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Justice Ă  Rock en seine ce 23 aout 2025

Justice au festival Rock en Seine, ce samedi 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Justice Ă  Rock en Seine ce 23 Aout 2025

Cet article est la suite de Jorja smith au festival rock en seine ce 23 aout 2025 et Festival Rock en Seine 23 Aout 2025 ).

Ils ont fait les shows !

Avant le concert de Justice ce samedi 23 Aout 2025 au festival Rock en Seine. Photo©Franck.Unimon

Contrairement au public prĂ©sent devant la grande scène environ trois heures avant le dĂ©but du concert, je n’avais aucune attente envers le groupe Justice. Je connais Ă  peine le prĂ©nom et le nom du duo. J’ai entendu quelqu’un crier « Gaspard, je t’aime ! Â» au dĂ©but du concert et une autre personne appeler « Xavier ! Â» Ă  la fin du concert.

Le groupe Justice après le concert ce 23 Aout 2025 au festival Rock en Seine. Photo©Franck.Unimon

Sans vérifier, je me dis que Gaspard doit avoir Augé comme nom de famille. Mais je n’en suis pas sûr. Pour Xavier, je n’ai pas de piste. Je pense à Xavier Lestrat car il a un peu un visage de vampire comme Lestat dans le film Entretien avec un vampire avec Brad Pitt et Tom Cruise.

Mon ignorance vient du fait que cette année, j’étais venu pour Jorja Smith (voir article Jorja smith au festival rock en seine ce 23 aout 2025). Et, la programmation du festival a fait que Justice passait « derrière » elle.

A la fin du concert de Justice, Rock en Seine, ce 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

De Justice, je savais qu’ils avaient fait un premier album très remarqué. Puis un second. Et un jeune fan d’une vingtaine d’années devant moi, rappelait à ses amis qu’ils avaient disparu pendant huit ans et qu’il tenait à les voir avant qu’ils se séparent comme l’ont fait les Daft Punk il y a un ou deux ans.

Le groupe Justice après le concert ce 23 Aout 2025 au festival Rock en Seine. Photo©Franck.Unimon

Pour moi, la « faiblesse Â» de Justice, c’était d’être arrivĂ©s ou de s’être fait connaĂ®tre plusieurs annĂ©es après les Daft Punk, Alex Gopher, Etienne De CrĂ©cy, Laurent Garnier…..tous ceux (et toutes celles) qui avaient fait soit partie de la French Touch dans les annĂ©es 80/90 ou qui avaient fait de la techno française autre chose que de la musique d’épilation. ChloĂ©, Rebekka Warrior, Maud Geffray,, Agoria, Manu le Malin…

 Je ne les connais pas toutes et tous mais j’ai des noms. Et Justice n’en faisait pas partie.

Sans oublier les précurseurs tels que Jean-Michel Jarre, Cerrone, Kraftwerk, hé oui, Kraftwerk. Et d’autres. Et d’autres. Je n’ai même pas cité Jeff Mills et d’autres références en Europe ou aux Etats-Unis.

Pour moi, Justice, c’étaient les petits nouveaux. Et je ne voyais rien de très nouveau chez eux. Ils s’étaient même faits connaître après Cascadeur.

Justice, ce 23 Aout 2025, lors du concert à Rock en Seine. Photo©Franck.Unimon

Vraisemblablement après la sortie il y a quelques mois de leur nouvel album dont on avait beaucoup parlĂ©, par curiositĂ©  j’avais Ă©coutĂ© un ou deux de leurs titres en empruntant un ou deux ou de leurs prĂ©cĂ©dents Cds Ă  la mĂ©diathèque. Ça m’avait donnĂ© une idĂ©e mais ça ne m’avait pas poussĂ© Ă  approfondir.

Mais puisque j’avais payĂ© ma place, que le concert de Jorja Smith s’était terminĂ© en me laissant modĂ©rĂ©ment satisfait et que j’étais près de la scène, j’allais rester pour voir Justice. Je « savais Â» que Justice allait faire une musique qui tabasse. Je n’en savais pas plus.

S’ils n’ont pas changé la donne en termes de composition musicale et de son, Justice a fait plus que nous mettre de la musique qui tabasse.

Justice lors du concert à Rock en Seine, ce 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Il y a quelques années, on se serait demandé ce que vient faire un groupe comme Justice dans un festival de Rock. Avant de les voir et de les entendre.

On peut voir leur jeu de scène comme une anomalie de sons et de lumières contraires à l’écologie de notre monde de moins en moins préservé. Mais on peut aussi le voir comme des allégories d’Alien, d’un engin spatial extraterrestre, de l’explosion de la bombe atomique, de la pollution dans un univers d’usines et de souricières. Leurs lunettes sont justifiées devant ce déferlement de poussière et de lumières.

Leur spectacle n’a pas traîné. J’ai eu l’impression que les photographes officiels présents avaient le sentiment d’assister à un événement peu ordinaire. Et je les comprends.

Autant le son, lors du concert de Jorja Smith, a manqué quelques uns de ses rendez-vous, autant, là, il était parfaitement maitrisé avec une entrée des basses qui a donné l’impression qu’un lourd vaisseau se posait. C’était le vaisseau Justice.

Lors du concert de Justice à Rock en Seine, ce 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Lors du concert, j’ai Ă©tĂ© intriguĂ© de voir que les deux membres de Justice puissent se parler par moments. Et leurs attitudes de statues, imperturbables, froides, inexpressives, sauf pour changer de position de temps Ă  autre, rajoutaient aux impressions visuelles.  

Justice à Rock en Seine, ce 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Il fallait être à ce concert. Et, je suis content d’y avoir assisté.

Justice à Rock en Seine, ce 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

A la fin du concert, alors que le duo passait à tour de rôle comme des Rock stars, j’ai commencé à me dire qu’ils avaient très bien trouvé leur nom, Justice, car il passe aussi bien en Français qu’en Anglais. Et, j’ai commencé à réfléchir à la signification de leur croix, symbole de leur groupe.

Le groupe Justice, à Rock en Seine, ce 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Ce 23 Aout 2025, (la) Justice m’a parlĂ©. 

Franck Unimon, ce lundi 25 Aout 2025.

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Jorja smith au festival rock en seine ce 23 aout 2025

Jorja Smith à Rock en Seine, ce 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Jorja Smith au festival Rock en Seine ce 23 Aout 2025

Cette annĂ©e, je suis venu pour elle. ( cet article est la suite de Festival Rock en Seine 23 Aout 2025 ).

Il y a quelques mois, j’avais raté son concert, complet, à la salle Pleyel. L’année dernière, à Rock en Seine, j’avais raté le concert de Lana Del Rey.

J’ai donc Ă©tĂ© surpris de pouvoir acheter une place pour aller voir Jorja Smith Ă  Rock en Seine Ă  peine une semaine plus tĂ´t. Bien sĂ»r, on ne parle pas de la mĂŞme carrière ou de la mĂŞme personnalitĂ© Ă  « comparer Â» Lana Del Rey et Jorja Smith, ce que je viens de faire un peu.

Jorja Smithe à Rock en Seine, ce 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Personne, autour de moi, n’avait vu Jorja Smith en concert ou n’a pu me dire comment elle était sur scène. J’avais vaguement perçu quelques commentaires affirmant que ses concerts étaient marquants.

Je savais qu’elle Ă©tait jeune (28 ans cette annĂ©e) et qu’elle s’était faite connaĂ®tre par son premier album Lost & Found sorti en 2018 et qui reste mon prĂ©fĂ©rĂ© en particulier pour les titres Teenage Fantasy dont la vidĂ©o en noir et blanc  ( tournĂ©e Ă  Paris) m’épate pour la dĂ©contraction attractive de Jorja Smith et Wandering Romance.

Sur Wikipédia, on souligne l’obsession de Jorja Smith, adolescente, pour l’album Frank d’Amy Winehouse. Puis, on y relate d’autres influences, des duos avec divers artistes renommés (Burna Boy, Drake, Kendrick Lamar…). On y rappelle aussi la mesure sociale de ses paroles.

Jorja Smith à Rock en Seine, ce 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Sur scène avant le concert du groupe Justice, Jorja Smith est acclamĂ©e lorsqu’elle arrive. Elle est agrĂ©able et entourĂ©e de musiciens et de choristes performants qui l’épaulent et l’aiment visiblement beaucoup. Mais, assez vite, peut-ĂŞtre aussi parce-que je ne comprends pas suffisamment ce qu’elle chante en public, je ne suis pas entraĂ®nĂ© par ce qu’elle « fait ».  Et le dĂ©cor sur scène a probablement Ă  voir avec son dernier album mais je trouve qu’il fait plutĂ´t toc.

Jorja Smith à Rock en Seine, ce 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Souriante, Jorja Smith n’est pas l’artiste qui se la pète. Elle inspire vraiment beaucoup de sympathie. Mais en concert, ça ne mord pas. Par moments, le son est même un peu raté et, ce que je trouve très frustrant c’est que sa voix me paraît trop soumise. Trop peu mise en valeur.

A la voir et à l’écouter essayer poliment et sagement d’ambiancer le public, je me dis que c’est une trop grande scène pour elle. Ou un public trop « Rock » pour elle. Pourtant, on ne peut pas dire que le public de Rock en Seine soit impatient et malpoli.

Je me dis qu’elle serait beaucoup mieux dans une petite salle de concert ou dans un club. Parce-que sa musique, c’est celle de l’intimité. Pas celle des gesticulations, du bagout et du vacarme. Cela était sûrement mieux à la salle Pleyel.

Lorsqu’elle commence par chanter Teenage Fantasy a capella, cela aurait pu être un climax. Mais cela reste gentil et bien élevé.

Jorja Smith à Rock en Seine, ce 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Je ne demande pas Ă  Jorja Smith de se forcer ou de se transformer. Elle est comme elle est. Mais j’ai l’impression de ne pas avoir entendu Jorja Smith. De ne pas avoir fait davantage connaissance avec sa voix ! Je m’avise qu’elle est peut-ĂŞtre un peu comme Sade dont les concerts avaient la rĂ©putation d’être moins porteurs que les albums studios mais avec des tubes moins gigantesques.

A la fin du concert, la jeune femme avec qui j’ai eu quelques Ă©changes auparavant me dit :

« Je ne suis pas déçue ». Mais je crois surtout qu’elle est contente que le concert soit terminé pour laisser la place au groupe Justice qu’elle attend.

 

Franck Unimon, lundi 25 Aout 2025.

 

 

 

 

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Festival Rock en Seine 23 Aout 2025

 

Au Festival Rock en Seine ce samedi 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Festival Rock en Seine 23 Aout 2025

 

Jambes lourdes et tĂŞte en bois

16h30, ce dimanche 24 Aout. Hier, j’étais au festival Rock en Seine au parc de Saint Cloud.

En allant au Festival Rock en Seine, ce samedi 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

J’ai un peu la tête en bois. Depuis que je suis rentré cette nuit (j’ai dû prendre un taxi entre la Défense et la gare d’Argenteuil), j’ai beaucoup dormi ou fait un peu acte de présence auprès de ma compagne, notre fille et de notre chaton.

Aucune consommation de substance de ma part. Je crois que c’est dû à mon âge, peut-être au poids de certaines nouvelles et, aussi, à l’attente, immobile, devant la grande scène. A peu près une heure avant le concert de Jorja Smith de manière à être le mieux placé possible pour la voir et la prendre en photo.

Jorja Smith, à Rock en Seine, ce 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Et autant, si ce n’est davantage ensuite, pour assister au concert du groupe Justice également sur la grande scène du festival.

Le groupe Justice à Rock en Seine ce samedi 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

A Rock en Seine, j’ai dĂ» attraper froid ou pris un coup de chaud.  J’étais sans doute encore entamĂ© physiquement en arrivant malgrĂ© la sieste que j’avais faite avant de venir.  J’Ă©tais mĂŞme arrivĂ© vers 18 heures alors que les premiers concerts de la journĂ©e avaient commencĂ© Ă  14h30. Mais j’avais les jambes lourdes en me dirigeant vers la sortie du festival hier soir après minuit. Et j’étais claquĂ©, assis dans le taxi (heureusement que j’en ai trouvĂ© un Ă  La DĂ©fense et que j’avais de quoi le payer, 25 euros la course) en rentrant chez moi. 

MĂŞme si j’ai vu près de moi des plus jeunes que moi ( dans la vingtaine ou trentaine) s’asseoir en attendant le dĂ©but des concerts, je me dis que je suis sans doute devenu trop âgĂ© pour un festival comme Rock en Seine.

Je me suis rappelé les propos d’un ami, de quatre ans mon cadet, qui m’a dit cette année ou l’année dernière :

« Je suis trop vieux pour aller dans des festivals ». 

Lui et moi nous Ă©tions retrouvĂ©s au concert de PJ Harvey lorsqu’elle est passĂ©e dernièrement Ă  Paris ( PJ Harvey Ă  l’Olympia, octobre 2023 ). C’Ă©tait dĂ©jĂ  il y a bientĂ´t deux ans. 

Il y a quelques minutes, en me réveillant de ma sieste, après un déjeuner allégé, j’ai dit à ma compagne que j’allais me recoucher. Elle a exprimé un peu son étonnement. Puis, je suis reparti. J’ai pris une douche. Et, pendant la douche, mes pensées se sont mises à faire un peu de développé coucher à propos du festival.

Je n’ai pas menti à ma compagne. Ma réelle intention était de continuer de me reposer. Mais, je tente, là, une incursion dans le récit plutôt que dans le sommeil.

Après avoir pris le tramway T2, vers l’entrĂ©e du festival Rock en Seine, ce samedi 23 Aout 2025 vers 18h. Photo©Franck.Unimon

Aller au plus grand festival de Rock en région parisienne

J’ai lu ou entendu que le festival Rock en Seine était le plus grand festival de Rock en région parisienne.

Ce Samedi 23 Aout 2025, en allant au festival Rock en Seine vers 18h. Photo©Franck.Unimon

J’ai commencé à venir au festival Rock en Seine au début des années 2000. J’avais vu les affiches annonçant la venue de PJ Harvey. Je n’y étais pas allé. C’était trop loin pour moi. J’habitais à Cergy-Le-Haut. Et, dans ma tête, j’étais seul.

En allant au festival Rock en Seine, ce samedi 23 Aout 2025 vers 18h. Photo©Franck.Unimon

Je vais Ă  la plupart de mes sĂ©ances de cinĂ©ma, de « mes » concerts ou des festivals, seul. Je prĂ©fère y aller en solo plutĂ´t que de ne pas y aller. PlutĂ´t que de devoir dĂ©penser de l’énergie Ă  rassembler ou essayer de convaincre une ou plusieurs personnes autour de moi. PlutĂ´t que de dĂ©pendre du planning de quelqu’un d’autre.

Et lorsque je me dĂ©cide pour une expĂ©rience sportive, c’est pareil. Il en aurait peut-ĂŞtre Ă©tĂ© diffĂ©remment si ma jeunesse avait Ă©tĂ© cette pĂ©riode de sorties Ă  laquelle on l’assimile gĂ©nĂ©ralement. 

Adolescent, je n’ai pas ou très peu connu l’expérience d’aller au cinéma ou à des concerts avec les copains et les copines. Je n’en n’avais ni les moyens ni l’autorisation. Je suis un citadin né dans une ville de banlieue, élevé avec une mentalité de campagnard de parents antillais issus de la campagne. A la campagne, en Guadeloupe, du temps de mes parents, les enfants et les ados n’allaient pas au cinéma. Il n’y en n’avait pas. Et c’était trop cher. Et pour les concerts, on allait sans doute plutôt aux bals, aux soirées telles que baptêmes, mariages et communions où les musiques qui passaient, c’était le Konpa, la musique antillaise de la Guadeloupe et de la Martinique d’avant le Zouk, un peu de Salsa et de Reggae. Puis le Zouk.

 Ce sont des soirĂ©es que j’ai connues enfant, adolescent et jeune adulte avec mes parents en rĂ©gion parisienne voire un peu en Guadeloupe, oĂą je retrouvais de temps Ă  autres des oncles, des tantes et des cousins et dont j’ai une certaine nostalgie par moments. Je regrette de n’avoir jamais eu d’appareil photo ou de camĂ©ra dans les mains lors de cette Ă©poque oĂą je regardais beaucoup ce qui se dĂ©roulait devant moi. J’ignorais Ă  la fois que ce monde allait disparaĂ®tre pour moi mais aussi l’importance qu’il prendrait pour moi rĂ©trospectivement.

Je crois que beaucoup des personnes qui se rendent à un festival comme Rock en Seine appréhendent de connaître un jour ce genre de nostalgie. D’être passés à côté de leur vie et de leur époque.

En allant au festival Rock en Seine, ce samedi 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Je crois aussi qu’ils ont entendu parler, d’une façon ou d’une autre, de ces grands festivals de musique qui ont fait « l’Histoire Â» ou qui font dĂ©sormais partie de l’Histoire. Woodstock et autres. Jimi Hendrix, les Beatles, Bob Marley, Elvis Presley, Led Zeppelin, Les Stones et beaucoup beaucoup d’autres.

Je cite ici plutĂ´t des « rockers Â» (mĂŞme si j’inclue Bob Marley) car je crois que le Rock, en occident, Ă  partir des annĂ©es 60, est le genre musical qui a donnĂ© lieu aux prestations les plus mĂ©diatisĂ©es dont on se repasse les histoires et les images et qui ont ensuite servi de modèles Ă  d’autres artistes quel que soit leur horizon musical.  

Le Rock a été ou est cette musique iconoclaste, de contestation, de la jeunesse du monde dit libre ou qui se veut libre en Occident puis ailleurs. Même si, ensuite, la liberté ne se retrouve pas à l’équilibre.

Festival Rock en Seine, ce samedi 23 Aout 2025 vers 18h. Photo©Franck.Unimon

Je ne connais pas exactement ce qui a poussĂ© les promoteurs ou les crĂ©ateurs du festival Ă  l’appeler Rock en Seine mais je me hasarde Ă  supposer que le terme « Rock Â» a Ă©tĂ© choisi pour entretenir une certaine filiation avec tous ces artistes « Rock Â» ou « Rock stars Â» dont on sait nous parler et avec lesquels on nous fait rĂŞver. Du moins, avec lesquels on fait rĂŞver un certain public en occident. Un occident plutĂ´t blanc ou qui a, dans sa grande majoritĂ©, un public blanc. Car le Rock, malgrĂ© ses diverses inspirations, origines et influences s’adresse plutĂ´t Ă  un public blanc ou un public « de Â» blancs. MĂŞme si ce public ou ses artistes, par ailleurs, peuvent ĂŞtre tout Ă  fait capables d’aller Ă©couter et voir d’autres artistes d’autres genres musicaux.

Même si au festival Rock en Seine, il y a désormais des rappeurs qui passent sur scène (lorsqu’ils n’annulent pas leur présence tels Asap Rocky ou Doeechi cette année) ou Jorja Smith qui sait rapper.

Lorsque tout Ă  l’heure, j’ai parlĂ© de Konpa, de musique antillaise, de zouk ou de salsa, la lectrice ou le lecteur attentive/if s’est peut-ĂŞtre Ă©tonnĂ©( e ) de me voir parler du festival Rock en Seine oĂą des artistes tels que Kassav’, Meiway ou autres super vedettes africaines ne sont jamais passĂ©es et ne passeront peut-ĂŞtre jamais. Des artistes qui correspondent beaucoup plus Ă  mon Ă©ducation et Ă  mon « milieu Â» d’origine. Et, je n’ai pas oubliĂ© l’espèce de moue que semblaient faire certains de mes anciens « collègues Â» journalistes du magazine XCrossroads chaque fois que je m’amusais Ă  leur parler de Zouk ou de Dub. Comme si je leur avais demandĂ© d’avaler une cuillère d’huile de ricin par les narines.

Un jour, après d’autres concerts ailleurs,  je suis allĂ© Ă  « mon » premier festival Rock en Seine parce-que je n’avais plus peur de me perdre en route. Parce-que je ne craignais pas de devenir fou. Je n’avais pas ou je n’avais plus l’impression de trahir mon identitĂ©, mon groupe, mon histoire ou ma famille. Et je crois que cette attitude a aussi Ă  voir avec le Rock. Sauf que cette partie-lĂ  de l’expĂ©rience du Rock est peut-ĂŞtre oubliĂ©e ou a Ă©tĂ© oubliĂ©e au profit du fait de s’afficher et de s’affirmer. Comme on peut le faire en Ă©tant très fier de porter certains drapeaux ou certains discours nationalistes. Et de considĂ©rer que l’on est particulièrement attachĂ© Ă  un pays, Ă  une musique ou Ă  une personne parce-qu’on le crie partout et qu’on le (dĂ©)montre au monde entier.

Je ne suis pas là pour démontrer ou pour essayer de prouver quelque chose. Plutôt pour témoigner.

Pour essayer de témoigner.

Mais ce sont Ă©videmment des paroles de vieux. Et le vieux va continuer de s’exprimer car il a appris Ă  utiliser un clavier. Et, comme beaucoup de vieux, il croit que son expĂ©rience compte mĂŞme si celle-ci fond comme une bougie. Car, plus que tout, le vieux croit encore Ă  ses histoires. 

A Rock en Seine, avant hier, j’avais vu les Hives, le dernier concert des Rita Mitsouko quelques semaines avant le décès de Fred Chichin, Emilie Simon, Jesus and the Mary Chains ( je crois) ou Faith No More plutôt, Massive Attack et d’autres groupes.

( voir Massive Attack Ă  Rock en Seine Aout 2024)

Ma prestation préférée reste celle de Björk qui avait clôturé le festival et qui avait entre-autres chanté son Déclare Indépendance.

J’ai connu le festival lorsqu’il se déroulait sur deux jours (contre cinq cette année) si mes souvenirs sont justes. Le tarif était plus bas mais je n’en suis plus très sûr. Pour 69 ou 79 euros pour une journée contre près de 90 euros pour la journée d’hier. C’était avant le tramway T2. Pour venir en transports en commun depuis Cergy le Haut, je récupérais la ligne 10 du métro. Puis, je marchais une dizaine de minutes en prenant le pont qui passe au dessus de la Seine.

 J’ai le souvenir que le festival se terminait Ă  une heure permettant de rentrer chez soi par les transports en commun alors qu’hier soir, après le concert de Justice, il Ă©tait trop tard pour que je prenne un train depuis la DĂ©fense jusqu’à St Lazare.

Hier soir, en quittant le festival vers minuit. Je me suis retourné pour prendre la photo. On peut apercevoir la foule qui avance « derrière » moi et qui se dirige aussi vers la sortie. Photo©Franck.Unimon

Le service de presse du festival s’est targuĂ© d’avoir attirĂ© 180 000 festivaliers l’annĂ©e dernière. C’est sĂ»rement plus qu’au dĂ©but des annĂ©es 2000. Je ne suis ni comptable ni historien de ce festival et je ne scrute pas le « bizness Â» ou le modèle Ă©conomique du festival. Mais ce qui m’apparaĂ®t nĂ©anmoins, c’est qu’avec le temps, Rock en Seine est devenue une entreprise plutĂ´t rentable.

Burger King et commerces

Comme dans d’autres festivals, avant d’entrer (alors que nous avons payé notre place), pour des raisons dites de sécurité, on nous explique que l’on ne peut pas emporter avec soi certaines quantités de nourriture ou des bouteilles ou des gourdes de telle dimension. On nous limite aussi sur le type d’appareil photo que l’on peut apporter avec soi. Le mien a failli se retrouver à la consigne, ce qui aurait impliqué ensuite la contrainte de devoir faire la queue pour le récupérer. Sauf que, au vu de la technologie de plus en plus poussée des smartphones (et Rock en Seine comme les autres festivals n’interdit en rien les smartphones) en matière d’image, de son, et vue la facilité avec laquelle les images sont aujourd’hui postées sur les réseaux sociaux, il m’apparaît rétrograde et plus que borné de vouloir maintenir cette police des appareils photos.

Au festival Rock en Seine, ce samedi 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon.

A l’intĂ©rieur du festival (comme dans d’autres festivals), on nous oblige aussi Ă  passer par les portiques de son système Ă©conomique. Je sais très bien que cela fait dĂ©jĂ  plusieurs annĂ©es que c’est comme ça que ce soit Ă  Rock en Seine et dans d’autres festivals. Mais mĂŞme si cela est dĂ©jĂ  « normalisĂ© Â», acceptĂ©, digĂ©rĂ© et assimilĂ©, cela n’empĂŞche pas de parler de cette folie.

Cette « folie Â» consiste Ă  prĂ©payer nos consommations de nourriture ou de boisson car il est dĂ©sormais impossible de payer soi-mĂŞme directement.  Nous devons donc nous dĂ©placer jusqu’à des bornes qui dĂ©bitent nos cartes bancaires ou qui prennent nos espèces. Bornes devant lesquelles, nous devons nous confesser ou prĂ©voir pour combien nous allons en avoir lorsque nous aurons envie, après avoir Ă  nouveau fait la queue devant le stand de nourriture choisi, de commander Ă  manger ou Ă  boire. Et, il nous revient de prĂ©voir juste.  Hier, il m’a ennuyĂ© de devoir me dire que le festival Rock en Seine ferait mieux de s’inspirer du système de commande d’un Burger King.

Festival Rock en Seine, ce samedi 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Hier, j’ai tenu Ă  ne rien acheter au sein du festival. Ni boisson, ni nourriture. Rien. J’avais fait en sorte de bien manger auparavant et d’emporter avec moi de quoi me nourrir et boire suffisamment et rapidement : quelques pains au lait ; un snickers ; deux pâtes de fruits. Une petite « gourde Â» que j’ai remplie Ă  un des robinets du festival.

Festival Rock en Seine, ce samedi 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Un peu plus loin, j’ai Ă©tĂ© Ă©tonnĂ© de tomber sur ce bandeau publicitaire en faveur de Revolut. Je me suis demandĂ© ce que cela venait faire dans un festival de Rock ou de musique. Par contre, je n’avais mĂŞme pas prĂŞtĂ© attention Ă  ce « bar » Ă  champagne. J’avais vu l’Ă©quivalent lors de ma visite de la Tour Eiffel il y a un ou deux ans.

Festival Rock en Seine, samedi 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon
Festival Rock en Seine, samedi 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

 

A côté de certaines préventions sanitaires, la Pub et le commerce ont continué de s’étoffer. Tel le stand de vente des protections auditives Alpine (plus classes et plus ergonomiques) qui permet de s’en acheter si on les préfère aux bouchons standards qui sont, eux, encore distribués.

J’avais apportĂ© mes protections auditives d’une autre marque. Les festivals n’interdisent pas encore de venir avec nos propres protections auditives pour des raisons de  Â«Â sĂ©curité ».

Je suis très content de mes protections auditives. Elles m’ont Ă  nouveau donnĂ© beaucoup de confort pendant le concert de Jorja Smith et, surtout sans doute, pour celui de Justice. 

Festival Rock en Seine, Samedi 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

 

Pour rester dans les sanitaires, tout festival nous amène à ce passage obligé dans les toilettes. Or, nous sommes dans le parc de Saint Cloud. Pas en plein bois de Boulogne ni dans une déchetterie. Il convient donc de se diriger vers les lieux d’aisance.

Festival Rock en Seine, ce samedi 23 Aout vers 18h. Ceci est la file d’attente pour les toilettes fermĂ©es. Photo©Franck.Unimon

 

 J’ai pu Ă©viter  une très grande file d’attente en m’éloignant finalement d’un premier lieu. Ensuite, j’ai acceptĂ© d’ĂŞtre « encadré »  par deux autres mecs devant cette pissotière publique qui permettait de passer très vite.

En temps ordinaire, uriner debout à côté d’un autre garçon est une situation très peu quelconque. En certains endroits, c’est un moment de comparaison, d’embarras, ou de drague. C’est ce qui a poussé, je crois, certains hommes à attendre dans la file des femmes. Car je ne crois pas que c’était pour faire caca.

Une fois debout, on le sait, les hommes, quel que soit leur âge et la taille de leur sexe, peuvent avoir du mal à pisser droit et à éviter de s’en mettre plein les doigts. C’est donc un moment clé de notre existence. Celui où l’on se pisse dessus ou par terre ou sur ses pieds ou au contraire, celui, où l’on s’en sort bien. Et, il faut à chaque fois réussir.

En général, j’aime bien regarder en l’air lorsque je pisse afin qu’il n’y ait aucune équivoque avec mon voisin. Mais cette fois, j’ai préféré mettre toutes les chances de mon côté. Et tant pis si un de mes voisins a regardé la mienne. Tant pis si un autre s’est dit que j’étais venu pour pas grand-chose.

C’était bien de pouvoir ensuite se « dĂ©sinfecter Â» les mains avec du gel mĂŞme si j’aurais prĂ©fĂ©rĂ© de l’eau et du savon. Je ne suis pas restĂ© regarder bien longtemps mais j’ai eu l’impression que certains hommes expĂ©diaient cette opĂ©ration de dĂ©sinfection sur leurs mains avant de sortir

Conscience politique :

Festival Rock en Seine, ce samedi 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

Les festivals comme ceux de Woodstock ou d’autres par la suite ont eu des volontĂ©s politiques. Hier, Ă  deux reprises, environ trente minutes avant le concert de Jorja Smith puis avant celui de Justice, grâce aux grands Ă©crans accolĂ©s près de la grande scène, nous avons pris notre leçon (abrĂ©gĂ©e) de prise de conscience politique. En faveur d’un journaliste français injustement emprisonnĂ© en AlgĂ©rie « pour apologie du terrorisme Â». Le message de RSF nous enjoignait Ă  faire un « maximum de bruit Â» et Ă  signer une pĂ©tition.

Je n’avais jamais entendu parler de ce journaliste et je souhaite bien-sĂ»r que cela s’arrange pour lui et ses proches. Mais Rock en Seine, pour moi, Ă©tait Ă  nouveau Ă  cĂ´tĂ© de sa grille d’accords. Car parler de ce journaliste, sans parler de la famine Ă  Gaza et de la façon dont le gouvernement de Netanyahou continue de dĂ©truire toute possibilitĂ© d’apaisement en Palestine ?! Sans parler des PrĂ©sidents Trump et Poutine qui jouent au chat et Ă  la souris avec l’Ukraine de Zelensky ?!

Un artiste chantait « Give Peace a chance Â» mais Rock en Seine semble plutĂ´t entonner « Give Business a chance Â».

Lors de mes « premiers Â» Rock en Seine, j’ai l’impression que le festival affichait moins certaines prĂ©tentions Ă©thiques ou Ă©cologiques. Bien-sĂ»r, j’approuve la dĂ©marche qui consiste Ă  rendre bien visible dans le festival l’endroit sĂ»r oĂą pourrait se rendre une personne (une femme) aux prises avec un abuseur ou un violeur. Ainsi que ce lieu oĂą venir reposer sa tĂŞte, son corps et ses oreilles de l’amas de dĂ©cibels. Mais j’ai aussi l’impression que c’est du vernis. Et que le festival se comporte comme n’importe quelle entreprise qui aspire Ă  obtenir et conserver son label de conformitĂ© ou d’utilitĂ© publique.

Festival Rock en Seine, ce samedi 23 Aout 2025. Photo©Franck.Unimon

 

Mais je dois être devenu sacrément vieux et très très amer pour raisonner de cette manière et voir le mal un peu partout. Donc, je me sens obligé d’écrire que j’étais d’abord venu pour Jorja Smith et, qu’ensuite, je n’ai pas pu faire autrement que voir ce qui se trouvait devant moi. Ou il aurait fallu que je me rende jusqu’à la grande scène en ayant les yeux bandés.

Ai-je bien vu les concerts de Jorja Smith et de Justice ? Oui. Pourquoi ne pas m’être contentĂ© de parler de leurs concerts ? D’abord parce qu’il est habituel de diffuser des images des concerts et des concerts auxquels on se rend.

Pour partager et faire rĂŞver.

Mais les images que l’on montre et que l’on choisit ne disent pas tout du moment et de l’expérience. Ce serait comme uniquement montrer les photos de mariage d’un couple, cela ne dit pas tout de l’histoire du couple. Mais bien-sûr, on peut préférer le conte de fée à la véritable histoire, le mollard à l’eau de rose qui conditionne plutôt que le polar qui affranchit.

A Rock en Seine, comme dans d’autres festivals ou lieux de concerts, on ne fait pas qu’aller voir et Ă©couter des artistes. MĂŞme si c’est notre projet et ce qui nous pousse Ă  payer notre place et nous dĂ©placer. A Rock en Seine comme dans d’autres festivals ou lieux de concerts ou dans des salles de cinĂ©ma, nous nous faisons aussi solliciter ou influencer par certains messages publicitaires ou autres. Nous sommes des tĂ©moins de notre Ă©poque mĂŞme si nous dĂ©cidons de ne pas nous attarder sur certaines informations que nous « voyons Â» pour nous concentrer sur notre plaisir qui est d’aller Ă©couter et voir certains artistes.

Mais il serait naïf de croire que mon expérience à Rock en Seine a été exclusivement musicale. Depuis mon transport à la Défense dans le T2 où j’ai assez facilement identifié des festivalières et des festivaliers jusqu’à mon retour à la Défense dans le T2 après minuit, j’ai été partie intégrante d’un comportement économique, sociologique et idéologique particulier qui tranche avec ma vie ordinaire, elle-même réglée ou préréglée aussi selon certains principes et certaines injonctions.

On peut bien-sûr se contenter de l’expérience musicale et/ou des bons moments que l’on y passe avec d’autres. Car c’est quand même le principal. Mais je m’abstiendrai de croire ou de penser que je me trouvais hier, à Rock en Seine, dans un monde merveilleux, libre et bienveillant qu’il conviendrait de répliquer à plus grande échelle pour que je sois heureux ou plus heureux. Et que la vie, ma vie, devrait toujours être celle que j’ai aperçue ou que l’on m’a vendue à Rock en Seine durant quelques heures.

Ce serait l’horreur si ma vie se déroulait en continu comme dans le festival Rock en Seine. Mais d’autres personnes, au contraire, seraient prêtes à s’engager, à embrigader, à dénoncer voire à torturer et tuer pour que leur vie, la vie, soit toujours comme dans le festival Rock en Seine.

Festival Rock en Seine, hier soir, en partant. Photo©Franck.Unimon

L’autre raison à tout ce laïus est que c’était peut-être la dernière fois, hier, que je me rendais au festival Rock en Seine. Hier, je ne le savais pas. C’est, aujourd’hui, en voyant l’état physique dans lequel je me trouvais, et, donc, le défi un peu ou assez physique que constitue le fait d’aller dans un festival, que je me suis dit qu’il me fallait accepter que ce n’était plus pour moi. Ou alors qu’il faudrait que cela se fasse dans des conditions qui me soient plus confortables. En y allant plus reposé. En évitant d’attendre debout pendant une heure avant chaque concert pour être au plus près de la scène.

Festival Rock en Seine, hier soir, en partant. Photo©Franck.Unimon

Telle Ă©tait ma conclusion avant de faire une pause de quelques minutes. Depuis, j’ai mis l’album Standing in the Way Of Control du groupe Gossip que j’avais eu la chance de voir il y a un peu plus d’une quinzaine d’annĂ©es. J’ai aussi prĂ©parĂ© l’album Tres Hombres de ZZ Top que je n’ai jamais vu en concert. L’album Ventriloquism de Meshell Ndegeocello vue plusieurs fois en concert depuis son premier album Plantation Lullabies. La compilation L’AnnĂ©e du Zouk 2023 et l’album Jazz is A Spirit de Terri Lyne Carrington.

Je vais maintenant découvrir les photos que j’ai prises hier des concerts de Jorja Smith et Justice. Et l’article qui les concerne apparaîtra bientôt dans mon blog.

Franck Unimon, ce dimanche 24 Aout 2025.

 

 

 

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En Concert

Marc Crofts Klezmer Ensemble au MAJH ( MusĂ©e d’art et d’histoire du judaĂŻsme) 15 Mai 2025

 

 

Marc Crofts Klezmer Ensemble au MAJH ce 15 Mai 2025. Photo©Franck.Unimon

Marc Crofts Klezmer Ensemble au MAJH ( Musée d’art et d’histoire du Judaïsme) 15 Mai 2025

Je ne connaissais pas le MAJH pourtant situé dans le quartier du Marais à Paris. Ce 15 Mai 2025, une statue vous interpelle dans la cour, l’épée brisée.

Dans la cour intérieure du MAJH ce 15 Mai 2025. Photo©Franck.Unimon

C’est la loyauté du Capitaine Dreyfus ( 1859-1935) dont la mémoire est ici statufiée.

En venant ici ce jeudi 15 Mai, je « sais Â» ce qui se passe depuis le 7 octobre 2023 en IsraĂ«l et en Palestine. En Palestine et en IsraĂ«l.

Il m’arrive aussi de penser à la série Hatufim de Gideon Raff diffusée entre 2010 et 2012..

Je ne suis pas juif et je ne vois pas pour quelle raison j’aurais dû l’être spécifiquement ce soir-là.

Le Klezmer ne fait pas plus partie de mes terres. Même s’il me reste peut-être encore un peu du film Gadjo Dilo réalisé en 1997 par Tony Gatlif. Ou du titre Pagamenska du groupe Oi Va Voi écouté il y a plus d’une quinzaine d’années.

Ce 15 Mai 2025, Ă  peu près libre de toutes mes guerres intĂ©rieures et postĂ©rieures, je viens  Ă©couter de la musique et voir des artistes dont je n’avais jamais entendu parler deux mois plus tĂ´t.

C’est le label Zamora Productions qui m’a mis sur la piste du Marc Crofts Klezmer Ensemble en m’envoyant leur album Urban Myths. Un album dont j’ai croisé un peu les timbres avant de venir les écouter sur scène.

Le label Zamora Productions est Ă©galement engagĂ© derrière les artistes Lagon Nwar, Okali mais aussi sur le dernier album de Rocio Marquez. Des artistes dont j’ai parlĂ© dans d’autres articles. ( Voir Lagon Nwar au cafĂ© de la danse ce 31 mars 2025, et Rocio Marquez au Théâtre Zingaro ) .

A une époque ou des vedettes musicales comme Billie Eilish, Charli XcX, Rosalia, Theodora, Ronisia ou Little Simz suscitent ferveur populaire au sein des jeunesses ( de 14 à 25 ans) en ayant très peu de musiciens sur scène et toujours des paroles dans leurs compositions, je fais peut-être partie d’un public qui surfe sur un passé de plus en plus éloigné et qui peut encore, les problèmes de mémoire aidant, feindre de l’ignorer.

Mais l’amateur de musique que je suis se rappelle que celles et ceux qui savent jouer écoutent et apprécient souvent des artistes a priori plutôt séparés de leur univers. Miles Davis avait écouté aussi bien du Chopin que le Zouk de Kassav’. Bob Marley avait écouté James Brown. Nina Simone aurait voulu être une pianiste classique. Johnny Halliday et Jacques Brel étaient très proches. Gainsbourg était connu pour son bagage musical.

Pour ma part, je n’ai pas peur d’écouter des titres sans paroles comme des artistes que je connais Ă  peine.  

Les musiciens du Marc Crofts Klezmer Ensemble sont bien plus jeunes que moi qui suis né en 1968. Pourtant, Seraphim Von Werra, l’un des musiciens du Marc Crofts Klezmer Ensemble, a un air de Jacques Brel. Mais il ne chantera pas. C’est Marc Crofts qui s’en chargera sur deux ou trois titres en interprétant non du Jacques Brel mais de la musique Klezmer. C’est aussi lui qui présentera les titres avec humour et érudition, rappelant en cela que la musique est un moteur culturel et de transmission. On en apprendra ainsi un peu sur les titres sans doute bien plus âgés que je ne le suis mais aussi sur les membres de l’ensemble qui, en dehors de ces mythes urbains, ont intégré des projets musicaux bien différents de celui de ce soir-là.

Sans doute le lieu, sans doute l’acoustique, sans doute l’intimisme de la salle, sans doute les thèmes et l’époque évoqués ou invoqués ont-ils contribué à faire de ce concert une page d’évasion et de répit. Mais il y a aussi ce plaisir et cette écoute qu’ont eus les musiciens entre eux et qu’il était impossible d’égarer. On ne peut que leur souhaiter de continuer de jouer le plus longtemps possible avec une telle belle volonté.

Mon diaporama de ce concert avec un des titres (Rozmarin Nign) du Marc Crofts Klezmer Ensemble sera ma conclusion.

Article et photos©Franck.Unimon.

 

Balistique du quotidien, ce jeudi 26 juin 2025. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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En Concert

Rocio Marquez au Théâtre Zingaro

Rocio Marquez au Théâtre Zingaro, 8 avril 2025. Photo©Franck.Unimon

Rocio Marquez au Théâtre Zingaro

Sourds, nous le sommes devenus. A partir de quand ?

Dans les tumultes devenus nos chambres et nos pensées, nous l’avons oublié.

Je ne fais pas exception. Cependant, quelques fois, pour des raisons particulières, nos cellules s’ouvrent. Nous parvenons à prendre des issues où les limites permutent et où nous échappons à nos (ab)surdités derrière lesquelles nous vivons camouflés la plupart du temps.

Rocio Marquez au Théâtre Zingaro ce 8 avril 2025. Photo©Franck.Unimon

La musique fait partie des substituts de notre mĂ©moire.  Le film Sinners de Ryan Coogler sorti rĂ©cemment nous apprend que la musique est capable de dĂ©chirer le voile qui sĂ©pare les morts des vivants, qu’elle peut guĂ©rir mais qu’elle peut aussi attirer le diable.

Dans Sinners, le Blues est à l’honneur. Cette musique, comme d’autres, sort du ventre. Il s’agit d’un chant braqué au garrot comme le flamenco entendu à travers Rocio Marquez ce 8 avril dernier.

Rocio Marquez au Théâtre Zingaro ce 8 avril 2025. Photo©FrancK.Unimon

Ce 8 avril dernier, plutôt que damné, j’ai eu l’impression de faire partie des privilégiés à assister à ce concert sous le chapiteau du théâtre Zingaro lors du festival Fragile. J’avais raté Rocio Marquez l’année dernière lors de ses prestations avec Bronquio pour leur album Tercer Cielo. Je ne voulais pas recommencer pour la sortie de son nouvel album Himno Vertical.

Rocio Marquez au Théâtre Zingaro ce 8 avril 2025. Photo©Franck.Unimon

Franck Unimon, ce 6 Mai 2025.

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En Concert

Lagon Nwar au café de la danse ce 31 mars 2025

Le Groupe Lagon Nwar au Café de la danse ce lundi 31 mars 2025, Paris. Photo©Franck.Unimon

Lagon Nwar au Café de la danse ce 31 mars 2025

Un texte est une peau dont on se débarrasse. Et certaines sont plus tenaces que d’autres.

Le 31 mars 2025 aura Ă©tĂ© cette journĂ©e oĂą a eu lieu Ă  l’hĂ´pital Georges Pompidou, Ă  Paris, la quatrième journĂ©e scientifique de la CUMP (cellule d’urgence mĂ©dico psychologique destinĂ©e Ă  s’occuper des victimes de situation sanitaire exceptionnelle et potentiellement psycho-traumatisante) Ă  laquelle je suis allĂ© assister. J’y ai aussi pris des photos. Un peu plus de cent cinquante professionnels de la SantĂ© ( psychologues, infirmières et infirmiers, psychiatres, autres…) Ă©taient prĂ©sents.

C’est aussi lors de cette journĂ©e que nous avons appris que la meneuse du Rassemblement National (ex Front National), Marine Le Pen, a Ă©tĂ© condamnĂ©e, elle et certains des membres de son parti politique, pour dĂ©tournements rĂ©pĂ©tĂ©s, pendant  plusieurs annĂ©es ( douze), de fonds publics Ă  hauteur de quatre millions d’euros.

Cet argent a été employé pour des emplois fictifs.

Marine Le Pen a décidé de faire appel car cette condamnation, si elle s’appliquait, la rendrait inéligible lors des prochaines élections Présidentielles de 2027.

Elle et ses partisans « menacent » de son innocence. Ils affirment aussi que le rĂ©sultat de ce jugement est « politique » et mensonger et qu’il signifie que la dĂ©mocratie en France est en danger car  elle et ils estiment que c’est elle, la victime du « système ».

Marine Le Pen a entre autres dĂ©clarĂ© qu’elle ne se laisserait pas faire et a prĂ©cisĂ© :  » Je suis combattive ». 

Les juges qui, eux, ont dĂ©montrĂ© sa culpabilitĂ© sont dĂ©sormais -pour certains d’entre eux dont une femme- sous protection policière. Car ils sont « coupables » de l’avoir dĂ©clarĂ©e  » coupable », elle, Marine Le Pen, et plusieurs membres et proches de son parti politique. 

Cette « pression » ou cette façon qu’ont Marine Le Pen et ses partisans – sincères ou intéressés- de vouloir faire plier et diriger, de façon brutale et autoritaire, le monde et les autres à leur volonté, en cherchant à intimider ou à détruire, font un peu penser au moins au style du Président américain Donald Trump lorsqu’il avait perdu- et contesté- le résultat des précédentes élections américaines et alors que réélu récemment, il veut aujourd’hui régenter, distribuer et imposer des taxes au monde entier. Comme si le monde était une pièce montée dont il serait le pâtissier et le commerçant et qu’il entendrait la découper- et la vendre- comme il l’entendrait en fonction des personnes qu’il aurait décidé d’inviter (en leur faisant payer l’accès à son salon ou à son jardin) à son anniversaire.

Mais ce 31 mars 2025, il y a aussi eu heureusement des événements plus réconfortants et plus démocratiques :

il y a aussi eu le concert du groupe Lagon Nwar au Café de la Danse, du côté de Bastille, dans un des arrondissements très prisés et festifs de Paris.

Le groupe Lagon Nwar, ce lundi 31 mars 2025, au Café de la Danse. Photo©Franck.Unimon

Le Café de la danse est une belle salle de concert intimiste, très agréable, de cinq cents places assises, où la scène est proche et la musique est réelle, ouverte et sans menaces. C’est en y retournant que je me suis rappelé y être allé une première fois une vingtaine d’années plus tôt afin d’aller y voir Susheela Raman dont on entend moins parler aujourd’hui. Et le groupe Lagon Nwar est sans doute inconnu pour beaucoup de personnes.

Le groupe Lagon Nwar au Café de la Danse, ce lundi 31 mars 2025. Photo©Franck.Unimon

 

Je l’ai connu ou en ai entendu parler parce-que la chanteuse et musicienne réunionnaise Ann’ O’Aro en fait partie.

 

 

Ann’OAro du groupe Lagon Nwar, ce lundi 31 mars 2025 au CafĂ© de la Danse. Photo©Franck.Unimon

J’ai commencĂ© Ă  Ă©couter Ann’ O’Aro Ă  partir de son premier album ( voir l’article Ann O’Aro  ). Et l’annĂ©e dernière, pour la première fois, je l’avais vue en concert. J’étais arrivĂ© en retard. Le concert m’avait beaucoup plu. Mais je n’avais pu prendre de photos dans les meilleures conditions.

Je suis allé au concert de Lagon Nwar sans avoir écouté leur album. Les critiques à son sujet étaient bonnes mais de toute façon, j’étais confiant. Et curieux.

Le groupe Lagon Nwar au Café de la Danse, ce lundi 31 mars 2025. Photo©Franck.Unimon

Le groupe Lagon Nwar est le rassemblement de plusieurs artistes dĂ©jĂ  rodĂ©s par d’autres projets. La jeune spectatrice d’Ă  peine vingt ans apparemment venue seule de province, groupie du saxophoniste, qui Ă©tait assise Ă  ma droite, m’a ainsi appris que celui-ci jouait avec Clara YsĂ© que je connais pour l’instant uniquement de nom.

Elle m’a d’ailleurs fortement recommandĂ© d’aller voir Clara YsĂ© Ă  l’Olympia en m’informant qu’il ne restait plus beaucoup de places pour son concert.

Le saxophoniste de Lagon Nwar s’appelle Quentin Biardeau et durant la prestation, il s’est aussi occupĂ© des synthĂ©tiseurs. Il est aussi celui qui, dès le dĂ©but, nous a amusĂ© avec son humour :

« On va vous jouer tous les morceaux de l’album et ensuite vous allez l’acheter Â».

Le groupe Lagon Nwar au Café de la Danse, ce lundi 31 mars 2025. Photo©Franck.Unimon

A la batterie, au chant et au Koundé, il y avait Marcel Balboné du Burkina Faso dont l’allure avec ses lunettes noires au début du concert faisait penser à une sorte de Stevie Wonder.

 

Le groupe Lagon Nwar au Café de la Danse, ce lundi 31 mars 2025. Photo©Franck.Unimon

Puis, il y avait Valentin Ceccaldi comme bassiste. Aucun(e) guitariste n’était prévu et ce « fantôme » ne nous a pas manqué durant le concert puisque dès le début, le groupe Lagon Nwar nous a possédé. Si les critiques de leur album, que j’ai donc acheté après leur concert et me suis fait dédicacé par Ann’ O’Aro, sont très bonnes, leur concert a été, selon moi, bien meilleur.

 

Le groupe Lagon Nwar au Café de la danse, lundi 31 mars 2025. Photo©Franck.Unimon

Car ces musiciens font partie de ces artistes qui déploient leurs sortilèges sur scène.

Le groupe Okali qui avait assuré leur première partie était très bon.

Le groupe Okali au Café de la Danse, ce lundi 31 mars 2025. Photo©Franck.Unimon

Okali, fait de la chanteuse Gaëlle Minali d’origine camerounaise et de Florent Sorin pour les instruments, nous ayant donné une performance simple et toute autant mémorable.

Gaëlle Minali du groupe Okali, Café de la Danse, lundi 31 mars 2025. Photo©Franck.Unimon

 Si la voix et la prĂ©sence de GaĂ«lle Minali ont pu toucher aussi par sa puissance et son Ă©lĂ©gance, l’accompagnement musical de Florent Sorin a aussi su faire mouche. Alors qu’il est très difficile d’assurer une première partie et que, pour ma part, je ne m’attendais pas Ă  ĂŞtre aussi agrĂ©ablement surpris par Okali. Et, comme je l’ai ensuite dit Ă  Florent Sorin passĂ© près de nous, j’aurais facilement « pris » pour quinze Ă  trente minutes de musique supplĂ©mentaire du groupe Okali. Lequel est ensuite restĂ© pour assister comme nous au concert de Lagon Nwar.

Concernant Ann’O’Aro dont la présence s’impose même lorsqu’elle sort du « chant », je me suis demandé comment une telle captation sonore pouvait par moments sortir d’un si petit corps.

Le groupe Lagon Nwar, lundi 31 mars 2025. Photo©Franck.Unimon

25 euros la place pour voir Okali puis Lagon Nwar en me trouvant au premier rang, place non numérotée, à moins de dix mètres de la scène, en plein Paris ce 31 mars.

J’aime me rappeler ce genre de chiffres et d’heur-eux-montant. Cela a pour moi une fonction et une affection incantatoire. Et me rappelle qu’il n’est pas nĂ©cessaire d’aller se tire-bouchonner pendant des heures Ă  l’entrĂ©e d’une grande salle de concert. Tout cela afin de venir scruter et ausculter sur grand Ă©cran, au milieu des aĂ©ropages multipliĂ©s d’autres buffles comme moi, une artiste ou un artiste dont la place de concert aura coĂ»tĂ© le triple ou le quadruple ou davantage. MĂŞme si l’on sera content, malgrĂ© tout, d’ĂŞtre allĂ© « voir » cet/cette artiste ( voir l’article  Rosalia au festival LOLLAPALOOZA 2023).

Certaines fois, la surpopulation présente à certains concerts et festivals peut nous exposer au triple pontage. Surtout si l’on rajoute que ces festivités peuvent nous priver d’apporter un peu d’eau pour de prétendues raisons de sécurité mais aussi exiger une assez bonne condition physique voire peut-être un peu de matériel d’alpinisme ou de randonnée- mais toujours un moyen de paiement infaillible- car elles peuvent aller se nicher à des endroits modérément pratiques d’accès où la pluie et la boue parfois nous apportent en plus leur souffle et leurs secondes peaux.

Rien de cela ce 31 mars dans la salle de concert couverte du Café de la Danse. Une ambiance détendue. Un public qui aurait pu être familial (j’ai aperçu un petit au début du concert qui n’avait pas plus de dix ans) et Ann’ O’Aro, comme lors du précédent concert l’année dernière, a invité à la danse. Que ce soit lorsque Ann’ O’Aro ou Marcel Balboné qui chantent – ensemble ou séparément-dans leur langue natale ou en Français, le public a suivi.

Au concert de Lagon Nwar, ce lundi 31 mars 2025. Photo©Franck.Unimon

Il y a même eu un spectateur, qui, le temps d’un morceau, s’est fait le premier danseur de tous, parmi nous qui étions assis, au point que l’on a pu croire que cela avait été prévu par le groupe.

 

 

Au concert de Lagon Nwar, ce lundi 31 mars 2025. Photo©Franck.Unimon

 

Au concert de Lagon Nwar, ce lundi 31 mars 2025. Photo©Franck.Unimon

 

 

Au concert de Lagon Nwar, ce lundi 31 mars 2025. Photo©Franck.Unimon

 

Au concert de Lagon Nwar, ce lundi 31 mars 2025. Photo©Franck.Unimon

D’autres spectateurs sont arrivés plus tard pour danser. Certains avec Ann’ O’Aro, artère et vigile mobile du groupe.

Cette fois, j’ai réussi à desserrer le frein à main car j’ai plus de mal qu’avant à me laisser faire. Je suis parvenu à déposer mon appareil photo et à quitter mon siège. Je m’en serais voulu d’avoir manqué une fois de plus cette occasion. De seulement continuer d’endurer et d’entretenir cette expérience quotidienne et exclusive du spectateur.

Un concert où les artistes sont proches, jouent (très) bien, mieux que sur leur album, et où de l’imprévu, en plus, reste possible, est un très bon concert. Un concert que l’on pourrait regretter d’avoir raté.

Au concert de Lagon Nwar, ce lundi 31 mars 2025. Photo©Franck.Unimon

Mais bientôt, je vous parlerai un peu du concert de Rocio Marquèz- autre voix tenace et persistante- que je suis depuis allé voir et écouter, enfin, au théâtre Zingaro, alors que je l’avais ratée l’année dernière lorsqu’elle était passée en concert ailleurs avec Bronquio.

 

Franck Unimon, ce jeudi 10 avril 2025.

 

 

 

 

 

 

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En Concert

Massive Attack Ă  Rock en Seine Aout 2024

Massive Attack Ă  Rock en Seine, Aout 2024.
Photo©Franck.Unimon

 

I was about to forget about Massive Attack at Rock en Seine Festival in August 2024. I was there. I took those pictures and videos. Je m’en rappelle ce soir avant que le vide ne m’entraĂ®ne Ă  nouveau et avant mon coucher.

 

Massive Attack, groupe créé Ă  Bristol Ă  la fin des annĂ©es 1980… (en 1988). Cela fait plusieurs fois que je la lis. Mais  j’ai du mal Ă  assimiler cette information. 

Massive Attack Ă  Rock en Seine, Aout 2024.
Photo©Franck.Unimon

1988, c’est sept annĂ©es après la mort de Bob Marley. Trois ans avant le dĂ©cès de Miles Davis et de Serge Gainsbourg. Quatre annĂ©es et une annĂ©e après les albums Purple Rain et Sign o’ the Times de Prince ; six annĂ©es et une annĂ©e après les albums Thriller et Bad de MichaĂ«l Jackson ; une annĂ©e après l’album Kiss Me, Kiss Me, Kiss Me de The Cure ; quatre annĂ©es après l’album An ba Chen’n la de Kassav’ ; six annĂ©es après l’album The Message de Grandmaster Flash….

Horace Andy avec Massive Attack Ă  Rock en Seine, Aout 2024.
Photo©Franck.Unimon

Pour moi, la musique de Massive Attack a fait partie des miracles des annĂ©es 90 et 2000 avec, pour apothĂ©ose, leur troisième album Mezzanine ( sorti en 1998) dont le titre Dissolved Girl comptera parmi les titres du film Matrix rĂ©alisĂ© par les ex-frères Wachowski qui connaĂ®tra un succès mondial et qui est depuis devenu une rĂ©fĂ©rence pour bien des cinĂ©philes.

Mezzanine fut pour moi un miracle ambivalent, Ă©vident et captivant. Car aussi vĂ©nĂ©neux, angoissant, aliĂ©nant et potentiellement mortel que potentiellement salvateur. 

C’est surgir au bord du gouffre, nous prĂ©venir de sa proximitĂ© et de son imminence. Et nous convaincre de rester Ă©couter. Nous suggĂ©rer qu’il y a, parmi les Ă©clairs, encore un espoir…

Daddy G/Grant Marshall du groupe Massive Attack à Rock en Seine, Aout 2024. Photo©Franck.Unimon
Massive Attack au festival Rock en Seine, Aout 2024. Photo©Franck.Unimon

Si l’aura et la force du groupe se sont effilochĂ©es après Mezzanine,  Massive Attack, par la suite, a nĂ©anmoins adressĂ© d’autres titres qui ont du poids.

Je pense principalement Ă  ceux de l’album Heligoland (sorti en 2010).  

Massive Attack au festival Rock en Seine, Aout 2024. Photo©Franck.Unimon
Au Festival Rock en Seine, Aout 2024. Concert de Massive Attack. Photo©Franck.Unimon

Lors de ce concert de Massive Attack en aout, j’ai Ă©tĂ© Ă©tonnĂ© par le jeune âge des spectateurs autour de moi. Normal :

Je fais dĂ©sormais partie des vieux et ce sera encore plus vrai dans quelques minutes, date de mon anniversaire. Et celles et ceux que j’ai vus, assez près de la scène avec moi, avaient dans leur grande majoritĂ© Ă  peu près l’âge que j’avais lorsque j’Ă©coutais Massive Attack dans les annĂ©es 90 : La trentaine ou un peu moins.

Ce qui signifie quand mĂŞme que la plupart d’entre eux Ă©taient Ă  peine nĂ©s lors des premiers albums de Massive Attack ( Blue Lines, le premier album, est sorti en 1991).

A nouveau, comme pour d’autres artistes, cet exemple rappelle que, malgrĂ© les « changements » d’Ă©poque, une certaine attraction et identification demeurent. Comme chaque fois que l’oeuvre d’un(e ) artiste ou d’une personnalitĂ© « parle » au plus grand nombre.

Il est des oeuvres que le Temps camisole, d’autres qu’il libère.

Massive Attack est sans doute bien moins connu et bien moins Ă©coutĂ© aujourd’hui qu’il y a trente ans mais il est bien des artistes qui aimeraient signifier au moins autant qu’eux au point de pouvoir encore se produire sur la grande scène d’un festival de « Rock » très suivi.

Shara Nelson avec Massive Attack, festival Rock en Seine, Aout 2024. Photo©Franck.Unimon

On peut aussi lire/voir l’article Tricky Ă  l’Olympia ce 6 mars 2024

Franck Unimon, ce 1er octobre 2024.

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En Concert

MĂ©lissa Laveaux en concert Ă  l’Espace 1789 ce 6 octobre 2023

 

MĂ©lissa Laveaux, Ă  l’Espace 1789, le 6 octobre 2023. Photo©Franck.Unimon

Mélissa Laveaux en concert à l’espace 1789 ce 6 octobre 2023

La première fois, sa voix aurait pu sortir d’un coquillage ou d’un nombril posté près du cartilage de mes oreilles. Elle contenait la gnole de l’enfance et ce Créole d’Haïti sur lequel j’avais pu voir danser et dansé dans les soirées antillaises de métropole mais aussi pendant les vacances estivales en Guadeloupe. Comme elle semblait presque miauler et que le Créole Haïtien reste pour moi une langue à ellipses, les paroles de Mélissa Laveaux me paraissaient très éloignées des sujets des œuvres du réalisateur Raoul Peck lorsqu’il parle de leur pays.

L’entrĂ©e de l’Espace 1789, ce 6 octobre 2023. Photo©Franck.Unimon

Lorsque, quelques annĂ©es plus tard, je me suis rendu Ă  ce concert en octobre 2023, Ă  l’Espace 1789 de St Ouen en Seine St Denis, j’avais appris entre-temps que MĂ©lissa Laveaux Ă©tait largement majeure et plus offensive  que les mĂ©lodies de comptines auxquelles certains de ses titres peuvent faire penser. Aussi n’ai-je pas Ă©tĂ© surpris, Ă  la fois par sa rĂ©activitĂ© devant les tentations transphobes d’un des spectateurs comme par la dĂ©couverte, par celui-ci, que MĂ©lissa Laveaux Ă©tait autre qu’une artiste « du soleil » venue chauffer l’ambiance de notre dĂ©but de soirĂ©e.

MĂ©lissa Laveaux, Ă  l’Espace 1789, ce 6 octobre 2023. Photo©Franck.Unimon

 

Entre plusieurs chansons, MĂ©lissa Laveaux s’est montrĂ©e cultivĂ©e, attachĂ©e Ă  l’Histoire, presque pĂ©dagogique et aussi ironique- ou humoristique- se moquant de manière rĂ©pĂ©tĂ©e de cette anxiĂ©tĂ© assez gĂ©nĂ©ralisĂ©e qui se dorait, alors, concernant l’invasion des punaises de lit dans la ville de Paris, quelques mois avant l’organisation des Jeux Olympiques de 2024.

 

MĂ©lissa Laveaux et Elise Blanchard ( basse, choeurs), le 6 octobre Ă  l’Espace 1789. Photo©Franck.Unimon
Julien Cavard ( guitare, claviers, flĂ»te, saxophone, choeurs) Ă  l’Espace 1789, ce 6 octobre avec MĂ©lissa Laveaux. Photo©Franck.Unimon
MĂ©lissa Laveaux, ce 6 octobre 2023 Ă  l’Espace 1789. Photo©Franck.Unimon
MĂ©lissa Laveaux Ă  l’Espace 1789, ce 6 octobre 2023. Photo©Franck.Unimon
Martin WangermĂ©e ( batterie), MĂ©lissa Laveaux ( chant, guitare), Julien Cavard ( guitare, clavier, flĂ»te, saxophone, choeurs) et Elise Blanchard ( basse, choeurs) après le concert ce 6 octobre Ă  l’Espace 1789. Photo©Franck.Unimon
Avec Martin WangermĂ©e, batteur, après le concert, ce 6 octobre 2023 Ă  l’Espace 1789. Photo©Franck.Unimon
Avec Elise Blanchard ( basse et choeurs) après le concert Ă  l’Espace 1789, ce 6 octobre. Je sais que j’ai un air peu recommandable mais Elise Blanchard est très bien et je n’ai pas d’autre photo Ă  disposition. Photo©Franck.Unimon
MĂ©lissa Laveaux, après le concert, ce 6 octobre, Ă  l’Espace 1789. Photo©Franck.Unimon

Après le concert, patiemment, Mélissa Laveaux a pris le temps de dédicacer et de vendre ses albums à son public. Ce qui m’a donné la possibilité de trouver un air de ressemblance à une des spectatrices avec l’humoriste Fanny Ruwet. Mais ce n’était pas elle.

 

MĂ©lissa Laveaux a hĂ©sitĂ© avant de me donner son accord  pour que je sois pris en photo avec elle. Elle a finalement acceptĂ© en m’en donnant la raison, personnelle. Et, moi, j’ai alors hĂ©sitĂ© pour montrer ces quelques photos et pour m’occuper de cet article avant de le lui envoyer comme nous en avions convenu ensemble. Plusieurs mois sont passĂ©s depuis et je me suis dit que cet article Ă  propos du concert de MĂ©lissa Laveaux devait ĂŞtre publiĂ© sur mon blog comme ceux que j’ai Ă©crits sur d’autres artistes en concert ( Tricky Ă  l’Olympia ce 6 mars 2024, Rhizomes : Quartier GĂ©nĂ©ral en concert Ă  la Cave Dimière d’Argenteuil…). Ne serait-ce que pour une question d’égalitĂ©.

Avec MĂ©lissa Laveaux, ce 6 octobre 2023 Ă  l’Espace 1789, après le concert. Photo©Franck.Unimon

 

Franck Unimon, ce jeudi 9 Mai 2024.

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Argenteuil En Concert

Rhizomes : Quartier GĂ©nĂ©ral en concert Ă  la Cave Dimière d’Argenteuil

A gauche, Thomas Caillou, guitare électrique. Au centre, Leïla Mendez. Derrière elle, Hatice Özer. Roland Merlinc, batterie. Yael Miller et Clémence Gabrielidis. Photo©Franck.Unimon

 

Rhizomes : Quartier GĂ©nĂ©ral en concert Ă  la cave Dimière d’Argenteuil

Un mois plus tôt, le 29 mars, le groupe Rhizomes est passé en concert à la cave Dimière d’Argenteuil. Il s’était associé à cinq chanteuses originaires de Grèce, d’Italie, d’Espagne, de Kabylie, de Turquie et du Maroc. Le groupe Rhizomes étant déja pourvu de deux chanteuses (et musiciennes) originaires d’Israël et de Tunisie, cela a débouché sur sept chanteuses.

L’ensemble s’est appelĂ© Quartier GĂ©nĂ©ral. Deux termes masculins qui portaient en leur sein des histoires fĂ©ministes et des souhaits d’un prĂ©sent plus apaisant. Il m’a fallu du temps pour choisir ces photos et les publier. Pour que, dĂ©sormais, Ă  leur tour,  elles puissent prendre le temps de vous  parler de ce concert.

Clémence Gabrielidis et Yael Miller, assises. Debout, Baptiste Germser, basse et bugle. Photo©Franck.Unimon
Clémence Gabrielidis et Yael Miller, assises. Roland Merlinc, batterie. Baptiste Germser, basse et bugle. Photo©Franck.Unimon

 

Clémence Gabrielidis et Leïla Mendez, assises. Roland Merlinc, batterie. Baptiste Germser, basse et bugle. Yael Miller aux claviers. Photo©Franck.Unimon

 

Oum, chant, et Thomas Caillou, guitare. Photo©Franck.Unimon

 

Oum et Leïla Mendez avec Thomas Caillou, guitare, et Roland Merlinc, batterie. Photo©Franck.Unimon

 

Bianca Iannuzi, Oum, Hatice Özer et Donia Berriri. Photo©Franck.Unimon

 

Oum et Donia Berriri. Photo©Franck.Unimon

 

Leïla Mendez, Donia Berriri, Clémence Gabrielidis et Roland Merlinc, batterie. Photo©Franck.Unimon

 

Donia Berriri et Clémence Gabrielidis. Photo©Franck.Unimon

 

Donia Berriri et Clémence Gabrielidis. Photo©Franck.Unimon

 

Bianca Iannuzi, Hatice Özer, Yael Miller, Leïla Mendez, Donia Berriri, Clémence Gabrielidis. Photo©Franck.Unimon

 

Donia Berriri et Clémence Gabrielidis. Photo©Franck.Unimon

 

Donia Berriri. Photo©Franck.Unimon

 

Donia Berriri. Photo©Franck.Unimon

 

Hatice Özer. Photo©Franck.Unimon

 

Bianca Iannuzi et Hatice Özer. Photo©Franck.Unimon

 

Oum, Bianca Iannuzi, Hatice Özer. Photo©Franck.Unimon

 

Oum et Bianca Iannuzi. Photo©Franck.Unimon

 

Bianca Iannuzi et Hatice Özer. Photo©Franck.Unimon

 

Thomas Caillou, Donia Berriri, Hatice Özer, Roland Merlinc et Clémence Gabrielidis. Photo©Franck.Unimon

 

Hatice Özer et Roland Merlinc. Photo©Franck.Unimon

 

Hatice Özer et Roland Merlinc. Photo©Franck.Unimon

 

Hatice Özer. Photo©Franck.Unimon

 

Hatice özer. Photo©Franck.Unimon

 

Leïla Mendez et Roland Merlinc. Photo©Franck.Unimon

 

Yael Miller. Photo©Franck.Unimon

 

Bianca Iannuzi, Hatice Özer et Thomas Caillou. Photo©Franck.Unimon

 

Bianca Iannuzi et Hatice Özer. Photo©Franck.Unimon

 

Bianca Iannuzi, Thomas Caillou, Donia Berriri, Hatice Özer et Leïla Mendez. Photo©Franck.Unimon

 

Bianca Iannuzi. Photo©Franck.Unimon

 

Thomas Caillou, Donia Berriri et Bianca Iannuzi. Photo©Franck.Unimon

 

Hatice Özer, Clémence Gabrielidis, Baptiste Germser et Yael Miller. Photo©Franck.Unimon

 

Thomas Caillou et Bianca Iannuzi. Photo©Franck.Unimon

 

Bianca Iannuzi. Photo©Franck.Unimon

 

Thomas Caillou et Bianca Iannuzi. Photo©Franck.Unimon

 

Oum. Photo©Franck.Unimon

Franck Unimon, lundi 29 avril 2024. 

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En Concert Moon France

Ann O’aro au studio de l’ermitage ce 14 mars 2024

Ann O’aro, au studio de l’ermitage, ce jeudi 14 mars 2024. Paris. Photo©Franck.unimon.                                                                                                  

J’étais au travail ce jeudi 14 mars, lorsque, dans l’après-midi, en le lisant quelque part, j’ai appris qu’Ann O’aro passait en concert le soir même. A 20h30. Je finissais mon travail à 20 heures à Paris près de la gare Montparnasse.

Si je souhaitais y aller, il me faudrait aller chercher mes appareils (photos) dans ma ville de banlieue, à Argenteuil. Pour mon blog, je ne pouvais pas me contenter de photos prises avec mon smartphone. Et, après le concert, je me réveillerais, comme ce jeudi, le lendemain matin un peu avant 5h30 afin de retourner au travail pour une journée de 12 heures.

Mais il y avait ce concert d’Ann O’aro dans quelques heures. Je l’avais dĂ©jĂ  « ratĂ©e » comme j’ai aussi ratĂ© les concerts de RenĂ© Lacaille ou de Rocio Marquez lorsqu’ils se sont prĂ©sentĂ©s. Je m’étais un peu rattrapĂ© la semaine prĂ©cĂ©dente avec le concert de Tricky Ă  l’Olympia ( voir Tricky Ă  l’Olympia ce 6 mars 2024). 

Quand une ou un artiste nous « parle » ou nous a parlĂ©, on part souvent du principe qu’autour de nous, tout le monde la connait ou le connait. En Ă©voquant Ann O’aro, je n’écoute pas de la musique secrète ou que je mettrais en cachette.

 

Ann O’aro au studio de l’ermitage, ce jeudi 14 mars 2024. Derrière elle, Teddy Doris, au trombone et au choeur. Photo©Franck.Unimon

J’ai commencĂ© Ă  la « connaĂ®tre » par son premier album Ann O’aro sorti en 2018. J’avais publiĂ© un article dessus dans mon blog il y a environ quatre ans :

Ann O’Aro.

Ensuite, il y a eu l’album Longoz arrivé en 2020 que j’ai moins écouté pour le moment et avec lequel j’ai eu plus de mal.

Ce jeudi 14 mars, j’ai aussi appris qu’un troisième album venait de sortir (fin fĂ©vrier 2024). Il s’appelle Bleu. Ann O’Aro continue d’être reprĂ©sentĂ©e par le label Cobalt dirigĂ© par Philippe Conrath.

Ann O’aro au studio de l’ermitage, ce 14 mars 2024. Photo©Franck.Unimon

« Ann O’aro ? Â»

C’est la question qu’a pu me poser, surpris, un de mes collègues, réunionnais certifié, porteur de dreadlocks, la quarantaine, chanteur de Gospel et précédemment joueur de Reggae proche de la professionnalisation. Ce n’est donc pas un amateur ni un ignorant. Pourtant, il n’avait jamais entendu parler de Ann O’aro. Je lui ai orthographié son nom tel qu’elle l’a choisi à «la Créole ». Un nom que j’ai moi-même encore du mal à bien écrire. Et, il m’a dit qu’il allait « regarder ».

La Réunion n’est pas mon pays. Même si, par la suite, j’ai rencontré ma compagne, réunionnaise, et que notre fille, née en France ( encore trop petite pour certains des thèmes des chansons de Ann O’aro) a donc également des origines réunionnaises.

La première fois que je me rappelle avoir entendu du Maloya et son rythme ternaire, c’était dans la boite de nuit Le Manapany, dans les annĂ©es 90 oĂą, avec certains collègues, nous Ă©tions plutĂ´t venus nous rapprocher (- je suis un Moon France mais voir aussi Tuer des noix de coco-)  de nos origines antillaises et des femmes au travers du Zouk.

Ensuite, j’ai voulu entendre un peu plus le Maloya dit traditionnel. Et, en particulier, sur ce qu’il peut avoir en commun avec le Gro-Ka et le Lewoz. Car j’essaie de m’inspirer Ă  ma mesure d’un des principes de mon artiste prĂ©fĂ©rĂ©, Miles Davis, qui disait aussi :

« Mon esprit n’est pas fermĂ© Â». ( “My mind is not shut”).

A la mĂ©diathèque, j’avais trouvĂ© les Cds d’artistes comme Firmin Viry, Danyel Waro et d’autres de la RĂ©union que j’ai essayĂ© d’écouter et de comprendre. J’ai pu voir Daniel Waro en concert lorsqu’il est passĂ© en concert Ă  Argenteuil il y a près d’une dizaine d’annĂ©es. Mon blog n’existait pas, alors. Je sais que Daniel Waro passe le 18 Mai au Cabaret Sauvage Ă  Paris. Maya Kamaty le 21 mars Ă  la Bellevilloise et Lindigo le 11 avril au Cabaret Sauvage.

 

«La musique, ça te permet un Ă©quilibre vu le mĂ©tier que tu fais » m’a dit quelqu’un rĂ©cemment. J’ai acquiescĂ© car il y a du vrai dans cette affirmation. Et, cela m’a permis d’Ă©luder.

Car l’équilibre est aussi une limite. Ainsi qu’une souricière. 

On peut être équilibré parce-que l’on est aussi très bien domestiqué. On ne dérange pas. On reste à sa place. On subit. On accepte. On endure. On s’endurcit. On croupit. On se terre en soi et en silence.

Mais on ne vit pas. On reste derrière des barrages. Ou on passe son temps Ă  attendre, emmitouflĂ©s dans nos mirages et parfois dans nos naufrages. Parfois, on s’auto-dĂ©truit en permanence, discrètement. De manière mĂ©thodique. Cathodique. Et Ă©quilibrĂ©e. Telles ces tours ou ces histoires dont les fondations et les Ă©manations explosent et s’affaissent, Ă©rigĂ©es, droites, et achèvent leur parcours pulvĂ©risĂ©es, tĂ©lĂ©visĂ©es, en Ă©tant toujours restĂ©es bien vissĂ©es sur place et fidèles au poste, tĂ©tant leur devoir et leur espoir en attendant une mue qui n’est jamais venue. D’elles,  on dira peut-ĂŞtre plus tard :

« C’Ă©tait une belle tour ( ou une belle histoire) Ă  l’origine. Dommage qu’elle soit devenue dĂ©suète. Les temps ont changĂ©. Il a bien fallu s’en sĂ©parer. Qu’est-ce que tu veux ? C’est comme ça…. ».

La musique, pour moi, ça reste de la vie. Ça surgit et ça permet d’aller au-delĂ  de nos limites. Les musiciens, les artistes ou les personnes qui nous « parlent », c’est quand mĂŞme assez souvent, celles et ceux qui nous « font » ça. Un des premiers pouvoirs de la musique, comme le feu partagĂ©, c’est de rassembler. Les forces, les volontĂ©s vers l’autre, vers l’ailleurs, vers l’inconnu mĂŞme si ce sont des souvenirs que l’on retrouve aussi.

La musique, pour moi, c’est aussi un bagage et un héritage. C’est à la fois les musiques que j’ai écoutées par les pores de mes parents en France, pays, où, contrairement à moi, ils ne sont pas nés. Puis, celles de mon adolescence et de certaines amitiés quasi fraternelles, à cette période de la vie où l’on a plein de notes et plein de projets mais où l’on manque d’audace, de confiance, de persévérance et de connaissances pour composer. Et où l’on redoute plus les conséquences de la matraque du jugement qu’on ne prévoit les réussites de nos tentatives.

Ann O’aro et Teddy Doris au studio de l’ermitage, ce jeudi 14 mars 2024. Photo©Franck.Unimon

On peut penser que je me contente de parler de moi. Je ne le crois pas. Je n’Ă©cris pas seulement pour moi. Mais aussi parce-qu’il le faut. Parce-que c’est mon tour du sort.

J’Ă©cris d’ailleurs cet article en réécoutant le dernier album de Fally Ipupa, Formule 7. Et puis, on sait maintenant que, Ă©videmment, je suis allĂ© au concert d’Ann O’aro ce jeudi 14 mars 2024 au studio de l’ermitage, Ă  Paris. Les autres dates et les autres lieux de ses concerts prĂ©vus en 2024 ne m’ont pas laissĂ© d’autre choix.

Hormis ce concert du 14 à l’Ermitage, à Paris. Il restait possible de voir Ann O’aro sur scène ailleurs en mars 2024 :

Le 17 à Dunkerque. Le 19 à Guyancourt. Le 21 à Tourcoing. Le 23 à Aubusson et le 26 à Ljubliana, en Slovénie. Je serais bien allé à l’un de ces endroits mais pour des raisons pratiques, le plus simple, restait Paris.

Les dates de ses concerts mais aussi de ceux de Danyèl Waro sont aussi affichées sur le site du label Cobalt qui représente d’autres artistes réunionnais tels que Christine Salem, Zanmari Baré et d’autres.

Ann O’aro, Teddy Doris, Brice Nauroy et Bino Waro au studio de l’ermitage, ce jeudi 14 mars 2024. Photo©Franck.Unimon

Je suis arrivĂ© au concert avec une bonne demie heure de retard avec ma place achetĂ©e en prĂ©vente sur internet : 15 euros et 50 centimes. Soit près de quatre fois moins que le concert de Tricky Ă  l’Olympia quelques jours plus tĂ´t. 

En entrant dans la salle de concert du studio de l’ermitage, Ann O’aro était en train de chanter, accompagnée de ses musiciens :

Teddy Doris au trombone ; Bino Waro au roulèr, sati, pikèr, kayamn et Ă  la batterie et Brice Nauroy aux machines.

Le public était posé, majoritairement assis, très attentif. Il devait y avoir environ 200 personnes à vue d’œil (pour une capacité d’accueil de 250 personnes contre une capacité d’accueil de 4000 personnes pour l’Olympia).

L’ambiance et l’acoustique de la salle étaient intimistes et très confortables. Je me suis tout de suite senti bien. J’ai aussitôt tout effacé. Les doutes. La recherche de la salle. La fatigue. Le trajet. Le retard. La routine. La chevrotine. La journée de travail le lendemain matin.

 

Voir Ann O’aro au studio de l’ermitage après Tricky à l’Olympia ?

Ann O’aro et Teddy Doris, ce jeudi 14 mars au studio de l’ermitage. Photo©Franck.Unimon

Je me suis dit qu’ils Ă©taient proches tous les deux malgrĂ© ce que l’on pourrait estimer en prime abord. Tricky, « de » Bristol, plutĂ´t contrariĂ© par la notoriĂ©tĂ©, aimerait sans doute pouvoir se produire dans une salle comme le studio de l’ermitage. En Ă©coutant Ann O’aro, j’ai aussi pensĂ© Ă  la musicienne et compositrice bretonne Kristen Noguès. 

Bien-sĂ»r, Ann O’aro existe par elle-mĂŞme et a ses propres inspirations et rĂ©fĂ©rences. Mais lorsque l’on est amateur de musique, on aime certaines fois imaginer que se rencontrent les ombres de certains artistes. Des rencontres entre des artistes qui ne se matĂ©rialisent jamais- ou parfois mal- par manque d’inspiration, d’Ă©poques ( Kristen Noguès est morte depuis 2007) ou du fait d’une mauvaise entente et qu’il faut sans doute apprendre Ă  imaginer ou Ă  crĂ©er soi-mĂŞme.

Devant nous, nous avions peu Ă  imaginer. La voix d’Ann O’aro est très douce et forte. Elle s’empare de vous et chante comme un boxeur. Son chant part depuis ses pieds. Elle chante en emmenant tout son corps et en nous portant vers une…certaine tension Ă©motionnelle.

C’est ce que l’on appelle avoir une présence. La présence de celle qui s’approche et aussi de la sentinelle.

Je me suis dit qu’elle avait de quoi jouer dans un film ou au théâtre.

Ann O’aro et Teddy Doris, au studio de l’ermitage, ce 14 mars 2024. Photo©Franck.Unimon

Son humour et son aisance, y compris au piano qu’elle a dĂ©sormais ajoutĂ© Ă  son usage des sorts- les sorts de l’enfance- sont aussi dĂ©concertants qu’insaisissables. Je me suis un peu demandĂ© :

« Comment fait-elle ? Â».

On aurait presque dit que c’était nous qui étions à un enterrement (peut-être le nôtre) tandis que, elle, et ses musiciens s’amusaient bien parce qu’ils le voulaient. Tandis que nous, hé bien, nous restions très polis et très guindés sans faire de bruit de peur de déranger ou de tâcher en sortant de notre réserve militaire.

Soit parce-que nous n’avions jamais appris Ă  remuer et Ă  tinter au son de la musique ou parce-que nous Ă©tions intimidĂ©s et captivĂ©s par ce que nous voyions et entendions devant nous :

Nous avions un peu « peur Â» d’interrompre la sĂ©ance d’hypnose. Ou nous n’osions pas moufter connaissant les sujets chargĂ©s qu’elle abordait sous les dĂ©guisements aiguisĂ©s de sa voix apaisĂ©e.

Mon excuse était que je prenais des photos. Mais j’imagine facilement ce que la même musique jouée ce jeudi soir peut entraîner ailleurs ou dans un Kabar ( ou kabaré), là où l’on s’autorise à danser plus vite que la lumière ne pense.

Nous avons été des privilégiés d’assister à ce concert. J’ai été content, après le concert, de pouvoir parler un peu à Ann O’aro et de poser pour la photo avec elle et Philippe Conrath qui dirige le label Cobalt.

Avec Philippe Conrath et Ann O’aro Ă  la fin du concert au studio de l’ermitage, ce jeudi 14 mars 2024. Merci Ă  la personne qui nous a pris en photo avec mon appareil.

Ann O’aro chante aussi dans le groupe Lagon Noir lors du festival Banlieues Bleue au centre culturel Jean à la Courneuve le vendredi 29 mars 2024 à 20h30.

Ce jeudi soir, elle a superbement clos son concert en nous chantant son titre Valval rouz ( si je ne me trompe) un de ses titres acapella, prĂ©sent sur son premier album.  

 

Franck Unimon, ce dimanche 17 mars 2024.