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Bac Nord-un film de Cédric Jimenez

Bac Nord un film de Cédric Jimenez

 

 

Dans les bacs

 

Bac Nord, sorti cet Ă©tĂ©, marche plutĂŽt bien. Ce film français oĂč l’histoire se passe Ă  Marseille, plutĂŽt de nos jours, serait fasciste et raciste.

 

A Paris, oĂč je suis allĂ© le voir puisque je vis, suis nĂ© en rĂ©gion parisienne et y ai toujours vĂ©cu, je l’ai peut-ĂȘtre trĂšs trĂšs mal regardĂ©. Car je vais essayer de dĂ©montrer le contraire.

 

Je vais essayer dans cet article de démontrer que Bac Nord, pour moi, ce mercredi 29 septembre 2021, est ni fasciste, ni raciste.

 

Je suis allĂ© voir Bac Nord seulement vers la mi-septembre. Je ne pouvais pas aller le voir auparavant. Je n’avais pas de pass sanitaire. Et je n’étais pas pressĂ© de me faire de nouveau pousser dans le nez une tige de dĂ©pistage en vue d’effectuer un test antigĂ©nique dont le rĂ©sultat, se devait dans mon cas bien-sĂ»r d’ĂȘtre nĂ©gatif – puisqu’à ce jour je n’ai pas attrapĂ© le Covid depuis le dĂ©but officiel de la pandĂ©mie mi-mars 2020 en France- depuis moins de 72 heures. Finalement, avant ma premiĂšre injection de Moderna contre le Covid, on m’a imposĂ© un test antigĂ©nique prĂ©alable. Le test Ă©tant nĂ©gatif, j’en ai profitĂ© pour aller au cinĂ©ma voir quelques films ( dont Dune-un film de Denis Villeneuve). A partir de ce 15 octobre 2021, les tests antigĂ©niques deviendront payants. Mais Ă  cette date, je devrais ĂȘtre vaccinĂ© contre le Covid comme cela nous a Ă©té . »demandé » ( imposĂ© pour les soignants). Je fais cet apartĂ© afin de marquer un peu l’époque oĂč Bac Nord et d’autres longs mĂ©trages se sont faits connaĂźtre.

Les acteurs Karim Leklou et François Civil.

 

DĂšs sa sortie, Bac Nord faisait partie des films que j’avais envie d’aller voir. Pour le sujet de la Bac. Pour les acteurs, Karim Leklou et François Civil en tĂȘte. Des acteurs que j’ai vus et aimĂ©s voir dans plusieurs films, court mĂ©trage ou sĂ©rie (Marseille la nuit Le Monde est Ă  toi ; Le Chant du Loup ; Dix Pour cent ; Made in France  ; Voir du pays).

 

L’acteur Gilles Lellouche.

 

Concernant l’acteur et rĂ©alisateur Gilles Lellouche, le plus expĂ©rimentĂ© de ce trio d’acteurs comme dans le film Bac Nord du reste, mon avis est plus partagĂ©. Je lui reconnais des intentions de jeu et beaucoup de travail pour ses rĂŽles. Je lui reconnais une franchise et une sincĂ©ritĂ© (je double la mise) ainsi qu’un vĂ©ritable capital sympathie lorsqu’il s’exprime lors des interviews.  Mais, en tant qu’acteur, je le trouve assez souvent voisin de la caricature.

 

NĂ©anmoins, j’avais bien aimĂ© son film en tant que rĂ©alisateur : Le Grand bain. MĂȘme si. MĂȘme si. J’en avais dĂ©jĂ  assez qu’on surligne la prĂ©sence de Philippe Katerine, un acteur et chanteur dont j’aime le jeu et la folie. Mais que l’on prĂ©sente un peu trop dĂ©sormais comme le tube de l’étĂ©. Un tube qui dure depuis quelques annĂ©es maintenant. La sensibilitĂ© de Philippe Katerine. La personnalitĂ© borderline de Philippe Katerine. Je goĂ»te bien sĂ»r ces atouts de Katerine. C’est leur encensement rĂ©pĂ©tĂ© qui m’ennuie. 

 

 

Bac Nord/ Les MisĂ©rables : Visions d’opposition ou visions complĂ©mentaires ?

 

Parlons maintenant un petit peu plus de Bac Nord aprĂšs avoir jalousĂ© le succĂšs de Philippe Katerine.

La premiĂšre question que je me suis posĂ© lorsque j’ai commencĂ© Ă  voir des affiches du film a Ă©tĂ© :

Bac Nord est-il l’équivalent ou le complĂ©ment du film Les misĂ©rables 2Ăšme partie , prix de la mise en scĂšne Ă  Cannes en 2018 (ou 2019 ?) 

 

Avant d’aller trouver Bac Nord  dans une salle de cinĂ©ma,  au vu des tout petits Ă©chos qui me sont parvenus, j’ai eu l’impression que ces deux films s’adressaient Ă  deux publics diffĂ©rents. Alors que l’on aurait pu penser que beaucoup les rapproche. Dans les deux films, les « hĂ©ros Â» sont des policiers de la Bac. Et, ils forgent un trio. On pourrait se dire que les policiers de la Bac marchent toujours par trois. Depuis le dĂ©but du procĂšs des attentats du 13 novembre 2015, j’ai appris en lisant quelques articles que le commissaire de la Bac Ă  ĂȘtre le premier Ă  intervenir au Bataclan, de sa propre initiative, avait agi uniquement avec son « chauffeur Â». Un chauffeur policier et armĂ© Ă©galement. Donc, ils Ă©taient deux. Mais cette histoire de nombre de policiers au sein des unitĂ©s de la Bac n’est pas prioritaire pour parler de Bac Nord. Sauf pour dire autrement que l’univers de la police fait partie des univers qui suscitent mon attention.

 

 

A ce jour, je n’ai pas rencontrĂ© ou pu discuter avec quelqu’un qui a vu les deux films : Les MisĂ©rables de Ladj Ly et Bac Nord de CĂ©dric Jimenez. Qu’est-ce qui les oppose dans les grandes lignes ?

 

Pour moi, Les MisĂ©rables est un film bien plus renseignĂ© socialement et plus subtil que Bac Nord. Et mieux filmĂ©. C’est facile Ă  dire aprĂšs le prix de la mise en scĂšne qu’a obtenu Les MisĂ©rables au festival de Cannes de 2019.

 

Dans Bac Nord, si l’on voit bien que les trois policiers donnent tout Ă  leur mĂ©tier – comme dans Les MisĂ©rables–  et qu’ils « l’aiment Â» et croient Ă  leur utilitĂ©, on est aussi davantage avec des cow-boys. Dans ce que cela peut aussi avoir de plus grossier ; on est presque dans Starsky et Hutch. A la diffĂ©rence que, dans Bac Nord, le personnage de Huggy les bons tuyaux est interprĂ©tĂ© par une sĂ©duisante jeune beurette ou arabe qui aime beaucoup fumer son petit shit. Et qu’il y a dans le film le croquis d’une attirance du flic de la Bac (jouĂ© par François Civil qui s’y connaĂźt aussi trĂšs bien en sĂ©duction : le revoir dans Dix pour cent ou dans Le Chant du Loup pour bien le comprendre) pour elle.

Une attirance faite de croissance Ă©rotique mais aussi de volontĂ© de protection pour sa jeune indic. On n’avait pas cette attirance sexuelle entre David Starsky et Michael Hutch pour Huggy…

Hormis cela, dans Bac Nord, la jeune indic semble avoir trĂšs peu de perspectives comparativement Ă  tous les risques qu’elle prend. Et, son shit, qu’elle obtient contre les informations qu’elle donne, en risquant sa vie mais aussi sa rĂ©putation, on a l’impression qu’elle passe son temps Ă  le fumer en solo. Donc, c’est un peu difficile de comprendre comme elle peut ĂȘtre aussi souriante, sĂ©duisante et maline aussi pour, finalement, apparaĂźtre aussi seule et sans autre projet d’avenir que de rester dans les parages de celles et ceux qu’elle trahit. A fumer son shit. Mais, aprĂšs tout, je n’y connais rien Ă  la psychologie ou la temporalitĂ© des indics. Et trĂšs certainement qu’il existe toutes sortes de profils parmi les indics. Peut-ĂȘtre presqu’ autant de profils qu’il n’existe d’indics. Y compris les plus dĂ©routants.

 

 

Stigmatiser Marseille ?

 

Pour moi, il n’y a pas de stigmatisation particuliĂšre Ă  situer l’histoire Ă  Marseille dans Bac Nord. D’abord, parce-que, mĂȘme si cela m’a pris du temps, j’aime Marseille pour le peu que j’en connais. ( Marseille-Toulon-La Ciotat, octobre 2019 ) Ensuite, parce-que, par certains aspects il est des endroits populaires de Marseille qui me rappellent soit la ville oĂč j’habite depuis quelques annĂ©es, Argenteuil, soit BarbĂšs ou mĂȘme Nanterre oĂč je suis nĂ© et ai grandi. Ensuite, ce qui peut se raconter de certains quartiers de Marseille peut tout aussi bien se transposer ailleurs. Si un titre comme Je danse le Mia du groupe I AM m’avait autant parlĂ©, alors que le groupe de Rap I AM est de Marseille, c’est parce-que j’avais connu et voyais trĂšs bien de quoi cette chanson parlait alors que je vivais en rĂ©gion parisienne. Et le succĂšs de ce titre Ă©tait bien-sĂ»r venu du fait que d’autres gens, dans d’autres citĂ©s et dans d’autres banlieues de France s’Ă©taient reconnus dans ce que cette chanson racontait. Pour moi, cela peut ĂȘtre pareil avec le film Bac NordCela peut apparaĂźtre trĂšs rĂ©trograde de citer un titre aussi ancien du groupe I AM mais le personnage de policier jouĂ© par Gilles Lellouche a certainement connu ce titre. 

 

Donc, pour moi, Bac Nord n’est pas un film de plus qui caricature la ville de Marseille. Ce n’est pas non plus un film qui porterait une opposition Nord/Sud. Le sud Ă©tant la ville de Marseille. Et, le nord Ă©tant Paris ou des villes au delĂ  de Paris supposĂ©es ĂȘtre plus prĂ©sentables et plus prestigieuses. Pour moi, Bac Nord ne regarde pas Marseille de haut. Mais je ne suis pas marseillais. Peut-ĂȘtre le prendrais-je autrement si j’étais marseillais.

Par contre, pour reparler de « l’opposition » Paris/Marseille ( une opposition que, pour ma part, je ne revendique pas), lorsqu’Ă  la fin du film, les policiers rĂ©alisent un gros coup et qu’ils fĂȘtent leur victoire, j’ai eu l’impression de voir, plutĂŽt que des policiers, des joueurs de football qui Ă©taient contents d’avoir gagnĂ© un match contre une grosse Ă©quipe. Que cette Ă©quipe soit le PSG ou une autre.

 

Garde-fou « ethnique Â»

 

Arrivons-en Ă  ce qui serait raciste et fasciste dans le film. Ou dans ce qui a pu ĂȘtre considĂ©rĂ© comme raciste et fasciste dans le film.

Dans Les MisĂ©rables, le trio de policiers compte un noir, le personnage de Gwada. Celui par lequel la bavure au flash-ball arrive suite Ă  trop de montĂ©e de pression. Alors que Gwada, auparavant, on l’a vu, c’est plutĂŽt un homme sympathique au sein du trio. Ce n’est pas le plus Ă©nervĂ©. C’est plutĂŽt un modĂ©rateur. Dans Les MisĂ©rables, que ce soit donc voulu par le rĂ©alisateur Ladj Ly, ou non, il existe un « garde-fou Â» ethnique au sein du trio de la Bac.

Il existe mĂȘme une animositĂ© « intĂ©ressante Â» entre le personnage de Gwada et celui du maire jouĂ© par Steve Tientcheu rencontrĂ© le mois dernier. ( Le cinema-A ciel ouvert avec Steve Tientcheu et Tarik Laghdiri). 

 

A droite, l’actrice AdĂšle Exarchopoulos, policiĂšre Ă©galement dans le film, qui joue la compagne de Karim Leklou. A gauche, François Civil et Karim Leklou ( debout). Au centre, l’acteur Gilles Lellouche.

 

Dans Bac Nord, pas d’homme ou de femme noire au sein du trio des policiers de la Bac ? Et alors ? Bien-sĂ»r, j’aurais acceptĂ© une touche de diversitĂ© supplĂ©mentaire au sein de ce trio. J’aurais bien aimĂ© voir ce que cela aurait pu donner comme adversitĂ© si le trio de policiers de Bac Nord avait Ă©tĂ© constituĂ© de trois noirs ? D’un asiatique, d’une femme arabe, d’un noir ? De deux arabes et un noir ? Etc


 

Mais, pour moi, cette absence de diversitĂ© ou d’originalitĂ© Ă©thnique ne fait pas de Bac Nord un film raciste et fasciste. MĂȘme si, le trio des policiers de Bac Nord Ă©tant majoritairement blanc, exception faite de Karim Leklou mais dont la couleur de peau a nĂ©anmoins la particularitĂ© d’ĂȘtre plus claire que foncĂ©e. Mon propos, ici, est-il raciste ? On pourra le penser. On le pensera. Ce sera peut-ĂȘtre en partie vrai. Pourtant, ici, ma vĂ©ritable intention est surtout de redire que, trĂšs souvent, trop souvent, le cinĂ©ma français prĂ©fĂšre faire l’impasse sur la «  couleur Â». Et, ce faisant, certaines nuances, dans les situations passent Ă  la trappe. Ainsi qu’un certain rĂ©alisme. On a donc compris que, si pour moi, Bac Nord n’est pas un film raciste et fasciste, je prĂ©fĂšre Ă©videmment la distribution des rĂŽles dans Les misĂ©rables.

 

Dans Bac Nord, l’opposition entre « caĂŻds Â» des citĂ©s et la police ressemble donc, par dĂ©faut ou par maladresse, Ă  une Ă©niĂšme opposition entre les basanĂ©s d’un cĂŽtĂ©. Et les blancs de l’autre. MalgrĂ© la prĂ©sence de Karim Leklou, ici minoritaire parmi les policiers, pour reprĂ©senter la diversitĂ©.

Mais j’accepte ce parti pris ou cette « nĂ©gligence Â». Et puis, l’alternance Ă  ce parti pris ou Ă  cette « nĂ©gligence », peut aussi ĂȘtre de passer soi-mĂȘme Ă  l’Ă©criture de scĂ©nario, Ă  la rĂ©alisation ou au jeu d’acteur dans le but de montrer autre chose. 

 

La France, ce n’est pas du tout ça : c’est impossible.

 

Reste, sans doute, cette description de certaines citĂ©s, d’une, en particulier, ou de plusieurs dans le film ( j’ai oubliĂ© ) oĂč les policiers ne peuvent plus entrer dĂ©sormais. Ce qui fait enrager le « chef Â» de l’équipĂ©e de la Bac jouĂ© par Gilles Lellouche qui compte vingt ans d’expĂ©rience de terrain. Et qui est donc la mĂ©moire vivante de ce terrain perdu par la police au profit de la dĂ©linquance.  Sous un angle Ă©cologique, on pourrait comparer cette perte de terrain par la police ou la RĂ©publique, Ă  des lacs qui se sont non seulement assĂ©chĂ©s mais aussi lourdement polluĂ©s au fil des annĂ©es. Cette vision lĂ  est-elle raciste et fasciste ? La perte du terrain ou du territoire dans certaines citĂ©s par la police. Comme la mĂ©taphore des lacs assĂ©chĂ©s et lourdement polluĂ©s avec le temps.

 

Pour certaines personnes, il est Ă©vident que  cette vision et cette mĂ©taphore est raciste et fasciste. Car, pour ces personnes, la France, ce n’est pas du tout ça. C’est impossible. Donc, montrer ça dans Bac Nord oĂč, d’un cĂŽtĂ©, il y aurait les policiers droits qui se mouillent. Et de l’autre, des dĂ©linquants qui les toisent d’autant plus qu’ils se sentent intouchables et chez eux dans leur citĂ©, ce serait fasciste et raciste. Surtout Ă  voir que les dĂ©linquants en question sont « bien-sĂ»r Â» noirs et arabes. Aucun blond ou rouquin aux yeux bleus ou verts parmi eux.

 

Bac Nord n’est pas un atoll de finesse

 

Pourquoi, alors, je l’accepte aussi « bien Â» ou aussi facilement d’un film comme Bac Nord ? Peut-ĂȘtre parce-que je ne sens pas d’intention raciste dans le film du rĂ©alisateur. J’ai peut-ĂȘtre tort. Le film Bac Nord n’est pas un atoll de finesse, c’est vrai. Toutefois, lorsque je le regarde, je ne gĂ©nĂ©ralise pas ce que montre Bac Nord. Pour moi, que ce soit Ă  Marseille ou ailleurs, toutes les citĂ©s et toutes les banlieues ne ressemblent pas Ă  ce que montre le film. Pour moi, tout Marseille ne se trouve pas dans Bac Nord.

 

 Mais on peut nĂ©anmoins montrer des noirs et des arabes qui sont du « mauvais Â» cĂŽtĂ©. MĂȘme s’il est vrai qu’il existe aussi des blancs et des asiatiques qui sont du « mauvais Â» cĂŽtĂ© et que l’on ne montre pas dans le film. Ou autrement. PlutĂŽt dans le versant politique. Par le coup de « pute Â» que vont connaĂźtre « nos Â» cow-boys de la Bac plus tard.

 

Ensuite, si on arrive Ă  plus ou moins passer le cap de l’éventuel dĂ©lit de faciĂšs des « mauvais Â» dans Bac Nord, il nous reste Ă  faire face Ă  certains de ces endroits oĂč la police n’entre pas, n’entre plus, ou, de moins en moins. Et, lĂ , j’ai l’impression que pour pouvoir admettre un peu ce point lĂ , plutĂŽt que d’imagination et d’intellectualisation, il est peut-ĂȘtre nĂ©cessaire de faire appel, un peu, Ă  la « pratique Â» de certains souvenirs ou de certaines expĂ©riences directes ou indirectes.

 

 

La pratique de certains souvenirs

 

Je n’ai pas de pratique ou d’expĂ©rience dans le grand banditisme ou dans le trafic de stupĂ©fiants ou autres. Mon casier judiciaire est vierge. Je n’ai ni le vice, ni l’instinct, ni l’intelligence, ni la nĂ©cessitĂ© ou la furie de celles et ceux qui peuvent participer Ă  des braquages, Ă  des trafics ou Ă  certaines actions meurtriĂšres et barbares. Il y a quelques annĂ©es, une de mes collĂšgues, une jeune femme sĂ©duisante, sĂ©ductrice, familiĂšre avec les codes de certains quartiers du Val FourrĂ© Ă  Mantes la Jolie m’avait appris qu’avec mon « Français soutenu Â», dans certaines situations, j’aurais des problĂšmes. Je l’avais crue sur parole, moi, pourtant nĂ© en banlieue parisienne et qui avais grandi dans une citĂ© HLM. Ensuite, elle m’avait racontĂ© comment il lui Ă©tait arrivĂ© de tenir tĂȘte Ă  certains hommes qui lui avaient mal parlĂ©. Et de s’en sortir. LĂ , aussi, je l’avais crue sur parole. Je n’ai aucun doute quant au fait qu’une femme puisse ou sache, dans certaines circonstances, si elle connaĂźt certains codes de langage et de comportement, mieux s’en sortir en cas d’embrouille qu’un homme poli et propre sur lui, combien mĂȘme, voire, surtout s’il a une stature physique qui, a priori, devrait lui Ă©viter les ennuis. Et ce Savoir-lĂ  n’est pas exposĂ© dans les Ă©coles ou dans les vitrines des magasins. Ni dans les musĂ©es. Pas mĂȘme dans les mĂ©diathĂšques ou les salles de cinĂ©ma. Encore moins en suivant des cours par correspondance. C’est une histoire de pratique, de modĂšle mais aussi d’instinct, d’instant. Une seconde aprĂšs, c’est trop tard. Une seconde avant, c’est trop tĂŽt. Pour rĂ©pondre. Ou pour donner le regard qu’il faut avec l’intonation convaincante ou dĂ©stabilisante qui va faire que l’on Ă©chappe au couteau, au coup de boule, au passage Ă  niveau ou que l’on va ĂȘtre acceptĂ© ou tolĂ©rĂ©.

 

 

Ceci Ă©tant dit,  je me rappelle du « petit Â» Enzo, dans mon collĂšge Evariste Galois, Ă  Nanterre. Lorsque, devant tout le monde, dans la cour, des policiers Ă©taient venus le chercher. Il s’était laissĂ© faire en se tenant droit comme un « bonhomme Â» que cela n’effraie pas. Enzo devait avoir 15 ans voire moins. Je le « connaissais Â» de vue depuis quelques annĂ©es. Il m’était arrivĂ© de discuter avec lui. Je n’avais jamais eu de problĂšme avec lui. Nos quelques Ă©changes avaient Ă©tĂ© « sympas Â». Il faisait partie, avec d’autres, que je connaissais Ă©galement, de la citĂ© de la rue Greuse. Une citĂ© pas trĂšs Ă©loignĂ©e de la mienne qui avait une assez mauvaise rĂ©putation. Qu’avait-il fait pour ĂȘtre cueilli au collĂšge ? Aucune idĂ©e. C’est la derniĂšre fois que je me souviens l’avoir vu. J’avais quel Ăąge ? 14 ans ou moins.

 

Je me rappelle il y a plus de vingt ans avoir appris un jour qu’un de mes anciens collĂšgues de travail avait un Beretta. Par qui l’avais-je appris ? Par sa copine d’alors, Ă©galement une de mes collĂšgues. C’était Ă  Pontoise.

 

 

Je me souviens de ce copain, natif d’Argenteuil, souvent sur le qui-vive au point qu’il me fait penser Ă  Joe Dalton, qui m’a dit un jour que se sachant trĂšs en colĂšre contre je ne sais qui, il avait prĂ©fĂ©rĂ©, avant de faire une bĂȘtise, scier et dĂ©molir les armes Ă  feu qu’il possĂ©dait. EtonnĂ©, je lui avais alors demandĂ© comment il avait fait pour obtenir ces armes ? Ce copain m’avait alors regardĂ© comme si j’étais une andouille ou que je dĂ©barquais d’une autre planĂšte. Et ce regard signifiait sans ambiguĂŻtĂ© mais aussi sans explications qu’il n’y avait rien de plus  facile que de se procurer des armes Ă  feu. C’était il y a environ cinq ans.

 

Je me rappelle du pĂšre, policier, d’une des camarades de classe de ma fille, Ă  la maternelle. Cet homme aime son travail. Et, ayant Ă©galement grandi Ă  Nanterre comme moi, mais dans une autre citĂ©, il m’avait affirmĂ© que cela s’était « dĂ©gradĂ© Â». Cet homme discutait de temps Ă  autre avec un autre papa, Ă©galement policier devant l’école en attendant la sortie de son enfant. Ce policier, devant moi, avait un jour racontĂ©, en souriant, ce rituel qui consistait,  lorsqu’il entrait dans une citĂ© avec ses collĂšgues, Ă  longer le mur des immeubles. Afin de ne pas se recevoir un rĂ©frigĂ©rateur. C’était, aussi, il y a environ cinq ans. Je ne sais pas de quelle citĂ© il parlait ni dans quelle ville. Je n’avais pas pensĂ© Ă  demander. A ce jour, en entrant dans une citĂ©, je n’ai pas longĂ© le mur des immeubles pour Ă©viter de me prendre un rĂ©frigĂ©rateur ou autre objet sur la tĂȘte. Mais, avant cette anecdote, j’avais ouĂŻ dire que cela pouvait arriver. Mais pas lĂ  oĂč j’habitais.

 

Je n’ai pas oubliĂ© non plus que le trĂšs bon kinĂ© que nous avons un temps consultĂ© pour notre fille nous a appris un jour que les va et vient de sa clientĂšle, de toutes origines tant sociales que culturelles et religieuses, dĂ©rangeait le trafic de certaines jeunes du coin. Et, ils le lui avaient fait savoir.

 

Je n’ai pas oubliĂ© non plus que la mĂšre d’une des bonnes copines de ma fille m’a dit un jour que sur le trajet de l’école, pas trĂšs loin, se trouvait un point de rencontre officieux pour trafic de stupĂ©fiants. DĂšs lors, certains jeunes que j’aperçois rĂ©guliĂšrement, en groupe, s’ils ne sont pas menaçants pour les enfants et les parents dont je fais partie,  et ne font que discuter entre eux, m’apparaissent aussi, comme Ă©tant lĂ  soit pour protĂ©ger un territoire. Soit pour « guetter Â». Bien-sĂ»r, nous ne sommes pas dans Bac Nord oĂč, lĂ , le sujet est poussĂ© Ă  son extrĂȘme. Mais je crois qu’il peut ĂȘtre concevable que dans certains endroits, dĂ©sertĂ©s par les institutions publiques, ou soit pace-que certains modĂšles de vie aient Ă©tĂ© choisis ou privilĂ©giĂ©s, par mimĂ©tisme ou par conviction, qu’il se soit dĂ©veloppĂ© des situations Ă©quivalentes Ă  celles que l’on voit dans le film.

 

Je me rappelle aussi qu’une Argenteuillaise m’avait appris que le premier jour du Ramadan, un conflit avait eu lieu dans un quartier de notre ville et que cela s’Ă©tait terminĂ© par un mort par balles. Ces « anecdotes », je les considĂšre comme des Ă©vidences. Elles horrifieront peut-ĂȘtre certaines personnes. Elles en feront sourire d’autres qui vous diront : « Et, encore, ça, ce n’est pas grand chose…. ». Et, lĂ , aussi, je croirai ces derniĂšres personnes sur parole sans pour autant raser les murs. Sauf que en certains endroits, Ă  certaines heures, si je suis informĂ© par quiconque du « coin » qu’il faut ĂȘtre prudent ou Ă©viter de passer Ă  tel endroit, je prĂ©fĂšrerai me montrer prudent ou Ă©viterai de passer Ă  tel endroit. Pour moi, ce n’est pas ĂȘtre raciste et fasciste de penser comme ça. Comme, pour moi, ce n’est pas ĂȘtre soumis et crĂ©tin, lors d’un contrĂŽle de police, de rester aussi calme et poli que possible. C’est plutĂŽt s’adapter Ă  mon environnement et/ou Ă  mon interlocuteur. 

 

Lorsqu’un reporter tel que Philippe Pujol, Marseillais, Prix Albert Londres pour un de ses ouvrages, Ă©crit La fabrique du monstre : 10 ans d’immersion dans les quartiers nord de Marseille, la zone la plus pauvre d’Europe en 2018, s’il pointe, Ă©videmment, les responsabilitĂ©s politiques et sociales, mais aussi intellectuelles, pour expliquer et critiquer le dĂ©labrement prononcĂ© de certains quartiers de Marseille, il n’en dĂ©crit pas moins certains endroits oĂč l’accĂšs n’est autorisĂ© qu’à des personnes sĂ©lectionnĂ©es. Des personnes du quartier. Des personnes de confiance. Profil- des personnes de confiance- qui est loin de correspondre Ă  des policiers de la Bac.

Dans cet ouvrage, Philippe Pujol indique bien que dans ces quartiers nords de Marseille, il reste des personnes étrangÚres au banditisme comme aux trafics.

 

De mĂȘme que lors des attentats du 13 novembre 2015, c’est une juge belge qui a expliquĂ© il y a quelques jours au tribunal que si plusieurs des terroristes islamistes se connaissaient depuis longtemps et avaient vĂ©cu Ă  Moolenbeek, que, par ailleurs, c’était dans certains quartiers, minoritaires, de Moolenbeck que s’était dĂ©veloppĂ© l’activitĂ© terroriste islamiste de ces derniĂšres annĂ©es. Mais, qu’autrement, Moolenbeek Ă©tait aussi une commune trĂšs agrĂ©able oĂč la plupart des habitants n’avaient rien Ă  voir avec le terrorisme et l’islamisme.

 

 

Un mĂ©tier de conviction :

Ce qui passe peut-ĂȘtre mal avec le film Bac Nord, c’est qu’il magnifie des policiers. Et que beaucoup de monde entretient une certaine ambivalence faite Ă  la fois de mĂ©fiance/crainte/haine/ admiration envers la police et celles et ceux qui la reprĂ©sente. Ambivalence qui avait Ă©tĂ© dĂ©crite dans les mĂ©dia oĂč, lors de la pĂ©riode des attentats islamistes, les policiers Ă©taient devenus trĂšs populaires. Pour, ensuite, Ă  nouveau, ĂȘtre perçus de travers. 

Je ne discute pas les raisons, justifiĂ©es ou injustifiĂ©es, de cette ambivalence. Cette ambivalence envers la police peut, finalement, ĂȘtre la jumelle de ce racisme envers certaines catĂ©gories de personnes :

 

On peut avoir des raisons personnelles et concrĂštes qui expliquent que l’on en veut Ă  telle catĂ©gorie de personnes. Parce qu’elles nous ont fait du mal, Ă  nous ou Ă  des proches. Mais on peut aussi trĂšs bien en vouloir Ă  certaines catĂ©gories de personnes et de professions sans avoir eu de mauvaise expĂ©rience rĂ©elle avec elles. On ne fait alors que « rĂ©pĂ©ter Â» ce qui se dit dans notre environnement et dans notre entourage depuis des annĂ©es ou des gĂ©nĂ©rations. Sans prendre la peine de peser le pour et le contre. Puisque l’on fait corps avec celles et ceux qui font partie de notre environnement et de notre entourage. Et que l’on s’en remet Ă  eux tous les jours. Se faire sa propre expĂ©rience demande une certaine capacitĂ© d’initiative. Mais aussi de pouvoir accepter de faire et vivre d’abord seul (e ) certaines expĂ©riences contradictoires. Certaines personnes n’ont ni cette volontĂ© ni ce courage. 

 

MalgrĂ© cette ambivalence envers la police ou malgrĂ© l’aversion assumĂ©e que certaines personnes peuvent avoir envers elle, en regardant Bac Nord, je me suis demandĂ© comment font ces femmes et ces hommes policiers pour avoir envie de faire ce mĂ©tier. Ou, plutĂŽt, pour continuer d’avoir envie de le faire. Que ces femmes et ces hommes travaillent pour la Bac ou non. Car le film rappelle bien aussi qu’ĂȘtre policiĂšre ou policier, c’est exercer un mĂ©tier de conviction :

 

Il faut ĂȘtre convaincu de l’utilitĂ© de ce que l’on fait. Et de ce que l’on est. Ce qui peut ĂȘtre dĂ©jĂ  trĂšs difficile au vu des risques mais aussi, surtout peut-ĂȘtre, des dĂ©sillusions que font vivre- de façon rĂ©pĂ©tĂ©e- ce mĂ©tier. Et, en plus, il faut pouvoir apporter des preuves indiscutables que le travail effectuĂ© a Ă©tĂ© bien effectuĂ©. Et, tout cela, sans s’enrayer soi-mĂȘme. Sans se vomir soi-mĂȘme.

C’est montrĂ© dans le film : A part le personnage jouĂ© par Karim Leklou qui a pour lui la trĂšs large compensation d’avoir une femme aussi attractive, honorable et honorante que l’actrice AdĂšle Exarchopoulos, les deux autres policiers jouĂ©s par Gilles Lellouche et François Civil n’ont pas de vie personnelle valide ou valable. Donc, leur mĂ©tier leur fait payer un trĂšs lourd tribut. Et, dans ces conditions, je m’étonne que des femmes et des hommes tiennent encore Ă  vouloir devenir policiĂšres et policiers. Tout en essayant, aussi, de concilier une vie de couple et de famille.

Or, pourtant, il y en a. Bien-sĂ»r, je pourrais faire la mĂȘme remarque pour des personnels soignants. Mais le mĂ©tier de policier, de par ses armes, et la maniĂšre dont il confronte directement des femmes et des hommes Ă  d’autres femmes et hommes me semble porteur de bien des Ă©checs qu’aucun uniforme,  grade ou ultimatum ne peut contrer.

 

L’acteur Gilles Lellouche de face. De dos, l’acteur François Civil.

 

Casseur de rĂȘve exotique :

 

 

Pour ces quelques raisons, pour moi, Bac Nord n’est pas un film fasciste et raciste. Mais on peut lui reprocher, oui, d’ĂȘtre assez caricatural sur certains aspects.

NĂ©anmoins peut-ĂȘtre que ce qui lui est fondamentalement reprochĂ©, c’est de casser le rĂȘve exotique marseillais avec l’accent, la mer, la sensualitĂ© et le soleil. Pour, au contraire, envoyer dans les yeux du spectateur du sable et bien des Ă©cueils. Comme si, au plein milieu d’une comĂ©die qui se dĂ©roule bien, on se mettait d’un seul coup Ă  reparler de la pandĂ©mie du Covid ou du rĂ©chauffement climatique. Comme si, Ă  parler de la Guadeloupe, au lieu de parler de plages, cocotier, zouk, ti-punch, sexe et Francky Vincent, on en arrivait Ă  reparler de l’esclavage, du Covid, de l’obĂ©sitĂ©, du Sida, de chĂŽmage, de maltraitances conjugales, de chlordĂ©cone, d’alcoolisme et de diabĂšte. Ça casse un peu l’ambiance.

 

 

Franck Unimon, ce mercredi 29 septembre 2021.

 

 

 

 

 

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Vivre au temps du Covid avec Eric Zemmour

Paris, 6 Ăšme arrondissement, ce 23 septembre 2021. PrĂšs de l’Ă©glise St Sulpice.

 

Vivre au temps du Covid avec Eric Zemmour

 

Si je me souviens bien, c’est au dĂ©but de La Vie devant soi, de Romain Gary, que le jeune Momo demande :

« C’est possible de vivre sans amour ? Â».  Le vieil Arabe Ă  qui il Ă©choit de rĂ©pondre, aprĂšs une sorte de lutte intĂ©rieure, cĂšde. Et lui « donne Â» la vĂ©ritĂ©. « Oui, c’est possible
. Â». Alors, Romain Gary nous dĂ©crit un vieil homme qui tire la tronche. Et c’est moche Ă  suivre. Car si le jeune Momo a encore « toute la vie Â» devant lui, en posant cette question Ă  cet homme, celui-ci, en rĂ©pondant, a Ă©tĂ© contraint de voir en face que l’intĂ©gralitĂ© de sa vie- et de son Ɠuvre- avait Ă©tĂ© ratĂ©e.

 

C’est en lisant, ado, ou jeune adulte, ce livre de Gary que j’avais appris que l’on pouvait lire sans amour. Pardon : que l’on pouvait vivre sans amour. Vingt ou trente ans aprĂšs avoir lu deux ou trois Ɠuvres de Romain Gary, je sais qu’elles font partie de ces lectures qui m’ont fait et me font vivre.  Aujourd’hui encore, chaque fois que je « croise Â» le nom de Gary, directement ou indirectement au travers de Jean Seberg, pour moi, le temps s’arrĂȘte quelques instants.

 

Nous connaissons des auteurs, des penseurs, des personnalités, des oeuvres ou des artistes, connus ou inconnus, controversés ou encensés, qui nous animent de cette façon. Qui nous rendent vivants.

 

Je suis Ă©videmment bien incapable de savoir ce qu’il restera de ce que nous vivons et de ce que je vis, aujourd’hui. NĂ©anmoins, ce dimanche 26 septembre 2021, je me dis que si nous pouvons vivre sans amour, alors, nous pouvons sĂ»rement Ă©galement vivre sans Eric Zemmour.

 

Or, depuis quelques semaines, peut-ĂȘtre depuis plusieurs mois, « beaucoup Â» de monde veut « son Â» Zemmour. BientĂŽt, il sortira peut-ĂȘtre un ours en peluche Zemmour. Un pendentif Zemmour. Un album de Rap Zemmour. Une limonade Zemmour. Un peignoir et un slip de bain Zemmour. Une voiture Ă©lectrique Zemmour.

Zemmour  et « ses Â» 6 ou 7 pour cents d’intention de vote s’il se prĂ©sente aux Ă©lections prĂ©sidentielles de 2022. Zemmour Ă  la tĂ©lĂ© en plein dĂ©bat avec l’animateur, producteur, Ă©crivain, artiste Laurent Ruquier, son ex-employeur, et la journaliste LĂ©a SalamĂ©. LĂ©a SalamĂ© qui est un peu le pendant d’Anne Sinclair dans les annĂ©es 80-90 avant « l’échec Â» DSK.

Zemmour immergĂ© dans l’eau salĂ©e dans un collĂ©-serrĂ© avec celle qui serait sa proche conseillĂšre. Zemmour et sa crĂšme fouettĂ©e. Zemmour Ă  Koh-Lantah. Zemmour Ă  The Voice. Zemmour dans Le Bonheur est dans le prĂ©. Zemmour Ă  Fort Boyard. Zemmour dans le prochain James Bond (c’est lui qui va remplacer Daniel Craig). Zemmour dans le prochain Matrix (tout venait de lui).

Zemmour dĂ©fendu par son « ami Â» journaliste Pascal Praud, un homme qui regrette les  annĂ©es 70-80, mais seulement de la France. Les annĂ©es des « vraies valeurs ». Pas celles des annĂ©es 70-80 du groupe Joy Division ou de Bob Marley et les Wailers.

Zemmour dans son dĂ©bat tĂ©lĂ©visĂ© avec MĂ©lenchon, meneur du parti La France Insoumise. Zemmour qui, lors de son dĂ©bat avec Laurent Ruquier affirme :

« 70 pour cent des Français pensent comme moi ! Â». 70% !

 

On verra dans vingt ou trente ans – si nous sommes encore lĂ , si nous n’avons pas Ă©tĂ© remplacĂ©s– ce qu’auront donnĂ©, ce que seront devenus « ces Â» 70% qui penseraient comme lui. Au point que Zemmour estime avoir « annexĂ© Â» les pensĂ©es de pratiquement les trois quarts des Français. Parce-que, penser en permanence « comme Â» quelqu’un d’autre, c’est une Ă©preuve. Et puis, lui qui voit la France comme un pays envahi par les Ă©trangers dĂ©linquants, dĂ©viants, mal nommĂ©s et menaçants, il devrait penser Ă  faire profil bas.

Si les « vrais Â» Français sont devenus minoritaires dans ce pays.

 

Mais si les pensĂ©es de Zemmour clivent, rĂ©confortent ou agressent, je le vois aussi beaucoup comme un commerçant. Mr Zemmour est le commerçant de ses propres pensĂ©es. Lesquelles sont ces produits qu’il a rĂ©ussi Ă  placer sur les Ă©talages mĂ©diatiques. Car il a su et pu trouver dans ce « petit » monde mĂ©diatique des personnes qui l’ont trouvĂ© suffisamment sympathique et utile pour l’aider Ă  s’installer. L’encourager. Se fortifier. Lui, qui, au dĂ©part, Ă©tait un « migrant Â» mĂ©diatique parmi d’autres et qui a ainsi pu obtenir son visa provisoire. Puis son titre de rĂ©sident permanent ou sa nationalitĂ© quasiment indestructible qui lui permet dĂ©sormais de circuler plutĂŽt facilement dans les allĂ©es des chaines de tĂ©lĂ©vision.  Car Zemmour n’est pas nĂ© sur un plateau de tĂ©lĂ©. Assez peu de monde naĂźt dans un service de maternitĂ© qui appartiendrait Ă  une chaine de tĂ©lĂ©vision. Autrement, cela fait longtemps que nous aurions eus des clichĂ©s de la naissance du petit Zemmour Ă  la maternitĂ©.

 

Ce petit monde mĂ©diatique, que nous sommes une majoritĂ© de spectateurs – et d’exclus- Ă  regarder a ses particularitĂ©s. Comme, d’abord, de pouvoir doter d’une importance disproportionnĂ©e certains Ă©vĂ©nements et certaines personnes. Mais, aussi, d’ĂŽter la mĂ©moire. Et, ce qui va avec, de nous montrer quelques habituĂ©s, une trĂšs petite minoritĂ© des Français, dopĂ©s Ă  l’exposition mĂ©diatique. Je n’ai pas pu m’empĂȘcher de penser, je ne peux pas m’empĂȘcher de penser, que si autant de monde veut « son Â» petit Zemmour, c’est parce qu’il est le « trĂšs bon coup mĂ©diatique Â» du moment.

« Seuls Sarkozy et Macron, actuellement,  peuvent faire autant que lui en termes d’audimat Â».

Zemmour aurait tort de se priver d’un tel succĂšs. Cela doit beaucoup lui plaire et le faire marrer de se voir autant dĂ©sirĂ©. Ou craint. Il a sans doute beaucoup de revanches Ă  prendre, lui, qui a probablement longtemps vĂ©cu sans amour. Car lorsque l’on manque d’amour, le temps est souvent trop long. Je le sais par expĂ©rience. Non par jalousie ou mesquinerie envers Zemmour

 

Je sais aussi que Zemmour n’a rien Ă  voir avec Romain Gary (qu’il a sĂ»rement lu et apprĂ©ciĂ©). Ou avec Baudelaire.

 Zemmour n’a rapportĂ© aucune mĂ©daille olympique des Jeux Olympiques de Tokyo qui se sont terminĂ©s il y a plusieurs semaines. Zemmour n’a sauvĂ© personne du Covid en travaillant dans un hĂŽpital ou une clinique depuis le mois de Mars de 202O. Zemmour n’est pas intervenu lors des attentats terroristes du 13 novembre 2015. Mais qu’est-ce que c’est bon de se prendre son shoot d’exposition mĂ©diatique comme on pourrait se prendre un verre de Perrier menthe tout en se montrant sur un plateau de tĂ©lĂ© avec Eric Zemmour ! Et en assurant, bien-sĂ»r, que c’est pour la bonne cause. Pour le droit Ă  la libertĂ© d’expression. Et, aussi, pour percevoir un trĂšs bon salaire.

Il est surprenant de revoir comme la libertĂ© d’expression, avec la garantie de recevoir un trĂšs haut salaire, reste le droit plutĂŽt exclusif de quelques unes et quelques uns en France comme ailleurs.

 

Nous sommes toujours en pleine pandĂ©mie du Covid. MĂȘme si, depuis dĂ©but septembre Ă  peu prĂšs, avec la rentrĂ©e, j’ai bien senti qu’il y a une volontĂ© – et un besoin– assez unanime de « l’oublier Â».  Si bien que, trĂšs facilement, aujourd’hui, en France, pour ne parler que de « Ă§a Â», des soignantes et soignants – hĂ©ros l’annĂ©e derniĂšre- se font dĂ©sormais suspendre, sans salaire. Est-ce que l’on Ă©coute et réécoute ce que ces personnes ont Ă  dire ? Non. On les a assez entendues comme ça. Quand ? Combien de fois ? Dans quelles conditions ? Avec quelles intentions ?

Pour les écouter véritablement ? Ou pour meubler et faire la Une ?

Leur suspension, leur arrĂȘt de travail ou leur dĂ©part des hĂŽpitaux et lieux de soins oĂč on les contraint Ă  cette vaccination (malgrĂ© le port du masque) va continuer d’accroĂźtre dans certaines rĂ©gions au moins une pĂ©nurie infirmiĂšre existante depuis des annĂ©es. Donc « quelques Â» dĂ©sĂ©quilibres supplĂ©mentaires pour rĂ©pondre aux besoins sanitaires divers de la population vont survenir. Mais ça n’est pas « prĂ©occupant ». Mon article CrĂ©dibilitĂ© , Ă©crit le 5 novembre 2019, fait actuellement partie de mes articles les plus lus. Sans doute par des soignantes et des soignants. Peut-ĂȘtre que cet article les touche parce-qu’Ă©crit avant la pandĂ©mie du Covid, il racontait et raconte ce que connaissent un certain nombre de soignants depuis plusieurs annĂ©es. 

Pour l’instant, la pandĂ©mie diminue, il y aurait peu de personnes vaccinĂ©es contre le Covid Ă  ĂȘtre hospitalisĂ©es. L’espoir d’en finir avec la pandĂ©mie du Covid revient et coĂŻncide avec le taux officiel de vaccination de la population qui approche maintenant les plus de 70 % . Mais, pour moi, le grand test de la rĂ©ussite de la vaccination gĂ©nĂ©rale va arriver Ă  partir de cet automne. Ou dĂšs que les tempĂ©ratures vont vĂ©ritablement flĂ©chir Ă  la fin de l’annĂ©e ou au dĂ©but de l’annĂ©e prochaine.

 

En IsraĂ«l, pays qui sert jusqu’à maintenant de « modĂšle Â» Ă  la France pour son programme sanitaire contre la pandĂ©mie du Covid, une troisiĂšme dose de vaccin anti-Covid (vaccin qu’en France refusent de se faire injecter les soignants suspendus/ raison pour laquelle depuis ce 15 septembre 2021, ils peuvent ĂȘtre suspendus en recevant un recommandĂ© avec accusĂ© de rĂ©ception) a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ©e pour la population Ă  partir de 30 ans : 

 

En raison de la baisse d’efficacitĂ© du vaccin Pfizer face au variant Delta du Covid. Le « Pfizer Â» est Le vaccin anti-Covid largement le plus utilisĂ© en France.  Avec le « Moderna Â», le « Pfizer Â» a Ă©tĂ© conçu avec la technique ARN messager. Ces deux vaccins, le Pfizer et le Moderna sont prĂ©sentĂ©s comme les plus avancĂ©s. Les plus performants actuellement contre le Covid.  Hors contamination par le Covid, ils nĂ©cessitent deux injections Ă  trois semaines d’intervalle. Et, il faut compter 7 jours aprĂšs la deuxiĂšme vaccination pour pouvoir considĂ©rer ĂȘtre vaccinĂ© contre le Covid. Pour une durĂ©e d’efficacitĂ© maximale d’environ six mois aprĂšs la deuxiĂšme injection.

Les deux autres vaccins disponibles, l’ Astrazeneca et le  Johnson & Johnson ont eu des ratĂ©s en termes d’effets secondaires. Des effets secondaires « dĂ©rangeants Â», « gravissimes Â». Je crois que l’Astrazeneca a Ă©tĂ© le premier vaccin anti-Covid proposĂ© en France au dĂ©but de l’annĂ©e 2021. Peut-ĂȘtre fin 2020.

Le Johnson & Johnson a Ă©tĂ©, Ă  ce jour, le dernier vaccin anti-Covid proposĂ© en avril ou Mai 2021. Ce dernier a pour particularitĂ© de nĂ©cessiter une seule injection. Injection aprĂšs laquelle il faut compter 28 jours pour pouvoir considĂ©rer ĂȘtre correctement vaccinĂ© contre le Covid.

Le Johnson & Johnson a, aussi, trĂšs vite, comme l’Astrazeneca, prĂ©sentĂ© des effets secondaires « dĂ©rangeants Â» et « gravissimes Â». NĂ©anmoins, Ă  la faveur de la rĂšgle bĂ©nĂ©fices/risques, le Johnson & Johnson et l’Astrazeneca peuvent encore ĂȘtre proposĂ©s Ă  la vaccination :

il est estimĂ© qu’il y a plus intĂ©rĂȘt, pour se prĂ©server des graves consĂ©quences mĂ©dicales du Covid, de se faire vacciner que ce soit par l’Astrazeneca, le Johnson & Johnson, le Pfizer ou le Moderna. Selon les situations personnelles et mĂ©dicales de chacun (comorbiditĂ©s, Ăąge
.) un avis mĂ©dical permet de choisir le vaccin qui correspond le mieux. Je ne suis pas mĂ©decin. Je rĂ©sume dans cet article ce que j’ai compris et ce que j’ai lu.

 

Depuis quelques jours, les personnes qui se sont faites vacciner avec le Johnson & Johnson sont incitĂ©es Ă  recevoir une injection du Pfizer ou du Moderna ( les deux vaccins anti-Covid Ă  ARN messager) afin de « booster Â» leurs dĂ©fenses immunitaires.

 

Deux vaccins anti-Covid sur quatre ont prĂ©sentĂ© des risques sanitaires ou des « faiblesses Â» en termes de rĂ©ponse immunitaire. Nous manquons encore de recul par rapport Ă  ces quatre vaccins anti-Covid qui s’inoculent ( j’ai reçu une premiĂšre injection de Moderna mi-septembre, il y a deux semaines). Des laboratoires, des entreprises et des actionnaires engrangent des marges de profit historiques « grĂące Â» Ă  la pandĂ©mie du Covid. Mais les soignants qui refusent de se faire injecter ces vaccins anti-Covid sont aujourd’hui perçus comme indĂ©sirables, irrationnels, dĂ©gradables et irresponsables ou responsables potentiels et principaux de la persistance ou de dĂ©veloppement de clusters de la pandĂ©mie du Covid.

A cĂŽtĂ© de ça, depuis deux semaines, il est de nouveau possible de retourner dans certains centres commerciaux en portant uniquement un masque anti-Covid. Car le taux d’incidence de la pandĂ©mie a diminuĂ©. Et puis, imposer trop de conditions pour accĂ©der aux centres commerciaux a pu faire perdre Ă  ceux-ci 20 Ă  30 % de leur chiffre d’affaires. Auparavant, il fallait fournir un pass sanitaire ( j’Ă©cris souvent « passe » au lieu de « pass ») qui atteste de notre vaccination anti-Covid complĂšte et achevĂ©e au moyen d’un QR Code. Ou du rĂ©sultat nĂ©gatif de moins de 72 heures Ă  un test antigĂ©nique ou PCR. Ou d’un rĂ©sultat positif Ă  l’infection du Covid depuis un certain nombre de jours. 

 

 Des forages pĂ©troliers se multiplient dans l’Antarctique au dĂ©triment du rĂ©chauffement climatique. Le procĂšs des attentats terroristes du 13 novembre 2015 se poursuit. En France et ailleurs, il est d’autres informations plutĂŽt sensibles. Mais, depuis quelques semaines, on nous parle et reparle de Zemmour.

 

Zemmour va-t’il se lancer dans les Ă©lections prĂ©sidentielles ? Le « pauvre Â» Zemmour s’est fait insulter par une humoriste qui l’a grimĂ© en « zob Â» et en Hitler. C’est inadmissible ! Et, en plus, ce n’est pas drĂŽle a affirmĂ© un journaliste qui l’aime beaucoup – qui n’est pas drĂŽle- et pour lequel la « popularité » de Zemmour est bien utile. Ainsi que pour la chaine de tĂ©lĂ©vision pour laquelle il travaille.

 

Une scĂšne du film « Bac Nord », oĂč deux des policiers de la Bac interprĂ©tĂ©s par François Civil et Karim Leklou se font passer pour des consommateurs de shit afin de « s’infiltrer » dans une citĂ© tenue/grillagĂ©e par des trafiquants. Le film est sorti cet Ă©tĂ©. Le film semble plutĂŽt apprĂ©ciĂ© par les policiers. RĂ©cemment, dans Paris, en allant prendre le mĂ©tro, j’ai pu entendre un policier dire Ă  ses collĂšgues en regardant une affiche du film « Il parait que c’est un bon film ». Je rappelle aussi le livre « La peur a changĂ© du camp » de FrĂ©dĂ©ric Ploquin dont j’ai parlĂ© dans un de mes articles.

 

 

Le film Bac Nord de CĂ©dric Jimenez donnerait une vision « zemmouriste Â» de la France. Si dans le film  Les misĂ©rables 2Ăšme partie de Ladj Ly, en banlieue parisienne, les policiers de la Bac entrent dans les citĂ©s et abusent de leur pouvoir, dans Bac Nord, Ă  Marseille, les policiers de la Bac ne peuvent plus entrer dans certains quartiers.

 

L’acteur Roschdy Zem dans le rĂŽle principal de « Go Fast ».

En 2007 au moins, un film comme Go Fast d’Olivier Van Hoofstadt montrait dĂ©ja une citĂ© oĂč les policiers n’Ă©taient plus « chez eux ». Mais en 2007, c’Ă©tait l’Ăšre Sarkozy auquel Zemmour me fait aussi penser. 

 

 

Mais dire que cela est devenu un fait dans certains quartiers de France (pas uniquement Ă  Marseille) n’est pas « zemmouriste Â». Ce qui est « zemmouriste Â», c’est d’occulter que ces quartiers se sont transformĂ©s et radicalisĂ©s de cette maniĂšre Ă  la suite de dĂ©cisions politiques et Ă©conomiques prises et rĂ©pĂ©tĂ©es ces vingt et trente derniĂšres annĂ©es. Et de pouvoir affirmer ensuite Ă  la tĂ©lĂ© Ă  une heure de grande audience :

 

«  70 pour cent des Français pensent comme moi ! Â».

 

Ce qui est « zemmouriste Â», c’est de croire et de penser que les conditions de travail dans des institutions publiques comme l’école, les hĂŽpitaux mais aussi dans la police se sont dĂ©gradĂ©es toutes seules. Ou principalement par la faute de celles et ceux qui y travaillent.

Et ce qui est peut-ĂȘtre anti-zemmouriste et anti-RN, c’est de comprendre que ces dĂ©cisions politiques et Ă©conomiques « pĂ©rennes Â» depuis vingt Ă  trente ans finissent par amener des personnels soignants ou enseignants Ă  voter pour le RN ou pour Zemmour. Mais aussi Ă  produire des Eric Zemmour.

 

Autrement, oui, j’avais vu le film Dune-un film de Denis Villeneuve . Je l’aime toujours. MĂȘme si je suis d’accord avec la critique lue ailleurs selon laquelle « une fois de plus Â», ce sont des gentils blancs qui viennent sauver les IndigĂšnes. Il est vrai que Javier Bardem – un acteur que j’aime beaucoup – en «Touareg Â» fait un peu penser Ă  ces blancs qui jouaient les Indiens ( en se grimant) dans les westerns. Et, tout compte fait, je lui trouve aussi un petit air de Zemmour.

 

Et puis, je m’inquiĂšte subitement – alors que je ne devrais pas vu que lui ne s’est jamais inquiĂ©tĂ© pour moi- de Jean-Louis Borloo. Lui, si douĂ© pour resplendir sur les trampolines mĂ©diatiques beaucoup plus longtemps que Simone Biles. Une telle discrĂ©tion de sa part m’étonne. C’est suspect. Je suis sĂ»r que Zemmour y est pour quelque chose.

Paris, ce 23 septembre 2021.

 

Franck Unimon, ce dimanche 26 septembre 2021.

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Dune-un film de Denis Villeneuve

 

                                          Dune un film de Denis Villeneuve

 

 

 

« Tant de Pouvoir dans un mĂąle Â» ; « Les rĂȘves sont des messages de profondeur Â» ; « Un empereur dangereusement jaloux Â» ; « Son regard s’aiguise Ă  peine qu’il descend dĂ©jĂ  dans l’arĂšne Â» ; « La main de Dieu perturbe notre systĂšme de communication Â» ; « Le dĂ©sert prend les faibles Â» ; « Il a implantĂ© des superstitions Â» ; « J’aurais dĂ» t’épouser Â». «  On tamise les gens comme on tamise le sable Â».

 

 

 

L’adaptation cinĂ©matographique de l’Ɠuvre de Frank Herbert (1964) par le rĂ©alisateur Denis Villeneuve est apparue sur beaucoup d’écrans en France ce mercredi 15 septembre 2021. C’est le trĂšs gros Ă©vĂ©nement cinĂ©matographique de la rentrĂ©e et je suis allĂ© le voir dĂšs la premiĂšre sĂ©ance de 8h55. La grande salle Ă©tait pleine.

 

Ces derniĂšres annĂ©es, on mentionne rĂ©guliĂšrement le rĂ©alisateur Christopher Nolan comme Ă©tant celui qui sait alterner films grand public et films d’auteur. Devant le Dune de Villeneuve, je me suis avisĂ© que celui-ci faisait beaucoup mieux.

 

Je n’ai pas tentĂ© de lire l’Ɠuvre Frank Herbert. J’avais plusieurs fois entendu dire qu’elle Ă©tait inadaptable. J’avais vu avec plusieurs annĂ©es de retard l’adaptation de David Lynch qui, en 1984, Ă©tait dĂ©ja devenu un rĂ©alisateur qui compte. J’avais lu des avis mitigĂ©s sur le film de Lynch estimant qu’il Ă©tait un « nanar Â». Je me rappelle du chanteur Sting, nimbĂ© de son statut de star au sein du groupe de musique Police, y tenant un rĂŽle de mĂ©chant. Et d’une scĂšne cruelle dont Lynch, une fois de plus, avait su magnifier le sadisme. Il me reste donc des impressions de ce film et je m’en souviens  un petit peu plus que beaucoup d’autres films que j’avais vus par la suite.

 

Je cite ces trois rĂ©alisateurs de rĂ©fĂ©rence que sont Villeneuve, Nolan et Lynch car ces vingt derniĂšres annĂ©es, ils ont pour eux d’avoir su concilier l’esthĂ©tisme agressivement sĂ©duisant de notre Ă©volution avec celui de nos infirmitĂ©s. InfirmitĂ©s dans lesquelles, malgrĂ© beaucoup d’efforts et  d’espoirs, nous demeurons souvent enfermĂ©s.

 

On a sans doute devinĂ© en lisant cet article que je prĂ©fĂšre dĂ©sormais la filmographie de Villeneuve Ă  celle de Nolan qui avait rĂ©alisĂ© la grosse production  qui avait Ă©tĂ© l’évĂ©nement cinĂ©matographique quelques mois aprĂšs la sortie de notre premier confinement du Ă  la pandĂ©mie du Covid :

 

Tenet était sorti le 26 aout 2020.

 

Tenet avait beaucoup plu et trĂšs « bien marchĂ© Â»  au cinĂ©ma. Mais, dĂšs ses dĂ©buts, dans la salle, son magnĂ©tisme supposĂ© n’avait pas opĂ©rĂ© sur moi. MĂȘme si l’acteur Robert Pattinson m’avait fait une bien meilleure impression que l’acteur principal John David Washington, nouvelle star du cinĂ©ma depuis son rĂŽle dans le film de Spike Lee (BlacKkKlansman : J’ai infiltrĂ© le Ku Klux Klan, 2018) et fils de Denzel Washington.

 

Lorsque je pense aux quelques films de Villeneuve que j’ai pu voir jusqu’à maintenant Ă  leur sortie au cinĂ©ma, je ne trouve pas, parmi eux, de films ratĂ©s :

 

Incendies, Enemy, Sicario, Premier Contact, Blade Runner 2049.

 

Villeneuve sait, selon moi, aborder les grandes questions morales de notre époque en y associant le sens du spectacle. Sans devenir la réclame publicitaire de ce spectacle.

gare de Paris St-Lazare, ce mercredi 15 septembre 2021.

 

J’aurais donc dĂ» ĂȘtre content et me sentir privilĂ©giĂ© ce mercredi matin de pouvoir, une fois de plus, partir au cinĂ©ma alors que je prenais les transports en commun avec beaucoup de personnes qui partaient travailler. Sauf que ce mercredi 15 septembre 2021, c’était aussi Le Grand jour dans un autre domaine, plus rĂ©el. Et, surtout, plus immĂ©diat.

 

A compter de ce 15 septembre 2021,  l’Etat condamnait lĂ©galement Ă  la suspension et Ă  la sanction Ă©conomique certains des hĂ©ros de l’an passĂ© lors de la pandĂ©mie du Covid :

 

Les soignants qui persistaient Ă  refuser de se faire injecter les vaccins actuels contre le Covid.

Et, moi-mĂȘme, longtemps rĂ©calcitrant et encore dans le doute concernant ce que j’avais finalement acceptĂ© de me faire injecter dans le deltoĂŻde deux jours plus tĂŽt, je ne devais la possibilitĂ© de cette sortie au cinĂ©ma que parce-que je disposais depuis du rĂ©sultat d’un test antigĂ©nique au Covid d’une durĂ©e lĂ©gale de deux ou trois jours. Et, comme la plupart des spectateurs et des passagers rencontrĂ©s en me rendant Ă  cette sĂ©ance, depuis l’annĂ©e derniĂšre, dans les lieux publics, je portais Ă©galement sur le visage un masque anti-Covid.

 

 

Ce contexte n’empĂȘche pas de regarder un film. Mais il peut ĂȘtre utile de le prĂ©ciser quand on en parle ensuite. Puisque ce qui nous concerne personnellement affecte ensuite directement notre façon de voir un film, de lire, et, bien-sĂ»r, notre façon de vivre.

 

 

DĂšs le dĂ©but de Dune, je me suis dit :

 

« A la fin du film, je retourne le voir une seconde fois Â».  C’était la premiĂšre fois depuis longtemps que je n’avais pas eue une telle volontĂ©. Au cinĂ©ma, il est quelques films que je suis retournĂ© voir plusieurs fois :

 

Le Grand Bleu de Luc Besson ; Le premier Matrix des ex-frĂšres Wachowski ; La trilogie Pusher de Nicholas Winding Refn. Ensuite, il est un autre film que j’avais vu une fois au cinĂ©ma Ă  sa sortie, dans une salle dĂ©serte, aux Halles, et dont l’attrait sur moi s’est accru Ă  mesure que je l’ai revu. D’abord en dvd puis en Blu-ray. Under The Skin de Jonathan Glazer.  

 

Il est d’autres films, comme des livres, que j’ai vus et lus une seule fois et qui m’ont pourtant beaucoup marquĂ©. Tels, par exemple, des films de Kieslowski, Kitano, Lynch, Spike Lee, Dumont. Ou un livre comme La Supplication de Svetlana Alexievitch,  lors de sa parution, des annĂ©es avant son Prix Nobel de littĂ©rature. Des livres de Chester Himes, Richard Wright


 

 

Mais il est seulement quelques films, pour l’instant, que je suis allĂ© voir plusieurs fois. Et, spontanĂ©ment, Dune s’est retrouvĂ© sur cette liste. Je ne l’ai pas fait finalement. Non en raison de sa durĂ©e (2h35). Ces 2h35 passent comme un fil. On ne les subit pas. Mais parce-que, comme souvent, avant d’aller voir un film, j’aime ĂȘtre « vierge Â» (cette remarque avait fait grimacer une attachĂ©e de presse il y a plusieurs annĂ©es) et en savoir le moins possible.

J’ignorais donc en allant voir Dune qu’il y aurait une suite. C’est uniquement Ă  la fin du film que j’ai compris que le Dune de Villeneuve allait sĂ»rement ĂȘtre l’équivalent de la trilogie Le Seigneur des anneaux rĂ©alisĂ©e par Peter Jackson dans les annĂ©es 90. Trilogie dont chaque volet, si je me souviens bien, durait aussi prĂšs de trois heures.

Certaines personnes feront peut-ĂȘtre une analogie avec le succĂšs des Harry Potter qui a comptĂ© prĂšs d’une dizaine d’adaptations cinĂ©matographiques. Mais hormis la toute premiĂšre adaptation cinĂ©matographique que j’avais vue Ă  sa sortie, qui m’avait plutĂŽt plue, et ne m’avait  jamais laissĂ© penser qu’il y’aurait ensuite un « phĂ©nomĂšne Â» Harry Potter dans les salles qu’en librairie, j’ai peu suivi ces rĂ©alisations. MĂȘme si ma prĂ©fĂ©rĂ©e reste celle d’Alfonso Cuaron avec Harry Potter et Le Prisonnier d’Azkaban ( 2004).

 

 

Qu’est-ce que j’ai aimĂ© tout particuliĂšrement dans le Dune de Villeneuve ?

 

DĂšs le dĂ©but, le dĂ©coupage de l’espace. La mise en scĂšne. Villeneuve a fait de son film une poly-scĂšne de théùtre. Le théùtre palpable, au sens organique, dans « son Â» Incendies (2010) adaptĂ© de l’Ɠuvre théùtrale de Wadji Mouawad– que je n’ai pas vue-  se retrouve dans « son Â» Dune.  Villeneuve pose ses scĂšnes. Nous sommes plusieurs fois entre la photo et le tableau.

 

 

Il y a du dĂ©sert et des deuils dans Incendies. Il y en a aussi dans Dune. Les femmes sont porteuses et fortes dans Incendies. Elles le sont aussi dans Dune. Dans d’autres rĂ©alisations intermĂ©diaires de Villeneuve, aussi.

 

Quoi d’autre ? On parle beaucoup de la voracitĂ© de l’économie libĂ©rale et d’écologie dans Dune. Cela nous rappelle nos Ă©chĂ©ances prĂ©sentes devant le rĂ©chauffement climatique, la rarĂ©faction de l’eau encore abstraite dans les pays riches. Mais aussi nos comportements et nos certitudes acquises mais aussi contraintes. 

 

Le sĂ©dentarisme dĂ©mesurĂ© et urbanisĂ© de nos vies est ici exposĂ© comme une vulnĂ©rabilitĂ© mortelle. Ce sont plutĂŽt les nomades ou celles et ceux qui s’apparentent Ă  des sortes de Touaregs (les « Fremen Â» comme « Free Men Â» ?)  qui semblent plus Ă  mĂȘme de vĂ©ritablement faire leurs choix. Et de vivre.  

 

Dans Dune, on parle aussi de Savoirs ancestraux connus et crus par certains, ignorĂ©s par d’autres. Mais aussi de la peur qui est peut-ĂȘtre une de nos plus grandes Croyances. Et, question croyance en nos peurs, nous sommes nombreux Ă  ĂȘtre encore beaucoup plus fervents et partisans que d’habitude depuis la pandĂ©mie du Covid. Ce qui est bien pratique pour certaines politiques et techniques managĂ©riales.

 

 

On aimerait pouvoir agir sur nos peurs comme le hĂ©ros, Paul Atreides (interprĂ©tĂ© par TimothĂ©e Chalamet ) et sa mĂšre, Lady Jessica ( l’actrice Rebecca Ferguson) le font. Mais Ă  les voir, on comprend aussi qu’apprendre Ă  se sĂ©parer de nos peurs est le rĂ©sultat d’un entraĂźnement et de toute une Ă©ducation. Cela ne s’improvise pas. «  Notre projet tient sur des siĂšcles Â» dit un personnage plutĂŽt impitoyable dans le film.  

 

 

J’ai beaucoup aimĂ© l’attention portĂ©e par Villeneuve aux diffĂ©rents langages ainsi qu’aux codes culturels. Une scĂšne trĂšs drĂŽle avec Javier Bardem en sera un des exemples. NĂ©anmoins, savoir parler dans la langue qu’il convient au bon moment peut sauver. Ou tuer.

 

J’ai trouvĂ© au personnage de Paul Atreides des airs de Lawrence d’Arabie. Et son nom me fait aussi penser Ă  l’histoire de l’Atlantide. On ne peut, aussi, que le rapprocher Ă©videmment du jeune Skywalker, puisqu’il est aussi impossible de ne pas citer le Star Wars de Georges Lucas, d’une façon ou d’une autre, devant Dune. Et, bien-sĂ»r, pendant qu’on y est (mais cela avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© partiellement fait) le Blade Runner de Ridley Scott.

 

De toutes façons, dans Dune, on trouve- pour le meilleur- plusieurs des actrices et acteurs tant europĂ©ens qu’anglo-saxons qui ont rencontrĂ© au moins ces dix derniĂšres annĂ©es une certaine popularitĂ© au travers du cinĂ©ma (d’auteur ou de cinĂ©ma grand public) ou de certaines sĂ©ries tĂ©lĂ©visĂ©es :

 

 Les Gardiens de la Galaxie, Game Of Thrones, des films des frĂšres Coen. On peut mĂȘme dĂ©celer une allusion Ă  La Servante Ecarlate.

 

 

Cependant, toutes ces rĂ©fĂ©rences, et bien d’autres que j’ai oubliĂ©es ou qui sont bien lĂ  mĂȘme si je ne les vois pas, n’empĂȘchent pas de voir que Villeneuve a livrĂ© lĂ  un film- de plus- qui sort du lot.

 

Dune m’a tellement plu que lorsque le gĂ©nĂ©rique de fin est arrivĂ© et que j’ai compris qu’il y aurait une suite, que je me suis inquiĂ©tĂ© du fait qu’il n’arrive quelque chose Ă  son rĂ©alisateur qui l’empĂȘche de nous montrer le reste.

 

Ensuite, je suis allĂ© voir Shang-Chi Et La Legende des dix anneaux de Destin Daniel Creton. Parce-que le film bĂ©nĂ©ficiait de bonnes critiques. Parce qu’un film de Super-hĂ©ros avec Tony Leung Chiu Wai (son rĂŽle dans A Toute epreuve de John Woo me l’a dĂ©finitivement attachĂ©. Peut-ĂȘtre aussi que le suicide de l’acteur Leslie Cheung , il y a plusieurs annĂ©es, y est en partie pour quelque chose)  et Michelle Yeoh ne se refuse pas.

 

Je parlerai bientĂŽt de ce film mais le voir aprĂšs Dune a Ă©té . Ă  son dĂ©savantage.

 

 

Franck Unimon, ce samedi 18 septembre 2021.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Interroger la Loi

Les Halles, Paris, Mercredi 15 septembre 2021.

Interroger la Loi

 

Les lois et les rĂšgles sont nĂ©cessaires. Les limites, aussi. Mais encore faut-il qu’elles soient ajustĂ©es.

 

RĂ©cemment, j’ai entendu quelqu’un dire qu’il aimait beaucoup les jean’s lorsqu’ils sont tout neufs et encore Ă  l’état de « carton Â». Et qu’ils se font, peu Ă  peu, au corps de celle ou de celui qui les portent.

 

Je porte trĂšs peu de jean’s. Bien que j’aie essayĂ©, ce n’est pas mon vĂȘtement de prĂ©dilection. MĂȘme si je lui reconnais des atouts et que je vois bien des personnes qu’il met particuliĂšrement Ă  leur avantage. Je manque peut-ĂȘtre de patience pour faire un jean’s Ă  mon corps. 

 

Ecologiquement, on sait aussi que la fabrication des Jean’s est loin d’ĂȘtre vertueuse. Donc, autant bien les choisir et « acquĂ©rir Â» ceux qui dureront le plus longtemps.

 

AprĂšs avoir « dit ça Â», une Loi peut, dans certaines conditions, ressembler Ă  un jean’s.

 

Il convient de savoir l’adapter au mieux Ă  une Ă©poque, aux circonstances, Ă  celles et ceux qui la portent et vivent avec. Autrement, c’est une exigence trop rigide, entravante, meurtriĂšre, fanatique, mutilante ou une protection dĂ©passĂ©e et insuffisante.

 

Les lois sont les garantes des ligaments, des muscles, des tendons, de la moelle,  des neurones, du sang, des organes, de la peau, des pensĂ©es, de l’ñme de nos cultures, de nos histoires, de notre corps social mais aussi de la vie qui nous entoure et de ses expressions sous diffĂ©rentes formes.

 

Les femmes et les hommes de Loi doivent en principe s’atteler à ce genre de travail. Au maintien ou à la restauration, au mieux, de ces garanties.

 

Pour cela, il leur faut aussi savoir interroger la Loi. Ou apprendre Ă  le faire. Pas seulement interroger les personnes.

Ensuite, Il faut  essayer d’ajuster le Texte de la Loi.  Aux circonstances. A l’époque. Aux ĂȘtres. A la vie. 

 

C’est un travail permanent, dĂ©licat, difficile, dĂ©courageant, risquĂ© et nuancĂ© au rĂ©sultat incertain. La rĂ©ussite de ce travail est impossible Ă  prĂ©voir Ă  l’avance. La rĂ©ussite se mesure avec le temps. En mois et en annĂ©es. Voire en siĂšcles.

 

 Ce jeudi 16 septembre 2021, je n’ai rien inventĂ© de cela. Et, je n’invente rien. Ni le jean’s. Ni les Lois. Et encore moins le dĂ©lire, la maladie et la mĂ©galomanie.

 

 

Cependant, dans le rĂ©el, depuis plusieurs semaines, il est impossible d’accĂ©der Ă  la mĂ©diathĂšque de ma ville (et ailleurs) sans passe sanitaire et sans un rĂ©sultat nĂ©gatif rĂ©cent Ă  un test antigĂ©nique ou PCR rĂ©cent. Par contre, aprĂšs un recours dĂ©posĂ© devant un tribunal, il est redevenu possible d’entrer dans un centre commercial sans passe sanitaire et sans rĂ©sultat nĂ©gatif rĂ©cent Ă  un test antigĂ©nique ou PCR rĂ©cent. MalgrĂ© la pandĂ©mie du Covid. L’incidence actuelle de la pandĂ©mie du Covid permettrait dĂ©sormais de pouvoir retourner dans un centre commercial uniquement en portant un masque anti-Covid. C’est l’explication officielle de ce changement.

 

Mais cette incidence actuelle de la pandĂ©mie du Covid, suffisamment Ă  la baisse pour se rendre dans un centre commercial, resterait encore trop Ă©lĂ©vĂ©e pour s’appliquer aux conditions d’accĂšs Ă  une mĂ©diathĂšque.

 

Je suis un usager de mĂ©diathĂšque depuis mon enfance. 

 

Chaque fois que je change de domicile, la mĂ©diathĂšque fait partie de ces lieux que j’ai trĂšs vite besoin de situer. Les mĂ©diathĂšques, depuis plusieurs annĂ©es, subissent de plus en plus une certaine dĂ©saffection. Cela peut ĂȘtre dĂ» Ă  l’essor d’internet. Cela peut ĂȘtre dĂ» Ă  une transmission qui ne s’est pas faite entre parents, enseignants, Ă©ducateurs et enfants.

 

Mais cela peut aussi ĂȘtre dĂ» Ă  la façon dont on interroge une loi, ici, concernant la lĂ©gitimitĂ© de certaines mesures sanitaires.

 

Il y a deux ou trois jours, j’ai envoyĂ© un second mail Ă  la mairie de ma ville. Concernant le fait qu’il faille toujours prĂ©senter un passe sanitaire ou le rĂ©sultat nĂ©gatif Ă  un test antigĂ©nique ou PCR rĂ©cent.

La mĂȘme interlocutrice que la derniĂšre fois, m’a Ă  nouveau trĂšs rapidement rĂ©pondu. Pour rĂ©sumer, sa rĂ©ponse a Ă©tĂ© la suivante :

 

« Je comprends votre mĂ©contentement. Mais c’est la loi. C’est comme ça dans toutes les mĂ©diathĂšques France actuellement.  Cordialement Â». 

 

Par cet article, je ne vise pas la polĂ©mique. Mais, certaines fois, on rend soi-mĂȘme invisible – on se censure soi-mĂȘme – certaines situations en se disant :

 

 Â«  ce n’est pas si grave Â» ou « Je n’ai pas envie de faire d’histoires Â». «  Je ne veux pas avoir de problĂšmes Â». «  Je ne veux pas dĂ©ranger Â».  » Ce n’est pas important ». 

 

Or, c’est en cumulant annĂ©e aprĂšs annĂ©e ces petits renoncements, qu’on en arrive ensuite Ă  devoir vivre ou Ă  devoir faire avec des contraintes et des manquements  plus grands pour soi. Alors que nos interlocuteurs, eux, ne subissent pas les consĂ©quences de ces contraintes et de ces manquements.

Evidemment, que je peux vivre sans entrer dans une mĂ©diathĂšque. Je n’ai pas pris cinquante kilos sous l’effet de l’angoisse, ces quatre derniĂšres semaines, parce-que, faute de passe sanitaire et de test antigĂ©nique et PCR valable, dĂ©sormais, seule la sortie de la mĂ©diathĂšque s’offre Ă  moi. 

 

Mais laisser faire, sans rien dire de ces conditions actuelles d’entrĂ©e dans la mĂ©diathĂšque,  c’est un peu comme si l’on laissait du sable s’inviter et s’installer rĂ©guliĂšrement Ă  l’entrĂ©e de notre domicile. Sans l’enlever. Et que l’on s’étonnait plusieurs annĂ©es plus tard  de devoir traverser un dĂ©sert de sable Ă  l’entrĂ©e de notre domicile. Juste pour pouvoir en sortir ou y entrer.  Tandis qu’ailleurs, pour entrer et sortir de chez soi, il suffirait toujours de simplement ouvrir et fermer une porte. Des vies peuvent ĂȘtre transformĂ©es durablement- et pĂ©niblement- avec ce genre dĂ©tail en prime abord insignifiant. 

 

C’est l’une des raisons pour laquelle, je crois, je me suis obligĂ© Ă  envoyer un premier mail Ă  la mairie de ma ville. Et pour laquelle, ce mercredi 15 septembre 2021, aprĂšs avoir dĂ©couvert la rĂ©ponse qui avait Ă©tĂ© faite Ă  mon nouveau mail, j’ai envoyĂ© cette rĂ©ponse que j’ai copiĂ©e-collĂ©e.  RĂ©ponse que l’on pourra lire ci-dessous avec ses erreurs grammaticales et syntaxiques incluses car il m’a manquĂ© du temps pour bien le relire avant de l’envoyer.

Je n’ai pas pour habitude de faire des tracts, de manifester ou de polĂ©miquer.

 

J’admets le le professionnalisme et l’implication de mon interlocutrice comme de la mairie de ma ville en termes de projets divers. Et, ce, malgrĂ© mes critiques qui sont exprimĂ©es dans mon mail. Ce que je mets plutĂŽt en doute, c’est le sĂ©rieux avec lequel a Ă©tĂ© pris en compte mes remarques. Remarques qui sont, je crois, plus que justifiĂ©es :

Depuis mon premier mail, la Loi n’a pas Ă©tĂ© interrogĂ©e comme il se doit.

La photo que je mets avec cet article n’est pas la photo que j’ai envoyĂ©e avec ce mail ci-dessous envoyĂ© ce 15 septembre 2021 avant que ne je parte travailler de nuit. Je ne suis pas sĂ»r que la photo que j’ai adressĂ©e en piĂšce jointe avec mon mail soit parvenue Ă  mon interlocutrice. 

 

« Bonjour,

Merci pour votre réponse.

Toutefois, vous avez bien conscience que c’est une ‌aberration ?

Que, d’un cĂŽtĂ©, on puisse accĂ©der plus facilement Ă  un centre commercial ou mĂȘme Ă  une enseigne Ă©galement commerciale telle que la Fnac ( des Halles par exemple, oĂč je suis passĂ© tout Ă  l’heure) frĂ©quentĂ© par beaucoup plus de monde ( adultes et enfants inclus) qu’Ă  la mĂ©diathĂšque d’Argenteuil, par exemple. Alors que le port du masque reste obligatoire tant dans les mĂ©diathĂšques que dans ces enseignes commerciales.

La loi, ce n’est Ă©videmment pas vous qui la faites. Ce qui m’Ă©tonne, c’est qu’au vu de ces constatations et de l’Ă©volution des conditions d’accĂšs aux centres commerciales que la mairie d’Argenteuil ne fasse a priori rien pour interroger la loi. Pour faire remonter le fait qu’il y a quand mĂȘme des contradictions trĂšs dĂ©rangeantes.

Parce-que, en quoi une mĂ©diathĂšque expose-t’elle plus Ă  un risque de contamination du virus du Covid qu’un centre commercial ?

Les seules conclusions Ă  ma portĂ©e sont, surtout, qu’un centre commercial reprĂ©sente un poids Ă©conomique et rapporte des bĂ©nĂ©fices. Une mĂ©diathĂšque, non.
Et, aussi, que les centres commerciaux dans le Val D’Oise sont redevenus « accessibles » sans passe sanitaire et sans avoir Ă  fournir un rĂ©sultat nĂ©gatif rĂ©cent Ă  un test PCR et antigĂ©nique suite Ă  un recours devant un tribunal. Vous comprenez ce que signifie ? Qu’il faudrait donc peut-ĂȘtre devoir en passer par un tribunal pour rectifier ce qui devrait dĂ©ja l’ĂȘtre. Je ne crois pas vous apprendre grand chose.

Et, je trouve donc que la mairie d’Argenteuil dĂ©fend lĂ  d’une drĂŽle de maniĂšre sa politique culturelle. En tant que citoyen, je ne devrais mĂȘme pas avoir Ă  relancer la mairie Ă  ce sujet. Il y a un prĂ©judice Ă©vident d’accĂšs Ă  la culture en imposant de telles conditions pour entrer dans une mĂ©diathĂšque Ă  Argenteuil. Et, cela ne devrait pas ĂȘtre. Et, me rappeler que c’est pareil dans d’autres mĂ©diathĂšques et dans d’autres villes n’est certainement pas un argument. Avant que le centre commercial CĂŽtĂ© Seine redevienne aussi « accessible », il Ă©tait dĂ©ja et toujours possible ailleurs d’entrer dans une Fnac par exemple. Si les personnes qui ont effectuĂ© le recours devant le tribunal s’Ă©tait tenues Ă  l’argument selon lequel  » ailleurs, aussi, les centres commerciaux ne sont accessibles qu’en prĂ©sentant un passe sanitaire et un rĂ©sultat nĂ©gatif Ă  un test PCR et antigĂ©nique nĂ©gatif », aujourd’hui, le mĂȘme centre commercial CĂŽtĂ© Seine d’Argenteuil nĂ©cessiterait toujours  qu’on prĂ©sente Ă  l’entrĂ©e un passe sanitaire et le reste. LĂ , aussi, je ne crois pas vous apprendre grand chose. Ou, en tout cas, je ne devrais pas vous apprendre quoique ce soit, que ce soit Ă  vous ou Ă  n’importe quel reprĂ©sentant de la mairie d’Argenteuil.

Il y a bientĂŽt un mois maintenant, j’ai vu un jeune d’une vingtaine d’annĂ©es ĂȘtre « recalé » Ă  l’entrĂ©e de la mĂ©diathĂšque parce-que le rĂ©sultat de son test PCR avait expirĂ© depuis moins de deux heures. LĂ , aussi, on n’a fait qu’appliquer la loi. Le jeune est reparti tranquillement. Comme moi et d’autres, nous nous plions aux directives de la loi concernant les conditions d’accĂšs Ă  la mĂ©diathĂšque. Mais c’est vraiment parce-que nous sommes trĂšs polis, trĂšs patients et trĂšs conciliants. En attendant, je me rĂ©pĂšte, en tant que citoyen qui paie ses impĂŽts et qui voit ce qui se passe ailleurs avec les conditions d’accĂšs dans un centre commercial, je considĂšre qu’il y a un prĂ©judice. 

Je n’ai pas du tout l’intention de faire un recours devant un tribunal. Par contre, je rappelle, je crois, des Ă©vidences, que je ne devrais mĂȘme pas avoir Ă  rappeler.

Merci de vraiment bien vouloir prendre en compte le contenu de mon mail. Et, si vous m’adressez de nouveau une rĂ©ponse (vous ou quelqu’un d’autre) de ne pas vous contenter de vous « cacher » derriĂšre une loi qui prĂ©sente des contradictions et des aberrations plus qu’Ă©videntes.

Cordialement

Franck Unimon Â»

 

 

 

 

 

 

 

 

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Le Grand jour

 

                                                  Le grand jour

 

Ce mercredi 15 septembre 2021, c’est le « grand jour Â». Comme tous les jours, il nous arrive beaucoup de nouvelles tristes et bonnes. La poursuite du procĂšs des attentats du 13 novembre 2015. Les Talibans en Afghanistan. Les inondations ces derniers jours suite Ă  de fortes pluies dans certaines rĂ©gions de France. La FlambĂ©e des prix de l’essence. Les nouvelles mesures du PrĂ©sident Macron en faveur de la police. La sortie du film Dune rĂ©alisĂ© par Denis Villeneuve adaptĂ© de l’Ɠuvre de Frank Herbert (1965). ƒuvre dĂ©jĂ  prĂ©cĂ©demment adaptĂ©e par David Lynch en 1984 avec un rĂ©sultat mitigĂ©. Alors que  Â« le Â» Dune de Denis Villeneuve que je suis allĂ© voir ce matin Ă  la premiĂšre sĂ©ance suscite et suscitera sĂ»rement plus d’enthousiasme. J’en parlerai bientĂŽt comme je parlerai aussi des films En Route pour le milliard de Dieudo Hamadi ; Petite Solange d’Axelle Ropert ; deux films qui sortiront bientĂŽt.

Comme je parlerai aussi de Bac Nord de CĂ©dric Jimenez, de BoĂźte Noire de Yann Gozlan et de Shang-Chi Et La Legende des dix anneaux de Destin Daniel Creton. Six films que j’ai vus entre la semaine derniĂšre et aujourd’hui. Dont les quatre derniers hier et aujourd’hui. J’avais dit que je ferais le « plein Â» pendant que je disposerais d’un test antigĂ©nique rĂ©cent au rĂ©sultat nĂ©gatif. Et, je l’ai pratiquement fait. Mais je ne pourrai pas tout Ă©crire dans cet article. J’ai peu de temps aujourd’hui. Et le principal est dans ce qui va suivre.

 

Journal  » Le Parisien » de ce mercredi 15 septembre 2021.

 

 

«  Power is Power ! Â» nous apprend Cersei dans la sĂ©rie Game of Thrones.

Avoir du Pouvoir, c’est bĂ©nĂ©ficier de tellement d’intermĂ©diaires qui nous protĂšgent et agissent selon nos ordres et nos dĂ©cisions qu’il peut se passer beaucoup de temps avant que l’on ait Ă  rĂ©pondre de nos actes. Parfois, celles et ceux qui ont du Pouvoir vont jusqu’à bĂ©nĂ©ficier de plusieurs gĂ©nĂ©rations d’intermĂ©diaires entre leurs actions, leurs dĂ©cisions et le moment oĂč ils ou elles doivent en rĂ©pondre.

 

A partir de ce 15 septembre 2021, les soignants qui, en France, vont continuer de refuser de se faire vacciner contre le Covid pourront lĂ©galement ĂȘtre sanctionnĂ©s. Et, eux, n’auront pas ce Pouvoir qui leur permettra de se dĂ©filer comme une AgnĂšs Buzyn, un Olivier Veran ou d’autres.

Et, lorsque j’apprends ce mercredi que le PrĂ©sident Macron bichonne la police, mĂȘme si je n’ai pas lu dans le dĂ©tail sur quoi portent ces avantages qu’il lui accorde, je « sais Â» que la police française, en tant qu’institution publique dans une dĂ©mocratie, a effectivement besoin de plus de moyens. Un film comme Bac Nord le montre mais aussi des ouvrages comme celui de FrĂ©dĂ©ric Ploquin ( La Peur a changĂ© de camp et La Peur a changĂ© de camp 2Ăšme partie) .

Cependant, lorsque j’apprends que le PrĂ©sident Macron bichonne la police, je crois aussi fortement, que c’est aussi parce qu’il a besoin d’elle pour faire appliquer et imposer sa politique. Y compris par la force. Et, donc, que ces faveurs attribuĂ©es Ă  la police le sont aussi par calcul ou :

Que ces faveurs attribuées à la police le sont plus par calcul que par réelle empathie.

Journal  » Le Canard Enchainé » de ce mercredi 15 septembre 2021.

 

 

L’avantage avec les personnels soignants, c’est qu’ils se tiennent bien d’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale. MĂȘme lorsqu’ils manifestent. J’entretiens une sorte de dĂ©lire qui m’incite Ă  penser que, depuis trente ans au moins, chaque fois qu’un gouvernement a entendu parler d’un projet de grĂšve ou de manifestation des personnels soignants, que cela ne l’a jamais empĂȘchĂ© de partir en thalasso, de se faire un musĂ©e ou un p’tit restau.

Et, ce 15 septembre 2021, c’est pareil. Le peu que j’ai lu dans la presse me montre que nous avons un gouvernement qui roule des mĂ©caniques et qui est trĂšs sĂ»r de son fait Ă  propos des soignants qui persistent Ă  refuser de se faire vacciner :

 

Ils se-ront suspendus. Ils se-ront licenciés. Leur salaire ne sera pas versé.

Journal  » L’Humanité » de ce mercredi 15 septembre 2021.

 

Certains diront sĂ»rement que l’on a Ă©tĂ© bien patient avec tous ces soignants non vaccinĂ©s dont j’ai fait partie jusqu’à il y a encore deux jours ( jusqu’au 13 septembre 2021 Marcher pour ne pas mourir mais aussi Etre un mauvais exemple . Pour d’autres de mes articles en rapport avec la pandĂ©mie du Covid et/ou la profession infirmiĂšre, regarder dans la catĂ©gorie  » CrĂ©dibilité » et  » Corona Circus » du blog).

Mais je peux dire ceci :

 

MĂȘme lorsque ma vaccination sera complĂšte, je crois que je garderai ce sentiment d’ĂȘtre un aborigĂšne devant certains membres de cette nouvelle « civilisation Â» de vaccinĂ©s
et de passe sanitaire.

 

On peut ĂȘtre dĂ©tenteur d’un passe, s’en servir, et c’est Ă©videmment ce que je ferai, tout en le regardant avec perplexitĂ©. Non que je me sente humiliĂ© ou infĂ©riorisĂ©. Mais, simplement, j’ai le trĂšs fort sentiment que « l’on Â» me raconte des bobards en me promettant des merveilles sanitaire ou autres avec ce vaccin et ce passe sanitaire. Alors que dans les faits, je considĂšre que je vais perdre beaucoup plus dans ce monde de vaccin et de passe sanitaire que je ne vais rĂ©ellement en gagner. Du reste, depuis le dĂ©but officiel de la pandĂ©mie en mars 2020, j’ai dĂ©jĂ  beaucoup perdu de ma vie passĂ©e. Et, ce que j’ai perdu ne reviendra pas.

 

 

Il y a bientĂŽt trente ans maintenant, lors d’une grĂšve des soignants (infirmiers et aides-soignants principalement), un Ă©minent cancĂ©rologue, dĂ©cĂ©dĂ© depuis, avait dit :

 

« Le gouvernement n’a pas le droit de laisser pourrir cette grĂšve Â».

 

Pour moi, ce refus des vaccins actuels contre le Covid de certains soignants est l’équivalent d’une grĂšve. Mais, comme pour les autres grĂšves, « on Â» passera outre. On marchera dessus. On peut se le permettre, une fois de plus.

 

On invoquera les circonstances sanitaires. La prioritĂ© sanitaire. D’accord. Il y a deux ou trois mois, mon thĂ©rapeute, qui n’est ni Ă©pidĂ©miologiste, ni infectiologue, Ă©tonnĂ© que je sois toujours non-vaccinĂ© lors de nos sĂ©ances, m’avait dit  :

 

« Je ne comprends pas que la vaccination contre le Covid ne soit pas dĂ©jĂ  obligatoire pour les soignants Â». Et, il m’avait rappelĂ© que certains soignants non vaccinĂ©s avaient contaminĂ© certains de « leurs Â» patients.

 

Je lui avais alors demandĂ© :

« Et, ces soignants, portaient-ils des masques ? Â».

Il avait alors admis :

« Je ne sais pas
. Â». Et, comme lui, je pense que nous sommes nombreux Ă  ne pas savoir.

Paris, ce mercredi 15 septembre 2021, du cÎté des Halles.

 

Ce que nous savons, c’est que, mĂȘme « masquĂ©s Â», des soignants en bonne santĂ© ont pu attraper le Covid. De mon cĂŽtĂ©, je « sais Â» que, l’annĂ©e derniĂšre, au moins deux infirmiĂšres volontaires pour aller soigner dans une unitĂ© Covid, l’avaient rapidement attrapĂ© elles-mĂȘmes. Dans les 15 jours. Si je me souviens bien, elles ne portaient pas de masque FFP2. Qui est responsable de la dotation du matĂ©riel dans les lieux de soins ? Qui fait en sorte que les stocks de matĂ©riel- ou les munitions si l’on prĂ©fĂšre- nĂ©cessaires soient disponibles dans des hĂŽpitaux ou des cliniques ? Dans un pays ? Les personnels soignants ? Les personnels infirmiers et aides-soignants ? Non.

 

Nous savons aussi maintenant avec le variant Delta, que, mĂȘme lorsqu’une personne est vaccinĂ©e, elle peut ĂȘtre contagieuse. Le port du masque reste donc nĂ©cessaire en plus. Le port du masque n’est donc pas une action superflue. Et, la vaccination ne se suffit pas Ă  elle-mĂȘme.

Nous savons aussi, si nous faisons un tout petit effort de mĂ©moire- ce ne sera pas douloureux- que lorsqu’il y avait une pĂ©nurie de masques dans le pays l’annĂ©e derniĂšre ( entre mi-mars 2020 et dĂ©but mai 2020) alors que la pandĂ©mie du Covid Ă©tait officiellement dĂ©clarĂ©e et que nous avons connu notre tout premier confinement, le port du masque Ă©tait alors estimĂ© facultatif par le gouvernement.

Les masques sont arrivĂ©s dĂ©but mai 2020, les masques sont devenus obligatoires.

MĂȘme chronologie avec les vaccins. Sauf que depuis cet Ă©tĂ©, on a rajoutĂ© en plus le passe sanitaire, le QR code Ă  montrer sur papier ou sur son tĂ©lĂ©phone. Car cela ne suffisait pas de se faire vacciner. DĂ©sormais, il fallait aussi se faire « fliquer Â». Oui, j’ai bien Ă©crit « fliquer Â». Sans intention d’injurier les agents de la police. La mĂȘme police que le PrĂ©sident Macron vient de chouchouter.

 

 

Pour les soignants, il y a eu la prime pour service rendu Ă  la Nation l’annĂ©e derniĂšre. Et, il y a le SĂ©gur prĂ©vu ou qui a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© appliquĂ©. On ne peut donc pas dire que le gouvernement a Ă©tĂ© si ingrat ou si radin que ça avec la profession soignante. Sauf que cette prime, au montant agrĂ©able, et le SĂ©gur annoncĂ©, restent infĂ©rieurs Ă  ce qu’ont perdu les professions soignantes d’un point de vue salarial depuis plusieurs annĂ©es. Donc, « on Â» fait quelques gestes marquants mais qui, fondamentalement, ne changent rien Ă  l’état de ces professions comme Ă  la dĂ©gradation des conditions de travail dans les hĂŽpitaux. Il manque dĂ©sormais plus de personnel soignant dans les hĂŽpitaux depuis le dĂ©but de la pandĂ©mie en mars 2020. Mais on peut se permettre d’en licencier davantage si ce personnel refuse de se faire vacciner. Ça « tiendra Â». Comment ? ça tiendra. Qui l’affirme ?

 

Quelques mots encore avant de conclure :

 

J’ai Ă©tĂ© diplĂŽmĂ© en 1989. Cela ne fait pas de moi un gĂ©nie ou un infirmier exemplaire. Mais la plus grande partie de ma vie professionnelle, je l’ai passĂ©e dans des hĂŽpitaux et dans des cliniques. Pour le peu que j’ai compris, un soignant, c’est gĂ©nĂ©ralement, un professionnel consciencieux qui tient Ă  la vie d’autrui. Bien-sĂ»r, il y a des impairs. Il y en a dans toutes les professions.

Donc, ces soignants consciencieux qui se font balader par les gouvernements chaque fois qu’ils manifestent depuis trente ans, qui ont toujours fait en sorte que les patients ne pĂątissent pas de leurs grĂšves et de leurs manifestations seraient aujourd’hui, en 2021, des grands irresponsables ? Et, ce serait seulement parce qu’ils sont illogiques, irresponsables et Ă©goĂŻstes que certaines et certains d’entre eux refusent aujourd’hui les vaccins imposĂ©s actuellement, voire, aussi, le passe sanitaire ?!

 

Et puis, Ă  partir d’aujourd’hui, on saura Ă©tablir avec plus de prĂ©cision le pourcentage des soignants rĂ©calcitrants ou opposĂ©s aux vaccins anti-Covid actuels ainsi qu’au passe sanitaire. On saura sur qui taper. On saura qui sanctionner ou qui surveiller.

 

Par contre, toutes les fois auparavant, ou, pendant des annĂ©es, quantitĂ©s de soignants sont venus travailler, bien que malades ( y compris Ă  peine remis du Covid l’annĂ©e derniĂšre), ou fatiguĂ©s, par solidaritĂ©. Parce qu’il manquait quelqu’un dans le service. Parce qu’autrement, le service ne pourrait pas tourner. Toutes ces fois-lĂ  ne se comptent pas dans une carriĂšre de soignant. De jour, de nuit. Les jours « normaux Â» comme fĂ©riĂ©s. Tous les jours de l’annĂ©e. Que l’on vive en couple ou que l’on soit cĂ©libataire. Que l’on ait des enfants ou pas. Que l’on habite Ă  plus d’une heure de trajet de son travail ou pas. MĂȘme si l’on a dĂ©jĂ  accompli son quota d’heures de travail hebdomadaire.

 

A partir de ce mercredi 15 septembre 2021, on ne regardera pas si le personnel soignant non-vaccinĂ© fait partie ou a fait partie de ces soignants-lĂ . Puisque la prioritĂ©, encore une fois, ce sera toujours quelqu’un d’autre ou quelque chose d’autre que le soignant. Les patients. « L’éthique Â». Le service. La hiĂ©rarchie. Les collĂšgues. La culpabilitĂ©. La politique.

 

«  Power is Power Â».

 

 

Franck Unimon, ce mercredi 15 septembre 2021. ( et ce jeudi 16 septembre 2021 au matin aprĂšs une nuit de travail).

 

 

 

 

 

 

 

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Marcher pour ne pas mourir

Le journal  » Le monde » de ce lundi 13 septembre 2021.

      Marcher pour ne pas mourir

 

  • ça va ?
  • Non, ça ne va pas.

 

Elles étaient trois jeunes. Je dirais au plus, 25 ans. Accueillantes, volontaires, plutÎt mignonnes. Néanmoins, on peut avoir ces particularités et insuffler la mort dans les corps sans le vouloir.

 

Deux d’entre elles Ă©taient Ă©tudiantes en mĂ©decine. La troisiĂšme, Ă©tudiante en quoi ?

Elles Ă©taient probablement plutĂŽt bonnes Ă©lĂšves et, bien que rĂŽdĂ©es, assez faciles, sĂ»rement, Ă  dĂ©stabiliser. Je n’en n’ai pas profitĂ©.

 

Lorsque celle qui m’a fait m’asseoir m’a appris la « bonne nouvelle Â», Ă  savoir, qu’avant l’injection, elle allait me faire un test antigĂ©nique, j’ai dĂ©ballĂ© mes arguments contre cette mĂ©thode « barbare Â». J’avais dĂ©jĂ  fait deux tests antigĂ©niques en tant que cas contact cette annĂ©e. NĂ©gatif Ă  chaque fois. Une seconde sĂ©rologie Covid- effectuĂ©e il y a environ deux semaines- m’avait redit que si certaines personnes, aprĂšs avoir contractĂ© le Covid, avaient dĂ©veloppĂ© des dĂ©fenses immunitaires aussi fortes qu’une paire de poitrines nĂ©cessitant du 95 D, que les miennes Ă©taient aussi plates qu’une flaque d’eau.

 

Mais elle n’a eu aucune difficultĂ© Ă  me convaincre. Je savais que ces rĂ©sultats Ă©taient trop anciens et inappropriĂ©s. Et, aussi, qu’elle appliquait un protocole qu’elle se devait de suivre d’aprĂšs son instruction. Partir pour refuser un test antigĂ©nique ? Je m’étais fait une raison pour cette premiĂšre injection de Moderna. Alors, je suis restĂ© et elle m’a enfoncĂ© la tige.

 

  • ça va ?
  • Non, ça ne va pas.

 

A quelques mĂštres, ses deux « collĂšgues Â» sont restĂ©es silencieuses. Le rĂ©sultat est arrivĂ© trĂšs vite. Moins de deux minutes. A nouveau nĂ©gatif. Je peux l’écrire : ces derniers temps, il m’est arrivĂ© d’envier celles et ceux qui avaient attrapĂ© le Covid et qui avaient bien rĂ©cupĂ©rĂ© depuis. Car leurs dĂ©fenses immunitaires, si elles ne sont pas Ă©ternelles, sont « naturelles Â».

 

Cependant, on ne sait pas quelle tĂȘte on va faire en attrapant le Covid. Si nous allons connaĂźtre les neiges Ă©ternelles, garder des sĂ©quelles de cette embuscade ou, au contraire, bien nous en remettre.

 

Celle qui m’a fait l’injection avait des jolis yeux bleus AllĂ©luia Ă  la LĂ©onard Cohen. Cependant, aujourd’hui, on est habile pour s’inventer un profil avantageux.  Donc, je ne suis pas sĂ»r qu’elle Ă©tait vraiment ce qu’elle m’a dit ĂȘtre. Etudiante en quatriĂšme annĂ©e de mĂ©decine. AprĂšs m’avoir piquĂ©, elle m’a recommandĂ© de prendre du doliprane en cas de douleur. Je l’ai Ă©coutĂ©e tout en sachant que je n’en prendrais pas. J’ai du doliprane chez moi et j’en donne Ă  ma fille lorsqu’elle a de la fiĂšvre. Mais je prends le moins de mĂ©dicaments possible. C’est peut-ĂȘtre paradoxal pour un infirmier mais je crois que le repos, le calme, les Ă©tirements ou une activitĂ© plaisante et l’alimentation, ça aide vraiment. Et qu’il faut d’abord essayer ça avant de se prĂ©cipiter vers des mĂ©dicaments. Ou essayer d’en prendre le moins possible. Ne pas s’assommer d’avance. Ce soir, j’ai un peu mal au deltoĂŻde, peut-ĂȘtre un petit mal de la tĂȘte. Mais je suis fatiguĂ©. Je me suis couchĂ© un peu tard hier soir et je me suis levĂ© un peu tĂŽt ce matin.

 

AprĂšs l’injection, je suis restĂ© quelques minutes dans la salle d’attente Ă  envoyer des sms pour apprendre Ă  quelques personnes que j’avais reçu ma premiĂšre injection. Pendant que les jeunes femmes s’occupaient des personnes suivantes. J’ai entendu une femme d’une vingtaine d’annĂ©es, assez grande, s’avancer en disant :

 

« J’ai trĂšs trĂšs peur Â». Puis « Je suis en PremiĂšre annĂ©e de mĂ©decine Â». Il semble qu’en face, on se soit montrĂ© attentif et rassurant.

 

MĂȘme si comme l’a trĂšs bien compris une ancienne collĂšgue, et prĂ©sente amie, j’ai lancĂ©  « une bouteille Ă  l’amer Â» en adressant mon article Etre un mauvais exemple Ă  plusieurs personnes, je ne dirais pas avoir eu peur de me faire vacciner. C’est plutĂŽt du doute et de la mĂ©fiance. De la prudence, aussi.

 

Pourquoi cet endroit ?

 

 

J’ai choisi cet endroit Ă  Paris, un espace de santĂ© oĂč l’on trouve entre-autres une consultation en gynĂ©cologie, pour le vaccin Moderna.  Ou vaccin covid-19 ARNm- 1273 ( Spikevax ° de la firme Moderna).

 

 J’en avais assez d’entendre parler du Pfizer qui est le vaccin utilisĂ© par IsraĂ«l que la France copie pour sa politique sanitaire. Copier, cela veut aussi dire que l’on pense et anticipe moins. IsraĂ«l en est, je crois, Ă  une troisiĂšme dose de vaccin Ă  partir de 30 ans car le Pfizer a perdu de ses pouvoirs face au variant Delta.

Le Moderna, beaucoup moins utilisĂ© que le Pfizer, aurait des particularitĂ©s immunogĂšnes un petit peu supĂ©rieures. Je ne m’attends pas Ă  des miracles. Mais j’ai essayĂ© quelque chose.

 

Le Moderna est aussi le vaccin choisi par une de nos voisines, vaccinĂ©e dĂšs qu’elle l’a pu et qui s’en porte bien. Nous nous entendons bien avec cette voisine. Et je n’ai pas oubliĂ© qu’elle Ă©tait partante pour emmener Ă  notre fille Ă  une sortie culturelle nĂ©cessitant le passe sanitaire. Qu’elle avait Ă©tĂ© touchĂ©e qu’on le lui demande car c’était pour elle une grande marque de confiance. Sauf que, finalement, elle n’avait pas pu ĂȘtre disponible.

 

 

J’ai aussi choisi cet endroit parce qu’il ne ressemble pas aux vaccinodromes impersonnels que j’ai vu. Parce qu’il est dans un quartier oĂč j’ai de bons souvenirs. En tant que comĂ©dien sur scĂšne. En tant que spectateur. En tant que client dans un restaurant.

Dans le journal  » Le Figaro » de ce lundi 13 septembre 2021.

 

Pour y arriver, aprĂšs avoir pris le train et le mĂ©tro, j’ai tenu Ă  marcher. Dix Ă  quinze minutes de marche. Alors que j’aurais pu descendre Ă  une station de mĂ©tro plus proche. Avant de prendre le train pour Paris, j’avais achetĂ© trois journaux du jour, Le Figaro, Les Echos, Le Monde. J’avais aussi pris le journal gratuit qui est rĂ©apparu avec la rentrĂ©e. Dedans, j’ai lu ce que je pouvais qui se rapportait Ă  la pandĂ©mie, Ă  la vaccination anti-Covid. Je n’ai rien trouvĂ© qui m’aurait permis de me dĂ©sister. J’avais assez cherchĂ© et assez sollicitĂ© autour de moi pour renoncer une seconde fois Ă  cette vaccination. Pourtant, ce soir, mĂȘme si plusieurs personnes m’ont encouragĂ© vers cette action et m’ont fĂ©licitĂ© depuis, si cela m’a fait du bien, beaucoup de bien, je ne suis pas soulagĂ©.

 

Le sentiment d’avoir trahi

 

J’ai d’abord le sentiment d’avoir trahi. Ma compagne pour commencer, rĂ©solument contre. Pour elle, les vaccins anti-Covid actuels sont des « choses Â» Ă  bannir.

 

Mon meilleur ami, qui a contractĂ© le Covid il y a plusieurs mois et dont les dĂ©fenses immunitaires « poussent Â» le plafond,  qui m’avait conseillĂ© rĂ©cemment d’attendre quelques mois si je le pouvais.

 

Cette personne perdue de vue qui, en lisant mon article Etre un mauvais exemple, l’avait spontanĂ©ment partagĂ© et m’avait Ă©crit : « Je suis aussi un mauvais exemple Â». Son soutien m’a fait dĂ©couvrir le sentiment d’avoir dĂ©sormais une responsabilitĂ©, de par mon article, envers celles et ceux qui pourraient se reconnaĂźtre Ă  travers lui, Ă  travers moi. Et, moi, en partant me vacciner, je leur retirais en quelque sorte un « alliĂ© Â».

 

Et, dans une bien moindre mesure, j’ai un peu l’impression de ne pas avoir tenu compte de l’avis du mĂ©decin que j’avais sollicitĂ©  au sujet de ces vaccins actuels contre le Covid et qui m’avait rĂ©pondu :

 

« Peut-ĂȘtre que, finalement, on ne court pas de risque avec ces vaccins mais on manque de recul. Donc, si vous pouvez, attendez encore quelques mois qu’un vaccin dont on sera plus sĂ»r, arrive Â».

Il m’avait aussi appris avoir attrapĂ© le Covid en avril et m’apparaissait en pleine forme, dĂ©but septembre.

 

Pourquoi, moi « l’anarchiste Â» et le « rĂ©volutionnaire Â», ai-je changĂ© d’avis ?

 

Changer d’avis :

 

Autour de moi, aujourd’hui, je dĂ©nombre Ă©videmment bien plus de personnes  vaccinĂ©es contre le Covid qui se portent bien que de personnes non vaccinĂ©es. Le nombre ne fait pas tout. Et ce n’est pas la peur du mĂ©pris ou de la honte sociale qui m’a dirigĂ©.

 

Ces personnes vaccinĂ©es, que je connais, peuvent avoir des profils opposĂ©s. Mais aussi des personnalitĂ©s tranchĂ©es. Si l’on peut ĂȘtre une personne affirmĂ©e et affutĂ©e en refusant de se faire vacciner et en refusant le passe sanitaire, je peux aussi dire que parmi les personnes vaccinĂ©es contre le Covid que je connais, se trouvent des personnes toutes autant affirmĂ©es et affutĂ©es. Dans une fourchette d’ñge allant de 35-40 ans Ă  70 ans et plus. Je pourrais donc me satisfaire du fait que ces personnes se soient faites vacciner contre le Covid.

 

Sauf qu’il me reste des gros rĂ©sidus de doute. Tomber par hasard tout Ă  l’heure sur le post, sur Facebook, d’un ami qui affirme que la vaccination anti-Covid « aurait Â» causĂ© 40 000 morts en neuf mois d’aprĂšs telle ou telle source m’a bien-sĂ»r contrariĂ©. Et s’il avait raison ?

 

Relire aujourd’hui sur le site Prescrire.org dans l’article (datĂ© de ce 1er septembre 2021) intitulĂ© Effets indĂ©sirables connus mi-2021 des vaccins covid-19 Ă  ARN messager ( Covid-19 Des signaux confirmĂ©s et quelques signaux d’effets indĂ©sirables trĂšs rares ont Ă©mergĂ©, notamment des pĂ©ricardites et des myocardites. La RĂ©daction de Prescrire publie son analyse dĂ©taillĂ©e dans le numĂ©ro de septembre) m’a aussi contrariĂ©.

 

 

Je n’ai pas changĂ© d’avis pour pouvoir bientĂŽt retourner au restaurant, au cinĂ©ma, dans une salle de théùtre, dans la mĂ©diathĂšque de ma ville ou pour voyager. MĂȘme si je le ferai sans doute aprĂšs m’ĂȘtre fait vacciner.

MĂȘme si avec le rĂ©sultat de mon test antigĂ©nique d’aujourd’hui, je compte bien faire le « plein Â» de sorties qui me sont dĂ©sormais interdites sans passe sanitaire et sans test antigĂ©nique et PCR nĂ©gatif rĂ©cent. Je pense en particulier Ă  retourner au cinĂ©ma et dans « ma Â» mĂ©diathĂšque.

 

Le centre commercial CĂŽtĂ© Seine Ă  Argenteuil, grand ouvert ce lundi 13 septembre 2021. Alors qu’il faut continuer de fournir un passe sanitaire ou un test antigĂ©nique et PCR nĂ©gatif pour pouvoir entrer dans la mĂ©diathĂšque de la ville situĂ©e Ă  dix minutes Ă  pied de lĂ .

 

Je reste aussi critique envers le passe sanitaire et le projet de sociĂ©tĂ© qu’il dessine. Je crois qu’au pire, l’ancienne Ministre de la santĂ© AgnĂšs Buzyn, mise en examen pour « mise en danger de la vie d’autrui Â» et une mauvaise gestion de la pandĂ©mie du Covid l’annĂ©e derniĂšre, sera condamnĂ©e Ă  du sursis. Et qu’elle sera la principale part visible et condamnĂ©e des responsables de cette mauvaise gestion parmi les grosses « tĂȘtes de gondoles Â». Et que les autres se feront discrĂštes ou sauront si bien se faire dĂ©fendre que leur condamnation sera  faible ou inoffensive. Contrairement Ă  ce qui va  se produire Ă  partir de ce 15 septembre, dans deux jours, pour celles et ceux, employĂ©s, qui ne seront toujours pas vaccinĂ©s, ne serait-ce qu’une fois, contre le Covid.

 

Pour ces personnes, je m’attends Ă  ce qu’on les brutalise un peu plus que nous ne l’avons dĂ©jĂ  Ă©tĂ© dans notre grande majoritĂ© depuis le dĂ©but de cette pandĂ©mie. En se cachant derriĂšre la loi :

 

« On vous avait prĂ©venu. Vous avez Ă©tĂ© informĂ©(e). Vous avez eu le temps de la rĂ©flexion. Maintenant, je suis obligĂ©(e )  d’appliquer la Loi. Ce n’est pas moi, c’est la Loi qui m’oblige Ă  vous dire de dĂ©gager et Ă  vous sanctionner !  Â».

 

Je crois qu’il va se produire beaucoup trop de « sale Â» Ă  partir du 15 septembre au prĂ©texte de la Loi. Car sitĂŽt que l’on octroie Ă  plus de personnes  un certain pouvoir rĂ©pressif, le pire, camouflĂ© ou un peu tenu en laisse d’ordinaire, s’exprime davantage. Je ne m’attends pas Ă  des ratonnades. Mais Ă  des dĂ©gradations morales, sociales et Ă©conomiques. A un accroissement de contrariĂ©tĂ©s et d’humiliations quotidiennes les plus diverses au motif que certaines personnes ne fourniront pas, en cas de contrĂŽle- et il y en aura de plus en plus Ă  partir du 15 septembre- le papier qu’il faut ; le QR Code attendu pour effectuer des dĂ©placements ou des actions qui, « autrefois Â», il y a encore deux mois, ne le nĂ©cessitaient pas.

 

C’est plutĂŽt ça qui m’a fait changer d’avis. Je n’ai pas envie de me mettre dans un Ă©tat d’hyper-vigilance pour des gestes quotidiens qui, jusqu’à il y a peu, allaient de soi comme le simple fait d’ouvrir un robinet pour avoir de l’eau.

Paris, lundi 13 septembre 2021.

La possibilitĂ© d’attraper le Covid m’a aussi fait changer d’avis. Car, Ă  partir du 15 septembre, j’ai l’impression que chaque fois qu’une nouvelle personne non vaccinĂ©e attrapera le Covid et sera hospitalisĂ©e que cela permettra de marteler que si elle avait Ă©tĂ© vaccinĂ©e, elle ne l’aurait pas attrapĂ©. Ou alors une forme bĂ©nigne. Il va se passer un peu de temps avant de devoir admettre que le « Tout vaccin Â» ne rĂ©soud pas tout contre le Covid. Au moins jusqu’à ce que les « nouveaux Â» traitements anti-Covid ne soient disponibles pour le plus grand nombre sur le marchĂ©. D’ici un mois ? Deux mois ? Trois mois ?

 

Gagner du temps

 

J’ai donc aussi changĂ© d’avis pour continuer de gagner du temps.  D’accord, pendant que je prends le temps de rĂ©flĂ©chir d’autres ont le temps de faire trois enfants et de les voir commencer Ă  faire des Ă©tudes supĂ©rieures puis de devenir grands-parents. Mais j’ai besoin de temps. Cet article, pour ĂȘtre Ă©crit, a besoin de temps. J’avais Ă©crit une premiĂšre version en rentrant de l’espace de santĂ© en m’abstenant de dĂ©jeuner. Puis, je suis parti chercher ma fille Ă  l’école. J’ai tout réécrit ce soir depuis le dĂ©but. AprĂšs avoir fait faire ses devoirs Ă  ma fille. AprĂšs avoir dĂźnĂ©. AprĂšs lui avoir lu une histoire, ce qui n’était pas prĂ©vu, au moment du coucher. Yekrik ! Yekrak !

Paris, ce lundi 13 septembre 2021.

 

« Le temps ne respecte pas ce qui se fait sans lui Â». J’aime cette phrase. J’ai oubliĂ© qui en est l’autrice ou l’auteur.

 

Ma seconde injection aura lieu dĂ©but octobre si elle se fait. D’ici lĂ , nous devrions avoir d’autres informations concernant l’évolution de la pandĂ©mie mais aussi Ă  propos des effets des vaccins anti-Covid actuels. A cela s’ajoutent tous ces nouveaux traitements contre le Covid, par voie orale ou intraveineuse, mais aussi par voie intramusculaire, prĂ©vus pour cet « automne Â». Et, pour l’instant, je prĂ©fĂšre le traitement intramusculaire que j’ai reçu Ă  un traitement oral ou par voie intraveineuse.

 

Si je « fais Â» ma deuxiĂšme injection, je n’aurai en principe pas de rappel avant six mois. Ce qui nous amĂšne au mois d’avril 2022 oĂč je veux bien croire que l’on en saura plus sur la « sortie Â» Ă©ventuelle de la pandĂ©mie. Comme sur les traitements contre le Covid.

Argenteuil, ce lundi 13 septembre 2021. J’ai l’impression qu’il y a moins de tests antigĂ©niques et PCR pratiquĂ©s dans ce genre de tente qui fait dĂ©sormais partie du paysage. Ce sera bien lorsque ces tentes disparaitront.

 

Selon certains témoignages et affirmations

 

Bien-sĂ»r, si je suis mort d’ici lĂ  ou complĂštement bousillĂ© par la vaccination anti-Covid, tout cela n’aura plus d’importance pour moi. Je suis bien obligĂ© d’y penser puisque selon certains tĂ©moignages ou affirmations, ou explications, ces vaccins anti-Covid sont toxiques. Et, moi, j’en suis Ă  J+1 en terme d’expĂ©rience avec ce vaccin. Je ne sais pas ce qui va se passer ensuite. Or, selon certaines affirmations, une personne vaccinĂ©e contre le Covid aurait une espĂ©rance de vie de deux Ă  trois ans ensuite. En repartant du centre de santĂ©, je me suis donc imaginĂ© que la plus grande partie de ces personnes que je croisais dans la rue, se dĂ©plaçant, discutant entre elles ou assises Ă  une terrasse d’un cafĂ©, tomberaient toutes d’un seul coup, un beau jour, mortes. Et que ce serait pareil pour moi.

Paris, ce lundi 13 septembre 2021.

 

Je me suis aussi imaginĂ© qu’un jour, alors que j’aurais l’intention de me rendre dans une Ă©picerie, que je me retrouverais finalement dans un pressing puisque la vaccination, avec les nanotechnologies qu’elle comporterait, permettraient de me tĂ©lĂ©guider Ă  distance. Je voudrais voir tel film. HĂ© bien, non, « on Â» me forcerait Ă  aller voir tel film Ă  la place. Je voudrais faire la vaisselle, hĂ© bien non, « on Â» m’obligerait Ă  me rendre sur internet pour faire des achats. Je voudrais m’habiller de telle maniĂšre pour sortir, et, finalement, non, Ă  la place « on » m’imposerait de descendre dans les Ă©gouts.

Paris, lundi 13 septembre 2021.

 

 

Il y a bien-sĂ»r d’autres croyances et d’autres affirmations Ă  propos des vaccins anti-Covid. Je prĂ©fĂšre en rire un peu. Comme le fait que notre tĂ©lĂ©phone puisse ĂȘtre aimantĂ© Ă  l’endroit oĂč le vaccin nous a Ă©tĂ© injectĂ©. Je n’ai mĂȘme pas eu envie de faire le test. C’est plutĂŽt ma compagne qui m’a incitĂ©. Alors, devant elle, j’ai pris mon tĂ©lĂ©phone et l’ai posĂ© contre ma peau. Une fois, deux fois, trois fois, quatre fois. Il est retombĂ© Ă  chaque fois. J’allais continuer lorsqu’elle m’a dit que ce n’était pas la peine. Puis, ma compagne en a dĂ©duit que mon vaccin Ă©tait peut-ĂȘtre « un placebo Â». Je lui ai rĂ©pondu :

 

« Quelle que soit la situation, de toute façon, il y aura toujours une explication Â».

 

Ma compagne m’a « prĂ©dit » une troisiĂšme puis une quatriĂšme injection. Autant prĂ©dire une troisiĂšme et une quatriĂšme guerre mondiale. Je ne peux pas lui donner tort. Le monde va mal.  Je pense aussi que le nombre d’injections de vaccins contre le Covid va augmenter. Et cela ne m’emballe pas du tout.

Lorsque je lui ai dit que j’avais toujours des doutes, elle m’a objectĂ©, presqu’assassine :

 

« En gĂ©nĂ©ral, quand on a des doutes, on s’abstient ! Â».

« C’est ce que je fais, en gĂ©nĂ©ral, oui. Mais j’ai fait ce que j’avais Ă  faire Â». Puis, j’ai ajoutĂ© :

« Vu qu’il me reste maintenant deux Ă  trois ans Ă  vivre, regarde moi bien. Parce-que bientĂŽt, je ne serai plus lĂ  Â». Cela l’a fait un peu rire.

 

S’il me reste effectivement deux Ă  trois ans, au mieux, Ă  vivre avec ce vaccin, je me demande ce que je pourrais bien faire durant ces deux Ă  trois ans. Me faire plaisir sĂ»rement. En attendant, lorsque ma mĂšre a appris que j’avais reçu ma premiĂšre injection, elle m’a Ă©crit par sms qu’elle allait aussi se faire vacciner. Et que mon pĂšre suivrait sĂ»rement ensuite. Sa rĂ©action m’est alors apparue Ă©vidente. Pourtant, je ne l’avais pas du tout prĂ©vue.

 

 

Lorsque j’ai eu quittĂ© le centre de santĂ© ce matin, ça klaxonnait dans la rue. Un camion arrĂȘtĂ© bloquait la rue. A pied, j’ai facilement pu passer. J’ai tenu Ă  retourner Ă  la gare St Lazare en marchant.  J’ai pris quelques photos sur le trajet. Regarder pour vivre. Marcher pour ne pas mourir.

 

 

Franck Unimon, ce lundi 13 septembre 2021.

 

 

 

 

 

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Etre un mauvais exemple

Samedi 11 septembre 2021, le matin, Paris.
HĂŽtel de Ville, Paris, depuis la rue de Rivoli, ce samedi 11 septembre 2021, vers 9 heures du matin. On peut apercevoir sur la gauche un vaccinodrome. Et, au fond, Notre Dame.

Etre un mauvais exemple

 

Ce samedi 11 septembre 2021, je suis un mauvais exemple. Je dois donc me prĂ©parer Ă  vivre dans le mĂ©pris, la peur et la honte. Si j’étais clairvoyant, Je ferais tout afin me faire subventionner au plus vite par une marque de mouchoirs jetables. Mais aussi pour devenir VRP pour des anxiolytiques et des antidĂ©presseurs. Pour fuir, raser les murs et me faire le plus discret possible. Tout cela est compatible. Dans ces domaines, je suis un homme d’avenir.

 

En dehors de ça, je passe mon temps Ă  me terrer dans le passĂ©. Je refuse la nouveautĂ© et le changement. Je suis irrationnel, illogique, Ă©goĂŻste, irresponsable, immoral. Certaines personnes ont rĂ©ussi et vont rĂ©ussir prĂ©cisĂ©ment « grĂące Â» Ă  ces caractĂ©ristiques. Mais pas moi. Car, je suis has been. Je vois bien que tout le monde est passĂ© Ă  autre chose. Or, je persiste dans mon erreur. C’est plus fort que moi. C’est en cela que l’on reconnaĂźt un mauvais exemple.

 

Je fais partie de cette minoritĂ© dont la seule vĂ©ritable expertise, reconnue et encouragĂ©e, consiste, a toujours consistĂ©, Ă  obĂ©ir, Ă  donner de sa personne et Ă  subir. Par exemple, je peux me prĂ©senter dans un centre de transfusion sanguine afin d’aller donner mon sang librement. On acceptera de me le prendre sans difficultĂ©s. Je suis donc bien obligĂ© d’admettre qu’il est encore des endroits oĂč, malgrĂ© mes tares,  on accepte encore de me recevoir.

 

Faire partie d’une minoritĂ© peut ĂȘtre un avantage. Il existe des minoritĂ©s expĂ©rimentĂ©es,  puissantes, organisĂ©es, protĂ©gĂ©es, dĂ©terminĂ©es et qui comptent. Ces minoritĂ©s prennent des dĂ©cisions pour le plus grand nombre et peuvent souvent s’exprimer et ĂȘtre Ă©coutĂ©es. Que l’on soit d’accord avec elles ou non, elles prĂ©serveront leurs fonctions. Et, lorsque certaines ou certains de leurs membres se trompent ou commettent des infractions, on trouvera bien un arrangement.

 

La minoritĂ© dont je fais partie peut ĂȘtre nĂ©gligĂ©e et balayĂ©e. C’est aussi en cela que je suis un mauvais exemple.  J’ai une attirance inextinguible pour la dĂ©faite. Durant quelques mois, j’ai fait partie de la minoritĂ© des « hĂ©ros Â».  Beaucoup de gens ont applaudi, celles et ceux, qui, comme moi, continuaient d’aller travailler, sans protection, tandis que la majoritĂ© restait Ă  l’abri du « flĂ©au Â». Mais cela fait partie du passĂ©. Alors que la lĂ©gion d’honneur et le PanthĂ©on n’attendaient plus que moi, j’ai tout gĂąchĂ©.

 

Etonnamment, depuis ce 12 juillet 2021, mon statut a basculĂ© : de « hĂ©ros Â», je suis devenu de maniĂšre de plus en plus avancĂ©e, un mauvais exemple. Mais qu’est-ce que je croyais ?! Que l’on pouvait rester un hĂ©ros toute sa vie ?! Mon statut de « hĂ©ros » ressemble aux sapins de NoĂ«l que l’on range aprĂšs les fĂȘtes ou que l’on retrouve sur les trottoirs, dans la rue, prĂšs des poubelles.

 

NĂ©anmoins, je n’ai pas envie de ressembler Ă  ces mendiants, qui, aprĂšs avoir rĂ©pĂ©tĂ© les mĂȘmes phrases, dans chaque wagon, passent ensuite dans les rangs mĂ©caniquement. Je fais encore partie des murs de l’illusion sociale. Mais je dois faire bref avant que n’arrive la prochaine station et les prochaines Ă©lections de pensĂ©e.

 

Ce samedi 11 septembre 2021, je ne suis toujours pas vaccinĂ© contre le Covid. Je n’ai donc pas de passe sanitaire. Une premiĂšre fois, j’ai pris rendez-vous. C’était le 4 aout 2021. Je me suis finalement dĂ©sistĂ©. LĂ , j’ai Ă  nouveau pris rendez-vous pour ce 13 septembre pour une premiĂšre injection. Et, je me demande si je vais Ă  nouveau me dĂ©sister.

 

Incapable

 

 

RĂ©pĂ©ter qu’il nous manque du recul pour ces vaccins anti-Covid (Pfizer, Moderna, Astrazeneca, Johnson&Johnson) proposĂ©s Ă  partir de fin dĂ©cembre 2020 puis, dĂ©sormais, imposĂ©s, revient Ă  tenir des discours comme ces mendiants ou ces dragueurs « bof Â» qui, dans les transports en commun, nous interpellent. DĂšs leurs premiĂšres intonations, on sait que l’on va connaitre un moment embarrassant. A la virgule prĂšs, on sait quelles sont leurs intentions et leurs demandes. On n’a pas envie d’entendre ça.  On n’y croit plus.  Certaines fois, on veut bien donner une petite piĂšce, un ticket restaurant ou un peu de nourriture. Mais ce serait plutĂŽt pour qu’ensuite, ils nous laissent tranquilles.

 

Or, je ne suis pas encore un mendiant. Et, je crois, aussi, qu’il faut en dire plus. Donner de soi, Ă  nouveau. Rester humain et personnaliser ce que l’on exprime. MĂȘme si cela sera peut ĂȘtre embarrassant tandis que je passerai ensuite dans les rangs. Avant de passer Ă  un autre wagon.

 

Ce samedi 11 septembre 2021, je suis incapable de savoir quoi rĂ©pondre Ă  ma mĂšre Ă  propos de la vaccination anti-Covid. Moi, l’aĂźnĂ©, le fils Ă  maman, l’enfant qui a longtemps tenu Ă  protĂ©ger sa mĂšre et qui continue dans une certaine mesure. Moi, le seul infirmier parmi ses enfants, je suis aussi le seul non vaccinĂ© contre le Covid. Tous mes vaccins sont suivis et Ă  jour. Exception faite avec cette vaccination contre le Covid.

 

Il y a quelques mois, vers Mai ou Juin, avant que ne tombe cette obligation vaccinale contre le Covid pour les soignants, ma mĂšre m’avait demandĂ© conseil. J’entendais alors de trĂšs bons Ă©chos « du Â» Pfizer Â», le vaccin largement le plus utilisĂ© dĂ©sormais en France contre le Covid. RĂ©cemment, j’ai lu que 76 millions de doses du vaccin Pfizer, en France, avaient Ă©tĂ© administrĂ©es. Largement plus que pour les trois autres vaccins rĂ©unis (Astrazeneca, Moderna, Johnson & Johnson).  Pour continuer d’appeler ces vaccins par le nom des laboratoires qui les fabriquent. Un nom un peu plus facile Ă  retenir que leur vĂ©ritable nom scientifique.

 

Aussi, il  y a quelques mois, vers Mai ou Juin, j’avais rĂ©pondu Ă  ma mĂšre :

« J’entends dire beaucoup de bien du Pfizer Â».

 

Le Johnson & Johnson et son injection unique m’avait pourtant donnĂ© envie pendant un certain temps. Ce qui m’avait aussi plu avec lui, c’était qu’il arrivait aprĂšs les trois autres (Pfizer, Astrazeneca, Moderna). Je le considĂ©rais donc comme porteur de plus de garanties en matiĂšre de recul et d’expĂ©rience.  MĂȘme son Â« nom Â», Johnson & Johnson, je trouvais que ça sonnait bien. Mais, trĂšs vite, le dĂ©collage du vaccin Johnson & Johnson s’était mal passĂ© en raison d’effets secondaires redoutĂ©s. Et, aprĂšs le vaccin Astrazeneca, il s’était rapidement retrouvĂ© entachĂ© avec la rĂ©putation d’ĂȘtre un vaccin Ă  Ă©viter. Ce qui faisait deux vaccins contre le Covid sur quatre Ă  « Ă©viter Â».

 

 

Mais j’avais fait mon devoir. J’avais conseillĂ© le Pfizer Ă  ma mĂšre dont j’ai eu des « bons retours Â» d’expĂ©rience autour de moi. Par « bons retours d’expĂ©rience Â», je pense Ă©videmment au fait que toutes celles et tous ceux qui l’ont reçu, et avec lesquels j’en ai parlĂ©, vont bien aujourd’hui. Ni dĂ©cĂšs. Ni maladie grave causĂ©e par la vaccination. Ni Covid.

 

Je croyais ma mĂšre vaccinĂ©e depuis longtemps quand cette obligation vaccinale pour les soignants, mais aussi, indirectement, pour tous les Français, est arrivĂ©e le 12 juillet. Et puis, j’ai appris que ni elle ni mon pĂšre ne l’étaient. VaccinĂ©s.

D’abord, parce qu’en raison de ses problĂšmes-traitĂ©s et stabilisĂ©s- de santĂ©, l’Astrazeneca lui avait Ă©tĂ© dĂ©conseillĂ© par son mĂ©decin. Mes parents rĂ©sident en Guadeloupe oĂč ils sont retournĂ©s vivre pour leur retraite. Ensuite, parce-que ce jour oĂč tous deux s’étaient rendus Ă  l’aĂ©roport pour se faire vacciner, ils avaient trouvĂ© une sorte de barrage tenu par des opposants Ă  la vaccination contre le Covid. Ecoutant leurs arguments, mon pĂšre avait alors signalĂ© Ă  ma mĂšre :

« Leur vaccin n’est pas encore tout Ă  fait au point. On va attendre encore un peu Â». Et, mes parents avaient rebroussĂ© chemin. Ça, c’était avant que les Antilles et l’üle de la RĂ©union ne fassent la Une des journaux concernant l’essor de la pandĂ©mie. Et que l’on nous apprenne les chiffres d’une population sous-vaccinĂ©e contre le Covid, de l’ordre, Ă  peu prĂšs de 25 Ă  30 pour cent. Contre prĂšs de 70% de personnes vaccinĂ©es contre le Covid dans l’Hexagone, aujourd’hui.

 

Une situation pas normale

 

Nous devions ĂȘtre en aout lorsque ma mĂšre m’a Ă  nouveau demandĂ© conseil Ă  propos de la vaccination anti-Covid. Elle ne savait plus quoi faire au vu de toutes les informations contradictoires. Au point de m’adresser elle-mĂȘme le 4 aout, par exemple, une vidĂ©o mettant en garde contre la vaccination. Etait-ce l’intervention en CrĂ©ole du syndicaliste Elie Domota ? C’est possible.

Le 4 aout devait ĂȘtre la date de ma premiĂšre injection, avec le Pfizer, dans ma ville, Ă  une dizaine de minutes Ă  pied de chez moi.

 

Mes rĂ©serves initiales et mes doutes- dĂ©jĂ  bien constituĂ©s- envers la vaccination anti-Covid proposĂ©e, ajoutĂ©s Ă  cette vidĂ©o et certainement d’autres propos m’ont poussĂ© Ă  annuler ce rendez-vous du 4 aout.

 

J’ai fini par rĂ©pondre Ă  ma mĂšre que je devrais savoir lui rĂ©pondre. Mais que j’en Ă©tais incapable car la situation que nous vivons est « anormale Â». Et, particuliĂšrement, « notre Â» façon de rĂ©pondre et de rĂ©agir par rapport Ă  cette pandĂ©mie du Covid.

 

RĂ©agir ou agir « normalement Â», c’est Ă  la fois adopter une attitude raisonnable. Mais, aussi, celle appliquĂ©e ou suivie par la majoritĂ©. Cette association du raisonnable avec la majoritĂ© garantit en principe l’équilibre et la pĂ©rennitĂ© du plus grand nombre. Les mĂȘmes rĂšgles et les mĂȘmes lois, connues de tous, facilement identifiables, graduĂ©es selon l’ñge et les capacitĂ©s, acceptĂ©es et supportĂ©es par le plus grand nombre, donc par la majoritĂ©, permettent de vivre dans un certain confort et une certaine entente gĂ©nĂ©rale et durable. Soit ce qui dĂ©finit une civilisation, une  sociĂ©tĂ©, une culture, une nation. L’envers du chaos, des guerres et des conflits.

 

Ce projet de civilisation, de sociĂ©tĂ©, de culture et de nation, je me suis gĂ©nĂ©ralement Ă©vertuĂ© Ă  le rejoindre comme Ă  m’y faire intĂ©grer. Sauf que mes « retours Â» d’expĂ©rience depuis le dĂ©but officiel de la pandĂ©mie en mars 2020 me font particuliĂšrement douter, voire tituber Ă  devoir ingurgiter certaines « nouvelles Â» lois.  

 

Mes « retours Â» d’expĂ©rience :

 

La principale continuitĂ© dans laquelle je me retrouve avec certitude depuis mars 2020, c’est de toujours faire partie des personnes dominĂ©es. Que ce soit au sein de certaines minoritĂ©s ou au sein de la majoritĂ©.

 

En Mars 2020, je faisais partie des minorités qui continuaient de se rendre à leur travail.

Les éboueurs, les caissiÚres et les caissiers, les commerçants « alimentaires », les policiÚres et les policiers, les pompiers, les livreurs, les personnels soignants, médicaux et de ménage hospitaliers, les ambulanciers.

 

Il est possible que j’aie oubliĂ© d’autres professions comptant parmi ces minoritĂ©s. D’une part parce-que je fais en fonction de ce que mon expĂ©rience et mon entendement me permettent de comprendre de notre sociĂ©tĂ©. D’autre part, parce-que, depuis le dĂ©but de la pandĂ©mie en mars 2020, ces minoritĂ©s que je viens de citer et celles que j’ai oubliĂ©es de mentionner, sont rarement celles que l’on entend s’exprimer en permanence et que l’on prend le temps d’écouter Ă  propos de cette pandĂ©mie. Alors qu’elles ont Ă©tĂ© en premiĂšre ligne et se sont constituĂ©es, aussi, une certaine expĂ©rience sanitaire directe qui pourraient ou devraient servir Ă  la majoritĂ©. Or, j’ai l’impression que seulement une partie de cette expĂ©rience pratique sert. Principalement, tout ce qui peut faire peur.

 

 

L’annĂ©e derniĂšre, je faisais partie des minoritĂ©s hĂ©roĂŻques, aujourd’hui, je fais partie des minoritĂ©s non-vaccinĂ©es :

Les sceptiques, complotistes, irresponsables, Ă©goĂŻstes, immorales, irrationnelles, illogiques, inexcusables, les bientĂŽt squelettiques….

Si je devais me fier Ă  tout ce qui nous a Ă©tĂ© dit et rĂ©pĂ©tĂ© depuis le dĂ©but concernant la pandĂ©mie du Covid (officiellement en mars 2020 en France), aujourd’hui, le pays devrait ĂȘtre orphelin par milliers en Ă©boueurs, caissiĂšres et caissiers, commerçants « alimentaires », policiĂšres et policiers, pompiers, livreurs, personnels soignants, mĂ©dicaux, de mĂ©nage, hospitaliers et aussi ambulanciers.

 

Parce-que ces minoritĂ©s ont d’abord Ă©tĂ© exposĂ©es Ă  la pandĂ©mie du Covid pendant plusieurs semaines mais aussi Ă  une pĂ©nurie de masques, durant les six premiĂšres semaines Ă  compter de mars 2020.  

 

Parce qu’un certain nombre de professionnels faisant partie ces minoritĂ©s ont contractĂ© le Covid.

 

 

Dix huit mois plus tard, par exemple, la pĂ©nurie en personnel soignant dans les hĂŽpitaux publics s’est aggravĂ©e Ă  ce que j’ai pu lire dans la presse. Parce-que tous ces personnels soignants sont allĂ©s s’implanter dans des cimetiĂšres ? Je ne crois pas.

 

La charge anxiogĂšne qui nous a Ă©tĂ© administrĂ©e depuis l’annĂ©e derniĂšre dans le traitement mĂ©diatique de la pandĂ©mie du Covid a Ă©tĂ© maximale. MĂȘme le site indĂ©pendant Prescrire l’a soulignĂ© dans un de ses articles. J’ai eu la surprise hier soir ou avant hier soir de dĂ©couvrir un article sur ce thĂšme alors que je cherchais Ă  grappiller des informations sur les vaccins anti-Covid. Pour conserver ma dĂ©cision de me faire vacciner.

Le site Prescrire, dans cet article, va jusqu’Ă  prĂ©coniser de limiter Ă  une heure par jour, je crois, le moment oĂč l’on reçoit des informations relatives Ă  la pandĂ©mie du Covid.

Le site Prescrire dit plutĂŽt du bien des vaccins Ă  ARN messager, Pfizer et Moderna, qu’il recommande en premiĂšre intention avant les vaccins Astrazeneca et Johnson & Johnson. Le site nomme ces vaccins par leur appellation scientifique.

Si cette charge anxiogĂšne qui nous a tabassĂ© Ă  propos de la pandĂ©mie du Covid, via les media, et aussi le gouvernement avec ses revirements successifs, a Ă©tĂ© « maximale », j’ai commencĂ© Ă  m’apercevoir qu’elle a aussi Ă©tĂ© rapidement « oubliĂ©e » voire niĂ©e. La premiĂšre personne Ă  me rendre tĂ©moin de cela avait Ă©tĂ© une collĂšgue infirmiĂšre- aujourd’hui Ă  la retraite- en arrĂȘt de travail dĂšs le dĂ©but du premier confinement. En revenant dans le service plusieurs semaines plus tard, cette collĂšgue avait Ă©tĂ© Ă©tonnĂ©e lorsque je lui avais dit que nous nous Ă©tions fait « tabasser » psychologiquement par toute la charge anxiogĂšne relative aux informations balancĂ©es Ă  propos de la pandĂ©mie du Covid. Cette collĂšgue- qui avait sĂ»rement prĂ©fĂ©rĂ© se protĂ©ger en restant chez elle dĂšs le dĂ©but du premier confinement en mars 2020- avait rĂ©agi devant moi comme s’il n’y avait jamais eu la moindre inquiĂ©tude Ă©pandue en France Ă  propos de la pandĂ©mie du Covid. Et que je lui racontais des histoires. 

Je croyais alors que cette amnĂ©sie ou ce dĂ©ni Ă©tait spĂ©cifique Ă  cette collĂšgue. Je crois aujourd’hui de plus en plus que cette amnĂ©sie et ce dĂ©ni sont partagĂ©s par d’autres personnes depuis le dĂ©but de la pandĂ©mie du Covid l’annĂ©e derniĂšre. Et, c’est facile Ă  comprendre : cette amnĂ©sie et ce dĂ©ni aident Ă  se relever et Ă  poursuivre. A continuer de vivre. A aller de l’avant. A ne pas regarder en arriĂšre et y retrouver ce qui a pu effrayer ou faire souffrir. Ils sont ce que l’on appelle des mĂ©canismes de dĂ©fense psychique devant certaines situations stressantes et Ă©motionnellement difficiles voire traumatisantes. Peu importe l’Ăąge, le sexe, la constitution ou l’expĂ©rience que l’on a. Chaque personne a ses limites. 

Argenteuil, butte d’Orgemont, samedi 4 septembre 2021.

 

Des personnes sont mortes du Covid. Je ne conteste pas la pandĂ©mie non plus. Mais, dix huit mois plus tard, avec d’autres, je suis encore vivant. Je ne suis pas une exception. Et, au lieu d’en ĂȘtre content et de chercher Ă  savoir ce qui a pu permettre ça, la tendance est plutĂŽt de continuer Ă  nous faire entrer dans la tĂȘte des pensĂ©es telles que :

 

« Vous avez eu beaucoup de chance jusqu’Ă  maintenant ! Â» ; « Ă§a ne va pas durer ! Â». « Vaccinez-vous au plus vite ! C’est le mieux Ă  faire ! Â». « Regardez, dans les services de rĂ©animation, dĂ©sormais, on retrouve principalement des patients atteints du Covid non vaccinĂ©s ! MĂȘme BFM TV le dit ! Â».

« Puisqu’on vous le rĂ©pĂšte ! Â».

Une infectiologue, plutĂŽt Ă  l’aise dans les mĂ©dia, a avancĂ© qu’avec le variant Delta, tout le monde allait se faire contaminer cette fois-ci par le Covid. 

 

Néanmoins, malgré toutes ces annonces répétées, les vaccinodromes à portée de main et de clic, les tentes de test PCR et antigénique bien visibles, je continue de slalomer entre le oui et le non pour me faire vacciner.

Ces derniers jours, je me suis demandĂ© la raison pour laquelle je rĂ©agissais comme ça Ă©tant donnĂ© que tout est si « clair Â» pour la majoritĂ©.

 

RĂ©volutionnaire et anarchiste ?

 

« Je ne te savais pas aussi rĂ©volutionnaire Â» a rigolĂ© au tĂ©lĂ©phone un de mes cousins il y a quelques jours. Je venais de le surprendre en lui apprenant que je n’étais pas vaccinĂ© contre le Covid. Mon cousin ne me l’a pas dit, mais il a sĂ»rement aussi pensĂ© : « SacrĂ© Franck ! C’est vraiment un original ! ».

 

Un de mes amis, infirmier Ă  la retraite depuis un an, m’a traitĂ© « d’anarchiste Â» avec le sourire alors que je dĂ©jeunais avec lui et sa compagne, Ă©galement Ă  la retraite. Tous les deux vaccinĂ©s, ils m’ont reçu Ă  leur table comme si ma non-vaccination Ă©tait davantage une particularitĂ© qui pouvait me causer des ennuis Ă©conomiques que constituer un risque pour leur santĂ©.

 

Sauf que je ne suis ni « rĂ©volutionnaire Â», ni « anarchiste Â». Par contre certaines situations vĂ©cues depuis l’annĂ©e derniĂšre m’incitent beaucoup Ă  croire ou Ă  comprendre que la rĂ©ponse officielle et lĂ©gifĂ©rĂ©e Ă  la pandĂ©mie donne beaucoup plus la prioritĂ© Ă  l’économie qu’à la santĂ©. Pour rĂ©sumer :

 

Tout ce qui rapporte beaucoup de fric ou peut en ramener trĂšs vite est d’abord privilĂ©giĂ©. C’était dĂ©jĂ  comme ça avant la pandĂ©mie du Covid. Cela s’est accentuĂ© depuis la pandĂ©mie.

La Gazette du Val d’Oise, mercredi 8 septembre 2021.

 

Ce samedi 11 septembre 2021, je peux Ă  nouveau retourner librement, et sans passe sanitaire, dans un centre commercial prĂšs de chez moi. ( Test PCR). 

Par contre, je ne peux toujours pas retourner librement dans la petite médiathÚque de ma ville. Il me faut encore fournir un passe sanitaire ou un Test antigénique ou PCR de moins de 72 heures.

 

Devant la mĂ©diathĂšque de ma ville, ce samedi 11 septembre 2021. Sur la barriĂšre, on peut apercevoir les consignes concernant les conditions d’accĂšs. Passe sanitaire, test PCR et antigĂ©nique de moins de 72 heures…. Bien-sĂ»r, le port du masque y est obligatoire.

 

 

 

On pourrait me rĂ©pondre qu’il y a un public mineur, enfant ou adolescent, qu’il convient de prĂ©server de la pandĂ©mie du Covid dans la mĂ©diathĂšque ?

Mais ce public mineur, enfant et adolescent, peut trĂšs bien se retrouver dans le centre commercial Ă  nouveau « disponible Â» sans passe sanitaire prĂšs de chez moi. Et, dans ce centre commercial, bien plus frĂ©quentĂ© que la mĂ©diathĂšque, le port du masque suffit et est obligatoire. Comme dans la mĂ©diathĂšque.

L’une des entrĂ©es du centre commercial CĂŽtĂ© Seine, ce samedi 11 septembre 2021. Il y a encore quelques jours, il fallait prĂ©senter son passe sanitaire ou le rĂ©sultat d’un test PCR ou antigĂ©nique de moins de 72 heures pour y entrer.

 

Un centre commercial, ça rapporte du fric. Une mĂ©diathĂšque, non. C’est ĂȘtre « rĂ©volutionnaire Â» et « anarchiste Â» d’écrire ça ?!

Aujourd’hui, toujours, dans la ville oĂč j’habite, Ă  Argenteuil, c’était la journĂ©e des associations. Il fait beau et chaud depuis plusieurs jours. On se croirait en Ă©tĂ©. Sauf lorsqu’il pleut brutalement. Mais, aujourd’hui, il a fait beau. Les stands des associations, cette annĂ©e, ont tous Ă©tĂ© mis dehors. Dont, une partie prĂšs des berges de Seine. Une trĂšs bonne et trĂšs audacieuse initiative et aussi un trĂšs vieux projet de la mairie d’Argenteuil. RĂ©cupĂ©rer les berges de Seine pour les piĂ©tons. Il est certain que la mairie saura tirer avantage de la rĂ©ussite de cette manifestation pour son bilan. Mais pour accĂ©der Ă  cette journĂ©e des associations qui s’est donc dĂ©roulĂ©e essentiellement Ă  l’extĂ©rieur, la prĂ©sentation d’un passe sanitaire Ă©tait obligatoire.

Entrée de la journée ou forum des associations à Argenteuil, ce samedi 11 septembre 2021.

 

Bien-sĂ»r, on me rappellera que tout Ă©vĂ©nement public, Ă  l’extĂ©rieur, Ă  partir d’une certaine envergure et affluence, nĂ©cessite dĂ©sormais la prĂ©sentation d’un passe sanitaire. Mais Ă  quoi servent donc les masques anti-Covid ? Et le fait d’ĂȘtre Ă  l’extĂ©rieur ? Et dans le centre commercial, alors ? Il passera moins de personnes, enfermĂ©es dans le centre commercial, qu’à ce forum des associations en effet trĂšs suivi comme chaque annĂ©e ?

 

Pour la deuxiĂšme fois, depuis l’instauration de ces nouvelles lois en faveur du passe sanitaire, j’ai fraudĂ©. La premiĂšre fois, c’était pour m’asseoir sur un banc, dehors, Ă  quelques mĂštres de l’entrĂ©e d’un lieu de restauration. Afin de manger un sandwich, Ă  l’écart, avec une amie vaccinĂ©e contre le Covid. LĂ , j’ai fraudĂ© par opportunisme. Je n’étais pas venu pour frauder. J’avais mĂȘme oubliĂ© que c’était la journĂ©e des associations Ă  Argenteuil. Et, j’ai fraudĂ© pour quelle raison ?! Pour me rendre Ă  une journĂ©e des associations dans ma ville. J’ai fraudĂ© avec un masque. Nous sommes dehors. J’ai croisĂ© diffĂ©rentes personnes sans masque lors du forum. Normal, nous sommes dehors. Et puis, la plupart de ces personnes sont supposĂ©es ĂȘtre vaccinĂ©es. Ce n’est pas grave. MĂȘme si l’on sait aussi que, mĂȘme vaccinĂ©, on peut ĂȘtre porteur du virus et contagieux.

Journée ou forum des associations à Argenteuil, ce samedi 11 septembre 2021.

 

 

Chaque samedi, depuis au moins le mois d’aout, des personnes opposĂ©es au passe sanitaire et anti-vaccins manifestent dans Paris et en France. Il y ‘en aurait de moins en moins. Moins de deux cent mille, officiellement. Par contre, ces personnes seraient de plus en plus « radicalisĂ©es Â». Je vais prendre mon exemple : j’ai fraudĂ© deux fois depuis l’instauration du passe sanitaire. Je suis donc en phase de « radicalisation Â» ?

Pour m’ĂȘtre assis sur un banc pour manger un sandwich et pour pouvoir me rendre Ă  une journĂ©e des associations Ă  l’extĂ©rieur en portant un masque ?!

 

Je ne rapporte pas d’argent. J’en perds plutĂŽt. Je fais partie de la minoritĂ© qui n’est pas  du tout un exemple Ă  suivre. Au contraire d’une certaine minoritĂ© qui a su investir ou faire fructifier une entreprise porteuse en cette pĂ©riode de pandĂ©mie :

 Vaccins, masques anti-covid, gel hydro-alcoolique, sites de vente sur internet, autres….

 

J’allais oublier de dire qu’hier, le vendredi 10 septembre, c’était la journĂ©e du suicide. Une journĂ©e oĂč l’on sensibilise les gens au suicide. Aux signes avant coureurs. Comment aider. J’ai appris hier soir que  c’était la « journĂ©e du suicide Â». En France, chaque annĂ©e, il y aurait 9000 suicides par an. L’un des chiffres les plus Ă©levĂ©s d’Europe. Mon attitude envers la vaccination anti-Covid a quelque chose de suicidaire. Si je m’en tiens, Ă  la fois aux risques d’attraper le Covid mais aussi aux sanctions Ă©conomiques qui vont bientĂŽt me tomber dessus, il y a quelque chose de suicidaire dans ma posture. Je me dois de l’admettre ou de l’envisager. MĂȘme si je fais de mon mieux pour prĂ©venir le suicide chez les autres.

 

Cependant, un commerçant, apprenant mes doutes, m’a surpris. Je le croyais entiĂšrement convaincu. Il m’a rĂ©vĂ©lĂ© son scepticisme envers la vaccination anti-Covid en « raison du manque de recul Â» des vaccins actuels. Heureusement, sa direction a su le soutenir :

 

« C’est soit tu te vaccines, soit tu fermes ta boutique ! Â».  Ce qui fait penser Ă  une nouvelle version de «  Soit tu te vaccines, tu fermes ta gueule et tu restes ouvert. Soit tu l’ouvres et tu fermes ta boutique pour toujours ! Â».

 

Mais Ă  propos des arguments que l’on pourrait servir aux personnes qui doutent de ces vaccins, je crois aussi entendre celui-ci :

 

« Prends le vaccin, et jette-toi dans le vide ! Tu ne crains rien. On ne peut pas trop te dire oĂč tu vas atterrir. Qui vivra, verra. Tu verras bien ! Â».

 

Tu verras bien

 

Ce que je « vois Â», c’est que j’ai eu l’audace ou la naĂŻvetĂ© de croire que je pourrais me passer de ce vaccin anti-Covid. Ou que je pourrais prendre mon temps avant de me dĂ©cider pour un vaccin dans lequel j’aurais eu le temps de croire. Dans lequel j’aurais pu prendre le temps de mettre ma confiance.

 

Pour ces raisons, lorsqu’il y avait eu tous ces Ă©clats Ă  propos du professeur Raoult il y a quelques mois, j’avais Ă©coutĂ© tout ça de trĂšs trĂšs loin. Je n’avais aucun avis sur l’Hydro
. Je me sentais trĂšs bien dans mon ignorance sur ces sujets avec mes masques anti-Covid, mon lavage de mains et mes gestes barriĂšres.

 

Aujourd’hui encore, j’ai du mal Ă  retenir les noms des mĂ©dicaments Ă©voquĂ©s lors du « dĂ©bat Â» Raoult. MĂȘme si je me rappelle plus facilement de l’Ivermectine. Parce-que je me suis retrouvĂ© devant deux ou trois fois dans la pharmacie de mon service.

 

Quant au professeur Raoult, alors que son pic de popularitĂ© et de mĂ©diatisation est aujourd’hui moindre qu’il y a quelques mois, chaque fois que je l’écoute dans une vidĂ©o, j’ai du mal Ă  comprendre ce qu’il explique. Il est sĂ»rement trĂšs intelligent et bien plus compĂ©tent que moi, de toutes façons, concernant la pandĂ©mie du Covid. Mais je trouve qu’il manque souvent des rĂ©ponses simples et courtes aux questions qu’on lui pose.

Si la prudence est de mise pour parler de science, de constatations et de rĂ©sultats, j’ai l’impression qu’il « rajoute Â» beaucoup de prudence par dessus la prudence pour rĂ©pondre Ă  certaines questions. Peut-ĂȘtre parce qu’il a subi beaucoup d’attaques et de pressions dont je n’ai pas idĂ©e. Ces polĂ©miques qui piquent rapidement et abondamment rendent aussi « anormale Â» l’expĂ©rience de cette pandĂ©mie.

 

Cependant, si j’ai pu croire que je pourrais soit me passer d’une vaccination anti-Covid, soit prendre mon temps avant de me dĂ©cider, c’est parce-que, Ă  ce jour, comme d’autres personnes faisant partie des minoritĂ©s directement exposĂ©es, je n’ai pas attrapĂ© le Covid. A une « Ă©poque Â», l’annĂ©e derniĂšre, oĂč durant plusieurs mois, il n’existait pas de vaccin anti-Covid. Je crois donc beaucoup aux bienfaits des gestes barriĂšres tels que le port du masque, le lavage des mains avant tout, le fait d’aĂ©rer autant que possible. Puis, vient la distanciation sociale. Je devrais placer la distanciation sociale dans le trio de tĂȘte immĂ©diat des gestes barriĂšres. La distanciation sociale est un geste barriĂšre qui compte. Sauf que la distanciation sociale, nous savons trĂšs bien depuis des mois qu’il est des circonstances oĂč il n’y en n’a pas :

 

Dans les transports en commun et dans les gares aux heures de pointe. Il faudrait donc arrĂȘter les transports en commun et fermer toutes les gares ? Ce serait immobiliser l’économie. Laisser s’accumuler des tensions sociales qui finiraient par s’étendre dans toute la sociĂ©tĂ© jusqu’à l’éclatement. Mieux vaut donc permettre la circulation des gens tout en les contrĂŽlant de plus en plus, progressivement, de façon Ă  leur laisser le temps de s’y habituer. Et de croire que c’est leur choix.

 

 L’autre particularitĂ© de la distanciation sociale, c’est qu’elle isole. Et s’oppose aussi, d’une certaine façon, Ă  une certaine solidaritĂ©. Puisque l’on se voit moins, que l’on se rassemble moins et que l’on Ă©change donc moins nos informations et nos expĂ©riences. Au contraire des minoritĂ©s dirigeantes, qui, elles, continuent de se refiler les bons tuyaux et les bons filons.

 

La vaccination anti-Covid, en France, est devenu un sujet aussi sensible que la religion, la sexualitĂ©, l’appartenance politique ou le salaire que l’on gagne.

 

J’ai envoyĂ© un nouveau mail, le second,  Ă  la mairie de ma ville. Comment justifier que l’on puisse dĂ©sormais, Ă  nouveau, librement accĂ©der Ă  un centre commercial. En portant un masque anti-Covid. Et qu’il faille toujours, ce samedi 11 septembre, fournir un passe sanitaire ou un test PCR ou antigĂ©nique de moins de 72 heures pour entrer dans une mĂ©diathĂšque ? Tout en portant un masque anti-Covid.

 

Que le maire applique la loi, c’est un fait. Mais au travers de cette expĂ©rience, je comprends qu’un maire se doit aussi de savoir interroger la loi. Et, pas seulement agir pour bien se faire voir de celles et ceux qui sont au dessus de lui. Car si l’on suit ce raisonnement qui consiste Ă  strictement appliquer la loi sans l’interroger, dans d’autres circonstances, on pourrait aussi laisser des gens mourir au prĂ©texte qu’ils ne relĂšvent pas de notre juridiction ou de notre champ de compĂ©tences. Ou parce-que la loi n’a rien prĂ©vu dans ce genre de cas de figure. Une loi n’empĂȘche pas encore d’observer et de penser. Mais ça va peut-ĂȘtre bientĂŽt arriver.

 

Me voici donc dĂ©finitivement, ou Ă  peu prĂšs, paranoĂŻaque. Ou, plus simplement, je n’ai toujours rien compris aux mesures et aux dĂ©cisions simples et bienveillantes prises pour nous face Ă  cette pandĂ©mie du Covid. Je suis un mauvais exemple. Il est Ă©vident que je fais preuve de mauvaise volontĂ©.

 

Franck Unimon, ce samedi 11 septembre 2021.

 

 

 

 

 

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Test PCR

 

                                                       Test PCR

Le Test PCR et le test antigĂ©nique sont les alternatives Ă  la vaccination anti-Covid. Chaque fois que l’on souhaite se rendre dans certains lieux publics ( cinĂ©mas, théùtres, salles de concert..). Avant la pandĂ©mie du Covid, on ne parlait pas ou alors seulement de façon trĂšs confidentielle du test PCR et antigĂ©nique.

 

J’ai l’impression d’ĂȘtre un homme du passĂ© Ă  parler de test PCR et de test antigĂ©nique alors que dĂ©sormais la grande majoritĂ© des Français est vaccinĂ©e contre le Covid et est passĂ©e Ă  d’autres sujets. Comme, par exemple, les attentats du 13 novembre 2015 dont le procĂšs a dĂ©butĂ© ce 8 septembre 2021. Un Ă©vĂ©nement que j’essaierai de « suivre » en regardant des documentaires ou, si c’est possible, en assistant au procĂšs. J’Ă©tais allĂ© Ă  une audience du procĂšs des attentats « de » Charlie Hebdo. Alors que j’avais pris quelques notes, je n’avais pourtant pas publiĂ© d’article car entraĂźnĂ© ensuite par d’autres sujets. Et, aujourd’hui, je me demande quel est l’intĂ©rĂȘt d’Ă©crire un article a posteriori sur cette expĂ©rience alors que le jugement a Ă©tĂ© rendu. Et que des comptes-rendus de ce procĂšs plus exhaustifs en ont Ă©tĂ© faits, que ce soit dans et par Charlie Hebdo ou par d’autres mĂ©dia et ouvrages.

Le journal  » Charlie Hebdo » de ce mercredi 8 septembre 2021.

 

Pourtant, j’écris aussi pour tĂ©moigner. Cet article-ci, Test PCR, j’aurais dĂ©ja dĂ» l’avoir Ă©crit il y a plusieurs jours. Et, j’en ai dĂ©ja d’autres en tĂȘte. J’ai Ă©crit quelques notes de dĂ©part. Mais, plus tard, cet article devrait aussi avoir son importance. Et, pour lui, j’estime qu’il est encore dans notre temps prĂ©sent. C’est la raison pour laquelle je m’arrĂȘte « sur » lui aujourd’hui. MĂȘme si, pour cela, il faut retourner au mois de mars.

 

En mars de cette annĂ©e, j’avais Ă©tĂ© considĂ©rĂ© cas contact deux fois Ă  une semaine d’intervalle, au travail. Les seules fois, pour l’instant, oĂč cela m’est arrivĂ© d’ĂȘtre classĂ© « cas contact Â». Mars, c’était il y a six mois. Il y a dĂ©jĂ  trĂšs longtemps.

 

Il y a « trĂšs longtemps », j’étais donc allĂ© faire un test antigĂ©nique dans une pharmacie du sixiĂšme arrondissement. J’étais curieux de l’expĂ©rience.

 

Sous la tente montĂ©e devant la pharmacie, la jeune testeuse avait un livre posĂ© prĂšs d’elle. Un ouvrage de Romain Gary. Peut-ĂȘtre La Vie devant soi.  Cela m’avait rappelĂ© des bons souvenirs. La jeune professionnelle m’avait Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e comme douce par sa collĂšgue qui m’avait reçu.

La douceur et les bons souvenirs s’étaient brutalement perdus aprĂšs l’entrĂ©e de la tige du test antigĂ©nique dans ma premiĂšre narine. Puis dans la seconde.

 

Je n’avais pas du tout aimĂ© l’expĂ©rience. Mais j’avais passĂ© le test. Et le rĂ©sultat Ă©tait nĂ©gatif.  J’étais donc dĂ©barrassĂ© et satisfait.

 

Une semaine plus tard alors que j’allais partir au travail, je recevais un appel de ma  cadre supĂ©rieure.  Pour me demander de faire un test antigĂ©nique. Je ne voyais pas pourquoi
j’ai exprimĂ© mon Ă©tonnement.

Jusqu’à ce que j’apprenne qu’un autre de mes collĂšgues avait eu « une trace Â» de positivitĂ© au Covid. Et qu’il fallait refaire le test.

A la pharmacie, on m’avait expliquĂ© que le dĂ©lai Ă©tait trop court entre le moment oĂč ce collĂšgue s’était dĂ©clarĂ© positif « avec une trace Â». Et celui oĂč il m’était demandĂ© de faire ce test antigĂ©nique. L’assistante en pharmacie avait bien voulu l’expliquer directement Ă  ma cadre supĂ©rieure. Mais celle-ci avait prĂ©fĂ©rĂ© que je refasse un test antigĂ©nique « car c’était la procĂ©dure Â».

 

LĂ  aussi, le rĂ©sultat avait Ă©tĂ© nĂ©gatif. Et, aprĂšs avoir Ă©tĂ© positif « avec une trace Â», lors d’un second PCR, le collĂšgue s’était finalement rĂ©vĂ©lĂ© ĂȘtre vraiment nĂ©gatif.

 

Depuis ces deux expĂ©riences, je tiens le test PCR et le test antigĂ©nique pour des procĂ©dĂ©s barbares. Je ne comprends pas qu’en 2021, ces deux tests aient Ă©tĂ© en particulier ceux qui ont Ă©tĂ© privilĂ©giĂ©s pour des rĂ©sultats rapides. Il suffit de 15 minutes pour connaĂźtre le rĂ©sultat avec le test antigĂ©nique. Il faut attendre 24 Ă  48 heures « selon les laboratoires Â» aprĂšs un test PCR.

 

Je n’ai pas passĂ© de test PCR mais j’ai cru comprendre qu’il Ă©tait « plus profond Â» que le test antigĂ©nique que j’ai trouvĂ© particuliĂšrement dĂ©sagrĂ©able. Peut-ĂȘtre que cela changera dans environ un an.

Le journal  » Le Figaro » de ce mercredi 8 septembre 2021.

J’ai lu aujourd’hui que l’entreprise Valeo « l’équipementier automobile français Â» a inventĂ© un dĂ©tecteur de Covid Ă©quipĂ© de capteurs qui peut donner un rĂ©sultat en deux minutes. Mais j’ai aussi lu que ce dĂ©tecteur serait vendu 2500 euros, ce qui en fera peut-ĂȘtre un objet rĂ©servĂ© Ă  certains endroits. Cependant, nous sommes dĂ©jĂ  lĂ  dans le futur et les supputations. Retournons dans le passĂ© de ce mois d’aout.

 

Au mois d’aout dernier, j’Ă©tais retournĂ© accompagner ma fille jusqu’à la mĂ©diathĂšque pour la troisiĂšme fois. J’Ă©tais revenu la chercher Ă  la sortie Ă  une heure indiquĂ©e puisque je ne pouvais pas entrer.

 

Alors que je l’attendais, un Ă©tudiant d’une vingtaine d’annĂ©es s’est prĂ©sentĂ© devant le bibliothĂ©caire, qui, dehors, vĂ©rifiait les QR Code des passes sanitaires. Ou les rĂ©sultats de test PCR et de test antigĂ©nique.

 

Le rĂ©sultat d’un test PCR est valable 72 heures. Le jeune a tendu son papier. Le dĂ©lai Ă©tait dĂ©passĂ© d’un peu plus d’une heure. C’était un samedi entre midi et quatorze heures en plein mois d’aout.

 

DĂ©solĂ©, le bibliothĂ©caire a dĂ» refuser l’accĂšs de la mĂ©diathĂšque. Le jeune est reparti sans broncher.

Je « connais Â» ce bibliothĂ©caire. C’est quelqu’un d’arrangeant. Peut-ĂȘtre que moi prĂ©sent, moi, un habituĂ© interdit de sĂ©jour dans la mĂ©diathĂšque pour dĂ©faut de passe sanitaire, il lui Ă©tait impossible de laisser passer ce jeune. Mais j’ai Ă©tĂ© encore plus dĂ©solĂ© pour ce jeune. Se farcir un test PCR pour, pour un peu plus d’une heure de dĂ©passement, se retrouver devant une mĂ©diathĂšque comme devant une boite privĂ©e pratiquant le dĂ©lit de faciĂšs, j’ai trouvĂ© ça dur. Je prĂ©fĂ©rais encore ĂȘtre Ă  ma place.

 

C’est sans doute aprĂšs ce jour-lĂ  que je me suis rendu compte qu’en tant que citoyen qui paie ses impĂŽts, l’Etat et donc la mairie de ma ville qui « dirige Â» cette mĂ©diathĂšque, me doit certains services. Comme l’accĂšs Ă  cette mĂ©diathĂšque. J’ai donc envoyĂ© un mail ce 18 aout Ă  ma mairie en pensant que personne ne me rĂ©pondrait avant longtemps.

 

Finalement, il y a quelques jours, le 2 septembre, j’ai reçu un premier mail de la nouvelle directrice de la mĂ©diathĂšque. Et nous avons un peu correspondu. Celle-ci m’a entre-autres rĂ©pondu :

 

« Selon le dĂ©cret d’application du 7 aoĂ»t 2021, les collectivitĂ©s territoriales sont dans l’obligation lĂ©gale de mettre en place le passe sanitaire dans l’ensemble des lieux culturels recevant du public. Le rĂ©seau des mĂ©diathĂšques d’Argenteuil rĂ©pond Ă  cette obligation :https://www.legifrance.gouv.fr

L’ensemble des lieux culturels de France sont dans l’obligation lĂ©gale d’assurer ce dĂ©cret.

 

Toutefois, afin de maintenir notre lien avec l’ensemble de nos publics, nous avons mis en place dĂšs le dĂ©but de la crise sanitaire l’offre en ligne « Tout apprendre Â» sur le portail des mĂ©diathĂšques qui comprend notamment une offre de livres, BD, films, formations, aide aux devoirs et musique : https://argenteuil.bibenligne.fr/biblio-num

 

Vous avez Ă©galement la possibilitĂ©, via ce mĂȘme portail, d’effectuer des rĂ©servations sur les documents que vous souhaiteriez emprunter, votre fille pouvant les retirer Ă  la banque de prĂȘt.

 

Restant Ă  votre disposition et au plaisir de vous recroiser prochainement dans l’une de nos mĂ©diathĂšques. Â»

 

Son rappel de l’obligation lĂ©gale du passe sanitaire pour les mĂ©diathĂšques n’était pas nĂ©cessaire. Puisque j’ai compris qu’elle ne fait « qu’appliquer Â» la Loi. Et, avant ça, elle ne fait qu’appliquer ce que la mairie de ma ville lui dit de faire. Mairie qui se dĂ©charge sur elle de ses propres responsabilitĂ©s. Car ce n’était pas Ă  cette responsable de la mĂ©diathĂšque de se justifier et de me rĂ©pondre. Cette directrice de mĂ©diathĂšque n’est ni l’autrice et ni la dĂ©cisionnaire de la politique culturelle de la ville. Elle fait avec les autorisations que lui donne la mairie. Mais ce n’était pas Ă  moi de dĂ©battre de ça avec elle. D’autant qu’elle m’a paru sincĂšre et de bonne volontĂ© dans ses mails.

 

Quant Ă  moi, mon mail avait surtout pour but de questionner la Loi. La lĂ©gitimitĂ© de cette Loi qui interdit Ă  un citoyen d’entrer dans une mĂ©diathĂšque, mĂȘme avec un masque anti-Covid, pour des raisons sanitaires.

 

Une Loi selon moi assez arbitraire. Un arbitraire devenu encore plus flagrant aujourd’hui, ce 8 septembre 2021. Puisque le passe sanitaire qui Ă©tait obligatoire dans certains centres commerciaux, selon leur envergure, a cessĂ© de l’ĂȘtre dans le Val d’Oise. AprĂšs une plainte dĂ©posĂ©e ( les propos exacts sont :  » Me Yoann Sibille avait ainsi dĂ©posĂ© un recours devant le tribunal administratif de Cergy-Pontoise » La Gazette du Val D’Oise de ce mercredi 8 septembre 2021, page 8. Un article rĂ©digĂ© par Thomas Hoffmann). Le Ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a « assoupli Â» les conditions d’accĂšs Ă  certains centres commerciaux.

Le journal  » Les Echos » de ce mercredi 8 septembre 2021.

 

 La disparition de cette obligation du passe sanitaire pour aller dans certains centres commerciaux pourrait ĂȘtre une « bonne Â» nouvelle. Sauf que le prĂ©judice Ă©voquĂ©, et qui a portĂ©, est spĂ©cifiquement Ă©conomique. L’obligation du passe sanitaire a fait perdre ou aurait fait perdre 20 Ă  30 pour cent du chiffre d’affaire de certains centres commerciaux.

 

Le journal  » Les Echos » de ce mercredi 8 septembre 2021.

 

Quel est le prĂ©judice Ă©conomique d’une mĂ©diathĂšque moins frĂ©quentĂ©e Ă  cause de l’obligation du passe sanitaire ? Je ne suis pas reparu devant la mĂ©diathĂšque depuis mon mail du 18 aout, je crois. Et, je suis curieux de voir si les conditions d’accĂšs Ă  la mĂ©diathĂšque ont changĂ©. Mais je ne crois pas. Je crois qu’aujourd’hui encore, il faudra fournir un QR Code ou le rĂ©sultat d’un test PCR ou antigĂ©nique valable pour y entrer. Pendant ce temps, je pourrai de nouveau aller me balader autant que je le voudrai dans le centre commercial CĂŽtĂ© Seine de ma ville. Centre commercial oĂč, bien-sĂ»r, il ne se trouve aucune mĂ©diathĂšque et oĂč circule bien plus de monde, en pĂ©riode de pandĂ©mie du Covid, que dans la mĂ©diathĂšque oĂč j’ai mes habitudes.

Journal « La Gazette du Val d’Oise » de ce mercredi 8 septembre 2021. L’article rĂ©digĂ© par Thomas Hoffman citĂ© plus haut.

 

 

Il faudrait que je vĂ©rifie comment ça se passe maintenant, pour entrer dans la mĂ©diathĂšque de ma ville. Que je me rende au centre commercial CĂŽtĂ© Seine puis que je me dĂ©place jusqu’à la mĂ©diathĂšque. Dix minutes Ă  pied les sĂ©parent.

Vu que je n’aime pas beaucoup aller dans le centre commercial CĂŽtĂ© Seine, et que je m’y rends le moins possible, cela va me demander un effort supplĂ©mentaire de plus.

Pour lire mon avis sur le film La Nuit Des Rois-un film de Philippe LacĂŽte sorti ce mercredi 8 septembre 2021. 

Franck Unimon, ce mercredi 8 septembre 2021 ( et ce jeudi 9 septembre 2021).

 

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Corona Circus

Marathon Circus Mars 2020- 202 ?

Paris, Mercredi 1er septembre 2021, en marchant avec G depuis la place de la Madeleine.

                                         Marathon Circus –  Mars 2020-202 ?

 

On n’est pas fa-ti-guĂ© !

 

 

«  On n’est pas fa-ti-guĂ© ! Â». C’est ce qu’entonnent certains marathoniens qui courent en groupe pour s’encourager lors de l’épreuve. Pour dĂ©dramatiser l’effort durable qu’ils s’imposent. Certains couples se forment en prĂ©parant puis en courant un mĂȘme marathon.

 

La pandĂ©mie du Covid peut ĂȘtre comparĂ©e au marathon ou Ă  toute autre sorte d’épreuve. Sauf que personne, au dĂ©part, n’est venu s’inscrire, et payer, pour y participer. Afin de pouvoir affirmer fiĂšrement ensuite qu’elle ou qu’il a couru le marathon de Paris ou de Berlin ou de New-York.

 

On dit couramment que le « principal, c’est de participer. Pas de gagner Â». Mais je crois que, pour ce marathon de la pandĂ©mie du Covid, nous sommes un certain nombre qui, si nous avions le choix, nous serions depuis trĂšs longtemps dĂ©sistĂ©s ou aurions laissĂ© notre dossard et notre paire de baskets Ă  d’autres. Afin qu’elles ou qu’ils prennent « leur pied Â» sur le bitume. Certainement que nous serions prĂȘts Ă  donner un peu d’argent pour que certaines et certains courent Ă  notre place. Sauf, que cette fois, nos places sont difficilement interchangeables.

Le journal  » Les échos » de ce 23 aout 2021.

 

Si l’on peut croiser des personnes qui portent un tee-shirt sur lequel on peut lire l’édition de telle course pĂ©destre auxquelles elles ont participĂ©, j’ai un peu de mal Ă  concevoir qu’il en sera de mĂȘme pour cette pandĂ©mie, ou cette « multiple Â» pandĂ©mie du Covid. Ou alors, peut-ĂȘtre dans un film.

 

On n’est pas va-ccin-nĂ© !

 

« On n’est pas vacci-nĂ© ! Â» pourrait ĂȘtre le chant de certaines personnes anti-vaccin. Ce le sera peut-ĂȘtre au moins par provocation. Mais ce n’est pas le mien. MĂȘme si je suis encore, pour l’instant, non vaccinĂ©.

 

Mes doutes face Ă  ces vaccins sortis trĂšs vite sont rĂ©sistants. Ma perplexitĂ© devant certaines               Â« stratĂ©gies Â» ou techniques de communication du gouvernement, aussi. Et les propos d’un certain nombre de mĂ©decins me font penser Ă  cette cacophonie entendue il y a plusieurs annĂ©es au salon de la musique.

Si je suis sensible aux arguments de certains ( dont IrĂšne Frachon, « la fille de Brest » qui encourage Ă  se faire vacciner contre le Covid ), je vois dans le dĂ©roulement de la pensĂ©e d’autres mĂ©decins une logique oĂč tout est soit noir. Ou soit blanc.

Sans doute suis-je trop Ă  la recherche du « Ying » et du  » Yang  » que je trouve drastiquement trĂšs absent depuis le dĂ©but de cette pandĂ©mie en mars 2020 ? Sans doute suis-je encore trop bien portant et trop « prĂ©somptueux » pour faire aujourd’hui la fine bouche devant les vaccins anti-Covid actuels ?

Mais je suis encore reconnaissant Ă  ce mĂ©decin gĂ©nĂ©raliste consultĂ© il y a quelques semaines. Cela devait ĂȘtre la premiĂšre fois que je le rencontrais pour un tout autre motif que le / la  Covid .  Il venait de me prescrire un traitement mĂ©dicamenteux standard selon le protocole d’usage pour ce qui m’amenait. Lorsque je lui ai dit que je pensais, aussi, Ă  complĂ©ter Ă©ventuellement son traitement en allant consulter tel praticien de telle discipline dite « parallĂšle ». Enthousiaste, il m’a alors aussitĂŽt rĂ©pondu :

 » Tout ce qui marche, c’est bien ! ». Et, il m’avait rĂ©pĂ©tĂ© cette phrase presque comme un mantra :

« Tout ce qui marche, c’est… bien !« . 

Combien de nos chers médecins, politiques, média, concitoyens et autres qui « savent tout », qui nous informent de leurs certitudes voire de leurs jugements sur celles et ceux qui, comme moi, doutent encore de ce qui nous est proposé avec les vaccins actuels contre le Covid, sont-ils capables de concevoir ça ?

 » Tout ce qui marche, c’est bien ! ». 

 

Eléments de perplexité

 

Lorsqu’il y avait pĂ©nurie de masques anti-Covid, entre mi-mars 2020 et dĂ©but Mai 2020, le port du masque a mĂȘme Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme superflu par le gouvernement. MĂȘme si la porte-parole du gouvernement qui avait prononcĂ© ces propos a depuis disparu de la scĂšne  (elle est loin d’ĂȘtre devenue SDF !), elle faisait ce pour quoi elle avait Ă©tĂ© mise Ă  ce poste. Donc, je m’abstiendrais de la tenir seule responsable. En tant que porte-parole, elle a seulement Ă©tĂ© la partie la plus visible, donc la plus repĂ©rable et la plus facilement blĂąmable, de certaines dĂ©cisions gouvernementales.

 

Lorsque les masques anti-Covid sont apparus par milliers et par millions dĂ©but mai, l’obligation des masques anti-Covid est devenue super glue.

J’ignorais jusqu’à cette semaine que les policiers avaient Ă©tĂ© menacĂ©s de « sanction administrative Â» en cas de port du masque. D’oĂč leur « refus Â», par rancƓur, pour l’instant, de se faire vacciner contre le Covid. On peut supposer qu’aprĂšs quelques pourparlers ou l’octroi d’une prime, que les policiers vont bientĂŽt se montrer plus volontaires pour se faire vacciner contre le Covid.

Le journal  » Le Canard Enchainé » de ce 1er septembre 2021.

 

Mais cette information (le risque d’une sanction administrative des policiers en cas de port du masque) nous apprend ou nous rĂ©apprend au moins deux choses.

 

Tout d’abord, nous sommes tellement cloisonnĂ©s dans nos univers personnels et professionnels, que cette menace de sanction administrative en cas de port du masque pour un agent de police alors que le masque est rapidement devenu obligatoire pour le citoyen lambda, a « sĂ»rement Â» Ă©tĂ© ignorĂ©e ou banalisĂ©e par la majoritĂ© des Français.

Ensuite, dans un contexte de pandĂ©mie et d’importance des gestes barriĂšres, je ne vois pas comment, Ă  moins de dĂ©valuer la nĂ©cessitĂ© des masques anti-Covid, un gouvernement mais aussi des scientifiques et des mĂ©decins ont pu ou pourront justifier que les policiers aient Ă©tĂ© interdits de masque anti-Covid. Alors que le reste de la population a dĂ»  se conformer Ă  cette obligation du port du masque dĂšs dĂ©but Mai 2020
.

 

 

Lorsque les vaccins anti-Covid n’étaient pas disponibles, les gestes barriĂšres Ă©taient les remparts systĂ©matiques contre la pandĂ©mie :

 

Port du masque, lavage des mains avec du savon, utilisation du gel hydro-alcoolique, distance sociale au minimum de un mĂštre, rĂ©duction du nombre de personnes rencontrĂ©es, aĂ©ration des piĂšces de vie et de travail, rĂ©duction de nos dĂ©placements (lors du premier confinement en mars 2020, pour celles et ceux dont le travail le permettait, il fallait mĂȘme rester chez soi !) tousser et Ă©ternuer dans son pli du coude.

 

Depuis que les vaccins anti-Covid sont prĂ©sents par millions de doses en France et dans d’autres pays riches, on dirait selon les situations que tous ces gestes barriĂšres sont devenus caducs ou, pire, qu’il semblerait qu’ils Ă©taient comme une gymnastique occupationnelle destinĂ©e Ă  nous occuper plus qu’à vĂ©ritablement nous protĂ©ger. Afin de pouvoir nous dire ou nous faire croire officiellement :

 

« Vous voyez, on fait quelque chose contre la pandĂ©mie. Nous maitrisons la situation, ne vous inquiĂ©tez pas ! Â».

 

Mais depuis l’obligation des vaccins contre le Covid « officialisĂ©e Â» Ă  partir de ce 12 juillet 2021 (obligation indirecte au vu de toutes les contraintes et sanctions qui vont s’imposer Ă  celles et ceux qui ne seront pas vaccinĂ©s Ă  partir de ce 15 septembre 2021), on peut se demander si la maitrise concernait plus nos agissements et notre façon de vivre que la pandĂ©mie elle-mĂȘme.

 

Nous croyions agir alors dans le respect de certaines rĂšgles sanitaires. Mais, peut-ĂȘtre que non, finalement. Puisque, dĂ©sormais, contrairement Ă  il y a encore Ă  peine deux mois, mĂȘme avec un masque anti-Covid sur le visage, et mĂȘme en respectant la distanciation sociale, je ne peux plus entrer dans une salle de cinĂ©ma. Je ne peux plus aller dans la mĂ©diathĂšque de ma ville.  

Photo prise ce mercredi 1er septembre 2021, prĂšs de la ligne 14.

 

Aujourd’hui, depuis le 9 aout 2021, les vaccins anti-Covid sont devenus les piĂšces maitresses, les princes absolus et exclusifs de notre kit de survie qui comporte aussi dĂ©sormais le cĂ©lĂšbre passe sanitaire numĂ©risĂ©. Ce qui fait moderne. A quand une page instagram, Facebook et Twitter pour le passe sanitaire ? Afin de le faire vivre au travers d’un avatar afin qu’il nous « raconte Â» comme il est proche de nous, les ĂȘtres humains, et qu’il est lĂ  essentiellement pour notre bien ? Ce serait sympa. Et cool.

 

 

Deux personnes, pour l’instant, vaccinĂ©es comme il se doit contre le Covid, m’ont racontĂ© que leur QR Code n’avait pas Ă©tĂ© reconnu. Cela s’est nĂ©anmoins bien terminĂ© pour eux. Mais ça fait un peu penser Ă  un monde Ă  la Brazil ( du nom du mĂȘme film de Terry Gilliam) en train de s’installer en France. 

 

Attentions

 

 

Un collĂšgue, vaccinĂ© « avec » Pfizer, nous a aussi racontĂ© il y a maintenant une ou deux semaines qu’un de ses amis, au schĂ©ma vaccinal anti-Covid complet, avait nĂ©anmoins attrapĂ© le variant Delta et qu’il s’était retrouvĂ© pliĂ© dans son lit, chez lui, durant dix jours. Ce collĂšgue a ajoutĂ© :

 

« Donc, faites-bien attention avec le variant Delta ! Â».

 

Bien-sĂ»r, moi, le non-vaccinĂ©, ça m’a fait et me fait rĂ©flĂ©chir. Je me suis demandĂ© si j’Ă©tais bien inspirĂ© de rester non-vaccinĂ©. Je n’ai pas de certitudes. J’ai des doutes.

 

Sur les vaccins. Mais aussi sur certains comportements. Certaines personnes vaccinĂ©es se comportent comme si, aprĂšs leur vaccination complĂšte, elles Ă©taient devenues invulnĂ©rables. Je les vois, je les revois. Pas de port du masque par exemple lorsque cela se devrait. Moi, Ă  l’intĂ©rieur, dans les lieux publics et professionnels, je porte mon masque. Je continue de porter mon masque. Sur mon nez et ma bouche. Depuis juillet de l’annĂ©e derniĂšre (en 2020) je crois que je peux encore compter le nombre de personnes que j’ai embrassĂ©es en dehors de ma compagne et de ma fille.

 

Entre la maladie et la mégalomanie

 

 

Mais je me rappelle aussi encore de l’inquiĂ©tude, la premiĂšre exprimĂ©e en prĂšs de trente ans d’amitiĂ©, de mon ami, vaccinĂ© contre le Covid depuis plusieurs mois, lorsqu’il m’a demandĂ© au tĂ©lĂ©phone, il y a deux ou trois jours :

 

« Mais, Franck, tu vas te faire vacciner ? Â». J’étais Ă  cĂŽtĂ© de la gare du Nord. ( La Gare du Nord )J’ai essayĂ© de le rassurer. J’ai rĂ©pondu, je crois, en toute sincĂ©ritĂ©. Sans Ă©luder. 

 

Je lui ai rĂ©pondu que ce que je faisais principalement, c’était essayer de gagner du temps. Que, le lendemain (c’était hier), j’allais revoir un de mes mĂ©decins et lui parler, entre-autre, de ce sujet de la vaccination anti-Covid. Car, mĂȘme non-vaccinĂ©, je continue de recueillir autour de moi des avis. Je ne recherche pas le dĂ©bat. Je ne me moque de personne. Je ne critique pas. Que l’on soit vaccinĂ© ou non vaccinĂ©. J’ai trop conscience, je crois, du fait, que l’ĂȘtre humain passe sa vie Ă  osciller entre la maladie et la mĂ©galomanie. C’était comme ça avant la pandĂ©mie du Covid. Et ce sera encore comme ça aprĂšs elle.

Photo prise Ă  Paris, ce 2 septembre 2021.

 

Bien-sĂ»r, il y a des maladies et des mĂ©galomanies plus graves que d’autres. Je prĂ©fĂšre attraper un rhume que d’avoir un cancer. Je prĂ©fĂšre la mĂ©galomanie d’un humoriste sur scĂšne ou dans un film Ă  celle d’une personne armĂ©e Ă©conomiquement, moralement, politiquement, administrativement et militairement et qui peut dĂ©truire sciemment et  concrĂštement, une vie, une position, en quelques secondes. Par un ordre, une signature, un appel, un regard. Par calcul.

 

 

Une attitude irrationnelle

 

 

J’ai entendu parler de l’attitude irrationelle des personnes refusant ou hĂ©sitant Ă  se faire vacciner contre le Covid. Comme si l’ĂȘtre humain Ă©tait ou avait Ă©tĂ©, en tout point et en toute circonstance, un ĂȘtre rationnel ! Comme si l’action de faire confiance Ă©tait  rationnelle ! 

 

Il n’y a rien de rationnel dans le fait de dĂ©sirer une personne plutĂŽt qu’une autre et de pratiquement tout faire pour s’en rapprocher mĂȘme si, finalement, cela nous dessert. Or, non seulement, cela arrive tous les jours. Mais, en plus, l’ĂȘtre humain est prĂȘt Ă  recommencer plusieurs fois les mĂȘmes erreurs.

 

Il n’y a rien de rationnel dans le fait de faire confiance. On peut se dĂ©tourner d’une personne intĂšgre, attentive et fiable et prĂ©fĂ©rer se jeter dans les bras de quelqu’un juste parce-que cette personne nous a fait « vibrer Â».

 

Il n’y a rien de rationnel dans le fait d’acheter quelque chose- et cher- dont on n’a pas besoin. C’est pourtant grĂące Ă  ça que marche une bonne partie de notre Ă©conomie et que s’enrichissent bien des industries et des actionnaires.

 

Il n’y a rien de rationnel dans le fait de voter pour tel reprĂ©sentant politique qui ne vaut pas mieux que tel autre qui nous « sort par les yeux Â». Pourtant, nous le faisons et allons continuer de voter de la mĂȘme façon en pensant bien faire. Au moins par devoir.

 

Les personnes qui parlent « d’irrationnel Â» sont elles-mĂȘmes Ă©galement irrationnelles sauf qu’elles ne s’en aperçoivent mĂȘme pas. Ou s’en servent. Ce qui est pire !

 

Mais ce que j’écris n’a rien de scientifique. C’est peut-ĂȘtre une manifestation de plus de ma connerie, de mon Ă©goĂŻsme, de mon irresponsabilitĂ© et de ma mĂ©galomanie. La prochaine Ă©tape, si je tarde trop, c’est, officiellement, le Covid, un service de rĂ©animation. Et, de partir faire le plein Ă  la station service de la mort.

 

La Mort

 

A un moment, cet Ă©tĂ©, je me suis dit qu’indirectement, au travers de ces dĂ©saccords Ă  propos de cette obligation de la vaccination anti-Covid, il y avait un autre sujet qui Ă©tait Ă  tout prix Ă©vitĂ© et cachĂ© honteusement. Celui de l’euthanasie. Celui de pouvoir dĂ©cider de la façon dont on peut et veut mourir. Et quand. Mais aussi, comment. Ce qui revient aussi Ă  dĂ©cider de la façon dont on veut vivre.

 

Je suis pour la vie. Donc, si je suis convaincu qu’un vaccin peut me faire vivre ou m’aider Ă  vivre ou Ă  vivre mieux, Ă©videmment, je le prendrai. Aussi, je comprends le choix volontaire de celles et ceux qui ont dĂ©cidĂ© de se faire vacciner contre le Covid.

 

Mais si j’ai des doutes Ă  propos de ces vaccins ? Qu’est-ce que je fais ? Je fais nĂ©anmoins comme les autres ?  Parce-que les autres, le plus grand nombre, l’a fait ? Et si le plus grand nombre s’est trompĂ© ou se trompe parce qu’il a peur ou a eu peur de mourir ?

Photo prise ce 1er septembre 2021 Ă  Paris.

 

J’ai pourtant mes peurs. Ainsi que, sans doute, des peurs communes avec bien des personnes aujourd’hui vaccinĂ©es contre le Covid. Et, je ne me rĂ©jouis pas de voir passer des affiches de films ou de spectacles auxquels je ne peux pas me rendre car non-vaccinĂ©. Je ne me rĂ©jouis pas de ne pas pouvoir participer Ă  certains Ă©vĂ©nements sociaux.

 

On peut ĂȘtre trĂšs intelligent et avoir suffisamment peur de la mort au point de faire des erreurs d’apprĂ©ciation et de jugement. C’est ce que je pense des journalistes de Charlie Hebdo et du Canard EnchaĂźnĂ© qui se moquent des anti-vaccins et les rĂ©sument assez Ă  des crĂ©tins et Ă  des complotistes. Je crois aussi que leur peur de la mort est telle qu’ils la tournent en dĂ©rision par leurs caricatures et leur humour noir qui dĂ©plait Ă  d’autres.

Si les terroristes qui ont si mal pris les caricatures de Charlie Hebdo avaient compris ça, que derriĂšre bien des caricatures et de l’humour, il y a souvent de la peur. La peur de la mort, de la tristesse aussi et du dĂ©sespoir- quasi prĂ©monitoire- devant bien des agissements funestes de l’ĂȘtre humain. Si  les terroristes avaient compris ça, il n’y aurait pas eu d’attentats dans les locaux de Charlie Hebdo. Qu’il n’y ait pas de malentendu :

 

Je suis triste de ces attentats intĂ©gristes dans les locaux de Charlie Hebdo et ailleurs. Au Bataclan, Ă  l’Hyper-Cacher, Ă  Nice
.

 

Je fais cette allusion aux journaux Charlie Hebdo et au Canard EnchainĂ© parce-que je suis un de leurs lecteurs rĂ©guliers depuis quelques annĂ©es. Et que je « connais Â» leur avis sur les non-vaccinĂ©s contre le Covid.

 

Et, concernant les intĂ©gristes islamistes qui ont fait ces attentats en France et ailleurs, je m’illusionnerais sans doute si je les rĂ©sumais Ă  des personnes chez qui l’autodĂ©rision est absente, interdite ou impossible. Je ne sais pas comment est « fait Â» un terroriste. Surtout qu’il existe plusieurs sortes « raisons Â» ou motivations pour devenir terroriste. Peut-ĂȘtre sont elles assez proches, finalement, ces raisons et ces motivations, de celles qui peuvent pousser Ă  devenir espion ou agent secret. Sauf que les critĂšres de sĂ©lection des candidats sont diffĂ©rents ainsi que leur environnement, leurs buts et leurs missions.

 

NĂ©anmoins, pour le peu que j’ai compris, une personne terroriste est aussi une personne qui rĂȘve d’aventures meurtriĂšres peu importe la raison, l’idĂ©ologie ou la cause. Que la « cause Â» soit officiellement une caricature ou le besoin de prendre une certaine revanche sur la vie par tous les moyens. Y compris par les armes, le meurtre, le viol, la torture
.

 

Mais je me suis éloigné de mon marathon personnel.

 

 

Ce que j’espùre

 

 

Ce que j’espĂšre : c’est, Ă  la fois, que la pandĂ©mie du Covid se dĂ©sagrĂšge le plus rapidement possible. Car, depuis dix huit mois, on s’est aperçu que les donnĂ©es de cette pandĂ©mie peuvent trĂšs vite changer en quelques semaines. D’ici un mois, voire avant, on aura une autre situation que la nĂŽtre actuellement. Dans le pire ou dans le mieux. 

 

Ce que j’espĂšre, c’est de pouvoir tenir jusqu’à l’arrivĂ©e d’un vaccin anti-Covid dont les caractĂ©ristiques et les conditions de fabrication me convaincront suffisamment.

 

Mais, bien-sĂ»r, d’ici une semaine ou deux, ou plus, je n’aurai peut-ĂȘtre plus la possibilitĂ© ou le choix d’étudier mes options comme je le fais maintenant.

 

Les bonnes nouvelles

 

Les bonnes nouvelles, c’est que la vie continue. Et qu’aprĂšs ces divers confinements depuis dix huit mois, j’ai revu ces derniers jours des amis ( vaccinĂ©es et vaccinĂ© contre le Covid)  avec lesquels j’ai pu prendre mon temps. Parce-que, dans un marathon, pour tenir, il faut bien-sĂ»r avoir un cƓur entraĂźnĂ© qui s’accorde avec le reste de notre corps en bonne santĂ©. Mais il faut aussi que ce qui est dans la tĂȘte suive. Si le cuivre de nos pensĂ©es nous transmet uniquement des visions de vertiges et de ruines toute la course durant, notre marathon sera un confinement parmi tant d’autres.

 

On n’est-pas-fa-ti-guĂ© ! 

 

Franck Unimon, ce vendredi 3 septembre 2021.

 

  

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Le cinema-A ciel ouvert / L’envers de la ChimĂšre avec Steve Tientcheu et Tarik Laghdiri

Steve Tientcheu et Tarik Laghdiri, ce vendredi 20 aout 2021 Ă  Aulnay sous Bois, la ferme du Vieux-Pays.

 

Il y avait trop Ă  dire dans un seul article aprĂšs ma rencontre avec Steve Tientcheu et Tarik Laghdiri, Ă  Aulnay sous Bois, ce vendredi 20 aout 2021. ( Le cinema-A ciel ouvert avec Steve Tientcheu et Tarik Laghdiri ). 

Voici donc la deuxiĂšme partie de cette rencontre finalement plus proche du reportage que de l’interview. Mais pourquoi s’en priver alors que le tournage de La ChimĂšre est aujourd’hui terminĂ© ?

 

Le Corps parle.

Dans cette premiĂšre vidĂ©o, Steve nous parle de la prĂ©paration reçue par leur premiĂšre pĂ©piniĂšre d’acteurs avant le dĂ©but du tournage. On peut apercevoir dans l’arriĂšre champ, plusieurs des acteurs du court-mĂ©trage, ainsi que Tarik mais aussi Jamila Ouzahir, l’attachĂ©e de presse. Ainsi que la silhouette furtive de ma fille.

 

Ensuite, Steve nous donne le Synopsis de La ChimĂšre. Il s’agit de son premier court-mĂ©trage en tant que rĂ©alisateur. Tarik a tenu la partition du scĂ©nario. 

 

Tout a commencé le 3 septembre 2007.

Steve et Tarik nous parlent de leur premiĂšre pĂ©piniĂšre d’acteurs. De la prison des habitudes. De leurs liens avec leur ville et leur citĂ©.  De la nĂ©cessitĂ© de la discipline pour rĂ©ussir. De la solitude. De l’apprentissage de nouveaux codes sociaux.

 

 

« Si ce n’est pas maintenant, ça sera jamais « 

Nous poursuivons sur le thĂšme de la prison mentale, de l’intĂ©rioritĂ©. Du dĂ©clic. Des effets d’un dĂ©mĂ©nagement pour aller dans un quartier qui n’est pas le sien.

 

 

L’histoire de Roger.

Roger, le jumeau de Steve, nous parle avec Tarik de la transmission.

 

 

Bonus

Les clic-clic que l’on entend pendant nos discussions sont dĂ»s Ă  l’appareil photo que j’emploie. Toutes ces photos n’allaient pas me rester sur les bras.

 

 

Franck Unimon, ce vendredi 3 septembre 2021.