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Eben en concert à Paris au Petit Bain ce 25 novembre 2025

 

Le groupe Eben, mardi 25 novembre 2025 au Petit Bain. Photo©Franck.Unimon

Eben en concert à Paris au Petit Bain ce 25 novembre 2025

Il ne faudra pas attendre.

Jimmy Cliff ce 24 novembre, Biyouna, ce 25 novembre.

Dans la tombe.

Ce Mardi 25 novembre, sur le bureau, côte à côte, l’album solo de Shurik’n Où je vis et l’album concert hommage du groupe Kassav’ à Jacob Desvarieux. Rangé à portée de destin, Lux, le dernier album de Rosalia. Finalement acheté, pas encore écouté. Beethoven a été entendu au piano un peu plus tôt dans le film Des preuves d’Amour d’Alice Douard. Et, ce soir, le groupe Eben est à la salle de concerts Le Petit Bain, à Paris 13ème.

Aucune logique dans cette succession d’informations. Puisque la musique est la brèche, l’échelle d’éther, l’escalier de reflets, ou le parcours surprenant pour sortir de terre.

Pour s’évacuer.

Issue de partout, la musique ne s’arrête jamais et nulle part.  

Il ne faudra pas attendre.

Je devrais être vieux. Je devrais guetter mes traits, mes écrans, mes applications, ne plus (me) chercher, me reposer, me confier à Black Friday. Me laisser dorloter.

Mais mon adolescence et Miles Davis (« My Mind is not shut ») continuent de me pousser.

Le groupe Eben au Petit Bain, mardi 25 novembre 2025. Photo©Franck.Unimon

Je suis sorti puisque je n’avais pas le choix. Froid, nuit. Le train de banlieue un peu retardé pour Paris. La ligne 14. La ligne 6. Puis marcher quelques minutes. Dépasser la piscine Joséphine Baker.

Je ne connaissais pas la salle de concerts Le Petit Bain et encore moins le groupe Eben un mois plus tôt. Naïade Productions m’a mis sur le trajet de leur dernier album, DiNASKAÑ  (Désentraver).

Chants polyphoniques, langue bretonne, alto cinq cordes, guitare électrique, guitare douze cordes, contrebasse, tablas, percussions.

Sterenn Diridollou, Marine Lavigne, Sterenn Le Guillou, Jonathan Dour, Antoine Lahay, Julien Stévenin, Ilyas Khan.

Le groupe Eben, au Petit Bain, mardi 25 novembre 2025. Photo©Pierre « Raguse » Cassard.

Leurs titres m’avaient plu. Et, j’étais certain- je le redis- qu’ils me plairaient sur scène.

 

Une partie de la conduite du groupe Eben, ce mardi 25 novembre 2025 au Petit Bain. Photo©Franck.Unimon

Leurs thèmes aussi : l’émancipation. L’attachement à une langue, ici, la langue bretonne, plutôt que la novlangue et les anglicismes courants (même si je pratique l’Anglais et considère que s’attarder à parler une seule langue est selon moi un handicap plus qu’une vertu). Le féminisme. Le refus des loups du fascisme qui m’ont rappelé les « loups gris » des nazis durant la Seconde Guerre Mondiale.

Ma principale surprise n’a pas été d’être le seul Noir spectateur dans la salle. Ça, cela m’a plutôt amusé.

Je n’avais pas prévu la danse.

Le groupe Eben au Petit Bain, ce mardi 25 novembre 2025. Photo©Franck.Unimon

Autant de personnes qui dansent dans la salle. Plutôt jeunes, mais des un peu moins jeunes aussi. Beaucoup de monde dansait. A deux. En groupe. En faisant en quelque sorte la ronde. Deux hommes ensemble.

Cela m’a rappelé un mariage en Ecosse. Un Fest-Noz en région parisienne. Mais aussi le concert de Lindigo. Celui de Lagon Nwar.  Les soirées antillaises, baptêmes, mariages et autres.

J’ai repensé au titre de Kassav’, Zouk-La-Sé-Sel-Médikaman-Nou-Ni (Un titre d’une quarantaine d’années). Aux propos de Jacob Desvarieux dans une interview, alors qu’il expliquait, qu’à entendre le zouk de Kassav’, on pouvait penser que c’était une musique seulement entraînante ( surtout si notre principal repère est un des tubes coquins de Francky Vincent). Mais qu’en écoutant de plus près les paroles de Kassav’, en Créole, qu’on s’apercevait que les sujets abordés étaient loin d’être toujours ensoleillés.

On se rapproche aussi de Bob Marley qui pouvait chanter «  Hit me with Music » ou qui voulait voir dans la musique un moyen de mieux endurer certaines souffrances.  

J’ai aussi pensé au titre A Love Song de Natacha Atlas sur un des albums de Jah Wobble, Heaven and Earth. A Susheela Raman, Kristen Nogues, Jacques Pellen, Per Jakez Hélias…

Le Groupe Eben, au Petit Bain, mardi 25 novembre 2025. Photo©Franck.Unimon

Etre ensemble, reprendre des forces par le chant, la danse, le corps et la mémoire, sans pour autant avoir le projet de conquérir le monde si ce n’est celui de vivre. Je crois que le groupe Eben raconte ça.

Un petit complément de leur quête se trouvera dans l’interview. Il y en a « deux ».  Celle, plus complète, uniquement audio, que je préfère. Et celle avec des images, un peu mal cadrée, mais que j’ai décidé de garder néanmoins pour sa spontanéité et les archives.

Il ne faudra pas attendre pour découvrir Eben ou aller les voir sur scène.

Avec Marine Lavigne, une des chanteuses du groupe Eben après le concert ce mardi 25 novembre 2025. Photo©Franck.Unimon

L’interview audio ci-dessous.

 

Franck Unimon, ce mercredi 26 novembre 2025.

 

 

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Justice à Rock en seine ce 23 aout 2025

Justice au festival Rock en Seine, ce samedi 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Justice à Rock en Seine ce 23 Aout 2025

Cet article est la suite de Jorja smith au festival rock en seine ce 23 aout 2025 et Festival Rock en Seine 23 Aout 2025 ).

Ils ont fait les shows !

Avant le concert de Justice ce samedi 23 Aout 2025 au festival Rock en Seine. Photo©Franck.Unimon

Contrairement au public présent devant la grande scène environ trois heures avant le début du concert, je n’avais aucune attente envers le groupe Justice. Je connais à peine le prénom et le nom du duo. J’ai entendu quelqu’un crier « Gaspard, je t’aime ! » au début du concert et une autre personne appeler « Xavier ! » à la fin du concert.

Le groupe Justice après le concert ce 23 Aout 2025 au festival Rock en Seine. Photo©Franck.Unimon

Sans vérifier, je me dis que Gaspard doit avoir Augé comme nom de famille. Mais je n’en suis pas sûr. Pour Xavier, je n’ai pas de piste. Je pense à Xavier Lestrat car il a un peu un visage de vampire comme Lestat dans le film Entretien avec un vampire avec Brad Pitt et Tom Cruise.

Mon ignorance vient du fait que cette année, j’étais venu pour Jorja Smith (voir article Jorja smith au festival rock en seine ce 23 aout 2025). Et, la programmation du festival a fait que Justice passait « derrière » elle.

A la fin du concert de Justice, Rock en Seine, ce 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

De Justice, je savais qu’ils avaient fait un premier album très remarqué. Puis un second. Et un jeune fan d’une vingtaine d’années devant moi, rappelait à ses amis qu’ils avaient disparu pendant huit ans et qu’il tenait à les voir avant qu’ils se séparent comme l’ont fait les Daft Punk il y a un ou deux ans.

Le groupe Justice après le concert ce 23 Aout 2025 au festival Rock en Seine. Photo©Franck.Unimon

Pour moi, la « faiblesse » de Justice, c’était d’être arrivés ou de s’être fait connaître plusieurs années après les Daft Punk, Alex Gopher, Etienne De Crécy, Laurent Garnier…..tous ceux (et toutes celles) qui avaient fait soit partie de la French Touch dans les années 80/90 ou qui avaient fait de la techno française autre chose que de la musique d’épilation. Chloé, Rebekka Warrior, Maud Geffray,, Agoria, Manu le Malin…

 Je ne les connais pas toutes et tous mais j’ai des noms. Et Justice n’en faisait pas partie.

Sans oublier les précurseurs tels que Jean-Michel Jarre, Cerrone, Kraftwerk, hé oui, Kraftwerk. Et d’autres. Et d’autres. Je n’ai même pas cité Jeff Mills et d’autres références en Europe ou aux Etats-Unis.

Pour moi, Justice, c’étaient les petits nouveaux. Et je ne voyais rien de très nouveau chez eux. Ils s’étaient même faits connaître après Cascadeur.

Justice, ce 23 Aout 2025, lors du concert à Rock en Seine. Photo©Franck.Unimon

Vraisemblablement après la sortie il y a quelques mois de leur nouvel album dont on avait beaucoup parlé, par curiosité  j’avais écouté un ou deux de leurs titres en empruntant un ou deux ou de leurs précédents Cds à la médiathèque. Ça m’avait donné une idée mais ça ne m’avait pas poussé à approfondir.

Mais puisque j’avais payé ma place, que le concert de Jorja Smith s’était terminé en me laissant modérément satisfait et que j’étais près de la scène, j’allais rester pour voir Justice. Je « savais » que Justice allait faire une musique qui tabasse. Je n’en savais pas plus.

S’ils n’ont pas changé la donne en termes de composition musicale et de son, Justice a fait plus que nous mettre de la musique qui tabasse.

Justice lors du concert à Rock en Seine, ce 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Il y a quelques années, on se serait demandé ce que vient faire un groupe comme Justice dans un festival de Rock. Avant de les voir et de les entendre.

On peut voir leur jeu de scène comme une anomalie de sons et de lumières contraires à l’écologie de notre monde de moins en moins préservé. Mais on peut aussi le voir comme des allégories d’Alien, d’un engin spatial extraterrestre, de l’explosion de la bombe atomique, de la pollution dans un univers d’usines et de souricières. Leurs lunettes sont justifiées devant ce déferlement de poussière et de lumières.

Leur spectacle n’a pas traîné. J’ai eu l’impression que les photographes officiels présents avaient le sentiment d’assister à un événement peu ordinaire. Et je les comprends.

Autant le son, lors du concert de Jorja Smith, a manqué quelques uns de ses rendez-vous, autant, là, il était parfaitement maitrisé avec une entrée des basses qui a donné l’impression qu’un lourd vaisseau se posait. C’était le vaisseau Justice.

Lors du concert de Justice à Rock en Seine, ce 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Lors du concert, j’ai été intrigué de voir que les deux membres de Justice puissent se parler par moments. Et leurs attitudes de statues, imperturbables, froides, inexpressives, sauf pour changer de position de temps à autre, rajoutaient aux impressions visuelles.  

Justice à Rock en Seine, ce 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Il fallait être à ce concert. Et, je suis content d’y avoir assisté.

Justice à Rock en Seine, ce 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

A la fin du concert, alors que le duo passait à tour de rôle comme des Rock stars, j’ai commencé à me dire qu’ils avaient très bien trouvé leur nom, Justice, car il passe aussi bien en Français qu’en Anglais. Et, j’ai commencé à réfléchir à la signification de leur croix, symbole de leur groupe.

Le groupe Justice, à Rock en Seine, ce 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Ce 23 Aout 2025, (la) Justice m’a parlé. 

Franck Unimon, ce lundi 25 Aout 2025.

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Jorja smith au festival rock en seine ce 23 aout 2025

Jorja Smith à Rock en Seine, ce 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Jorja Smith au festival Rock en Seine ce 23 Aout 2025

Cette année, je suis venu pour elle. ( cet article est la suite de Festival Rock en Seine 23 Aout 2025 ).

Il y a quelques mois, j’avais raté son concert, complet, à la salle Pleyel. L’année dernière, à Rock en Seine, j’avais raté le concert de Lana Del Rey.

J’ai donc été surpris de pouvoir acheter une place pour aller voir Jorja Smith à Rock en Seine à peine une semaine plus tôt. Bien sûr, on ne parle pas de la même carrière ou de la même personnalité à « comparer » Lana Del Rey et Jorja Smith, ce que je viens de faire un peu.

Jorja Smithe à Rock en Seine, ce 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Personne, autour de moi, n’avait vu Jorja Smith en concert ou n’a pu me dire comment elle était sur scène. J’avais vaguement perçu quelques commentaires affirmant que ses concerts étaient marquants.

Je savais qu’elle était jeune (28 ans cette année) et qu’elle s’était faite connaître par son premier album Lost & Found sorti en 2018 et qui reste mon préféré en particulier pour les titres Teenage Fantasy dont la vidéo en noir et blanc  ( tournée à Paris) m’épate pour la décontraction attractive de Jorja Smith et Wandering Romance.

Sur Wikipédia, on souligne l’obsession de Jorja Smith, adolescente, pour l’album Frank d’Amy Winehouse. Puis, on y relate d’autres influences, des duos avec divers artistes renommés (Burna Boy, Drake, Kendrick Lamar…). On y rappelle aussi la mesure sociale de ses paroles.

Jorja Smith à Rock en Seine, ce 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Sur scène avant le concert du groupe Justice, Jorja Smith est acclamée lorsqu’elle arrive. Elle est agréable et entourée de musiciens et de choristes performants qui l’épaulent et l’aiment visiblement beaucoup. Mais, assez vite, peut-être aussi parce-que je ne comprends pas suffisamment ce qu’elle chante en public, je ne suis pas entraîné par ce qu’elle « fait ».  Et le décor sur scène a probablement à voir avec son dernier album mais je trouve qu’il fait plutôt toc.

Jorja Smith à Rock en Seine, ce 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Souriante, Jorja Smith n’est pas l’artiste qui se la pète. Elle inspire vraiment beaucoup de sympathie. Mais en concert, ça ne mord pas. Par moments, le son est même un peu raté et, ce que je trouve très frustrant c’est que sa voix me paraît trop soumise. Trop peu mise en valeur.

A la voir et à l’écouter essayer poliment et sagement d’ambiancer le public, je me dis que c’est une trop grande scène pour elle. Ou un public trop « Rock » pour elle. Pourtant, on ne peut pas dire que le public de Rock en Seine soit impatient et malpoli.

Je me dis qu’elle serait beaucoup mieux dans une petite salle de concert ou dans un club. Parce-que sa musique, c’est celle de l’intimité. Pas celle des gesticulations, du bagout et du vacarme. Cela était sûrement mieux à la salle Pleyel.

Lorsqu’elle commence par chanter Teenage Fantasy a capella, cela aurait pu être un climax. Mais cela reste gentil et bien élevé.

Jorja Smith à Rock en Seine, ce 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Je ne demande pas à Jorja Smith de se forcer ou de se transformer. Elle est comme elle est. Mais j’ai l’impression de ne pas avoir entendu Jorja Smith. De ne pas avoir fait davantage connaissance avec sa voix ! Je m’avise qu’elle est peut-être un peu comme Sade dont les concerts avaient la réputation d’être moins porteurs que les albums studios mais avec des tubes moins gigantesques.

A la fin du concert, la jeune femme avec qui j’ai eu quelques échanges auparavant me dit :

« Je ne suis pas déçue ». Mais je crois surtout qu’elle est contente que le concert soit terminé pour laisser la place au groupe Justice qu’elle attend.

 

Franck Unimon, lundi 25 Aout 2025.

 

 

 

 

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Festival Rock en Seine 23 Aout 2025

 

Au Festival Rock en Seine ce samedi 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Festival Rock en Seine 23 Aout 2025

 

Jambes lourdes et tête en bois

16h30, ce dimanche 24 Aout. Hier, j’étais au festival Rock en Seine au parc de Saint Cloud.

En allant au Festival Rock en Seine, ce samedi 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

J’ai un peu la tête en bois. Depuis que je suis rentré cette nuit (j’ai dû prendre un taxi entre la Défense et la gare d’Argenteuil), j’ai beaucoup dormi ou fait un peu acte de présence auprès de ma compagne, notre fille et de notre chaton.

Aucune consommation de substance de ma part. Je crois que c’est dû à mon âge, peut-être au poids de certaines nouvelles et, aussi, à l’attente, immobile, devant la grande scène. A peu près une heure avant le concert de Jorja Smith de manière à être le mieux placé possible pour la voir et la prendre en photo.

Jorja Smith, à Rock en Seine, ce 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Et autant, si ce n’est davantage ensuite, pour assister au concert du groupe Justice également sur la grande scène du festival.

Le groupe Justice à Rock en Seine ce samedi 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

A Rock en Seine, j’ai dû attraper froid ou pris un coup de chaud.  J’étais sans doute encore entamé physiquement en arrivant malgré la sieste que j’avais faite avant de venir.  J’étais même arrivé vers 18 heures alors que les premiers concerts de la journée avaient commencé à 14h30. Mais j’avais les jambes lourdes en me dirigeant vers la sortie du festival hier soir après minuit. Et j’étais claqué, assis dans le taxi (heureusement que j’en ai trouvé un à La Défense et que j’avais de quoi le payer, 25 euros la course) en rentrant chez moi. 

Même si j’ai vu près de moi des plus jeunes que moi ( dans la vingtaine ou trentaine) s’asseoir en attendant le début des concerts, je me dis que je suis sans doute devenu trop âgé pour un festival comme Rock en Seine.

Je me suis rappelé les propos d’un ami, de quatre ans mon cadet, qui m’a dit cette année ou l’année dernière :

« Je suis trop vieux pour aller dans des festivals ». 

Lui et moi nous étions retrouvés au concert de PJ Harvey lorsqu’elle est passée dernièrement à Paris ( PJ Harvey à l’Olympia, octobre 2023 ). C’était déjà il y a bientôt deux ans. 

Il y a quelques minutes, en me réveillant de ma sieste, après un déjeuner allégé, j’ai dit à ma compagne que j’allais me recoucher. Elle a exprimé un peu son étonnement. Puis, je suis reparti. J’ai pris une douche. Et, pendant la douche, mes pensées se sont mises à faire un peu de développé coucher à propos du festival.

Je n’ai pas menti à ma compagne. Ma réelle intention était de continuer de me reposer. Mais, je tente, là, une incursion dans le récit plutôt que dans le sommeil.

Après avoir pris le tramway T2, vers l’entrée du festival Rock en Seine, ce samedi 23 Aout 2025 vers 18h. Photo©Franck.Unimon

Aller au plus grand festival de Rock en région parisienne

J’ai lu ou entendu que le festival Rock en Seine était le plus grand festival de Rock en région parisienne.

Ce Samedi 23 Aout 2025, en allant au festival Rock en Seine vers 18h. Photo©Franck.Unimon

J’ai commencé à venir au festival Rock en Seine au début des années 2000. J’avais vu les affiches annonçant la venue de PJ Harvey. Je n’y étais pas allé. C’était trop loin pour moi. J’habitais à Cergy-Le-Haut. Et, dans ma tête, j’étais seul.

En allant au festival Rock en Seine, ce samedi 23 Aout 2025 vers 18h. Photo©Franck.Unimon

Je vais à la plupart de mes séances de cinéma, de « mes » concerts ou des festivals, seul. Je préfère y aller en solo plutôt que de ne pas y aller. Plutôt que de devoir dépenser de l’énergie à rassembler ou essayer de convaincre une ou plusieurs personnes autour de moi. Plutôt que de dépendre du planning de quelqu’un d’autre.

Et lorsque je me décide pour une expérience sportive, c’est pareil. Il en aurait peut-être été différemment si ma jeunesse avait été cette période de sorties à laquelle on l’assimile généralement. 

Adolescent, je n’ai pas ou très peu connu l’expérience d’aller au cinéma ou à des concerts avec les copains et les copines. Je n’en n’avais ni les moyens ni l’autorisation. Je suis un citadin né dans une ville de banlieue, élevé avec une mentalité de campagnard de parents antillais issus de la campagne. A la campagne, en Guadeloupe, du temps de mes parents, les enfants et les ados n’allaient pas au cinéma. Il n’y en n’avait pas. Et c’était trop cher. Et pour les concerts, on allait sans doute plutôt aux bals, aux soirées telles que baptêmes, mariages et communions où les musiques qui passaient, c’était le Konpa, la musique antillaise de la Guadeloupe et de la Martinique d’avant le Zouk, un peu de Salsa et de Reggae. Puis le Zouk.

 Ce sont des soirées que j’ai connues enfant, adolescent et jeune adulte avec mes parents en région parisienne voire un peu en Guadeloupe, où je retrouvais de temps à autres des oncles, des tantes et des cousins et dont j’ai une certaine nostalgie par moments. Je regrette de n’avoir jamais eu d’appareil photo ou de caméra dans les mains lors de cette époque où je regardais beaucoup ce qui se déroulait devant moi. J’ignorais à la fois que ce monde allait disparaître pour moi mais aussi l’importance qu’il prendrait pour moi rétrospectivement.

Je crois que beaucoup des personnes qui se rendent à un festival comme Rock en Seine appréhendent de connaître un jour ce genre de nostalgie. D’être passés à côté de leur vie et de leur époque.

En allant au festival Rock en Seine, ce samedi 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Je crois aussi qu’ils ont entendu parler, d’une façon ou d’une autre, de ces grands festivals de musique qui ont fait « l’Histoire » ou qui font désormais partie de l’Histoire. Woodstock et autres. Jimi Hendrix, les Beatles, Bob Marley, Elvis Presley, Led Zeppelin, Les Stones et beaucoup beaucoup d’autres.

Je cite ici plutôt des « rockers » (même si j’inclue Bob Marley) car je crois que le Rock, en occident, à partir des années 60, est le genre musical qui a donné lieu aux prestations les plus médiatisées dont on se repasse les histoires et les images et qui ont ensuite servi de modèles à d’autres artistes quel que soit leur horizon musical.  

Le Rock a été ou est cette musique iconoclaste, de contestation, de la jeunesse du monde dit libre ou qui se veut libre en Occident puis ailleurs. Même si, ensuite, la liberté ne se retrouve pas à l’équilibre.

Festival Rock en Seine, ce samedi 23 Aout 2025 vers 18h. Photo©Franck.Unimon

Je ne connais pas exactement ce qui a poussé les promoteurs ou les créateurs du festival à l’appeler Rock en Seine mais je me hasarde à supposer que le terme « Rock » a été choisi pour entretenir une certaine filiation avec tous ces artistes « Rock » ou « Rock stars » dont on sait nous parler et avec lesquels on nous fait rêver. Du moins, avec lesquels on fait rêver un certain public en occident. Un occident plutôt blanc ou qui a, dans sa grande majorité, un public blanc. Car le Rock, malgré ses diverses inspirations, origines et influences s’adresse plutôt à un public blanc ou un public « de » blancs. Même si ce public ou ses artistes, par ailleurs, peuvent être tout à fait capables d’aller écouter et voir d’autres artistes d’autres genres musicaux.

Même si au festival Rock en Seine, il y a désormais des rappeurs qui passent sur scène (lorsqu’ils n’annulent pas leur présence tels Asap Rocky ou Doeechi cette année) ou Jorja Smith qui sait rapper.

Lorsque tout à l’heure, j’ai parlé de Konpa, de musique antillaise, de zouk ou de salsa, la lectrice ou le lecteur attentive/if s’est peut-être étonné( e ) de me voir parler du festival Rock en Seine où des artistes tels que Kassav’, Meiway ou autres super vedettes africaines ne sont jamais passées et ne passeront peut-être jamais. Des artistes qui correspondent beaucoup plus à mon éducation et à mon « milieu » d’origine. Et, je n’ai pas oublié l’espèce de moue que semblaient faire certains de mes anciens « collègues » journalistes du magazine XCrossroads chaque fois que je m’amusais à leur parler de Zouk ou de Dub. Comme si je leur avais demandé d’avaler une cuillère d’huile de ricin par les narines.

Un jour, après d’autres concerts ailleurs,  je suis allé à « mon » premier festival Rock en Seine parce-que je n’avais plus peur de me perdre en route. Parce-que je ne craignais pas de devenir fou. Je n’avais pas ou je n’avais plus l’impression de trahir mon identité, mon groupe, mon histoire ou ma famille. Et je crois que cette attitude a aussi à voir avec le Rock. Sauf que cette partie-là de l’expérience du Rock est peut-être oubliée ou a été oubliée au profit du fait de s’afficher et de s’affirmer. Comme on peut le faire en étant très fier de porter certains drapeaux ou certains discours nationalistes. Et de considérer que l’on est particulièrement attaché à un pays, à une musique ou à une personne parce-qu’on le crie partout et qu’on le (dé)montre au monde entier.

Je ne suis pas là pour démontrer ou pour essayer de prouver quelque chose. Plutôt pour témoigner.

Pour essayer de témoigner.

Mais ce sont évidemment des paroles de vieux. Et le vieux va continuer de s’exprimer car il a appris à utiliser un clavier. Et, comme beaucoup de vieux, il croit que son expérience compte même si celle-ci fond comme une bougie. Car, plus que tout, le vieux croit encore à ses histoires. 

A Rock en Seine, avant hier, j’avais vu les Hives, le dernier concert des Rita Mitsouko quelques semaines avant le décès de Fred Chichin, Emilie Simon, Jesus and the Mary Chains ( je crois) ou Faith No More plutôt, Massive Attack et d’autres groupes.

( voir Massive Attack à Rock en Seine Aout 2024)

Ma prestation préférée reste celle de Björk qui avait clôturé le festival et qui avait entre-autres chanté son Déclare Indépendance.

J’ai connu le festival lorsqu’il se déroulait sur deux jours (contre cinq cette année) si mes souvenirs sont justes. Le tarif était plus bas mais je n’en suis plus très sûr. Pour 69 ou 79 euros pour une journée contre près de 90 euros pour la journée d’hier. C’était avant le tramway T2. Pour venir en transports en commun depuis Cergy le Haut, je récupérais la ligne 10 du métro. Puis, je marchais une dizaine de minutes en prenant le pont qui passe au dessus de la Seine.

 J’ai le souvenir que le festival se terminait à une heure permettant de rentrer chez soi par les transports en commun alors qu’hier soir, après le concert de Justice, il était trop tard pour que je prenne un train depuis la Défense jusqu’à St Lazare.

Hier soir, en quittant le festival vers minuit. Je me suis retourné pour prendre la photo. On peut apercevoir la foule qui avance « derrière » moi et qui se dirige aussi vers la sortie. Photo©Franck.Unimon

Le service de presse du festival s’est targué d’avoir attiré 180 000 festivaliers l’année dernière. C’est sûrement plus qu’au début des années 2000. Je ne suis ni comptable ni historien de ce festival et je ne scrute pas le « bizness » ou le modèle économique du festival. Mais ce qui m’apparaît néanmoins, c’est qu’avec le temps, Rock en Seine est devenue une entreprise plutôt rentable.

Burger King et commerces

Comme dans d’autres festivals, avant d’entrer (alors que nous avons payé notre place), pour des raisons dites de sécurité, on nous explique que l’on ne peut pas emporter avec soi certaines quantités de nourriture ou des bouteilles ou des gourdes de telle dimension. On nous limite aussi sur le type d’appareil photo que l’on peut apporter avec soi. Le mien a failli se retrouver à la consigne, ce qui aurait impliqué ensuite la contrainte de devoir faire la queue pour le récupérer. Sauf que, au vu de la technologie de plus en plus poussée des smartphones (et Rock en Seine comme les autres festivals n’interdit en rien les smartphones) en matière d’image, de son, et vue la facilité avec laquelle les images sont aujourd’hui postées sur les réseaux sociaux, il m’apparaît rétrograde et plus que borné de vouloir maintenir cette police des appareils photos.

Au festival Rock en Seine, ce samedi 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon.

A l’intérieur du festival (comme dans d’autres festivals), on nous oblige aussi à passer par les portiques de son système économique. Je sais très bien que cela fait déjà plusieurs années que c’est comme ça que ce soit à Rock en Seine et dans d’autres festivals. Mais même si cela est déjà « normalisé », accepté, digéré et assimilé, cela n’empêche pas de parler de cette folie.

Cette « folie » consiste à prépayer nos consommations de nourriture ou de boisson car il est désormais impossible de payer soi-même directement.  Nous devons donc nous déplacer jusqu’à des bornes qui débitent nos cartes bancaires ou qui prennent nos espèces. Bornes devant lesquelles, nous devons nous confesser ou prévoir pour combien nous allons en avoir lorsque nous aurons envie, après avoir à nouveau fait la queue devant le stand de nourriture choisi, de commander à manger ou à boire. Et, il nous revient de prévoir juste.  Hier, il m’a ennuyé de devoir me dire que le festival Rock en Seine ferait mieux de s’inspirer du système de commande d’un Burger King.

Festival Rock en Seine, ce samedi 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Hier, j’ai tenu à ne rien acheter au sein du festival. Ni boisson, ni nourriture. Rien. J’avais fait en sorte de bien manger auparavant et d’emporter avec moi de quoi me nourrir et boire suffisamment et rapidement : quelques pains au lait ; un snickers ; deux pâtes de fruits. Une petite « gourde » que j’ai remplie à un des robinets du festival.

Festival Rock en Seine, ce samedi 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Un peu plus loin, j’ai été étonné de tomber sur ce bandeau publicitaire en faveur de Revolut. Je me suis demandé ce que cela venait faire dans un festival de Rock ou de musique. Par contre, je n’avais même pas prêté attention à ce « bar » à champagne. J’avais vu l’équivalent lors de ma visite de la Tour Eiffel il y a un ou deux ans.

Festival Rock en Seine, samedi 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon
Festival Rock en Seine, samedi 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

 

A côté de certaines préventions sanitaires, la Pub et le commerce ont continué de s’étoffer. Tel le stand de vente des protections auditives Alpine (plus classes et plus ergonomiques) qui permet de s’en acheter si on les préfère aux bouchons standards qui sont, eux, encore distribués.

J’avais apporté mes protections auditives d’une autre marque. Les festivals n’interdisent pas encore de venir avec nos propres protections auditives pour des raisons de  « sécurité ».

Je suis très content de mes protections auditives. Elles m’ont à nouveau donné beaucoup de confort pendant le concert de Jorja Smith et, surtout sans doute, pour celui de Justice. 

Festival Rock en Seine, Samedi 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

 

Pour rester dans les sanitaires, tout festival nous amène à ce passage obligé dans les toilettes. Or, nous sommes dans le parc de Saint Cloud. Pas en plein bois de Boulogne ni dans une déchetterie. Il convient donc de se diriger vers les lieux d’aisance.

Festival Rock en Seine, ce samedi 23 Aout vers 18h. Ceci est la file d’attente pour les toilettes fermées. Photo©Franck.Unimon

 

 J’ai pu éviter  une très grande file d’attente en m’éloignant finalement d’un premier lieu. Ensuite, j’ai accepté d’être « encadré »  par deux autres mecs devant cette pissotière publique qui permettait de passer très vite.

En temps ordinaire, uriner debout à côté d’un autre garçon est une situation très peu quelconque. En certains endroits, c’est un moment de comparaison, d’embarras, ou de drague. C’est ce qui a poussé, je crois, certains hommes à attendre dans la file des femmes. Car je ne crois pas que c’était pour faire caca.

Une fois debout, on le sait, les hommes, quel que soit leur âge et la taille de leur sexe, peuvent avoir du mal à pisser droit et à éviter de s’en mettre plein les doigts. C’est donc un moment clé de notre existence. Celui où l’on se pisse dessus ou par terre ou sur ses pieds ou au contraire, celui, où l’on s’en sort bien. Et, il faut à chaque fois réussir.

En général, j’aime bien regarder en l’air lorsque je pisse afin qu’il n’y ait aucune équivoque avec mon voisin. Mais cette fois, j’ai préféré mettre toutes les chances de mon côté. Et tant pis si un de mes voisins a regardé la mienne. Tant pis si un autre s’est dit que j’étais venu pour pas grand-chose.

C’était bien de pouvoir ensuite se « désinfecter » les mains avec du gel même si j’aurais préféré de l’eau et du savon. Je ne suis pas resté regarder bien longtemps mais j’ai eu l’impression que certains hommes expédiaient cette opération de désinfection sur leurs mains avant de sortir

Conscience politique :

Festival Rock en Seine, ce samedi 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Les festivals comme ceux de Woodstock ou d’autres par la suite ont eu des volontés politiques. Hier, à deux reprises, environ trente minutes avant le concert de Jorja Smith puis avant celui de Justice, grâce aux grands écrans accolés près de la grande scène, nous avons pris notre leçon (abrégée) de prise de conscience politique. En faveur d’un journaliste français injustement emprisonné en Algérie « pour apologie du terrorisme ». Le message de RSF nous enjoignait à faire un « maximum de bruit » et à signer une pétition.

Je n’avais jamais entendu parler de ce journaliste et je souhaite bien-sûr que cela s’arrange pour lui et ses proches. Mais Rock en Seine, pour moi, était à nouveau à côté de sa grille d’accords. Car parler de ce journaliste, sans parler de la famine à Gaza et de la façon dont le gouvernement de Netanyahou continue de détruire toute possibilité d’apaisement en Palestine ?! Sans parler des Présidents Trump et Poutine qui jouent au chat et à la souris avec l’Ukraine de Zelensky ?!

Un artiste chantait « Give Peace a chance » mais Rock en Seine semble plutôt entonner « Give Business a chance ».

Lors de mes « premiers » Rock en Seine, j’ai l’impression que le festival affichait moins certaines prétentions éthiques ou écologiques. Bien-sûr, j’approuve la démarche qui consiste à rendre bien visible dans le festival l’endroit sûr où pourrait se rendre une personne (une femme) aux prises avec un abuseur ou un violeur. Ainsi que ce lieu où venir reposer sa tête, son corps et ses oreilles de l’amas de décibels. Mais j’ai aussi l’impression que c’est du vernis. Et que le festival se comporte comme n’importe quelle entreprise qui aspire à obtenir et conserver son label de conformité ou d’utilité publique.

Festival Rock en Seine, ce samedi 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

 

Mais je dois être devenu sacrément vieux et très très amer pour raisonner de cette manière et voir le mal un peu partout. Donc, je me sens obligé d’écrire que j’étais d’abord venu pour Jorja Smith et, qu’ensuite, je n’ai pas pu faire autrement que voir ce qui se trouvait devant moi. Ou il aurait fallu que je me rende jusqu’à la grande scène en ayant les yeux bandés.

Ai-je bien vu les concerts de Jorja Smith et de Justice ? Oui. Pourquoi ne pas m’être contenté de parler de leurs concerts ? D’abord parce qu’il est habituel de diffuser des images des concerts et des concerts auxquels on se rend.

Pour partager et faire rêver.

Mais les images que l’on montre et que l’on choisit ne disent pas tout du moment et de l’expérience. Ce serait comme uniquement montrer les photos de mariage d’un couple, cela ne dit pas tout de l’histoire du couple. Mais bien-sûr, on peut préférer le conte de fée à la véritable histoire, le mollard à l’eau de rose qui conditionne plutôt que le polar qui affranchit.

A Rock en Seine, comme dans d’autres festivals ou lieux de concerts, on ne fait pas qu’aller voir et écouter des artistes. Même si c’est notre projet et ce qui nous pousse à payer notre place et nous déplacer. A Rock en Seine comme dans d’autres festivals ou lieux de concerts ou dans des salles de cinéma, nous nous faisons aussi solliciter ou influencer par certains messages publicitaires ou autres. Nous sommes des témoins de notre époque même si nous décidons de ne pas nous attarder sur certaines informations que nous « voyons » pour nous concentrer sur notre plaisir qui est d’aller écouter et voir certains artistes.

Mais il serait naïf de croire que mon expérience à Rock en Seine a été exclusivement musicale. Depuis mon transport à la Défense dans le T2 où j’ai assez facilement identifié des festivalières et des festivaliers jusqu’à mon retour à la Défense dans le T2 après minuit, j’ai été partie intégrante d’un comportement économique, sociologique et idéologique particulier qui tranche avec ma vie ordinaire, elle-même réglée ou préréglée aussi selon certains principes et certaines injonctions.

On peut bien-sûr se contenter de l’expérience musicale et/ou des bons moments que l’on y passe avec d’autres. Car c’est quand même le principal. Mais je m’abstiendrai de croire ou de penser que je me trouvais hier, à Rock en Seine, dans un monde merveilleux, libre et bienveillant qu’il conviendrait de répliquer à plus grande échelle pour que je sois heureux ou plus heureux. Et que la vie, ma vie, devrait toujours être celle que j’ai aperçue ou que l’on m’a vendue à Rock en Seine durant quelques heures.

Ce serait l’horreur si ma vie se déroulait en continu comme dans le festival Rock en Seine. Mais d’autres personnes, au contraire, seraient prêtes à s’engager, à embrigader, à dénoncer voire à torturer et tuer pour que leur vie, la vie, soit toujours comme dans le festival Rock en Seine.

Festival Rock en Seine, hier soir, en partant. Photo©Franck.Unimon

L’autre raison à tout ce laïus est que c’était peut-être la dernière fois, hier, que je me rendais au festival Rock en Seine. Hier, je ne le savais pas. C’est, aujourd’hui, en voyant l’état physique dans lequel je me trouvais, et, donc, le défi un peu ou assez physique que constitue le fait d’aller dans un festival, que je me suis dit qu’il me fallait accepter que ce n’était plus pour moi. Ou alors qu’il faudrait que cela se fasse dans des conditions qui me soient plus confortables. En y allant plus reposé. En évitant d’attendre debout pendant une heure avant chaque concert pour être au plus près de la scène.

Festival Rock en Seine, hier soir, en partant. Photo©Franck.Unimon

Telle était ma conclusion avant de faire une pause de quelques minutes. Depuis, j’ai mis l’album Standing in the Way Of Control du groupe Gossip que j’avais eu la chance de voir il y a un peu plus d’une quinzaine d’années. J’ai aussi préparé l’album Tres Hombres de ZZ Top que je n’ai jamais vu en concert. L’album Ventriloquism de Meshell Ndegeocello vue plusieurs fois en concert depuis son premier album Plantation Lullabies. La compilation L’Année du Zouk 2023 et l’album Jazz is A Spirit de Terri Lyne Carrington.

Je vais maintenant découvrir les photos que j’ai prises hier des concerts de Jorja Smith et Justice. Et l’article qui les concerne apparaîtra bientôt dans mon blog.

Franck Unimon, ce dimanche 24 Aout 2025.

 

 

 

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En Concert

Marc Crofts Klezmer Ensemble au MAJH ( Musée d’art et d’histoire du judaïsme) 15 Mai 2025

 

 

Marc Crofts Klezmer Ensemble au MAJH ce 15 Mai 2025. Photo©Franck.Unimon

Marc Crofts Klezmer Ensemble au MAJH ( Musée d’art et d’histoire du Judaïsme) 15 Mai 2025

Je ne connaissais pas le MAJH pourtant situé dans le quartier du Marais à Paris. Ce 15 Mai 2025, une statue vous interpelle dans la cour, l’épée brisée.

Dans la cour intérieure du MAJH ce 15 Mai 2025. Photo©Franck.Unimon

C’est la loyauté du Capitaine Dreyfus ( 1859-1935) dont la mémoire est ici statufiée.

En venant ici ce jeudi 15 Mai, je « sais » ce qui se passe depuis le 7 octobre 2023 en Israël et en Palestine. En Palestine et en Israël.

Il m’arrive aussi de penser à la série Hatufim de Gideon Raff diffusée entre 2010 et 2012..

Je ne suis pas juif et je ne vois pas pour quelle raison j’aurais dû l’être spécifiquement ce soir-là.

Le Klezmer ne fait pas plus partie de mes terres. Même s’il me reste peut-être encore un peu du film Gadjo Dilo réalisé en 1997 par Tony Gatlif. Ou du titre Pagamenska du groupe Oi Va Voi écouté il y a plus d’une quinzaine d’années.

Ce 15 Mai 2025, à peu près libre de toutes mes guerres intérieures et postérieures, je viens  écouter de la musique et voir des artistes dont je n’avais jamais entendu parler deux mois plus tôt.

C’est le label Zamora Productions qui m’a mis sur la piste du Marc Crofts Klezmer Ensemble en m’envoyant leur album Urban Myths. Un album dont j’ai croisé un peu les timbres avant de venir les écouter sur scène.

Le label Zamora Productions est également engagé derrière les artistes Lagon Nwar, Okali mais aussi sur le dernier album de Rocio Marquez. Des artistes dont j’ai parlé dans d’autres articles. ( Voir Lagon Nwar au café de la danse ce 31 mars 2025, et Rocio Marquez au Théâtre Zingaro ) .

A une époque ou des vedettes musicales comme Billie Eilish, Charli XcX, Rosalia, Theodora, Ronisia ou Little Simz suscitent ferveur populaire au sein des jeunesses ( de 14 à 25 ans) en ayant très peu de musiciens sur scène et toujours des paroles dans leurs compositions, je fais peut-être partie d’un public qui surfe sur un passé de plus en plus éloigné et qui peut encore, les problèmes de mémoire aidant, feindre de l’ignorer.

Mais l’amateur de musique que je suis se rappelle que celles et ceux qui savent jouer écoutent et apprécient souvent des artistes a priori plutôt séparés de leur univers. Miles Davis avait écouté aussi bien du Chopin que le Zouk de Kassav’. Bob Marley avait écouté James Brown. Nina Simone aurait voulu être une pianiste classique. Johnny Halliday et Jacques Brel étaient très proches. Gainsbourg était connu pour son bagage musical.

Pour ma part, je n’ai pas peur d’écouter des titres sans paroles comme des artistes que je connais à peine.  

Les musiciens du Marc Crofts Klezmer Ensemble sont bien plus jeunes que moi qui suis né en 1968. Pourtant, Seraphim Von Werra, l’un des musiciens du Marc Crofts Klezmer Ensemble, a un air de Jacques Brel. Mais il ne chantera pas. C’est Marc Crofts qui s’en chargera sur deux ou trois titres en interprétant non du Jacques Brel mais de la musique Klezmer. C’est aussi lui qui présentera les titres avec humour et érudition, rappelant en cela que la musique est un moteur culturel et de transmission. On en apprendra ainsi un peu sur les titres sans doute bien plus âgés que je ne le suis mais aussi sur les membres de l’ensemble qui, en dehors de ces mythes urbains, ont intégré des projets musicaux bien différents de celui de ce soir-là.

Sans doute le lieu, sans doute l’acoustique, sans doute l’intimisme de la salle, sans doute les thèmes et l’époque évoqués ou invoqués ont-ils contribué à faire de ce concert une page d’évasion et de répit. Mais il y a aussi ce plaisir et cette écoute qu’ont eus les musiciens entre eux et qu’il était impossible d’égarer. On ne peut que leur souhaiter de continuer de jouer le plus longtemps possible avec une telle belle volonté.

Mon diaporama de ce concert avec un des titres (Rozmarin Nign) du Marc Crofts Klezmer Ensemble sera ma conclusion.

Article et photos©Franck.Unimon.

 

Balistique du quotidien, ce jeudi 26 juin 2025. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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En Concert

Rocio Marquez au Théâtre Zingaro

Rocio Marquez au Théâtre Zingaro, 8 avril 2025. Photo©Franck.Unimon

Rocio Marquez au Théâtre Zingaro

Sourds, nous le sommes devenus. A partir de quand ?

Dans les tumultes devenus nos chambres et nos pensées, nous l’avons oublié.

Je ne fais pas exception. Cependant, quelques fois, pour des raisons particulières, nos cellules s’ouvrent. Nous parvenons à prendre des issues où les limites permutent et où nous échappons à nos (ab)surdités derrière lesquelles nous vivons camouflés la plupart du temps.

Rocio Marquez au Théâtre Zingaro ce 8 avril 2025. Photo©Franck.Unimon

La musique fait partie des substituts de notre mémoire.  Le film Sinners de Ryan Coogler sorti récemment nous apprend que la musique est capable de déchirer le voile qui sépare les morts des vivants, qu’elle peut guérir mais qu’elle peut aussi attirer le diable.

Dans Sinners, le Blues est à l’honneur. Cette musique, comme d’autres, sort du ventre. Il s’agit d’un chant braqué au garrot comme le flamenco entendu à travers Rocio Marquez ce 8 avril dernier.

Rocio Marquez au Théâtre Zingaro ce 8 avril 2025. Photo©FrancK.Unimon

Ce 8 avril dernier, plutôt que damné, j’ai eu l’impression de faire partie des privilégiés à assister à ce concert sous le chapiteau du théâtre Zingaro lors du festival Fragile. J’avais raté Rocio Marquez l’année dernière lors de ses prestations avec Bronquio pour leur album Tercer Cielo. Je ne voulais pas recommencer pour la sortie de son nouvel album Himno Vertical.

Rocio Marquez au Théâtre Zingaro ce 8 avril 2025. Photo©Franck.Unimon

Franck Unimon, ce 6 Mai 2025.

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En Concert

Lagon Nwar au café de la danse ce 31 mars 2025

Le Groupe Lagon Nwar au Café de la danse ce lundi 31 mars 2025, Paris. Photo©Franck.Unimon

Lagon Nwar au Café de la danse ce 31 mars 2025

Un texte est une peau dont on se débarrasse. Et certaines sont plus tenaces que d’autres.

Le 31 mars 2025 aura été cette journée où a eu lieu à l’hôpital Georges Pompidou, à Paris, la quatrième journée scientifique de la CUMP (cellule d’urgence médico psychologique destinée à s’occuper des victimes de situation sanitaire exceptionnelle et potentiellement psycho-traumatisante) à laquelle je suis allé assister. J’y ai aussi pris des photos. Un peu plus de cent cinquante professionnels de la Santé ( psychologues, infirmières et infirmiers, psychiatres, autres…) étaient présents.

C’est aussi lors de cette journée que nous avons appris que la meneuse du Rassemblement National (ex Front National), Marine Le Pen, a été condamnée, elle et certains des membres de son parti politique, pour détournements répétés, pendant  plusieurs années ( douze), de fonds publics à hauteur de quatre millions d’euros.

Cet argent a été employé pour des emplois fictifs.

Marine Le Pen a décidé de faire appel car cette condamnation, si elle s’appliquait, la rendrait inéligible lors des prochaines élections Présidentielles de 2027.

Elle et ses partisans « menacent » de son innocence. Ils affirment aussi que le résultat de ce jugement est « politique » et mensonger et qu’il signifie que la démocratie en France est en danger car  elle et ils estiment que c’est elle, la victime du « système ».

Marine Le Pen a entre autres déclaré qu’elle ne se laisserait pas faire et a précisé :  » Je suis combattive ». 

Les juges qui, eux, ont démontré sa culpabilité sont désormais -pour certains d’entre eux dont une femme- sous protection policière. Car ils sont « coupables » de l’avoir déclarée  » coupable », elle, Marine Le Pen, et plusieurs membres et proches de son parti politique. 

Cette « pression » ou cette façon qu’ont Marine Le Pen et ses partisans – sincères ou intéressés- de vouloir faire plier et diriger, de façon brutale et autoritaire, le monde et les autres à leur volonté, en cherchant à intimider ou à détruire, font un peu penser au moins au style du Président américain Donald Trump lorsqu’il avait perdu- et contesté- le résultat des précédentes élections américaines et alors que réélu récemment, il veut aujourd’hui régenter, distribuer et imposer des taxes au monde entier. Comme si le monde était une pièce montée dont il serait le pâtissier et le commerçant et qu’il entendrait la découper- et la vendre- comme il l’entendrait en fonction des personnes qu’il aurait décidé d’inviter (en leur faisant payer l’accès à son salon ou à son jardin) à son anniversaire.

Mais ce 31 mars 2025, il y a aussi eu heureusement des événements plus réconfortants et plus démocratiques :

il y a aussi eu le concert du groupe Lagon Nwar au Café de la Danse, du côté de Bastille, dans un des arrondissements très prisés et festifs de Paris.

Le groupe Lagon Nwar, ce lundi 31 mars 2025, au Café de la Danse. Photo©Franck.Unimon

Le Café de la danse est une belle salle de concert intimiste, très agréable, de cinq cents places assises, où la scène est proche et la musique est réelle, ouverte et sans menaces. C’est en y retournant que je me suis rappelé y être allé une première fois une vingtaine d’années plus tôt afin d’aller y voir Susheela Raman dont on entend moins parler aujourd’hui. Et le groupe Lagon Nwar est sans doute inconnu pour beaucoup de personnes.

Le groupe Lagon Nwar au Café de la Danse, ce lundi 31 mars 2025. Photo©Franck.Unimon

 

Je l’ai connu ou en ai entendu parler parce-que la chanteuse et musicienne réunionnaise Ann’ O’Aro en fait partie.

 

 

Ann’OAro du groupe Lagon Nwar, ce lundi 31 mars 2025 au Café de la Danse. Photo©Franck.Unimon

J’ai commencé à écouter Ann’ O’Aro à partir de son premier album ( voir l’article Ann O’Aro  ). Et l’année dernière, pour la première fois, je l’avais vue en concert. J’étais arrivé en retard. Le concert m’avait beaucoup plu. Mais je n’avais pu prendre de photos dans les meilleures conditions.

Je suis allé au concert de Lagon Nwar sans avoir écouté leur album. Les critiques à son sujet étaient bonnes mais de toute façon, j’étais confiant. Et curieux.

Le groupe Lagon Nwar au Café de la Danse, ce lundi 31 mars 2025. Photo©Franck.Unimon

Le groupe Lagon Nwar est le rassemblement de plusieurs artistes déjà rodés par d’autres projets. La jeune spectatrice d’à peine vingt ans apparemment venue seule de province, groupie du saxophoniste, qui était assise à ma droite, m’a ainsi appris que celui-ci jouait avec Clara Ysé que je connais pour l’instant uniquement de nom.

Elle m’a d’ailleurs fortement recommandé d’aller voir Clara Ysé à l’Olympia en m’informant qu’il ne restait plus beaucoup de places pour son concert.

Le saxophoniste de Lagon Nwar s’appelle Quentin Biardeau et durant la prestation, il s’est aussi occupé des synthétiseurs. Il est aussi celui qui, dès le début, nous a amusé avec son humour :

« On va vous jouer tous les morceaux de l’album et ensuite vous allez l’acheter ».

Le groupe Lagon Nwar au Café de la Danse, ce lundi 31 mars 2025. Photo©Franck.Unimon

A la batterie, au chant et au Koundé, il y avait Marcel Balboné du Burkina Faso dont l’allure avec ses lunettes noires au début du concert faisait penser à une sorte de Stevie Wonder.

 

Le groupe Lagon Nwar au Café de la Danse, ce lundi 31 mars 2025. Photo©Franck.Unimon

Puis, il y avait Valentin Ceccaldi comme bassiste. Aucun(e) guitariste n’était prévu et ce « fantôme » ne nous a pas manqué durant le concert puisque dès le début, le groupe Lagon Nwar nous a possédé. Si les critiques de leur album, que j’ai donc acheté après leur concert et me suis fait dédicacé par Ann’ O’Aro, sont très bonnes, leur concert a été, selon moi, bien meilleur.

 

Le groupe Lagon Nwar au Café de la danse, lundi 31 mars 2025. Photo©Franck.Unimon

Car ces musiciens font partie de ces artistes qui déploient leurs sortilèges sur scène.

Le groupe Okali qui avait assuré leur première partie était très bon.

Le groupe Okali au Café de la Danse, ce lundi 31 mars 2025. Photo©Franck.Unimon

Okali, fait de la chanteuse Gaëlle Minali d’origine camerounaise et de Florent Sorin pour les instruments, nous ayant donné une performance simple et toute autant mémorable.

Gaëlle Minali du groupe Okali, Café de la Danse, lundi 31 mars 2025. Photo©Franck.Unimon

 Si la voix et la présence de Gaëlle Minali ont pu toucher aussi par sa puissance et son élégance, l’accompagnement musical de Florent Sorin a aussi su faire mouche. Alors qu’il est très difficile d’assurer une première partie et que, pour ma part, je ne m’attendais pas à être aussi agréablement surpris par Okali. Et, comme je l’ai ensuite dit à Florent Sorin passé près de nous, j’aurais facilement « pris » pour quinze à trente minutes de musique supplémentaire du groupe Okali. Lequel est ensuite resté pour assister comme nous au concert de Lagon Nwar.

Concernant Ann’O’Aro dont la présence s’impose même lorsqu’elle sort du « chant », je me suis demandé comment une telle captation sonore pouvait par moments sortir d’un si petit corps.

Le groupe Lagon Nwar, lundi 31 mars 2025. Photo©Franck.Unimon

25 euros la place pour voir Okali puis Lagon Nwar en me trouvant au premier rang, place non numérotée, à moins de dix mètres de la scène, en plein Paris ce 31 mars.

J’aime me rappeler ce genre de chiffres et d’heur-eux-montant. Cela a pour moi une fonction et une affection incantatoire. Et me rappelle qu’il n’est pas nécessaire d’aller se tire-bouchonner pendant des heures à l’entrée d’une grande salle de concert. Tout cela afin de venir scruter et ausculter sur grand écran, au milieu des aéropages multipliés d’autres buffles comme moi, une artiste ou un artiste dont la place de concert aura coûté le triple ou le quadruple ou davantage. Même si l’on sera content, malgré tout, d’être allé « voir » cet/cette artiste ( voir l’article  Rosalia au festival LOLLAPALOOZA 2023).

Certaines fois, la surpopulation présente à certains concerts et festivals peut nous exposer au triple pontage. Surtout si l’on rajoute que ces festivités peuvent nous priver d’apporter un peu d’eau pour de prétendues raisons de sécurité mais aussi exiger une assez bonne condition physique voire peut-être un peu de matériel d’alpinisme ou de randonnée- mais toujours un moyen de paiement infaillible- car elles peuvent aller se nicher à des endroits modérément pratiques d’accès où la pluie et la boue parfois nous apportent en plus leur souffle et leurs secondes peaux.

Rien de cela ce 31 mars dans la salle de concert couverte du Café de la Danse. Une ambiance détendue. Un public qui aurait pu être familial (j’ai aperçu un petit au début du concert qui n’avait pas plus de dix ans) et Ann’ O’Aro, comme lors du précédent concert l’année dernière, a invité à la danse. Que ce soit lorsque Ann’ O’Aro ou Marcel Balboné qui chantent – ensemble ou séparément-dans leur langue natale ou en Français, le public a suivi.

Au concert de Lagon Nwar, ce lundi 31 mars 2025. Photo©Franck.Unimon

Il y a même eu un spectateur, qui, le temps d’un morceau, s’est fait le premier danseur de tous, parmi nous qui étions assis, au point que l’on a pu croire que cela avait été prévu par le groupe.

 

 

Au concert de Lagon Nwar, ce lundi 31 mars 2025. Photo©Franck.Unimon

 

Au concert de Lagon Nwar, ce lundi 31 mars 2025. Photo©Franck.Unimon

 

 

Au concert de Lagon Nwar, ce lundi 31 mars 2025. Photo©Franck.Unimon

 

Au concert de Lagon Nwar, ce lundi 31 mars 2025. Photo©Franck.Unimon

D’autres spectateurs sont arrivés plus tard pour danser. Certains avec Ann’ O’Aro, artère et vigile mobile du groupe.

Cette fois, j’ai réussi à desserrer le frein à main car j’ai plus de mal qu’avant à me laisser faire. Je suis parvenu à déposer mon appareil photo et à quitter mon siège. Je m’en serais voulu d’avoir manqué une fois de plus cette occasion. De seulement continuer d’endurer et d’entretenir cette expérience quotidienne et exclusive du spectateur.

Un concert où les artistes sont proches, jouent (très) bien, mieux que sur leur album, et où de l’imprévu, en plus, reste possible, est un très bon concert. Un concert que l’on pourrait regretter d’avoir raté.

Au concert de Lagon Nwar, ce lundi 31 mars 2025. Photo©Franck.Unimon

Mais bientôt, je vous parlerai un peu du concert de Rocio Marquèz- autre voix tenace et persistante- que je suis depuis allé voir et écouter, enfin, au théâtre Zingaro, alors que je l’avais ratée l’année dernière lorsqu’elle était passée en concert ailleurs avec Bronquio.

 

Franck Unimon, ce jeudi 10 avril 2025.

 

 

 

 

 

 

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En Concert

Massive Attack à Rock en Seine Aout 2024

Massive Attack à Rock en Seine, Aout 2024.
Photo©Franck.Unimon

 

I was about to forget about Massive Attack at Rock en Seine Festival in August 2024. I was there. I took those pictures and videos. Je m’en rappelle ce soir avant que le vide ne m’entraîne à nouveau et avant mon coucher.

 

Massive Attack, groupe créé à Bristol à la fin des années 1980… (en 1988). Cela fait plusieurs fois que je la lis. Mais  j’ai du mal à assimiler cette information. 

Massive Attack à Rock en Seine, Aout 2024.
Photo©Franck.Unimon

1988, c’est sept années après la mort de Bob Marley. Trois ans avant le décès de Miles Davis et de Serge Gainsbourg. Quatre années et une année après les albums Purple Rain et Sign o’ the Times de Prince ; six années et une année après les albums Thriller et Bad de Michaël Jackson ; une année après l’album Kiss Me, Kiss Me, Kiss Me de The Cure ; quatre années après l’album An ba Chen’n la de Kassav’ ; six années après l’album The Message de Grandmaster Flash….

Horace Andy avec Massive Attack à Rock en Seine, Aout 2024.
Photo©Franck.Unimon

Pour moi, la musique de Massive Attack a fait partie des miracles des années 90 et 2000 avec, pour apothéose, leur troisième album Mezzanine ( sorti en 1998) dont le titre Dissolved Girl comptera parmi les titres du film Matrix réalisé par les ex-frères Wachowski qui connaîtra un succès mondial et qui est depuis devenu une référence pour bien des cinéphiles.

Mezzanine fut pour moi un miracle ambivalent, évident et captivant. Car aussi vénéneux, angoissant, aliénant et potentiellement mortel que potentiellement salvateur. 

C’est surgir au bord du gouffre, nous prévenir de sa proximité et de son imminence. Et nous convaincre de rester écouter. Nous suggérer qu’il y a, parmi les éclairs, encore un espoir…

Daddy G/Grant Marshall du groupe Massive Attack à Rock en Seine, Aout 2024. Photo©Franck.Unimon
Massive Attack au festival Rock en Seine, Aout 2024. Photo©Franck.Unimon

Si l’aura et la force du groupe se sont effilochées après Mezzanine,  Massive Attack, par la suite, a néanmoins adressé d’autres titres qui ont du poids.

Je pense principalement à ceux de l’album Heligoland (sorti en 2010).  

Massive Attack au festival Rock en Seine, Aout 2024. Photo©Franck.Unimon
Au Festival Rock en Seine, Aout 2024. Concert de Massive Attack. Photo©Franck.Unimon

Lors de ce concert de Massive Attack en aout, j’ai été étonné par le jeune âge des spectateurs autour de moi. Normal :

Je fais désormais partie des vieux et ce sera encore plus vrai dans quelques minutes, date de mon anniversaire. Et celles et ceux que j’ai vus, assez près de la scène avec moi, avaient dans leur grande majorité à peu près l’âge que j’avais lorsque j’écoutais Massive Attack dans les années 90 : La trentaine ou un peu moins.

Ce qui signifie quand même que la plupart d’entre eux étaient à peine nés lors des premiers albums de Massive Attack ( Blue Lines, le premier album, est sorti en 1991).

A nouveau, comme pour d’autres artistes, cet exemple rappelle que, malgré les « changements » d’époque, une certaine attraction et identification demeurent. Comme chaque fois que l’oeuvre d’un(e ) artiste ou d’une personnalité « parle » au plus grand nombre.

Il est des oeuvres que le Temps camisole, d’autres qu’il libère.

Massive Attack est sans doute bien moins connu et bien moins écouté aujourd’hui qu’il y a trente ans mais il est bien des artistes qui aimeraient signifier au moins autant qu’eux au point de pouvoir encore se produire sur la grande scène d’un festival de « Rock » très suivi.

Shara Nelson avec Massive Attack, festival Rock en Seine, Aout 2024. Photo©Franck.Unimon

On peut aussi lire/voir l’article Tricky à l’Olympia ce 6 mars 2024

Franck Unimon, ce 1er octobre 2024.

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En Concert

Mélissa Laveaux en concert à l’Espace 1789 ce 6 octobre 2023

 

Mélissa Laveaux, à l’Espace 1789, le 6 octobre 2023. Photo©Franck.Unimon

Mélissa Laveaux en concert à l’espace 1789 ce 6 octobre 2023

La première fois, sa voix aurait pu sortir d’un coquillage ou d’un nombril posté près du cartilage de mes oreilles. Elle contenait la gnole de l’enfance et ce Créole d’Haïti sur lequel j’avais pu voir danser et dansé dans les soirées antillaises de métropole mais aussi pendant les vacances estivales en Guadeloupe. Comme elle semblait presque miauler et que le Créole Haïtien reste pour moi une langue à ellipses, les paroles de Mélissa Laveaux me paraissaient très éloignées des sujets des œuvres du réalisateur Raoul Peck lorsqu’il parle de leur pays.

L’entrée de l’Espace 1789, ce 6 octobre 2023. Photo©Franck.Unimon

Lorsque, quelques années plus tard, je me suis rendu à ce concert en octobre 2023, à l’Espace 1789 de St Ouen en Seine St Denis, j’avais appris entre-temps que Mélissa Laveaux était largement majeure et plus offensive  que les mélodies de comptines auxquelles certains de ses titres peuvent faire penser. Aussi n’ai-je pas été surpris, à la fois par sa réactivité devant les tentations transphobes d’un des spectateurs comme par la découverte, par celui-ci, que Mélissa Laveaux était autre qu’une artiste « du soleil » venue chauffer l’ambiance de notre début de soirée.

Mélissa Laveaux, à l’Espace 1789, ce 6 octobre 2023. Photo©Franck.Unimon

 

Entre plusieurs chansons, Mélissa Laveaux s’est montrée cultivée, attachée à l’Histoire, presque pédagogique et aussi ironique- ou humoristique- se moquant de manière répétée de cette anxiété assez généralisée qui se dorait, alors, concernant l’invasion des punaises de lit dans la ville de Paris, quelques mois avant l’organisation des Jeux Olympiques de 2024.

 

Mélissa Laveaux et Elise Blanchard ( basse, choeurs), le 6 octobre à l’Espace 1789. Photo©Franck.Unimon
Julien Cavard ( guitare, claviers, flûte, saxophone, choeurs) à l’Espace 1789, ce 6 octobre avec Mélissa Laveaux. Photo©Franck.Unimon
Mélissa Laveaux, ce 6 octobre 2023 à l’Espace 1789. Photo©Franck.Unimon
Mélissa Laveaux à l’Espace 1789, ce 6 octobre 2023. Photo©Franck.Unimon
Martin Wangermée ( batterie), Mélissa Laveaux ( chant, guitare), Julien Cavard ( guitare, clavier, flûte, saxophone, choeurs) et Elise Blanchard ( basse, choeurs) après le concert ce 6 octobre à l’Espace 1789. Photo©Franck.Unimon
Avec Martin Wangermée, batteur, après le concert, ce 6 octobre 2023 à l’Espace 1789. Photo©Franck.Unimon
Avec Elise Blanchard ( basse et choeurs) après le concert à l’Espace 1789, ce 6 octobre. Je sais que j’ai un air peu recommandable mais Elise Blanchard est très bien et je n’ai pas d’autre photo à disposition. Photo©Franck.Unimon
Mélissa Laveaux, après le concert, ce 6 octobre, à l’Espace 1789. Photo©Franck.Unimon

Après le concert, patiemment, Mélissa Laveaux a pris le temps de dédicacer et de vendre ses albums à son public. Ce qui m’a donné la possibilité de trouver un air de ressemblance à une des spectatrices avec l’humoriste Fanny Ruwet. Mais ce n’était pas elle.

 

Mélissa Laveaux a hésité avant de me donner son accord  pour que je sois pris en photo avec elle. Elle a finalement accepté en m’en donnant la raison, personnelle. Et, moi, j’ai alors hésité pour montrer ces quelques photos et pour m’occuper de cet article avant de le lui envoyer comme nous en avions convenu ensemble. Plusieurs mois sont passés depuis et je me suis dit que cet article à propos du concert de Mélissa Laveaux devait être publié sur mon blog comme ceux que j’ai écrits sur d’autres artistes en concert ( Tricky à l’Olympia ce 6 mars 2024, Rhizomes : Quartier Général en concert à la Cave Dimière d’Argenteuil…). Ne serait-ce que pour une question d’égalité.

Avec Mélissa Laveaux, ce 6 octobre 2023 à l’Espace 1789, après le concert. Photo©Franck.Unimon

 

Franck Unimon, ce jeudi 9 Mai 2024.

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Argenteuil En Concert

Rhizomes : Quartier Général en concert à la Cave Dimière d’Argenteuil

A gauche, Thomas Caillou, guitare électrique. Au centre, Leïla Mendez. Derrière elle, Hatice Özer. Roland Merlinc, batterie. Yael Miller et Clémence Gabrielidis. Photo©Franck.Unimon

 

Rhizomes : Quartier Général en concert à la cave Dimière d’Argenteuil

Un mois plus tôt, le 29 mars, le groupe Rhizomes est passé en concert à la cave Dimière d’Argenteuil. Il s’était associé à cinq chanteuses originaires de Grèce, d’Italie, d’Espagne, de Kabylie, de Turquie et du Maroc. Le groupe Rhizomes étant déja pourvu de deux chanteuses (et musiciennes) originaires d’Israël et de Tunisie, cela a débouché sur sept chanteuses.

L’ensemble s’est appelé Quartier Général. Deux termes masculins qui portaient en leur sein des histoires féministes et des souhaits d’un présent plus apaisant. Il m’a fallu du temps pour choisir ces photos et les publier. Pour que, désormais, à leur tour,  elles puissent prendre le temps de vous  parler de ce concert.

Clémence Gabrielidis et Yael Miller, assises. Debout, Baptiste Germser, basse et bugle. Photo©Franck.Unimon
Clémence Gabrielidis et Yael Miller, assises. Roland Merlinc, batterie. Baptiste Germser, basse et bugle. Photo©Franck.Unimon

 

Clémence Gabrielidis et Leïla Mendez, assises. Roland Merlinc, batterie. Baptiste Germser, basse et bugle. Yael Miller aux claviers. Photo©Franck.Unimon

 

Oum, chant, et Thomas Caillou, guitare. Photo©Franck.Unimon

 

Oum et Leïla Mendez avec Thomas Caillou, guitare, et Roland Merlinc, batterie. Photo©Franck.Unimon

 

Bianca Iannuzi, Oum, Hatice Özer et Donia Berriri. Photo©Franck.Unimon

 

Oum et Donia Berriri. Photo©Franck.Unimon

 

Leïla Mendez, Donia Berriri, Clémence Gabrielidis et Roland Merlinc, batterie. Photo©Franck.Unimon

 

Donia Berriri et Clémence Gabrielidis. Photo©Franck.Unimon

 

Donia Berriri et Clémence Gabrielidis. Photo©Franck.Unimon

 

Bianca Iannuzi, Hatice Özer, Yael Miller, Leïla Mendez, Donia Berriri, Clémence Gabrielidis. Photo©Franck.Unimon

 

Donia Berriri et Clémence Gabrielidis. Photo©Franck.Unimon

 

Donia Berriri. Photo©Franck.Unimon

 

Donia Berriri. Photo©Franck.Unimon

 

Hatice Özer. Photo©Franck.Unimon

 

Bianca Iannuzi et Hatice Özer. Photo©Franck.Unimon

 

Oum, Bianca Iannuzi, Hatice Özer. Photo©Franck.Unimon

 

Oum et Bianca Iannuzi. Photo©Franck.Unimon

 

Bianca Iannuzi et Hatice Özer. Photo©Franck.Unimon

 

Thomas Caillou, Donia Berriri, Hatice Özer, Roland Merlinc et Clémence Gabrielidis. Photo©Franck.Unimon

 

Hatice Özer et Roland Merlinc. Photo©Franck.Unimon

 

Hatice Özer et Roland Merlinc. Photo©Franck.Unimon

 

Hatice Özer. Photo©Franck.Unimon

 

Hatice özer. Photo©Franck.Unimon

 

Leïla Mendez et Roland Merlinc. Photo©Franck.Unimon

 

Yael Miller. Photo©Franck.Unimon

 

Bianca Iannuzi, Hatice Özer et Thomas Caillou. Photo©Franck.Unimon

 

Bianca Iannuzi et Hatice Özer. Photo©Franck.Unimon

 

Bianca Iannuzi, Thomas Caillou, Donia Berriri, Hatice Özer et Leïla Mendez. Photo©Franck.Unimon

 

Bianca Iannuzi. Photo©Franck.Unimon

 

Thomas Caillou, Donia Berriri et Bianca Iannuzi. Photo©Franck.Unimon

 

Hatice Özer, Clémence Gabrielidis, Baptiste Germser et Yael Miller. Photo©Franck.Unimon

 

Thomas Caillou et Bianca Iannuzi. Photo©Franck.Unimon

 

Bianca Iannuzi. Photo©Franck.Unimon

 

Thomas Caillou et Bianca Iannuzi. Photo©Franck.Unimon

 

Oum. Photo©Franck.Unimon

Franck Unimon, lundi 29 avril 2024.