Catégories
En Concert

Rocio Marquez au Théùtre Zingaro

Rocio Marquez au Théùtre Zingaro, 8 avril 2025. Photo©Franck.Unimon

Rocio Marquez au Théùtre Zingaro

Sourds, nous le sommes devenus. A partir de quand ?

Dans les tumultes devenus nos chambres et nos pensĂ©es, nous l’avons oubliĂ©.

Je ne fais pas exception. Cependant, quelques fois, pour des raisons particuliĂšres, nos cellules s’ouvrent. Nous parvenons Ă  prendre des issues oĂč les limites permutent et oĂč nous Ă©chappons Ă  nos (ab)surditĂ©s derriĂšre lesquelles nous vivons camouflĂ©s la plupart du temps.

Rocio Marquez au Théùtre Zingaro ce 8 avril 2025. Photo©Franck.Unimon

La musique fait partie des substituts de notre mĂ©moire.  Le film Sinners de Ryan Coogler sorti rĂ©cemment nous apprend que la musique est capable de dĂ©chirer le voile qui sĂ©pare les morts des vivants, qu’elle peut guĂ©rir mais qu’elle peut aussi attirer le diable.

Dans Sinners, le Blues est Ă  l’honneur. Cette musique, comme d’autres, sort du ventre. Il s’agit d’un chant braquĂ© au garrot comme le flamenco entendu Ă  travers Rocio Marquez ce 8 avril dernier.

Rocio Marquez au Théùtre Zingaro ce 8 avril 2025. Photo©FrancK.Unimon

Ce 8 avril dernier, plutĂŽt que damnĂ©, j’ai eu l’impression de faire partie des privilĂ©giĂ©s Ă  assister Ă  ce concert sous le chapiteau du théùtre Zingaro lors du festival Fragile. J’avais ratĂ© Rocio Marquez l’annĂ©e derniĂšre lors de ses prestations avec Bronquio pour leur album Tercer Cielo. Je ne voulais pas recommencer pour la sortie de son nouvel album Himno Vertical.

Rocio Marquez au Théùtre Zingaro ce 8 avril 2025. Photo©Franck.Unimon

Franck Unimon, ce 6 Mai 2025.

Catégories
En Concert

Lagon Nwar au café de la danse ce 31 mars 2025

Le Groupe Lagon Nwar au Café de la danse ce lundi 31 mars 2025, Paris. Photo©Franck.Unimon

Lagon Nwar au Café de la danse ce 31 mars 2025

Un texte est une peau dont on se dĂ©barrasse. Et certaines sont plus tenaces que d’autres.

Le 31 mars 2025 aura Ă©tĂ© cette journĂ©e oĂč a eu lieu Ă  l’hĂŽpital Georges Pompidou, Ă  Paris, la quatriĂšme journĂ©e scientifique de la CUMP (cellule d’urgence mĂ©dico psychologique destinĂ©e Ă  s’occuper des victimes de situation sanitaire exceptionnelle et potentiellement psycho-traumatisante) Ă  laquelle je suis allĂ© assister. J’y ai aussi pris des photos. Un peu plus de cent cinquante professionnels de la SantĂ© ( psychologues, infirmiĂšres et infirmiers, psychiatres, autres…) Ă©taient prĂ©sents.

C’est aussi lors de cette journĂ©e que nous avons appris que la meneuse du Rassemblement National (ex Front National), Marine Le Pen, a Ă©tĂ© condamnĂ©e, elle et certains des membres de son parti politique, pour dĂ©tournements rĂ©pĂ©tĂ©s, pendant  plusieurs annĂ©es ( douze), de fonds publics Ă  hauteur de quatre millions d’euros.

Cet argent a été employé pour des emplois fictifs.

Marine Le Pen a dĂ©cidĂ© de faire appel car cette condamnation, si elle s’appliquait, la rendrait inĂ©ligible lors des prochaines Ă©lections PrĂ©sidentielles de 2027.

Elle et ses partisans « menacent » de son innocence. Ils affirment aussi que le rĂ©sultat de ce jugement est « politique » et mensonger et qu’il signifie que la dĂ©mocratie en France est en danger car  elle et ils estiment que c’est elle, la victime du « systĂšme ».

Marine Le Pen a entre autres dĂ©clarĂ© qu’elle ne se laisserait pas faire et a prĂ©cisĂ© :  » Je suis combattive ». 

Les juges qui, eux, ont dĂ©montrĂ© sa culpabilitĂ© sont dĂ©sormais -pour certains d’entre eux dont une femme- sous protection policiĂšre. Car ils sont « coupables » de l’avoir dĂ©clarĂ©e  » coupable », elle, Marine Le Pen, et plusieurs membres et proches de son parti politique. 

Cette « pression » ou cette façon qu’ont Marine Le Pen et ses partisans – sincĂšres ou intĂ©ressĂ©s- de vouloir faire plier et diriger, de façon brutale et autoritaire, le monde et les autres Ă  leur volontĂ©, en cherchant Ă  intimider ou Ă  dĂ©truire, font un peu penser au moins au style du PrĂ©sident amĂ©ricain Donald Trump lorsqu’il avait perdu- et contestĂ©- le rĂ©sultat des prĂ©cĂ©dentes Ă©lections amĂ©ricaines et alors que réélu rĂ©cemment, il veut aujourd’hui rĂ©genter, distribuer et imposer des taxes au monde entier. Comme si le monde Ă©tait une piĂšce montĂ©e dont il serait le pĂątissier et le commerçant et qu’il entendrait la dĂ©couper- et la vendre- comme il l’entendrait en fonction des personnes qu’il aurait dĂ©cidĂ© d’inviter (en leur faisant payer l’accĂšs Ă  son salon ou Ă  son jardin) Ă  son anniversaire.

Mais ce 31 mars 2025, il y a aussi eu heureusement des événements plus réconfortants et plus démocratiques :

il y a aussi eu le concert du groupe Lagon Nwar au Café de la Danse, du cÎté de Bastille, dans un des arrondissements trÚs prisés et festifs de Paris.

Le groupe Lagon Nwar, ce lundi 31 mars 2025, au Café de la Danse. Photo©Franck.Unimon

Le CafĂ© de la danse est une belle salle de concert intimiste, trĂšs agrĂ©able, de cinq cents places assises, oĂč la scĂšne est proche et la musique est rĂ©elle, ouverte et sans menaces. C’est en y retournant que je me suis rappelĂ© y ĂȘtre allĂ© une premiĂšre fois une vingtaine d’annĂ©es plus tĂŽt afin d’aller y voir Susheela Raman dont on entend moins parler aujourd’hui. Et le groupe Lagon Nwar est sans doute inconnu pour beaucoup de personnes.

Le groupe Lagon Nwar au Café de la Danse, ce lundi 31 mars 2025. Photo©Franck.Unimon

 

Je l’ai connu ou en ai entendu parler parce-que la chanteuse et musicienne rĂ©unionnaise Ann’ O’Aro en fait partie.

 

 

Ann’OAro du groupe Lagon Nwar, ce lundi 31 mars 2025 au CafĂ© de la Danse. Photo©Franck.Unimon

J’ai commencĂ© Ă  Ă©couter Ann’ O’Aro Ă  partir de son premier album ( voir l’article Ann O’Aro  ). Et l’annĂ©e derniĂšre, pour la premiĂšre fois, je l’avais vue en concert. J’étais arrivĂ© en retard. Le concert m’avait beaucoup plu. Mais je n’avais pu prendre de photos dans les meilleures conditions.

Je suis allĂ© au concert de Lagon Nwar sans avoir Ă©coutĂ© leur album. Les critiques Ă  son sujet Ă©taient bonnes mais de toute façon, j’étais confiant. Et curieux.

Le groupe Lagon Nwar au Café de la Danse, ce lundi 31 mars 2025. Photo©Franck.Unimon

Le groupe Lagon Nwar est le rassemblement de plusieurs artistes dĂ©jĂ  rodĂ©s par d’autres projets. La jeune spectatrice d’Ă  peine vingt ans apparemment venue seule de province, groupie du saxophoniste, qui Ă©tait assise Ă  ma droite, m’a ainsi appris que celui-ci jouait avec Clara YsĂ© que je connais pour l’instant uniquement de nom.

Elle m’a d’ailleurs fortement recommandĂ© d’aller voir Clara YsĂ© Ă  l’Olympia en m’informant qu’il ne restait plus beaucoup de places pour son concert.

Le saxophoniste de Lagon Nwar s’appelle Quentin Biardeau et durant la prestation, il s’est aussi occupĂ© des synthĂ©tiseurs. Il est aussi celui qui, dĂšs le dĂ©but, nous a amusĂ© avec son humour :

« On va vous jouer tous les morceaux de l’album et ensuite vous allez l’acheter Â».

Le groupe Lagon Nwar au Café de la Danse, ce lundi 31 mars 2025. Photo©Franck.Unimon

A la batterie, au chant et au KoundĂ©, il y avait Marcel BalbonĂ© du Burkina Faso dont l’allure avec ses lunettes noires au dĂ©but du concert faisait penser Ă  une sorte de Stevie Wonder.

 

Le groupe Lagon Nwar au Café de la Danse, ce lundi 31 mars 2025. Photo©Franck.Unimon

Puis, il y avait Valentin Ceccaldi comme bassiste. Aucun(e) guitariste n’était prĂ©vu et ce « fantĂŽme » ne nous a pas manquĂ© durant le concert puisque dĂšs le dĂ©but, le groupe Lagon Nwar nous a possĂ©dĂ©. Si les critiques de leur album, que j’ai donc achetĂ© aprĂšs leur concert et me suis fait dĂ©dicacĂ© par Ann’ O’Aro, sont trĂšs bonnes, leur concert a Ă©tĂ©, selon moi, bien meilleur.

 

Le groupe Lagon Nwar au Café de la danse, lundi 31 mars 2025. Photo©Franck.Unimon

Car ces musiciens font partie de ces artistes qui déploient leurs sortilÚges sur scÚne.

Le groupe Okali qui avait assuré leur premiÚre partie était trÚs bon.

Le groupe Okali au Café de la Danse, ce lundi 31 mars 2025. Photo©Franck.Unimon

Okali, fait de la chanteuse GaĂ«lle Minali d’origine camerounaise et de Florent Sorin pour les instruments, nous ayant donnĂ© une performance simple et toute autant mĂ©morable.

Gaëlle Minali du groupe Okali, Café de la Danse, lundi 31 mars 2025. Photo©Franck.Unimon

 Si la voix et la prĂ©sence de GaĂ«lle Minali ont pu toucher aussi par sa puissance et son Ă©lĂ©gance, l’accompagnement musical de Florent Sorin a aussi su faire mouche. Alors qu’il est trĂšs difficile d’assurer une premiĂšre partie et que, pour ma part, je ne m’attendais pas Ă  ĂȘtre aussi agrĂ©ablement surpris par Okali. Et, comme je l’ai ensuite dit Ă  Florent Sorin passĂ© prĂšs de nous, j’aurais facilement « pris » pour quinze Ă  trente minutes de musique supplĂ©mentaire du groupe Okali. Lequel est ensuite restĂ© pour assister comme nous au concert de Lagon Nwar.

Concernant Ann’O’Aro dont la prĂ©sence s’impose mĂȘme lorsqu’elle sort du « chant », je me suis demandĂ© comment une telle captation sonore pouvait par moments sortir d’un si petit corps.

Le groupe Lagon Nwar, lundi 31 mars 2025. Photo©Franck.Unimon

25 euros la place pour voir Okali puis Lagon Nwar en me trouvant au premier rang, place non numérotée, à moins de dix mÚtres de la scÚne, en plein Paris ce 31 mars.

J’aime me rappeler ce genre de chiffres et d’heur-eux-montant. Cela a pour moi une fonction et une affection incantatoire. Et me rappelle qu’il n’est pas nĂ©cessaire d’aller se tire-bouchonner pendant des heures Ă  l’entrĂ©e d’une grande salle de concert. Tout cela afin de venir scruter et ausculter sur grand Ă©cran, au milieu des aĂ©ropages multipliĂ©s d’autres buffles comme moi, une artiste ou un artiste dont la place de concert aura coĂ»tĂ© le triple ou le quadruple ou davantage. MĂȘme si l’on sera content, malgrĂ© tout, d’ĂȘtre allĂ© « voir » cet/cette artiste ( voir l’article  Rosalia au festival LOLLAPALOOZA 2023).

Certaines fois, la surpopulation prĂ©sente Ă  certains concerts et festivals peut nous exposer au triple pontage. Surtout si l’on rajoute que ces festivitĂ©s peuvent nous priver d’apporter un peu d’eau pour de prĂ©tendues raisons de sĂ©curitĂ© mais aussi exiger une assez bonne condition physique voire peut-ĂȘtre un peu de matĂ©riel d’alpinisme ou de randonnĂ©e- mais toujours un moyen de paiement infaillible- car elles peuvent aller se nicher Ă  des endroits modĂ©rĂ©ment pratiques d’accĂšs oĂč la pluie et la boue parfois nous apportent en plus leur souffle et leurs secondes peaux.

Rien de cela ce 31 mars dans la salle de concert couverte du CafĂ© de la Danse. Une ambiance dĂ©tendue. Un public qui aurait pu ĂȘtre familial (j’ai aperçu un petit au dĂ©but du concert qui n’avait pas plus de dix ans) et Ann’ O’Aro, comme lors du prĂ©cĂ©dent concert l’annĂ©e derniĂšre, a invitĂ© Ă  la danse. Que ce soit lorsque Ann’ O’Aro ou Marcel BalbonĂ© qui chantent – ensemble ou sĂ©parĂ©ment-dans leur langue natale ou en Français, le public a suivi.

Au concert de Lagon Nwar, ce lundi 31 mars 2025. Photo©Franck.Unimon

Il y a mĂȘme eu un spectateur, qui, le temps d’un morceau, s’est fait le premier danseur de tous, parmi nous qui Ă©tions assis, au point que l’on a pu croire que cela avait Ă©tĂ© prĂ©vu par le groupe.

 

 

Au concert de Lagon Nwar, ce lundi 31 mars 2025. Photo©Franck.Unimon

 

Au concert de Lagon Nwar, ce lundi 31 mars 2025. Photo©Franck.Unimon

 

 

Au concert de Lagon Nwar, ce lundi 31 mars 2025. Photo©Franck.Unimon

 

Au concert de Lagon Nwar, ce lundi 31 mars 2025. Photo©Franck.Unimon

D’autres spectateurs sont arrivĂ©s plus tard pour danser. Certains avec Ann’ O’Aro, artĂšre et vigile mobile du groupe.

Cette fois, j’ai rĂ©ussi Ă  desserrer le frein Ă  main car j’ai plus de mal qu’avant Ă  me laisser faire. Je suis parvenu Ă  dĂ©poser mon appareil photo et Ă  quitter mon siĂšge. Je m’en serais voulu d’avoir manquĂ© une fois de plus cette occasion. De seulement continuer d’endurer et d’entretenir cette expĂ©rience quotidienne et exclusive du spectateur.

Un concert oĂč les artistes sont proches, jouent (trĂšs) bien, mieux que sur leur album, et oĂč de l’imprĂ©vu, en plus, reste possible, est un trĂšs bon concert. Un concert que l’on pourrait regretter d’avoir ratĂ©.

Au concert de Lagon Nwar, ce lundi 31 mars 2025. Photo©Franck.Unimon

Mais bientĂŽt, je vous parlerai un peu du concert de Rocio MarquĂšz- autre voix tenace et persistante- que je suis depuis allĂ© voir et Ă©couter, enfin, au théùtre Zingaro, alors que je l’avais ratĂ©e l’annĂ©e derniĂšre lorsqu’elle Ă©tait passĂ©e en concert ailleurs avec Bronquio.

 

Franck Unimon, ce jeudi 10 avril 2025.

 

 

 

 

 

 

Catégories
En Concert

Massive Attack Ă  Rock en Seine Aout 2024

Massive Attack Ă  Rock en Seine, Aout 2024.
Photo©Franck.Unimon

 

I was about to forget about Massive Attack at Rock en Seine Festival in August 2024. I was there. I took those pictures and videos. Je m’en rappelle ce soir avant que le vide ne m’entraĂźne Ă  nouveau et avant mon coucher.

 

Massive Attack, groupe créé Ă  Bristol Ă  la fin des annĂ©es 1980… (en 1988). Cela fait plusieurs fois que je la lis. Mais  j’ai du mal Ă  assimiler cette information. 

Massive Attack Ă  Rock en Seine, Aout 2024.
Photo©Franck.Unimon

1988, c’est sept annĂ©es aprĂšs la mort de Bob Marley. Trois ans avant le dĂ©cĂšs de Miles Davis et de Serge Gainsbourg. Quatre annĂ©es et une annĂ©e aprĂšs les albums Purple Rain et Sign o’ the Times de Prince ; six annĂ©es et une annĂ©e aprĂšs les albums Thriller et Bad de MichaĂ«l Jackson ; une annĂ©e aprĂšs l’album Kiss Me, Kiss Me, Kiss Me de The Cure ; quatre annĂ©es aprĂšs l’album An ba Chen’n la de Kassav’ ; six annĂ©es aprĂšs l’album The Message de Grandmaster Flash….

Horace Andy avec Massive Attack Ă  Rock en Seine, Aout 2024.
Photo©Franck.Unimon

Pour moi, la musique de Massive Attack a fait partie des miracles des annĂ©es 90 et 2000 avec, pour apothĂ©ose, leur troisiĂšme album Mezzanine ( sorti en 1998) dont le titre Dissolved Girl comptera parmi les titres du film Matrix rĂ©alisĂ© par les ex-frĂšres Wachowski qui connaĂźtra un succĂšs mondial et qui est depuis devenu une rĂ©fĂ©rence pour bien des cinĂ©philes.

Mezzanine fut pour moi un miracle ambivalent, Ă©vident et captivant. Car aussi vĂ©nĂ©neux, angoissant, aliĂ©nant et potentiellement mortel que potentiellement salvateur. 

C’est surgir au bord du gouffre, nous prĂ©venir de sa proximitĂ© et de son imminence. Et nous convaincre de rester Ă©couter. Nous suggĂ©rer qu’il y a, parmi les Ă©clairs, encore un espoir…

Daddy G/Grant Marshall du groupe Massive Attack à Rock en Seine, Aout 2024. Photo©Franck.Unimon
Massive Attack au festival Rock en Seine, Aout 2024. Photo©Franck.Unimon

Si l’aura et la force du groupe se sont effilochĂ©es aprĂšs Mezzanine,  Massive Attack, par la suite, a nĂ©anmoins adressĂ© d’autres titres qui ont du poids.

Je pense principalement Ă  ceux de l’album Heligoland (sorti en 2010).  

Massive Attack au festival Rock en Seine, Aout 2024. Photo©Franck.Unimon
Au Festival Rock en Seine, Aout 2024. Concert de Massive Attack. Photo©Franck.Unimon

Lors de ce concert de Massive Attack en aout, j’ai Ă©tĂ© Ă©tonnĂ© par le jeune Ăąge des spectateurs autour de moi. Normal :

Je fais dĂ©sormais partie des vieux et ce sera encore plus vrai dans quelques minutes, date de mon anniversaire. Et celles et ceux que j’ai vus, assez prĂšs de la scĂšne avec moi, avaient dans leur grande majoritĂ© Ă  peu prĂšs l’Ăąge que j’avais lorsque j’Ă©coutais Massive Attack dans les annĂ©es 90 : La trentaine ou un peu moins.

Ce qui signifie quand mĂȘme que la plupart d’entre eux Ă©taient Ă  peine nĂ©s lors des premiers albums de Massive Attack ( Blue Lines, le premier album, est sorti en 1991).

A nouveau, comme pour d’autres artistes, cet exemple rappelle que, malgrĂ© les « changements » d’Ă©poque, une certaine attraction et identification demeurent. Comme chaque fois que l’oeuvre d’un(e ) artiste ou d’une personnalitĂ© « parle » au plus grand nombre.

Il est des oeuvres que le Temps camisole, d’autres qu’il libĂšre.

Massive Attack est sans doute bien moins connu et bien moins Ă©coutĂ© aujourd’hui qu’il y a trente ans mais il est bien des artistes qui aimeraient signifier au moins autant qu’eux au point de pouvoir encore se produire sur la grande scĂšne d’un festival de « Rock » trĂšs suivi.

Shara Nelson avec Massive Attack, festival Rock en Seine, Aout 2024. Photo©Franck.Unimon

On peut aussi lire/voir l’article Tricky Ă  l’Olympia ce 6 mars 2024

Franck Unimon, ce 1er octobre 2024.

Catégories
En Concert

MĂ©lissa Laveaux en concert Ă  l’Espace 1789 ce 6 octobre 2023

 

MĂ©lissa Laveaux, Ă  l’Espace 1789, le 6 octobre 2023. Photo©Franck.Unimon

MĂ©lissa Laveaux en concert Ă  l’espace 1789 ce 6 octobre 2023

La premiĂšre fois, sa voix aurait pu sortir d’un coquillage ou d’un nombril postĂ© prĂšs du cartilage de mes oreilles. Elle contenait la gnole de l’enfance et ce CrĂ©ole d’HaĂŻti sur lequel j’avais pu voir danser et dansĂ© dans les soirĂ©es antillaises de mĂ©tropole mais aussi pendant les vacances estivales en Guadeloupe. Comme elle semblait presque miauler et que le CrĂ©ole HaĂŻtien reste pour moi une langue Ă  ellipses, les paroles de MĂ©lissa Laveaux me paraissaient trĂšs Ă©loignĂ©es des sujets des Ɠuvres du rĂ©alisateur Raoul Peck lorsqu’il parle de leur pays.

L’entrĂ©e de l’Espace 1789, ce 6 octobre 2023. Photo©Franck.Unimon

Lorsque, quelques annĂ©es plus tard, je me suis rendu Ă  ce concert en octobre 2023, Ă  l’Espace 1789 de St Ouen en Seine St Denis, j’avais appris entre-temps que MĂ©lissa Laveaux Ă©tait largement majeure et plus offensive  que les mĂ©lodies de comptines auxquelles certains de ses titres peuvent faire penser. Aussi n’ai-je pas Ă©tĂ© surpris, Ă  la fois par sa rĂ©activitĂ© devant les tentations transphobes d’un des spectateurs comme par la dĂ©couverte, par celui-ci, que MĂ©lissa Laveaux Ă©tait autre qu’une artiste « du soleil » venue chauffer l’ambiance de notre dĂ©but de soirĂ©e.

MĂ©lissa Laveaux, Ă  l’Espace 1789, ce 6 octobre 2023. Photo©Franck.Unimon

 

Entre plusieurs chansons, MĂ©lissa Laveaux s’est montrĂ©e cultivĂ©e, attachĂ©e Ă  l’Histoire, presque pĂ©dagogique et aussi ironique- ou humoristique- se moquant de maniĂšre rĂ©pĂ©tĂ©e de cette anxiĂ©tĂ© assez gĂ©nĂ©ralisĂ©e qui se dorait, alors, concernant l’invasion des punaises de lit dans la ville de Paris, quelques mois avant l’organisation des Jeux Olympiques de 2024.

 

MĂ©lissa Laveaux et Elise Blanchard ( basse, choeurs), le 6 octobre Ă  l’Espace 1789. Photo©Franck.Unimon
Julien Cavard ( guitare, claviers, flĂ»te, saxophone, choeurs) Ă  l’Espace 1789, ce 6 octobre avec MĂ©lissa Laveaux. Photo©Franck.Unimon
MĂ©lissa Laveaux, ce 6 octobre 2023 Ă  l’Espace 1789. Photo©Franck.Unimon
MĂ©lissa Laveaux Ă  l’Espace 1789, ce 6 octobre 2023. Photo©Franck.Unimon
Martin WangermĂ©e ( batterie), MĂ©lissa Laveaux ( chant, guitare), Julien Cavard ( guitare, clavier, flĂ»te, saxophone, choeurs) et Elise Blanchard ( basse, choeurs) aprĂšs le concert ce 6 octobre Ă  l’Espace 1789. Photo©Franck.Unimon
Avec Martin WangermĂ©e, batteur, aprĂšs le concert, ce 6 octobre 2023 Ă  l’Espace 1789. Photo©Franck.Unimon
Avec Elise Blanchard ( basse et choeurs) aprĂšs le concert Ă  l’Espace 1789, ce 6 octobre. Je sais que j’ai un air peu recommandable mais Elise Blanchard est trĂšs bien et je n’ai pas d’autre photo Ă  disposition. Photo©Franck.Unimon
MĂ©lissa Laveaux, aprĂšs le concert, ce 6 octobre, Ă  l’Espace 1789. Photo©Franck.Unimon

AprĂšs le concert, patiemment, MĂ©lissa Laveaux a pris le temps de dĂ©dicacer et de vendre ses albums Ă  son public. Ce qui m’a donnĂ© la possibilitĂ© de trouver un air de ressemblance Ă  une des spectatrices avec l’humoriste Fanny Ruwet. Mais ce n’était pas elle.

 

MĂ©lissa Laveaux a hĂ©sitĂ© avant de me donner son accord  pour que je sois pris en photo avec elle. Elle a finalement acceptĂ© en m’en donnant la raison, personnelle. Et, moi, j’ai alors hĂ©sitĂ© pour montrer ces quelques photos et pour m’occuper de cet article avant de le lui envoyer comme nous en avions convenu ensemble. Plusieurs mois sont passĂ©s depuis et je me suis dit que cet article Ă  propos du concert de MĂ©lissa Laveaux devait ĂȘtre publiĂ© sur mon blog comme ceux que j’ai Ă©crits sur d’autres artistes en concert ( Tricky Ă  l’Olympia ce 6 mars 2024, Rhizomes : Quartier GĂ©nĂ©ral en concert Ă  la Cave DimiĂšre d’Argenteuil…). Ne serait-ce que pour une question d’égalitĂ©.

Avec MĂ©lissa Laveaux, ce 6 octobre 2023 Ă  l’Espace 1789, aprĂšs le concert. Photo©Franck.Unimon

 

Franck Unimon, ce jeudi 9 Mai 2024.

Catégories
Argenteuil En Concert

Rhizomes : Quartier GĂ©nĂ©ral en concert Ă  la Cave DimiĂšre d’Argenteuil

A gauche, Thomas Caillou, guitare Ă©lectrique. Au centre, LeĂŻla Mendez. DerriĂšre elle, Hatice Özer. Roland Merlinc, batterie. Yael Miller et ClĂ©mence Gabrielidis. Photo©Franck.Unimon

 

Rhizomes : Quartier GĂ©nĂ©ral en concert Ă  la cave DimiĂšre d’Argenteuil

Un mois plus tĂŽt, le 29 mars, le groupe Rhizomes est passĂ© en concert Ă  la cave DimiĂšre d’Argenteuil. Il s’était associĂ© Ă  cinq chanteuses originaires de GrĂšce, d’Italie, d’Espagne, de Kabylie, de Turquie et du Maroc. Le groupe Rhizomes Ă©tant dĂ©ja pourvu de deux chanteuses (et musiciennes) originaires d’IsraĂ«l et de Tunisie, cela a dĂ©bouchĂ© sur sept chanteuses.

L’ensemble s’est appelĂ© Quartier GĂ©nĂ©ral. Deux termes masculins qui portaient en leur sein des histoires fĂ©ministes et des souhaits d’un prĂ©sent plus apaisant. Il m’a fallu du temps pour choisir ces photos et les publier. Pour que, dĂ©sormais, Ă  leur tour,  elles puissent prendre le temps de vous  parler de ce concert.

Clémence Gabrielidis et Yael Miller, assises. Debout, Baptiste Germser, basse et bugle. Photo©Franck.Unimon
Clémence Gabrielidis et Yael Miller, assises. Roland Merlinc, batterie. Baptiste Germser, basse et bugle. Photo©Franck.Unimon

 

Clémence Gabrielidis et Leïla Mendez, assises. Roland Merlinc, batterie. Baptiste Germser, basse et bugle. Yael Miller aux claviers. Photo©Franck.Unimon

 

Oum, chant, et Thomas Caillou, guitare. Photo©Franck.Unimon

 

Oum et Leïla Mendez avec Thomas Caillou, guitare, et Roland Merlinc, batterie. Photo©Franck.Unimon

 

Bianca Iannuzi, Oum, Hatice Özer et Donia Berriri. Photo©Franck.Unimon

 

Oum et Donia Berriri. Photo©Franck.Unimon

 

Leïla Mendez, Donia Berriri, Clémence Gabrielidis et Roland Merlinc, batterie. Photo©Franck.Unimon

 

Donia Berriri et Clémence Gabrielidis. Photo©Franck.Unimon

 

Donia Berriri et Clémence Gabrielidis. Photo©Franck.Unimon

 

Bianca Iannuzi, Hatice Özer, Yael Miller, LeĂŻla Mendez, Donia Berriri, ClĂ©mence Gabrielidis. Photo©Franck.Unimon

 

Donia Berriri et Clémence Gabrielidis. Photo©Franck.Unimon

 

Donia Berriri. Photo©Franck.Unimon

 

Donia Berriri. Photo©Franck.Unimon

 

Hatice Özer. Photo©Franck.Unimon

 

Bianca Iannuzi et Hatice Özer. Photo©Franck.Unimon

 

Oum, Bianca Iannuzi, Hatice Özer. Photo©Franck.Unimon

 

Oum et Bianca Iannuzi. Photo©Franck.Unimon

 

Bianca Iannuzi et Hatice Özer. Photo©Franck.Unimon

 

Thomas Caillou, Donia Berriri, Hatice Özer, Roland Merlinc et ClĂ©mence Gabrielidis. Photo©Franck.Unimon

 

Hatice Özer et Roland Merlinc. Photo©Franck.Unimon

 

Hatice Özer et Roland Merlinc. Photo©Franck.Unimon

 

Hatice Özer. Photo©Franck.Unimon

 

Hatice özer. Photo©Franck.Unimon

 

Leïla Mendez et Roland Merlinc. Photo©Franck.Unimon

 

Yael Miller. Photo©Franck.Unimon

 

Bianca Iannuzi, Hatice Özer et Thomas Caillou. Photo©Franck.Unimon

 

Bianca Iannuzi et Hatice Özer. Photo©Franck.Unimon

 

Bianca Iannuzi, Thomas Caillou, Donia Berriri, Hatice Özer et LeĂŻla Mendez. Photo©Franck.Unimon

 

Bianca Iannuzi. Photo©Franck.Unimon

 

Thomas Caillou, Donia Berriri et Bianca Iannuzi. Photo©Franck.Unimon

 

Hatice Özer, ClĂ©mence Gabrielidis, Baptiste Germser et Yael Miller. Photo©Franck.Unimon

 

Thomas Caillou et Bianca Iannuzi. Photo©Franck.Unimon

 

Bianca Iannuzi. Photo©Franck.Unimon

 

Thomas Caillou et Bianca Iannuzi. Photo©Franck.Unimon

 

Oum. Photo©Franck.Unimon

Franck Unimon, lundi 29 avril 2024. 

Catégories
En Concert Moon France

Ann O’aro au studio de l’ermitage ce 14 mars 2024

Ann O’aro, au studio de l’ermitage, ce jeudi 14 mars 2024. Paris. Photo©Franck.unimon.                                                                                                  

J’étais au travail ce jeudi 14 mars, lorsque, dans l’aprĂšs-midi, en le lisant quelque part, j’ai appris qu’Ann O’aro passait en concert le soir mĂȘme. A 20h30. Je finissais mon travail Ă  20 heures Ă  Paris prĂšs de la gare Montparnasse.

Si je souhaitais y aller, il me faudrait aller chercher mes appareils (photos) dans ma ville de banlieue, à Argenteuil. Pour mon blog, je ne pouvais pas me contenter de photos prises avec mon smartphone. Et, aprÚs le concert, je me réveillerais, comme ce jeudi, le lendemain matin un peu avant 5h30 afin de retourner au travail pour une journée de 12 heures.

Mais il y avait ce concert d’Ann O’aro dans quelques heures. Je l’avais dĂ©jĂ  « ratĂ©e » comme j’ai aussi ratĂ© les concerts de RenĂ© Lacaille ou de Rocio Marquez lorsqu’ils se sont prĂ©sentĂ©s. Je m’étais un peu rattrapĂ© la semaine prĂ©cĂ©dente avec le concert de Tricky Ă  l’Olympia ( voir Tricky Ă  l’Olympia ce 6 mars 2024). 

Quand une ou un artiste nous « parle » ou nous a parlĂ©, on part souvent du principe qu’autour de nous, tout le monde la connait ou le connait. En Ă©voquant Ann O’aro, je n’écoute pas de la musique secrĂšte ou que je mettrais en cachette.

 

Ann O’aro au studio de l’ermitage, ce jeudi 14 mars 2024. DerriĂšre elle, Teddy Doris, au trombone et au choeur. Photo©Franck.Unimon

J’ai commencĂ© Ă  la « connaĂźtre » par son premier album Ann O’aro sorti en 2018. J’avais publiĂ© un article dessus dans mon blog il y a environ quatre ans :

Ann O’Aro.

Ensuite, il y a eu l’album Longoz arrivĂ© en 2020 que j’ai moins Ă©coutĂ© pour le moment et avec lequel j’ai eu plus de mal.

Ce jeudi 14 mars, j’ai aussi appris qu’un troisiĂšme album venait de sortir (fin fĂ©vrier 2024). Il s’appelle Bleu. Ann O’Aro continue d’ĂȘtre reprĂ©sentĂ©e par le label Cobalt dirigĂ© par Philippe Conrath.

Ann O’aro au studio de l’ermitage, ce 14 mars 2024. Photo©Franck.Unimon

« Ann O’aro ? Â»

C’est la question qu’a pu me poser, surpris, un de mes collĂšgues, rĂ©unionnais certifiĂ©, porteur de dreadlocks, la quarantaine, chanteur de Gospel et prĂ©cĂ©demment joueur de Reggae proche de la professionnalisation. Ce n’est donc pas un amateur ni un ignorant. Pourtant, il n’avait jamais entendu parler de Ann O’aro. Je lui ai orthographiĂ© son nom tel qu’elle l’a choisi Ă  «la CrĂ©ole ». Un nom que j’ai moi-mĂȘme encore du mal Ă  bien Ă©crire. Et, il m’a dit qu’il allait « regarder ».

La RĂ©union n’est pas mon pays. MĂȘme si, par la suite, j’ai rencontrĂ© ma compagne, rĂ©unionnaise, et que notre fille, nĂ©e en France ( encore trop petite pour certains des thĂšmes des chansons de Ann O’aro) a donc Ă©galement des origines rĂ©unionnaises.

La premiĂšre fois que je me rappelle avoir entendu du Maloya et son rythme ternaire, c’était dans la boite de nuit Le Manapany, dans les annĂ©es 90 oĂč, avec certains collĂšgues, nous Ă©tions plutĂŽt venus nous rapprocher (- je suis un Moon France mais voir aussi Tuer des noix de coco-)  de nos origines antillaises et des femmes au travers du Zouk.

Ensuite, j’ai voulu entendre un peu plus le Maloya dit traditionnel. Et, en particulier, sur ce qu’il peut avoir en commun avec le Gro-Ka et le Lewoz. Car j’essaie de m’inspirer Ă  ma mesure d’un des principes de mon artiste prĂ©fĂ©rĂ©, Miles Davis, qui disait aussi :

« Mon esprit n’est pas fermĂ© Â». ( “My mind is not shut”).

A la mĂ©diathĂšque, j’avais trouvĂ© les Cds d’artistes comme Firmin Viry, Danyel Waro et d’autres de la RĂ©union que j’ai essayĂ© d’écouter et de comprendre. J’ai pu voir Daniel Waro en concert lorsqu’il est passĂ© en concert Ă  Argenteuil il y a prĂšs d’une dizaine d’annĂ©es. Mon blog n’existait pas, alors. Je sais que Daniel Waro passe le 18 Mai au Cabaret Sauvage Ă  Paris. Maya Kamaty le 21 mars Ă  la Bellevilloise et Lindigo le 11 avril au Cabaret Sauvage.

 

«La musique, ça te permet un Ă©quilibre vu le mĂ©tier que tu fais » m’a dit quelqu’un rĂ©cemment. J’ai acquiescĂ© car il y a du vrai dans cette affirmation. Et, cela m’a permis d’Ă©luder.

Car l’équilibre est aussi une limite. Ainsi qu’une souriciĂšre. 

On peut ĂȘtre Ă©quilibrĂ© parce-que l’on est aussi trĂšs bien domestiquĂ©. On ne dĂ©range pas. On reste Ă  sa place. On subit. On accepte. On endure. On s’endurcit. On croupit. On se terre en soi et en silence.

Mais on ne vit pas. On reste derriĂšre des barrages. Ou on passe son temps Ă  attendre, emmitouflĂ©s dans nos mirages et parfois dans nos naufrages. Parfois, on s’auto-dĂ©truit en permanence, discrĂštement. De maniĂšre mĂ©thodique. Cathodique. Et Ă©quilibrĂ©e. Telles ces tours ou ces histoires dont les fondations et les Ă©manations explosent et s’affaissent, Ă©rigĂ©es, droites, et achĂšvent leur parcours pulvĂ©risĂ©es, tĂ©lĂ©visĂ©es, en Ă©tant toujours restĂ©es bien vissĂ©es sur place et fidĂšles au poste, tĂ©tant leur devoir et leur espoir en attendant une mue qui n’est jamais venue. D’elles,  on dira peut-ĂȘtre plus tard :

« C’Ă©tait une belle tour ( ou une belle histoire) Ă  l’origine. Dommage qu’elle soit devenue dĂ©suĂšte. Les temps ont changĂ©. Il a bien fallu s’en sĂ©parer. Qu’est-ce que tu veux ? C’est comme ça…. ».

La musique, pour moi, ça reste de la vie. Ça surgit et ça permet d’aller au-delĂ  de nos limites. Les musiciens, les artistes ou les personnes qui nous « parlent », c’est quand mĂȘme assez souvent, celles et ceux qui nous « font » ça. Un des premiers pouvoirs de la musique, comme le feu partagĂ©, c’est de rassembler. Les forces, les volontĂ©s vers l’autre, vers l’ailleurs, vers l’inconnu mĂȘme si ce sont des souvenirs que l’on retrouve aussi.

La musique, pour moi, c’est aussi un bagage et un hĂ©ritage. C’est Ă  la fois les musiques que j’ai Ă©coutĂ©es par les pores de mes parents en France, pays, oĂč, contrairement Ă  moi, ils ne sont pas nĂ©s. Puis, celles de mon adolescence et de certaines amitiĂ©s quasi fraternelles, Ă  cette pĂ©riode de la vie oĂč l’on a plein de notes et plein de projets mais oĂč l’on manque d’audace, de confiance, de persĂ©vĂ©rance et de connaissances pour composer. Et oĂč l’on redoute plus les consĂ©quences de la matraque du jugement qu’on ne prĂ©voit les rĂ©ussites de nos tentatives.

Ann O’aro et Teddy Doris au studio de l’ermitage, ce jeudi 14 mars 2024. Photo©Franck.Unimon

On peut penser que je me contente de parler de moi. Je ne le crois pas. Je n’Ă©cris pas seulement pour moi. Mais aussi parce-qu’il le faut. Parce-que c’est mon tour du sort.

J’Ă©cris d’ailleurs cet article en réécoutant le dernier album de Fally Ipupa, Formule 7. Et puis, on sait maintenant que, Ă©videmment, je suis allĂ© au concert d’Ann O’aro ce jeudi 14 mars 2024 au studio de l’ermitage, Ă  Paris. Les autres dates et les autres lieux de ses concerts prĂ©vus en 2024 ne m’ont pas laissĂ© d’autre choix.

Hormis ce concert du 14 à l’Ermitage, à Paris. Il restait possible de voir Ann O’aro sur scùne ailleurs en mars 2024 :

Le 17 Ă  Dunkerque. Le 19 Ă  Guyancourt. Le 21 Ă  Tourcoing. Le 23 Ă  Aubusson et le 26 Ă  Ljubliana, en SlovĂ©nie. Je serais bien allĂ© Ă  l’un de ces endroits mais pour des raisons pratiques, le plus simple, restait Paris.

Les dates de ses concerts mais aussi de ceux de DanyĂšl Waro sont aussi affichĂ©es sur le site du label Cobalt qui reprĂ©sente d’autres artistes rĂ©unionnais tels que Christine Salem, Zanmari BarĂ© et d’autres.

Ann O’aro, Teddy Doris, Brice Nauroy et Bino Waro au studio de l’ermitage, ce jeudi 14 mars 2024. Photo©Franck.Unimon

Je suis arrivĂ© au concert avec une bonne demie heure de retard avec ma place achetĂ©e en prĂ©vente sur internet : 15 euros et 50 centimes. Soit prĂšs de quatre fois moins que le concert de Tricky Ă  l’Olympia quelques jours plus tĂŽt. 

En entrant dans la salle de concert du studio de l’ermitage, Ann O’aro Ă©tait en train de chanter, accompagnĂ©e de ses musiciens :

Teddy Doris au trombone ; Bino Waro au roulĂšr, sati, pikĂšr, kayamn et Ă  la batterie et Brice Nauroy aux machines.

Le public Ă©tait posĂ©, majoritairement assis, trĂšs attentif. Il devait y avoir environ 200 personnes Ă  vue d’Ɠil (pour une capacitĂ© d’accueil de 250 personnes contre une capacitĂ© d’accueil de 4000 personnes pour l’Olympia).

L’ambiance et l’acoustique de la salle Ă©taient intimistes et trĂšs confortables. Je me suis tout de suite senti bien. J’ai aussitĂŽt tout effacĂ©. Les doutes. La recherche de la salle. La fatigue. Le trajet. Le retard. La routine. La chevrotine. La journĂ©e de travail le lendemain matin.

 

Voir Ann O’aro au studio de l’ermitage aprùs Tricky à l’Olympia ?

Ann O’aro et Teddy Doris, ce jeudi 14 mars au studio de l’ermitage. Photo©Franck.Unimon

Je me suis dit qu’ils Ă©taient proches tous les deux malgrĂ© ce que l’on pourrait estimer en prime abord. Tricky, « de » Bristol, plutĂŽt contrariĂ© par la notoriĂ©tĂ©, aimerait sans doute pouvoir se produire dans une salle comme le studio de l’ermitage. En Ă©coutant Ann O’aro, j’ai aussi pensĂ© Ă  la musicienne et compositrice bretonne Kristen NoguĂšs. 

Bien-sĂ»r, Ann O’aro existe par elle-mĂȘme et a ses propres inspirations et rĂ©fĂ©rences. Mais lorsque l’on est amateur de musique, on aime certaines fois imaginer que se rencontrent les ombres de certains artistes. Des rencontres entre des artistes qui ne se matĂ©rialisent jamais- ou parfois mal- par manque d’inspiration, d’Ă©poques ( Kristen NoguĂšs est morte depuis 2007) ou du fait d’une mauvaise entente et qu’il faut sans doute apprendre Ă  imaginer ou Ă  crĂ©er soi-mĂȘme.

Devant nous, nous avions peu Ă  imaginer. La voix d’Ann O’aro est trĂšs douce et forte. Elle s’empare de vous et chante comme un boxeur. Son chant part depuis ses pieds. Elle chante en emmenant tout son corps et en nous portant vers une…certaine tension Ă©motionnelle.

C’est ce que l’on appelle avoir une prĂ©sence. La prĂ©sence de celle qui s’approche et aussi de la sentinelle.

Je me suis dit qu’elle avait de quoi jouer dans un film ou au théùtre.

Ann O’aro et Teddy Doris, au studio de l’ermitage, ce 14 mars 2024. Photo©Franck.Unimon

Son humour et son aisance, y compris au piano qu’elle a dĂ©sormais ajoutĂ© Ă  son usage des sorts- les sorts de l’enfance- sont aussi dĂ©concertants qu’insaisissables. Je me suis un peu demandĂ© :

« Comment fait-elle ? Â».

On aurait presque dit que c’était nous qui Ă©tions Ă  un enterrement (peut-ĂȘtre le nĂŽtre) tandis que, elle, et ses musiciens s’amusaient bien parce qu’ils le voulaient. Tandis que nous, hĂ© bien, nous restions trĂšs polis et trĂšs guindĂ©s sans faire de bruit de peur de dĂ©ranger ou de tĂącher en sortant de notre rĂ©serve militaire.

Soit parce-que nous n’avions jamais appris Ă  remuer et Ă  tinter au son de la musique ou parce-que nous Ă©tions intimidĂ©s et captivĂ©s par ce que nous voyions et entendions devant nous :

Nous avions un peu « peur Â» d’interrompre la sĂ©ance d’hypnose. Ou nous n’osions pas moufter connaissant les sujets chargĂ©s qu’elle abordait sous les dĂ©guisements aiguisĂ©s de sa voix apaisĂ©e.

Mon excuse Ă©tait que je prenais des photos. Mais j’imagine facilement ce que la mĂȘme musique jouĂ©e ce jeudi soir peut entraĂźner ailleurs ou dans un Kabar ( ou kabarĂ©), lĂ  oĂč l’on s’autorise Ă  danser plus vite que la lumiĂšre ne pense.

Nous avons Ă©tĂ© des privilĂ©giĂ©s d’assister Ă  ce concert. J’ai Ă©tĂ© content, aprĂšs le concert, de pouvoir parler un peu Ă  Ann O’aro et de poser pour la photo avec elle et Philippe Conrath qui dirige le label Cobalt.

Avec Philippe Conrath et Ann O’aro Ă  la fin du concert au studio de l’ermitage, ce jeudi 14 mars 2024. Merci Ă  la personne qui nous a pris en photo avec mon appareil.

Ann O’aro chante aussi dans le groupe Lagon Noir lors du festival Banlieues Bleue au centre culturel Jean à la Courneuve le vendredi 29 mars 2024 à 20h30.

Ce jeudi soir, elle a superbement clos son concert en nous chantant son titre Valval rouz ( si je ne me trompe) un de ses titres acapella, prĂ©sent sur son premier album.  

 

Franck Unimon, ce dimanche 17 mars 2024.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Catégories
En Concert

Tricky Ă  l’Olympia ce 6 mars 2024

Tricky à l’Olympia ce 6 mars 2024

 

Tricky, les annĂ©es 1990 et 2000. Martina Topley-Bird, Massive Attack, le Trip Hop. Mais aussi PJ Harvey, Björk, Sly & Robbie
.Tricky a rencontrĂ© et jouĂ© avec bien d’autres artistes. Il a aussi figurĂ© dans quelques films tels que Le CinquiĂšme Ă©lĂ©ment de Luc Besson ou Clean d’Olivier Assayas.

C’est, grosso modo, toujours les mĂȘmes histoires que l’on raconte Ă  propos de Tricky, une espĂšce de prophĂšte de la musique nostalgique. Celui qui a perdu sa mĂšre trĂšs jeune. Celui qui est devenu Ă  nouveau orphelin (assez rĂ©cemment) mais cette fois de sa fille. Celui qui avait quittĂ© Massive Attack, sa cĂ©lĂ©britĂ©, sa puissance, sa sĂ©curitĂ©. Celui qui subsiste par lui-mĂȘme. Par la douleur et malgrĂ© elle.

Tricky Ă  l’Olympia, ce 6 mars 2024 avec Marta. Photo©Franck.Unimon

Celui qui lance ou se met en duo avec des chanteuses qu’il produit. L’homme fusible imprĂ©visible avec ses lubies et ses pensĂ©es. Ses toxicomanies. Son corps lĂ©sĂ©. TatouĂ© sans doute de la tĂȘte aux pieds et difficile Ă  amadouer. Difficile Ă  cerner et, sans doute, Ă  captiver. L’homme hantĂ© qui rĂŽde lĂ  oĂč trĂšs peu souhaiteraient se promener mĂȘme avec un ou une escorte.  

Durant toutes ces annĂ©es, j’ai ratĂ© Tricky ou suis passĂ© Ă  cĂŽtĂ© de lui. A part pour un concert gratuit lors de l’inauguration du centre culturel, le 104. Il y avait beaucoup de monde. On se bousculait. Les conditions sonores Ă©taient mauvaises. Je me rappelle de Tricky plutĂŽt seul sur scĂšne, assez peu concernĂ©, et trĂšs loin. Une prestation trĂšs frustrante.

Je n’avais pas persistĂ©.

J’avais d’autres artistes Ă  Ă©couter et Ă  regarder sur scĂšne. Je ne faisais pas de lui une prioritĂ©. Je trouvais Ă  sa musique des cĂŽtĂ©s inaboutis. On parlait de chef-d’Ɠuvre. J’avais l’impression qu’il y avait beaucoup pour que cela soit le cas mais qu’il y avait rĂ©guliĂšrement rupture lorsque cela se prĂ©cisait. Comme si Tricky arrachait le disque vinyle de la platine prĂ©cisĂ©ment au moment oĂč l’on commençait Ă  entrer dans le songe. Comme s’il jetait Ă  la poubelle toutes les piĂšces du puzzle que l’on avait presque terminĂ©. Et cela recommençait plusieurs fois de suite.

Tricky et Marta Ă  l’Olympia, ce 6 mars 2024. Photo©Franck.Unimon

La musique de Tricky n’est pas ceinturĂ©e ou cĂ©rĂ©brale comme peut l’ĂȘtre ou l’est devenue celle de Massive Attack ou de Björk.

Tricky pratique l’hĂ©morragie et les intubations difficiles :

« Seule, compte l’énergie ! ». A partir de lĂ , inutile de faire durer un morceau quatre, cinq minutes, Ă  coups de maquillage ou davantage. On n’est pas lĂ  pour se regarder le nombril ou pour se montrer. On est lĂ  pour faire de la musique et pour sentir ce qui se passe lorsque l’on presse son corps contre le sang chaud de quelqu’un.

Tricky avec Marta Ă  l’Olympia, ce 6 mars 2024. Photo©Franck.Unimon

 

Ce concert de Tricky, Ă  l’Olympia hier soir, j’ai appris qu’il allait avoir lieu quelques jours plus tĂŽt, par hasard. Tricky ne fait plus partie des musiciens dont on parle « beaucoup Â». DĂ©sormais ou encore, on parle beaucoup plus d’artistes comme BeyoncĂ©, Dua Lipa, Taylor Swift, Billie Eilish, Rihanna ou Rosalia si l’on veut parler d’artistes fĂ©minines dites « internationales Â». Ou, en France, j’imagine que d’autres seront davantage happĂ©s par le concert du rappeur Ninho au Stade de France
l’annĂ©e prochaine, le 2 Mai 2025. Ou par le concert du rappeur Kalash Ă  l’Olympia ( complet) ce 20 mars 2024.

J’ai hĂ©sitĂ© avant d’acheter cette place de concert. Je me suis demandĂ© si j’essayais de rattraper le temps perdu.  

Quatre jours avant le concert, j’ai croisĂ© une connaissance sur le quai de la gare d’Argenteuil alors que je partais Ă  l’anniversaire de Tu piges ?

Cette connaissance – un photographe professionnel rencontrĂ© lors d’un concert de Marc Ribot Ă  la Cave DimiĂšre, Ă  Argenteuil- m’a dit : 

« Tu me diras ce que ça a donnĂ©. Avec Tricky, on ne sait pas ce que ça va donner, un concert. Il est  caractĂ©riel… ».

Lui, aussi, avait le souvenir de ce concert donnĂ© au centre culturel, le 104. Il y Ă©tait aussi et bien placĂ©. Il connaissait les organisateurs de l’Ă©vĂ©nement. Son avis sur ce concert Ă©tait le mĂȘme que le mien : trĂšs mauvais son. Et trĂšs mauvais concert… de trente minutes. 

Mais j’Ă©tais confiant pour ce concert Ă  l’Olympia. Je connaissais mieux sa musique. Je l’aimais mieux. ( Hate This Pain un titre de Tricky ) Et, j’avais lu que Tricky Ă©tait content des bons retours concernant son album Maxinquaye Reincarnated sorti en octobre 2023. Un album que j’avais achetĂ© et Ă©coutĂ©.

« Colossal et jamais vu Â» est un des commentaires que l’on a pu lire dans le mĂ©tro Ă  propos de la deuxiĂšme partie du film Dune rĂ©alisĂ© par Denis Villeneuve et sorti la semaine derniĂšre. Un film dont on parlera sans doute beaucoup plus que du concert de Tricky hier soir et que je suis allĂ© voir le jour de sa sortie ( ce 28 fĂ©vrier 2024) dĂšs la premiĂšre sĂ©ance.

 

Tricky aurait eu sa place dans le film Dune.

 

Soit pour un rĂŽle, soit pour la composition musicale. Hier soir, Tricky nous a rappelĂ© que la musique, c’Ă©tait de la crĂ©ation. Et la possibilitĂ© de faire une expĂ©rience hors de notre conscience rituelle et de nos automatismes.

Pas du bling-bling. Pas de l’Ă©dulcorĂ©. 

J’avais fait le choix d’acheter une place en mezzanine pour assister Ă  ce concert de Tricky. Pour cela, j’ai payĂ© plus cher, 56 euros, afin d’ĂȘtre dans les meilleures conditions pour voir et entendre Tricky. RĂ©sultat : j’ai ratĂ© mes photos. Pour faire de bonnes photos, il ne faut pas ĂȘtre fainĂ©ant et rester assis trop loin de la scĂšne.

Et, pour bien photographier Tricky, il aurait fallu que je vienne plus tĂŽt. Bien plus tĂŽt. Car lorsque je suis arrivĂ© devant l’Olympia pour le concert, dix minutes avant le dĂ©but officiel du concert avec la premiĂšre partie, Dajak, je suis tombĂ© sur une queue pratiquement aussi longue que pour le concert des sƓurs Ibeyi.

Tricky a son public. Un public plutĂŽt blanc pratiquement aussi fĂ©minin que masculin. J’Ă©tais par exemple assis entre deux femmes venues ensemble et deux hommes venus aussi ensemble.

Il devait y avoir entre cinq à dix pour cent de noirs dans la salle au sein du public à ce que j’ai aperçu.

Devant l’Olympia, ce 6 mars 2024. AprĂšs le concert. Photo©Franck.Unimon

La moyenne d’ñge du public dans la salle tournait autour de la quarantaine-cinquantaine mĂȘme si j’ai pu voir deux adolescents venus vraisemblablement avec leur mĂšre.

Le public prĂ©sent connaissait Ă  l’évidence les « classiques » de Tricky. MĂȘme si le terme « classiques » lui  dĂ©plairait certainement : quand on l’écoute parler de sa musique, il se dĂ©fend de toute nostalgie. 

A l’image de son concert en janvier 2023 (que j’ai malheureusement dĂ©couvert sur le net )Ă  l’espace culturel Ground Control avec la chanteuse Marta, hier soir,  Ă  l’Olympia, celui-ci s’est dĂ©clarĂ© dans une forme de pĂ©nombre. Une intimitĂ© et une ambiance qui vont trĂšs bien avec sa musique. Une musique qui entre dans la syncope, le blues, la rĂ©pĂ©tition, la rugositĂ©, la vitalitĂ© punk et rock mais aussi une extrĂȘme douceur de par la voix de Marta.

En voyant Tricky sur scĂšne essayer de sortir de son corps, je me suis dit qu’il faisait une musique de Chamane. Un couple est parti en plein concert. Nous sommes restĂ©s.

 

Tricky, Ă  l’Olympia, ce 6 mars 2024. Photo©Franck.Unimon

Franck Unimon, ce jeudi 7 mars 2024.

Ps/bonus de ce vendredi 8 mars 2024 :

Dans sa sĂ©lection critique avant ce concert Ă  l’Olympia de Tricky, le journaliste Erwan Perron de TĂ©lĂ©rama TĂ©lĂ©rama numĂ©ro 3869 qui inclut le guide culturel TĂ©lĂ©rama Sortir du 6 mars au 12 mars 2024 ) avait Ă©crit :

 » (….) On se souvient de l’avoir vu interprĂ©ter ce disque dans ce mĂȘme Olympia baignĂ© de lumiĂšres rouges. Il avait chantĂ© dos au public durant toute la durĂ©e du concert ! Trente ans plus tard, l’Anglais au nez cabossĂ© et Ă  la voix rocailleuse revient dans la plus cĂ©lĂšbre des salles parisiennes pour y chanter Ă  nouveau Maxinquaye ( 1995), son oeuvre la plus renversante et intense. Il en aurait rĂ©arrangĂ© six titres. Mais avec lui, on n’est jamais sĂ»r de rien…. ».

Tricky n’a sans doute pas lu cet article. Mais si Erwan Perron Ă©tait comme moi dans la salle ce 6 mars 2024, il aura aussi vu Tricky interprĂ©ter ce titre de cette façon.

 

 

 

 

 

 

 

 

Catégories
En Concert

PJ Harvey Ă  l’Olympia, octobre 2023

 

PJ Harvey, Ă  l’Olympia, Paris, ce 12 octobre 2023. Photo©Franck.Unimon

PJ Harvey à l’Olympia, octobre 2023

PJ Harvey, c’est lors des annĂ©es 90 et 2000 qu’elle avait tout emballĂ©.  Je l’avais ratĂ©e au festival Rock En Seine entre 2003 et 2005 au parc de St Cloud. J’avais trop hĂ©sitĂ©.

Trente ans plus tard, ses deux dates pour l’Olympia ont Ă©tĂ© complĂštes. S’il y avait moins la queue pour son concert que pour celui des deux sƓurs Ibeyi, PJ Harvey a nĂ©anmoins son public.

Ce 12 octobre 2023, aprÚs le concert de PJ Harvey. Photo©Franck.Unimon

On a plutĂŽt la quarantaine voire la cinquantaine lorsque l’on vient voir PJ Harvey en concert et l’on est plutĂŽt blanc, aussi. C’est ce que je me dis subitement alors que je me trouve dans la salle oĂč, Ă  part les vigiles pour filtrer les entrĂ©es ou dans la salle pour assurer la sĂ©curitĂ©, je n’ai pas vu un seul noir dans le public.

Il y a aussi pas mal de femmes. De la trentaine Ă  la cinquantaine.

Bien plus que lorsque j’étais allĂ© dĂ©couvrir Joe Bonamassa grĂące Ă  Christophe Goffette et, qu’à cĂŽtĂ© de moi, dĂšs le dĂ©but du concert, un homme avait chaussĂ© ses lunettes noires et ostensiblement refusĂ© toute interaction avec moi. Nous n’étions pas du tout du mĂȘme bord. Lui, c’était un pur. Et, moi, je devais ressembler Ă  un artĂ©fact. Il Ă©tait peut-ĂȘtre aussi dans la salle, parmi les spectateurs, ce soir.

PJ Harvey, Ă  l’Olympia, ce 12 octobre 2023. Photo©Franck.Unimon

A ce concert de PJ Harvey, je le sais, se trouvent aussi un ami, rencontrĂ© trente ans plus tĂŽt, et une de ses collĂšgues dont j’ai fait la connaissance un peu plus tĂŽt dans la journĂ©e. Avec eux, j’aurai un peu plus d’interactions car aucun des deux ne porte de lunettes noires.

Sans nous ĂȘtre consultĂ©s, tous les trois, nous avions pris notre place pour ce concert de PJ Harvey environ deux mois plus tĂŽt. Les places sont vite parties.

Les artistes, entre eux, ont souvent bien moins de frontiĂšres que celles et ceux qui les « suivent » et les Ă©coutent. C’est parce-que, progressivement, j’ai fait mien ce principe ou cette conduite de vie que j’ai Ă©tĂ© amenĂ©, il y a plusieurs annĂ©es, Ă  Ă©couter PJ Harvey. Tout en Ă©coutant du Zouk ( Jacob Desvarieux)  ou du Reggae ( En concert avec Hollie Cook au Trabendo).

Mon ami de trente ans, je le sais, n’écoute pas du tout du Zouk, du Kompa, de la Salsa ou du Reggae. Et encore moins du Dub :

( En concert avec Zentone Ă  la Maroquinerie) .

Pas mĂȘme du Funk. Lui, me (re)parlera de Franck Black (que j’ai eu la chance de voir un jour en concert et ce fut une trĂšs trĂšs belle performance), de John Zorn, de Roger Waters
 Des artistes que je peux aimer Ă©couter (Roger Waters) ou que j’ai essayĂ© d’entendre (John Zorn).

Sa collĂšgue, elle, aprĂšs le concert, me donnera envie en m’apprenant avoir vu Massive Attack avec Tricky en 2008. Ces derniers jours, j’ai beaucoup Ă©coutĂ© et réécoutĂ© Tricky. J’ai cherchĂ© des nouvelles versions de ses titres. Mon ami n’écoute pas Tricky. Mais PJ Harvey avait fait un titre avec lui :

Broken homes.

AprĂšs le concert, cependant, la collĂšgue de mon ami me laissera un peu pantois lorsqu’elle citera les Artic Monkeys. Car elle n’a pas trop aimĂ© la prestation que nous avons vue de PJ Harvey. Elle a trouvĂ© les paroles trĂšs belles mais le son mauvais. Pour elle, on ne sentait pas assez les basses. Elle aurait voulu se sentir « transpercĂ©e Â» par les basses comme cela s’était fait lors du concert des Artic Monkeys ou de Massive Attack par exemple. Je connais les Artic Monkeys seulement de nom. D’aprĂšs mes prĂ©jugĂ©s, c’est une musique froide, « blanche Â», ça ne se danse pas. Je n’ai pas envie d’y aller. Mais je n’ai rien Ă©coutĂ© d’eux Ă  ce jour alors que je peux beaucoup aimer des titres de Cure, Joy Division, Depeche Mode, Soft Cell, Radiohead
.

 D’ailleurs, j’ai vu le film consacrĂ© Ă  Ian Curtis, leader du groupe Joy Division : Control rĂ©alisĂ© en 2007 par Anton Corbijn. J’ai aimĂ© le film mĂȘme s’il est dĂ©primant.

Et, Tricky, lui-mĂȘme, ou Massive Attack, ont assurĂ©ment puisĂ© aussi dans des inspirations qui ont pu ĂȘtre communes aux Artic Monkeys. On ne peut pas dire non plus que les compositions de Tricky et Massive Attack soient des inventions particuliĂšrement festives.

PJ Harvey, A l’Olympia, ce 12 octobre 2023. Photo©Franck.Unimon

Mon ami, lui, pour nous redonner du tonus, aprĂšs le concert, nous dit :

« Je pense qu’on est venu la voir trop tard. Il aurait fallu la voir vingt ans plus tĂŽt Â».

Mon ami souligne aussi que la mise en scĂšne théùtrale de PJ Harvey ne l’a pas sĂ©duit. Il est vrai que, durant le concert, PJ Harvey a beaucoup posĂ© tout Ă  son rĂŽle ou aux histoires qu’elle nous a racontĂ©es dans ses chansons. Mais cela a Ă©tĂ© trĂšs pratique pour moi. Pour prendre des photos. Je n’ai peut-ĂȘtre jamais rĂ©ussi autant de photos en concert.

Nous avons vieilli. PJ Harvey, aussi. Mais nous le reprochons plus Ă  PJ Harvey qu’à nous-mĂȘmes. Toutefois, moi, qui ai moins bien compris les paroles de ses chansons que mon ami et sa collĂšgue, j’ai aimĂ© le concert. Jusqu’alors, je n’avais pas remarquĂ© le nombre de fois oĂč elle mentionne les mots « Amour Â» et  Â« JĂ©sus Â».  

Au plus prĂšs de la scĂšne afin de pouvoir faire mes photos, j’ai aimĂ© le dĂ©vouement de PJ Harvey. J’ignore si cela a toujours Ă©tĂ© comme ça mais nous savions que son concert commencerait Ă  20 heures piles comme annoncĂ© sur nos billets. Par ailleurs, des mesures ont Ă©tĂ© prises contre la revente des places de son concert au marchĂ© noir. Il vaut donc mieux avoir achetĂ© son entrĂ©e par les biais officiels. J’ai un peu oubliĂ© maintenant mais il me semble avoir payĂ© 55 euros pour ĂȘtre debout dans la fosse. Et, au dĂ©part, toutes les bonnes places prĂšs de la scĂšne m’ont semblĂ© dĂ©jĂ  prises.

PJ Harvey, ce 12 octobre 2023, Ă  l’Olympia. Photo©Franck.Unimon

La « prĂȘtresse du Rock Â» PJ Harvey (c’est ainsi qu’elle a Ă©tĂ© surnommĂ©e dans la presse pour ces concerts) a dĂ©veloppĂ© sa conscience du monde. J’ai lu ou appris qu’elle se prĂ©occupait de ce que nous faisions de notre planĂšte, de ce qui s’y passait. Devenue plus cĂ©rĂ©brale sans doute qu’à ses « dĂ©buts Â», comme Björk,  sa musique rentre moins dans le tas qu’avant. Et, il y a beaucoup moins de gravats aprĂšs les passages de sa voix et de sa guitare. Or, visiblement, c’est ce que un certain nombre d’entre nous attendaient.

PJ Harvey change d’ailleurs plusieurs fois de guitare. Il s’agit donc d’un instrument qui lui reste familier. Le public reste sage ou tout en dĂ©votion. Il s’anime d’emblĂ©e lorsque l’artiste entame certains de ses anciens « tubes Â» tels que Down by the water par lequel j’avais, je crois, entendu parler d’elle pour la premiĂšre fois dans un film de Laetitia Masson avec Sandrine Kiberlain. Alors que Laetitia Masson, dans les annĂ©es 90, Ă©tait une rĂ©alisatrice de films d’auteurs qui Ă©talonnait son Ă©poque.

PJ Harvey a aussi entonnĂ© Dress mais, si j’ai bien entendu, aucun titre de l’album Is it Desire ?

Je n’aurais pas dĂ» pouvoir prendre toutes ces photos au concert de PJ Harvey. MĂȘme si dans la salle, j’ai bien vu des personnes prendre des photos, ou filmer, y compris Ă  proximitĂ© d’un des vigiles, avec tout ce qu’il fallait pour bien zoomer, j’ai aussi vu une personne devoir dĂ©poser son appareil photo Ă  la consigne avant d’entrer dans la salle.

Je suis content ou trĂšs content de ces photos. Et, je m’en sers non pas pour me faire du fric sur le dos de l’artiste et de celles et ceux qui travaillent avec elle, mais afin d’avoir des photos originales, mes photos, et pour restituer aussi bien que possible cette expĂ©rience qu’a Ă©tĂ© pour moi ce concert ainsi que l’Ɠuvre d’une artiste. Avec autant de sincĂ©ritĂ© que possible ainsi qu’avec les moyens dont je dispose pour mon blog.

Pour le diaporama de photos que j’ai fait et qui arrive Ă  la fin de cet article, j’ai choisi des anciens titres de PJ Harvey. Cela lui dĂ©plairait peut-ĂȘtre. Mais je crois que cela devrait faire plaisir Ă  celles et ceux qui, comme moi, ont vieilli, et ont conservĂ© une partie de leur jeunesse et de leur vitalitĂ© dans les fĂ»ts et les refus de ces titres.

Franck Unimon, ce mercredi 1er novembre 2023.

 

Catégories
En Concert

Rosalia au festival LOLLAPALOOZA 2023

Rosalia au festival LOLLAPALOOZA, Ă  l’hippodrome de Longchamp, samedi 22 juillet 2023. Photo©Franck.Unimon

Rosalia au festival LOLLAPALOOZA 2023

 

Avant le concert de Rosalia, au festival LOLLAPALOOZA, hippodrome de Longchamp, samedi 22 juillet 2023. Photo©Franck.Unimon

On a plutĂŽt la vingtaine voire un petit peu moins lorsque l’on va voir Rosalia ce samedi 22 juillet 2023 au festival LOLLAPALOOZA Ă  l’hippodrome de Longchamp. Beaucoup de jeunes femmes. Des hommes eau. MĂȘme un homme en fauteuil roulant, poussĂ© par un de ses amis, a voulu traverser la foule pour ĂȘtre au plus prĂšs de la scĂšne. Un des agents de sĂ©curitĂ©, pĂ©dagogue, a su ĂȘtre convaincant :

 Â« Au moindre mouvement de foule, la premiĂšre personne Ă  se faire Ă©craser, ce sera vous Â».

Plus d’une heure avant le concert de Rosalia, toutes les bonnes places face Ă  la scĂšne sont prises. Elles l’étaient dĂšs le concert prĂ©cĂ©dent. J’ai essayĂ© de me faufiler comme j’ai pu. Je n’ai pas pu faire mieux que d’ĂȘtre sur le cĂŽtĂ© Ă  plus d’une vingtaine de mĂštres de lĂ  oĂč ça s’est « passĂ© ». Mais j’avais un grand Ă©cran au dessus de moi et mon matĂ©riel photo et audio. Ci-dessous, le titre Saoko :

ZOOM0014

J’ai beaucoup hĂ©sitĂ© avant de venir Ă  ce concert de Rosalia. 89 euros la place pour la journĂ©e du festival ( contre 28 euros pour aller voir Oumou SangarĂ© rĂ©cemment. Voir Oumou SangarĂ© en concert) . Seule Rosalia me donnait envie de venir. Rosalia, dont le dernier album Motomami – que j’avais achetĂ© et Ă©coutĂ©- avait Ă©tĂ© adoubĂ© par la critique. Rosalia dont les vidĂ©os provocantes dĂ©ployaient une audace et une assurance en mĂȘme temps qu’un certain « contraste».

Rosalia, hippodrome de Longchamp, au festival LOLLAPALOOZA, samedi 22 juillet 2023. Photo©Franck.Unimon

Ici, la langue espagnole prend le dessus sur la langue anglaise. Rosalia se joue des tendances musicales.  Techno, kizomba, Flamenco, Reggaeton, la forme piano/voix ou d’autres allures d’AmĂ©rique latine peuvent ainsi cohabiter. Elle peut aussi trĂšs bien danser. On peut considĂ©rer qu’elle sait tout faire et avoir l’impression d’assister Ă  un renversement de modĂšle oĂč l’Espagne, pays « minorĂ© » sur la scĂšne musicale internationale, prend en quelque sorte sa revanche sur les pays anglo-saxons qui, au moins depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale environ, dominent le monde avec leurs artistes et leurs nĂ©vroses Rock. Ci-dessous, une autre vidĂ©o montrant Rosalia lors du festival LOLLAPALOOZA:

ZOOM0015

 

AdĂ©mas (en outre), Rosalia est une femme sĂ©duisante, affirmĂ©e, indĂ©pendante et ouverte aux diffĂ©rents genres. On a donc le Jackpot. Une musique et une culture diffĂ©rentes. MĂȘme si, mĂȘme si, lorsque l’on y regarde bien, Rosalia, par certains aspects, et sĂ»rement malgrĂ© elle, colle Ă  l’image que l’on se fait d’une femme espagnole. Brune, ardente, virilement- presque brutalement- et fiĂšrement sensuelle.

Rosalia, ce samedi 22 juillet 2023. Photo©Franck.Unimon

Mais c’est toujours ça. Ne nous privons pas d’un bon moment d’autant que l’on a payĂ©- plutĂŽt cher- pour cela. Et marchĂ© aussi prĂšs de deux kilomĂštres au moins depuis l’endroit oĂč l’on a pu trouver oĂč se garer.

Il fait beau ce samedi et il s’agit du dernier concert de la tournĂ©e mondiale de Rosalia qui a Ă©tĂ© un trĂšs grand succĂšs. DĂ©sormais, Rosalia fait partie des grandes vedettes et cette prestation a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e comme l’évĂ©nement Ă  ne pas manquer. Son concert de dĂ©cembre dernier, Ă  Paris, a bien Ă©tĂ© dĂ©clarĂ© « meilleur concert de l’annĂ©e Â». On n’a pas envie de rater des moments pareils.

 

DĂšs l’entrĂ©e sur scĂšne de Rosalia avec ses danseurs et le dĂ©but de son concert avec le titre Saoko, le public est happĂ© par la toile Rosalia. Laquelle a gardĂ© la main et la maitrise totale sur sa reprĂ©sentation. PassionnĂ©e et souriante, oui, mais pas liĂ©e Ă  l’approximatif.

Rosalia est trĂšs Ă  l’aise avec l’image et les technologies de communication moderne. Elle aime aussi beaucoup se voir mĂȘme si elle tourne cela aussi en dĂ©rision. Le public, lui, l’adore, et reprend plusieurs de ses paroles. Il se trouve bien un public hispanophone parmi nous mais d’autres se sont aussi visiblement mis Ă  l’Espagnol.

J’aurais prĂ©fĂ©rĂ© ĂȘtre plus prĂšs de la scĂšne, entendre des titres de quatre minutes ou plus, et y voir des « vrais Â» musiciens. Le festival, officiellement, entend proposer une alternative Ă  notre sociĂ©tĂ© d’argent en nous imposant un systĂšme de recharge. SystĂšme qui, d’aprĂšs mon expĂ©rience, expose surtout Ă  offrir au festival ce que l’on n’a pas pu dĂ©penser. Qu’est-ce que cela m’a agacĂ© par ailleurs de devoir me promener avec un gobelet en carton rempli d’eau simplement « pour des raisons de sĂ©curitĂ© Â». A moins de filouter, Il est devenu de plus en plus difficile de se trouver Ă  un concert avec une bouteille d’eau munie de son bouchon en plastique. Car trop d’artistes ont reçu des projectiles inopportuns lors de leur prestation.

Mais le spectacle valait le dĂ©placement. Et, lorsqu’ensuite, je me suis mis Ă  réécouter l’album Motomami, j’ai su que cela m’avait vĂ©ritablement plu.

Rosalia, festival LOLLAPALOOZA 2023, hippodrome de Longchamp, samedi 22 juillet 2023. Photo©Franck.Unimon

Franck Unimon, ce lundi 2 octobre 2023.

Catégories
En Concert

Oumou Sangaré en concert

 

 

Oumou Sangaré, à la Villette, mercredi 6 septembre 2023. Photo©Franck.Unimon

Oumou Sangaré en concert à la Villette

 

AprĂšs En concert avec Hollie Cook au Trabendo, En concert avec Pongo Ă  la Cigale, ce vendredi 18 novembre 2022, Rosalia au festival LOLLAPALOOZA 2023, Me’Shell NdĂ©geocello au festival Jazz Ă  la Villette ce 1er septembre 2023, avant PJ Harvey (ce 12 octobre) et peut-ĂȘtre, un jour, Jorja Smith :

 

Oumou Sangaré.

 

Sa voix est un empire,  un jaillissement.  Ses chants sont des troncs sans artifices. Il est difficile pour moi, le citadin occidental handicapĂ©, qui a touchĂ© des bouts de l’Afrique seulement au travers de  musiques ou de films, d’en dire beaucoup sur Oumou SangarĂ© en Ă©vitant les erreurs. AprĂšs l’avoir entendue ou avoir entendu parler d’elle pendant des annĂ©es, c’était seulement la premiĂšre fois que je la voyais en concert. Oumou SangarĂ©, la fĂ©ministe « Quand je rencontre un homme intelligent, je me dis, ah, lui, sa maman l’a bien Ă©duquĂ© ! Â». Oumou SangarĂ©, l’optimiste, malgrĂ© les blessures « On va oublier ces petits problĂšmes Â». La voyageuse « Hier, on Ă©tait Ă  Lisbonne Â». Celle qui multiplie les projets avec d’autres artistes et les inspire (Cheikh LĂŽ, Tony Allen
.). Celle qui danse et qui fait de l’humour. Oumou SangarĂ© nous a prĂ©sentĂ© l’Afrique « traditionnelle Â», des siĂšcles et des villages, mais aussi l’Afrique moderne. 

 

Oumou Sangaré à la Villette, ce 6 septembre 2023. Photo©Franck.Unimon

Moins connue que les vedettes anglaises et amĂ©ricaines ( elle ne chante pas en Anglais et ne fait pas de strip tease) qui en Europe ou aux Etats-Unis monopolisent les grandes scĂšnes, c’est pourtant une diva qui Ă©tait prĂ©sente dans le 19Ăšmearrondissement de Paris, Ă  la Villette, ce mercredi 6 septembre 2023. Celles et ceux qui l’avaient prĂ©cĂ©dĂ©e ou qui Ă©taient avec elle sur scĂšne ne dĂ©pareillaient pas.

La Chica, Valentin et ThĂ©o Ceccaldi. Lors de la 1Ăšre partie du concert d’Oumou SangarĂ© ce 6 septembre 2023 Ă  la Villette. Photo©Franck.Unimon
Anna Majidson, lors de la 1Ăšre partie du concert d’Oumou SangarĂ© ce 6 septembre 2023. Photo©Franck.Unimon

 

De gauche à droite, Théo Ceccaldi, Valentin Ceccaldi, Emma Lamadji. Photo©Franck.Unimon
Sofiane Saidi, en premiĂšre partie du concert d’Oumou SangarĂ© ce 6 septembre 2023. Photo©Franck.Unimon
Emma Lamadji, lors de la 1Ăšre partie du concert d’Oumou SangarĂ©. Photo©Franck.Unimon
De gauche à droite : Sofiane Saidi, Théo Ceccaldi, Valentin Ceccaldi, Anne Majidson, Emma Lamadji, La Chica. Photo©Franck.Unimon

 

Abou Diarra, Kamalen’goni, lors du concert d’Oumou SangarĂ©. Photo©Franck.Unimon
Oumou Sangaré, Abou Diarra, au fond, Elise Blanchard, basse. Photo©Franck.Unimon
Au centre, Emma Lamadji, choeur, à droite, Kandy Guira, choeur. Au fond, Julien Pestre, guitare. Photo©Franck.Unimon
Oumou Sangaré et Julien Pestre, guitare. Photo©Franck.Unimon
Elise Blanchard, basse. Photo©Franck.Unimon
Abou Diarra, Kamalen’goni, Oumou SangarĂ©, Elise Blanchard, basse. Photo©Franck.Unimon
Emma Lamadji, Kandy Guira, choeurs. Photo©Franck.Unimon
Oumou Sangaré. Photo©Franck.Unimon
Oumou Sangaré. Photo©Franck.Unimon
Emma Lamadji et Kandy Guira. Photo©Franck.Unimon
Elise Blanchard, basse. Photo©Franck.Unimon
Oumou Sangaré. Photo©Franck.Unimon

Franck Unimon, ce samedi 30 septembre 2023.