. J’ai senti la coupe. Le temps de me relever, il était déjà à nouveau parti.

 

L’intervention était variée, attractive. Même si, pour moi, l’Aïkido a fait partie des disciplines les plus délicates techniquement de ces 24 heures du Samouraï avec le Wing Chun, l’Arnis….et le Tai Chi dispensé par Didier Beddar.

 

C’était bien pensé de clôturer ces 24 heures par le Tai Chi Quan et l’Aïkido.

Sortie de Dojo :

 

A l’issue des 24 heures, 80 personnes avaient participé aux 16 séances proposées, glanant les quatre bracelets. L’année dernière, à Nantes, seules 10 personnes y étaient parvenues. Les 80 personnes ont été applaudies.

 

Quant à moi, arrivé aux 24 heures du Samouraï avec un point de contracture à la cuisse et désobéissant aux recommandations de mon kiné (« Cela revient à jeter une pièce en l’air »), j’ai participé à 11 séances ratant d’une séance le troisième bracelet que j’aurais bien aimé obtenir. Je n’avais pas l’ambition de faire toutes les séances ( 16).

“Tous les voyants sont au vert” m’a dit mon kiné il y a quelques heures à propos de ma cuisse. Je n’ai pas- encore- osé lui dire que j’avais participé ce week-end aux 24 heures du Samouraï.

Au début des 24 heures du Samouraï, j’ai cru que je n’obtiendrais même pas le bracelet vert, ce qui correspond à quatre séances. Mais, finalement, cela tend à démontrer que les soins apportés par mon kiné sont bons et qu’une pratique raisonnable des Arts martiaux est possible sans se blesser. Je me suis par exemple abstenu d’essayer de faire les déplacements toniques, presque sautés, proposés par Bertrand Jaillet en karaté shotokan. J’ai aussi laissé passer la première séance de Ju-Jitsu brésilien avec David Pierre-Louis en pensant, à tort, aux randoris.

Et, je dormais lors de sa seconde séance. Car entre 4h40 et 7h50, après une douche et une seconde séance de shiatsu (séances de shiatsu qui ont aussi très certainement aidé à la prévention de blessures supplémentaires), j’ai dormi dans mon sac de couchage sur un coin du tatami comme deux ou trois autres, la petite salle de repos étant pleine lorsque je m’y suis présenté.

A partir d’une certaine heure, la salle de repos étant pleine, on se couchait là où l’on pouvait dans le dojo. J’ai un moment envié ces deux personnes qui avaient su trouver un coin. Puis, finalement, non loin de là, une place sur le tatamis, à côté du stand de shiatsu m’a très bien convenu pour m’endormir dans mon sac de couchage, vêtu de mon tout nouveau kimono bleu. Photo©Franck.Unimon

 

 

En sortant du dojo plus de 24 heures après y être entré, j’ai été moins décalé que ce à quoi je m’attendais.

 

Depuis, je me demande ce que cela a changé ou contribué à changer en moi.

 

Même si je suis loin d’avoir assimilé tout ce que j’ai vu, vécu, entendu ou essayé de pratiquer, commençons d’abord par dire que je suis content d’avoir vécu l’expérience.

 

J’avais envisagé d’écrire sur cet événement bien plus tard. A la lecture de cet article, rédigé finalement beaucoup plus rapidement que prévu, on pourra mesurer comme les 24 heures du Samouraï m’ont inspiré.

 

Concernant la « performance » des 24 heures, si je n’avais pas de doute  quant au fait que trois heures de sommeil me conviendraient pour me remettre à un moment donné (comme d’autres, j’ai dormi de manière immédiate et compacte une fois couché sur le tatami malgré l’animation et les stimulations environnantes), je n’avais pas d’idée précise quant à ma capacité de résistance physique et mentale à la fatigue. C’était bien de pouvoir pratiquer malgré ou avec la fatigue tant mentale que physique. C’était évidemment la première fois que je pratiquais autant en si peu de temps.

Je pourrais faire un trait d’humour et écrire que, depuis les 24 heures du Samouraï, j’ai surtout l’impression de mieux comprendre le créole haïtien. Mais le fait est qu’après avoir pris part à autant de « séances » (sans combats) martiales sans me faire mal, je me dis que je pourrais quand même prendre le temps de faire le nécessaire pour obtenir et « donner » à Pascal, mon prof de judo, cette ceinture noire qu’il attend de moi depuis une vingtaine d’années. La ceinture noire n’étant qu’un début, comme il l’a rappelé, et non une fin en soi.

Il me reste d’autres photos ( sur lesquelles, notamment, figurent Kang Jong Lee et David Pierre-Louis ) que j’aurais bien voulu insérer dans cet article. Mais, pour l’instant, je n’ai pas réussi à le faire malgré diverses tentatives pour des raisons techniques qui me dépassent. Des histoires de codes et de téléchargement de fichier. J’ai opté pour rédiger cet article et le publier maintenant tel quel quitte à le compléter plus tard. Car, ce jeudi, c’est à dire dans quelques heures, je pars quelques jours à Camaret, en Bretagne, avec mon club d’apnée, afin de continuer à m’initier à la chasse sous-marine. 

Il est probable que le concert de Beyoncé sera passé lorsque je parviendrai, enfin, à rajouter ces autres photos des 24 heures du Samouraï.

Avec Léo Tamaki, ce dimanche 21 Mai 2023, à la fin des 24 heures du Samouraï.

Franck Unimon, ce jeudi 25 mai 2023.

 

 

 

 

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