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Rodolphe Burger, Sofiane Saïdi et Mehdi Haddab en concert au New Morning ce 15 décembre 2022

Rodolphe Burger avec Sofiane Saïdi et Mehdi Haddab au New Morning ce 15 décembre 2022

Sofiane SaĂŻdi, Rodolphe Burger et Mehdi Haddab au New Morning, ce 15 dĂ©cembre 2022 Ă  la fin du concert. Photo©Franck.Unimon

 

La musique et ses artistes. Nos choix, nos mesures. Ceux que l’on a retenus, ceux qui nous ont laissĂ© leur morsure et d’autres, leur monture. Je reste inconsolĂ©, dĂ©sormais, chaque fois que je repense Ă  Finley Quaye qui avait tout pour lui et qui a tout perdu Ă  la fin des annĂ©es 90 :

Le charme, le toucher de guitare Jazz,  la « soul Â», le Reggae, l’électronique, la voix, la chaleur, la crĂ©dibilitĂ©, la cĂ©lĂ©britĂ© Ă  moins de 25 ans aux cĂŽtĂ©s de piliers comme Massive Attack, Tricky, Portishead, Björk. Björk dont, dĂ©sormais, le montant des places de concert,  ressemble Ă  celui de certains restaurants luxueux que seules peuvent s’offrir des personnes aisĂ©es et mondaines qui vont se faire « Un Björk Â» comme on va « se faire un Picasso Â» ou des fans prĂȘts Ă  se mettre Ă  dĂ©couvert et Ă  endetter leur descendance sur trois gĂ©nĂ©rations pour rester fidĂšles Ă  « leur Â» artiste.

Finley Quaye ne connaĂźtra pas ça. Cette vie de star Ă©tait peut-ĂȘtre trop dure pour lui. Et, il n’est pas le seul Ă  qui cela est arrivĂ© et Ă  qui cela arrivera.

Cela n’arrivera pas ou ne devrait pas arriver Ă  Rodolphe Burger, Sofiane SaĂŻdi et Mehdi Haddab. Des trois, et il faudra m’excuser pour cela, le premier est celui que je connais le « mieux Â». MĂȘme si c’est peu, je ne compte pas m’inventer un Savoir artificiel pour parler d’eux.

Mehdi Haddab, Ă  droite, la main sur son oud, Rodolphe Burger au milieu, puis Sofiane SaĂŻdi au New Morning, ce 15 dĂ©cembre 2022 Ă  la fin du concert. Photo©Franck.Unimon

Mehdi Haddab, je sais qu’il a jouĂ© avec Smadj, qu’il a Ă©lectrifiĂ© son Oud dont il est l’un des plus grand maitres actuels depuis une bonne vingtaine d’annĂ©es. J’ai lu qu’aprĂšs avoir d’abord Ă©tĂ© guitariste rock qu’il avait ensuite appris Ă  jouer de son instrument avec les plus grands Maitres. En particulier, en Egypte. En cela, mĂȘme si son parcours est Ă©videmment singulier et personnel, il peut rappeler l’Anglaise Susheela Raman, lorsque celle-ci Ă©tait partie perfectionner son chant en Inde avant de se faire connaĂźtre internationalement.

 

Mehdi Haddab, franco-algĂ©rien, avant d’ĂȘtre un trĂšs grand musicien, a Ă©tĂ© un trĂšs grand cosmopolite. Sur le net, je suis tombĂ© sur une interview de lui (datĂ©e de 2016) par la journaliste Anne Berthod pour TĂ©lĂ©rama.  Ses propos concernant un concert de m’balax « pur et dur, hardcore, musicalement trĂšs Ă©levĂ© Â» de Pape Diouf au Thiossane, commencĂ© Ă  2 heures du matin pour se terminer Ă  6 heures, m’ont donnĂ© envie d’ĂȘtre avec lui Ă  ce moment-lĂ . Mais, pour cela, encore faut-il ĂȘtre prĂȘt Ă  voyager par la musique Ă  deux heures du matin en pays Ă©tranger.

Sofiane SaĂŻdi et Mehdi Haddab au New Morning, ce 15 dĂ©cembre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

Nos rencontres et nos soirĂ©es, tant que l’on en connaĂźt, nous permettent de nous dispenser de ce genre de dĂ©calage horaire comme de ce genre de trajet Ă  forte valeur ajoutĂ©e kilomĂ©trique, ou, au contraire, Ă  les rechercher. Typiquement, ces rencontres et ces soirĂ©es Ă  forte tendance musicale correspondent Ă  cette pĂ©riode grosso modo situĂ©e entre nos premiĂšres bouffĂ©es de chaleur dues Ă  la prĂ©adolescence jusqu’ Ă  leurs effets ou conclusions couronnĂ©es ou non de succĂšs au dĂ©but de l’ñge adulte. Un Ăąge adulte qui varie encore selon les individus mais qui dĂ©bouche quand mĂȘme Ă  peu prĂšs toujours et sensiblement sur la mĂȘme espĂšce de conclusions. Celles-ci consistent gĂ©nĂ©ralement Ă  se retrouver dans le monde du travail, aprĂšs avoir connu si possible quelques accouplements uniques ou rĂ©pĂ©tĂ©s plus ou moins satisfaisants, plus ou moins secondaires, avec ou sans progĂ©niture active, mais avec de la fatigue, quelques kilos et du ventre en trop. Et, aussi,  pour certaines et certains, en ayant « attrapĂ© Â» des addictions au passage.   

 

PassĂ© ce cap oĂč l’on sort le soir comme l’ensemble des personnes de notre entourage et d’à peu prĂšs notre Ăąge, il reste un noyau dur. Tant du cĂŽtĂ© des artistes que du cĂŽtĂ© de celles et ceux qui viennent les voir et les Ă©couter. Celui pour lequel, la musique reste une matiĂšre indispensable. Pour laquelle, on acceptera de continuer de se dĂ©placer qu’il s’agisse dans un festival, un concert ou, simplement, une mĂ©diathĂšque ou un fournisseur physique ou numĂ©rique d’accĂšs Ă  la musique.

 

Rodolphe Burger, Sofiane Saïdi et Mehdi Haddab sont des artistes et des personnes pour lesquelles la musique est une matiùre indispensable. Il ne s’agit pas d’une mode pour eux.

 

Sofiane SaĂŻdi au premier plan au New Morning, ce 15 dĂ©cembre 2022. En arriĂšre plan, Mehdi Haddab. Photo©Franck.Unimon

Sofiane SaĂŻdi, AlgĂ©rien, je l’ai dĂ©couvert ce 15 dĂ©cembre sur scĂšne. Mehdi Haddab, je l’avais mĂȘme croisĂ© sur scĂšne en faisant partie des figurants d’une piĂšce de théùtre Ă  laquelle il participait en tant que musicien au Figuier blanc, Ă  Argenteuil. Une version modernisĂ©e d’Othello avec le rappeur Disiz la Peste dans le rĂŽle d’Othello, mais aussi avec l’acteur Denis Lavant et la musicienne Sapho et d’autres comĂ©diens et danseurs. Mais Sofiane SaĂŻdi, inconnu pour moi. Sur scĂšne, au New Morning, ce 15 dĂ©cembre, c’est lui qui rappellera la grande Cheikha Rimitti mais aussi que des personnes sont mortes en AlgĂ©rie pour s’ĂȘtre exprimĂ©es au travers du RaĂŻ. Et, leur premiĂšre partie, dont j’ai oubliĂ© le prĂ©nom et le nom, lui, rappellera Rachid Taha.

 

Rodolphe Burger, voix et guitare, c’est d’abord un Alsacien. Mais aussi le meneur ou l’un des meneurs du groupe Kat Onoma. C’est comme ça que j’avais entendu parler de Rodolphe Burger, la premiĂšre fois. Dans les annĂ©es 90-2000. Le titre Scie Ă©lectrique m’avait particuliĂšrement attirĂ©. Rodolphe Burger ne chante pas tout Ă  fait. Il « parle-chante Â» Ă  la façon d’un Alain Bashung (ou d’un Serge Gainsbourg sans les excĂšs de langage) que j’écoutais davantage dans les annĂ©es 90-2000 et que j’étais allĂ© voir en concert.

Rodolphe Burger au New Morning, ce 15 dĂ©cembre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

Je n’avais pas trop Ă©coutĂ© les paroles chantĂ©es-parlĂ©es par Burger. C’était la musique, principalement, qui avait occupĂ© mon attention. AprĂšs cet album intitulĂ© Kat Onoma, je n’avais pas essayĂ© d’en savoir plus sur Rodolphe Burger.

 

Puis, j’ai Ă©tĂ© surpris de tomber sur lui dans un des films de Rabah Ameur-ZaĂŻmeche, un rĂ©alisateur dont j’ai vu la plupart des films au cinĂ©ma. Il devait s’agir du film Dernier maquis (2008) ou Les Chants de mandrin (2012). On y voyait Rodolphe Burger jouer seul de la guitare en plein dĂ©sert. Un peu Ă  la façon du titre White dans l’album Aura de Miles Davis.

 

MalgrĂ© cette surprise, je n’ai pas Ă©tĂ© plus curieux que ça envers Rodolphe Burger.

 

Jusqu’à l’annĂ©e derniĂšre.

Rodolphe Burger au New Morning, ce 15 dĂ©cembre 2022. Photo©Franck.Unimon

J’ai oubliĂ© ce qui s’est passĂ©. La radio n’y est pour rien. Pas plus qu’un Ă©ventuel « tube Â» de Rodolphe Burger. Par contre, il y a quelques mois, j’ai empruntĂ© l’album Before Bach qui date de 2004 dans lequel Rodolphe Burger, Erik Marchand, le chanteur breton et
Mehdi Haddab jouent ensemble sur plusieurs titres pour ne pas dire tous les titres de l’album.

Mehdi Haddab au centre, et Rodolphe Burger au New Morning ce 15 dĂ©cembre 2022. Photo©Franck.Unimon

Il suffit d’une circonstance, d’une rencontre, d’une soirĂ©e ou d’un titre pour qu’ensuite tout s’enclenche. Ce peut donc ĂȘtre cet album oĂč le fait d’avoir vu une photo en noir en blanc de la musicienne Sarah Murcia, au Triton, aux Lilas, l’annĂ©e derniĂšre, puis d’avoir dĂ©couvert ensuite sa reprise avec Rodolphe Burger du titre Billie Jean de MichaĂ«l Jackson qui m’a « rattrapĂ© Â».

 

Aujourd’hui, avec ses cheveux blancs, sa longĂ©vitĂ©, ses diverses traversĂ©es de par le monde, et son absence voire son silence dans les mĂ©dia qui font le buzz, je vois Rodolphe Burger comme une sorte d’Eric Tabarly. Un Tabarly qui continue de multiplier les projets sur les divers ocĂ©ans de la musique. Sa musique n’est pas gentille. MĂȘme si elle peut ĂȘtre douce et mĂ©ditative, ou drĂŽle et absurde, elle laisse aussi fermenter ses rĂ©cifs qui se dirigent droit sur nous alors que l’on ne s’y attend pas.  

 

Quitte Ă  me contredire sur la « gentillesse Â», je vous invite aussi Ă  Ă©couter l’album Environs sorti en 2020. Pour l’instant, Lost & Looking (avec Sarah Murcia)  et La Chambre (avec Christophe et Philippe Poirier)  y sont mes titres prĂ©fĂ©rĂ©s.  

Sofiane SaĂŻdi et Mehdi Haddab au New Morning, ce 15 dĂ©cembre 2022. Photo©Franck.Unimon

Il eut Ă©tĂ© regrettable de rater ce concert du 15 dĂ©cembre au New Morning. Lequel Ă©tait complet. PlutĂŽt majoritairement masculin, d’une moyenne d’ñge de 40-45 ans, il se trouvait un public fĂ©minin bien prĂ©sent. Les trois artistes ont vraisemblablement attirĂ© leurs publics conjoints et respectifs. La place de concert a coĂ»tĂ© 40 euros.

Franck Unimon, ce mardi 17 janvier 2023.

 

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En concert avec Pongo Ă  la Cigale, ce vendredi 18 novembre 2022

Pongo, Ă  la Cigale, ce vendredi 18 novembre 2022. Photo©Franck.Unimon

En concert avec Pongo Ă  la Cigale ce vendredi 18 novembre 2022.

 

 

Pongo m’était encore inconnue cet Ă©tĂ©. Dans mon entourage, personne ne la connaĂźt. Cela a Ă©tĂ© pareil lorsque j’ai parlĂ© rĂ©cemment de l’humoriste Tania Dutel ( que j’ai envie d’aller revoir) ou de Hollie Cook. Trois femmes, chacune d’une trentaine d’annĂ©es, plutĂŽt Ă©mancipĂ©es. Je ne l’ai pas fait exprĂšs.

 

Si Pongo est angolaise, Tania Dutel est française ( L’humoriste Tania Dutel sur scĂšne Ă  la Nouvelle Eve)  et Hollie Cook ( En concert avec Hollie Cook au Trabendo), elle, Anglaise.

 

C’est en Ă©coutant le podcast Musicaline d’une poignĂ©e de minutes, il y a environ deux mois, que j’ai « dĂ©couvert Â»  Pongo. La journaliste racontait qu’à l’ñge de 15 ans, Pongo avait fait un tube mondial, Wegue Wegue pour la FIFA. Mais son nom n’avait pas Ă©tĂ© crĂ©ditĂ©. J’ai Ă©coutĂ© Wegue Wegue, tout Ă  l’heure, le titre ne stimule pas ma mĂ©moire. Il y a 15 ans, nous Ă©tions en 2007.

 

AprĂšs Wegue Wegue, durant une quinzaine d’annĂ©es, Pongo a vĂ©cu de petits boulots afin de subvenir aux besoins de ses sƓurs. ( Selon wikipĂ©dia, Pongo et sa famille auraient fui la guerre civile en Angola en venant vivre au Portugal. Cependant, quelques annĂ©es aprĂšs leur arrivĂ©e, son pĂšre aurait abandonnĂ© le foyer. Si cela est avĂ©rĂ©, je l’ignorais lors du concert Ă  la Cigale hier soir)

 

Un jour, Pongo s’est entendue chanter Ă  la radio pour le titre Wegue Wegue.  Cela l’aurait dĂ©cidĂ©e Ă  se remettre dans la musique.

 

Dans ce podcast datĂ© du 31 mars 2022 oĂč Pongo Ă©tait surnommĂ©e La GuerriĂšre du Kuduro, la journaliste louait son Ă©nergie ainsi que ses dansants mĂ©langes musicaux.

Kuduro, le Semba ( musique angolaise), Zouk, Rap, Afrobeat, Dance Hall jamaĂŻcain
 quelques extraits de titres de Pongo avaient suivi :

 

Wegue Wegue, Bruxos, Doudou, Hey Linda


 

La journaliste disait que Pongo Ă©tait capable de faire « trois fois le tour du monde Â» dans une seule chanson.

 

Quelques jours plus tard, j’achetais son album, sorti cette annĂ©e : Sakidila.  

 

Je l’ai tout de suite aimĂ©. Cela fait quelques annĂ©es, maintenant, que le Kuduro a jailli. Et, mĂȘme s’il a pu m’arriver de le cĂŽtoyer, je n’avais jamais pris le temps de l’écouter de prĂšs.

 

La musique de Pongo ne se cantonne pas au Kuduro. Puisqu’il y est question de mĂ©langes. Mais son album me permet de m’y rendre en partie. MĂȘme si, au dĂ©part, en l’entendant chanter, je l’ai crue NigĂ©riane car j’avais cru reconnaĂźtre l’Afrobeat de Fela pour la façon de chanter mais aussi une certaine agressivitĂ© dans le rythme. Si la musique de Hollie Cook berce, celle de Pongo, perce.  

Pongo, Ă  la Cigale, ce vendredi 18 novembre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

 

J’étais allĂ© seul aux concerts de Zentone ( En concert avec Zentone Ă  la Maroquinerie) et de Hollie Cook. Ce vendredi, j’ai invitĂ© deux amies, Zara et Tu piges ?! ou Tu Piges ?! et Zara Ă  venir avec moi.

Deux Ă  trois semaines plus tĂŽt, Tu Piges ?! et un autre ami, Radio Langue de Pute, m’avaient expliquĂ© qu’ils avaient pour habitude de partir Ă  trois en concert avec une autre amie. Et qu’à tour de rĂŽle, chacun faisait dĂ©couvrir aux deux autres un artiste.

 

L’idĂ©e m’avait plu. Je l’ai assez rapidement mise en pratique avec le concert de Pongo. Car Ă  trop attendre, certains projets ne se font pas. La preuve :

Comme j’avais un peu trop traĂźnĂ© pour acheter les places, il n’y en n’avait plus lorsque je me suis prĂ©sentĂ© dans cette chaine de magasins plus que connue pour vendre des produits culturels. Deux semaines avant le concert.

 

Je parle de cette chaine de magasins trĂšs connue qui ouvre aussi dĂ©sormais le dimanche et qui figurait, lors du confinement dĂ» Ă  la pandĂ©mie du Covid, sur la liste des commerces essentiels. Tandis que les salles de concert, de théùtre, les salles de cinĂ©ma, les bibliothĂšques et les mĂ©diathĂšques municipales, les musĂ©es et les Ă©coles avaient dĂ» rester fermĂ©es pour raisons sanitaires ou nĂ©cessiter la prĂ©sentation d’un passe sanitaire valide.

 

Je fais allusion Ă  cette chaine de magasins qui vend aussi, maintenant, des produits Ă©lectromĂ©nagers, en plus d’ordinateurs, de vĂ©los Ă©lectriques
.

 

J’ai Ă©tĂ© bien contrariĂ© lorsque la jeune vendeuse de cette chaine de magasins essentielle m’a appris qu’il n’y avait plus de places de concert disponibles quinze jours avant la date. J’avais trop attendu. Mais j’ai persistĂ© Ă  chercher.

 

Je suis tombĂ© sur l’application Dice que je ne connaissais absolument pas. J’ai pu acheter trois places sur Dice, Ă  30 euros la place. Tout semblait en rĂšgle.  J’ai mĂȘme reçu une facture que j’ai imprimĂ©e. Mais cette transaction uniquement numĂ©rique me changeait de ce que j’avais toujours connu et de ce que je prĂ©fĂšre :

 

Le contact humain. MĂȘme si on ne peut pas dire que le contact humain avec une vendeuse ou un vendeur de places de concert soit trĂšs soulignĂ© Ă©tant donnĂ© le nombre important de clients qu’ils voient dĂ©filer. Etant donnĂ©, aussi, le peu de plaisir qu’il peut y avoir dans le fait de rĂ©pĂ©ter la tĂąche standardisĂ©e qui consiste Ă  vendre des places de concert- ou du rĂȘve- Ă  un prix parfois Ă©levĂ©. Sans compter que, souvent sans doute, les vendeuses et vendeurs de places de concerts et de spectacles divers ont  Ă  rĂ©pondre plusieurs fois aux mĂȘmes questions comme si c’était la premiĂšre fois que celles-ci leur Ă©taient posĂ©es.

 

Je peux confirmer que Dice m’a permis de me rendre au concert de Pongo mais aussi d’y inviter Zara et Tu Piges ?! Radio Langue de pute ayant dĂ©jĂ  prĂ©vu d’aller Ă©mettre dans une certaine rĂ©gion de France, il n’a pas pu venir avec nous cette fois-ci. J’ai donc fait profiter Zara de la place qui me restait.

 

Ce vendredi soir, avant de retrouver Tu Piges ?! et Zara Ă  la cantine de la Cigale, cette fois, je suis allĂ© acheter des protections auditives Ă  la Baguetterie, un magasin de musique, rue Victor MassĂ©. MĂȘme si, en le mentionnant, je fais lĂ  une forme de publicitĂ©, je la crois utilitaire pour des raisons sanitaires ainsi que musicales. 

Ce vendredi, pour la premiĂšre fois depuis que j’ai commencĂ© Ă  aller Ă  des concerts, J’ai dĂ©cidĂ© de mettre le prix dans des protections auditives.  Vu que j’ai envie de retourner Ă  d’autres concerts. Et que j’ai besoin d’ĂȘtre prĂšs de la scĂšne pour faire des photos.

 

Pour Ă  peu prĂšs 50 euros, j’ai achetĂ© les Fcking Loud 25 de la marque Crescendo que j’essayais pour la premiĂšre fois et qui m’ont apportĂ© un  confort acoustique aussi Ă©tonnant que plaisant. A la fin du concert de Pongo, au bar de la Cigale, j’ai pu obtenir gratuitement des protections auditives. Mais celles que j’ai achetĂ©es protĂšgent et mes oreilles et la qualitĂ© du son.

 

Il existe des protections auditives moins chÚres. Il existe un autre modÚle, trÚs recommandé, qui coûte environ 30 euros.

Pongo, Ă  la Cigale, ce vendredi 18 novembre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

Lors du concert, dans la salle de la Cigale, ce qui m’a trĂšs vite Ă©tonnĂ©, c’est le nombre de femmes prĂ©sentes. On aurait dit qu’il y avait plus de femmes que d’hommes Ă  ce concert. Ou, que c’était peut-ĂȘtre une soirĂ©e entre femmes qui avait finalement « mĂąle tournĂ© Â» puisqu’il se trouvait quand mĂȘme des hommes.

 

Si j’ai remarquĂ© que la moyenne d’ñge gĂ©nĂ©rale du public se situait entre 20 et 30 ans, Tu Piges ?! et Zara m’ont ensuite dit avoir vu des spectateurs plus ĂągĂ©s. Mais pas dans la fosse oĂč je me trouvais et oĂč Tu Piges ?! a passĂ© un peu de temps avec moi avant de retourner rejoindre Zara au balcon.

Tu Piges ?! et moi avant le dĂ©but du concert de Pongo, Ă  la Cigale, ce vendredi 18 novembre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

 

Je m’attendais aussi Ă  rencontrer un public plus noir ou majoritairement noir. Cela a Ă©tĂ©  l’inverse. Le public Ă©tait majoritairement, et trĂšs largement, blanc. Et, si je poussais plus loin dans l’idĂ©e reçue, je dirais qu’à voir ce public blanc aussi prĂ©sent au concert de Pongo, la preuve est Ă  nouveau faite que la danse mais surtout certaines musiques se sont vĂ©ritablement dĂ©mocratisĂ©es et ne sont plus uniquement le  « patrimoine Â» de communautĂ©s noires ou arabes. Comparativement aux annĂ©es 80 ou 90 par exemple.

 

Je vais ici m’avancer Ă  affirmer qu’une artiste comme Pongo, dans les annĂ©es 80 ou 90 aurait sans doute comptĂ© un public plus « foncĂ© Â». Pour cela, je me fie Ă  l’histoire de groupes comme Kassav’ par exemple, qui, lors de ses premiers concerts Ă  Paris, avait gagnĂ© son succĂšs grĂące aux communautĂ©s noires prĂ©sentes en France, en particulier antillaises et d’Outremer et sans doute aussi africaines ( lien vers mon compte-rendu sur le documentaire rĂ©alisĂ© par Benjamin Marquet sur  Kassav’ ). Au vu de la rĂ©ussite par la suite de Kassav’ Ă©galement dans des pays d’Afrique noire.

 

Et, je me rappelle aussi d’un concert du groupe de Reggae Black Uhuru Ă  la fin des annĂ©es 80, je crois, Ă  l’ElysĂ©e Montmartre. Si j’avais finalement renoncĂ© Ă  profiter (une erreur de ma part ! ) de ma place que j’avais achetĂ©e et que j’avais trĂšs facilement revendue, je me rappelle d’avoir alors Ă©tĂ© Ă©tonnĂ© par la foule de Rastas ou de personnes en possĂ©dant certaines des caractĂ©ristiques majeures, en particulier les dreadlocks qui n’étaient pas lĂ  pour faire dĂ©coration.

Et, mon souvenir est que la foule que j’avais aperçue sur place devant la salle de concert Ă©tait majoritairement et indiscutablement noire. Pour moi, qui suis noir, cela avait presque Ă©tĂ© un choc sociologique de me retrouver subitement devant un tel concentrĂ© de personnes noires. Au point que je m’étais demandĂ© d’oĂč sortaient tous ces « Rastas Â» que je voyais rarement, dans de telles proportions, dans ma vie ordinaire. Et oĂč se cachaient-ils habituellement ? Dans des caves ?

 

Autre dĂ©couverte hier soir : si, dans mon entourage, personne ne connaĂźt Pongo, dans la salle, pleine, beaucoup de monde la connaissait. Ainsi que ses titres. La salle de concerts de la Cigale est une « petite Â» salle de concerts par comparativement Ă  quelques paquebots sonores mais elle accueille nĂ©anmoins beaucoup plus de monde que certains bureaux de vote.

 

La premiĂšre partie du concert a Ă©tĂ© assurĂ©e par le DJ Lazy Flaw. C’était plutĂŽt plaisant. Mais on connaĂźt le « principe Â» des premiĂšres parties. Ce n’est pas pour elles que l’on vient. Alors, on patiente poliment. Un peu comme si l’on attendait la fin d’un cours ou du ruisseau qui va nous mener Ă  la mer en opinant de temps en temps. Par moments, on se dit mĂȘme que ce n’est pas trop mal Ă  condition, toutefois, que cela se termine bientĂŽt.  Ce qui a fini par arriver avec le DJ Lazy Flaw.

 

AprĂšs « l’entracte Â», les deux musiciens de Pongo sont arrivĂ©s tranquillement. D’abord la DJ et choriste, aussi Ă©lĂ©gante que discrĂšte. Et le batteur, simple mais adĂ©quat.

Pongo, Ă  la Cigale, ce vendredi 18 novembre. Photo©Franck.Unimon

 

 

Pongo ? Son entrĂ©e sur scĂšne a suffi pour capter  l’attention de la salle. Je ne crois pas qu’elle avait commencĂ© Ă  chanter lorsqu’elle a produit cet effet. Elle est arrivĂ©e, elle a peut-ĂȘtre dit quelques mots. Tout le public Ă©tait dĂ©jĂ  branchĂ© sur elle.

 

Pongo a commencĂ© par le titre Doudou. Lorsque j’écris « commencĂ© Â», ce n’était pas juste chanter. Mais aussi danser, s’emparer de la scĂšne et faire corps avec elle.

 

On ne peut pas rester indiffĂ©rent lorsque l’on voit danser comme Pongo le fait. Si l’on aime la danse. Si, pour soi, danser, c’est se libĂ©rer, se dĂ©faire des regards, du dĂ©couragement, se sensibiliser Ă  la transe. Et projeter sa vitalitĂ©.

 

Un peu sur l’arriĂšre scĂšne, entre la DJ choriste et le batteur, il y avait une sorte de carrĂ© noir un peu surĂ©levĂ© sur lequel, plusieurs fois, Pongo est venue s’installer comme sur une machine Ă  danser destinĂ©e Ă  nous secouer et Ă  promouvoir ce temps que nous allions passer ensemble.

 

Les titres Ă©taient courts ou m’ont semblĂ© courts mais pratiquement aucun n’a ratĂ© son sort. Nous attraper, nous faire danser. Pongo a rĂ©guliĂšrement ponctuĂ© la fin de ses chansons de roucoulements et interpellĂ© le public en l’appelant  » La Famille ! « .

Pongo, Ă  la Cigale, ce vendredi 18 novembre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

 

Un spectateur a remis un bouquet de fleurs Ă  Pongo. Le public a manifestĂ© son amour. Pongo a Ă©tĂ© trĂšs Ă©mue au point de pleurer un peu. Il m’a semblĂ© que beaucoup de fĂ©ministes Ă©taient Ă  la Cigale au concert de Pongo. A commencer par Zara et Tu Piges ?!

 

 

Vers la fin du concert, Pongo a invité le public à venir sur scÚne avec elle à deux reprises. Il y a eu foule à chaque fois. Entre les deux, Pongo est descendue dans la fosse pour chanter au milieu du public.

 

La seconde fois sur scĂšne, avec tout ce public Ă  nouveau venu la rejoindre, cela a Ă©tĂ© drĂŽle de voir la tĂȘte d’un des agents de sĂ©curitĂ© qui se serait bien passĂ© de tout ce bordel.

Pongo a enlacĂ© quelques spectatrices et spectateurs. Pongo a aussi fait intervenir deux danseuses, sĂ©parĂ©ment mais aussi ensemble. Chacune avait de solides arguments. Personne, je crois, n’a contestĂ© ce qu’elles avaient Ă  dire et elles l’ont dit. Pongo, Ă  cĂŽtĂ©, ne faisait pas de la figuration. Il lui suffisait d’un mouvement ou deux pour rĂ©affirmer sa prĂ©sence.

 

Le concert a Ă©tĂ© extraordinaire. Et, je suis d’autant plus content qu’il a beaucoup plu Ă  Zara et Ă  Tu Piges ?!

J’espĂšre que cet article et mes photos contribueront Ă  prolonger cette impression d’extraordinaire mais aussi Ă  donner envie d’écouter Pongo ou de danser avec elle en concert.

 

Pour rendre compte au mieux avec mes photos de l’atmosphĂšre du concert, il m’a semblĂ© qu’il fallait, cette fois-ci, opter pour un diaporama. Et, j’ai choisi le titre Bruxos de Pongo  qui est un de mes prĂ©fĂ©rĂ©s et celui que j’avais en tĂȘte lorsque j’étais en quĂȘte des places de concert.

 

Les photos du concert viennent dans un certain dĂ©sordre. J’ai dĂ©libĂ©rĂ©ment Ă©vitĂ© de suivre la chronologie exacte du dĂ©roulement du concert. Je crois que c’est mieux comme ça et j’espĂšre que cela vous plaira.

 

 

Franck Unimon, ce samedi 19 novembre 2022.

 

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En Concert

En concert avec Hollie Cook au Trabendo

En concert avec Hollie Cook au Trabendo

 

Trois jours aprÚs avoir vu Zentone à la Maroquinerie dans le 20Úme arrondissement de Paris ( En concert avec Zentone à la Maroquinerie), le concert de Hollie Cook arrive ce vendredi soir au Trabendo dans le 19 Úme arrondissement. Prix de la place en prévente :

29,90 euros. 

 

Dans le mĂ©tro, ligne 5, jusqu’à la porte de Pantin, la mixitĂ© sociale et culturelle saute aux yeux comparativement Ă  trois jours plus tĂŽt.

 

Se rendre Ă  la gare du Nord et dans certains endroits du 19Ăšme arrondissement, c’est aussi passer dans des « juridictions Â» oĂč augmente le nombre de personnes addicts et SDF. Je parle de celles et ceux qui n’en sont plus Ă  se demander quand part le dernier mĂ©tro.

 

Mais le 19Ăšme arrondissement, c’est aussi des lieux culturels dont le ZĂ©nith, la Philarmonie de Paris, la Villette et le Conservatoire de musique. Il y a Ă©galement la salle de concert, le Trabendo. C’est en me dirigeant vers lui que je me rappelle y ĂȘtre allĂ© une premiĂšre fois pour voir Brinsley Forde et Vincent Segal en concert, il y a environ dix ans. Un trĂšs bon souvenir. 

 

 

Avec Hollie Cook, mon histoire a connu un effet rebond. Au dĂ©part, il y a eu le titre Far from me sur l’album Vessel of love, sorti en 2018, peut-ĂȘtre Ă©coutĂ© aprĂšs avoir lu un article Ă©logieux sur elle.

Il y avait aussi eu le titre Sugar Water (Look at my face). Et puis, plus rien. Je ne pensais plus particuliĂšrement Ă  Hollie Cook. Je ne me rappelle pas si j’avais lu, comme je l’ai dĂ©jĂ  beaucoup relu depuis, que Hollie Cook est la fille d’un des membres des Sex Pistols et d’une des membres du groupe The Belle Stars.

J’avais beaucoup aimĂ© le titre Sign Of  The Times des The Belle Star qui avait Ă©tĂ© un tube Ă  sa sortie en 1983.  Un tube que tout le monde, moi y compris, avait dĂ©ja oubliĂ© lorsque Prince avait sorti son album et titre Sign « O Â» Times seulement quatre ans plus tard en 1987.

Hollie Cook, Trabendo, vendredi 28 octobre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

Ce vendredi 28 octobre 2022, lorsque je marche vers Hollie Cook, mon histoire a changĂ© avec elle. Car j’ai Ă©coutĂ© l’album Twice deux ou trois ans aprĂšs Vessel of love. Je ne savais pas, alors, que Twice Ă©tait antĂ©rieur (sorti en 2014) Ă  l’album  Vessel of love.  Cependant, plusieurs titres m’ont trĂšs vite captivĂ© dans l’album Twice :

99, Looking for real love et Superfast.

 

Et, lorsque j’ai dĂ©couvert la vidĂ©o officielle de Looking for real love, j’ai Ă©tĂ© suis sĂ©duit par la grĂące de Hollie Cook. Laquelle, avec trĂšs peu de gestes, est habile pour happer notre attention. Sur une autre vidĂ©o, je l’ai vue interprĂ©ter Sugar Water (Look at my face) en concert Ă  Montreux avec Horseman Ă  la batterie et Ă  la voix. Sur une autre, 99. Et, j’en redemande. Je la cite d’ailleurs dans mon article sur l’ouvrage de Judith Duportail (L’Amour sous algorithme, un livre de Judith Duportail )

 

Hollie Cook a sorti un dernier album en 2022, Happy Hour, que je n’ai pas encore Ă©coutĂ©.

 

Si les chansons de Hollie Cook parlent beaucoup d’Amour, la douceur de sa voix se plante dans un Reggae robuste. Et, cela me parle. Et, comme cela me parle, j’ai fait des recherches et vu qu’Hollie Cook Ă©tait passĂ©e en concert Ă  Paris il y a quelques annĂ©es. Je l’avais donc manquĂ©e
. jusqu’à ce vendredi soir.

 

 

Ce soir, je ne saurais pas dire, comme j’avais pu le faire lors du concert de Zentone, quelle Ă©tait la proportion de femmes et d’hommes dans le public. Car je me suis tout de suite mis devant la scĂšne. Mais le public m’a paru un peu plus jeune en moyenne. Et les squaws Ă©taient bien plus prĂ©sentes tout prĂšs de la scĂšne. Des squaws qui connaissaient les paroles des chansons de Hollie Cook.

 

Hollie Cook, au Trabendo, ce vendredi 28 octobre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

 

 

 

DĂšs son entrĂ©e sur scĂšne, Hollie Cook nous a charmĂ© par son sourire et son envie. DerriĂšre elle et sur ses cĂŽtĂ©s, un guitariste, un batteur, un bassiste et un claviĂ©riste, parfois dans les chƓurs, ont tournĂ© avec elle la clĂ© du concert.

 

Hollie Cook est plus qu’une voix agrĂ©able et un sourire sympathique. C’est aussi un corps heureux qui laisse s’échapper la musique jusqu’au Dub. C’est aussi une professionnelle trĂšs concentrĂ©e.

Depuis des annĂ©es, dans le Reggae, la basse m’attire le plus. Mais cela fait deux concerts de suite oĂč le batteur, parmi les musiciens, a ma prĂ©fĂ©rence. Pourtant, les autres musiciens Ă©taient bien prĂ©sents.

 

Hollie Cook, au Trabendo, ce vendredi 28 octobre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

Le concert a Ă©tĂ© si agrĂ©able et si lĂ©ger, que, plusieurs fois, j’ai eu l’impression de vivre un rĂȘve prolongĂ©.

 

A la fin, Hollie Cook nous a nouveau remerciĂ© pour les bonnes vibrations et pour l’énergie que nous lui avions donnĂ©e. Elle nous a aussi dit que, dĂšs le dĂ©but de sa carriĂšre, elle avait Ă©tĂ© trĂšs bien accueillie Ă  Paris.

 

AprĂšs le concert, je l’ai aperçue Ă  quelques mĂštres en compagnie de personnes qu’elle connaissait. Je me suis dit que je n’allais pas faire ma groupie. J’ai commencĂ© Ă  m’en aller tout en regardant. J’ai vu quelques personnes aller la voir et se faire prendre en photo avec elle. Je me suis dit que je ne pouvais pas partir comme ça.

 

J’ai redescendu les marches.

 

Lorsqu’est venu mon tour, je lui ai demandĂ© :

 

« Hi, Hollie, May I ? Â». Hollie a acquiescĂ©. Si je recommence Ă  me faire prendre en photo avec des artistes, il va falloir que je me dĂ©tende un peu. LĂ , sur la photo, j’ai une tĂȘte d’assassin.

Avec Hollie Cook aprĂšs le concert, au Trabendo, ce vendredi 28 octobre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

 AprĂšs la photo, je lui ai dit :

 

« I Took some pictures of you Â». Tout en gardant le sourire, elle a fait « oui Â». J’avais bien vu qu’elle m’avait vu la prendre en photo durant le concert. Puis, elle m’a demandĂ© de lui en envoyer sur instagram.

 

Je lui ai rĂ©pondu :

 

« I will try my best Â».

 

Dans l’article prĂ©cĂ©dent sur le concert de Zentone, j’avais oubliĂ© la pandĂ©mie du Covid. Je me suis davantage rappelĂ© des attentats terroristes qui l’avaient prĂ©cĂ©dĂ©e car, en plus de massacrer des personnes et de vouloir effrayer le monde,  l’un d’entre eux a aussi eu pour projet de dĂ©truire la musique. Et, aussi, parce-que, d’une façon ou d’une autre j’ai vu les morts de ces attentats.

 

J’ai eu la chance de n’avoir perdu personne du Covid.

 

Pendant le confinement dĂ©cidĂ© lors de la pandĂ©mie du Covid les manifestations publiques telles que les concerts ont Ă©tĂ© annulĂ©es. Se retrouver comme hier ou mardi soir, avec des inconnus, Ă  visage dĂ©couvert, sans avoir Ă  fournir de passe sanitaire, dans une salle fermĂ©e Ă  Ă©couter la mĂȘme musique, Ă  danser voire Ă  rĂȘver ensemble grĂące Ă  la musique et des artistes  Ă©tait devenu impossible. C’était il y a deux ans. Il n’y a pas si longtemps. ( Panorama 18 mars-19 avril 2020, Coronavirus Circus 2Ăšme Panorama 15 avril-18 Mai 2020 par Franck Unimon). 

 

Ce à quoi nous tenons, ce que nous vivons, est éphémÚre. La musique renoue avec cet éphémÚre.

 

Voici mon « best of Â» des photos du concert d’Hollie Cook au Trabendo, ce vendredi 28 octobre 2022.

 

Franck Unimon, ce samedi 29 octobre 2022.

 

Hollie Cook, au Trabendo, ce vendredi 28 octobre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

 

Hollie Cook, Trabendo, vendredi 28 octobre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

Hollie Cook, Trabendo, vendredi 28 octobre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

Hollie Cook, Trabendo, vendredi 28 octobre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

Hollie Cook, au Trabendo, vendredi 28 octobre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

Au concert de Hollie Cook, au Trabendo, ce vendredi 28 octobre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

 

Hollie Cook, Trabendo, vendredi 28 octobre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

Hollie Cook, Trabendo, vendredi 28 octobre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

Hollie Cook, au Trabendo, vendredi 28 octobre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

 

Hollie Cook, Trabendo, vendredi 28 octobre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

Hollie Cook, Trabendo, vendredi 28 octobre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

Hollie Cook, Trabendo, vendredi 28 octobre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

Hollie Cook, Trabendo, vendredi 28 octobre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

Hollie Cook, Trabendo, vendredi 28 octobre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

 

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En concert avec Zentone Ă  la Maroquinerie

En concert avec Zentone Ă  la Maroquinerie

 

Un de mes collÚgues, ancien animateur radio, compte parmi ses amis, un homme, célibataire, lequel, tous les soirs, se rend à un concert.

En une annĂ©e, c’est beaucoup plus que le nombre de fois oĂč je suis allĂ© voir un groupe ou un artiste sur scĂšne.

 

Un concert raconte souvent un bout de notre vie. Et, je crois aussi, comme quelqu’un l’a dit ou Ă©crit, que la musique est une des meilleures machines Ă  remonter le temps que nous ayons Ă  notre portĂ©e. Elle piĂšge aussi celle et ceux qui acceptent de s’en approcher qu’ils soient musiciens, chanteurs ou « simples Â» auditeurs. Car elle porte en elle une partie de la promesse que chacune et chacun a en soi et qu’elle peut lui apprendre Ă  mieux connaĂźtre ou Ă  dĂ©couvrir. Et puis, mirage ou prodige, la musique nous autorise une jeunesse et une enfance renouvelĂ©es. On commence sans doute Ă  se (b)rider lorsque l’on commence Ă  dĂ©cider que la musique, le jeu et le rire sont des activitĂ©s de colonie de vacances qui ont fait leur temps, qu’il faut passer Ă  tout autre chose, se mettre au travail pour de bon, et devenir, sans jamais dĂ©vier de la ligne, une personne en tout point de vue irrĂ©prochable, sĂ©rieuse et adulte.

La Maroquinerie, ce mardi 25 octobre 2022, avant le dĂ©but du concert de Zentone. Photo©Franck.Unimon

 

 

J’avais dix neuf ans lorsque je suis allĂ© seul, pour la premiĂšre fois, Ă  un concert. C’était pour aller voir Miles Davis, dĂ©jĂ  mon musicien prĂ©fĂ©rĂ©, dĂ©couvert alors que j’avais 17 ans. GrĂące Ă  un copain, d’origine franco-polonaise, par l’album Star People, sur sa platine disque vinyle. Un ami, un peu plus ĂągĂ© que moi d’un an ou deux, que je connaissais de vue avant de vĂ©ritablement faire sa connaissance dans le club d’athlĂ©tisme de notre ville. Club oĂč il me rapprocha de quelqu’un, devenu mon meilleur ami, d’origine algĂ©rienne, qui avait connu les bidonvilles de Nanterre, que j’avais eu dans ma classe au collĂšge, et que j’avais toujours Ă©vitĂ© en raison de sa nervositĂ© et de son impulsivitĂ©.

  

Ce premier copain, franco-polonais, plus grand que moi de dix Ă  quinze centimĂštres, habitait avec sa mĂšre, divorcĂ©e, quatre Ă©tages en dessous de l’appartement oĂč j’habitais avec mes parents, ma sƓur et mon frĂšre dans un F3, dans une tour HLM de 18 Ă©tages, Ă  Nanterre. En face de l’école maternelle et primaire, Robespierre. A cĂŽtĂ© de l’usine CitroĂ«n.

 

J’ai connu les concerts, les cafĂ©s et les restaurants au cours desquels on se faisait enfumer par ses voisins et oĂč l’on rentrait chez soi, avec sur ses vĂȘtements, l’odeur du tabac. Ce qui n’a jamais Ă©tĂ© ma volontĂ© mais c’était un passage obligĂ© lorsque l’on souhaitait sortir de chez soi.

 

 

Beaucoup a changĂ© depuis. Pourtant, beaucoup, aussi, est restĂ© identique. Comme les enfants d’il y a quarante ans, les enfants d’aujourd’hui continuent d’aimer manger des frites. Et, des gens d’aujourd’hui continuent d’aimer Ă©couter de la musique, d’en jouer ou d’en dĂ©couvrir. La musique reste la musique. Seules ses dĂ©clinaisons et la façon dont on est allĂ© vers elle la premiĂšre fois, et oĂč l’on retourne vers elle, peut avoir changĂ© un peu ou beaucoup lorsque l’on est aujourd’hui « plus jeune Â». Mais la musique continue de nous toucher. Et, il nous reste aussi la mĂ©moire ainsi que la transmission.

 

La Maroquinerie, avant le dĂ©but du concert de Zentone, ce mardi 25 octobre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

Combien de personnes « jeunes Â», aujourd’hui, Ă©coutent une musique qu’ont pu Ă©couter leurs parents ou leurs grands parents, en mĂȘme temps que d’autres musiques. Car si la musique peut ĂȘtre une transition dans nos vies, elle est aussi une mĂ©moire, une transmission et une acquisition.

 

 

Hier soir, lorsque je suis allĂ© voir Zentone Ă  la Maroquinerie, mon dernier concert dans une salle datait de plus de cinq annĂ©es. C’était peut-ĂȘtre pour aller voir Marc Ribot Ă  la cave DimiĂšre d’Argenteuil. AprĂšs Arno et Danyel Waro au Figuier blanc, Ă©galement Ă  Argenteuil. Des trĂšs bons concerts.

 

J’étais alors devenu pĂšre ou allais le devenir.

 

En prenant de l’ñge mais aussi en changeant de « statut Â», en passant de fils « d’employĂ© Â» Ă©tudiant idĂ©aliste plus ou moins puceau Ă  pĂšre et conjoint employĂ© et imposable, on sort, sans vraiment s’en souvenir ou s’en apercevoir d’un certain circuit. Pour, quelques annĂ©es plus tard, assez facilement se convaincre que ce circuit nous est Ă  tout jamais interdit. On serait devenu trop vieux ou infrĂ©quentable ou tout juste bon pour  rester chez soi.

 

Sauf que rien ne nous interdit de reprendre des Ă©tudes, de refaire connaissance ou d’acheter un billet d’entrĂ©e pour aller Ă  un concert. Et, rien ne nous interdit non plus d’y aller seul si la majoritĂ© des personnes que nous connaissons, et qui nous ressemblent, sont indisponibles ou n’ont pas cette envie ou ce besoin-lĂ .

 

 

En musique et en concert, je crois avoir ratĂ© l’aventure du Rap parce-que, dans les annĂ©es 90, j’avais un travail qui me plaisait, enfin, et qui me permettait de gagner suffisamment ma vie. J’avais donc commencĂ© Ă  m’insĂ©rer socialement et entrevoyais la possibilitĂ© concrĂšte d’un avenir. MĂȘme si mes projets d’avenir restaient approximatifs.

 

Mais j’ai sans doute aussi ratĂ© l’aventure du Rap, parce-que, dans les annĂ©es 90, j’étais bien plus entraĂźnĂ© dans le Dub et le Reggae, ou, Ă©ventuellement, dans une certaine forme de techno.

 

Si Miles a bien fait un album inspirĂ© du Rap, sorti aprĂšs sa mort en 1991, cet album n’a pas suffi. Et, si j’étais allĂ© voir MC Solaar au ZĂ©nith (un concert trĂšs correct mais frustrant) et I AM Ă  l’Olympia (un de mes meilleurs souvenirs de concert), le Rap, qui, aujourd’hui, en France, dĂ©sherbe « tout Â», ne m’a pas parlĂ© aussi bien que le Dub, par exemple.

 

High Tone et Zenzile avaient dĂ©jĂ  jouĂ© ensemble en 2006 a rappelĂ© un des musiciens hier soir. Cela ne m’a pas marquĂ©. J’ai dĂ» le savoir et l’écouter « Ă  l’époque Â» mais sans donner suite car je ne m’en souviens pas.

Pendant des annĂ©es, j’ai eu beaucoup de mal avec « les Â» Zenzile de Angers. La voix de leur chanteuse, Jamika, ne passait pas pour moi. High Tone, j’aimais davantage. Mais je trouvais leurs titres trop longs ou trop expĂ©rimentaux.

 

La Maroquinerie, ce mardi 25 octobre 2022, pendant le concert de Zentone. Photo©Franck.Unimon

 

J’ai aimĂ© High Tone lorsqu’ils ont jouĂ© avec le groupe Improvisators Dub, dans le groupe Highvisators. C’était en 2004. Les Improvisators Dub de Bordeaux, avec « feu Â» Manutention, Ă©taient lestĂ©s de Dub. Avec eux, impossible de rater la percussion Dub. J’ai eu la chance de voir les Improvisators Dub Ă  un concert Ă  la salle de concerts l’Observatoire Ă  Cergy St Christophe, la mĂȘme soirĂ©e oĂč j’ai dĂ©couvert le groupe Brain Damage de St Etienne, alors conduit par Martin Nathan et le bassiste RaphaĂ«l Talis, parti par la suite.  

 

Depuis, Manutention est dĂ©cĂ©dĂ© et le groupe Improvisators Dub n’existe plus, ce qui me rend assez nostalgique. Hier soir, sur scĂšne, Ă  la Maroquinerie, aucun des artistes sur scĂšne n’a mentionnĂ© les Improvisators Dub parce-que le temps est passĂ©. Mais dans les annĂ©es 1990-2000, les Improvisators Dub faisaient partie, avec High Tone et Zenzile des groupes français pionniers pour jouer du Dub sur scĂšne «  avec des instruments Â» comme l’a dit un des spectateurs, hier soir.

 

Les groupes français Le Peuple de l’Herbe, Dubphonic ou Lab° ont aussi su faire partie ou font peut-ĂȘtre encore partie de la surface de rĂ©paration du Dub en France mais je les connais moins bien, ne les ai pas vus sur scĂšne, ou leur prestation sur scĂšne (telle celle de Lab° Ă  Saint Germain en Laye) m’avait moins transportĂ©.

 

J’ai aussi aimĂ© High Tone lorsqu’il a croisĂ© Brain Damage « de Â» Martin Nathan (aprĂšs le dĂ©part de RaphaĂ«l Talis) pour former le groupe High Damage. J’étais allĂ© les voir Ă  l’EMB de Sannois.

 

Enfin, j’ai aimĂ© High Tone lorsque, cette fois, il a retrouvĂ© Zenzile pour Zentone.

 

J’avais ratĂ© cette deuxiĂšme « version Â» de Zentone en concert en juin Ă  Paris. Je n’avais pas pu aller l’écouter sur scĂšne Ă  Lille fin septembre. Aussi, est-ce avec un grand plaisir qu’en tapant Zentone sur internet, machinalement, il  y a quelques semaines, que j’ai appris qu’ils allaient passer, Ă  nouveau pour une date unique, cette fois Ă  la Maroquinerie, salle de concerts dont j’avais dĂ©jĂ  entendu parler mais qui m’était toujours restĂ©e inconnue. Je ne savais pas oĂč la situer.

 

 

Se rendre seul à un concert, dans une salle que l’on ne connaüt pas, ressemble un peu à un pùlerinage.

 

La Maroquinerie, ce mardi 25 octobre 2022, avant le concert de Zentone. Photo©Franck.Unimon

 

Pour ce pĂšlerinage, il m’a fallu me transplanter, vers 19h ce mardi soir, dans un mĂ©tro bondĂ©, ligne 3, depuis Paris St Lazare, avec une femme-parachutiste criant et se jetant presque dans mon dos, alors que les portes allaient se fermer :

 

« Mettez-vous dans les couloirs, s’il vous plait ! C’est pas vrai ! Tout le monde pourrait entrer si les gens se mettaient dans les couloirs ! Â».

 

La station de mĂ©tro suivante, la mĂȘme « parachutiste Â» a prĂ©fĂ©rĂ© se cramponner Ă  l’intĂ©rieur de la voiture, gĂȘnant le passage des personnes qui souhaitaient descendre.

 

L’atmosphĂšre s’est ensuite pacifiĂ©e dans le mĂ©tro alors que celui-ci s’est un peu vidĂ©. J’ai alors pris le temps de regarder ces personnes qui Ă©taient dans le mĂ©tro. Il y avait un peu moins de monde sur son Ă©cran de smartphone que d’habitude.

 

A la station Gambetta, beaucoup de voyageurs sont descendus. On aurait presque dit qu’ils se rendaient tous à la Maroquinerie.

 

Dans les faits, non, bien-sûr.

 

AprĂšs un passage Ă  la boulangerie La Gambette Ă  Pain oĂč j’ai dĂ» me passer de Mamouna, car il n’y en n’avait plus, j’ai demandĂ© mon chemin pour la Maroquinerie, rue Boyer.

 

C’est loin ! Vous n’y ĂȘtes pas du tout ! Je crois qu’il faut monter vers MĂ©nilmontant
.

Vous n’avez pas un tĂ©lĂ©phone ?

 

J’ai rĂ©pondu : « Je suis archaĂŻque. Je prĂ©fĂšre demander aux gens
 Â».

 

Enfin, une dame d’une soixantaine d’annĂ©es, la quatriĂšme personne que j’interrogeais, et de loin plus ĂągĂ©e que les trois hommes que j’avais questionnĂ© prĂ©cĂ©demment, m’a confirmĂ© :

 

« Vous continuez tout droit,  vous descendez la rue Villiers Adam. Jusqu’à la rue de la Bidassoa
vous en avez pour 15 minutes ou peut-ĂȘtre moins si vous marchez plus vite que moi Â».

 

Dans la rue Boyer, ce mardi 25 octobre 2022, non loin de la Maroquinerie. Photo©Franck.Unimon

 

Moins de quinze minutes plus tard, je passais devant les Tonton Bringueurs oĂč se tenait un certain nombre de consommateurs, ainsi qu’à l’intĂ©rieur. Dans la rue Boyer, je suis aussi passĂ© devant un club de Pilates ( «  En dix sĂ©ances, vous sentez la diffĂ©rence Â») et un futur projet de construction d’appartements luxueux.

 

Puis, la Bellevilloise et la Maroquinerie.

Devant la Maroquinerie, aprĂšs le concert de Zentone ce mardi 25 octobre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

 

La Maroquinerie est le type de salle de concert que je prĂ©fĂšre. Je suis allĂ© une fois ou deux Ă  Bercy. C’est trop grand mĂȘme si j’y ai de trĂšs bons souvenirs :

 

Burning Spear et les Gladiators avec « feu Â» Albert Griffith.

 

Je suis allĂ© une fois Ă  la DĂ©fense Arena, c’était pour Kassav’. Je ne le regrette pas mais j’avais prĂ©fĂ©rĂ©, ensuite, retourner voir Kassav’ Ă  la fĂȘte de l’Huma. J’ai ainsi pu voir « feu Â» Jacob Desvarieux avec le groupe, une derniĂšre fois sur scĂšne, sans le savoir.

 

 

Et puis, il y ‘a le prix de la place. 21,99 euros pour Zentone, hier soir. Je prends. A partir de 30 euros, il me faut une bonne raison. Je ne vais plus Ă  un concert de Björk, que j’avais pu voir lors de son passage Ă  l’ElysĂ©e Montmartre aprĂšs son premier album, Debut, depuis que les places montent Ă  des tarifs auxquels je prĂ©fĂšre ne pas penser. La derniĂšre fois que j’ai vue Björk, sur scĂšne, c’était en clĂŽture du festival Rock en Seine. Un trĂšs trĂšs bon concert. C’était il y a environ 15 ans. J’étais alors cĂ©libataire et sans enfant.

 

J’ai acceptĂ© de mettre prĂšs de 40 euros pour aller voir en dĂ©cembre Rodolphe Burger au New Morning. Parce-que c’est Rodolphe Burger, que je ne l’ai jamais vu sur scĂšne. Et, parce-qu’il sera accompagnĂ© des deux pointures que sont Medhi Haddab, dont je connais un petit peu l’univers,  et Sofiane SaĂŻdi que je ne connais pas du tout.

 

Pour moi, le prix d’une place de concert ne dit rien de la valeur d’un artiste. En novembre, Ă  Massy, il sera possible de voir en concert la plus que trĂšs grande chanteuse Oumou SangarĂ© pour moins de trente euros. C’est bien moins que d’autres artistes, dont les concerts sont plus chers, et dont la voix, Ă  cĂŽtĂ© d’elle, est une brindille.

 

Je n’ai jamais vu Rodolphe Burger en concert mais cela fait des annĂ©es que je l’écoute par morceaux. RĂ©cemment, j’ai aimĂ© revoir et réécouter sa reprise du Billie Jean de MichaĂ«l Jackson. OĂč Burger joue avec Sarah Murcia, une artiste que je ne connaissais pas il y a encore deux mois et que j’ai aperçue en photo, collĂ©e Ă  sa contrebasse,  pour la premiĂšre fois, en me rendant Ă  une exposition de tableaux d’une ancienne collĂšgue au restaurant-cafĂ©-salle de concerts le Triton.

 

Pour moi, parler de tout ça a aussi Ă  voir avec le concert d’hier soir. Hier soir, un des guitaristes du groupe Zentone portait un tee-shirt sur lequel on pouvait lire :

 

New Order.

La Maroquinerie, concert de Zentone, ce mardi 25 octobre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

 

Nous avons Ă©coutĂ© du Dub et du Reggae hier soir. Mais les musiciens que nous avons vus et Ă©coutĂ©s viennent d’horizons multiples et multipistes. Tout comme un certain nombre des spectateurs prĂ©sents, sans doute.

 

La salle était pleine.

 

La Maroquinerie, au dĂ©but du concert de Zentone, ce mardi 25 octobre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

 

Je me demande certaines fois qui je vais voir, parmi les spectateurs. Quel sera leur profil. MĂȘme si un profil, une apparence, ne dit rien de dĂ©finitif ou de notre humeur vĂ©ritable. Hier soir, le public Ă©tait un peu plus masculin que fĂ©minin. Je dirais Ă  peu prĂšs 55 pour cent d’hommes pour 45 pour cent de femmes.

Un public plutĂŽt blanc. Nous devions ĂȘtre dix noirs, en comptant trĂšs large, dans la salle. Pour l’ñge, je dirais que cela commençait Ă  25 ans pour monter jusqu’à 50 ans et plus. Mais j’ai aussi vu une enfant d’une douzaine d’annĂ©es qui devait ĂȘtre avec son pĂšre au fond de la salle de concert. J’ai vu une femme d’une bonne vingtaine d’annĂ©es avec une casquette posĂ©e Ă   l’envers de façon recherchĂ©e, portant un blouson type Bombers, jeans trouĂ© aux genoux, baskets, le dos voutĂ©, accompagnĂ©e au moins d’un homme d’à peu prĂšs du mĂȘme Ăąge, une pinte de biĂšre Ă  la main, allure de geek (ou de skateur), avec casquette, lunettes et barbe de plusieurs jours.

 

Mais j’ai aussi vu un homme d’une cinquantaine d’annĂ©es, presque habillĂ© comme un cadre sup, au bras de sa compagne Ă©namourĂ©e.

 

Les biĂšres Ă©taient de sortie dans la salle. Elles avaient remplacĂ© les cigarettes et les joints. MĂȘme si une personne ou deux a pu tirer des lattes sur sa cigarette Ă©lectronique sans inquiĂ©tude.

 

D’abord plutĂŽt au fond de la salle, devant la console de son, je me suis rapidement aperçu que j’étais trop loin pour prendre des photos. Alors que ce que j’aimerais, autant que possible, lors des quelques concerts oĂč j’ai prĂ©vu de me rendre, c’est de pouvoir proposer des photos prĂ©sentables. Des photos qui donnent envie d’aller Ă  un concert, des photos qui donnent envie d’écouter de la musique dans un endroit public.Alors, suivant l’exemple de quelques personnes, que j’avais vu se faufiler vers la scĂšne, je me suis mis Ă  sillonner au sein du public. Et, trĂšs facilement, j’ai pu me rapprocher….

La Maroquinerie, pendant le concert de Zentone, ce mardi 25 octobre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

Au dĂ©but du concert, je n’ai pas pu m’empĂȘcher de penser aux attentats terroristes islamistes « du Â» Bataclan en novembre 2015. Peut-ĂȘtre que c’est la premiĂšre fois ou l’une des premiĂšre fois que je retourne dans une salle de concert depuis ces attentats. Ce n’est pas une histoire de peur.  Je crois que c’est parce-que j’avais Ă©tĂ© occupĂ© par d’autres Ă©vĂ©nements. Mais tout en Ă©tant lĂ , devant Zentone, avec d’autres personnes dans la salle, je me suis dit que nous contribuions, aussi, Ă  nous Ă©loigner de ce trauma.

 

Ensuite, sur scĂšne, Zentone a tenu toutes ses promesses. Le bassiste de Zenzile et celui de High Tone, toujours  devant au milieu de la scĂšne, ont jouĂ© par alternance. Celui de Zenzile avait une Ă©nergie punk tandis que celui de High Tone Ă©tait plutĂŽt roots.

 

Le bassiste de Zenzile, pendant le concert de Zentone, ce mardi 25 octobre Ă  la Maroquinerie. DerriĂšre lui, Jolly Joseph. Photo©Franck.Unimon

 

Le bassiste de High Tone, Ă  la Maroquinerie pendant le concert de Zentone ce mardi 25 octobre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

Trois ou quatre personnes étaient aux claviers, dont le chanteur Jolly Joseph.

 

Au premier plan, le chanteur Jolly Joseph, Ă  cĂŽtĂ© de lui, le bassiste de Zenzile, au fond, le guitariste de High Tone. Maroquinerie, concert de Zentone, ce mardi 25 octobre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

Jolly Joseph aux claviers, au milieu, le musicien des instruments Ă  vent et claviers, Ă  droite, le guitariste de Zenzile. La Maroquinerie, ce mardi 25 octobre 2022 pendant le concert de Zentone. Photo©Franck.Unimon

 

Deux guitaristes Ă©taient en lice. Un autre musicien tenait la partition des instruments Ă  vent et de la percussion. A l’arriĂšre scĂšne, au milieu, le batteur a Ă©tĂ© le ferment d’un Dub intraitable.

Le batteur de Zentone, ferment d’un Dub intraitable. La Maroquinerie, ce mardi 25 octobre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

Un des bassistes et le batteur de Zentone. La Maroquinerie, ce mardi 25 octobre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

La Maroquinerie, ce mardi 25 octobre 2022. Concert de Zentone. Photo©Franck.Unimon

 

Zentone, Ă  la Maroquinerie, ce mardi 25 octobre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

Zentone, ce mardi 25 octobre 2022, Ă  la Maroquinerie. Photo©Franck.Unimon

 

Zentone, Ă  la Maroquinerie, ce mardi 25 octobre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

Concert de Zentone, Ă  la Maroquinerie, ce mardi 25 octobre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

Zentone Ă  la Maroquinerie, ce mardi 25 octobre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

Zentone, Ă  la Maroquinerie, ce mardi 25 octobre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

Zentone, Ă  la Maroquinerie, ce mardi 25 octobre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

Zentone, Ă  la Maroquinerie, ce mardi 25 octobre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

Zentone, Ă  la Maroquinerie, ce mardi 25 octobre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

Zentone, Ă  la Maroquinerie, ce mardi 25 octobre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

Zentone, Ă  la Maroquinerie, ce mardi 25 octobre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

Zentone, Ă  la Maroquinerie, ce mardi 25 octobre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

 

Zentone, la Maroquinerie, ce mardi 25 octobre 2022. Photo©Franck.Unimon

 

 

 

Franck Unimon, ce mercredi 26 octobre 2022.