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Le cinema-A ciel ouvert avec Steve Tientcheu et Tarik Laghdiri

Steve Tientcheu et Tarik Laghdiri, vendredi 21 aout 2021 à la Ferme du Vieux-Pays, Aulnay sous Bois.

     

Le Cinema-A ciel ouvert

   avec 

Steve Tientcheu et Tarik Laghdiri

 

 Le cinema-a ciel ouvert ( https://www.cinemacielouvert.fr ) a été créé à Aulnay Sous Bois par l’acteur Steve Tientcheu et le scénariste Tarik Laghdiri .

 

Cinema- à Ciel ouvert

La boite noire du cinéma est ici là pour dévisser les cercueils dans lesquels les corps, autrement, sont à l’état de flaques  superposées les unes sur les autres. Au point qu’elles finissent par se ressembler toutes.

Au lieu d’être enfermé ou de rester paralysé à l’intérieur de nos histoires, grâce au cinéma, il va être possible de se mettre à circuler ailleurs et différemment. Plutôt que de rester planté, là,  dans un décor de plus en plus sourd à ses habitants. Et, on va les faire germer ces histoires que l’on est les mieux habilités à raconter. Puisque, ces histoires, nous les connaissons. Nous les arrosons tous les jours et tous les soirs.

Parce-que ces histoires, ce sont nos adresses postales, mentales, corporelles et culturelles. Nos omoplates. Nos réservoirs. Sans elles, nous ne tenons pas.

J’écris « nous ». Mais c’est d’abord d’eux, bien-sûr, dont je parle : les fondateurs et les participants impliqués dans ce projet inspiré de leur vécu dans la ville d’Aulnay sous Bois. Et, j’écris « nous » parce-que je m’identifie à ce que je comprends du projet.  

 

 

 

« Ciel ouvert« . 

Presqu’un mot de passe.  » A ciel ouvert ». Comme à flanc de ciel.   » Ciel où vers ». Le ciel est presqu’un cierge que l’on allume pour une prière ou mieux y voir.  « Ciel où vert ». Le vert, l’espoir. Vers…vers à peu près tout ce que l’on veut. « Ciel ouvert »/  » à coeur ouvert », quelle différence ?

 

On ne choisit pas les histoires qui nous marquent. Mais on peut choisir de s’en servir.

 

Ce vendredi 20 aout 2021, à la ferme du Vieux-Pays, à Aulnay-sous-bois, Steve Tientcheu et Tarik Laghdiri nous parlent du projet le cinéma- A ciel ouvert  . C’est à partir de sa pépinière qu’est arrivé ce projet de court-métrage : La Chimère

 

 

La Chimère est le premier court-métrage que Steve Tientcheu  va réaliser avec des personnes d’Aulnay sous Bois. Il a créé une association : C’est une Dinguerie. 

Quatorze personnes ont été sélectionnées après un casting

Le tournage débutera ce lundi 23 aout 2021. Il durera six jours.

 

Ce vendredi 20 aout 2021, je découvre Tarik Laghdiri. Je « connais » un peu plus Steve.   

 

Je crois que c’est le réalisateur Yassine Qnia– dont le premier long métrage De Bas étage est sorti récemment au cinéma- qui, le premier, m’avait parlé du documentaire La Mort de Danton (2011) d’Alice Diop.

Dans ce documentaire, Alice Diop faisait un portrait de Steve alors qu’il avait pris l’initiative de «fuguer » de sa cité, d’abord en secret de ses amis et de son quartier. Afin de suivre une formation de comédien au cours Simon, à Paris.

Yassine Qnia venait alors de réaliser son court-métrage Fais Croquer.

 

A partir de La Mort de Danton, j’avais « suivi » assez régulièrement l’évolution à l’écran de Steve Tientcheu (Qui Vive, Les misérables 2ème partie , Qu’un sang impur… La Nuit Des Rois-un film de Philippe Lacôte).

C’est lors du tournage du court-métrage Molii co-réalisé en 2013 par Carine May, Mourad Boudaoud, Hakim Zouhani et Yassine Qnia, qu’en passant lors d’une nuit de tournage, j’avais rencontré Steve Tientcheu la première fois.

 

Huit ans plus tard, ce vendredi 20 aout 2021, par l’entremise de l’attachée de presse Jamila Ouzahir, je revois donc Steve Tientcheu avec Tarik Laghdiri. Ils me parlent de La Chimère et du projet autour.

 

Pour cela, j’ai fait le déplacement jusqu’à la ferme du Vieux-Pays d’Aulnay Sous Bois, leur ville de naissance et de domiciliation.

La ferme du Vieux-Pays est l’endroit qu’ils ont tous les deux choisi afin de préparer les acteurs de leur film. 

 

Je connais mal le département du 93. Je n’y ai jamais vécu. J’y suis toujours passé. Mais j’ai connu la cité HLM jusqu’à mes 17 ans à Nanterre. J’ai toujours habité en banlieue parisienne. Lorsque j’aurais pu venir habiter à Paris, j’ai eu peur de m’y perdre et j’ai « fui » en restant vivre en banlieue parisienne.  

Par mon  métier d’infirmier en pédopsychiatrie et en psychiatrie, je suis immergé depuis des années, même si cela peut être seulement pour quelques heures, dans l’envers de toutes sortes de cycles et d’histoires. Même si je parle et raisonne comme un intello, avec un Français dit « soutenu » et « posé », je crois être d’une autre contrée que bien des professionnels du journalisme cinéma que j’ai pu rencontrer en France jusqu’alors. Peut-être parce-que, contrairement à eux, il y a eu un peu moins de possibilités de retrait et de zones tampons entre mon corps, ma vie, et certaines souffrances et violences qui composent notre monde.

 

Cela ne fait pas de moi pour autant une personne exemplaire. Cependant, en apprenant ce projet de Steve Tientcheu et de Tarik Laghdiri, j’ai eu envie de venir. Cela a été un plaisir pour moi d’être passé, en même temps qu’une forme de devoir et de responsabilité. Pour eux deux bien sûr mais aussi pour les autres personnes impliquées dans ce projet. Et, je pense aussi aux actrices et aux acteurs que j’ai croisés et photographiés et filmés durant leur séance de Yoga, la dernière phase de leur préparation, avec la prof, Estelle.

 

 

Je « devais » venir le samedi. Mais cette séance de préparation avant le début du tournage de La Chimère a été annulée. Steve me dira au cours de l’interview que la préparation a été « intense ». Et que pour laisser souffler les acteurs avant le « grand jour », cette séance a donc été effacée.

 

Pour être présent ce vendredi à cette dernière phase de la préparation d’avant tournage, je suis donc venu avec ma fille puisqu’elle était avec moi au lieu d’être au centre de loisirs. C’était la première fois que je l’emmènais avec moi pour une interview. Et, j’ai très vite pensé à la faire participer. On l’entendra poser une question à Steve dans une des vidéos.

 

Si j’étais venu ce samedi, je serais arrivé seul le matin, après avoir travaillé, avec mon visage de la nuit. Ces conditions changent une histoire. Mais aussi le regard que l’on peut avoir sur un événement ainsi que celui que les autres peuvent porter sur nous. On ne décide jamais au départ du regard que les autres ont sur nous. Quelles que soient les intentions et les circonstances qui nous amènent. Bonnes ou mauvaises.

 

En écoutant et en regardant Steve et Tarik dans ce que j’ai filmé, on se fera facilement une idée de leur volonté de décoller et de se décoller de certaines frontières. Telle une note de musique imaginaire qui se sortirait de toute entrave et se maintiendrait sur toute la durée. Jusqu’à ce qu’elle parvienne à ses auditeurs et ses auditrices.

 

En regardant Steve à l’image, on comprendra de quoi on parle lorsque l’on dit d’une actrice ou d’un acteur qu’elle ou qu’il a une « présence ». Ou qu’elle ou qu’il « dégage quelque chose ».

 

Steve Tientcheu et Tarik Laghdiri, vendredi 21 aout 2021, La ferme du vieux-pays, Aulnay sous bois.

Après avoir photographié Steve plusieurs fois ce vendredi, tout en l’interviewant, je n’ai pu m’empêcher de me dire que les professionnels du cinéma qui ont pu penser ou qui continuent de penser qu’un acteur noir est plus difficile à éclairer- et donc à filmer- ont surtout  les muscles trapèzes de la paresse beaucoup trop développés.

 

A la fin de l’interview, j’ai remercié Tarik et Steve. Ils m’ont alors répondu :

« C’est nous qui te remercions ! ».

 

Pourtant, en repartant de cette ferme et de cette Chimère, je me suis rappelé à quel point j’avais besoin d’extérieur, de fantaisie, d’optimisme et de constance. Vivre en permanence le contraire revient à être en prison. Et, la prison est l’un des thèmes de leur film.

 

Merci donc à Steve Tientcheu et à Tarik Laghdiri. A Jamila Ouzahir. A la prof de Yoga, Estelle.  Mais aussi aux actrices et aux acteurs pour leur accueil. Ainsi que pour les photos et les images que j’ai pu prendre d’eux durant leur séance de yoga. Si je les « chambre » un petit peu en les montrant dans certaines postures, qu’ils sachent qu’à leur place, je n’aurais pas fait mieux. Mais aussi que je les envie d’avoir bénéficié d’une telle préparation et de pouvoir vivre une expérience pareille.

 

Un autre article suivra après celui-ci avec d’autres photos, d’autres vidéos. Car cela aurait fait trop à mettre dans un seul article. Et puis, je tenais à en publier un avant que ne commence le tournage…

 

 

 

Franck Unimon, ce dimanche 22 aout 2021 ( avec la participation d’Emmi Unimon).

 

 

 

 

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Un acte politique

Photo prise ce mercredi 18 aout 2021 à Argenteuil, non loin de la mairie et de la médiathèque.

                                                 Un acte politique

La foule

 

 

« Tout acte est politique ». Nous avons tous entendu ça un jour. A partir de là, tirer la chasse d’eau dans les toilettes ou laisser déborder la cuvette des chiottes- sans les nettoyer- peut aussi être vu comme un acte politique. Pisser par terre sans essuyer, aussi. 

 

Je n’ai pas de passé de militant politique. J’ai très peu mouillé le maillot dans des manifestations ou dans des assemblées syndicales, associatives ou autres. Je me méfie des mouvements de foule et de groupe. Il y a bien-sûr ma conversion très facile au « théorème » de l’humoriste Pierre Desproges qui expliquait que pour connaître le quotient intellectuel d’un groupe ou d’une foule, qu’il fallait le diviser par le nombre de personnes qui le ou la constituait.

 

Mais il y ‘a d’autres paramètres qui comptent pour moi et qui rejoignent ce « théorème ».

 

Une foule, à moins d’y aller en famille, c’est beaucoup de personnes inconnues. On peut bien sûr y faire des rencontres indispensables. Mais, le plus souvent, la plus grande partie de celles et ceux que nous avons côtoyées restent pour nous des anonymes. On est moins maitre de soi dans une foule. En terme de repli, d’esprit critique mais aussi pour nos décisions.

 

D’une certaine façon, se mêler à la foule, c’est lui faire confiance. Et, tout le monde qui constitue cette foule se livre à cette confiance assez aveugle. On suit le mouvement. Ça peut donner à vivre des moments très agréables, de liesse ou de grande communion.  Pacifique ou destructrice. Ça peut aussi revenir à se retrouver dans une cuvette remplie de désherbant lorsque ça dérape. Ou lorsque la peur remplace solidement le fragile sédiment d’union.

 

Les incendies du Monde

 

Ces deux-trois derniers jours, on parle de plus en plus des incendies en Chine, en Russie et dans une autre partie du Monde. Tout cela est lié à la désertification et au réchauffement climatique. On parle aussi des Talibans qui ont repris l’Afghanistan depuis le départ des dernières troupes militaires américaines. L’opticien avec lequel j’ai mes habitudes m’a parlé des conditions de vie qui se sont particulièrement dégradées au Liban ces dernières semaines. Il est très difficile d’y trouver du pain. De l’essence pour les voitures. Les gens ont droit à vingt litres d’essence. Les coupures d’électricité sont fréquentes. La retraite n’existe pas au Liban. On y travaille jusqu’à la mort. Son grand-père, atteint d’un cancer, travaillait encore une semaine avant sa mort.  

 

Ces sujets- et d’autres- sont inquiétants. Ils permettent aussi de parler d’autres sujets que la pandémie du Covid, des pro-vaccins, des anti-vaccins, et des désunions profondes que ces sujets causent.

 

Mais sans parler de ça, et avant même que de nouveaux actes terroristes n’assombrissent encore plus nos visages, quelques événements quotidiens banals nous montrent déjà que notre union générale a une composition assez voisine de celle de certains de ces produits que l’on achète en grande surface.

 

Il y a un peu plus de trois ans, alors que l’on parlait davantage des attentats terroristes islamistes, une jeune femme avait dû subir l’insistance d’un homme en public. C’était dans le métro à une heure de pointe. L’homme était un « beau bébé », d’un mètre quatre vingt à un mètre quatre vingt dix. Il devait porter un vêtement militaire pour que je me sois imaginé qu’il devait être du genre engagé dans l’armée. Laquelle lui permettait sans doute d’avoir des règles de vie. Une tenue de route. Des ordres à appliquer. Une discipline.

 

Là, livré à lui-même, parachuté dans la vie et l’isolement social,  il avait bu quelques bières. En canettes ou en petites bouteilles de verre. Il était plus lourdaud qu’un pervers à la Fourniret. Mais il était néanmoins imposant, intimidant et à côté de la plaque.

La jeune femme avait peine à se soustraire de ses « avances ». Dans le métro qui s’ébrouait, sur la ligne 4, personne ne bougeait. Un de ces métros « serpent » où toutes les voitures communiquent entre elles.

 

C’est en entrant dans le métro et en m’asseyant  à quelques mètres que j’ai vu ça. Ce jour-là, je n’ai pas réfléchi. Parce-que pour agir « juste », c’est cela le paradoxe, que ce soit en amour, lors d’une dispute ou pour aider quelqu’un, il faut aussi savoir…ne pas réfléchir. Savoir se faire confiance. S’exprimer comme ça nous vient.

 

L’homme aux lunettes jaunes

 

Ce jour-là, j’ai été suffisamment confiant pour, très vite, faire signe à la jeune femme de venir s’asseoir à côté de moi. Une place était libre. La jeune femme a vu mon geste puisqu’elle s’est déplacée jusqu’à moi. Je ne suis plus sûr qu’elle se soit assise à côté de moi. Mais je sais lui avoir parlé et lui avoir demandé où elle voulait descendre. C’était une ou deux stations de métro plus loin.

Quelque chose dans mon attitude avait vraiment dû lui inspirer confiance car, à cette époque, je portais des lunettes de vue plus ou moins à double foyer dont les premiers verres étaient de couleur jaune. Si j’était plutôt content de mon choix alors, aujourd’hui, lorsque je revois certaines photos de moi avec ces lunettes, je me dis que je n’étais pas du tout à mon avantage.

 

Le gros bébé, lui, seul sur la piste, comme si une femme l’avait planté en plein slow, s’était un peu énervé. Il avait jeté sa canette de bière par terre. De la mousse avait coulé. Il avait fait quelques pas  dans notre direction. Un autre homme, plus jeune que moi, plus petit que notre « gorille », mais aussi plutôt longiligne s’était comme mis sur la trajectoire de « l’envahisseur ». Lequel avait aboyé des propos ou des menaces que notre deuxième homme, notre deuxième ligne, avait laissé passer. Puis, ça avait été « tout ».

 

Notre jeune femme avait pu sortir du métro. Je serais incapable de la décrire. Je me rappelle qu’un homme, un peu plus loin, m’avait ensuite adressé un regard. Comme si, pour lui, j’avais pu constituer une forme de soutien. Alors que j’estimais être presque rien. Je ne sais pas de quoi j’aurais été capable si notre « homme » avait été agressif physiquement envers moi. Je n’y avais pas réfléchi en faisant signe à cette jeune femme. Je n’avais pas eu le temps d’avoir peur. Mais j’avais eu le temps de me dire qu’en cas de nouvel attentat (ce devait être après l’attentat du Bataclan), la plupart de ces personnes présentes dans ce métro, ce jour-là, seraient parties dans tous les sens. Et que les terroristes auraient pu en faire ce qu’ils voulaient. Dans les rues de Paris et au Bataclan, les terroristes avaient pris leur pied en tirant sur des gens à balles réelles comme dans une fête foraine. Dans ce qui venait de se passer avec cette jeune femme, je ne voyais pas de quel genre d’échappatoire nous aurions pu disposer face à un scénario terroriste identique à celui du Bataclan. Et, cela, les terroristes le savent. L’Etat, aussi. 

L’Ami de quelqu’un

 

C’est aussi pour cela, sûrement, que je me méfie des foules. Lors d’une action commune, je préfère être entouré de peu de personnes et bien les connaître. Et, évidemment, plus cette action commune sera délicate, plus j’aurai sans doute besoin de bien connaître ces personnes qui m’entourent afin de pouvoir mieux me coordonner avec elles. On critique très souvent les personnes qui, dans les transports en commun, ne bougent pas en cas d’agression. Cette « passivité » s’explique aussi par le fait que toutes ces personnes entre elles ne se connaissent pas et ne connaissent pas la victime. Et, l’agresseur ou les agresseurs profitent  aussi de cette brèche. De cette opportunité.

 

Aujourd’hui, on se dit facilement être l’ami de quelqu’un. Mais c’est une formule. Y compris une formule de politesse. Il est facile d’être l’ami de quelqu’un lorsque tout sourit. Et c’est agréable, aussi. On ne peut pas souhaiter rester en permanence sur le qui-vive et dans la méfiance. On ne peut pas passer son temps à devoir ramper constamment dans la boue et le froid, en pleine nuit, le ventre vide, afin d’échapper à des furies. Ou juste pour se rendre à une séance de cinéma ou pour prendre un verre dans un bar avec quelqu’un.

 

L’anomalie

 

Aujourd’hui, j’ai raccompagné ma fille à la médiathèque de ma ville. J’ai vite renoncé à faire remarquer aux bibliothécaires que je « connais » et qui me « connaissent » qu’il y a une grosse anomalie dans le fait que des gens comme moi, non vaccinés contre le Covid, soient désormais interdits d’accès de la médiathèque. Je crois que faire part de cette anomalie aux bibliothécaires les mettrait mal à l’aise. Je me suis contenté de les saluer de loin. Nous nous sommes souris. Je me suis aussi demandé combien de fois faudrait-il que des usagers familiers comme moi repassent et restent ainsi presqu’à la « porte » de la médiathèque pour que l’une ou l’un d’entre eux, à un moment donné, finissent par se dire qu’il y a quelque chose qui cloche dans cette situation. Je me suis aussi demandé combien de temps, si j’étais à leur place, ou lorsque je suis à leur place dans mon travail, me faudrait-il/me faut-il, pour m’apercevoir qu’il y a quelque chose qui cloche dans ma conduite au regard de certaines situations.

 

L’anomalie est  que la mairie de ma ville ne propose aucune alternative. Car les impôts que je paie depuis des années contribuent au financement des institutions publiques comme les médiathèques et les hôpitaux publics. L’Etat et donc la mairie de ma ville n’ont donc aucune légitimité à m’interdire totalement l’accès à la médiathèque de ma ville. Ou, ils se doivent de me proposer un service alternatif. Car je paie pour ce service public avec mes impôts. Or, depuis plusieurs jours maintenant, l’Etat prend l’argent de mes impôts mais ne me rend pas le service pour lequel mes impôts- et ceux des autres citoyens vaccinés et non-vaccinés contre le Covid- le paient. Et, la mairie de ma ville se comporte donc comme un exécutant zélé de l’Etat. C’est un exécutant de poids mais, aussi, un exécutant décérébré qui manque totalement de recul. Et qui manque, là, à sa mission d’inclusion sociale et culturelle.

Lorsqu’une entreprise prend l’argent ou reçoit de l’argent de ses actionnaires, elle lui doit des contreparties. Sauf si les actions n’ont plus de valeur. Dans ce cas, les actionnaires ont perdu leur argent. Refuser l’accès à des institutions publiques à des personnes qui paient leurs impôts parce-qu’, actuellement, ces personnes ne fournissent pas de passe sanitaire ou de test PCR ou antigénique négatif, cela signifie aussi que, pour l’Etat, les « actions » du service public n’ont aucune valeur. 

 

C’est presque le contenu du mail que j’ai envoyé tout à l’heure à la mairie de ma ville.  Je ne sais pas quand ce mail sera lu. Nous sommes en plein mois d’aout, pendant les grandes vacances. Et, je ne suis personne. Je n’ai pas des millions de vues sur une chaine Youtube. Je n’ai aucun ami dans les sphères politiques, médiatiques ou dans le monde des affaires. Mais mon mail est sans doute un acte politique. Et, je n’ai pas prévu d’aller boire de la bière dans un métro en attendant que l’on me réponde.

 

Franck Unimon, ce mercredi 18 aout 2021.

 

 

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Mes impôts

Photo prise le 6 aout 2021 à Argenteuil. J’ai revu cette affiche quelques jours plus tard à Paris. Le message est que les baisers « profonds » sont à « jeter » puisque susceptibles d’être transporteurs du virus du Covid. C’est un hasard si le véhicule de transport se trouvait là au moment où j’ai pris la photo.

Mes impôts

Mais, au fait ! Moi, le non-vacciné, coupable de vivre encore sans passe-sanitaire…

Tous les mois, depuis des années, je paie bien des impôts ? Et, maintenant que le prélèvement de l’impôt sur le revenu se fait à la source, chaque mois, sur mon salaire, sont bien prélevés mes impôts ?

 

 

 

Mes impôts participent aussi au financement des hôpitaux publics, des bibliothèques et autres services….alors, je paie pour ça mais je n’y ai plus le droit depuis quelques jours ( En allant à la médiathèque ce samedi 14 aout 2021). Sauf pour les urgences à l’hôpital.

Ça fait penser un peu à du racket dans un pays supposé égalitaire. Ou ça pousse à croire que l’Etat, au moins, et celles et ceux qui appliquent ces nouvelles mesures s’assoient sur certaines lois. Sans penser à mal, bien-sûr.

 

On a le droit d’être pro-vaccin et même d’être persuadé que les anti-vaccins sont des crétins, des illuminés, et tout ce qui s’ensuit. Mais cette histoire d’impôts devrait faire réfléchir n’importe qui. Mais, apparemment, pas trop. La réflexion semble se limiter à : seringue ou pas seringue. Pas au delà.

A côté de ça, les nouvelles mesures sanitaires (passe sanitaire obligatoire) sont appliquées sans discernement. De l’Etat au simple employé qui ne fait qu’executer ….

Bonne nuit.

 

La même affiche qu’au début de cet article, photographiée cette fois quatre jours plus tard à Paris, le 10 aout 2021. Sortie à Paris qui m’a ensuite inspiré l’article « Paris sans passe : Atterrissage ethnique ».

 

 

Franck Unimon, ce dimanche 15 aout 2021.

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En allant à la médiathèque ce samedi 14 aout 2021

 

En allant à la médiathèque ce samedi 14 aout 2021

 

La peur d’un complot

 

 

En allant à la médiathèque ce samedi 14 aout 2021, je savais que je ne pourrais y entrer désormais. Désormais, un passe sanitaire est obligatoire à l’entrée. « Ou un résultat négatif à un test PCR ou antigénique » a ajouté la bibliothécaire qui a ajouté avoir reconnu ma voix lorsque je l’ai appelée par son prénom.

 

14 ans que je me rends à cette médiathèque. Cette fois, je faisais le trajet pour y accompagner ma fille qui, fort heureusement, maintenant, connaît l’endroit et la plupart des gens qui y travaillent. Cette situation où je la « dépose » à l’entrée de la médiathèque et reviens ensuite la chercher est bien-sûr un bon moyen d’autonomisation pour elle. « D’autres parents font comme ça, aussi » m’avait également dit la même bibliothécaire au téléphone.

 

Au préalable, j’avais expliqué le « topo » à ma fille. En quelques mots. Elle avait pris ça calmement et était plutôt contente de découvrir qu’elle pourrait utiliser la carte de prêt, toute seule. Pour le dvd du dessin animé Trolls 2, ce serait à elle qu’il reviendrait d’aller solliciter la bibliothécaire afin de lui demander si elle pourrait le réemprunter. Car elle n’avait pas eu le temps de le regarder.

 

En nous rapprochant de la médiathèque, je suis tombé sur ce panneau de la Licra contre l’antisémitisme. Je comprends la campagne contre l’antisémitisme. Mais j’ai été surpris par la période d’apparition de ce panneau. Pourquoi maintenant, un 14 aout ? Alors qu’une bonne partie des gens sont, en principe, en vacances. Et puis, je ne saisissais pas cette phrase qui était apparemment un témoignage :

 

« En m’associant à la peur d’un complot, on donne un visage à l’antisémitisme ».

 

Signé David.

 

Aujourd’hui, le mot « complot » est directement associé à celles et ceux qui sont contre les vaccins anti-Covid ou qui expriment des doutes à leur sujet.

 

Et, puis, cet homme sur la photo donne l’impression que c’est lui, l’antisémite. Puisque c’est son visage qui apparaît. Or, il est supposé être juif. Qu’est-ce que c’est que ce message contradictoire ?! Cette phrase sûrement sincère et pourtant si alambiquée que j’avais du mal à la décrypter ?!

 

Passer de ce « Je » implicite ( « En »)  à « On ». Quel flou ! Comment la Licra avait t’elle pu lancer une campagne avec des propos aussi ambigus ? Ou bien, avais-je mal vu ?

 

Je ne savais plus. Je ne sais plus.

 

Rester dans la même histoire

 

J’ai pris le temps de prendre cette affiche en photo. Puis, j’ai rejoint ma fille. Avant de traverser la route, je me suis dit :

 

« Peu importe que l’on ait (la) raison ou qu’on l’ait perdue : la folie, c’est rester dans la même histoire en se blottissant contre l’impossibilité ou la difficulté d’en sortir. En la voyant comme le réservoir de l’Humanité et l’intégralité de nos vies ».

 

A partir de ce 12 juillet 2021, avec un gros pic début aout, j’ai beaucoup parlé du Covid et des vaccins dans mes derniers articles. C’est « normal », ce sujet nous occupe tous. Et il va continuer de le faire. Mais ne parler que de « lui » et des vaccins, c’est s’immerger soi-même la tête dans une marmite et l’y laisser cuire.

 

Je parlerai donc à nouveau du Covid dans mes articles. Mais, autant que possible, moins. Parce-que je ne crois pas qu’en plein conflit armé, en prison ou en d’autres circonstances de vie difficiles que les gens qui survivent et s’en sortent le mieux ne passent leur temps qu’à parler de ce qui se trouve ou de ce qui peut bien encore se trouver au fond de la marmite. Et de sa fabrication, de son volume réel mais aussi de sa couleur. Ce genre d’informations, même en nous concentrant, nous dépasse : le volume réel de la marmite, sa profondeur exacte….tout cela, nous ne l’apprendrons, si nous sommes encore présents à cette date, que lorsque  notre histoire avec cette marmite sera réellement terminée. Or, pour l’instant, cette histoire est encore en cours.

 

Combattre, résister, s’évader

 

Quant à la façon de combattre, de résister, ou de s’évader, il en existe plusieurs. Rarement une seule à ce que j’ai compris. Et, il convient de réussir à trouver celle qui nous correspond le mieux.

 

A quelques mètres devant l’entrée de la médiathèque, une table dehors. Derrière elle, une bibliothécaire que je connaissais bien-sûr. J’ai fait mes dernières recommandations à ma fille et lui ai dit l’heure à laquelle j’allais revenir la chercher. La bibliothécaire, pédagogue, lui a traduit :

 

« Donc, ça te fait trois quarts d’heure ». Je ne pouvais pas faire plus pour cette fois.

 

Je suis allé faire quelques courses chez le marchand de primeurs. Je suis passé à la bonne heure. J’étais le seul client.

 

A mon retour, j’ai essayé de voir avec la bibliothécaire comment me faire à ces nouvelles règles. Elle m’a confirmé que je pouvais faire des réservations sur le site de la médiathèque. Mais m’a expliqué qu’ils n’étaient pas assez nombreux en personnels pour organiser un « Drive ». Il faudrait donc que quelqu’un qui dispose d’un passe sanitaire, ou ma fille, aille chercher les documents réservés à ma place. Ce genre de solution n’a rien d’exceptionnel. A l’extrême, je « sais » que dans certains conflits armés, des parents ont pu cacher des armes dans les cartables de leurs enfants afin que ceux-ci passent les contrôles. Là, il s’agirait juste de me porter quelques livres ou cds. Cela pourrait être assez gratifiant pour ma fille. Mais cela m’emballe modérément. Et, de la solliciter pour ça. Mais, aussi, de solliciter qui que ce soit d’autre.

 

Si j’étais gravement malade, très occupé ou un grand criminel recherché dans toute la France, je pourrais à la limite recourir à cette « méthode ». Mais, là, je suis parfaitement en état pour effectuer mes démarches moi-même. Mon casier judiciaire est vierge.

Sauf que les règles ont changé depuis le 9 aout. Je peux entrer dans n’importe quelle Fnac de France avec mon masque anti-Covid. J’ai vu il y a quelques jours que j’aurais pu entrer dans une bibliothèque en plein Paris sans passe sanitaire. Dans le 1er arrondissement. Si je cherche bien,  il doit donc y avoir encore d’autres bibliothèques où il est toujours possible d’entrer sans passe sanitaire, en portant un masque anti Covid.

Certaines mairies par contre, comme celle de ma ville, font peut-être du zèle en matière de mesures sanitaires. Je n’ai pas les moyens de m’y opposer. Pour l’instant, je n’ai donc plus le droit d’entrer dans la médiathèque de ma ville et, un peu, de ma vie.

 

A partager

 

Ma fille et moi sommes ensuite repartis. Elle, insouciante, et c’est normal, moi, plus partagé mais aussi discret que possible pour ne pas la concerner par cette situation particulière.

 

Partagé parce-que je ne sais pas combien de temps il sera autorisé qu’elle puisse accéder à la médiathèque sans passe sanitaire ou autre restriction qui ne finit de s’ajouter à notre quotidien. Partagé parce-que, d’une certaine façon, je fais peser sur ma fille les conséquences d’une décision qui ne devrait regarder que les adultes entre eux. Or, cette pandémie n’est pas seulement sanitaire. Elle est aussi sociétale et imprègne tous les rayons et toutes les étagères sur lesquels reposent toutes les cultures que nous empruntons, dénigrons ou ignorons.

 

Franck Unimon, ce dimanche 15 aout 2021.

 

 

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Qui êtes vous ?

Piscine de Roubaix, juillet 2019.

Qui êtes-vous ?

 

La première fois, c’était à la médiathèque. Je venais d’arriver dans la ville. M…une bibliothécaire, partie à la retraite il y a quelques années, m’avait parlé de lui. De ce professeur de percussions d’origine antillaise, au conservatoire. C’était en Avril ou Mai 2007. La jeune Alisha ( Marche jusqu’au viaduc )était alors bébé ou pas encore née. Ses deux futurs camarades et  meurtriers qui , le 8 mars 2021, la piégeraient, la tabasseraient et la jetteraient dans la Seine, à Argenteuil, près du viaduc sous la A15, à une vingtaine de minutes à pied depuis chez moi, devaient alors à peine marcher. Bien-sûr, en 2007, j’ignorais tout de cette future histoire. J’avais bien d’autres histoires en tête que j’ai aujourd’hui oubliées pour la plupart.  

 

En 2007 ou 2008, j’étais allé le rencontrer au conservatoire. Et, nous avions sympathisé et discuté. Il m’avait parlé de son Maitre, Mamady Keita, décédé ce mois de juillet 2021 soit quelques semaines avant Jacob Desvarieux ( J’ai revu quelqu’un…). Par la suite, j’avais bien pris un ou deux cours de djembé avec lui. Mais je suis peu doué. Je rêve bien mieux la musique que je ne la joue. Je n’ai pas de bonnes mains ni les oreilles et le cerveau ou la patience et l’intelligence qu’il faut devant un instrument de musique. Ainsi que la constance et la consistance nécessaires à l’épuisement de mes défauts.

 

Par contre, j’écris comme d’autres jouent de la musique ou pratiquent un art martial ou de combat. A jeun. Au réveil. A peu près à n’importe quelle heure. De manière répétitive.

 

Même si mes articles sont ratés, mauvais, transportent des idées claironnées dans le désert ou donnent sur des impasses, cela ne me décourage pas. Je vais recommencer. Je vais repartir. Je ne peux pas faire autrement. Cela a peut-être à voir avec le fait qu’écrire me vient de ma jeunesse et que j’y ai concentré ce qu’il m’en reste.

 

Parler, c’est difficile. On peut raconter des histoires à l’oral mais il faut une bonne voix. Ou bien savoir s’en servir. La mienne ne porte pas. Elle endort et se mélange dans les détails, bétails incontrôlés rapidement hors de portée des fusils de l’attention de l’auditoire. Un auditoire a besoin d’être captif. Pas de se disséminer en partant à la chasse d’un fou qui court partout en même temps. 

 

Un fou, contrairement à ce que l’on croit, ça écoute. Ça écoute tout. Trop. Et ça croit beaucoup, aussi. C’est pour cela qu’il est fou. Il y a des gentils fous et des méchants fous.

 

Lorsque je lui ai envoyé un sms hier soir, cela faisait plusieurs mois que je ne lui avais pas parlé. La dernière fois, c’était quelques jours ou quelques semaines avant qu’il ne prenne sa retraite du conservatoire de musique. Si j’étais plus allé le voir de temps en temps de façon amicale et en amateur de musique, j’avais aussi pris la précaution d’emmener ma fille le voir deux ou trois fois. Elle devait avoir deux ou trois ans, lorsque, entre deux cours, alors qu’il était disponible, pour elle, il avait joué quelques airs au djembé. Plus tard, toujours entre deux cours, ou entre deux tours, il l’avait faite jouer un peu et lui avait donné une petite initiation musicale.

 

Mon sms à peine envoyé, hier soir j’ai reçu sa réponse par sms :

 

« Qui êtes vous ? ». Puis, j’ai vu qu’il avait essayé de me joindre. J’ai décidé de le rappeler. Après que je me sois présenté, il m’a presque engueulé.

 

« Pourquoi tu m’envoies un sms au lieu de m’appeler ?! Tu m’envoies un truc, il faut que je clique sur un lien ! Avec toutes les arnaques qu’il y a par téléphone ! ».

 

Je lui ai expliqué que je n’étais pas très disponible pour discuter. Il m’a répondu :

 

« Y’a pas de problème ! ».

 

Trente minutes plus tard, nous étions encore au téléphone. Il m’a appris qu’il continuait de donner des cours de musique dans une association où il enseignait depuis vingt ans. Il approche des 70 ans.

 

Il m’a appris comment, pendant plus de vingt ans, il avait fait deux heures de route à l’aller, deux fois par semaine, pour se rendre au conservatoire où je l’avais rencontré. Et comme il arrivait fatigué avant même de commencer à donner ses cours. Mais, aussi, là où il avait commencé à donner des cours dans la ville avant d’être embauché au conservatoire.

 

Parce qu’un fou, ça sait interroger et faire parler les gens.  Parce qu’un fou, ça permet à un autre fou de livrer une part de sa folie. Parce qu’entre fous, on se reconnaît, on se comprend et on se fait confiance. On se livre peu face à quelqu’un dont la folie correspond assez peu aux valeurs et aux détours de la nôtre.

 

Un professeur de conservatoire, c’est souvent une personne ou un professionnel, dont on imagine très peu la vie. A moins de le connaître. Sauf s’il en parle. Parce qu’en général, un professeur de conservatoire enseigne une discipline si rigoureuse que l’on a d’autres priorités que d’aller renifler son derrière afin de savoir ce qu’il a mangé, quand et avec qui. Mais, lui, m’a toujours parlé de quelques unes de ses expériences.

 

Hier soir, j’ai donc entendu qu’il avait été batteur à Pigalle pendant cinq ans dans un orchestre entre 1979 et 1984. Il m’a décrit une ambiance de Far west et dit que s’il écrivait un jour un livre, il raconterait ça plutôt que ce qu’il a pu apprendre des gens au travers de ses élèves du conservatoire. Moi, j’aurais bien aimé qu’il raconte aussi ce qu’il avait vu au conservatoire.

 

Far West à Pigalle ou histoires de conservatoire, deux histoires et deux mondes s’opposent. Je n’ai pas pû m’empêcher de penser qu’un éditeur ou un producteur de film opterait pour le Far West à Pigalle. C’est plus vendeur. C’est plus attractif.

 

Mais ça m’a fait réfléchir.

 

Parfois, nous racontons des histoires parce que ce sont celles qui nous ont le plus marquées et elles sont marquantes. Ce faisant, nous délaissons d’autres histoires qui finissent par disparaître. Alors qu’elles sont peut-être aussi marquantes que les autres que nous retenons ou préférons. Qui suis-je pour croire et décider qu’une histoire vaut autant ou plus qu’une autre ?

 

Un fou et un auteur.

 

Franck Unimon, ce samedi 14 aout 2021.

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Moon France Musique

J’ai revu quelqu’un…

Cathédrale d’Amiens, juillet 2021.

                                           J’ai revu quelqu’un….

 

Il y a quelques jours, j’ai revu quelqu’un. Ce n’était pas dans une église. Je l’avais appelé il y a quelques mois. Nous avions discuté.

 

Il ne me connaissait pas.

 

Je lui avais donné mon nom et le prénom de ma mère qu’il aurait dû connaître. Il ne se souvenait pas d’elle.

 

Alors, j’avais sorti d’autres prénoms et d’autres noms du jeu de cartes de ma mémoire. Parmi eux, un certain nombre de carrés d’as. Il connaissait bien ces cartes. C’était bien lui que j’avais rencontré il y a plus de trente ans. J’avais croisé sa mère, aussi. Une petite femme pleine d’autorité qui connaissait ma mère et me saluait.

 

Après quelques minutes, il s’était excusé. Il avait du travail. Je n’avais pas insisté. Mais j’avais été un peu contrarié que ce simple échange lui suffise.

 

Nous nous sommes finalement vus il y a quelques jours. Quand il s’est approché, à petits pas vers moi, nous nous sommes regardés. C’est plus par déduction que nous avons compris qui nous étions. Lui et moi étions détendus. J’étais assis, lui, debout face à moi. Autour de nous, les personnes présentes sont devenues transparentes et silencieuses bien qu’elles aient continué à parler entre elles à voix haute.

 

Lorsqu’il a enlevé son masque anti-Covid, je ne l’ai pas reconnu. Je suis pourtant assez physionomiste. Mais, à part les yeux et le regard peut-être, dans la rue, je serais passé à côté de lui. Il avait le crâne rasé. Avait minci. Une petite moustache taillée. Et portait la marque autour du cou de celles et ceux qui ont été gravement malades et pour lesquels une chirurgie lourde avait été nécessaire. Un cancer était passé par là. J’avais aussi appris qu’il avait été de celles et ceux qui avaient attrapé le Covid cette année, en mars-avril. Il avait été arrêté plusieurs semaines puis avait repris.

 

De lui, j’avais le souvenir d’un homme très assuré, très bon professionnel. Qui savait ce qu’il faisait. C’était ce qui émanait de lui. Même si nous n’avions pas vraiment passé de temps ensemble, il avait été un peu un modèle pour cela.

 

Un jour, il y a plus de trente ans, s’adressant à quelqu’un que je devais connaître il avait dit, très content :

 

« Tu veux voir ma caisse ?! ». A cette époque, tout juste adulte, je n’avais pas le permis. J’étais à cet âge où, avec les premiers salaires, la voiture, les copains et les copines, on sort la nuit et on « profite » de la vie. J’avais tout à apprendre pratiquement.

 

Nous avons repris nos marques en reparlant du passé. Nous avons échangé à nouveau des noms et des prénoms inconnus à notre entourage immédiat. Alors que parmi ces collègues immédiats se trouvaient vraisemblablement des personnes qui le connaissaient intimement depuis des années, maintenant.  Et, moi, le « nouveau », celui qui faisait moins que son âge, j’arrivais avec ça.

 

Lorsque j’ai mentionné la date de notre dernière rencontre, 1989, le collègue avec lequel je venais de terminer une deuxième nuit de travail de suite, un « nouveau » comme moi, mais un petit peu plus ancien dans le service, s’est exclamé :

 

« En 1989, j’avais deux ans ! ».

 

Ma fille a désormais un peu plus que deux ans. Tout à l’heure, avec elle, j’ai de nouveau regardé quelques vidéos de Jacob Desvarieux, l’un des fondateurs du groupe de Zouk Kassav’, décédé il y a quelques jours.

J’en ai parlé dans un de mes articles récents intitulé : Jacob Desvarieux. Dans mon blog, on trouvera d’autres articles relatifs à Kassav’ dans la catégorie Moon France.

 

Sur Youtube, je suis tombé sur cette vidéo de quelques minutes lors de l’enterrement de Jacob Desvarieux. Quatre hommes en costume portent son cercueil et se mettent à zouker sur un de ses  titres : Kavalié O Dam. ( Pour être plus exact : ces quatre hommes dansent le quadrille dans sa version créole)

Ma fille était assise sur mes genoux alors que nous regardions ça. J’ai trouvé ça beau ! ça m’a…touché. Et encore plus parce-que je pouvais regarder ça avec ma fille.  Elle m’a demandé où était Jacob Desvarieux, ou, pourquoi il était dans le cercueil. Je lui ai alors répondu :

« Parce qu’il est mort ».

En regardant cette vidéo, j’aurais aussi bien aimé être le défunt qu’être à la place d’un de ces quatre hommes qui portent le cercueil.  

 

Sur une autre vidéo, un homme interrogé a dit ce que la mort de Desvarieux lui faisait. On aurait dit un pêcheur d’une soixantaine d’années. Il s’est exprimé en Créole. J’ai pris l’initiative de traduire ses propos à ma fille…  jusqu’à ce qu’elle me fasse comprendre que cela l’agaçait. Je lui ai alors demandé en souriant :

« Ah, bon ! Ou Konèt Palé Kréyol ?! » (« Ah, bon, tu sais parler Créole ?! »).

 

Je fais attention à l’usage du Créole avec ma fille. Afin qu’il ne soit pas un geste de colère. Je le parle mal mais je sais ce qu’une langue peut créer en soi de sensible. Et je le réserve à des moments agréables avec elle. Lecture de contes. Quelques formulations.

 

Le décès de Jacob Desvarieux a été une bonne occasion, de plus, de filer la langue créole sur le comptoir de ces instants vécus avec ma fille. Si je le pouvais, je parlerais aussi le Créole réunionnais et haïtien en plus d’autres langues. Dont L’Arabe et le Japonais.

 

J’ai été étonné, en évoquant devant mon collègue masqué certains prénoms et noms d’anciens collègues avec lesquels il avait travaillé directement, qu’il martèle plusieurs fois, ce verdict :

 

« Il est mort ! ».

 

Au point que j’ai fini par lui dire, presque étonné :

 

« Mais, on finit par mourir un jour, de toutes façons ?! ».

 

Il m’a regardé en silence, comme s’il disposait d’un plan secret pour éviter ça. Mais qu’il le gardait pour lui. Ou qu’il était encore trop tôt pour en parler. J’ai alors compris la raison pour laquelle il reculait la date de son départ à la retraite prévu initialement pour cette année.

 

Je ne suis pas fort. Mais je trouve que l’on fait aussi toute une histoire avec la mort. C’est ce que je me suis dit en regardant ces quelques vidéos sur Jacob Desvarieux. J’avais oublié de parler de ses solos de guitares qui, lors des concerts de Kassav’, étaient un passage obligé. Et, personne ne s’en plaignait.

 

Afin de coller à notre époque, j’ai aussi pris le temps de regarder avec ma fille quelques vidéos de Billie Eilish. Ce sera peut-être son futur d’adolescente. Billie Eilish doit aujourd’hui avoir à peu près l’âge que j’avais lorsque j’avais rencontré mon aîné à la Maison de Nanterre, vers le milieu ou à la  fin de mes années d’études d’infirmier. C’était aussi la période où Kassav’ et le Zouk, d’une manière générale, débordaient aux Antilles. 

 

J’ai été un peu gêné par quelques postures et images de la demoiselle Elish. Pour ma fille qui est encore en dessous de l’âge de l’adolescence.

J’ai compris assez facilement ce qui peut expliquer le succès de la jeune femme (Billie Eilish) :

La maitrise de l’image et du son. Certaines provocations et mimiques à connotation sexuelle ou sensuelle ou comment titiller les tétons et les limites. Le style vestimentaire. La voix éraillée et supportée par la technique. L’énergie spécifique à cet « âge » de la vie. Les thèmes interprétés comme artiste et personne plutôt que comme une victime claustrée. Le fait aussi qu’elle chante en Anglais. Dans l’article consacré à Desvarieux et Kassav’, j’ai appris tout à l’heure que des pressions avaient été exercées sur le groupe afin qu’il chante…en Français. Comme La Compagnie Créole. Cette volonté comme ce projet sont pour moi inconcevables. Même si je sais qu’une artiste comme l’Islandaise Björk a aussi dû son succès international à l’usage de l’Anglais ( comparativement à l’artiste Mari Boine); ou que Bob Marley a dû transposer ses idées depuis son argot jamaïcain à travers le garrot d’une langue anglaise plus accessible au grand public, le rythme d’une musique a aussi ses règles et ses conditions pour que ses auteurs et ses interprètes restent en adéquation avec lui !   

Eilish, « native » de la langue anglaise n’a pas eu à subir ce genre de chantage de l’industrie du disque. 

Sur scène, accompagnée de deux ou trois musiciens et de machines dévouées, Eilish se sert de sa voix et de son corps tels des processeurs qui lui obéissent au doigt et à l’œil.

 

Ensuite, Eilish est déja arrivée à ce stade de la célébrité où celle-ci recycle l’enthousiasme du public qui, en grossissant, attire de nouvelles personnes. Comme moi qui, après avoir aperçu un ou deux articles récemment à son sujet, ai décidé de pousser la porte numérique de Youtube afin de me faire une idée. Pourquoi ? Parce-que sur le même journal où figurait un hommage à Desvarieux se trouvait aussi un article sur Eilish et que c’était la deuxième fois en moins de dix jours que dans un journal, je la voyais soit en couverture ou dans les colonnes d’un article.

 

De Billie Eilish ( existe-t’il un rapport avec Billie Holiday ?), à Jacob Desvarieux et Kassav’ en passant par cet aîné de dix ans- et collègue- revu trente ans plus tard, il y a de multiples façons de se rencontrer soi-même. Et de se voir. Je me suis senti un peu malade à la suite de ma rencontre avec cet aîné. Je me suis même demandé si, à son contact chargé, j’avais attrapé le Covid. Non pour son état de santé. Mais pour son état d’esprit.

 

La mort de Jacob Desvarieux ne m’a pas mis dans cet état d’esprit. Pour Billie Eilish, on verra selon la façon dont elle décèdera. J’espère bien-sûr que ce sera le plus tard possible pour elle et que ce sera une assez belle mort.

Une mort à la Amy Winehouse me catastrophe. J’ai l’impression d’être le témoin privilégié et impuissant d’une détresse en direct. Et je n’aime pas ça !  

Pour nous avoir aussi évité ça, à nouveau un très grand merci à Jacob Desvarieux. Comme on dit en Créole, Méci On Pil !

 

Franck Unimon, ce vendredi 13 aout 2021

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Corona Circus

Immunité et amnésie collective

 

Photo prise à Paris, vraisemblablement près de la Place Monge. Photo©Franck.Unimon

Immunité et amnésie collective

 

Pour un retour à une vie normale

 

Cette vidéo est repassée plusieurs fois. Comme bien d’autres passagers, je n’y ai pas fait plus attention que ça. Désormais, dans les trains de banlieue, il y a aussi des écrans. On y voit des images nous présentant, sans le son, les attraits de la région d’île de France et certains événements.

 

On y voyait une jeune femme brune plutôt charmante, seule, portant un maillot et, sur son visage, les couleurs de l’équipe française de Football. Elle nous souriait devant ce qui pouvait faire penser au Stade de France d’avant un match. Cela se terminait par une phrase qui disait à peu près :

 

« Pour revenir à une vie normale, et recommencer à tous nous amuser, vaccinons-nous contre le Covid ».

C’est à ce « clip » que je fais allusion. Il est à nouveau rediffusé depuis quelques jours. Mais je ne saurai dire quand. J’ai pris cette photo ce mercredi 1er septembre 2021 près de la ligne 14. Le clip est bien-sûr rediffusé dans d’autres lieux de transports. Sans doute comme un rappel avant le 15 septembre 2021. Date à partir de laquelle toute personne non vaccinée ou non en cours de vaccination anti-covid risque d’être licenciée, mise à pied, suspendue…. Le clip se termine avec la phrase :  » A chaque vaccination, c’est la vie qui reprend ». Phrase que j’avais oubliée mais dont j’avais retenu le message à ma façon comme on peut le lire dans cet article.

 

Il y avait le même genre de clip pour les festivals de musique. Avec le même message. C’était le début de l’été, peut-être avant le début des grandes vacances. A cette période de l’année, où, traditionnellement et souvent, en France, on aspire particulièrement à vivre à l’extérieur.

 

Maintenant que j’y repense, à peu près deux mois plus tard, cette campagne d’information et de prévention était un slogan. Le public incité à la vaccination anti-Covid était peut-être féminin mais surtout jeune adulte. Dans une moyenne d’âge comprise entre celui où l’on est autorisé à se rendre seul à un stade de foot jusqu’à, disons, 25 ou 26 ans. Cette tranche de la vie où l’on est supposé insouciant, sans enfants et sans charges particulières. Où l’on aime circuler, sortir et consommer et où l’on a, en principe, la possibilité de le faire.

Près des Colonnes de Burren. Photo©Franck.Unimon

 

C’est peut-être aussi pour ces raisons que je ne m’étais pas du tout senti concerné. Cette époque de la vie était pour moi plutôt révolue. Si j’avais été une femme charmante et jeune à une époque, je ne l’étais plus depuis des années. Cela fait des années que plus personne ne m’a invité au restaurant ou proposé d’aller danser en boite de nuit.

 

Il y avait aussi des années que je n’étais allé dans un stade de foot. Et, en plus, je n’étais pas du tout pressé de me faire vacciner contre le Covid.

 

Notre Dame

 

Il y avait eu,  aussi, finalement, à peu près le même genre de publicité pour la cathédrale Notre Dame de Paris. C’était après son incendie- en avril 2019- qui avait beaucoup ému. Et qui avait été très médiatisé de par le monde quelques années plus tôt. Pour des appels à dons afin de permettre sa reconstruction.

 

 

Je me rappelle d’une affiche sur un mur avant d’aller prendre la ligne 12 du métro en partant pour le travail. Cette grande affiche montrait un jeune d’une vingtaine d’années avec cette phrase :

 

« Parce-que c’est Notre Dame ».

 

Là aussi, je ne m’étais pas senti concerné. Je n’avais jamais fait que passer devant Notre Dame et je ne me rappelle pas y être entré une seule fois avant son incendie.

 

Depuis le 12 juillet 2021, je le répète comme je bute contre cette information, la campagne de vaccination contre le Covid m’a assez brutalement rattrapé. Les mesures décidées par le gouvernement ont organisé une sorte de parcours fléché directif vers les centres de vaccination anti-Covid et l’acceptation du passe sanitaire numérisé. Le passe sanitaire n’est autre que la version améliorée,  quelque peu totalitaire, de ces attestations de déplacement provisoire que nous devions remplir à chaque fois, sur un formulaire papier. Lorsque nous sortions de chez nous à partir du premier confinement de mars 2020. L’année dernière. Ce genre d’attestation à remplir et à présenter était une Première, pour nous, Français, nés après la Seconde Guerre Mondiale. Pour nous, de telles mesures de restriction faisaient plutôt partie des manuels d’histoire.

J’avais gardé quelques uns de ces formulaires. Je crois qu’il s’agit de la première version papier ou de l’une des toutes premières versions papier d’attestation de déplacement que nous avions à remplir lors du premier confinement en mars 2020. L’année dernière, j’en avais souvent plusieurs exemplaires vierges sur moi.

 

 

 

Avec le passe sanitaire, nous avons franchi d’un seul coup plusieurs paliers supplémentaires dans l’auto-surveillance et l’autojustification de nos déplacements. Nous avons accepté un peu plus ou un peu mieux de nous retrouver derrière certains verrous.

 

 

Seuil psychologique

 

 

Cette obligation indirecte, mais concrète, de la vaccination anti-Covid et de l’acceptation du passe sanitaire m’a amené devant mon seuil psychologique. Nous avons tous un seuil psychologique à partir duquel, chacune et chacun, nous devenons plus ou moins sidérés, nous fuyons, nous résistons, nous piétinons ou remettons en cause ce que l’on nous propose ou ce que l’on tente de nous imposer.

 

Dernièrement, j’ai écrit que mon refus pour l’instant de la vaccination anti-Covid et du passe sanitaire obligatoire (puisque les deux ont été menottés ensemble par notre gouvernement) a fait de moi l’équivalent d’un aborigène exclu de la civilisation des spectateurs et des consommateurs dont je faisais partie jusque là. ( Paris sans passe : Atterrissage ethnique), un article écrit ce 11 aout 2021.

Gare St Lazare. Photo©Franck.Unimon

 

 

Avoir mauvaise conscience

 

 

Je vais me reprendre à ce sujet. J’ai pu avoir mauvaise conscience lors du mouvement des gilets jaunes. Leurs manifestations persistantes, chaque week-end, ont pu durer plusieurs mois sans que je ne participe à aucune d’entre-elles. Alors que je les approuvais. Même si, par ailleurs, certaines personnalités et certains agissements ou dérapages m’ont laissé perplexe. Et, Il avait fallu qu’en sortant du travail, je tombe fortuitement sur celle qui allait être- à ce jour- la dernière manifestation des gilets jaunes avant le premier confinement de mars 2020 pour que j’assiste un peu, malgré moi, en  direct, à l’événement. Et pour y participer un peu à ma façon en restant quelques minutes et en prenant des photos.

Sans cette circonstance imprévue, j’avais toujours eu une bonne ou une mauvaise raison pour me tenir éloigné du mouvement des gilets jaunes. Ma méfiance et ma réserve envers les mouvements de foule, et pour la façon dont ils peuvent être récupérés et utilisés. Pour ne parler que de ça. Raisons pour lesquelles, par exemple, je n’avais pas participé en janvier 2015 à la marche Je suis Charlie après les attentats. Je savais qu’il y aurait beaucoup de monde à cette marche. Et puis, pour moi, « être un Charlie » devait être un acte durable plutôt qu’un acte « cutané » : une réaction épidermique à très court terme non suivie d’un engagement sur la durée.

Même si, bien-sûr, cette manifestation spontanée après les attentats était nécessaire et qu’elle était aussi constituée de personnes qui sont restées des « Charlie » depuis.

Pour moi, « être un Charlie » a consisté, après les attentats, plutôt qu’à le dire et à le montrer lors de cette marche d’après les attentats, à me mettre à acheter chaque semaine, voire à m’abonner  à cet hebdomadaire. Et, six ans plus tard,  alors même que depuis plusieurs semaines, Charlie raille et caricature lourdement les personnes comme moi qui se refusent à la vaccination anti-Covid, je n’en continue pas moins de l’acheter et de le parcourir. Même si sur certains sujets auparavant, j’avais pu être en désaccord avec quelques uns de leurs points de vue.

Manifestation des gilets jaunes, ce 14 mars 2020, quelques jours avant le premier confinement de mars 2020. Photo©Franck.Unimon

 

Mais envers le mouvement des gilets jaunes et d’autres mouvements sociaux qui les ont précédés, et par lesquels j’ai pu, aurais pu ou aurais dû me sentir concerné, j’étais resté spectateur. J’avais perpétué ma vie de spectateur, de commentateur et de consommateur. Alors que ces personnes qui manifestaient, gilets jaunes ou autres, elles, étaient alors arrivées à ce seuil psychologique que je crois connaitre actuellement devant cette vaccination anti-Covid et ce passe sanitaire.

 

 

 

Manifestation des gilets jaunes, ce 14 mars 2020, quelques jours avant le premier confinement de mars 2020. Photo©Franck.Unimon

 

 

L’être humain est fait de paradoxes

L’attestation de déplacement dérogatoire dans sa version papier telle qu’elle a pu évoluer ensuite. En bas à droite, on peut remarquer l’invitation à télécharger un QR Code. On en était, alors, encore, à une situation optionnelle. J’ai oublié quand ce genre de formulaire a commencé à apparaitre. Probablement après juin 2020.

 

Photo prise en novembre 2020 à la gare de Lyon. Mais, si je me rappelle bien, ce genre d’invitation sous cette forme, à télécharger l’application Tousanti-Covid sur notre téléphone portable, existait déja plusieurs mois auparavant dans d’autres gares parisiennes.

 

 

On peut toutefois être spectateur, consommateur et  militant, résistant ou engagé. C’est aussi là où je tiens à me reprendre. L’être humain est fait de tant de paradoxes. Des paradoxes que l’informatisation et la modélisation de nos vies cherchent et parviennent assez à refouler jusqu’au moment où survient ce seuil psychologique, cette limite qui est notre véritable identité.

 

Au Jardin des Tuileries. Photo©Franck.Unimon

 

 

Par exemple, je crois que parmi les personnes aujourd’hui pro-vaccin anti Covid, il s’en trouve un certain nombre qui, avant l’arrivée des vaccins anti-Covid, avaient pris quelques libertés avec les mesures restrictives décidées par le gouvernement. Que ce soit pour le nombre de kilomètres autorisé hors de chez soi. Pour les motifs de déplacement hors de chez soi. Pour le fait de se retrouver en compagnie de plus de personnes qu’il ne l’était autorisé par le gouvernement pour lutter contre la pandémie du Covid. Mais aussi pour le respect de certaines règles de distanciation sociale. Il doit bien y avoir un certain nombre de personnes, qui, bien avant leur vaccination contre le Covid, avaient déja pris dans leurs bras des proches ou des collègues ; ou s’étaient embrassées- ou plus- en dépit des mesures préconisées de distanciation sociale. Et, c’est aussi parmi ces personnes aujourd’hui que l’on trouvera les plus grands critiques envers les réticents à la vaccination anti-Covid, aujourd’hui perçus comme celles et ceux qui emmerdent tout le monde et qui retardent le retour à la « vie normale ».

 

Pour l’instant, je n’ai pas retrouvé la date de cette photo. Mais j’opterais pour dire que je l’ai prise l’année dernière, en 2020. Entre juin et décembre 2020.

 

Immunité collective

L’année dernière, entre mars 2020 et juin 2020, je croyais que la pandémie du Covid serait passagère. Je croyais à un retour à « notre vie normale ». Même si je m’attendais à ce que, de plus en plus, les masques anti-Covid ou de « protection respiratoire », fassent désormais partie de notre culture. Même si je pensais, paradoxalement, que la pandémie du Covid allait contribuer à changer notre monde.

Hé bien, maintenant, je vais écrire que, même si nous parvenons à une immunité collective, telle qu’elle nous est louée afin de permettre la sortie de cette pandémie, je ne crois pas à notre retour «  à la vie normale ». A notre vie « d’avant ». Je n’y crois pas. Ce n’est pas pour cette raison, au départ, que je rechigne à me faire vacciner contre le Covid. Mais, pendant que j’aborde ce sujet de la « responsabilité » supposée des anti-vaccins dans la longévité de la pandémie, je me dis qu’il faut aussi aller au delà et aborder ce sujet au passage.

 

 

 

Très certainement que beaucoup de personnes, en vacances ou non, mais vaccinées, croient encore qu’une fois que tout le monde sera vacciné contre le Covid, que notre vie deviendra ou redeviendra meilleure. Moi, je trouve que les événements nous démontrent déja le contraire. Par exemple, je n’oublie pas que les manifestations des gilets jaunes qui avaient lieu chaque semaine depuis des mois, ont dû s’arrêter avec le premier confinement décidé par notre gouvernement et débuté mi-mars 2020 en raison de la pandémie du Covid. Cette coïncidence, entre la priorité sanitaire, indiscutable, donnée à la pandémie Covid, et, en même temps, l’interdiction des rassemblements et des manifestations des gilets jaunes m’a toujours dérangé. Car cette coïncidence a aussi été bien commode, trop commode, pour permettre à notre gouvernement de se débarrasser facilement du mouvement des gilets jaunes.

Depuis, le gouvernement a aussi obtenu du plus grand nombre dans l’hexagone, volontaire ou contraint, de se faire vacciner contre le Covid. Et d’accepter le passe sanitaire. A partir de là, le gouvernement actuel et celui qui lui succèdera (car j’ai beaucoup de mal à imaginer que le Président Macron puisse être réélu/ et je ne vois pas « la fille de son père » se faire élire. Je crois qu’elle a épuisé tous ses jokers. Mais, bien entendu, je peux me tromper)  n’aura de cesse de nous faire admettre encore plus de contraintes. Elle est là, notre amnésie collective. Dans le fait d’oublier de plus en plus tout ce que nous avons accepté depuis des années et que nous aurions dû refuser. Bien avant la pandémie du Covid. Laquelle pandémie n’a fait que montrer davantage comme nous pouvons être dociles. Après ça, comme dans un restaurant ou dans un magasin, un gouvernement (pas seulement celui de Macron) mais aussi des entreprises ou toutes sortes d’idéologues plus ou moins bienveillants n’ont plus qu’à consulter le menu,  sonder, passer commande et se ( faire) servir.

Pour cet article, j’ai d’abord utilisé des photos que j’avais prises entre mars et juin 2020. Et d’autres que j’avais prises par la suite. Principalement, entre juin et décembre 2020. On pourra retrouver quelques unes de ces photos dans des diaporamas-panoramas « rangés » dans la catégorie Corona Circus de ce blog. Avec un premier diaporama-panorama qui « couvre » la période Mars-avril 2020 ( Panorama 18 mars-19 avril 2020 ). On pourra lire mes premières impressions concernant la pandémie du Covid avant qu’elle ne soit officialisée en mars 2020 ici Coronavirus, un article que j’avais écrit le 24 février 2020. 

 

 

Cet article écrit en plein mois d’aout peut faire l’effet d’un très grand coup de fouet mortifère. Ce n’est pourtant pas son but. Soit un paradoxe de plus, sans aucun doute. Comme rédigé plus haut, on peut être consommateur, spectateur et, par ailleurs, en certaines circonstances et à d’autres moments, être militant, résistant, engagé. Cela peut être par le biais de l’humour, de la poésie, de l’art en général. Ou dans le simple fait de porter et de prêter attention à quelqu’un d’autre que soi à un moment où elle ou il en a besoin ou peut en avoir en besoin. Il existe bien des façons différentes- et persistantes- de faire primer sa conscience et son humanité avant tout. Y compris malgré soi. 

 

Je viens de m’apercevoir que cet article est le 300 ème que j’ai écrit depuis la création de mon blog, il y a deux ou trois ans. Je me devais donc de particulièrement le soigner. C’est donc pour cette raison qu’entre sa première version cette nuit, vers une heure du matin, et ce matin un peu avant midi, je l’ai un peu complétée et modifiée. 

Franck Unimon, ce jeudi 12 aout 2021.

 

 

 

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La pandémie du Covid dans les régions d’Outre-mer

 

 

La pandémie du Covid dans les régions d’Outre-Mer

 

Echanger des points de vue avec des amis comporte des risques. Les disputes et les ruptures font partie des risques. Mais il en est un autre peut-être beaucoup plus grand.

Celui qui consiste à se croire très intelligent en leur compagnie. Le nombre de fois où l’on se sent autorisé à s’imaginer particulièrement perspicace ne se compte pas avec nos amis. Puisque, généralement, le plus souvent, ils pensent comme nous. Lorsque cela n’est plus possible, certains quittent ce statut d’amis. Soit de leur propre initiative soit de la nôtre.

 

Je viens de connaître un de ces moments où, à nouveau, je me suis senti pousser une intelligence particulière. Je n’avais pas prévu ça. Comme je n’avais pas prévu de l’écrire dans un article ce matin. Ce matin, j’avais d’autres ambitions que de « paraître » dans un article. Mais l’échange que je viens d’avoir par sms avec mon ami Raguse en a décidé autrement. Pour le pire ou le meilleur. Avec lui ou avec d’autres.

 

Raguse et la pandémie aux Antilles

 

Tout à l’heure, mon ami Raguse m’a sollicité pour avoir mon avis concernant l’essor de la pandémie aux Antilles. Depuis quelques jours, dans les médias, il se parle de plus en plus du confinement strict et du couvre-feu décidés récemment par le gouvernement aux Antilles. Du fait que les touristes qui s’y trouvent sont encouragés à rentrer en France.

 

On parle aussi du faible taux de vaccination anti-Covid là-bas. De la défiance d’une grande partie de la population envers les vaccins anti-Covid. Tandis qu’en France, on doit maintenant approcher les plus de 60 % de personnes vaccinées contre le Covid, dans les régions Outre-mer telles que les Antilles où la Réunion, ce taux tombe à environ 20 %.

Alors que le variant Delta du Covid fait de plus en plus parler de lui et couche de plus en plus de monde dans ces régions et ailleurs. Aux Antilles, on parle de services hospitaliers surchargés, de renforts en personnels soignants ( mais aussi de renforts policiers ) venus de métropole. Donc, d’une catastrophe sanitaire en cours sous les tropiques. Les « tropiques » sont habituellement plutôt synonymes de paradis, d’évasion et de détente. Là, ils deviendraient plutôt synonymes de mouroirs et de mouchoirs.

 

Je l’ai déjà écrit : je suis bien-sûr embarrassé devant ces chiffres de « cas de Covid » en augmentation. Que ce soit aux Antilles où j’ai de la famille, à la Réunion, mais aussi en France. Mon propre frère a prévu de se rendre en Guadeloupe avec sa compagne et leurs deux enfants. Et, il y a quelques jours, bien que lui et sa compagne soient vaccinés et aient prévu de passer deux tests PCR, un quarante huit heures avant leur vol, et un autre le jour-même, afin d’augmenter leurs chances, mon frère ne savait pas s’ils pourraient décoller pour la Guadeloupe la semaine prochaine.

 

Cela, c’était avant que l’on apprenne que les touristes étaient maintenant incités à quitter les Antilles. Partir des Antilles serait plus « simple » pour certains touristes qui y sont que pour d’autres à ce que j’ai lu. La compagnie Air France serait plus facilement joignable et  accommodante. La compagnie Air Caraïbes, aux billets d’avions moins chers, ne répondrait pas.

 

Le journal  » Le Parisien » de ce mercredi 11 aout 2021.

 

Mon ami Raguse m’a posé tout à l’heure en guise de bonjour (il ne m’a même pas dit bonjour) la question suivante que beaucoup d’autres personnes se posent peut-être :

 

« Je comprends bien la défiance des antillais vis à vis de l’Etat français mais l’hécatombe actuelle en Guadeloupe et Martinique pose la question de la vaccination…et ses conséquences bénéfiques sur le nombre de victimes….Qu’en penses-tu ? Bonne journée ! Bizz ».

 

Je sortais de ma douche lorsque j’ai lu ça après ma deuxième nuit de travail. Nuit de travail dont je suis revenu assez poussivement tout à l’heure en pédalant sur mon vélo. J’ai même croisé un « vélo Brompton » tout fringant qui m’a allumé alors que je me rapprochais de la gare de St Lazare.

 

Mais en lisant ce sms de mon ami Raguse, tout à l’heure, mon Q.I n’a fait qu’un tour. D’abord, sa question amenait entre nous une nouvelle discussion parmi d’autres. Ensuite, mes origines antillaises et mon statut de « non vacciné » m’ont attribué le rôle du candidat idéal pour en débattre avec lui. Impossible pour moi de me défiler.

 

J’ai d’abord répondu :

 

« Tu as peut-être raison pour la vaccination. Mais nous ne sommes pas à leur place. La Guadeloupe, c’est une île qui se trouve à des milliers de kilomètres de l’hexagone. Et où l’on perçoit donc les événements et la vie depuis un autre point de vue. Et puis, la France a un terrible passif avec, au moins, la Guadeloupe et la Martinique : Le chlordécone.

Lorsque tu as vécu ça, cette horreur sanitaire, comment peux-tu faire confiance à la France ? Pareil pour la Polynésie et les essais nucléaires aux conséquences sanitaires non véritablement reconnues par la France. Comment, après ça, réussir à faire confiance à la France ? ».

 

Raguse a alors ajouté :

 

« Oui, je suis d’accord. C’est pour ça que je parlais de leur légitime défiance vis-à-vis de l’Etat français…. ».

 

Alors, je ne sais pas ce qui m’a pris. C’est peut-être l’effet de la fatigue ou mon Q.I inversé qui m’ont désinhibé peut-être pour le pire. Je me suis alors mis à écrire :

 

« Il est très facile depuis notre regard ethno-centré et nombriliste de juger les autres. Que ce soit les autres qui sont aux Antilles ou dans d’autres régions du monde. Mais t’écrire ça ne m’empêche pas de « regarder » le décompte et l’essor de la pandémie aux Antilles et en Polynésie. Cependant, ce qui me dérange aussi, c’est ce business autour des vaccins :

S’il y a peu de gens vaccinés aux Antilles, ça veut aussi dire qu’il y a là-bas un marché à conquérir. Je n’arrive pas à savoir ce qui est le pire. Et, c’est encore plus inquiétant d’être aujourd’hui incapable de savoir ce qui est le pire :

 

Penser, comme je le fais, que les vaccins anti-Covid pourraient être une nouvelle espèce de produits de consommation envers lesquels nous allons développer une dépendance. Comme envers nos téléphones portables et nos ordinateurs et internet. Ils (les vaccins anti-Covid) seraient donc les produits de consommation parfaits. Indispensables et salvateurs mais à durée limitée. On en changerait tous les ans ou tous les six mois en prenant un nouveau forfait. Comme avec un nouveau téléphone portable de plus en plus sophistiqué chaque année.

 

Ou, le pire est-il que ce projet soit déjà l’avenir pour au moins une ou plusieurs entreprises?

Ce matin, lorsque je suis optimiste, je me dis que la pandémie du Covid va durer trois ou quatre ans. Puis, je me dis que je me leurre. Et, qu’elle va plutôt durer une cinquantaine d’années ou plus. Comme la grippe.

Lorsque l’on voit tout ce que nous avons perdu en libertés (ne serait-ce que de déplacement) depuis dix huit mois, cela fait très peur pour la suite. D’autant que le Covid bouffe d’abord en priorité les plus âgés, donc les représentants et la mémoire d’un autre monde. D’une autre façon de vivre. Mais dans dix à vingt ans, celles et ceux qui naitront ne connaitront rien de cette vie sans Covid que nous aurons connue. Et, pour le plus grand nombre d’entre eux, ça sera normal de vivre avec ces vaccins peut-être devenus mensuels ou quotidiens contre toute sortes de maladies dangereuses. Peut-être même que la durée de vie moyenne de l’humanité aura-t’elle diminué pratiquement de moitié. Le monde sera alors peuplé de jeunes travailleurs et de jeunes consommateurs dynamiques. Ce qui soutiendra l’économie de marché…tu m’as interrogé. Je te réponds spontanément sans me censurer après deux nuits de travail. Je t’embrasse ».

 

 

Un délire de plus de Franck Unimon, ce jeudi 12 aout 2021. Avec le concours involontaire de l’ami Raguse  qui n’est peut-être qu’un prétexte ou mon invention afin de pouvoir écrire n’importe quoi.

 

 

 

 

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Vélo Taffe : Certains vélos sont faits pour rouler

 

Photo prise début aout 2021.

 

                            Vélo Taffe : Certains vélos sont faits pour rouler

 

J’ai travaillé cette nuit. Ce matin, pour retourner à la gare, comme je le fais depuis quelques mois, j’ai pris mon vélo pliant. Je ne suis toujours pas vacciné.

 

Je suis bien-sûr embarrassé de savoir que dans des pays pauvres, des gens meurent du Covid faute de ne pas pouvoir bénéficier de vaccins anti-Covid comme nous en avons à disposition en France, pays qui fait encore partie des pays riches.

Journal « L’Humanité » de ce mercredi 11 aout 2021.

 

Je suis bien-sûr embarrassé par la montée inquiétante du nombre de cas Covid en Guadeloupe, en Martinique ou à la Réunion. Les média, il y a quelques jours, relevaient une réticence ou un refus de la vaccination anti-Covid en Guadeloupe, en Martinique et à la Réunion.

 

J’ai appris le « durcissement » des mesures de confinement dans ces régions d’Outre-mer dont je suis plusieurs fois originaire. Je me dis qu’une moindre application locale des gestes barrières a sans doute permis cette extension de la pandémie. Mais le tourisme aussi : il y était encore permis assez facilement il y a quelques mois.

 

Je ne conteste pas les chiffres du Covid dans le monde.

 

Ce matin, pour la première fois, je me suis demandé si le déni de la pandémie- et de sa gravité- par certains pouvait avoir une relation avec une mouvance comme celle des « adeptes » de Trump, le précédent Président des Etats-Unis. Soit une mouvance émanant d’un homme Puissant de par son ancien poste de Président de la toujours Première Puissance Mondiale mais aussi de par sa richesse en tant qu’homme d’affaires.  

 

C’est ce titre dans le New York Times que j’ai acheté tout à l’heure qui m’a donné cette idée :

No bottom in sight for Covid denial écrit par Paul Krugman, une personne que je ne connais pas.

« New York Times » de ce mercredi 11 aout 2021.

 

La traduction approximative de ce titre pourrait être : Le déni du Covid est un puits sans fond ou sans limites.

 

Une façon de dire que celles et ceux qui sont dans le déni du Covid, et de sa gravité, trouveront toujours des raisons et des façons de s’opposer aux arguments qu’on leur donnera pour les convaincre de la réalité et de la gravité de cette pandémie. Une sorte d’hémorragie qu’aucun anticoagulant de ce monde ne pourra jamais arrêter. 

Le  » Charlie Hebdo » de ce mercredi 11 aout 2021.

 

J’ai entendu une infectiologue affirmer qu’avec le variant Delta du Coronavirus qui est en train de prendre ses appartements en France que personne, cette fois-ci, ne pourrait échapper à cette quatrième vague de la pandémie :

 

Selon les propos de cette experte, soit on attraperait le Covid. Soit on pourrait s’en sortir en étant vacciné avec Pfizer, Moderna, Astrazeneca, Johnson & Johnson. Nous désignons ces vaccins anti-Covid par les noms des laboratoires qui les fabriquent et/ou les commercialisent.

 

Laboratoires et noms qu’elle n’a pas forcément cités dans son intervention mais que, désormais, tout le monde « connaît » maintenant en France, je pense. Une pandémie, la maladie et la mort font partie des meilleures publicités qui soient. Et, cela, bien avant cette pandémie du Covid.

 

Avant de passer à la suite : Je ne me sens aucune affinité ou proximité avec une personnalité ou un personnage comme Trump, le précédent Président des Etats-Unis. 

Maintenant que c’est écrit

Hier, j’ai effectué ma première sortie sans passe sanitaire. J’en parle dans un autre article.( Paris sans passe : Atterrissage ethnique)

 

Après avoir écrit ça, on pourrait se demander pourquoi je persiste à ne pas me faire vacciner contre le Covid. Cette nuit, ma collègue, vaccinée avec Pfizer, m’a rappelé les embolies constatées lors des premières vaccinations avec l’Astrazeneca au début de cette année 2021.

 

Bien-sûr, il y a pour moi, une inquiétude concernant certains effets indésirables assez immédiats et plutôt graves. Mais, aussi, envers des effets indésirables aussi graves, et encore inconnus- et peut-être uniquement imaginaires– à ce jour, plus tard.

 

Foncièrement, je ne fais que deux choses, me semble-t’il :

 

Douter et essayer de gagner du temps.

 

Faire la Roue

 

Peut-être que faire la roue me permet de continuer de douter en gagnant du temps.

 

Pourtant, je ne doute pas de la pandémie du Covid. Ni de sa gravité possible.

 

Par contre, je doute des vaccins anti-Covid actuels. Pour moi, actuellement, le risque (leurs effets secondaires) à accepter avec ces vaccins que l’on nous propose- et que l’on nous impose- m’apparaît à tort ou à raison plus grand que leur fameux « bénéfice » que l’on nous assure.

 

En Anglais, je pourrais dire : « I Don’t buy it ! ». En Créole : «  An Pa Ka Pran Sa ! ». Dans ces conditions de doute, aujourd’hui, je ne suis pas preneur du risque que l’on me « demande » ou que l’on veut « m’imposer » de prendre avec les vaccins anti-Covid actuels.

 

On dira d’une personne comme moi qu’elle ne sait pas ce qu’elle veut. Qu’elle est illogique, conne ou irresponsable. Ou irrationnelle. Je ne peux pas contester totalement cette perception. C’est celle des autres. Elle ne m’appartient pas.

 » Le Canard Enchainé » de ce mercredi 11 aout 2021.

 

 

La roue a sa propre volonté. Une fois lancée, elle nous entraîne avec le moindre effort. Une fois portée par elle, on pourrait mourir, être blessé, être pris d’un malaise, ou sain et sauf  et continuer d’avancer encore sur plusieurs mètres avant de commencer à le réaliser. Sauf, bien-sûr, si l’on est mort ou que l’on perd conscience.  

 

Il n’y a rien à comprendre dans ce qui fait le mouvement d’une roue, d’une pensée ou d’une intuition. Soit on l’admet, soit on fait corps avec elle, soit on la rejette ou l’on se heurte à elle. La roue a ses rythmes, ses cycles. On peut la trouver suicidaire. On peut comparer la roue à la roulette russe. ça peut être vrai. Ça peut aussi être faux.  C’est aussi par elle que l’on arrive à certains endroits et à certaines décisions qui nous sauvent et que la science n’a pas prévu et ne peut pas prévoir. La science, si elle aide, sauve, soigne et peut aiguiller, n’est pas la propriétaire et la maitresse exclusive de toutes les trajectoires. Un être humain, sur un vélo, n’ira jamais aussi droit que n’a pas pu le calculer la science afin de parvenir à une certaine destination.

 

Cependant, faire corps avec la roue ne signifie pas se perdre en elle ou s’y enfermer définitivement. En faisant corps avec la roue, on peut vivre et réaliser des actes extraordinaires et inconcevables pour qui pense et marche au pas. Mais se confondre avec la roue, au point de ne plus être capable de faire la différence entre elle et soi, c’est se consigner dans la folie, le suicide ou de la maladie.

 

Avec le réchauffement climatique, l’invasion de l’Afghanistan par les Talibans, les troubles en Ethiopie, la pandémie du Covid, le durcissement du confinement en Martinique et en Guadeloupe, le couvre-feu en Polynésie française, et le meurtre du père Olivier Maire, l’arrivée du Footballeur Lionel Messi dans l’équipe du Paris St Germain comptent parmi les principales Unes de ce mercredi 11 aout 2021.

 

Pas de logique forcément

 

Il n’y a pas de logique, forcément, dans le fait que, ce matin, j’ai décidé d’attendre ce cycliste que j’avais d’abord très facilement dépassé. Pour lui parler et l’interroger. Et, bien-sûr, rien ne me prédisposait en particulier à cette rencontre. Rien non plus ne garantissait qu’il accepte de prendre le temps de discuter avec moi. Certains cyclistes sont très fermés, assez condescendants ou, plus simplement, pressés.

 

En partant de mon travail ce matin, j’ignorais que j’allais le rencontrer. Et, si j’avais pédalé à une certaine allure ou décidé de prendre un autre parcours pour me rendre à la gare, nous ne nous serions pas croisés.

 

Il avançait sur un de ces vélos mécaniques et pliants de la marque Brompton que j’ai déjà évoqués :

 

« Certains vélos sont faits pour rouler. Le mien est fait pour pédaler ».

 

Même s’il avançait vraiment doucement, ou peut-être parce qu’il avançait vraiment plus doucement que tous les autres usagers de cette marque de vélo que j’ai pu croiser, il m’a pris l’envie de lui parler.

 

Contrairement à la plupart des cyclistes que je rencontre, quelle que soit leur marque et leur type de vélo, il portait un masque noir anti-pollution. Et peut-être anti-Covid. Et, son vélo, à l’inverse de la majorité des vélos Brompton que j’ai pu croiser, avait un guidon en T.

 

Il m’a très vite appris qu’il avait la version sportive. A la fois la plus légère et la plus chère. Il se sentait bien avec ce type de guidon et avait déjà parcouru cinquante kilomètres avec. Il se sentait tellement bien dessus que, pour tous ses déplacements, il avait désormais délaissé son VTC classique  à sept vitesses.

Il a reconnu qu’il fallait mettre le prix pour l’acheter. Mais que l’effort financier se justifiait. Il a acquiescé lorsque je lui ai sorti ma formule :

 

« Certains vélos sont faits pour pédaler. Celui-ci est fait pour rouler ».

 

Il avait fait le choix de n’avoir que deux vitesses. Au lieu des six recommandées. Pour alléger davantage son vélo qui devait pourtant être bien plus léger que le mien au poids déjà confortable (12 kilos).

 

Puis, il m’a dit qu’il était étonné par la très grande réactivité de ces vélos. J’ai pu en témoigner pour en avoir fait plusieurs fois l’expérience.

 

Après un à deux kilomètres de discussion et de promenade tranquille ensemble, il m’a prévenu qu’il allait tourner à droite après l’hôtel Le Lutétia. Je l’ai salué et l’ai remercié. Nous nous sommes souhaités une bonne journée.

 

Certains vélos sont faits pour rouler. Sans se poser de questions. Un de mes anciens cousins, du côté de ma mère, Marcel Lollia, était surnommé Vélo. Je ne l’ai jamais rencontré. J’étais ado lorsqu’il est décédé.

 

Vélo n’était pas un cycliste. C’était un joueur de Gwo-Ka. Une référence. Son nom ne dira rien à beaucoup de personnes en France et dans le monde. Y compris parmi beaucoup de mes amis et de mes connaissances, passées, présentes et futures.

 

Sa vie n’a pas du tout été linéaire. Elle n’a rien à voir avec ma propre vie. La campagne, la musique apprise sûrement en autodidacte, peu lettré, la rue, l’alcool, les nuits blanches, d’abord la mauvaise réputation, puis la reconnaissance, la maladie,  la mort dans la pauvreté avant la soixantaine. Tout ce que je fuis comme beaucoup de personnes.

 

Mais son nom et son histoire sont restés. Et, plusieurs années après sa mort, il continue d’inspirer. Au contraire de la majorité d’entre nous qui, devant la roue, estiment qu’elle est juste là pour avancer. Et, rien d’autre. Une roue, c’est fait pour rouler.

 

 

Franck Unimon, ce mercredi 11 aout 2021.

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Paris sans passe : Atterrissage ethnique

Photo prise à Paris, ce mardi 10 aout 2021.

Paris sans passe : Atterrissage ethnique

 

Atterrissage « ethnique »

 

 

Ce mardi 1O aout 2021 a été ma première sortie sur Paris depuis l’instauration du passe sanitaire. Mon atterrissage a eu un caractère « ethnique ».  Je me suis senti tel un aborigène exclu d’une certaine civilisation :

 

Celle des spectateurs et des consommateurs.

Oeuvre actuellement en cours à Chatelet les Halles de l’artiste Hopare. Photo prise ce mardi 10 aout 2021.

 

Et cette civilisation, pour continuer d’exister, me marcherait spontanément sur la figure sans faire attention mais aussi en toute ignorance.

 

« Cela ne tient qu’à toi ! » ou «  C’est toi qui l’as choisi, ne te plains pas ! » mais aussi, « Ton comportement est délirant ! » pourraient être quelques unes des voix  disponibles afin de commenter ma séparation d’avec la vie normale.

 

Mais aussi celle-ci :

 

« On dirait que tu prends du plaisir dans cette situation ! ».

 

Je ne prends pas de plaisir à cette situation. Même si les nouvelles contraintes qu’elle m’inflige ou qu’elle m’apporte vont m’obliger à faire le tri. A renoncer. Et aussi à me montrer créatif.

Une autre oeuvre de l’artiste Hopare. C’était en Mai 2019 lors d’une journée portes ouvertes d’ateliers d’artistes à Argenteuil. C’était avant la Pandémie. Photo prise vers le 25 Mai 2019.

 

Il y a encore quelques semaines, je faisais encore partie de cette civilisation. Je préfèrerais continuer à me mouler dans le mouvement général comme je l’ai toujours fait dans les grandes lignes. Je n’ai pas un palmarès très impressionnant en tant que militant. Et encore moins une activité underground que je pourrais proposer à la vente, à mon avantage, à une maison d’édition ou à une galerie d’art.

 

Un délire « normal »

 

Quant à mon « délire »….je le considère comme une réaction tout à fait normale vu ce que nous vivons depuis dix huit mois, maintenant. Parce-que, depuis dix huit mois et la déclaration officielle de la pandémie du Covid, ce que nous vivons tous est délirant. Donc, quoi de plus normal que de délirer dans une situation délirante. Les gestes barrières ci-dessous ne sont pas délirants pour moi. Je les applique– voire les rappelle– du mieux que je le peux depuis le début de leur « prescription« . Ce que je trouve délirant, c’est le climat voire toute cette culture de pensées et de certitudes contradictoires et antagonistes qui peuvent se développer autour de cet événement qu’est la pandémie du Covid. Mais aussi de voir comme un « simple » virus a suffi depuis dix huit mois à nous aliéner de plus en plus, nous les êtres si « modernes » et si « libres »

Photo prise à Paris ce mardi 10 aout 2021.

 

 

Malgré cela, le plus inquiétant pour moi serait de rencontrer quelqu’un qui m’affirmerait qu’elle ou qu’il se sent comme un festivalier en plein carnaval dans toute cette ambiance qui nous aspire le cerveau comme un tirebouchon peut extraire le bouchon de liège d’une bouteille de vin. Le pop à l’ouverture ne garantit pas que l’on conservera toute sa cervelle même si le goût et le trou sont divins.

 

Sauf qu’il y a maintenant, depuis l’établissement par notre gouvernement du passe sanitaire, trois grandes tentes qui parsèment le pays ainsi que les territoires français à l’extérieur de l’hexagone :

 

Celles où le délire consiste à penser que les vaccins actuels contre le Covid, tels qu’ils ont été conçus, leur donne une immunité totale ou parfaite.

Et, celles où des personnes comme moi ne font pas suffisamment confiance aux vaccins actuels. Qui pensent que ces vaccins offrent une protection limitée. Et que cette protection, ensuite, se paiera peut-être  au prix fort avec des conséquences sur la santé de celles et ceux qui auront choisi de les adopter.

 

Il y a une troisième tente où l’on entre encore sans QR Code, sans PCR et sans test antigénique préalables. On y  trouve des vaccinés et des non-vaccinés qui s’acceptent et comprennent les raisons et les choix des autres. Même s’ils sont différents et, a priori, opposés.

Photo prise à Paris ce mardi 10 aout 2021.

 

 

Néanmoins, pour moi, depuis dix huit mois, tout le monde délire avec le Covid.

Fièvre ou pas fièvre. Réa ou pas.

 

Et celle ou celui qui affirmera avoir toujours, depuis le début, eu la même lucidité et le même calme est une personne qui se ment ou qui raconte des histoires. Peu importe sa fonction.

 

Seulement, maintenant, surtout depuis le 12 juillet 2021 et les annonces du gouvernement,  je fais partie de cette minorité qui délire d’une façon « dissonante » par rapport à la majorité. Or, le nombre est dominant et l’emporte même en démocratie.

Photo prise à Paris ce mardi 10 aout 2021.

 

Je devrais marcher au pas et rejoindre le plus grand nombre de mes semblables vaccinés. 

 

Je pourrais plus facilement faire autrement si j’avais de très grands pouvoirs telles certaines personnalités de ce monde. Celles et ceux qui sont riches, qui disposent de forts pouvoirs d’influences, qui dirigent une entreprise, un pays ou une armée. Une armée de l’ombre ou officielle.

 

Photo prise à Paris ce mardi 10 aout 2021.

 

Je ne fais pas partie de cette minorité dominante, qui sait attaquer et aussi se défendre. Les seules armées que je puisse peut-être récupérer et diriger, et encore, c’est celles de la diarrhée et de la logorrhée. La diarrhée et la logorrhée de la peur, de l’inaction et de l’ignorance.

 

La majorité dormante

 

J’ai plutôt, longtemps, fait partie et fais toujours partie de la majorité dormante. Et confiante.

 

Il n’y a que maintenant que je commence à vraiment me méfier. Et, c’est peut-être déjà trop tard. En tout cas, pour les personnes comme moi, vaccinées et non-vaccinées. Parce-que pour éviter le passe sanitaire et le projet de société qu’il  dessine- vu que même des personnes vaccinées y sont opposées- il aurait fallu refuser, avant d’en devenir dépendants, au moins internet et la téléphonie mobile tels qu’ils se sont développés. Ou apprendre à les maitriser davantage. Ne pas les laisser aux mains de quelques unes et quelques uns qui sont les dirigeants d’aujourd’hui et encore de demain.

 

 Et, c’était il y a trente ans ou un peu moins, qu’il aurait fallu faire ça. S’interposer. Mettre davantage de garde-fous. Je ne l’ai pas fait.  

 

Il y a trente ans ou un peu moins, nous avions aussi d’autres préoccupations. Nous avons toujours eu d’autres préoccupations. En ce moment, beaucoup d’entre nous ont bien d’autres préoccupations.

 

Et, puis, internet, c’était fantastique. Oui, c’était fantastique.  Et, c’est toujours fantastique. Mais le fantastique peut avoir un prix très élevé selon les projets des décideurs. Pour moi, ce mardi 10 aout 2021, son prix a été des situations inédites. Et, ce n’est que le début.

 

Des situations inédites

 

Pénis flots

Photo prise à Paris ce mardi 10 aout 2021.

 

 

Devoir trouver, en plein Paris, un jardin ouvert pour aller y pisser en toute discrétion mais aussi en toute dignité ?

 

Parce qu’il faut fournir un passe sanitaire pour entrer dans un café ou dans un restaurant afin d’y demander si l’on peut utiliser leurs toilettes. Gracieusement ou contre une petite pièce voire une consommation.

Depuis, j’ai commencé à faire des recherches en vue de m’acheter des péniflows. Afin de pouvoir me balader avec incognito, je devrai arrêter de porter des shorts en été, alors que cela fait partie de mes plaisirs. Pisser tranquillement et proprement tout en marchant dans Paris, cela deviendra assurément un de mes plus forts plaisirs. A condition d’éviter la palpation en cas de vérification et de palpitation identitaire.

 

Ma seule consolation pour l’instant : même des aviateurs ont à résoudre ce problème de besoin urinaire en plein vol.

 

En attendant, un mouvement de résistance de la vessie reste à structurer. Mais je crains que cela ne soit au dessus de mes forces. Car j’aime pisser en plein vol.

 

Persona non grata

 

Photo prise à Paris ce mardi 10 aout 2021.

 

Etre persona non grata devant les salles de cinéma. Je me demande à quoi va bien me servir ma carte mensuelle illimitée que je possède depuis une vingtaine d’années. Car je n’envisage pas de me faire trifouiller les narines pour un test PCR ou antigénique le matin ou quarante huit heures avant une séance de cinéma. Il fut une période où j’allais au cinéma 7 jours sur 7. Heureusement que je n’en suis plus là même si je le regrette un peu. Il y a tant de films que j’aimerais aller voir.

Photo prise à Paris ce mardi 10 aout 2021.

 

 

Par contre, si je l’avais voulu, j’aurais pu entrer à la Fnac. Là, peu importe le nombre de personnes qui s’y trouvent, le masque anti-Covid « suffit ». Extraordinaire. Je croyais que le gouvernement, très confiant dans l’explosion des commandes sur internet durant le premier confinement, allait tout axer là dessus pour maintenir la dynamique de la consommation. Mais l’un n’empêche pas l’autre. On peut, et, autoriser un accès « plus ou moins libre » à la Fnac avec un simple masque. Et, en même temps voir coexister les achats sur internet. Mais une salle de cinéma, avec un simple masque anti-Covid, c’est impossible. Et, entrer dans une salle de cinéma sans visage, sans tête et sans vessie, est-ce possible?

Dans une salle de théâtre ?

Photo prise ce mardi 1O aout 2021.

 

Malgré ça, certaines allées et venues ailleurs sont possibles sans passe sanitaire. Dans une bibliothèque près du complexe de cinéma où je n’aurais pas pu entrer, le passe sanitaire n’est pas obligatoire. J’ai pu entrer dans une grande pharmacie parisienne. 

 

Photo prise à Paris, ce mardi 10 aout 2021. Ce n’est pas dans cette pharmacie que je suis allé ce mardi.

 

 

Pour retourner voir les colonnes de Buren. Je n’ai pas senti de tension particulière autour de moi. C’est plutôt moi qui, par moments, ai eu l’impression d’être un dangereux agent contaminant en circulation dans Paris. Je me demande combien de temps, sans passe sanitaire, je vais pouvoir continuer de me permettre ce genre d’infiltration clandestine comme celle d’aujourd’hui.

Photo prise à Paris ce mardi 10 aout 2O21.

 

 

Je me suis aussi demandé dans quelle mesure certains des films à l’affiche que je ne verrai pas, parlent d’une situation plus ou moins proche de celle que l’on peut vivre aujourd’hui sans passe sanitaire.

Photo prise à Paris ce mardi 10 aout 2021.

 

On n’exige pas encore de passe sanitaire pour regarder les affiches.

 

Franck Unimon, ce mardi 10 aout et ce mercredi 11 aout 2021.