En route pour le milliard un film documentaire de Dieudo Hamadi
Le plus souvent, dans son lit ou sur le billard, on arrête de compter bien avant d’atteindre le milliard. 6600 bombes sont tombées du 5 au 10 juin 2000 lors de la « guerre des six jours ».
Certaines régions sont parfois connues pour les sourires et les espoirs qu’elles exportent. Kisangani l’a sûrement été pour ce conflit qui a opposé le Rwanda à l’Ouganda en République démocratique du Congo pour les diamants.
Il est déjà très difficile d’être maitre de soi-même en temps ordinaire. Alors, par temps de guerre, parmi des bombes impossibles à dompter et à dénombrer….
Plusieurs années ont été nécessaires à des survivants de Kisangani pour se remettre suffisamment avant de décider d’entreprendre certaines démarches. A la fin du conflit, l’Etat s’était engagé à leur verser un milliard en compensation. Près de vingt ans plus tard, les survivants n’ont perçu que leurs traumatismes, leur honte sociale et leur colère.
Dieudo Hamadi les suit jusqu’à Kinshasa où se trouvent les grands décideurs pour leur rappeler certains engagements. Kisangani-Kinshasa, cela fait plus de 1200 kilomètres à vol d’oiseau. Mais si ces femmes et ces hommes avaient été des oiseaux, ils auraient eu la légèreté de s’envoler avant que la lourdeur des bombes- et des viols ?- ne les plombe. Ces grands voyageurs sont cul de jatte, porteur et porteuses de prothèses en plastique, se déplacent avec des béquilles. L’Homme a marché sur lune. Eux ont marché sur des restes humains et sont de ces restes qui partent en chemin. Ils n’ont ni fusée, ni sponsor, ni avocat, ni association, ni chaine de télé. « Mais sans sacrifice, on n’obtiendra jamais rien ».
Ils ont eu une vie auparavant. Le « Président » du groupe était peut-être instituteur, banquier. Il sait s’exprimer, a encore une carrure imposante. Maintenant, pour se laver, il doit s’allonger dans la boue tant, sans ses béquilles, il ne tient pas debout. Chez lui, on aperçoit un poster de Michaël Jackson, l’Américain tout en jambes.
Pour aller à Kinshasa, ces femmes et ces hommes prennent le fleuve par le bateau. Prisonniers de leurs blessures, de la promiscuité, de la pluie qui pile les bâches, le temps leur rend la vie encore plus dure. On se dispute sur la façon de bien cuisiner du riz.
Puis, ils accostent et sont reçus par une jeune députée qui, un temps, les soutient. Jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus le faire car elle doit s’occuper de sa campagne. Les voici obligés d’improviser. Il y a des désaccords sur la façon de s’y prendre. Certains sont plus découragés que d’autres. Dieudo Hamadi reste avec les survivants de l’espoir. Celles et ceux qui continuent d’y croire.
Arrive dans En Route pour le milliard ce défilé ensorcelant et très violent :
Les victimes tiennent leur poste à la sortie du parlement. Malgré le rejet brutal et méprisant des vigiles armés qui, du fait de la présence de la caméra, réfrènent leur violence pour celles et ceux qu’ils voient comme des énièmes va-nu-pieds qui pourraient leur faire perdre leur position et leur temps. Et, là, sortent des sommités politiques du pays ; des hommes, quelques femmes, bien sapés, un bijou de pointe à la main ( un téléphone portable) tout acquis à leur immunité envers les revers de la vie. Ils s’étonnent. Et de la présence d’une caméra comme de celle de ces personnes estropiées qui leur parlent. Dans un langage et une image difforme dont ils se détournent en quelques secondes, pesant, pour certaines et certains de ces sommités, le pour et le contre, concernant la meilleure attitude à adopter et à montrer.
Les élections présidentielles surviennent. Le nouveau Président élu déjoue les pronostics et rend optimiste. Cependant, dans la rue, devant le bâtiment présidentiel, les survivants de Kisangani n’existent plus. L’argent et la considération qu’ils attendent sont sans doute là quelque part. Sur cette route qu’ils ont prise un jour pour le brouillard.
Les Jeux para-Olympiques de Tokyo, et les autres Jeux Olympiques, cela reste beau. Et, puis, il reste tous les autres « athlètes » de la guerre, bien plus nombreux, mutilés ou non, tels que l’on peut en voir dans ce documentaire qui bénéficiera de bien moins d’audience, de publicité et de parts de marché.
En Route pour le milliard sortira en salles le mercredi 29 septembre 2021.
Pour l’édifice mental de « l’être » parisien – lequel veut pouvoir trouver le prestige et le ciel à portée de « son » métro- J’ai aimé vivre là sera peut-être l’essai du précipice.
Ce film, mélange de documentaire et de fiction, part des œuvres de l’écrivaine Annie Ernaux pour parler de Cergy-Pontoise, ville de grande banlieue parisienne, dans le Val d’Oise. La grande banlieue parisienne, c’est très loin. A près de trente kilomètres de Paris. Trente ou trente cinq minutes de RER A- ou plus- depuis la station Charles de Gaulle Etoile.
Si, depuis l’esplanade de Paris, à Cergy-St Christophe, le regard peut s’entraîner jusqu’à l’Arc de Triomphe en passant par la Défense, il peut être difficile de savoir si ce que l’on voit appartient au passé ou à une forme de vie qui a persisté.
J’ai aimé vivre là raconte l’intérieur de cette ville aux plus de cent nationalités, ex-ville nouvelle construite à partir des années 70 pour anticiper le développement rapide de l’agglomération parisienne. Des extraits de texte d’Annie Ernaux et des portraits de certains de ses habitants, jeunes et moins jeunes, de plusieurs origines, font ce film dans divers endroits de la ville.
Nous ne sommes pas dans du Rohmer qui avait tourné en 1987 L’ami de mon amie à Cergy-Pontoise. Ni dans le Naissance des pieuvres de Céline Sciamma réalisé en 2007.
Dans J’ai aimé vivre là, on rencontre des militants associatifs, des personnes venues s’y établir et qui y ont vu grandir leurs enfants ; des jeunes qui y ont grandi et y ont leurs cercles d’amis ; des étudiants qui vont partir pour Paris ; des étrangers qui ont dû quitter ou fuir leur pays. Et, quelques fois, Annie Ernaux, cette « voisine » que j’aurais pu croiser, que j’ai peut-être croisée.
Dans J’ai aimé vivre là, on n’y montre pas trop la défiguration de la ville par l’assaut débridé des flots bétonniers des projets immobiliers. Ni certains quartiers de trafic. Mais, plutôt, ce qui y est réussi et peut être difficile à quitter. Même si l’ancienne patinoire de Cergy-Préfecture devenue lieu d’hébergement pour refugiés apparaît. Et qu’une interprète se met un moment à pleurer en se remémorant ce qu’était « sa » patinoire quelques années plus tôt.
J’ai vécu une vingtaine d’années à Cergy-Pontoise à partir de mes 17 ans. Mes parents, de classe sociale moyenne, y accédaient pour la première fois de leur vie à la propriété en achetant à crédit un de ces pavillons comme il y en a tant. Ce fut pour nous un grand changement après notre immeuble HLM de Nanterre de dix huit étages à quinze ou vingt minutes à pied du quartier de la Défense. En s’éloignant de ce quartier des affaires, mes parents avaient estimé faire une affaire….
Dans le salon de « notre » pavillon, un calme intact me répondait alors que j’écoutais très fort le premier album de Mc Solaar. Le silence de la rue devant chez nous. L’éloignement extrême des cercles de mes connaissances que je pouvais pourtant rejoindre moyennant du temps dans les transports en commun. Cela fut une période où la découverte de l’entre-deux s’imposa à moi.
Cette ligne A du RER qui attèle Cergy-le-Haut et ses suivantes à Paris et en fait aussi une « ville-dortoir », souvent bondée aux heures de pointe, après à peine deux stations depuis son début, est assez absente du film. Comme le fait que la grande distance kilométrique qu’elle couvre l’expose assez régulièrement à des incidents techniques ainsi qu’aux conséquences directes des grèves de cheminots. Tandis que la ligne A du RER côté St-Germain en Laye, elle, plus courte, mieux desservie, est aussi moins touchée par ce genre de destinée.
J’ai aimé aller voir j’ai aimé vivre là pour ce passé qu’il allait me rappeler. Un passé « annoncé » par un camarade de mon école primaire parti y habiter dans les années 70 avec son frère et ses parents plusieurs années avant nous. Un passé où j’ai des souvenirs de marché – celui de Cergy St Christophe- de médiathèques ; de la plus grande horloge d’Europe dont la grande aiguille des secondes me « découpait » alors que je courais vers elle jusqu’au RER avant qu’il ne parte ; de concerts ( Brigitte Fontaine, Brain Damage, Improvisators Dub, Susheela Raman, High Tone, Manu Dibango, Disiz La Peste, Franck Black, Joey Starr….) ; de courses au centre commercial Les Trois Fontaines ; de rencontres professionnelles, amicales et amoureuses ; de certains choix personnels et familiaux ; de séances d’abord aux cinémas Utopia de St-Ouen l’Aumone et de Pontoise puis à celles du complexe de Cergy-Le-Haut arrivé plus tard avec sa carte illimitée et aussi plus proche de chez moi, à pied ; De footing et de séances de natation ; de certaines allées et venues à la base des étangs de Cergy-Neuville ; de sorties roller. De mes premiers cours de théâtre.
Un passé, aussi, où, durant des années, j’ai vécu dans des rêves autres que ceux de cette ville. Ce qui m’a sûrement empêché de l’aimer, tout comme ce film, autant que je l’aurais pu ou dû.
J’ai aimé vivre là sortira en salles le 29 septembre 2021.
« Tant de Pouvoir dans un mâle » ; « Les rêves sont des messages de profondeur » ; « Un empereur dangereusement jaloux » ; « Son regard s’aiguise à peine qu’il descend déjà dans l’arène » ; « La main de Dieu perturbe notre système de communication » ; « Le désert prend les faibles » ; « Il a implanté des superstitions » ; « J’aurais dû t’épouser ». « On tamise les gens comme on tamise le sable ».
L’adaptation cinématographique de l’œuvre de Frank Herbert (1964) par le réalisateur Denis Villeneuve est apparue sur beaucoup d’écrans en France ce mercredi 15 septembre 2021. C’est le très gros événement cinématographique de la rentrée et je suis allé le voir dès la première séance de 8h55. La grande salle était pleine.
Ces dernières années, on mentionne régulièrement le réalisateur Christopher Nolan comme étant celui qui sait alterner films grand public et films d’auteur. Devant le Dune de Villeneuve, je me suis avisé que celui-ci faisait beaucoup mieux.
Je n’ai pas tenté de lire l’œuvre Frank Herbert. J’avais plusieurs fois entendu dire qu’elle était inadaptable. J’avais vu avec plusieurs années de retard l’adaptation de David Lynch qui, en 1984, était déja devenu un réalisateur qui compte. J’avais lu des avis mitigés sur le film de Lynch estimant qu’il était un « nanar ». Je me rappelle du chanteur Sting, nimbé de son statut de star au sein du groupe de musique Police, y tenant un rôle de méchant. Et d’une scène cruelle dont Lynch, une fois de plus, avait su magnifier le sadisme. Il me reste donc des impressions de ce film et je m’en souviens un petit peu plus que beaucoup d’autres films que j’avais vus par la suite.
Je cite ces trois réalisateurs de référence que sont Villeneuve, Nolan et Lynch car ces vingt dernières années, ils ont pour eux d’avoir su concilier l’esthétisme agressivement séduisant de notre évolution avec celui de nos infirmités. Infirmités dans lesquelles, malgré beaucoup d’efforts et d’espoirs, nous demeurons souvent enfermés.
On a sans doute deviné en lisant cet article que je préfère désormais la filmographie de Villeneuve à celle de Nolan qui avait réalisé la grosse production qui avait été l’événement cinématographique quelques mois après la sortie de notre premier confinement du à la pandémie du Covid :
Tenet était sorti le 26 aout 2020.
Tenet avait beaucoup plu et très « bien marché » au cinéma. Mais, dès ses débuts, dans la salle, son magnétisme supposé n’avait pas opéré sur moi. Même si l’acteur Robert Pattinson m’avait fait une bien meilleure impression que l’acteur principal John David Washington, nouvelle star du cinéma depuis son rôle dans le film de Spike Lee (BlacKkKlansman : J’ai infiltré le Ku Klux Klan, 2018) et fils de Denzel Washington.
Lorsque je pense aux quelques films de Villeneuve que j’ai pu voir jusqu’à maintenant à leur sortie au cinéma, je ne trouve pas, parmi eux, de films ratés :
Incendies, Enemy, Sicario, Premier Contact, Blade Runner 2049.
Villeneuve sait, selon moi, aborder les grandes questions morales de notre époque en y associant le sens du spectacle. Sans devenir la réclame publicitaire de ce spectacle.
gare de Paris St-Lazare, ce mercredi 15 septembre 2021.
J’aurais donc dû être content et me sentir privilégié ce mercredi matin de pouvoir, une fois de plus, partir au cinéma alors que je prenais les transports en commun avec beaucoup de personnes qui partaient travailler. Sauf que ce mercredi 15 septembre 2021, c’était aussi Le Grand jour dans un autre domaine, plus réel. Et, surtout, plus immédiat.
A compter de ce 15 septembre 2021, l’Etat condamnait légalement à la suspension et à la sanction économique certains des héros de l’an passé lors de la pandémie du Covid :
Les soignants qui persistaient à refuser de se faire injecter les vaccins actuels contre le Covid.
Et, moi-même, longtemps récalcitrant et encore dans le doute concernant ce que j’avais finalement accepté de me faire injecter dans le deltoïde deux jours plus tôt, je ne devais la possibilité de cette sortie au cinéma que parce-que je disposais depuis du résultat d’un test antigénique au Covid d’une durée légale de deux ou trois jours. Et, comme la plupart des spectateurs et des passagers rencontrés en me rendant à cette séance, depuis l’année dernière, dans les lieux publics, je portais également sur le visage un masque anti-Covid.
Ce contexte n’empêche pas de regarder un film. Mais il peut être utile de le préciser quand on en parle ensuite. Puisque ce qui nous concerne personnellement affecte ensuite directement notre façon de voir un film, de lire, et, bien-sûr, notre façon de vivre.
Dès le début de Dune, je me suis dit :
« A la fin du film, je retourne le voir une seconde fois ». C’était la première fois depuis longtemps que je n’avais pas eue une telle volonté. Au cinéma, il est quelques films que je suis retourné voir plusieurs fois :
Le Grand Bleu de Luc Besson ; Le premier Matrix des ex-frères Wachowski ; La trilogie Pusher de Nicholas Winding Refn. Ensuite, il est un autre film que j’avais vu une fois au cinéma à sa sortie, dans une salle déserte, aux Halles, et dont l’attrait sur moi s’est accru à mesure que je l’ai revu. D’abord en dvd puis en Blu-ray. Under The Skin de Jonathan Glazer.
Il est d’autres films, comme des livres, que j’ai vus et lus une seule fois et qui m’ont pourtant beaucoup marqué. Tels, par exemple, des films de Kieslowski, Kitano, Lynch, Spike Lee, Dumont. Ou un livre comme La Supplication de Svetlana Alexievitch, lors de sa parution, des années avant son Prix Nobel de littérature. Des livres de Chester Himes, Richard Wright…
Mais il est seulement quelques films, pour l’instant, que je suis allé voir plusieurs fois. Et, spontanément, Dune s’est retrouvé sur cette liste. Je ne l’ai pas fait finalement. Non en raison de sa durée (2h35). Ces 2h35 passent comme un fil. On ne les subit pas. Mais parce-que, comme souvent, avant d’aller voir un film, j’aime être « vierge » (cette remarque avait fait grimacer une attachée de presse il y a plusieurs années) et en savoir le moins possible.
J’ignorais donc en allant voir Dune qu’il y aurait une suite. C’est uniquement à la fin du film que j’ai compris que le Dune de Villeneuve allait sûrement être l’équivalent de la trilogie Le Seigneur des anneaux réalisée par Peter Jackson dans les années 90. Trilogie dont chaque volet, si je me souviens bien, durait aussi près de trois heures.
Certaines personnes feront peut-être une analogie avec le succès des Harry Potter qui a compté près d’une dizaine d’adaptations cinématographiques. Mais hormis la toute première adaptation cinématographique que j’avais vue à sa sortie, qui m’avait plutôt plue, et ne m’avait jamais laissé penser qu’il y’aurait ensuite un « phénomène » Harry Potter dans les salles qu’en librairie, j’ai peu suivi ces réalisations. Même si ma préférée reste celle d’Alfonso Cuaron avec Harry Potter etLe Prisonnier d’Azkaban ( 2004).
Qu’est-ce que j’ai aimé tout particulièrement dans le Dune de Villeneuve ?
Dès le début, le découpage de l’espace. La mise en scène. Villeneuve a fait de son film une poly-scène de théâtre. Le théâtre palpable, au sens organique, dans « son » Incendies (2010) adapté de l’œuvre théâtrale de Wadji Mouawad– que je n’ai pas vue- se retrouve dans « son » Dune. Villeneuve pose ses scènes. Nous sommes plusieurs fois entre la photo et le tableau.
Il y a du désert et des deuils dans Incendies. Il y en a aussi dans Dune. Les femmes sont porteuses et fortes dans Incendies. Elles le sont aussi dans Dune. Dans d’autres réalisations intermédiaires de Villeneuve, aussi.
Quoi d’autre ? On parle beaucoup de la voracité de l’économie libérale et d’écologie dans Dune. Cela nous rappelle nos échéances présentes devant le réchauffement climatique, la raréfaction de l’eau encore abstraite dans les pays riches. Mais aussi nos comportements et nos certitudes acquises mais aussi contraintes.
Le sédentarisme démesuré et urbanisé de nos vies est ici exposé comme une vulnérabilité mortelle. Ce sont plutôt les nomades ou celles et ceux qui s’apparentent à des sortes de Touaregs (les « Fremen » comme « Free Men » ?) qui semblent plus à même de véritablement faire leurs choix. Et de vivre.
Dans Dune, on parle aussi de Savoirs ancestraux connus et crus par certains, ignorés par d’autres. Mais aussi de la peur qui est peut-être une de nos plus grandes Croyances. Et, question croyance en nos peurs, nous sommes nombreux à être encore beaucoup plus fervents et partisans que d’habitude depuis la pandémie du Covid. Ce qui est bien pratique pour certaines politiques et techniques managériales.
On aimerait pouvoir agir sur nos peurs comme le héros, Paul Atreides (interprété par Timothée Chalamet ) et sa mère, Lady Jessica ( l’actrice Rebecca Ferguson) le font. Mais à les voir, on comprend aussi qu’apprendre à se séparer de nos peurs est le résultat d’un entraînement et de toute une éducation. Cela ne s’improvise pas. « Notre projet tient sur des siècles » dit un personnage plutôt impitoyable dans le film.
J’ai beaucoup aimé l’attention portée par Villeneuve aux différents langages ainsi qu’aux codes culturels. Une scène très drôle avec Javier Bardem en sera un des exemples. Néanmoins, savoir parler dans la langue qu’il convient au bon moment peut sauver. Ou tuer.
J’ai trouvé au personnage de Paul Atreides des airs de Lawrence d’Arabie. Et son nom me fait aussi penser à l’histoire de l’Atlantide. On ne peut, aussi, que le rapprocher évidemment du jeune Skywalker, puisqu’il est aussi impossible de ne pas citer le Star Wars de Georges Lucas, d’une façon ou d’une autre, devant Dune. Et, bien-sûr, pendant qu’on y est (mais cela avait déjà été partiellement fait) le Blade Runner de Ridley Scott.
De toutes façons, dans Dune, on trouve- pour le meilleur- plusieurs des actrices et acteurs tant européens qu’anglo-saxons qui ont rencontré au moins ces dix dernières années une certaine popularité au travers du cinéma (d’auteur ou de cinéma grand public) ou de certaines séries télévisées :
Les Gardiens de la Galaxie, Game Of Thrones, des films des frères Coen. On peut même déceler une allusion à La Servante Ecarlate.
Cependant, toutes ces références, et bien d’autres que j’ai oubliées ou qui sont bien là même si je ne les vois pas, n’empêchent pas de voir que Villeneuve a livré là un film- de plus- qui sort du lot.
Dune m’a tellement plu que lorsque le générique de fin est arrivé et que j’ai compris qu’il y aurait une suite, que je me suis inquiété du fait qu’il n’arrive quelque chose à son réalisateur qui l’empêche de nous montrer le reste.
Ensuite, je suis allé voir Shang-Chi Et La Legende des dix anneaux de Destin Daniel Creton. Parce-que le film bénéficiait de bonnes critiques. Parce qu’un film de Super-héros avec Tony Leung Chiu Wai (son rôle dans A Toute epreuve de John Woo me l’a définitivement attaché. Peut-être aussi que le suicide de l’acteur Leslie Cheung , il y a plusieurs années, y est en partie pour quelque chose) et Michelle Yeoh ne se refuse pas.
Je parlerai bientôt de ce film mais le voir après Dune a été…. à son désavantage.
Les lois et les règles sont nécessaires. Les limites, aussi. Mais encore faut-il qu’elles soient ajustées.
Récemment, j’ai entendu quelqu’un dire qu’il aimait beaucoup les jean’s lorsqu’ils sont tout neufs et encore à l’état de « carton ». Et qu’ils se font, peu à peu, au corps de celle ou de celui qui les portent.
Je porte très peu de jean’s. Bien que j’aie essayé, ce n’est pas mon vêtement de prédilection. Même si je lui reconnais des atouts et que je vois bien des personnes qu’il met particulièrement à leur avantage. Je manque peut-être de patience pour faire un jean’s à mon corps.
Ecologiquement, on sait aussi que la fabrication des Jean’s est loin d’être vertueuse. Donc, autant bien les choisir et « acquérir » ceux qui dureront le plus longtemps.
Après avoir « dit ça », une Loi peut, dans certaines conditions, ressembler à un jean’s.
Il convient de savoir l’adapter au mieux à une époque, aux circonstances, à celles et ceux qui la portent et vivent avec. Autrement, c’est une exigence trop rigide, entravante, meurtrière, fanatique, mutilante ou une protection dépassée et insuffisante.
Les lois sont les garantes des ligaments, des muscles, des tendons, de la moelle, des neurones, du sang, des organes, de la peau, des pensées, de l’âme de nos cultures, de nos histoires, de notre corps social mais aussi de la vie qui nous entoure et de ses expressions sous différentes formes.
Les femmes et les hommes de Loi doivent en principe s’atteler à ce genre de travail. Au maintien ou à la restauration, au mieux, de ces garanties.
Pour cela, il leur faut aussi savoir interroger la Loi. Ou apprendre à le faire. Pas seulement interroger les personnes.
Ensuite, Il faut essayer d’ajuster le Texte de la Loi. Aux circonstances. A l’époque. Aux êtres. A la vie.
C’est un travail permanent, délicat, difficile, décourageant, risqué et nuancé au résultat incertain. La réussite de ce travail est impossible à prévoir à l’avance. La réussite se mesure avec le temps. En mois et en années. Voire en siècles.
Ce jeudi 16 septembre 2021, je n’ai rien inventé de cela. Et, je n’invente rien. Ni le jean’s. Ni les Lois. Et encore moins le délire, la maladie et la mégalomanie.
Cependant, dans le réel, depuis plusieurs semaines, il est impossible d’accéder à la médiathèque de ma ville (et ailleurs) sans passe sanitaire et sans un résultat négatif récent à un test antigénique ou PCR récent. Par contre, après un recours déposé devant un tribunal, il est redevenu possible d’entrer dans un centre commercial sans passe sanitaire et sans résultat négatif récent à un test antigénique ou PCR récent. Malgré la pandémie du Covid. L’incidence actuelle de la pandémie du Covid permettrait désormais de pouvoir retourner dans un centre commercial uniquement en portant un masque anti-Covid. C’est l’explication officielle de ce changement.
Mais cette incidence actuelle de la pandémie du Covid, suffisamment à la baisse pour se rendre dans un centre commercial, resterait encore trop élévée pour s’appliquer aux conditions d’accès à une médiathèque.
Je suis un usager de médiathèque depuis mon enfance.
Chaque fois que je change de domicile, la médiathèque fait partie de ces lieux que j’ai très vite besoin de situer. Les médiathèques, depuis plusieurs années, subissent de plus en plus une certaine désaffection. Cela peut être dû à l’essor d’internet. Cela peut être dû à une transmission qui ne s’est pas faite entre parents, enseignants, éducateurs et enfants.
Mais cela peut aussi être dû à la façon dont on interroge une loi, ici, concernant la légitimité de certaines mesures sanitaires.
Il y a deux ou trois jours, j’ai envoyé un second mail à la mairie de ma ville. Concernant le fait qu’il faille toujours présenter un passe sanitaire ou le résultat négatif à un test antigénique ou PCR récent.
La même interlocutrice que la dernière fois, m’a à nouveau très rapidement répondu. Pour résumer, sa réponse a été la suivante :
« Je comprends votre mécontentement. Mais c’est la loi. C’est comme ça dans toutes les médiathèques France actuellement. Cordialement ».
Par cet article, je ne vise pas la polémique. Mais, certaines fois, on rend soi-même invisible – on se censure soi-même – certaines situations en se disant :
« ce n’est pas si grave » ou « Je n’ai pas envie de faire d’histoires ». « Je ne veux pas avoir de problèmes ». « Je ne veux pas déranger ». » Ce n’est pas important ».
Or, c’est en cumulant année après année ces petits renoncements, qu’on en arrive ensuite à devoir vivre ou à devoir faire avec des contraintes et des manquements plus grands pour soi. Alors que nos interlocuteurs, eux, ne subissent pas les conséquences de ces contraintes et de ces manquements.
Evidemment, que je peux vivre sans entrer dans une médiathèque. Je n’ai pas pris cinquante kilos sous l’effet de l’angoisse, ces quatre dernières semaines, parce-que, faute de passe sanitaire et de test antigénique et PCR valable, désormais, seule la sortie de la médiathèque s’offre à moi.
Mais laisser faire, sans rien dire de ces conditions actuelles d’entrée dans la médiathèque, c’est un peu comme si l’on laissait du sable s’inviter et s’installer régulièrement à l’entrée de notre domicile. Sans l’enlever. Et que l’on s’étonnait plusieurs années plus tard de devoir traverser un désert de sable à l’entrée de notre domicile. Juste pour pouvoir en sortir ou y entrer. Tandis qu’ailleurs, pour entrer et sortir de chez soi, il suffirait toujours de simplement ouvrir et fermer une porte. Des vies peuvent être transformées durablement- et péniblement- avec ce genre détail en prime abord insignifiant.
C’est l’une des raisons pour laquelle, je crois, je me suis obligé à envoyer un premier mail à la mairie de ma ville. Et pour laquelle, ce mercredi 15 septembre 2021, après avoir découvert la réponse qui avait été faite à mon nouveau mail, j’ai envoyé cette réponse que j’ai copiée-collée. Réponse que l’on pourra lire ci-dessous avec ses erreurs grammaticales et syntaxiques incluses car il m’a manqué du temps pour bien le relire avant de l’envoyer.
Je n’ai pas pour habitude de faire des tracts, de manifester ou de polémiquer.
J’admets le le professionnalisme et l’implication de mon interlocutrice comme de la mairie de ma ville en termes de projets divers. Et, ce, malgré mes critiques qui sont exprimées dans mon mail. Ce que je mets plutôt en doute, c’est le sérieux avec lequel a été pris en compte mes remarques. Remarques qui sont, je crois, plus que justifiées :
Depuis mon premier mail, la Loi n’a pas été interrogée comme il se doit.
La photo que je mets avec cet article n’est pas la photo que j’ai envoyée avec ce mail ci-dessous envoyé ce 15 septembre 2021 avant que ne je parte travailler de nuit. Je ne suis pas sûr que la photo que j’ai adressée en pièce jointe avec mon mail soit parvenue à mon interlocutrice.
« Bonjour,
Merci pour votre réponse.
Toutefois, vous avez bien conscience que c’est une aberration ?
Que, d’un côté, on puisse accéder plus facilement à un centre commercial ou même à une enseigne également commerciale telle que la Fnac ( des Halles par exemple, où je suis passé tout à l’heure) fréquenté par beaucoup plus de monde ( adultes et enfants inclus) qu’à la médiathèque d’Argenteuil, par exemple. Alors que le port du masque reste obligatoire tant dans les médiathèques que dans ces enseignes commerciales.
La loi, ce n’est évidemment pas vous qui la faites. Ce qui m’étonne, c’est qu’au vu de ces constatations et de l’évolution des conditions d’accès aux centres commerciales que la mairie d’Argenteuil ne fasse a priori rien pour interroger la loi. Pour faire remonter le fait qu’il y a quand même des contradictions très dérangeantes.
Parce-que, en quoi une médiathèque expose-t’elle plus à un risque de contamination du virus du Covid qu’un centre commercial ?
Les seules conclusions à ma portée sont, surtout, qu’un centre commercial représente un poids économique et rapporte des bénéfices. Une médiathèque, non. Et, aussi, que les centres commerciaux dans le Val D’Oise sont redevenus « accessibles » sans passe sanitaire et sans avoir à fournir un résultat négatif récent à un test PCR et antigénique suite à un recours devant un tribunal. Vous comprenez ce que signifie ? Qu’il faudrait donc peut-être devoir en passer par un tribunal pour rectifier ce qui devrait déja l’être. Je ne crois pas vous apprendre grand chose.
Et, je trouve donc que la mairie d’Argenteuil défend là d’une drôle de manière sa politique culturelle. En tant que citoyen, je ne devrais même pas avoir à relancer la mairie à ce sujet. Il y a un préjudice évident d’accès à la culture en imposant de telles conditions pour entrer dans une médiathèque à Argenteuil. Et, cela ne devrait pas être. Et, me rappeler que c’est pareil dans d’autres médiathèques et dans d’autres villes n’est certainement pas un argument. Avant que le centre commercial Côté Seine redevienne aussi « accessible », il était déja et toujours possible ailleurs d’entrer dans une Fnac par exemple. Si les personnes qui ont effectué le recours devant le tribunal s’était tenues à l’argument selon lequel » ailleurs, aussi, les centres commerciaux ne sont accessibles qu’en présentant un passe sanitaire et un résultat négatif à un test PCR et antigénique négatif », aujourd’hui, le même centre commercial Côté Seine d’Argenteuil nécessiterait toujours qu’on présente à l’entrée un passe sanitaire et le reste. Là, aussi, je ne crois pas vous apprendre grand chose. Ou, en tout cas, je ne devrais pas vous apprendre quoique ce soit, que ce soit à vous ou à n’importe quel représentant de la mairie d’Argenteuil.
Il y a bientôt un mois maintenant, j’ai vu un jeune d’une vingtaine d’années être « recalé » à l’entrée de la médiathèque parce-que le résultat de son test PCR avait expiré depuis moins de deux heures. Là, aussi, on n’a fait qu’appliquer la loi. Le jeune est reparti tranquillement. Comme moi et d’autres, nous nous plions aux directives de la loi concernant les conditions d’accès à la médiathèque. Mais c’est vraiment parce-que nous sommes très polis, très patients et très conciliants. En attendant, je me répète, en tant que citoyen qui paie ses impôts et qui voit ce qui se passe ailleurs avec les conditions d’accès dans un centre commercial, je considère qu’il y a un préjudice.
Je n’ai pas du tout l’intention de faire un recours devant un tribunal. Par contre, je rappelle, je crois, des évidences, que je ne devrais même pas avoir à rappeler.
Merci de vraiment bien vouloir prendre en compte le contenu de mon mail. Et, si vous m’adressez de nouveau une réponse (vous ou quelqu’un d’autre) de ne pas vous contenter de vous « cacher » derrière une loi qui présente des contradictions et des aberrations plus qu’évidentes.
Ce mercredi 15 septembre 2021, c’est le « grand jour ». Comme tous les jours, il nous arrive beaucoup de nouvelles tristes et bonnes. La poursuite du procès des attentats du 13 novembre 2015. Les Talibans en Afghanistan. Les inondations ces derniers jours suite à de fortes pluies dans certaines régions de France. La Flambée des prix de l’essence. Les nouvelles mesures du Président Macron en faveur de la police. La sortie du film Dune réalisé par Denis Villeneuve adapté de l’œuvre de Frank Herbert (1965). Œuvre déjà précédemment adaptée par David Lynch en 1984 avec un résultat mitigé. Alors que « le » Dune de Denis Villeneuve que je suis allé voir ce matin à la première séance suscite et suscitera sûrement plus d’enthousiasme. J’en parlerai bientôt comme je parlerai aussi des films En Route pour le milliard de Dieudo Hamadi ; Petite Solange d’Axelle Ropert ; deux films qui sortiront bientôt.
Comme je parlerai aussi de Bac Nord de Cédric Jimenez, de Boîte Noire de Yann Gozlan et de Shang-Chi Et La Legende des dix anneaux de Destin Daniel Creton. Six films que j’ai vus entre la semaine dernière et aujourd’hui. Dont les quatre derniers hier et aujourd’hui. J’avais dit que je ferais le « plein » pendant que je disposerais d’un test antigénique récent au résultat négatif. Et, je l’ai pratiquement fait. Mais je ne pourrai pas tout écrire dans cet article. J’ai peu de temps aujourd’hui. Et le principal est dans ce qui va suivre.
Journal » Le Parisien » de ce mercredi 15 septembre 2021.
« Power is Power ! » nous apprend Cersei dans la série Game of Thrones.
Avoir du Pouvoir, c’est bénéficier de tellement d’intermédiaires qui nous protègent et agissent selon nos ordres et nos décisions qu’il peut se passer beaucoup de temps avant que l’on ait à répondre de nos actes. Parfois, celles et ceux qui ont du Pouvoir vont jusqu’à bénéficier de plusieurs générations d’intermédiaires entre leurs actions, leurs décisions et le moment où ils ou elles doivent en répondre.
A partir de ce 15 septembre 2021, les soignants qui, en France, vont continuer de refuser de se faire vacciner contre le Covid pourront légalement être sanctionnés. Et, eux, n’auront pas ce Pouvoir qui leur permettra de se défiler comme une Agnès Buzyn, un Olivier Veran ou d’autres.
Et, lorsque j’apprends ce mercredi que le Président Macron bichonne la police, même si je n’ai pas lu dans le détail sur quoi portent ces avantages qu’il lui accorde, je « sais » que la police française, en tant qu’institution publique dans une démocratie, a effectivement besoin de plus de moyens. Un film comme Bac Nord le montre mais aussi des ouvrages comme celui de Frédéric Ploquin (La Peur a changé de camp et La Peur a changé de camp 2ème partie) .
Cependant, lorsque j’apprends que le Président Macron bichonne la police, je crois aussi fortement, que c’est aussi parce qu’il a besoin d’elle pour faire appliquer et imposer sa politique. Y compris par la force. Et, donc, que ces faveurs attribuées à la police le sont aussi par calcul ou :
Que ces faveurs attribuées à la police le sont plus par calcul que par réelle empathie.
Journal » Le Canard Enchainé » de ce mercredi 15 septembre 2021.
L’avantage avec les personnels soignants, c’est qu’ils se tiennent bien d’une manière générale. Même lorsqu’ils manifestent. J’entretiens une sorte de délire qui m’incite à penser que, depuis trente ans au moins, chaque fois qu’un gouvernement a entendu parler d’un projet de grève ou de manifestation des personnels soignants, que cela ne l’a jamais empêché de partir en thalasso, de se faire un musée ou un p’tit restau.
Et, ce 15 septembre 2021, c’est pareil. Le peu que j’ai lu dans la presse me montre que nous avons un gouvernement qui roule des mécaniques et qui est très sûr de son fait à propos des soignants qui persistent à refuser de se faire vacciner :
Ils se-ront suspendus. Ils se-ront licenciés. Leur salaire ne sera pas versé.
Journal » L’Humanité » de ce mercredi 15 septembre 2021.
Certains diront sûrement que l’on a été bien patient avec tous ces soignants non vaccinés dont j’ai fait partie jusqu’à il y a encore deux jours ( jusqu’au 13 septembre 2021 Marcher pour ne pas mourir mais aussi Etre un mauvais exemple . Pour d’autres de mes articles en rapport avec la pandémie du Covid et/ou la profession infirmière, regarder dans la catégorie » Crédibilité » et » Corona Circus » du blog).
Mais je peux dire ceci :
Même lorsque ma vaccination sera complète, je crois que je garderai ce sentiment d’être un aborigène devant certains membres de cette nouvelle « civilisation » de vaccinés…et de passe sanitaire.
On peut être détenteur d’un passe, s’en servir, et c’est évidemment ce que je ferai, tout en le regardant avec perplexité. Non que je me sente humilié ou infériorisé. Mais, simplement, j’ai le très fort sentiment que « l’on » me raconte des bobards en me promettant des merveilles sanitaire ou autres avec ce vaccin et ce passe sanitaire. Alors que dans les faits, je considère que je vais perdre beaucoup plus dans ce monde de vaccin et de passe sanitaire que je ne vais réellement en gagner. Du reste, depuis le début officiel de la pandémie en mars 2020, j’ai déjà beaucoup perdu de ma vie passée. Et, ce que j’ai perdu ne reviendra pas.
Il y a bientôt trente ans maintenant, lors d’une grève des soignants (infirmiers et aides-soignants principalement), un éminent cancérologue, décédé depuis, avait dit :
« Le gouvernement n’a pas le droit de laisser pourrir cette grève ».
Pour moi, ce refus des vaccins actuels contre le Covid de certains soignants est l’équivalent d’une grève. Mais, comme pour les autres grèves, « on » passera outre. On marchera dessus. On peut se le permettre, une fois de plus.
On invoquera les circonstances sanitaires. La priorité sanitaire. D’accord. Il y a deux ou trois mois, mon thérapeute, qui n’est ni épidémiologiste, ni infectiologue, étonné que je sois toujours non-vacciné lors de nos séances, m’avait dit :
« Je ne comprends pas que la vaccination contre le Covid ne soit pas déjà obligatoire pour les soignants ». Et, il m’avait rappelé que certains soignants non vaccinés avaient contaminé certains de « leurs » patients.
Je lui avais alors demandé :
« Et, ces soignants, portaient-ils des masques ? ».
Il avait alors admis :
« Je ne sais pas…. ». Et, comme lui, je pense que nous sommes nombreux à ne pas savoir.
Paris, ce mercredi 15 septembre 2021, du côté des Halles.
Ce que nous savons, c’est que, même « masqués », des soignants en bonne santé ont pu attraper le Covid. De mon côté, je « sais » que, l’année dernière, au moins deux infirmières volontaires pour aller soigner dans une unité Covid, l’avaient rapidement attrapé elles-mêmes. Dans les 15 jours. Si je me souviens bien, elles ne portaient pas de masque FFP2. Qui est responsable de la dotation du matériel dans les lieux de soins ? Qui fait en sorte que les stocks de matériel- ou les munitions si l’on préfère- nécessaires soient disponibles dans des hôpitaux ou des cliniques ? Dans un pays ? Les personnels soignants ? Les personnels infirmiers et aides-soignants ? Non.
Nous savons aussi maintenant avec le variant Delta, que, même lorsqu’une personne est vaccinée, elle peut être contagieuse. Le port du masque reste donc nécessaire en plus. Le port du masque n’est donc pas une action superflue. Et, la vaccination ne se suffit pas à elle-même.
Nous savons aussi, si nous faisons un tout petit effort de mémoire- ce ne sera pas douloureux- que lorsqu’il y avait une pénurie de masques dans le pays l’année dernière ( entre mi-mars 2020 et début mai 2020) alors que la pandémie du Covid était officiellement déclarée et que nous avons connu notre tout premier confinement, le port du masque était alors estimé facultatif par le gouvernement.
Les masques sont arrivés début mai 2020, les masques sont devenus obligatoires.
Même chronologie avec les vaccins. Sauf que depuis cet été, on a rajouté en plus le passe sanitaire, le QR code à montrer sur papier ou sur son téléphone. Car cela ne suffisait pas de se faire vacciner. Désormais, il fallait aussi se faire « fliquer ». Oui, j’ai bien écrit « fliquer ». Sans intention d’injurier les agents de la police. La même police que le Président Macron vient de chouchouter.
Pour les soignants, il y a eu la prime pour service rendu à la Nation l’année dernière. Et, il y a le Ségur prévu ou qui a déjà été appliqué. On ne peut donc pas dire que le gouvernement a été si ingrat ou si radin que ça avec la profession soignante. Sauf que cette prime, au montant agréable, et le Ségur annoncé, restent inférieurs à ce qu’ont perdu les professions soignantes d’un point de vue salarial depuis plusieurs années. Donc, « on » fait quelques gestes marquants mais qui, fondamentalement, ne changent rien à l’état de ces professions comme à la dégradation des conditions de travail dans les hôpitaux. Il manque désormais plus de personnel soignant dans les hôpitaux depuis le début de la pandémie en mars 2020. Mais on peut se permettre d’en licencier davantage si ce personnel refuse de se faire vacciner. Ça « tiendra ». Comment ? ça tiendra. Qui l’affirme ?
Quelques mots encore avant de conclure :
J’ai été diplômé en 1989. Cela ne fait pas de moi un génie ou un infirmier exemplaire. Mais la plus grande partie de ma vie professionnelle, je l’ai passée dans des hôpitaux et dans des cliniques. Pour le peu que j’ai compris, un soignant, c’est généralement, un professionnel consciencieux qui tient à la vie d’autrui. Bien-sûr, il y a des impairs. Il y en a dans toutes les professions.
Donc, ces soignants consciencieux qui se font balader par les gouvernements chaque fois qu’ils manifestent depuis trente ans, qui ont toujours fait en sorte que les patients ne pâtissent pas de leurs grèves et de leurs manifestations seraient aujourd’hui, en 2021, des grands irresponsables ? Et, ce serait seulement parce qu’ils sont illogiques, irresponsables et égoïstes que certaines et certains d’entre eux refusent aujourd’hui les vaccins imposés actuellement, voire, aussi, le passe sanitaire ?!
Et puis, à partir d’aujourd’hui, on saura établir avec plus de précision le pourcentage des soignants récalcitrants ou opposés aux vaccins anti-Covid actuels ainsi qu’au passe sanitaire. On saura sur qui taper. On saura qui sanctionner ou qui surveiller.
Par contre, toutes les fois auparavant, ou, pendant des années, quantités de soignants sont venus travailler, bien que malades ( y compris à peine remis du Covid l’année dernière), ou fatigués, par solidarité. Parce qu’il manquait quelqu’un dans le service. Parce qu’autrement, le service ne pourrait pas tourner. Toutes ces fois-là ne se comptent pas dans une carrière de soignant. De jour, de nuit. Les jours « normaux » comme fériés. Tous les jours de l’année. Que l’on vive en couple ou que l’on soit célibataire. Que l’on ait des enfants ou pas. Que l’on habite à plus d’une heure de trajet de son travail ou pas. Même si l’on a déjà accompli son quota d’heures de travail hebdomadaire.
A partir de ce mercredi 15 septembre 2021, on ne regardera pas si le personnel soignant non-vacciné fait partie ou a fait partie de ces soignants-là. Puisque la priorité, encore une fois, ce sera toujours quelqu’un d’autre ou quelque chose d’autre que le soignant. Les patients. « L’éthique ». Le service. La hiérarchie. Les collègues. La culpabilité. La politique.
« Power is Power ».
Franck Unimon, ce mercredi 15 septembre 2021. ( et ce jeudi 16 septembre 2021 au matin après une nuit de travail).
Le journal » Le monde » de ce lundi 13 septembre 2021.
Marcher pour ne pas mourir
ça va ?
Non, ça ne va pas.
Elles étaient trois jeunes. Je dirais au plus, 25 ans. Accueillantes, volontaires, plutôt mignonnes. Néanmoins, on peut avoir ces particularités et insuffler la mort dans les corps sans le vouloir.
Deux d’entre elles étaient étudiantes en médecine. La troisième, étudiante en quoi ?
Elles étaient probablement plutôt bonnes élèves et, bien que rôdées, assez faciles, sûrement, à déstabiliser. Je n’en n’ai pas profité.
Lorsque celle qui m’a fait m’asseoir m’a appris la « bonne nouvelle », à savoir, qu’avant l’injection, elle allait me faire un test antigénique, j’ai déballé mes arguments contre cette méthode « barbare ». J’avais déjà fait deux tests antigéniques en tant que cas contact cette année. Négatif à chaque fois. Une seconde sérologie Covid- effectuée il y a environ deux semaines- m’avait redit que si certaines personnes, après avoir contracté le Covid, avaient développé des défenses immunitaires aussi fortes qu’une paire de poitrines nécessitant du 95 D, que les miennes étaient aussi plates qu’une flaque d’eau.
Mais elle n’a eu aucune difficulté à me convaincre. Je savais que ces résultats étaient trop anciens et inappropriés. Et, aussi, qu’elle appliquait un protocole qu’elle se devait de suivre d’après son instruction. Partir pour refuser un test antigénique ? Je m’étais fait une raison pour cette première injection de Moderna. Alors, je suis resté et elle m’a enfoncé la tige.
ça va ?
Non, ça ne va pas.
A quelques mètres, ses deux « collègues » sont restées silencieuses. Le résultat est arrivé très vite. Moins de deux minutes. A nouveau négatif. Je peux l’écrire : ces derniers temps, il m’est arrivé d’envier celles et ceux qui avaient attrapé le Covid et qui avaient bien récupéré depuis. Car leurs défenses immunitaires, si elles ne sont pas éternelles, sont « naturelles ».
Cependant, on ne sait pas quelle tête on va faire en attrapant le Covid. Si nous allons connaître les neiges éternelles, garder des séquelles de cette embuscade ou, au contraire, bien nous en remettre.
Celle qui m’a fait l’injection avait des jolis yeux bleus Alléluia à la Léonard Cohen. Cependant, aujourd’hui, on est habile pour s’inventer un profil avantageux. Donc, je ne suis pas sûr qu’elle était vraiment ce qu’elle m’a dit être. Etudiante en quatrième année de médecine. Après m’avoir piqué, elle m’a recommandé de prendre du doliprane en cas de douleur. Je l’ai écoutée tout en sachant que je n’en prendrais pas. J’ai du doliprane chez moi et j’en donne à ma fille lorsqu’elle a de la fièvre. Mais je prends le moins de médicaments possible. C’est peut-être paradoxal pour un infirmier mais je crois que le repos, le calme, les étirements ou une activité plaisante et l’alimentation, ça aide vraiment. Et qu’il faut d’abord essayer ça avant de se précipiter vers des médicaments. Ou essayer d’en prendre le moins possible. Ne pas s’assommer d’avance. Ce soir, j’ai un peu mal au deltoïde, peut-être un petit mal de la tête. Mais je suis fatigué. Je me suis couché un peu tard hier soir et je me suis levé un peu tôt ce matin.
Après l’injection, je suis resté quelques minutes dans la salle d’attente à envoyer des sms pour apprendre à quelques personnes que j’avais reçu ma première injection. Pendant que les jeunes femmes s’occupaient des personnes suivantes. J’ai entendu une femme d’une vingtaine d’années, assez grande, s’avancer en disant :
« J’ai très très peur ». Puis « Je suis en Première année de médecine ». Il semble qu’en face, on se soit montré attentif et rassurant.
Même si comme l’a très bien compris une ancienne collègue, et présente amie, j’ai lancé « unebouteille à l’amer » en adressant mon article Etre un mauvais exemple à plusieurs personnes, je ne dirais pas avoir eu peur de me faire vacciner. C’est plutôt du doute et de la méfiance. De la prudence, aussi.
Pourquoi cet endroit ?
J’ai choisi cet endroit à Paris, un espace de santé où l’on trouve entre-autres une consultation en gynécologie, pour le vaccin Moderna. Ou vaccin covid-19 ARNm- 1273 ( Spikevax ° de la firme Moderna).
J’en avais assez d’entendre parler du Pfizer qui est le vaccin utilisé par Israël que la France copie pour sa politique sanitaire. Copier, cela veut aussi dire que l’on pense et anticipe moins. Israël en est, je crois, à une troisième dose de vaccin à partir de 30 ans car le Pfizer a perdu de ses pouvoirs face au variant Delta.
Le Moderna, beaucoup moins utilisé que le Pfizer, aurait des particularités immunogènes un petit peu supérieures. Je ne m’attends pas à des miracles. Mais j’ai essayé quelque chose.
Le Moderna est aussi le vaccin choisi par une de nos voisines, vaccinée dès qu’elle l’a pu et qui s’en porte bien. Nous nous entendons bien avec cette voisine. Et je n’ai pas oublié qu’elle était partante pour emmener à notre fille à une sortie culturelle nécessitant le passe sanitaire. Qu’elle avait été touchée qu’on le lui demande car c’était pour elle une grande marque de confiance. Sauf que, finalement, elle n’avait pas pu être disponible.
J’ai aussi choisi cet endroit parce qu’il ne ressemble pas aux vaccinodromes impersonnels que j’ai vu. Parce qu’il est dans un quartier où j’ai de bons souvenirs. En tant que comédien sur scène. En tant que spectateur. En tant que client dans un restaurant.
Dans le journal » Le Figaro » de ce lundi 13 septembre 2021.
Pour y arriver, après avoir pris le train et le métro, j’ai tenu à marcher. Dix à quinze minutes de marche. Alors que j’aurais pu descendre à une station de métro plus proche. Avant de prendre le train pour Paris, j’avais acheté trois journaux du jour, Le Figaro, Les Echos, Le Monde. J’avais aussi pris le journal gratuit qui est réapparu avec la rentrée. Dedans, j’ai lu ce que je pouvais qui se rapportait à la pandémie, à la vaccination anti-Covid. Je n’ai rien trouvé qui m’aurait permis de me désister. J’avais assez cherché et assez sollicité autour de moi pour renoncer une seconde fois à cette vaccination. Pourtant, ce soir, même si plusieurs personnes m’ont encouragé vers cette action et m’ont félicité depuis, si cela m’a fait du bien, beaucoup de bien, je ne suis pas soulagé.
Le sentiment d’avoir trahi
J’ai d’abord le sentiment d’avoir trahi. Ma compagne pour commencer, résolument contre. Pour elle, les vaccins anti-Covid actuels sont des « choses » à bannir.
Mon meilleur ami, qui a contracté le Covid il y a plusieurs mois et dont les défenses immunitaires « poussent » le plafond, qui m’avait conseillé récemment d’attendre quelques mois si je le pouvais.
Cette personne perdue de vue qui, en lisant mon article Etre un mauvais exemple, l’avait spontanément partagé et m’avait écrit : « Je suis aussi un mauvais exemple ». Son soutien m’a fait découvrir le sentiment d’avoir désormais une responsabilité, de par mon article, envers celles et ceux qui pourraient se reconnaître à travers lui, à travers moi. Et, moi, en partant me vacciner, je leur retirais en quelque sorte un « allié ».
Et, dans une bien moindre mesure, j’ai un peu l’impression de ne pas avoir tenu compte de l’avis du médecin que j’avais sollicité au sujet de ces vaccins actuels contre le Covid et qui m’avait répondu :
« Peut-être que, finalement, on ne court pas de risque avec ces vaccins mais on manque de recul. Donc, si vous pouvez, attendez encore quelques mois qu’un vaccin dont on sera plus sûr, arrive ».
Il m’avait aussi appris avoir attrapé le Covid en avril et m’apparaissait en pleine forme, début septembre.
Pourquoi, moi « l’anarchiste » et le « révolutionnaire », ai-je changé d’avis ?
Changer d’avis :
Autour de moi, aujourd’hui, je dénombre évidemment bien plus de personnes vaccinées contre le Covid qui se portent bien que de personnes non vaccinées. Le nombre ne fait pas tout. Et ce n’est pas la peur du mépris ou de la honte sociale qui m’a dirigé.
Ces personnes vaccinées, que je connais, peuvent avoir des profils opposés. Mais aussi des personnalités tranchées. Si l’on peut être une personne affirmée et affutée en refusant de se faire vacciner et en refusant le passe sanitaire, je peux aussi dire que parmi les personnes vaccinées contre le Covid que je connais, se trouvent des personnes toutes autant affirmées et affutées. Dans une fourchette d’âge allant de 35-40 ans à 70 ans et plus. Je pourrais donc me satisfaire du fait que ces personnes se soient faites vacciner contre le Covid.
Sauf qu’il me reste des gros résidus de doute. Tomber par hasard tout à l’heure sur le post, sur Facebook, d’un ami qui affirme que la vaccination anti-Covid « aurait » causé 40 000 morts en neuf mois d’après telle ou telle source m’a bien-sûr contrarié. Et s’il avait raison ?
Relire aujourd’hui sur le site Prescrire.org dans l’article (daté de ce 1er septembre 2021) intitulé Effets indésirables connus mi-2021 des vaccins covid-19 à ARN messager ( Covid-19 Des signaux confirmés et quelques signaux d’effets indésirables très rares ont émergé, notamment des péricardites et des myocardites. La Rédaction de Prescrire publie son analyse détaillée dans le numéro de septembre) m’a aussi contrarié.
Je n’ai pas changé d’avis pour pouvoir bientôt retourner au restaurant, au cinéma, dans une salle de théâtre, dans la médiathèque de ma ville ou pour voyager. Même si je le ferai sans doute après m’être fait vacciner.
Même si avec le résultat de mon test antigénique d’aujourd’hui, je compte bien faire le « plein » de sorties qui me sont désormais interdites sans passe sanitaire et sans test antigénique et PCR négatif récent. Je pense en particulier à retourner au cinéma et dans « ma » médiathèque.
Le centre commercial Côté Seine à Argenteuil, grand ouvert ce lundi 13 septembre 2021. Alors qu’il faut continuer de fournir un passe sanitaire ou un test antigénique et PCR négatif pour pouvoir entrer dans la médiathèque de la ville située à dix minutes à pied de là.
Je reste aussi critique envers le passe sanitaire et le projet de société qu’il dessine. Je crois qu’au pire, l’ancienne Ministre de la santé Agnès Buzyn, mise en examen pour « mise en danger de la vie d’autrui » et une mauvaise gestion de la pandémie du Covid l’année dernière, sera condamnée à du sursis. Et qu’elle sera la principale part visible et condamnée des responsables de cette mauvaise gestion parmi les grosses « têtes de gondoles ». Et que les autres se feront discrètes ou sauront si bien se faire défendre que leur condamnation sera faible ou inoffensive. Contrairement à ce qui va se produire à partir de ce 15 septembre, dans deux jours, pour celles et ceux, employés, qui ne seront toujours pas vaccinés, ne serait-ce qu’une fois, contre le Covid.
Pour ces personnes, je m’attends à ce qu’on les brutalise un peu plus que nous ne l’avons déjà été dans notre grande majorité depuis le début de cette pandémie. En se cachant derrière la loi :
« On vous avait prévenu. Vous avez été informé(e). Vous avez eu le temps de la réflexion. Maintenant, je suis obligé(e ) d’appliquer la Loi. Ce n’est pas moi, c’est la Loi qui m’oblige à vous dire de dégager et à vous sanctionner ! ».
Je crois qu’il va se produire beaucoup trop de « sale » à partir du 15 septembre au prétexte de la Loi. Car sitôt que l’on octroie à plus de personnes un certain pouvoir répressif, le pire, camouflé ou un peu tenu en laisse d’ordinaire, s’exprime davantage. Je ne m’attends pas à des ratonnades. Mais à des dégradations morales, sociales et économiques. A un accroissement de contrariétés et d’humiliations quotidiennes les plus diverses au motif que certaines personnes ne fourniront pas, en cas de contrôle- et il y en aura de plus en plus à partir du 15 septembre- le papier qu’il faut ; le QR Code attendu pour effectuer des déplacements ou des actions qui, « autrefois », il y a encore deux mois, ne le nécessitaient pas.
C’est plutôt ça qui m’a fait changer d’avis. Je n’ai pas envie de me mettre dans un état d’hyper-vigilance pour des gestes quotidiens qui, jusqu’à il y a peu, allaient de soi comme le simple fait d’ouvrir un robinet pour avoir de l’eau.
Paris, lundi 13 septembre 2021.
La possibilité d’attraper le Covid m’a aussi fait changer d’avis. Car, à partir du 15 septembre, j’ai l’impression que chaque fois qu’une nouvelle personne non vaccinée attrapera le Covid et sera hospitalisée que cela permettra de marteler que si elle avait été vaccinée, elle ne l’aurait pas attrapé. Ou alors une forme bénigne. Il va se passer un peu de temps avant de devoir admettre que le « Tout vaccin » ne résoud pas tout contre le Covid. Au moins jusqu’à ce que les « nouveaux » traitements anti-Covid ne soient disponibles pour le plus grand nombre sur le marché. D’ici un mois ? Deux mois ? Trois mois ?
Gagner du temps
J’ai donc aussi changé d’avis pour continuer de gagner du temps. D’accord, pendant que je prends le temps de réfléchir d’autres ont le temps de faire trois enfants et de les voir commencer à faire des études supérieures puis de devenir grands-parents. Mais j’ai besoin de temps. Cet article, pour être écrit, a besoin de temps. J’avais écrit une première version en rentrant de l’espace de santé en m’abstenant de déjeuner. Puis, je suis parti chercher ma fille à l’école. J’ai tout réécrit ce soir depuis le début. Après avoir fait faire ses devoirs à ma fille. Après avoir dîné. Après lui avoir lu une histoire, ce qui n’était pas prévu, au moment du coucher. Yekrik ! Yekrak !
Paris, ce lundi 13 septembre 2021.
« Le temps ne respecte pas ce qui se fait sans lui ». J’aime cette phrase. J’ai oublié qui en est l’autrice ou l’auteur.
Ma seconde injection aura lieu début octobre si elle se fait. D’ici là, nous devrions avoir d’autres informations concernant l’évolution de la pandémie mais aussi à propos des effets des vaccins anti-Covid actuels. A cela s’ajoutent tous ces nouveaux traitements contre le Covid, par voie orale ou intraveineuse, mais aussi par voie intramusculaire, prévus pour cet « automne ». Et, pour l’instant, je préfère le traitement intramusculaire que j’ai reçu à un traitement oral ou par voie intraveineuse.
Si je « fais » ma deuxième injection, je n’aurai en principe pas de rappel avant six mois. Ce qui nous amène au mois d’avril 2022 où je veux bien croire que l’on en saura plus sur la « sortie » éventuelle de la pandémie. Comme sur les traitements contre le Covid.
Argenteuil, ce lundi 13 septembre 2021. J’ai l’impression qu’il y a moins de tests antigéniques et PCR pratiqués dans ce genre de tente qui fait désormais partie du paysage. Ce sera bien lorsque ces tentes disparaitront.
Selon certains témoignages et affirmations
Bien-sûr, si je suis mort d’ici là ou complètement bousillé par la vaccination anti-Covid, tout cela n’aura plus d’importance pour moi. Je suis bien obligé d’y penser puisque selon certains témoignages ou affirmations, ou explications, ces vaccins anti-Covid sont toxiques. Et, moi, j’en suis à J+1 en terme d’expérience avec ce vaccin. Je ne sais pas ce qui va se passer ensuite. Or, selon certaines affirmations, une personne vaccinée contre le Covid aurait une espérance de vie de deux à trois ans ensuite. En repartant du centre de santé, je me suis donc imaginé que la plus grande partie de ces personnes que je croisais dans la rue, se déplaçant, discutant entre elles ou assises à une terrasse d’un café, tomberaient toutes d’un seul coup, un beau jour, mortes. Et que ce serait pareil pour moi.
Paris, ce lundi 13 septembre 2021.
Je me suis aussi imaginé qu’un jour, alors que j’aurais l’intention de me rendre dans une épicerie, que je me retrouverais finalement dans un pressing puisque la vaccination, avec les nanotechnologies qu’elle comporterait, permettraient de me téléguider à distance. Je voudrais voir tel film. Hé bien, non, « on » me forcerait à aller voir tel film à la place. Je voudrais faire la vaisselle, hé bien non, « on » m’obligerait à me rendre sur internet pour faire des achats. Je voudrais m’habiller de telle manière pour sortir, et, finalement, non, à la place « on » m’imposerait de descendre dans les égouts.
Paris, lundi 13 septembre 2021.
Il y a bien-sûr d’autres croyances et d’autres affirmations à propos des vaccins anti-Covid. Je préfère en rire un peu. Comme le fait que notre téléphone puisse être aimanté à l’endroit où le vaccin nous a été injecté. Je n’ai même pas eu envie de faire le test. C’est plutôt ma compagne qui m’a incité. Alors, devant elle, j’ai pris mon téléphone et l’ai posé contre ma peau. Une fois, deux fois, trois fois, quatre fois. Il est retombé à chaque fois. J’allais continuer lorsqu’elle m’a dit que ce n’était pas la peine. Puis, ma compagne en a déduit que mon vaccin était peut-être « un placebo ». Je lui ai répondu :
« Quelle que soit la situation, de toute façon, il y aura toujours une explication ».
Ma compagne m’a « prédit » une troisième puis une quatrième injection. Autant prédire une troisième et une quatrième guerre mondiale. Je ne peux pas lui donner tort. Le monde va mal. Je pense aussi que le nombre d’injections de vaccins contre le Covid va augmenter. Et cela ne m’emballe pas du tout.
Lorsque je lui ai dit que j’avais toujours des doutes, elle m’a objecté, presqu’assassine :
« En général, quand on a des doutes, on s’abstient ! ».
« C’est ce que je fais, en général, oui. Mais j’ai fait ce que j’avais à faire ». Puis, j’ai ajouté :
« Vu qu’il me reste maintenant deux à trois ans à vivre, regarde moi bien. Parce-que bientôt, je ne serai plus là ». Cela l’a fait un peu rire.
S’il me reste effectivement deux à trois ans, au mieux, à vivre avec ce vaccin, je me demande ce que je pourrais bien faire durant ces deux à trois ans. Me faire plaisir sûrement. En attendant, lorsque ma mère a appris que j’avais reçu ma première injection, elle m’a écrit par sms qu’elle allait aussi se faire vacciner. Et que mon père suivrait sûrement ensuite. Sa réaction m’est alors apparue évidente. Pourtant, je ne l’avais pas du tout prévue.
Lorsque j’ai eu quitté le centre de santé ce matin, ça klaxonnait dans la rue. Un camion arrêté bloquait la rue. A pied, j’ai facilement pu passer. J’ai tenu à retourner à la gare St Lazare en marchant. J’ai pris quelques photos sur le trajet. Regarder pour vivre. Marcher pour ne pas mourir.
Hôtel de Ville, Paris, depuis la rue de Rivoli, ce samedi 11 septembre 2021, vers 9 heures du matin. On peut apercevoir sur la gauche un vaccinodrome. Et, au fond, Notre Dame.
Etre un mauvais exemple
Ce samedi 11 septembre 2021, je suis un mauvais exemple. Je dois donc me préparer à vivre dans le mépris, la peur et la honte. Si j’étais clairvoyant, Je ferais tout afin me faire subventionner au plus vite par une marque de mouchoirs jetables. Mais aussi pour devenir VRP pour des anxiolytiques et des antidépresseurs. Pour fuir, raser les murs et me faire le plus discret possible. Tout cela est compatible. Dans ces domaines, je suis un homme d’avenir.
En dehors de ça, je passe mon temps à me terrer dans le passé. Je refuse la nouveauté et le changement. Je suis irrationnel, illogique, égoïste, irresponsable, immoral. Certaines personnes ont réussi et vont réussir précisément « grâce » à ces caractéristiques. Mais pas moi. Car, je suis has been. Je vois bien que tout le monde est passé à autre chose. Or, je persiste dans mon erreur. C’est plus fort que moi. C’est en cela que l’on reconnaît un mauvais exemple.
Je fais partie de cette minorité dont la seule véritable expertise, reconnue et encouragée, consiste, a toujours consisté, à obéir, à donner de sa personne et à subir. Par exemple, je peux me présenter dans un centre de transfusion sanguine afin d’aller donner mon sang librement. On acceptera de me le prendre sans difficultés. Je suis donc bien obligé d’admettre qu’il est encore des endroits où, malgré mes tares, on accepte encore de me recevoir.
Faire partie d’une minorité peut être un avantage. Il existe des minorités expérimentées, puissantes, organisées, protégées, déterminées et qui comptent. Ces minorités prennent des décisions pour le plus grand nombre et peuvent souvent s’exprimer et être écoutées. Que l’on soit d’accord avec elles ou non, elles préserveront leurs fonctions. Et, lorsque certaines ou certains de leurs membres se trompent ou commettent des infractions, on trouvera bien un arrangement.
La minorité dont je fais partie peut être négligée et balayée. C’est aussi en cela que je suis un mauvais exemple. J’ai une attirance inextinguible pour la défaite. Durant quelques mois, j’ai fait partie de la minorité des « héros ». Beaucoup de gens ont applaudi, celles et ceux, qui, comme moi, continuaient d’aller travailler, sans protection, tandis que la majorité restait à l’abri du « fléau ». Mais cela fait partie du passé. Alors que la légion d’honneur et le Panthéon n’attendaient plus que moi, j’ai tout gâché.
Etonnamment, depuis ce 12 juillet 2021, mon statut a basculé : de « héros », je suis devenu de manière de plus en plus avancée, un mauvais exemple. Mais qu’est-ce que je croyais ?! Que l’on pouvait rester un héros toute sa vie ?! Mon statut de « héros » ressemble aux sapins de Noël que l’on range après les fêtes ou que l’on retrouve sur les trottoirs, dans la rue, près des poubelles.
Néanmoins, je n’ai pas envie de ressembler à ces mendiants, qui, après avoir répété les mêmes phrases, dans chaque wagon, passent ensuite dans les rangs mécaniquement. Je fais encore partie des murs de l’illusion sociale. Mais je dois faire bref avant que n’arrive la prochaine station et les prochaines élections de pensée.
Ce samedi 11 septembre 2021, je ne suis toujours pas vacciné contre le Covid. Je n’ai donc pas de passe sanitaire. Une première fois, j’ai pris rendez-vous. C’était le 4 aout 2021. Je me suis finalement désisté. Là, j’ai à nouveau pris rendez-vous pour ce 13 septembre pour une première injection. Et, je me demande si je vais à nouveau me désister.
Incapable
Répéter qu’il nous manque du recul pour ces vaccins anti-Covid (Pfizer, Moderna, Astrazeneca, Johnson&Johnson) proposés à partir de fin décembre 2020 puis, désormais, imposés, revient à tenir des discours comme ces mendiants ou ces dragueurs « bof » qui, dans les transports en commun, nous interpellent. Dès leurs premières intonations, on sait que l’on va connaitre un moment embarrassant. A la virgule près, on sait quelles sont leurs intentions et leurs demandes. On n’a pas envie d’entendre ça. On n’y croit plus. Certaines fois, on veut bien donner une petite pièce, un ticket restaurant ou un peu de nourriture. Mais ce serait plutôt pour qu’ensuite, ils nous laissent tranquilles.
Or, je ne suis pas encore un mendiant. Et, je crois, aussi, qu’il faut en dire plus. Donner de soi, à nouveau. Rester humain et personnaliser ce que l’on exprime. Même si cela sera peut être embarrassant tandis que je passerai ensuite dans les rangs. Avant de passer à un autre wagon.
Ce samedi 11 septembre 2021, je suis incapable de savoir quoi répondre à ma mère à propos de la vaccination anti-Covid. Moi, l’aîné, le fils à maman, l’enfant qui a longtemps tenu à protéger sa mère et qui continue dans une certaine mesure. Moi, le seul infirmier parmi ses enfants, je suis aussi le seul non vacciné contre le Covid. Tous mes vaccins sont suivis et à jour. Exception faite avec cette vaccination contre le Covid.
Il y a quelques mois, vers Mai ou Juin, avant que ne tombe cette obligation vaccinale contre le Covid pour les soignants, ma mère m’avait demandé conseil. J’entendais alors de très bons échos « du » Pfizer », le vaccin largement le plus utilisé désormais en France contre le Covid. Récemment, j’ai lu que 76 millions de doses du vaccin Pfizer, en France, avaient été administrées. Largement plus que pour les trois autres vaccins réunis (Astrazeneca, Moderna, Johnson & Johnson). Pour continuer d’appeler ces vaccins par le nom des laboratoires qui les fabriquent. Un nom un peu plus facile à retenir que leur véritable nom scientifique.
Aussi, il y a quelques mois, vers Mai ou Juin, j’avais répondu à ma mère :
« J’entends dire beaucoup de bien du Pfizer ».
Le Johnson & Johnson et son injection unique m’avait pourtant donné envie pendant un certain temps. Ce qui m’avait aussi plu avec lui, c’était qu’il arrivait après les trois autres (Pfizer, Astrazeneca, Moderna). Je le considérais donc comme porteur de plus de garanties en matière de recul et d’expérience. Même son « nom », Johnson & Johnson, je trouvais que ça sonnait bien. Mais, très vite, le décollage du vaccin Johnson & Johnson s’était mal passé en raison d’effets secondaires redoutés. Et, après le vaccin Astrazeneca, il s’était rapidement retrouvé entaché avec la réputation d’être un vaccin à éviter. Ce qui faisait deux vaccins contre le Covid sur quatre à « éviter ».
Mais j’avais fait mon devoir. J’avais conseillé le Pfizer à ma mère dont j’ai eu des « bons retours » d’expérience autour de moi. Par « bons retours d’expérience », je pense évidemment au fait que toutes celles et tous ceux qui l’ont reçu, et avec lesquels j’en ai parlé, vont bien aujourd’hui. Ni décès. Ni maladie grave causée par la vaccination. Ni Covid.
Je croyais ma mère vaccinée depuis longtemps quand cette obligation vaccinale pour les soignants, mais aussi, indirectement, pour tous les Français, est arrivée le 12 juillet. Et puis, j’ai appris que ni elle ni mon père ne l’étaient. Vaccinés.
D’abord, parce qu’en raison de ses problèmes-traités et stabilisés- de santé, l’Astrazeneca lui avait été déconseillé par son médecin. Mes parents résident en Guadeloupe où ils sont retournés vivre pour leur retraite. Ensuite, parce-que ce jour où tous deux s’étaient rendus à l’aéroport pour se faire vacciner, ils avaient trouvé une sorte de barrage tenu par des opposants à la vaccination contre le Covid. Ecoutant leurs arguments, mon père avait alors signalé à ma mère :
« Leur vaccin n’est pas encore tout à fait au point. On va attendre encore un peu ». Et, mes parents avaient rebroussé chemin. Ça, c’était avant que les Antilles et l’île de la Réunion ne fassent la Une des journaux concernant l’essor de la pandémie. Et que l’on nous apprenne les chiffres d’une population sous-vaccinée contre le Covid, de l’ordre, à peu près de 25 à 30 pour cent. Contre près de 70% de personnes vaccinées contre le Covid dans l’Hexagone, aujourd’hui.
Une situation pas normale
Nous devions être en aout lorsque ma mère m’a à nouveau demandé conseil à propos de la vaccination anti-Covid. Elle ne savait plus quoi faire au vu de toutes les informations contradictoires. Au point de m’adresser elle-même le 4 aout, par exemple, une vidéo mettant en garde contre la vaccination. Etait-ce l’intervention en Créole du syndicaliste Elie Domota ? C’est possible.
Le 4 aout devait être la date de ma première injection, avec le Pfizer, dans ma ville, à une dizaine de minutes à pied de chez moi.
Mes réserves initiales et mes doutes- déjà bien constitués- envers la vaccination anti-Covid proposée, ajoutés à cette vidéo et certainement d’autres propos m’ont poussé à annuler ce rendez-vous du 4 aout.
J’ai fini par répondre à ma mère que je devrais savoir lui répondre. Mais que j’en étais incapable car la situation que nous vivons est « anormale ». Et, particulièrement, « notre » façon de répondre et de réagir par rapport à cette pandémie du Covid.
Réagir ou agir « normalement », c’est à la fois adopter une attitude raisonnable. Mais, aussi, celle appliquée ou suivie par la majorité. Cette association du raisonnable avec la majorité garantit en principe l’équilibre et la pérennité du plus grand nombre. Les mêmes règles et les mêmes lois, connues de tous, facilement identifiables, graduées selon l’âge et les capacités, acceptées et supportées par le plus grand nombre, donc par la majorité, permettent de vivre dans un certain confort et une certaine entente générale et durable. Soit ce qui définit une civilisation, une société, une culture, une nation. L’envers du chaos, des guerres et des conflits.
Ce projet de civilisation, de société, de culture et de nation, je me suis généralement évertué à le rejoindre comme à m’y faire intégrer. Sauf que mes « retours » d’expérience depuis le début officiel de la pandémie en mars 2020 me font particulièrement douter, voire tituber à devoir ingurgiter certaines « nouvelles » lois.
Mes « retours » d’expérience :
La principale continuité dans laquelle je me retrouve avec certitude depuis mars 2020, c’est de toujours faire partie des personnes dominées. Que ce soit au sein de certaines minorités ou au sein de la majorité.
En Mars 2020, je faisais partie des minorités qui continuaient de se rendre à leur travail.
Les éboueurs, les caissières et les caissiers, les commerçants « alimentaires », les policières et les policiers, les pompiers, les livreurs, les personnels soignants, médicaux et de ménage hospitaliers, les ambulanciers.
Il est possible que j’aie oublié d’autres professions comptant parmi ces minorités. D’une part parce-que je fais en fonction de ce que mon expérience et mon entendement me permettent de comprendre de notre société. D’autre part, parce-que, depuis le début de la pandémie en mars 2020, ces minorités que je viens de citer et celles que j’ai oubliées de mentionner, sont rarement celles que l’on entend s’exprimer en permanence et que l’on prend le temps d’écouter à propos de cette pandémie. Alors qu’elles ont été en première ligne et se sont constituées, aussi, une certaine expérience sanitaire directe qui pourraient ou devraient servir à la majorité. Or, j’ai l’impression que seulement une partie de cette expérience pratique sert. Principalement, tout ce qui peut faire peur.
L’année dernière, je faisais partie des minorités héroïques, aujourd’hui, je fais partie des minorités non-vaccinées :
Les sceptiques, complotistes, irresponsables, égoïstes, immorales, irrationnelles, illogiques, inexcusables, les bientôt squelettiques….
Si je devais me fier à tout ce qui nous a été dit et répété depuis le début concernant la pandémie du Covid (officiellement en mars 2020 en France), aujourd’hui, le pays devrait être orphelin par milliers en éboueurs, caissières et caissiers, commerçants « alimentaires », policières et policiers, pompiers, livreurs, personnels soignants, médicaux, de ménage, hospitaliers et aussi ambulanciers.
Parce-que ces minorités ont d’abord été exposées à la pandémie du Covid pendant plusieurs semaines mais aussi à une pénurie de masques, durant les six premières semaines à compter de mars 2020.
Parce qu’un certain nombre de professionnels faisant partie ces minorités ont contracté le Covid.
Dix huit mois plus tard, par exemple, la pénurie en personnel soignant dans les hôpitaux publics s’est aggravée à ce que j’ai pu lire dans la presse. Parce-que tous ces personnels soignants sont allés s’implanter dans des cimetières ? Je ne crois pas.
La charge anxiogène qui nous a été administrée depuis l’année dernière dans le traitement médiatique de la pandémie du Covid a été maximale. Même le site indépendant Prescrire l’a souligné dans un de ses articles. J’ai eu la surprise hier soir ou avant hier soir de découvrir un article sur ce thème alors que je cherchais à grappiller des informations sur les vaccins anti-Covid. Pour conserver ma décision de me faire vacciner.
Le site Prescrire, dans cet article, va jusqu’à préconiser de limiter à une heure par jour, je crois, le moment où l’on reçoit des informations relatives à la pandémie du Covid.
Le site Prescrire dit plutôt du bien des vaccins à ARN messager, Pfizer et Moderna, qu’il recommande en première intention avant les vaccins Astrazeneca et Johnson & Johnson. Le site nomme ces vaccins par leur appellation scientifique.
Si cette charge anxiogène qui nous a tabassé à propos de la pandémie du Covid, via les media, et aussi le gouvernement avec ses revirements successifs, a été « maximale », j’ai commencé à m’apercevoir qu’elle a aussi été rapidement « oubliée » voire niée. La première personne à me rendre témoin de cela avait été une collègue infirmière- aujourd’hui à la retraite- en arrêt de travail dès le début du premier confinement. En revenant dans le service plusieurs semaines plus tard, cette collègue avait été étonnée lorsque je lui avais dit que nous nous étions fait « tabasser » psychologiquement par toute la charge anxiogène relative aux informations balancées à propos de la pandémie du Covid. Cette collègue- qui avait sûrement préféré se protéger en restant chez elle dès le début du premier confinement en mars 2020- avait réagi devant moi comme s’il n’y avait jamais eu la moindre inquiétude épandue en France à propos de la pandémie du Covid. Et que je lui racontais des histoires.
Je croyais alors que cette amnésie ou ce déni était spécifique à cette collègue. Je crois aujourd’hui de plus en plus que cette amnésie et ce déni sont partagés par d’autres personnes depuis le début de la pandémie du Covid l’année dernière. Et, c’est facile à comprendre : cette amnésie et ce déni aident à se relever et à poursuivre. A continuer de vivre. A aller de l’avant. A ne pas regarder en arrière et y retrouver ce qui a pu effrayer ou faire souffrir. Ils sont ce que l’on appelle des mécanismes de défense psychique devant certaines situations stressantes et émotionnellement difficiles voire traumatisantes. Peu importe l’âge, le sexe, la constitution ou l’expérience que l’on a. Chaque personne a ses limites.
Argenteuil, butte d’Orgemont, samedi 4 septembre 2021.
Des personnes sont mortes du Covid. Je ne conteste pas la pandémie non plus. Mais, dix huit mois plus tard, avec d’autres, je suis encore vivant. Je ne suis pas une exception. Et, au lieu d’en être content et de chercher à savoir ce qui a pu permettre ça, la tendance est plutôt de continuer à nous faire entrer dans la tête des pensées telles que :
« Vous avez eu beaucoup de chance jusqu’à maintenant ! » ; « ça ne va pas durer ! ». « Vaccinez-vous au plus vite ! C’est le mieux à faire ! ». « Regardez, dans les services de réanimation, désormais, on retrouve principalement des patients atteints du Covid non vaccinés ! Même BFM TV le dit ! ».
« Puisqu’on vous le répète ! ».
Une infectiologue, plutôt à l’aise dans les média, a avancé qu’avec le variant Delta, tout le monde allait se faire contaminer cette fois-ci par le Covid.
Néanmoins, malgré toutes ces annonces répétées, les vaccinodromes à portée de main et de clic, les tentes de test PCR et antigénique bien visibles, je continue de slalomer entre le oui et le non pour me faire vacciner.
Ces derniers jours, je me suis demandé la raison pour laquelle je réagissais comme ça étant donné que tout est si « clair » pour la majorité.
Révolutionnaire et anarchiste ?
« Je ne te savais pas aussi révolutionnaire » a rigolé au téléphone un de mes cousins il y a quelques jours. Je venais de le surprendre en lui apprenant que je n’étais pas vacciné contre le Covid. Mon cousin ne me l’a pas dit, mais il a sûrement aussi pensé : « Sacré Franck ! C’est vraiment un original ! ».
Un de mes amis, infirmier à la retraite depuis un an, m’a traité « d’anarchiste » avec le sourire alors que je déjeunais avec lui et sa compagne, également à la retraite. Tous les deux vaccinés, ils m’ont reçu à leur table comme si ma non-vaccination était davantage une particularité qui pouvait me causer des ennuis économiques que constituer un risque pour leur santé.
Sauf que je ne suis ni « révolutionnaire », ni « anarchiste ». Par contre certaines situations vécues depuis l’année dernière m’incitent beaucoup à croire ou à comprendre que la réponse officielle et légiférée à la pandémie donne beaucoup plus la priorité à l’économie qu’à la santé. Pour résumer :
Tout ce qui rapporte beaucoup de fric ou peut en ramener très vite est d’abord privilégié. C’était déjà comme ça avant la pandémie du Covid. Cela s’est accentué depuis la pandémie.
La Gazette du Val d’Oise, mercredi 8 septembre 2021.
Ce samedi 11 septembre 2021, je peux à nouveau retourner librement, et sans passe sanitaire, dans un centre commercial près de chez moi. ( Test PCR).
Par contre, je ne peux toujours pas retourner librement dans la petite médiathèque de ma ville. Il me faut encore fournir un passe sanitaire ou un Test antigénique ou PCR de moins de 72 heures.
Devant la médiathèque de ma ville, ce samedi 11 septembre 2021. Sur la barrière, on peut apercevoir les consignes concernant les conditions d’accès. Passe sanitaire, test PCR et antigénique de moins de 72 heures…. Bien-sûr, le port du masque y est obligatoire.
On pourrait me répondre qu’il y a un public mineur, enfant ou adolescent, qu’il convient de préserver de la pandémie du Covid dans la médiathèque ?
Mais ce public mineur, enfant et adolescent, peut très bien se retrouver dans le centre commercial à nouveau « disponible » sans passe sanitaire près de chez moi. Et, dans ce centre commercial, bien plus fréquenté que la médiathèque, le port du masque suffit et est obligatoire. Comme dans la médiathèque.
L’une des entrées du centre commercial Côté Seine, ce samedi 11 septembre 2021. Il y a encore quelques jours, il fallait présenter son passe sanitaire ou le résultat d’un test PCR ou antigénique de moins de 72 heures pour y entrer.
Un centre commercial, ça rapporte du fric. Une médiathèque, non. C’est être « révolutionnaire » et « anarchiste » d’écrire ça ?!
Aujourd’hui, toujours, dans la ville où j’habite, à Argenteuil, c’était la journée des associations. Il fait beau et chaud depuis plusieurs jours. On se croirait en été. Sauf lorsqu’il pleut brutalement. Mais, aujourd’hui, il a fait beau. Les stands des associations, cette année, ont tous été mis dehors. Dont, une partie près des berges de Seine. Une très bonne et très audacieuse initiative et aussi un très vieux projet de la mairie d’Argenteuil. Récupérer les berges de Seine pour les piétons. Il est certain que la mairie saura tirer avantage de la réussite de cette manifestation pour son bilan. Mais pour accéder à cette journée des associations qui s’est donc déroulée essentiellement à l’extérieur, la présentation d’un passe sanitaire était obligatoire.
Entrée de la journée ou forum des associations à Argenteuil, ce samedi 11 septembre 2021.
Bien-sûr, on me rappellera que tout événement public, à l’extérieur, à partir d’une certaine envergure et affluence, nécessite désormais la présentation d’un passe sanitaire. Mais à quoi servent donc les masques anti-Covid ? Et le fait d’être à l’extérieur ? Et dans le centre commercial, alors ? Il passera moins de personnes, enfermées dans le centre commercial, qu’à ce forum des associations en effet très suivi comme chaque année ?
Pour la deuxième fois, depuis l’instauration de ces nouvelles lois en faveur du passe sanitaire, j’ai fraudé. La première fois, c’était pour m’asseoir sur un banc, dehors, à quelques mètres de l’entrée d’un lieu de restauration. Afin de manger un sandwich, à l’écart, avec une amie vaccinée contre le Covid. Là, j’ai fraudé par opportunisme. Je n’étais pas venu pour frauder. J’avais même oublié que c’était la journée des associations à Argenteuil. Et, j’ai fraudé pour quelle raison ?! Pour me rendre à une journée des associations dans ma ville. J’ai fraudé avec un masque. Nous sommes dehors. J’ai croisé différentes personnes sans masque lors du forum. Normal, nous sommes dehors. Et puis, la plupart de ces personnes sont supposées être vaccinées. Ce n’est pas grave. Même si l’on sait aussi que, même vacciné, on peut être porteur du virus et contagieux.
Journée ou forum des associations à Argenteuil, ce samedi 11 septembre 2021.
Chaque samedi, depuis au moins le mois d’aout, des personnes opposées au passe sanitaire et anti-vaccins manifestent dans Paris et en France. Il y ‘en aurait de moins en moins. Moins de deux cent mille, officiellement. Par contre, ces personnes seraient de plus en plus « radicalisées ». Je vais prendre mon exemple : j’ai fraudé deux fois depuis l’instauration du passe sanitaire. Je suis donc en phase de « radicalisation » ?
Pour m’être assis sur un banc pour manger un sandwich et pour pouvoir me rendre à une journée des associations à l’extérieur en portant un masque ?!
Je ne rapporte pas d’argent. J’en perds plutôt. Je fais partie de la minorité qui n’est pas du tout un exemple à suivre. Au contraire d’une certaine minorité qui a su investir ou faire fructifier une entreprise porteuse en cette période de pandémie :
Vaccins, masques anti-covid, gel hydro-alcoolique, sites de vente sur internet, autres….
J’allais oublier de dire qu’hier, le vendredi 10 septembre, c’était la journée du suicide. Une journée où l’on sensibilise les gens au suicide. Aux signes avant coureurs. Comment aider. J’ai appris hier soir que c’était la « journée du suicide ». En France, chaque année, il y aurait 9000 suicides par an. L’un des chiffres les plus élevés d’Europe. Mon attitude envers la vaccination anti-Covid a quelque chose de suicidaire. Si je m’en tiens, à la fois aux risques d’attraper le Covid mais aussi aux sanctions économiques qui vont bientôt me tomber dessus, il y a quelque chose de suicidaire dans ma posture. Je me dois de l’admettre ou de l’envisager. Même si je fais de mon mieux pour prévenir le suicide chez les autres.
Cependant, un commerçant, apprenant mes doutes, m’a surpris. Je le croyais entièrement convaincu. Il m’a révélé son scepticisme envers la vaccination anti-Covid en « raison du manque de recul » des vaccins actuels. Heureusement, sa direction a su le soutenir :
« C’est soit tu te vaccines, soit tu fermes ta boutique ! ». Ce qui fait penser à une nouvelle version de « Soit tu te vaccines, tu fermes ta gueule et tu restes ouvert. Soit tu l’ouvres et tu fermes ta boutique pour toujours ! ».
Mais à propos des arguments que l’on pourrait servir aux personnes qui doutent de ces vaccins, je crois aussi entendre celui-ci :
« Prends le vaccin, et jette-toi dans le vide ! Tu ne crains rien. On ne peut pas trop te dire où tu vas atterrir. Qui vivra, verra. Tu verras bien ! ».
Tu verras bien
Ce que je « vois », c’est que j’ai eu l’audace ou la naïveté de croire que je pourrais me passer de ce vaccin anti-Covid. Ou que je pourrais prendre mon temps avant de me décider pour un vaccin dans lequel j’aurais eu le temps de croire. Dans lequel j’aurais pu prendre le temps de mettre ma confiance.
Pour ces raisons, lorsqu’il y avait eu tous ces éclats à propos du professeur Raoult il y a quelques mois, j’avais écouté tout ça de très très loin. Je n’avais aucun avis sur l’Hydro…. Je me sentais très bien dans mon ignorance sur ces sujets avec mes masques anti-Covid, mon lavage de mains et mes gestes barrières.
Aujourd’hui encore, j’ai du mal à retenir les noms des médicaments évoqués lors du « débat » Raoult. Même si je me rappelle plus facilement de l’Ivermectine. Parce-que je me suis retrouvé devant deux ou trois fois dans la pharmacie de mon service.
Quant au professeur Raoult, alors que son pic de popularité et de médiatisation est aujourd’hui moindre qu’il y a quelques mois, chaque fois que je l’écoute dans une vidéo, j’ai du mal à comprendre ce qu’il explique. Il est sûrement très intelligent et bien plus compétent que moi, de toutes façons, concernant la pandémie du Covid. Mais je trouve qu’il manque souvent des réponses simples et courtes aux questions qu’on lui pose.
Si la prudence est de mise pour parler de science, de constatations et de résultats, j’ai l’impression qu’il « rajoute » beaucoup de prudence par dessus la prudence pour répondre à certaines questions. Peut-être parce qu’il a subi beaucoup d’attaques et de pressions dont je n’ai pas idée. Ces polémiques qui piquent rapidement et abondamment rendent aussi « anormale » l’expérience de cette pandémie.
Cependant, si j’ai pu croire que je pourrais soit me passer d’une vaccination anti-Covid, soit prendre mon temps avant de me décider, c’est parce-que, à ce jour, comme d’autres personnes faisant partie des minorités directement exposées, je n’ai pas attrapé le Covid. A une « époque », l’année dernière, où durant plusieurs mois, il n’existait pas de vaccin anti-Covid. Je crois donc beaucoup aux bienfaits des gestes barrières tels que le port du masque, le lavage des mains avant tout, le fait d’aérer autant que possible. Puis, vient la distanciation sociale. Je devrais placer la distanciation sociale dans le trio de tête immédiat des gestes barrières. La distanciation sociale est un geste barrière qui compte. Sauf que la distanciation sociale, nous savons très bien depuis des mois qu’il est des circonstances où il n’y en n’a pas :
Dans les transports en commun et dans les gares aux heures de pointe. Il faudrait donc arrêter les transports en commun et fermer toutes les gares ? Ce serait immobiliser l’économie. Laisser s’accumuler des tensions sociales qui finiraient par s’étendre dans toute la société jusqu’à l’éclatement. Mieux vaut donc permettre la circulation des gens tout en les contrôlant de plus en plus, progressivement, de façon à leur laisser le temps de s’y habituer. Et de croire que c’est leur choix.
L’autre particularité de la distanciation sociale, c’est qu’elle isole. Et s’oppose aussi, d’une certaine façon, à une certaine solidarité. Puisque l’on se voit moins, que l’on se rassemble moins et que l’on échange donc moins nos informations et nos expériences. Au contraire des minorités dirigeantes, qui, elles, continuent de se refiler les bons tuyaux et les bons filons.
La vaccination anti-Covid, en France, est devenu un sujet aussi sensible que la religion, la sexualité, l’appartenance politique ou le salaire que l’on gagne.
J’ai envoyé un nouveau mail, le second, à la mairie de ma ville. Comment justifier que l’on puisse désormais, à nouveau, librement accéder à un centre commercial. En portant un masque anti-Covid. Et qu’il faille toujours, ce samedi 11 septembre, fournir un passe sanitaire ou un test PCR ou antigénique de moins de 72 heures pour entrer dans une médiathèque ? Tout en portant un masque anti-Covid.
Que le maire applique la loi, c’est un fait. Mais au travers de cette expérience, je comprends qu’un maire se doit aussi de savoir interroger la loi. Et, pas seulement agir pour bien se faire voir de celles et ceux qui sont au dessus de lui. Car si l’on suit ce raisonnement qui consiste à strictement appliquer la loi sans l’interroger, dans d’autres circonstances, on pourrait aussi laisser des gens mourir au prétexte qu’ils ne relèvent pas de notre juridiction ou de notre champ de compétences. Ou parce-que la loi n’a rien prévu dans ce genre de cas de figure. Une loi n’empêche pas encore d’observer et de penser. Mais ça va peut-être bientôt arriver.
Me voici donc définitivement, ou à peu près, paranoïaque. Ou, plus simplement, je n’ai toujours rien compris aux mesures et aux décisions simples et bienveillantes prises pour nous face à cette pandémie du Covid. Je suis un mauvais exemple. Il est évident que je fais preuve de mauvaise volonté.
Le Test PCR et le test antigénique sont les alternatives à la vaccination anti-Covid. Chaque fois que l’on souhaite se rendre dans certains lieux publics ( cinémas, théâtres, salles de concert..). Avant la pandémie du Covid, on ne parlait pas ou alors seulement de façon très confidentielle du test PCR et antigénique.
J’ai l’impression d’être un homme du passé à parler de test PCR et de test antigénique alors que désormais la grande majorité des Français est vaccinée contre le Covid et est passée à d’autres sujets. Comme, par exemple, les attentats du 13 novembre 2015 dont le procès a débuté ce 8 septembre 2021. Un événement que j’essaierai de « suivre » en regardant des documentaires ou, si c’est possible, en assistant au procès. J’étais allé à une audience du procès des attentats « de » Charlie Hebdo. Alors que j’avais pris quelques notes, je n’avais pourtant pas publié d’article car entraîné ensuite par d’autres sujets. Et, aujourd’hui, je me demande quel est l’intérêt d’écrire un article a posteriori sur cette expérience alors que le jugement a été rendu. Et que des comptes-rendus de ce procès plus exhaustifs en ont été faits, que ce soit dans et par Charlie Hebdo ou par d’autres média et ouvrages.
Le journal » Charlie Hebdo » de ce mercredi 8 septembre 2021.
Pourtant, j’écris aussi pour témoigner. Cet article-ci, Test PCR, j’aurais déja dû l’avoir écrit il y a plusieurs jours. Et, j’en ai déja d’autres en tête. J’ai écrit quelques notes de départ. Mais, plus tard, cet article devrait aussi avoir son importance. Et, pour lui, j’estime qu’il est encore dans notre temps présent. C’est la raison pour laquelle je m’arrête « sur » lui aujourd’hui. Même si, pour cela, il faut retourner au mois de mars.
En mars de cette année, j’avais été considéré cas contact deux fois à une semaine d’intervalle, au travail. Les seules fois, pour l’instant, où cela m’est arrivé d’être classé « cas contact ». Mars, c’était il y a six mois. Il y a déjà très longtemps.
Il y a « très longtemps », j’étais donc allé faire un test antigénique dans une pharmacie du sixième arrondissement. J’étais curieux de l’expérience.
Sous la tente montée devant la pharmacie, la jeune testeuse avait un livre posé près d’elle. Un ouvrage de Romain Gary. Peut-être La Vie devant soi. Cela m’avait rappelé des bons souvenirs. La jeune professionnelle m’avait été présentée comme douce par sa collègue qui m’avait reçu.
La douceur et les bons souvenirs s’étaient brutalement perdus après l’entrée de la tige du test antigénique dans ma première narine. Puis dans la seconde.
Je n’avais pas du tout aimé l’expérience. Mais j’avais passé le test. Et le résultat était négatif. J’étais donc débarrassé et satisfait.
Une semaine plus tard alors que j’allais partir au travail, je recevais un appel de ma cadre supérieure. Pour me demander de faire un test antigénique. Je ne voyais pas pourquoi…j’ai exprimé mon étonnement.
Jusqu’à ce que j’apprenne qu’un autre de mes collègues avait eu « une trace » de positivité au Covid. Et qu’il fallait refaire le test.
A la pharmacie, on m’avait expliqué que le délai était trop court entre le moment où ce collègue s’était déclaré positif « avec une trace ». Et celui où il m’était demandé de faire ce test antigénique. L’assistante en pharmacie avait bien voulu l’expliquer directement à ma cadre supérieure. Mais celle-ci avait préféré que je refasse un test antigénique « car c’était la procédure ».
Là aussi, le résultat avait été négatif. Et, après avoir été positif « avec une trace », lors d’un second PCR, le collègue s’était finalement révélé être vraiment négatif.
Depuis ces deux expériences, je tiens le test PCR et le test antigénique pour des procédés barbares. Je ne comprends pas qu’en 2021, ces deux tests aient été en particulier ceux qui ont été privilégiés pour des résultats rapides. Il suffit de 15 minutes pour connaître le résultat avec le test antigénique. Il faut attendre 24 à 48 heures « selon les laboratoires » après un test PCR.
Je n’ai pas passé de test PCR mais j’ai cru comprendre qu’il était « plus profond » que le test antigénique que j’ai trouvé particulièrement désagréable. Peut-être que cela changera dans environ un an.
Le journal » Le Figaro » de ce mercredi 8 septembre 2021.
J’ai lu aujourd’hui que l’entreprise Valeo « l’équipementier automobile français » a inventé un détecteur de Covid équipé de capteurs qui peut donner un résultat en deux minutes. Mais j’ai aussi lu que ce détecteur serait vendu 2500 euros, ce qui en fera peut-être un objet réservé à certains endroits. Cependant, nous sommes déjà là dans le futur et les supputations. Retournons dans le passé de ce mois d’aout.
Au mois d’aout dernier, j’étais retourné accompagner ma fille jusqu’à la médiathèque pour la troisième fois. J’étais revenu la chercher à la sortie à une heure indiquée puisque je ne pouvais pas entrer.
Alors que je l’attendais, un étudiant d’une vingtaine d’années s’est présenté devant le bibliothécaire, qui, dehors, vérifiait les QR Code des passes sanitaires. Ou les résultats de test PCR et de test antigénique.
Le résultat d’un test PCR est valable 72 heures. Le jeune a tendu son papier. Le délai était dépassé d’un peu plus d’une heure. C’était un samedi entre midi et quatorze heures en plein mois d’aout.
Désolé, le bibliothécaire a dû refuser l’accès de la médiathèque. Le jeune est reparti sans broncher.
Je « connais » ce bibliothécaire. C’est quelqu’un d’arrangeant. Peut-être que moi présent, moi, un habitué interdit de séjour dans la médiathèque pour défaut de passe sanitaire, il lui était impossible de laisser passer ce jeune. Mais j’ai été encore plus désolé pour ce jeune. Se farcir un test PCR pour, pour un peu plus d’une heure de dépassement, se retrouver devant une médiathèque comme devant une boite privée pratiquant le délit de faciès, j’ai trouvé ça dur. Je préférais encore être à ma place.
C’est sans doute après ce jour-là que je me suis rendu compte qu’en tant que citoyen qui paie ses impôts, l’Etat et donc la mairie de ma ville qui « dirige » cette médiathèque, me doit certains services. Comme l’accès à cette médiathèque. J’ai donc envoyé un mail ce 18 aout à ma mairie en pensant que personne ne me répondrait avant longtemps.
Finalement, il y a quelques jours, le 2 septembre, j’ai reçu un premier mail de la nouvelle directrice de la médiathèque. Et nous avons un peu correspondu. Celle-ci m’a entre-autres répondu :
« Selon le décret d’application du 7 août 2021, les collectivités territoriales sont dans l’obligation légale de mettre en place le passe sanitaire dans l’ensemble des lieux culturels recevant du public. Le réseau des médiathèques d’Argenteuil répond à cette obligation :https://www.legifrance.gouv.fr
L’ensemble des lieux culturels de France sont dans l’obligation légale d’assurer ce décret.
Toutefois, afin de maintenir notre lien avec l’ensemble de nos publics, nous avons mis en place dès le début de la crise sanitaire l’offre en ligne « Tout apprendre » sur le portail des médiathèques qui comprend notamment une offre de livres, BD, films, formations, aide aux devoirs et musique : https://argenteuil.bibenligne.fr/biblio-num
Vous avez également la possibilité, via ce même portail, d’effectuer des réservations sur les documents que vous souhaiteriez emprunter, votre fille pouvant les retirer à la banque de prêt.
Restant à votre disposition et au plaisir de vous recroiser prochainement dans l’une de nos médiathèques. »
Son rappel de l’obligation légale du passe sanitaire pour les médiathèques n’était pas nécessaire. Puisque j’ai compris qu’elle ne fait « qu’appliquer » la Loi. Et, avant ça, elle ne fait qu’appliquer ce que la mairie de ma ville lui dit de faire. Mairie qui se décharge sur elle de ses propres responsabilités. Car ce n’était pas à cette responsable de la médiathèque de se justifier et de me répondre. Cette directrice de médiathèque n’est ni l’autrice et ni la décisionnaire de la politique culturelle de la ville. Elle fait avec les autorisations que lui donne la mairie. Mais ce n’était pas à moi de débattre de ça avec elle. D’autant qu’elle m’a paru sincère et de bonne volonté dans ses mails.
Quant à moi, mon mail avait surtout pour but de questionner la Loi. La légitimité de cette Loi qui interdit à un citoyen d’entrer dans une médiathèque, même avec un masque anti-Covid, pour des raisons sanitaires.
Une Loi selon moi assez arbitraire. Un arbitraire devenu encore plus flagrant aujourd’hui, ce 8 septembre 2021. Puisque le passe sanitaire qui était obligatoire dans certains centres commerciaux, selon leur envergure, a cessé de l’être dans le Val d’Oise. Après une plainte déposée ( les propos exacts sont : » Me Yoann Sibille avait ainsi déposé un recours devant le tribunal administratif de Cergy-Pontoise » La Gazette du ValD’Oise de ce mercredi 8 septembre 2021, page 8. Un article rédigé par Thomas Hoffmann). Le Ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a « assoupli » les conditions d’accès à certains centres commerciaux.
Le journal » Les Echos » de ce mercredi 8 septembre 2021.
La disparition de cette obligation du passe sanitaire pour aller dans certains centres commerciaux pourrait être une « bonne » nouvelle. Sauf que le préjudice évoqué, et qui a porté, est spécifiquement économique. L’obligation du passe sanitaire a fait perdre ou aurait fait perdre 20 à 30 pour cent du chiffre d’affaire de certains centres commerciaux.
Le journal » Les Echos » de ce mercredi 8 septembre 2021.
Quel est le préjudice économique d’une médiathèque moins fréquentée à cause de l’obligation du passe sanitaire ? Je ne suis pas reparu devant la médiathèque depuis mon mail du 18 aout, je crois. Et, je suis curieux de voir si les conditions d’accès à la médiathèque ont changé. Mais je ne crois pas. Je crois qu’aujourd’hui encore, il faudra fournir un QR Code ou le résultat d’un test PCR ou antigénique valable pour y entrer. Pendant ce temps, je pourrai de nouveau aller me balader autant que je le voudrai dans le centre commercial Côté Seine de ma ville. Centre commercial où, bien-sûr, il ne se trouve aucune médiathèque et où circule bien plus de monde, en période de pandémie du Covid, que dans la médiathèque où j’ai mes habitudes.
Journal « La Gazette du Val d’Oise » de ce mercredi 8 septembre 2021. L’article rédigé par Thomas Hoffman cité plus haut.
Il faudrait que je vérifie comment ça se passe maintenant, pour entrer dans la médiathèque de ma ville. Que je me rende au centre commercial Côté Seine puis que je me déplace jusqu’à la médiathèque. Dix minutes à pied les séparent.
Vu que je n’aime pas beaucoup aller dans le centre commercial Côté Seine, et que je m’y rends le moins possible, cela va me demander un effort supplémentaire de plus.
Paris, Mercredi 1er septembre 2021, en marchant avec G depuis la place de la Madeleine.
Marathon Circus – Mars 2020-202 ?
On n’est pas fa-ti-gué !
« On n’est pas fa-ti-gué ! ». C’est ce qu’entonnent certains marathoniens qui courent en groupe pour s’encourager lors de l’épreuve. Pour dédramatiser l’effort durable qu’ils s’imposent. Certains couples se forment en préparant puis en courant un même marathon.
La pandémie du Covid peut être comparée au marathon ou à toute autre sorte d’épreuve. Sauf que personne, au départ, n’est venu s’inscrire, et payer, pour y participer. Afin de pouvoir affirmer fièrement ensuite qu’elle ou qu’il a couru le marathon de Paris ou de Berlin ou de New-York.
On dit couramment que le « principal, c’est de participer. Pas de gagner ». Mais je crois que, pour ce marathon de la pandémie du Covid, nous sommes un certain nombre qui, si nous avions le choix, nous serions depuis très longtemps désistés ou aurions laissé notre dossard et notre paire de baskets à d’autres. Afin qu’elles ou qu’ils prennent « leur pied » sur le bitume. Certainement que nous serions prêts à donner un peu d’argent pour que certaines et certains courent à notre place. Sauf, que cette fois, nos places sont difficilement interchangeables.
Le journal » Les échos » de ce 23 aout 2021.
Si l’on peut croiser des personnes qui portent un tee-shirt sur lequel on peut lire l’édition de telle course pédestre auxquelles elles ont participé, j’ai un peu de mal à concevoir qu’il en sera de même pour cette pandémie, ou cette « multiple » pandémie du Covid. Ou alors, peut-être dans un film.
On n’est pas va-ccin-né !
« On n’est pas vacci-né ! » pourrait être le chant de certaines personnes anti-vaccin. Ce le sera peut-être au moins par provocation. Mais ce n’est pas le mien. Même si je suis encore, pour l’instant, non vacciné.
Mes doutes face à ces vaccins sortis très vite sont résistants. Ma perplexité devant certaines « stratégies » ou techniques de communication du gouvernement, aussi. Et les propos d’un certain nombre de médecins me font penser à cette cacophonie entendue il y a plusieurs années au salon de la musique.
Si je suis sensible aux arguments de certains ( dont Irène Frachon, « la fille de Brest » qui encourage à se faire vacciner contre le Covid ), je vois dans le déroulement de la pensée d’autres médecins une logique où tout est soit noir. Ou soit blanc.
Sans doute suis-je trop à la recherche du « Ying » et du » Yang » que je trouve drastiquement très absent depuis le début de cette pandémie en mars 2020 ? Sans doute suis-je encore trop bien portant et trop « présomptueux » pour faire aujourd’hui la fine bouche devant les vaccins anti-Covid actuels ?
Mais je suis encore reconnaissant à ce médecin généraliste consulté il y a quelques semaines. Cela devait être la première fois que je le rencontrais pour un tout autre motif que le / la Covid . Il venait de me prescrire un traitement médicamenteux standard selon le protocole d’usage pour ce qui m’amenait. Lorsque je lui ai dit que je pensais, aussi, à compléter éventuellement son traitement en allant consulter tel praticien de telle discipline dite « parallèle ». Enthousiaste, il m’a alors aussitôt répondu :
» Tout ce qui marche, c’est bien ! ». Et, il m’avait répété cette phrase presque comme un mantra :
« Tout ce qui marche, c’est… bien !« .
Combien de nos chers médecins, politiques, média, concitoyens et autres qui « savent tout », qui nous informent de leurs certitudes voire de leurs jugements sur celles et ceux qui, comme moi, doutent encore de ce qui nous est proposé avec les vaccins actuels contre le Covid, sont-ils capables de concevoir ça ?
» Tout ce qui marche, c’est bien ! ».
Eléments de perplexité
Lorsqu’il y avait pénurie de masques anti-Covid, entre mi-mars 2020 et début Mai 2020, le port du masque a même été considéré comme superflu par le gouvernement. Même si la porte-parole du gouvernement qui avait prononcé ces propos a depuis disparu de la scène (elle est loin d’être devenue SDF !), elle faisait ce pour quoi elle avait été mise à ce poste. Donc, je m’abstiendrais de la tenir seule responsable. En tant que porte-parole, elle a seulement été la partie la plus visible, donc la plus repérable et la plus facilement blâmable, de certaines décisions gouvernementales.
Lorsque les masques anti-Covid sont apparus par milliers et par millions début mai, l’obligation des masques anti-Covid est devenue super glue.
J’ignorais jusqu’à cette semaine que les policiers avaient été menacés de « sanction administrative » en cas de port du masque. D’où leur « refus », par rancœur, pour l’instant, de se faire vacciner contre le Covid. On peut supposer qu’après quelques pourparlers ou l’octroi d’une prime, que les policiers vont bientôt se montrer plus volontaires pour se faire vacciner contre le Covid.
Le journal » Le Canard Enchainé » de ce 1er septembre 2021.
Mais cette information (le risque d’une sanction administrative des policiers en cas de port du masque) nous apprend ou nous réapprend au moins deux choses.
Tout d’abord, nous sommes tellement cloisonnés dans nos univers personnels et professionnels, que cette menace de sanction administrative en cas de port du masque pour un agent de police alors que le masque est rapidement devenu obligatoire pour le citoyen lambda, a « sûrement » été ignorée ou banalisée par la majorité des Français.
Ensuite, dans un contexte de pandémie et d’importance des gestes barrières, je ne vois pas comment, à moins de dévaluer la nécessité des masques anti-Covid, un gouvernement mais aussi des scientifiques et des médecins ont pu ou pourront justifier que les policiers aient été interdits de masque anti-Covid. Alors que le reste de la population a dû se conformer à cette obligation du port du masque dès début Mai 2020….
Lorsque les vaccins anti-Covid n’étaient pas disponibles, les gestes barrières étaient les remparts systématiques contre la pandémie :
Port du masque, lavage des mains avec du savon, utilisation du gel hydro-alcoolique, distance sociale au minimum de un mètre, réduction du nombre de personnes rencontrées, aération des pièces de vie et de travail, réduction de nos déplacements (lors du premier confinement en mars 2020, pour celles et ceux dont le travail le permettait, il fallait même rester chez soi !) tousser et éternuer dans son pli du coude.
Depuis que les vaccins anti-Covid sont présents par millions de doses en France et dans d’autres pays riches, on dirait selon les situations que tous ces gestes barrières sont devenus caducs ou, pire, qu’il semblerait qu’ils étaient comme une gymnastique occupationnelle destinée à nous occuper plus qu’à véritablement nous protéger. Afin de pouvoir nous dire ou nous faire croire officiellement :
« Vous voyez, on fait quelque chose contre la pandémie. Nous maitrisons la situation, ne vous inquiétez pas ! ».
Mais depuis l’obligation des vaccins contre le Covid « officialisée » à partir de ce 12 juillet 2021 (obligation indirecte au vu de toutes les contraintes et sanctions qui vont s’imposer à celles et ceux qui ne seront pas vaccinés à partir de ce 15 septembre 2021), on peut se demander si la maitrise concernait plus nos agissements et notre façon de vivre que la pandémie elle-même.
Nous croyions agir alors dans le respect de certaines règles sanitaires. Mais, peut-être que non, finalement. Puisque, désormais, contrairement à il y a encore à peine deux mois, même avec un masque anti-Covid sur le visage, et même en respectant la distanciation sociale, je ne peux plus entrer dans une salle de cinéma. Je ne peux plus aller dans la médiathèque de ma ville.
Photo prise ce mercredi 1er septembre 2021, près de la ligne 14.
Aujourd’hui, depuis le 9 aout 2021, les vaccins anti-Covid sont devenus les pièces maitresses, les princes absolus et exclusifs de notre kit de survie qui comporte aussi désormais le célèbre passe sanitaire numérisé. Ce qui fait moderne. A quand une page instagram, Facebook et Twitter pour le passe sanitaire ? Afin de le faire vivre au travers d’un avatar afin qu’il nous « raconte » comme il est proche de nous, les êtres humains, et qu’il est là essentiellement pour notre bien ? Ce serait sympa. Et cool.
Deux personnes, pour l’instant, vaccinées comme il se doit contre le Covid, m’ont raconté que leur QR Code n’avait pas été reconnu. Cela s’est néanmoins bien terminé pour eux. Mais ça fait un peu penser à un monde à la Brazil ( du nom du même film de Terry Gilliam) en train de s’installer en France.
Attentions
Un collègue, vacciné « avec » Pfizer, nous a aussi raconté il y a maintenant une ou deux semaines qu’un de ses amis, au schéma vaccinal anti-Covid complet, avait néanmoins attrapé le variant Delta et qu’il s’était retrouvé plié dans son lit, chez lui, durant dix jours. Ce collègue a ajouté :
« Donc, faites-bien attention avec le variant Delta ! ».
Bien-sûr, moi, le non-vacciné, ça m’a fait et me fait réfléchir. Je me suis demandé si j’étais bien inspiré de rester non-vacciné. Je n’ai pas de certitudes. J’ai des doutes.
Sur les vaccins. Mais aussi sur certains comportements. Certaines personnes vaccinées se comportent comme si, après leur vaccination complète, elles étaient devenues invulnérables. Je les vois, je les revois. Pas de port du masque par exemple lorsque cela se devrait. Moi, à l’intérieur, dans les lieux publics et professionnels, je porte mon masque. Je continue de porter mon masque. Sur mon nez et ma bouche. Depuis juillet de l’année dernière (en 2020) je crois que je peux encore compter le nombre de personnes que j’ai embrassées en dehors de ma compagne et de ma fille.
Entre la maladie et la mégalomanie
Mais je me rappelle aussi encore de l’inquiétude, la première exprimée en près de trente ans d’amitié, de mon ami, vacciné contre le Covid depuis plusieurs mois, lorsqu’il m’a demandé au téléphone, il y a deux ou trois jours :
« Mais, Franck, tu vas te faire vacciner ? ». J’étais à côté de la gare du Nord. ( La Gare du Nord )J’ai essayé de le rassurer. J’ai répondu, je crois, en toute sincérité. Sans éluder.
Je lui ai répondu que ce que je faisais principalement, c’était essayer de gagner du temps. Que, le lendemain (c’était hier), j’allais revoir un de mes médecins et lui parler, entre-autre, de ce sujet de la vaccination anti-Covid. Car, même non-vacciné, je continue de recueillir autour de moi des avis. Je ne recherche pas le débat. Je ne me moque de personne. Je ne critique pas. Que l’on soit vacciné ou non vacciné. J’ai trop conscience, je crois, du fait, que l’être humain passe sa vie à osciller entre la maladie et la mégalomanie.C’était comme ça avant la pandémie du Covid. Et ce sera encore comme ça après elle.
Photo prise à Paris, ce 2 septembre 2021.
Bien-sûr, il y a des maladies et des mégalomanies plus graves que d’autres. Je préfère attraper un rhume que d’avoir un cancer. Je préfère la mégalomanie d’un humoriste sur scène ou dans un film à celle d’une personne armée économiquement, moralement, politiquement, administrativement et militairement et qui peut détruire sciemment et concrètement, une vie, une position, en quelques secondes. Par un ordre, une signature, un appel, un regard. Par calcul.
Une attitude irrationnelle
J’ai entendu parler de l’attitude irrationelle des personnes refusant ou hésitant à se faire vacciner contre le Covid. Comme si l’être humain était ou avait été, en tout point et en toute circonstance, un être rationnel ! Comme si l’action de faire confiance était rationnelle !
Il n’y a rien de rationnel dans le fait de désirer une personne plutôt qu’une autre et de pratiquement tout faire pour s’en rapprocher même si, finalement, cela nous dessert. Or, non seulement, cela arrive tous les jours. Mais, en plus, l’être humain est prêt à recommencer plusieurs fois les mêmes erreurs.
Il n’y a rien de rationnel dans le fait de faire confiance. On peut se détourner d’une personne intègre, attentive et fiable et préférer se jeter dans les bras de quelqu’un juste parce-que cette personne nous a fait « vibrer ».
Il n’y a rien de rationnel dans le fait d’acheter quelque chose- et cher- dont on n’a pas besoin. C’est pourtant grâce à ça que marche une bonne partie de notre économie et que s’enrichissent bien des industries et des actionnaires.
Il n’y a rien de rationnel dans le fait de voter pour tel représentant politique qui ne vaut pas mieux que tel autre qui nous « sort par les yeux ». Pourtant, nous le faisons et allons continuer de voter de la même façon en pensant bien faire. Au moins par devoir.
Les personnes qui parlent « d’irrationnel » sont elles-mêmes également irrationnelles sauf qu’elles ne s’en aperçoivent même pas. Ou s’en servent. Ce qui est pire !
Mais ce que j’écris n’a rien de scientifique. C’est peut-être une manifestation de plus de ma connerie, de mon égoïsme, de mon irresponsabilité et de ma mégalomanie. La prochaine étape, si je tarde trop, c’est, officiellement, le Covid, un service de réanimation. Et, de partir faire le plein à la station service de la mort.
La Mort
A un moment, cet été, je me suis dit qu’indirectement, au travers de ces désaccords à propos de cette obligation de la vaccination anti-Covid, il y avait un autre sujet qui était à tout prix évité et caché honteusement. Celui de l’euthanasie. Celui de pouvoir décider de la façon dont on peut et veut mourir. Et quand. Mais aussi, comment. Ce qui revient aussi à décider de la façon dont on veut vivre.
Je suis pour la vie. Donc, si je suis convaincu qu’un vaccin peut me faire vivre ou m’aider à vivre ou à vivre mieux, évidemment, je le prendrai. Aussi, je comprends le choix volontaire de celles et ceux qui ont décidé de se faire vacciner contre le Covid.
Mais si j’ai des doutes à propos de ces vaccins ? Qu’est-ce que je fais ? Je fais néanmoins comme les autres ? Parce-que les autres, le plus grand nombre, l’a fait ? Et si le plus grand nombre s’est trompé ou se trompe parce qu’il a peur ou a eu peur de mourir ?
Photo prise ce 1er septembre 2021 à Paris.
J’ai pourtant mes peurs. Ainsi que, sans doute, des peurs communes avec bien des personnes aujourd’hui vaccinées contre le Covid. Et, je ne me réjouis pas de voir passer des affiches de films ou de spectacles auxquels je ne peux pas me rendre car non-vacciné. Je ne me réjouis pas de ne pas pouvoir participer à certains événements sociaux.
On peut être très intelligent et avoir suffisamment peur de la mort au point de faire des erreurs d’appréciation et de jugement. C’est ce que je pense des journalistes de Charlie Hebdo et du Canard Enchaîné qui se moquent des anti-vaccins et les résument assez à des crétins et à des complotistes. Je crois aussi que leur peur de la mort est telle qu’ils la tournent en dérision par leurs caricatures et leur humour noir qui déplait à d’autres.
Si les terroristes qui ont si mal pris les caricatures de Charlie Hebdo avaient compris ça, que derrière bien des caricatures et de l’humour, il y a souvent de la peur. La peur de la mort, de la tristesse aussi et du désespoir- quasi prémonitoire- devant bien des agissements funestes de l’être humain. Si les terroristes avaient compris ça, il n’y aurait pas eu d’attentats dans les locaux de Charlie Hebdo. Qu’il n’y ait pas de malentendu :
Je suis triste de ces attentats intégristes dans les locaux de Charlie Hebdo et ailleurs. Au Bataclan, à l’Hyper-Cacher, à Nice….
Je fais cette allusion aux journaux Charlie Hebdo et au Canard Enchainé parce-que je suis un de leurs lecteurs réguliers depuis quelques années. Et que je « connais » leur avis sur les non-vaccinés contre le Covid.
Et, concernant les intégristes islamistes qui ont fait ces attentats en France et ailleurs, je m’illusionnerais sans doute si je les résumais à des personnes chez qui l’autodérision est absente, interdite ou impossible. Je ne sais pas comment est « fait » un terroriste. Surtout qu’il existe plusieurs sortes « raisons » ou motivations pour devenir terroriste. Peut-être sont elles assez proches, finalement, ces raisons et ces motivations, de celles qui peuvent pousser à devenir espion ou agent secret. Sauf que les critères de sélection des candidats sont différents ainsi que leur environnement, leurs buts et leurs missions.
Néanmoins, pour le peu que j’ai compris, une personne terroriste est aussi une personne qui rêve d’aventures meurtrières peu importe la raison, l’idéologie ou la cause. Que la « cause » soit officiellement une caricature ou le besoin de prendre une certaine revanche sur la vie par tous les moyens. Y compris par les armes, le meurtre, le viol, la torture….
Mais je me suis éloigné de mon marathon personnel.
Ce que j’espère
Ce que j’espère : c’est, à la fois, que la pandémie du Covid se désagrège le plus rapidement possible. Car, depuis dix huit mois, on s’est aperçu que les données de cette pandémie peuvent très vite changer en quelques semaines. D’ici un mois, voire avant, on aura une autre situation que la nôtre actuellement. Dans le pire ou dans le mieux.
Ce que j’espère, c’est de pouvoir tenir jusqu’à l’arrivée d’un vaccin anti-Covid dont les caractéristiques et les conditions de fabrication me convaincront suffisamment.
Mais, bien-sûr, d’ici une semaine ou deux, ou plus, je n’aurai peut-être plus la possibilité ou le choix d’étudier mes options comme je le fais maintenant.
Les bonnes nouvelles
Les bonnes nouvelles, c’est que la vie continue. Et qu’après ces divers confinements depuis dix huit mois, j’ai revu ces derniers jours des amis ( vaccinées et vacciné contre le Covid) avec lesquels j’ai pu prendre mon temps. Parce-que, dans un marathon, pour tenir, il faut bien-sûr avoir un cœur entraîné qui s’accorde avec le reste de notre corps en bonne santé. Mais il faut aussi que ce qui est dans la tête suive. Si le cuivre de nos pensées nous transmet uniquement des visions de vertiges et de ruines toute la course durant, notre marathon sera un confinement parmi tant d’autres.
Voici donc la deuxième partie de cette rencontre finalement plus proche du reportage que de l’interview. Mais pourquoi s’en priver alors que le tournage de La Chimère est aujourd’hui terminé ?
Le Corps parle.
Dans cette première vidéo, Steve nous parle de la préparation reçue par leur première pépinière d’acteurs avant le début du tournage. On peut apercevoir dans l’arrière champ, plusieurs des acteurs du court-métrage, ainsi que Tarik mais aussi Jamila Ouzahir, l’attachée de presse. Ainsi que la silhouette furtive de ma fille.
Ensuite, Steve nous donne le Synopsis de La Chimère. Il s’agit de son premier court-métrage en tant que réalisateur. Tarik a tenu la partition du scénario.
Tout a commencé le 3 septembre 2007.
Steve et Tarik nous parlent de leur première pépinière d’acteurs. De la prison des habitudes. De leurs liens avec leur ville et leur cité. De la nécessité de la discipline pour réussir. De la solitude. De l’apprentissage de nouveaux codes sociaux.
« Si ce n’est pas maintenant, ça sera jamais «
Nous poursuivons sur le thème de la prison mentale, de l’intériorité. Du déclic. Des effets d’un déménagement pour aller dans un quartier qui n’est pas le sien.
L’histoire de Roger.
Roger, le jumeau de Steve, nous parle avec Tarik de la transmission.
Bonus
Les clic-clic que l’on entend pendant nos discussions sont dûs à l’appareil photo que j’emploie. Toutes ces photos n’allaient pas me rester sur les bras.